Cette station était située dans Lanaudière, à Sainte-Émélie-de-l’Énergie, le long de la route 131. Elle a été construite et opérée par M. Paul Durand, un entrepreneur en construction.

Celui-ci était un grand amateur de ski alpin, et il rêvait d’une station de ski dans sa région. Vers le milieu des années 1970, ayant trouvé l’endroit qu’il considérait comme idéal, il acheta des terrains près de la route 131, et loua du gouvernement du Québec le haut de la montagne pour une période de 20 ans.

Comme l’endroit était une forêt et que les moyens financiers de M. Durand n’étaient pas illimités, cela a demandé beaucoup de temps et d’efforts pour donner vie à cette station de ski. Un grand chalet de 2 étages a été construit. Sur la photo suivante, on peut voir le chalet ainsi que le stationnement de la station.

Les lettres patentes créant la compagnie propriétaire de la station ont été émises en juillet 1978, et le premier hiver d’opération a été l’hiver 1978-1979. Au début, la station avait 2 remontées mécaniques, achetées usagées d’autres stations de ski. Cette première saison d’opération a été financièrement difficile, à cause de problèmes avec l’installation et la certification des remontées mécaniques.

L’hiver 1979-1980 a malheureusement été lui aussi mauvais financièrement. La neige a été rare, et la station de ski Val St-Côme, située pas très loin, a ouvert ses portes. Pour améliorer son bilan financier, M. Durand a organisé des soupers le samedi soir. Il était aussi possible de louer le chalet pour des mariages ou des réunions de famille.

Ce plan des pistes montre 3 remontées mécaniques, mais éventuellement, il y en aura quatre, soit deux arbalètes et deux Poma. À son meilleur, cette station affichera 8 pistes et un dénivelé de 180 mètres. L’épinglette de la station était très originale.

On peut voir sur les photos suivantes certaines des remontées mécaniques.

La station a continué d’opérer pour les saisons 1980-1981 et 1981-1982. Voici quelques autres photos des pistes ainsi que de la dameuse de la station.

M. Durand a certainement fait tout ce qu’il pouvait pour rentabiliser la station et en assurer la survie. En février 1982, des changements ont été apportés au capital-actions de la compagnie. La station a aussi été professionnellement évaluée afin d’aider à trouver de nouveaux investisseurs. Comme rien n’a fonctionné, après 4 années d’opération, la station a définitivement fermée ses portes.

Afin de réduire les pertes, le chalet a été démantelé jusqu’à ses fondations, et les matériaux éventuellement utilisés dans d’autres constructions. Les terrains que possédait la station ont été vendus et sont aujourd’hui privés. Si on regarde très attentivement au centre de cette photo de Google, on peut encore déceler des traces des pistes de ski.

On peut voir une très intéressante vidéo sur cette station de ski en faisant une recherche utilisant les mots : Sainte-Émélie 150 ans.

Il m’a été possible d’écrire cet article grâce à la collaboration de Mme Christiane Durand, fille de M. Paul Durand. M. Pierre Dumas, ing. m’a aussi apporté une aide précieuse. Il est l’auteur du Répertoire des sites de ski du Québec. Finalement, plusieurs informations ont été trouvées sur le site Internet de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Cet article fait partie de la section sur les stations de ski du Québec qui sont aujourd’hui fermées. Comme la grande difficulté d’un tel travail est de trouver des photos et de l’information sur ces stations, si vous détenez des perles concernant une station oubliée ou fermée et que vous souhaitez les partager avec l’auteur, vous êtes invité à communiquer avec lui par courriel afin de lui permettre d’ajouter de l’information à un dossier existant, ou d’inclure une autre station à cette section à l’adresse suivante: stations.fermees.qc@gmail.com

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Skieur depuis plus de 50 ans, il a toujours aimé découvrir de nouvelles stations, ayant skié dans plus de 100 stations au Québec, dans l’Ouest canadien et en Nouvelle-Angleterre. Aujourd’hui, il préfère descendre en ligne de pente les pistes damées, mais il ne dira pas non à un peu de poudreuse!