Les skieurs les plus impatients ont déjà effectué leurs premières descentes dans les dizaines de centimètres de neige accumulés au cours des derniers jours, tandis que d’autres attendent encore confortablement l’ouverture officielle de leur station de ski préférée. Si vous faites partie de ces curieux et affamés de la glisse, peut-être vous demandez-vous comment vous y prendre pour gravir les pentes et faire vos premiers virages avant tout le monde? Peut-être avez-vous tenté l’expérience, en cumulant les erreurs? Ce petit texte est pour vous, afin de vous aider à mieux vous préparer… et à profiter de la neige autrement!
1. Partir mal préparé
Partir sur un coup de tête, oui! Partir en oubliant la moitié de son équipement… non! On le sait, la neige n’attend pas toujours. Si vous voulez vous assurer que votre sortie sera un succès, ayez toujours votre « kit » prêt: sac à dos, vêtements multi-couches, chaussettes, gants, bandeau/tuque, casque, lunettes… pensez froid-sec-chaud-humide-froid: c’est ce que vous vivrez, même si vous ne faites qu’une seule ascension-descente! Lecture recommandée: nos conseils d’ami sur les sac à dos en rando alpine
2. Ne pas avoir de nourriture et d’eau
Avec les vêtements de rechange, c’est le plus important! Vous vous déshydraterez beaucoup plus qu’à l’habitude en grimpant et les crampes vous guetteront si vous n’avez pas de quoi alimenter et hydrater vos muscles.
3. Prendre des mauvaises décisions pour l’équipement
Sachez que pour débuter en hors-piste, il n’y a pas de mauvais équipement! Oui, il y a du matériel plus lourd, moins coûteux. Oui, on peut grimper en raquettes. Non, il n’y a pas de loi qui vous oblige à dépenser 1500$ pour faire 3 descentes dans l’hiver. La base: il vous faut de quoi monter, et de quoi descendre. Vous pouvez bien grimper en raquettes avec des bottes Sorel, et changer votre matériel en haut! Si l’expérience vous plait, peut-être alors vous pourrez considérer un investissement. Renseignez-vous, posez des questions aux autres randonneurs que vous rencontrez, rejoignez des groupes sur les réseaux sociaux… c’est la meilleure manière de commencer!
4. Grimper en canon
Même si vous êtes relativement en forme, ne partez pas en flèche lors de vos ascensions, surtout la première. C’est un conseil qui s’applique dans tous les sports d’endurance: qui veut voyager loin ménage sa monture! Ménagez vos muscles… vous en aurez besoin aussi pour descendre! Montez à votre rythme, prenez des pauses quand il faut. Vous voulez savoir si vous montez trop vite? Vous devez être capable d’entretenir une conversation en ascension. Vous cherchez votre souffle? Ralentissez!
5. Ne pas se méfier du froid
Ça y est, vous avez entamé l’ascension, vous avez 400 mètres de parcourus (en distance, pas en dénivelé!), et les premières fermetures éclair s’ouvrent. Attention, partez l’air climatisé graduellement! Si vous maitrisez l’art du multi-couches, grand bien vous fasse! Méfiez-vous lors des pauses trop longues et de la transition au sommet, ne laissez pas s’échapper toute votre chaleur corporelle. Remettez les couches et refermez les ouvertures pour éviter un trop grand refroidissement qui risque de vous gêner dans votre descente. Portez une attention particulière à vos mains qui auront manipulé de l’équipement, que ce soit pour changer de bottes, retirer des peaux d’ascension et les ranger, manger… pensez à prendre deux paires de gants: vos gants de ski habituels, et une paire légère pour monter!
6. Boire de l’alcool
C’est un classique! En cannette ou dans une petite flasque, l’alcool ajoute un petit piquant à votre expérience mais peut vite avoir des effets négatifs. Étant à vos premières armes en ski hors-piste, ne sous-estimez pas les réactions de votre corps! Bien sûr, la modération a toujours meilleur goût. Une petite gorgée n’aura que très peu d’impact mais si vous abusez, sachez qu’en plus d’affecter votre jugement, l’alcool déshydrate davantage, ralentit vos réflexes et dilate les vaisseaux sanguins, ce qui provoquera plus rapidement les maux de tête lors de la pratique d’activité physique. Au repos, dans un contexte hivernal extérieur, la sensation de chaleur provoquée par l’ingestion d’alcool se dissipera encore plus rapidement et fera place à un froid plus ressenti que le facteur éolien!
7. Ne pas savoir où la descente mènera
Si vous ne descendez pas par où vous êtes monté et que vous ne connaissez pas bien l’endroit où vous êtes, méfiez-vous: cours d’eau (gelés ou non), ravins, falaises, routes, changements de versants et autre mauvaises surprises peuvent vous attendre. Si vous n’êtes pas certains de savoir où vous arriverez en bas… prenez le chemin de votre ascension pour descendre!
8. Partir seul
C’est la règle de base du ski hors-piste: ne jamais partir seul. Les bonnes pratiques recommandent de skier en groupe de 3 ou plus, pour plusieurs raisons: les discussions favorisent la transmission d’information, l’aide, la prise de décision… et à trois, en cas d’incident, les réactions sont plus faciles à gérer! Si vous partez seul, même en terrain connu, même pour quelques heures, demandez-vous ce que vous feriez en cas de pépin… et ne surestimez pas la batterie ou le réseau de votre téléphone! Et si vraiment vous y tenez, avisez quelqu’un de votre entourage, dites-lui à quel endroit où vous allez.
9. Skier sur un terrain privé
Beaucoup de gens s’aventurent dans une montagne sans savoir s’ils ont réellement le droit d’y être. Si vous fermez les yeux devant une affiche « Terrain privé – Défense de passer », à moins d’avoir la permission expresse du propriétaire des lieux, vous commettrez une violation de propriété privée. Pris sur le fait, un propriétaire a le droit de vous expulser ou de faire appel aux autorités, de même que de porter plainte. Sachez qu’une infraction de ce genre peut être jugée par le code civil ou criminel, selon la plainte et la situation! Lecture complémentaire: Code d’éthique du randonneur alpin
10. Ne pas partager votre expérience
Au risque de vous faire étiqueter de « grande gueule », partagez vos histoires! Sans forcément tout dire des secteurs que vous avez visité (certains skieurs gardent jalousement leurs flocons), parlez vos sorties à votre entourage skieur (et même non-skieur)! Évoquez vos bons et mauvais coups: ça pourra aider d’autres skieurs à ne pas faire les mêmes erreurs, ou convaincre quelques amis réticents à vous accompagner pour ne plus vous envier mais bien partager le plaisir avec vous!
La pratique du ski hors-piste n’est pas un sport très règlementé, et c’est la beauté de la chose! Il y a cependant des règles de base du gros bon sens à suivre. Un skieur conscientisé est un skieur prudent! Lecture complémentaire: nos conseils pour une bonne expérience
Cet article a été initialement publié en 2016 et a été mis à jour en 2023 pour refléter l’évolution du milieu.