Lors de mes premières visites dans cette montagne au cachet unique, j’ai vite compris que je devais devenir amie avec les « locaux » pour accéder aux petits secrets de la place. J’ai eu droit à quelques visites guidées ainsi qu’à différents conseils, en plus de faire moi-même un certain nombre de découvertes. Voici donc un petit précis du skieur suttonien, que je me permets de partager avec vous, en espérant qu’il vous sera utile lors de votre prochaine visite au Mont Sutton!
1. Une lecture décroissante de la carte
Les jours de neige, qu’il soit tombé 5cm ou 50cm, rendez-vous le plus vite possible dans le secteur VII, desservi par un télésiège fixe à quatre places (s’il est ouvert, bien sûr!). Les pistes sont un peu moins longues que dans le secteur IV, ce qui a pour effet qu’elles restent « vierges » moins longtemps… car la beauté de ce secteur n’est un secret pour personne! Il n’existe pas de chemin « rapide » pour accéder directement au télésiège VII. Empruntez d’abord le télésiège II à partir du chalet principal, filez vers l’Est en sortant du télésiège (gauche au débarcadère, puis droite en contournant le chalet); louvoyez de la Youppe-Youppe vers la Challenge et la Mic Mac pour accéder à la base du télésiège IV. Une fois au sommet de celui-ci, prenez toujours vers l’Est pour la Miracle, et choisissez votre ligne dans l’Intrépide. J’apprécie également beaucoup le bas de la Bou-Bou. Ne quittez pas le secteur VII sans avoir skié l’Exil: elle vous reposera, tout en vous offrant encore bien du plaisir et des traces à faire!
2. Les oubliées du secteur IV
Ce n’est pas un mythe, les connaisseurs s’élancent rapidement vers leur terrain de prédilection lorsque les conditions le permettent. Si vous êtes découragés par la vitesse à laquelle les pistes se tracent, pensez aux oubliées de ce secteur: une visite vous réconciliera avec la neige! D’abord, même si l’entrée de l’Iroquois vous semble trop pistée, élancez-vous: cette piste aux multiples embranchements saura vous surprendre. Gardez la droite pour plus de neige! Ensuite, deux pistes plus courtes à l’entrée un peu particulière sont souvent ignorées par les skieurs pressés de descendre: la Crocodile, et le Sous-bois Poma. Repérez-les sur la carte et mémorisez les chemins d’accès… vous ne serez pas déçu.
3. L’envers de la montagne: la Séduction, l’Extase et la Fantaisie
Ces pistes aux noms évocateurs sont idéales dans deux situations précises: par un jour très froid où vous voulez réchauffer vos extrémités, ou lors de votre retour vers le chalet principal pour le diner ou à la fin de la journée. En effet, la sortie en « randonnée » peut en décourager plus d’un! Sans dire que ces pistes sont déconseillés aux planchistes, il faut savoir qu’une « trotte » d’environ 500m dans un sentier plutôt plat au relief parfois accidenté est nécessaire pour finir la descente. Mais sérieusement, le moment féérique que vous aurez passé dans une luminosité unique, à travers un décor complètement différent du reste de la station, dans des conditions beaucoup mieux préservées que sur le terrain régulier, valent bien le retour que vous passerez dans le sentier! Attention, ces pistes ferment plus tôt que l’ensemble du domaine skiable, surveillez les heures de fermeture et ne vous aventurez pas si la banderole vous l’interdit -un incident à cet endroit pourrait vous faire passer une bien mauvaise nuit…
4. La Starlet – Sous-bois Starlet – Capucine
Plus la journée avancera, moins vos jambes coopèreront -à moins d’être dans une classe d’athlète à part. Votre esprit aura encore envie de pistes amusantes et pour le satisfaire, une tournée dans le secteur I et I ouest est toute indiquée. Ne vous en faites pas si le télésiège n’est pas en fonction, les piste sont facilement accessibles par le sommet en suivant l’Alleghanys. Il vous faudra emprunter quelques traverses pour revenir vers chalet principal mais rien n’est impossible. Ces petits efforts supplémentaires vous garantiront des pistes en bon état malgré l’heure avancée de la journée!
5. Le chili dans un bol de pain au chalet Altitude 840m
Oui, le chili est servi au chalet de la base. Oui, c’est la même recette. Mais… il y a quelque chose de magique qui s’opère dans le transfert vers le chalet du 840. Le pain est meilleur, les saveurs se développent, l’ambiance du chalet rustique rehausse la sauce, la vue ajoute au pointage global, bref, si vous vivez un problème d’estomac vide (ou de gourmandise!) à Sutton, faites le détour par le chalet au sommet de la remontée IV. C’est complet, c’est du « confort food », c’est bon… que dire de plus? L’essayer c’est l’adopter!
Voilà donc la liste (qui pourrait être plus longue!) de mes conseils et coups de coeur pour le Mont Sutton. La réputation de l’endroit n’est plus à faire: la station conserve un équilibre entre tradition et modernité, de gros efforts y sont faits pour accommoder les familles, le terrain ne manque pas de défis, l’environnement est sublime… C’est une montagne qui ne peut pas se découvrir en une seule visite, mais il ne vous en faudra pas plus pour être conquis!