Timberline ski area, malgré son grand domaine skiable en comparaison avec les stations québécoises, n’est qu’une toute petite partie du Mont Hood, située sur versant sud-ouest de la montagne. Il est toutefois possible durant une partie de l’été de s’éloigner sensiblement des pistes balisées pour apprécier une expérience loin de l’ordinaire.
En haut !
La chaise Palmer culmine à 2600 mètres d’altitude. C’est donc dire que plus de 800 mètres supplémentaires sont accessibles en montant à pied. En montant vis-à-vis la chaise Palmer, le risque de rencontrer des crevasses est faible, puisque cette zone fond entièrement durant l’été. Les crevasses sont plutôt vis-à-vis l’extrémité droite du Palmer, en lien avec la présence du White River Glacier, lequel ne fond jamais complètement en période estivale. Les crevasses sont toutefois bien visibles et le champ de neige attenant est vaste, il peut donc être skié malgré la proximité des crevasses.
Dans la section centrale, il est possible de monter jusqu’à Crater Rock en relative sécurité. Des émanations toxiques de soufre sont toutefois relâchées par ce gros rocher en plein centre du cratère… il ne faut pas trop s’y attarder. De là, une descente de plus de 400 mètres de dénivelé nous ramène vers le Palmer, encastré entre les falaises du cratère. Ceux qui ne sont pas pressés de rentrer peuvent bifurquer vers le backcountry du côté ouest.
Skier encore plus haut est possible, avec le Coalman Glacier derrière Crater Rock, mais c’est davantage réservé aux amateurs d’aventures extrêmes (i.e. l’auteur ne s’y est pas aventuré).
Côté Ouest !
En sortant du télésiège Palmer, une petite traverse nous permet de passer sous la ligne des chaises. Une partie du côté ouest est balisée en été mais un gigantesque champ de neige est accessible lorsqu’on quitte le domaine balisé de la station. Le champ de neige n’est pas très raide sur les premiers 500m, mais ensuite, il se sépare en diverses options. Complètement à l’ouest, le glacier ZigZag permet de skier des corniches et bols, le seul terrain véritablement extrême accessible via les chaises -évitez de vous attarder dans le glacier pour ne pas avoir à remonter à pied!
En revenant vers l’est, un sublime champ de neige un peu plus incliné est accessible, alors qu’en allant encore un peu plus vers l’est, un domaine skiable entre les rochers semble s’étendre à l’infini. Il est possible de longer la zone balisée pour y revenir facilement jusqu’au milieu de la chaise Palmer. Sinon, d’autres points de retour sont accessibles près de la base du Palmer et plus bas pour revenir vers la chaise Magic Mile.
L’expérience en vaut définitivement la peine, mais attention, la politique de backcountry est claire: on peut faire tout ce qu’on veut, mais on est responsable de nos actes et si on doit être secouru, il n’est pas certain que les secouristes puissent se rendre; de plus, tout coût de secours d’urgence devra être assumé par les aventuriers fautifs.
En conclusion, la fonte graduelle de la neige modifie l’étendue et les possibilités de backcountry, tout au long de l’été. La montagne reste dangereuse, comme en témoignent plus de 130 décès depuis 1896, la plupart étant liés à l’ascension de la montagne. C’est pourquoi chacun peut bâtir son expérience backcountry selon son expérience et ses limites… le Mont Hood n’attend que ça !
Juchée sur le Mont Hood (3426m), la station de Timberline Ski Area est unique en son genre: c’est la seule station permettant le ski durant la totalité de la saison estivale en Amérique du Nord. Plus haut sommet de l’Oregon, la montagne est également un stratovolcan, appartenant à la chaîne des Cascades. Le Mont Hood, recouvert par 11 glaciers, compte parmi ses voisins les célèbres Monts Rainier et Sainte-Hélène.
Un terrain de jeu sur un volcan
Bien que des fumeroles s’échappent encore du cratère du volcan, la dernière activité volcanique recensée pour la montagne date du début du 19e siècle, ce qui en fait un volcan potentiellement actif mais à faible risque. Timberline Ski Area est l’une des deux stations de ski situées sur le Mont Hood -l’autre étant Hood Meadows.
