La Suisse, le Utah, le Chili sont autant de destinations mythiques qui font rêver les skieurs et planchistes du Québec. Pourtant, en plein là, au milieu de notre propre terroir, résident des stations qui en valent le détour. Passer ses vacances de ski au Québec présente de nombreux avantages. Et c’est sans parler des découvertes et surprises qui attendent l’explorateur prêt à faire de la route plutôt que de l’avion. C’est ainsi que je revisite le Mont Grand-Fonds au terme d’une tournée de la relâche qui nous a amenés du Saguenay à Charlevoix. Ce n’est pas par hasard si nous décidons de terminer notre séjour ici.

La station

Située à une quinzaine de modestes minutes de La Malbaie, le Mont Grand-Fonds met parfaitement à profit son terrain et son dénivelé. Pas la plus grosse, pas la plus haute, certainement pas la plus fréquentée non plus, MGF est une destination incontournable pour la glisse. Et pas que! En effet, la raquette, la randonnée alpine et le ski de fond ajoutent des possibilités de vacances hivernales dignes de mention. Dans notre cas, la glisse est la raison de notre visite. Et quel domaine! Avec “seulement” 21 pistes, Grand-Fonds teste notre technique et notre détermination.

Débuter la journée sur une piste bleue célèbre, la Des Bouleaux, nous met en appétit. Le vaste espace d’un côté à l’autre de la piste invite aux grands arcs tracés entre les îlots de… bouleaux. Pas de vitesse folle ici. La descente suivante dans la Du Ruisseau augmente la vélocité, toujours en bleu. Puisqu’on est dans le bleu, aussi bien mentionner le potentiel sportif des pistes Charlevoix, La Florence et Mary-Grace. Trêve d’azur, on file vers la couleur la plus foncée. Les pistes noires La Pétoche et Les Braconniers mettent à l’épreuve notre prise de carres et l’affûtage de nos skis. Le vent ayant vigoureusement poli les surfaces, il nous faut un brin de volonté pour descendre ici. La grosse aventure, celle des jambes qui doutent, on la retrouve sur le Versant du Lynx. Tout y est double noir et passages sérieux. Tout ça en terrain naturel et en sous-bois. Quand une piste s’appelle Le Mur, on devine ce qu’on risque d’y frapper si on s’y rend sans être prêt. Nous ne le sommes pas aujourd’hui! On termine notre sortie sportive bien satisfaits et repus. Ça tombe bien, car le vent cingle nos visages et la température décline avec le soleil. De plus, bière et chips nous attendent à l’auberge. On n’en demande pas davantage pour détendre nos jambes.

La Malbaie, la belle vie!

Nous avons choisi de terminer notre tournée au Mont Grand-Fonds pour deux raisons. La première est la station elle-même. Avec son dénivelé très respectable, la variété de son terrain et l’accueil qu’on nous y fait, il est difficile de ne pas souhaiter y revenir. Ayant mis en place un système de réservation en ligne pour le lunch, on est assurés de trouver une table au premier étage ou au bar. La salle du rez-de-chaussée est accessible en tout temps pour grignoter ou se réchauffer. Des casiers gratuits sont disponibles pour déposer nos sacs. De plus, le chalet du sommet est un autre endroit où passer quelques instants pour reprendre son souffle. Une fois, la journée terminée, il fait bon passer à l’après-ski. C’est là la deuxième raison de notre choix de destination pour la dernière journée de notre tournée. La Malbaie est un village touristique au charme fou. Les cafés, boulangeries, boutiques et galeries confèrent au village un cachet luxueux-rustique irrésistible. De nombreux visiteurs de l’Ontario et des États-Unis y viennent en toute saison. Surplombant le fleuve, le village est à un jet de pierre de la station de ski. La combinaison Mont Grand-Fonds et La Malbaie termine nos vacances en beauté. Nous reprenons la route satisfaits et heureux. C’est-y pas des vraies vacances ça?! Et c’est chez-nous, au Québec!

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Patrick Teasdale aime beaucoup jouer dehors. Télémarkeur depuis longtemps, il explore maintenant les possibilités du ski de randonnée alpine. Il troque volontiers sa pagaie groenlandaise ou ses skis pour une tasse d'excellent thé vert japonais. Un brin poète et idéaliste, il ne demande qu'à être émerveillé par une trouée de lumière, un chant d'oiseau ou une lame de neige. Il aime soigner ses chroniques et ses photos.