Station pionnière en Australie

Il s’agit de mon second séjour dans la région, et j’ai souhaité particulièrement visiter la station de Charlotte Pass, une montagne isolée au bout d’une route de col où l’on skie depuis 1938 ! Charlotte Pass est connue pour son isolement, son caractère très familial, et sa clientèle passionnée de montagne. Concrètement, pour se rendre à Charlotte Pass, il faut se garer à Perisher Valley, avoir réservé une place à l’avance, et effectuer un voyage en véhicule type dameuse.

Toute cette organisation est explicable par le fait qu’il n’y a pas de route ouverte l’hiver, car le parc national est laissé en mode hivernage, et rien n’est déneigé à partir de la mi-mai ! Ainsi « Dame nature » recouvre d’un manteau blanc de neige toute la vallée. La station, qui organise des navettes à différentes heures de la journée, reste ainsi un « club privé » loin des foules de skieurs que l’on retrouve dans les stations plus populaires.

Pour exemple :  le nombre maximal de passager, en fonction des types de véhicules, est entre 15 et 19 personnes. Autant vous dire, qu’avec en moyenne un ou deux transport par heures, il y’a peu de monde à skier les pentes de Charlotte Pass, et ce, même les fins de semaines.

En arrivant au stationnement, j’ai découvert que la majorité des visiteurs passent au moins une nuit sur place, soit à l’hôtel Kosciusko, soit dans les différents condos que gère le centre de ski. Ainsi, bon nombre de personnes voyagent bien chargées. Il est bien sûr possible de faire l’aller/retour la même journée. En tout, il y a un peu plus de 8 kilomètres à parcourir entre Perisher Valley -fin de la route l’hiver, et parking obligatoire pour tous- et Charlotte Pass. Le trajet en véhicule de neige, un peu cahoteux dans un paysage blanc et laissé 100% naturel, dure environ 30 minutes. Une fois rendu à destination, le directeur de la station nous accueille, de manière très amicale, pour une présentation rapide de la station ; puis place au SKI!

Pour mon choix de déplacements, j’avais réservé la navette de 8h45, ce qui m’a permis de découvrir le domaine skiable peu de temps après son ouverture matinale. Charlotte Pass est équipée de 4 remontées mécaniques, qui permettent de skier sur une vingtaine de pistes assez simple, d’un dénivelé maximal de 210 mètres. Peu de défis mais un paysage magnifique aux pieds du sommet continental de l’Australie et une végétation très dépaysante. Ici, la clientèle est majoritairement familiale, avec des personnes souhaitant apprendre à glisser.

Pour les skieurs souhaitant s’aventurer dans les grands espaces, Charlotte Pass est le point de départ vers le Mont Kosciusko. Cela nécessite simplement d’être autonome et si possible de connaitre un peu la région -ou bien sûr d’être guidé. À vue de pif, en terme de ski de randonnée, la région doit être vraiment agréable et splendide. Ceci n’est pas mon cas : je parcours l’ensemble des pistes, avec un faible pour la zone accessible depuis le téléski débrayable Poma Guthries, l’un des uniques appareils de ce type en service en Océanie.

L’autre secteur agréable se trouve à partir du télésiège Kosciusko, offrant plusieurs descentes qui ramènent toutes vers le village. Le « plus » du domaine skiable, expliqué lors du briefing d’arrivée: on y trouve un petit « café des pistes », caché au niveau de la gare intermédiaire du télésiège. Un stop « capuccino » de 10h s’impose ! Au menu: soleil, terrasse, petite chaleur, blagues avec les patrouilleurs à propos de mon monoski qui fut la petite attraction du jour. Franchement, l’esprit petit club de Charlotte Pass ne laisse pas indifférent.

Au niveau neige : j’ai eu la chance d’arriver pendant une semaine de grand soleil et de redoux, avec un pic à 15°C. Résultat, une neige printanière, mais en quantité largement suffisante. Dans ces conditions, dès 11 heures, les pistes se transforment et on voit apparaitre de nombreux petits tas de neige. Avec ma planche large, je passe sans problème et en vitesse. J’ai même fait quelques descentes, trop courtes à mon gout, dans les sous-bois composés d’arbres épineux de petites tailles. C’était à ravir.

En visite de découverte, le temps passe vite! Après un lunch confortable à l’hôtel Kosciusko, où l’on retrouve des traces de la longue histoire du centre de ski, c’est avec la satisfaction d’une bonne journée de faite que je prends la dameuse du retour. Ma visite à Charlotte Pass se résume à un beau dimanche de ski de printemps, fait à la fin août!

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Voyageur, monoskieur et vivant dans les environs de Paris, Rodo parcourt le globe à la recherche de la dernière neige; un bon prétexte pour découvrir le monde autour du thème de la montagne. Depuis 2004, il partage ses voyages sur différents forums et médias du web, en proposant de nombreuses photos des stations les plus atypiques. Comme toujours « à suivre… »