En période hivernale, Timberline offre un domaine skiable balisé de plus de 1400 âcres, accessible par 9 télésièges dont 5 à haute vitesse, le tout sur 1125 mètres de dénivelé. En été, c’est toutefois sur 800 mètres de dénivelé que se déploie le domaine skiable, lequel est majoritairement constitué de pentes intermédiaires. Deux télésièges à haute vitesse donnent accès aux pentes : le Palmer draine la partie supérieure du domaine skiable, tandis que le Magic Mile offre l’accès au domaine inférieur et à l’embarcadère du Palmer. Le domaine skiable estival est majoritairement situé à la hauteur du Palmer. Annuellement, la station au relief volcanique reçoit une moyenne de 10m de neige qui s’accumule profondément dans les différents canyons de la montagne et sur les glaciers qui la recouvrent. C’est cet enneigement, conservé par le pergélisol -un vestige de la dernière glaciation- qui permet à la station d’offrir du ski d’été 7/7 jusqu’à la fin de semaine de la fête du travail; par la suite, la station est en opération durant les jours de fin de semaine et ce, jusqu’au retour de la neige. L’entretien des remontées mécaniques en opération estivale s’effectue avant la reprise de l’hiver. “… du sel ? Vous avez dit sel ?”
Plusieurs mythes circulent à propos de l’utilisation de sel de glacier sur les pentes de Timberline Ski Area. Sachez que le sel répandu par la machinerie n’absorbe pas l’eau de fonte de la neige, pas plus qu’il ne réduit l’indice d’Albedo qui accélère la fonte par rayonnement. Mais à quoi sert donc ce sel, semé de 1 à 2 fois par jour sur le domaine damé de la station ?
Intrigués par cette pratique, nous avons posé la question à John Tullis, directeur des affaires publiques pour Timberline. Cette pratique vise à atteindre deux objectifs précis: faciliter la glisse, puis faciliter le travail de la neige par la machinerie. Tullis nous explique la science: “Le puissant soleil d’été a tendance à rendre la glisse moins agréable en faisant coller les skis sur la surface trop mouillée. Le sel a pour effet de faire fondre rapidement une petite couche de neige, et une petite quantité de chaleur est libérée très rapidement lors de ce processus. La neige restante, libre de cette chaleur, regèle instantanément et redevient ainsi des plus plaisantes à skier.” De plus, les pentes de la station étant orientées vers le sud-ouest, les conditions oscillent de « neige damée durcie » en matinée à « gros sel mouillé » lors de la fermeture, autour de 14h00. Ainsi, l’épandage de sel n’épargne pas la fonte -au contraire, la base neigeuse de la montagne perd quotidiennement plus de 1cm avec l’application du sel de glacier. Celui-ci a cependant le majeur avantage de garder la neige dans un état malléable, ce qui facilite grandement le travail de la machinerie qui s’active sur les pentes dès la fermeture des remontées.
Une clientèle très diversifiée
Skier à Timberline est une occasion unique en Amérique du Nord. En effet, après la fermeture tardive de Whistler -généralement au début du mois de juillet- Timberline Ski Area devient la seule station de ski nord-américaine en opération. Dans les pentes, vous retrouverez des inconditionnels du ski, des curieux, des incrédules, ainsi qu’un très grand nombre d’équipes de compétition profitent de l’ouverture estivale de la station pour s’y entraîner car c’est la saison des camps d’été… de ski !
En effet, la montagne se recouvre d’athlètes skieurs et planchistes qui louent/réservent une portion de piste ou de parc à neige pour leurs entrainements privés. La très grande majorité de la clientèle estivale de la station est donc composée d’écoles de ski, d’équipes de compétition et de skieurs et planchistes inscrits à des voyages organisés de camps d’été. C’est ce qui explique le très grand nombre de parcs à neige privés (plus d’une dizaine) et les pans complets de pistes occupés par des tracés de compétition. Ces portions sont donc fermées au public, mais qu’à cela ne tienne, tout le backcountry nous appartient !
