Figurant parmi les meilleures stations de ski au monde, Whistler offre plus de 3 000 hectares de terrain skiable de tous les niveaux répartis sur 16 bols et trois glaciers. Chacun y trouve son compte; le novice, l’intermédiaire, le Week-end Warrior mais particulièrement, le skieur expérimenté. Reconnu pour ses énormes bols et incroyables sous-bois, Whistler comporte aussi des secteurs hors-piste en station (slackcountry) particulièrement à pic et excitants qui ne nécessitent pas de matériel hors piste particulier, étant contrôlés et patrouillés. Bref, à mon humble avis, ce qui se rapproche le plus du paradis sur terre pour les skieurs, c’est pas compliqué, c’est Whistler!

Pour y être allé une bonne dizaine de fois, autant en été qu’en hiver, je commence à plutôt bien connaître la montagne et la complexité de son terrain, sans toutefois pouvoir me considérer être un « fin connaisseur ». C’est pourquoi lors de ma dernière visite, quand  l’opportunité de skier avec Extremely Canadian s’est présentée, j’ai dit oui sans hésiter. Cette organisation est en réalité un service de guides situé à Whistler, 100% indépendant de la montagne qui, depuis 1994, reçoit autant des skieurs touristes, que des habitués et même des locaux – à ce qu’on m’a dit. C’est pour vous dire à quel point les guides connaissent bien les moindres recoins de l’endroit.

Whistler vue du Peak 2 Peak. Photo Félix LeBlanc

Plusieurs forfaits sont offerts (consultez-les en cliquant sur ce lien), avec soit l’option backcountry ou en télésiège, toujours sur une ou deux journées. Pour ma part, j’ai opté pour leur clinique de deux jours appelée les « Steeps Clinics » en station. Traduction instantanée: « clinique abrupte ». Comme son nom l’indique, ici tout ce qu’on recherche ce sont les pistes et les sections les plus abruptes de la montagne, dans le terrain régulier. Et dieu sait que Whistler en a plusieurs! Notre coach pour les deux prochains jours allait être Gavin; originaire de l’Ontario, il a reçu l’appel de l’Ouest il y a maintenant de ça plus de 20 ans et… semblerait-il qu’il n’a pas reçu celui de retour, chose tout à fait compréhensible. Coach pour le club de ski FreeRide de Whistler, c’est un de ceux qui entraîne les jeunes skieurs de la montagne à devenir les prochains champions du monde de la discipline. Toujours de bon conseil, c’est un coach patient qui prend plaisir à expliquer le terrain à venir ainsi que les meilleures techniques pour le skier.

Notre guide, Gavin, indique un secteur qu’on s’apprête à descendre. Photo Félix LeBlanc
Quelques conseils avant de se lancer dans un bol. Photo Félix LeBlanc

En tant que skieur de l’Est, je nous considère plutôt choyés dans les Cantons de l’Est d’être si près des montagnes vertes (Vermont) et blanches (New Hampshire), qui offrent un calibre de ski assez relevé et un dénivelé qui peut s’apparenter à quelques plus « petites montagnes » de l’Ouest. Cependant, très peu offrent du terrain alpin comme on retrouve dans le haut des Rocheuses avec leurs superbes bols et qui ont comme entrée un étroit couloir ou une corniche à 90 degrés de plus de 10 pieds. Des défis plutôt intéressants qui peuvent parfois faire rebrousser chemin à bien des skieurs: justement, l’étendue de neige en dessous demeure presque toujours vierge de toute trace. Attention à adapter sa technique cependant: on n’entre pas dans un bol à pleine vitesse pour tenter de freiner comme on ralentit dans un sous-bois; tout est une question de contrôle de sa vitesse avec de larges virages et une lecture appropriée du terrain. Bien que j’aie été mis sur des skis dès l’âge de trois ans et que je n’aie jamais pris de pause depuis, en plus d’avoir traversé tous les niveaux de cours, le big mountain skiing demeure un art en soi qui n’est pas fréquemment praticable dans l’est du continent.

Notre guide Gavin en action. Photo Félix LeBlanc
Photo Félix LeBlanc

C’est justement ça l’objectif de ces Steep Clinics, pas simplement de montrer le terrain le plus abrupte de la montagne mais également de donner d’excellents conseils sur comment y skier de la bonne façon sans trop s’épuiser et surtout, de façon sécuritaire. Je peux vous garantir hors de tout doute que ma confiance à sauter les corniches et garder contrôle sur ma vitesse pour le reste de la descente en a été nettement améliorée suite à ces deux journées, me permettant d’engager les descentes avec beaucoup plus d’aplomb et d’assurance. Ces conseils sont bons pour les skieurs de tous les niveaux, de l’intermédiaire jusqu’à l’expert avancé. Une analyse vidéo de nos descentes est également offerte dans le cadre des deux jours afin pour permettre aux coachs de pointer précisément des éléments à améliorer chez le skieur. Attention cependant, étant donné qu’il s’agit de terrain assez “engageant”, je ne recommanderais pas ce tour guidé pour un skieur débutant-intermédiaire, particulièrement avec de gros groupes, tout simplement pour votre sécurité… et pour ne pas ralentir les plus impatients!

On prend une petite pause pour admirer les environs avant de se lancer! Photo Félix LeBlanc
À Whistler, on est jamais bien loin des glaciers!

Les cliniques, c’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres personnes avec qui on partage la même passion du ski et qu’on aura l’occasion de revoir pendant son séjour. Un triage dès les premières descentes est fait afin de s’assurer que la force du groupe soit à peut près identique pour tout le monde et que tous les participants puissent skier avec des gens de leur calibre. La deuxième journée, gracieuseté d’Extremely Canadian, le groupe au complet se réunit du côté de Blackcomb au Merlin’s afin de déguster une assiette de nachos et des bières locales, ce qui nous permet de revoir le reste du groupe et de parler de ski, de son expérience ou tout simplement de faire plus ample connaissance. C’est avec cette approche qui va vraiment au-delà du simple cours de ski avec un guide en montagne qui fait de Extremely Canadian une expérience à ne pas manquer pour n’importe quel visiteur de Whistler, habitué ou familier!

Après deux jours de clinique, j’ai gagné en connaissances et en confiance. On profite encore plus de ce que la montagne nous offre! Photo Félix LeBlanc

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Félix est un passionné du ski, de la technologie et de l'art visuel. Curieux de nature, il se garde bien informé sur tout ce qui touche de près ou de loin ses passions et tout comme Ron Fournier, adore "donner son deux cents" à ses lecteurs. Chasseur de tempêtes pour tracer les plus beaux sous-bois de la province, sa maxime dans la vie est celle-ci : "Ta pire journée de ski est toujours meilleure qu'une journée ordinaire au travail".