Lors de mon voyage au Colorado j’ai eu la chance de découvrir Winter Park Resort, une montagne dont on entend très peu parler: même sur Internet les commentaires se font plutôt discrets, et pourtant, c’est une montagne qui en vaut amplement la peine. La station offre 7 territoires se démarquant totalement les uns des autres, 23 remontées mécaniques, et comporte un dénivelé variant entre 370m (Vasquez Ridge) et 667m (Winter Park), le tout comptant 143 pistes.

Comme nous y étions pour trois jours, nous étions en mesure de profiter d’un bonne partie du domaine skiable, mais étant donné la grosseur de la station, nous savions qu’il était impossible d’en faire complètement le tour en si peu de temps, sachant qu’il faut au moins une journée par territoire. Nos efforts se sont surtout concentrés sur les secteurs de Parsenn Bowl, Mary Jane et Eagle Wind. Lors de notre première visite nous avons surtout skié le secteur Mary Jane, reconnu pour sa piste à bosses légendaire. Nous avons réussi à trouver de beaux sous-bois offrant beaucoup de défis, de caps de roches à sauter et à notre grande surprise, de la neige fraiche à certains endroits dans le bois! Sachant qu’il n’était pas tombé beaucoup de cet or blanc, chaque centimètre vierge était fort apprécié. Après chaque descente nous nous disions : « WOW il faut refaire cette piste! » pour finalement tomber sur une autre piste, tout aussi belle. Pour une première journée, nous avons été bien gâtés avec une température de ski de printemps et une neige qui était tout de même légère. Mais au-delà du ski, il y avait le paysage… Le petit gars en moi voyait les Rocheuses pour la première fois, j’ai été ébloui par l’immensité du décor, les montagnes à perte de vue, les pics enneigés… le paradis.

Le deuxième secteur que nous avons visité est le Parsenn Bowl, desservi par une remontée mécanique à 6 places qui nous emmenait au plus haut point de la montagne, à 3676 mètres d’altitude. À cet endroit, nous avions droit à un terrain beaucoup plus dégagé et à une vue exceptionnelle, mais l’ouverture est synonyme de grands vents, qui étaient omniprésents jusqu’à ce qu’on retrouve un peu de végétation. À partir de ce point, des sous-bois très intéressants s’offraient à nous, assez serrés et inclinés, mais sans trop de caps de roches. Le secteur comporte aussi une belle piste pas trop large et bien damée au parcours sinueux ponctué belles petites variations. Nous avons beaucoup aimé cette piste qui était vraiment amusante à dévaler et donnait accès à quelques sous-bois. L’ambiance de ce secteur était totalement différente de Mary Jane, ce qui donnait l’impression de skier une autre montagne. Chaque territoire a son identité propre, ce qui fait partie intégrante du charme de Winter Park Resort.

Pour notre troisième et dernière journée, la chance était avec nous: une deuxième tempête de neige s’abattait en autant de jours, nous servant une belle poudreuse champagne sur la montagne. Étrangement, il semble que seule la montagne a bénéficié de cette chute de neige, car aucune accumulation n’était visible dans les alentours, ni même sur la voiture dans le stationnement, alors qu’un bon 30 centimètres s’est accumulé tout au long de la journée.

Comme nous voulions skier le Eagle Wind depuis notre arrivée, nous avons opté pour cette journée de poudre pour le faire et le choix fut très judicieux. Des sous-bois serrés, une bonne pente, du défi, bref, une journée de rêve! Ce secteur me faisait beaucoup penser au mont Alta à Val-David de par son ambiance naturelle et décontractée, le genre de terrain offert et le niveau de skieurs rencontrés. Il faut tout de même mentionner que pour s’y rendre, un effort est nécessaire pour traverser un bon faux-plat, alors on y retrouve que la crème des skieurs et les conditions se préservent davantage. Lors de notre traversée, mes jambes étaient complètement usées de nos quatre jours de ski et un patrouilleur m’a tendu son bâton pour me tirer un peu sur le plat en me disant, tout sourire: « It’s totally worth it! ». Ce petit geste représente bien l’ambiance conviviale de Winter Park, ce qui me fait tant aimer cette station. Chaque remontée nous donnalt droit à un bon mot des employés aux télésièges, qui ne montraient aucune jalousie: « Having a good day? », « Lucky to have powder! » ou « Enjoy the snow! » J’imagine que nos sourires étaient leur récompense. Ce fut une de mes plus belles journée à Winter Park, autant pour la neige abondante que le type de terrain. Le seul bémol était le faux-plat à la fin des descentes, mais c’était un maigre problème en échange du plaisir dans les pistes du secteur! Comme partout dans les sous-bois, est recommandé de ne jamais skier seul, mais il est très difficile de ne pas perdre son compatriote de vue dans un bois si dense! Un virage dans la direction opposée et on ne voit plus notre ami… et on ne croise pas beaucoup de skieurs malgré le grand nombre présent en cette journée de poudreuse!

J’ai adoré Winter Park Resort en grande partie à cause de son ambiance conviviale, du sourire sur les lèvres des employés, de l’accueil des autres skieurs qui nous parlaient dans les remontées… J’ai aussi réalisé que le fameux « No friends on powder days » ne semble pas s’appliquer au Colorado, ou du moins, ils semblent faire une exception pour les touristes! En effet, chaque fois que l’on posait des questions sur une piste ou les secteurs à faire avec de la poudreuse, nous obtenions une réponse qui s’avérait véridique en tout temps. Je m’ennuie déjà du Colorado et je rêve souvent à Winter Park. Si vous avez la chance d’y passer faites un arrêt à cette magnifique montagne, vous ne serez pas déçu!

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Bon vivant et passionné de snowboard, il adore la vitesse et les sauts mais par-dessus tout la poudreuse à profusion. Une rencontre avec Julien vous assure des moments de fou rire et bien du plaisir malgré son affection pour le sarcasme... on s'y attache à cette petite bête!