La somme de toutes les parties:
La possibilité skier en plein été dans un décor à couper le souffle à l’intérieur du continent nord-américain est sans contredit le plus grand avantage de Timberline Ski Area. Le domaine damé est très accessible (niveau intermédiaire), le backcountry offre de très beaux défis avec ses coulées et corniches, la météo de haute montagne assure des conditions de ski uniques; bref, tous les éléments sont réunis pour tenir les promesses d’une expérience inoubliable.
Fermetures de stations, crise d’identité, récession, climat capricieux, il ne faut pas se le cacher : l’industrie québécoise du ski est en grande difficulté. Conséquence imparable, plusieurs organismes gravitant autour de l’industrie écopent: faillites, restructurations, ventes de feu; la survie a un prix ! C’est en ayant à l’esprit ces difficultés que nous avons visité l’usine de Doppelmayr et, détrompez-vous, ce n’est pas le travail qui y manque.
Profil d’entreprise
De manière amusante, l’élément du hall d’entrée qui fait office de banc d’attente est en fait un siège de remontée mécanique: prometteur. Comme introduction à notre visite, nous rencontrons monsieur André Lamoureux, président de Doppelmayr CTEC. Il nous apprend entre autres que les origines de Doppelmayr remontent à la fin du 19e siècle, plus précisément en 1892, en Autriche. À l’époque, il n’était pas question de fabrication de remontées mécaniques mais plutôt de machine à presser des poires… Aujourd’hui, avec plus de 7 000 employés œuvrant à travers le monde, Doppelmayr est le plus grand fabricant de transport par câble. Parmi ses installations, réparties sur 33 pays, l’usine de St-Jérôme n’est rien de moins que la deuxième plus importante du groupe. À l’inverse de la croyance populaire, Doppelmayr n’est pas seulement un fabriquant de télésiège : le constructeur est le spécialiste du transport par câbles et manufacture aussi bien des télésièges que des funiculaires, des ascenseurs ou des navettes aériennes. D’ailleurs, l’entreprise compte plus de 14 000 réalisations réparties dans 88 pays.
Adaptation et développement
Chaque télésiège est unique, que ce soit de part son type, sa capacité d’embarquement, le terrain ou sa longueur. Ainsi, chaque installation en devenir pose ses défis. C’est pourquoi Doppelmayr offre un service de personnification de ses produits, dit clef en main.
Certes, il y a des modèles de base : une télécabine restera une télécabine, tout comme un double fixe restera un double fixe. Par exemple, une station d’élévation moyenne présentant un profil de terrain typique de station régionale (ex : Mont-Avalanche, Val-d’Irène, etc.) n’aura que très peu de défis technologiques à franchir. Un peu comme une voiture de production, plus abordable tout en demeurant très performante. À l’inverse, la nouvelle télécabine du Massif de Charlevoix à elle seule comporte un impressionnant nombre de caractéristiques qui ont été développées par les ingénieurs de l’usine de St-Jérôme, ce qui implique des mois, voire des années de travail. C’est l’équivalent d’une voiture « custom ». Du même coup, ces technologies acquises pourront être ré-appliquées lors de nouveaux projets, permettant de toujours repousser les limites du possible.
L’aventure jéromienne
À l’époque de la construction de l’usine (1976), la demande en télésièges au Québec était criante, d’où le choix pour l’entreprise de s’établir dans les Laurentides, en lien direct avec la concentration de stations de ski dans les environs de la ville. De plus, monsieur Doppelmayr lui-même a toujours eu un faible pour le Québec -il possède d’ailleurs des actifs dans la station de Val St-Côme…
Spécialisée dans la confection de télésièges débrayables, l’usine jérômienne exporte ses produits partout en Amérique, de l’Alaska à la Terre de Feu. Elle partage ce territoire avec l’autre usine de la compagnie située à Salt Lake City; on y fabrique les télésièges fixes.
Au cœur de l’usine
Avant de sortir de l’usine en tant que pièce d’une future installation de Doppelmayr, la plaque de métal brut, venue tout droit d’Europe, doit passer par sept étapes essentielles. 1. Sablage La plaque de métal est passée sous un très puissant jet de sable dans le but d’enlever toute impureté de la surface, telle la rouille, pour donner un fini parfait.
2. Découpe Au chalumeau ou au plasma (selon l’épaisseur du métal) on taille la plaque pour obtenir des morceaux de la dimension désirée.
3. Assemblage Les pièces sont ensuite assemblées les une aux autres pour s’assurer qu’elles ont la bonne forme avant le soudage définitif.
4. Soudage C’est l’étape pendant laquelle les morceaux clés de la remontée prennent forme. Le rythme de production effréné de l’usine est maintenu grâce à la très grande équipe de soudeurs-monteurs.
5. Peinture-polissage-galvanisage Étape finale de la chaîne: on affine la pièce selon son rôle visé – à titre d’exemple, une pièce destinée à subir de la friction sera polie et non peinte.
6. Usinage Il est primordial de s’assurer d’une grande précision, domaine où l’équipe d’usinage de Doppelmayr est experte, ainsi que leur machine automatisée. Toutes les pièces assemblées passent une série de tests afin d’en contrôler la qualité.
7.Montage Tels des blocs Lego, les différentes pièces sont finalement montées pour s’assurer de leur parfaite compatibilité. Ensuite, elles seront envoyées telles quelles en station ou, si l’élément est trop volumineux, démonté et expédiés par multiples chargements.
1. Sablage La plaque de métal est passée sous un très puissant jet de sable dans le but d’enlever toute impureté de la surface, telle la rouille, pour donner un fini parfait.
2. Découpe Au chalumeau ou au plasma (selon l’épaisseur du métal) on taille la plaque pour obtenir des morceaux de la dimension désirée.
4. Soudage C’est l’étape pendant laquelle les morceaux clés de la remontée prennent forme. Le rythme de production effréné de l’usine est maintenu grâce à la très grande équipe de soudeurs-monteurs.
Peinture-polissage-galvanisage Étape finale de la chaîne: on affine la pièce selon son rôle visé – à titre d’exemple, une pièce destinée à subir de la friction sera polie et non peinte.
Usinage Il est primordial de s’assurer d’une grande précision, domaine où l’équipe d’usinage de Doppelmayr est experte, ainsi que leur machine automatisée. Toutes les pièces assemblées passent une série de tests afin d’en contrôler la qualité.
Montage Tels des blocs Lego, les différentes pièces sont finalement montées pour s’assurer de leur parfaite compatibilité. Ensuite, elles seront envoyées telles quelles en station ou, si l’élément est trop volumineux, démonté et expédiés par multiples chargements.
À noter également la présence de deux autres départements qui, bien qu’ils soient tout aussi essentiels, n’appartiennent pas directement à la ligne de production des pièces. Tout d’abord, l’ingénierie est en charge de la conception du télésiège, ce qui implique entre autres la création des plans techniques de chacune des quelques milliers de pièces qui composent une installation. Enfin, le contrôle de la qualité inspecte une pièce produite de chaque lot pour s’assurer de sa conformité du produit selon les normes et les plans établis par le service d’ingénierie par des essais non destructifs et par une inspection visuelle à l’aide de la lumière dite ”blacklight”.
Mot de la fin Il est impressionnant de penser que Doppelmayr cumule plus de 100 années d’ingénierie et que toute cette science est mise à profit pour l’industrie du ski. Remonter des pentes rapidement et en toute sécurité est la première préoccupation du skieur et Doppelmayr en fait un point d’honneur. Chaque billet de ski acheté justifie un peu les heures de soudure et de montage… sans quoi, Doppelmayr presserait peut-être encore des poires !
Les années 80-90 : de l’apogée à la débâcle en passant par la convergence.
Le début des années 80, comme la fin des années 70 n’a pas été rose pour les stations. Un grand nombre de petites stations ont fermé leurs portes à ce moment, en raison de mauvais hivers et de la tendance naturelle des skieurs d’aimer les grandes stations. Même le mont Tremblant, éprouvant de sérieuses difficultés financières, ne devait pas être en opération en 1984-85, mais la consternation des skieurs Montréalais a finalement fait ouvrir la station. Par contre, en même temps, le gouvernement du Québec a permis la modernisation des stations de la province. Un grand nombre de stations ont installé des télésièges, qui sont passées de triples, à quadruple et à quadruple débrayables au cours de la décennie. C’est à cette époque que le ski alpin fut le plus populaire dans la province avec même 10,9 millions de jours-ski en 1988-89.
Tremblant Sud au milieu des années 80
1981
Première Coupe du Monde de ski acrobatique À sa première participation au circuit de la Coupe du Monde de ski acrobatique, Marie-Claude Asselin, de Sainte-Agathe-des-Monts, remporte le championnat de la saison 1980-1981. Elle répétera son exploit la saison suivante. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
Les skieurs du Québec allaient dominer le ski acrobatique, spécialement en saut, avec le Québec Air Force comprenant entre autres Yves Laroche, Lloyd Langlois et Philippe Laroche
1988
Les premiers Jeux olympiques d’hiver au Canada. Le ski acrobatique, incluant les bosses, sauts et le ballet, est alors un sport de démonstration. Les deux premiers feront leur entrée officielle à Albertville, en 1992. C’est Calgary qui fut la ville choisie afin de présenter ces Jeux Olympiques, en espérant ne pas laisser un déficit important, comme lors des Jeux Olympiques de Montréal en 1976.
Au début des années 90
Le Québec est en pleine récession et les stations de ski sont très affectées, d’autant plus que les hivers se suivent et ne sont pas très favorables à la glisse, en plus de la génération des baby-boomers qui commence à vieillir et à moins fréquenter les stations de ski. Le nombre de stations passera en quelques années de 108 à 85 dans la province. La peur s’empare dans les stations, avec la faillite de plusieurs d’entre elles, dont plusieurs d’importance, comme la Réserve dans Lanaudière, qui fut fermée durant 10 ans (sauf 1997) avant de rouvrir en 2001. Tremblant, Bromont, Orford et Stoneham ne sont que quelques autres exemples des stations qui ont vécu des situations financières très difficiles lors de ces années.
Nous avons également vu lors de la décennie la convergence dans l’industrie avec Mont Saint-Sauveur International qui a acquis Ski Morin Heights, le mont Olympia et le mont Gabriel en peu de temps, en plus d’avoir acquis Avila vers la fin des années 80 et Edelweiss Valley au début des années 2000. À Québec, c’est Charlie Locke, de Lake Louise qui acquérait le Mont Sainte-Anne et Stoneham après avoir acquis un bon nombre de stations en Alberta. Aux États-Unis, American Skiing Company a acheté en quelques années plusieurs très grandes stations du Vermont, du Maine et de l’Ouest Américain, pour en faire des stations énormes, mais brisant en même temps leur situation financière. Un autre joueur important, le propriétaire de Blackcomb : Intrawest, acheta une dizaine de grandes stations en Amérique du Nord. Même avec les routes maintenant bien étendues, l’accès et la distance représentent encore un des critères les plus importants dans le choix d’un centre de ski.
1991
La corporation Intrawest acquiert la station du Mont Tremblant et avec l’aide du gouvernement du Québec, commence un développement qui changera drastiquement l’allure de la station. D’une grande station peu développée, Tremblant passera à une des plus grandes stations de l’Est de l’Amérique du Nord en l’espace de quelques années. Au cours des mêmes années, la plus haute station de ski du Québec, Le Massif, se développe. Les remontées en autobus sont remplacées par des télésièges, ce qui amène rapidement une grande popularité pour la belle station de Charlevoix.
1994
À Lillehammer, le jeune Québécois Jean-Luc Brassard remporte la médaille d’or. Il donne ainsi le coup d’envoi au Québec Air Force en bosses et à la domination mondiale des Québécois en ski acrobatique. (discipline reconnue aux JO pour la 2e fois) De son côté, Mélanie Turgeon domine les Championnats du monde junior à Lake Placid en remportant cinq médailles. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
Elle remporta finalement une médaille d’or au championnat du monde de 2003 à St-Moritz.
Du côté équipement, les skis profilés font leur apparition en 1996. De nouvelles façons de skier, comme le freeskiing New School, deviennent de plus en plus populaires avec en vedette les Québécois Vincent Dorion, Jean-François Cusson, Jean-Philippe Auclair et les trois Philippe du Lac Beauport, Larose, Bélanger et Dion. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
L’arrivée des skieurs du New School démontre que les athlètes poussent toujours le sport de plus en plus loin. Avant eux, ce furent les skieurs acrobatiques et les skieurs extrêmes comme John Eaves (fils de Rhoda Würtele) qui a fait du cinéma comme cascadeur dans les films de James Bond.
Le début des années 2000
Fut marqué par un hiver exceptionnel en 2000-01 qui s’est traduit par un grand nombre de nouveaux skieurs dans les stations. L’année suivante fut particulièrement mauvaise, symbole du réchauffement climatique, mais le nombre de skieurs n’a pas diminué de façon drastique malgré tout et c’est en 2002-03 que l’impact de la saison 2000-01 s’est le plus fait sentir, puisque c’est lors de cette année que fut inscrit le plus grand nombre de visites dans les stations de ski en 10 ans, avec 6,5 millions de visites ! Les chiffres furent toutefois aidés par Ski Bromont qui a offert une passe de saison tellement alléchante que des centaines de milliers de visites additionnelles furent enregistrées, par rapport aux années normales pour la station. L’année 2003-04 fut marquée par du mauvais temps durant le temps des fêtes et durant la semaine de relâche, en plus de températures polaires entre les deux, donc ce ne fut pas une très bonne saison pour bien des stations, mais pas si mauvaise, ce qui augurait bien pour la saison 2004-05.
Bibliographie : Adler, A (1985); New England & Thereabouts – A Ski Tracing Archambault, Lucie; Leclerc, Richard, Daudelin, Éric (2000); Un siècle de ski…quelle histoire ! http://www.lhspq.com/100ans/fr.100ans.skitexte.html Hurtig (1985): The Canadian Encyclopedia Stevens J.A & Kaufmann, E (1993): White Gold: The John Clifford Story
Secondaires Elkins, F (ed)(1941) The Complete Ski Guide Ball, W.L. (1979?): I Skied the Thirties Johannsen, A. (1993): The Legendary Jackrabbit Johannsen Arbique, L (1998): Mont Trembalnt: La poursuite d’un rêve O’Rear, J & F (1953): The Mont Tremblant Story Les notes personnelles de Louis Cochand
Les années 60 et la révolution tranquille dans la province ont apporté un grand nombre de stations majeures. Dans les Cantons de l’Est, le Mont Sutton, Owl’s Head, Bromont, le Mont Glen et le Mont Shefford ont été fondées dans les années 60, alors que dans la région de Québec, c’est le Mont Sainte-Anne et Stoneham qui furent ouvertes durant la décennie, même si dès les années 40, le Mont Sainte-Anne avait accueilli une compétition de ski importante, la Dominion Race. Dans Lanaudière, le Mont Garceau et La Réserve ont ouvert durant cette période tandis que le Mont Sainte-Marie ouvrait en Outaouais. C’est donc une grande partie des stations importantes actuellement qui ont ouvert à cette période, alors que la popularisation des télésièges doubles permettait aux skieurs d’apprécier les plus hautes montagnes.
Le mont Sutton dans les années 60
Il aura fallu attendre jusqu’en 1960 pour voir une canadienne remporter une médaille d’or aux Olympiques en ski alpin. C’est Anne Heggtveit, une skieuse d’Ottawa qui réussit cet exploit.
En 1964
Les trains des neiges cessent, victimes du boom automobile des années 50.
1968
Nancy Greene et Jean-Claude Killy remportent l’or aux J.O. et fondation de la Fédération québécoise du ski. Aux Xe Jeux olympiques d’hiver de Grenoble, Nancy Greene remporte le combiné alpin grâce à une médaille d’or en slalom géant et à une médaille d’argent en slalom. Jean-Claude Killy est sacré champion du monde de descente en 1966. Sans être québécois, ce dernier eut une grande influence sur le domaine du ski au Québec. Pendant ce temps, la division du Québec de l’Association canadienne de ski devient la Fédération québécoise de ski. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
Tout comme Lucille Wheeler avant elle, Nancy Greene, originaire de Rossland en CB a eu un impact sur la visibilité du sport au Québec et au Canada, les programmes de course Nancy Greene pour les jeunes. Avec les succès de Killy et Greene, vainqueurs de médailles aux JO de 68 et champions des deux premières années de la Coupe du Monde, le cirque blanc a augmenté la visibilité et contribué à la popularité du sport. L’époque des Crazy Canucks avec les Read, Podborski, Irwin et Murray a permis de continuer cette lancée dans les années 70.
Ce n’est pas que les nouvelles stations qui ont marqué cette époque. C’est aussi à cette époque que les stations de la province ont commencé à fabriquer de la neige pour pallier aux caprices de Dame Nature. De plus, pour maximiser les heures skiables dans la saison, un bon nombre de stations ont décidé d’éclairer leurs pentes en soirée, ce qui a amené une nouvelle popularité au sport
En général, les années 60 peuvent vraiment être qualifiées de la décennie des idées de grandeurs, avec l’apparition de nombreuses grandes stations et d’investissements massifs en télésièges doubles, en éclairage et en neige artificielle, bien que cette dernière ait surtout été implantée dans les stations dans les années 70 et 80.
Un patrouilleur et un moniteur à Bromont en 1969, Source: Mario Girard, Patrouilleur.
1970
Au championnat du monde à Val Gardena (Italie), Betsy Clifford (fille de John Clifford) remporta la médaille d’or en slalom géant, à 16ans, elle est la plus jeune à avoir remporté un championnat du monde.
Durant les années 70, les régions plus éloignées des grands centres ont commencé à se développer, comme le Saguenay Lac St-Jean, le Bas St-Laurent et la Gaspésie. Ce n’est toutefois que dans les années 80-90 que les importantes stations de ces régions ont été ouvertes, tout comme la Beauce, où 3 stations d’importance ouvrirent au tournant des années 90.
Le Mont Comi et Val d’Irène, deux stations ouvertes en 1973
Val D’Irène, source : http://www.val-direne.com
Le mont Comi, source : www.mont-comi.qc.ca
1972
Premier Salon du ski de Montréal, fondé par le Père de la Sablonnière.
Regain de popularité du ski de fond, sous l’influence de Pierre Harvey, un athlète olympique. Le ski de fond est plus économique, si bien que certains skieurs délaissent le ski alpin qui est devenu aux yeux de certains trop dispendieux et trop gros. C’est également l’année où le snowboard fut créé, au Vermont par un certain monsieur Burton. De plus, ce fut le retour du télémark, après 70 ans d’absence. Définitivement, les gens étaient à la recherche d’alternatives au ski alpin et voulaient trouver de nouveaux défis.
Quelques photos de stations du Québec dans les années 70
Mont Tremblant (L’Expo), source : Patrick Corcoran
Orford en 1974, Source : Brian O’Malley
Le mont Blanc en 1978, source : Brochure de la station 1978
Orford en 1974, Source : Brian O’Malley
Bromont en 1974, Source : Brian O’Malley
Belle Neige, Source : Brochure des années 70
1979
Reconnaissance du ski acrobatique Au pied du Mont Blanc, en France, le Canada se classe au deuxième rang, derrière les États-Unis, au premier Championnat international de ski acrobatique. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
Première remontée mécanique du monde C’est le long de la Big Hill de Shawbridge que le premier remonte-pente fait son apparition. The Foster’s Folly, du nom de son propriétaire, Alex Foster, un jeune champion sauteur de Montréal, est en fait un câble sans fin actionné par la jante arrière d’une voiture montée sur des blocs, au pied de la pente. Le câble est relié à une autre jante fixée à un poteau, au sommet de la pente. Pour la somme de 25 cents, un skieur peut monter et descendre la Big Hill toute une demi-journée. Il lui suffit de s’accrocher au câble et de se laisser tirer au haut de la pente, en subissant quelques contrecoups. Le skieur qui se respecte refuse cependant d’être vu agrippé à la patente à Foster. Et par-dessus le marché, il faut payer pour faire du ski… incroyable! En Europe, d’après le Ski’s Magazine Encyclopedia of Skiing, le premier remonte-pente aurait été construit par un jeune ingénieur suisse, Gerhard Müller, en 1932. C’est en 1934 que le remonte-pente fait son apparition aux États-Unis, à Woodstock, au Vermont. Son invention représente une étape importante dans l’histoire du ski: c’est elle qui a en effet incité la grande majorité des skieurs à préférer le ski alpin au ski nordique et qui a entraîné la naissance de nombreux centres de ski. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
Dès 1934
Fred Pabst, un homme d’affaires de la Nouvelle-Angleterre fit installer sur la Big Hill de St-Sauveur (il y avait 2 « Big Hill ») la première remontée fixe au monde. En 1934, la Big Hill changea de nom pour devenir la Hill 70, en l’honneur d’une bataille de la première guerre mondiale. Elle devint plus tard la Côte 70, piste encore très populaire de nos jours. La mécanisation du sport a amené une révolution du ski. Fini les dures labeurs pour pratiquer le sport, on ne devait plus monter à pied.
La Côte 70, dans les années 30. Source Les Sommets
Si l’arrivée des trains de neige avait révolutionné le sport, la remontée mécanique allait changer le ski à tout jamais. À partir de ce moment, les disciplines du ski de fond et de ski alpin se sont séparées définitivement. De plus, la fixation Kandahar (1935) pouvait permettre de retenir le talon de chaussure sur le ski pour une meilleure stabilité pour les descentes.
1935
Premier championnat provincial féminin de ski alpin Le Penguin Ski Club s’affilie à la Canadien Amateur Ski Association, fait l’achat d’un chronomètre à déclic et de fanions de slalom et organise la première du Quebec Ladies’ Championship de ski alpin. La compétition a lieu le 16 février à Saint-Sauveur-des-Monts, pour la descente, et à Piedmont, pour le slalom. Une cinquantaine de skieuses s’y inscrivent. Alice MacFarlane, du Ski Club of Montreal, remporte le combiné. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
Beaucoup de stations de ski ouvrirent leurs portes dans les Laurentides au milieu des années 30, grâce au train et du côté de Québec, Le Relais fut la première station à ouvrir en 1935-36, suivie par le Mont Saint-Castin en 1939. La même année que le Relais, au New Hampshire, Cannon Mountain installait une remontée bien spéciale, un tramway aérien (téléphérique), qui permettait de monter et de skier un dénivelé de plus de 650 mètres ! Toujours en 1935-36, à Sun Valley (Idaho), 1ère mondiale : 3 remontées d’un nouveau genre furent installées, soit des télésièges à une place.
Le Relais au cours des années 30, source : http://www.skirelais.com/
Le mont Saint-Castin dans les années 40, Source : Betsy McDonough, www.nelsap.org
1939
Création de l’Alliance des moniteurs de ski du Canada. La Canadian Amateur Ski Association décida pour le bien du sport, de regrouper les moniteurs et d’uniformiser l’enseignement. Dans les premières années, la plupart des instructeurs au Québec, comme dans le reste de l’Amérique du Nord étaient Suisses ou Autrichiens. Il y avait des exceptions avec Louis Cochand (fils d’Émile) (un des membres fondateurs et examinateur en chef), Ernie McCulloch, Harvey Clifford (frère de John), John Fripp et Réal Charette.
Premier télésiège au Canada C’est en février 1939 que fut inauguré le premier télésiège au Canada, au mont Tremblant. En plus de la coupe Kandahar, la montagne avait accueilli la coupe Taschereau au milieu des années 30 et maintenant, un jeune millionnaire de Philadelphie, Joe Ryan avait pris la décision d’investir dans la station et d’en faire la première grande station de ski au Canada. 1 télésiège simple fut installé pour la saison 1938-39 dans la portion inférieure de la montagne, alors que les skieurs devaient monter à pied pour atteindre les pistes supérieures de la montagne. La station ciblait les gens riches et célèbres, avec son village de style « Vieux Québec » au pied des pentes. C’est lors de cette même année que la classique Québec-Kandahar accueillit pour la première fois des skieuses.
En 1939-40, les pistes du mont Tremblant étaient les suivantes :
– Nansen (de haut en bas) – Wiggs trail (maintenant appelée « Mi-chemin ») – Taschereau (maintenant appelée « Grand-Prix ») – Kandahar (maintenant appelée « McCulloch ») – Père Deslauriers (maintenant appelée « Passe ») – Prud’homme (maintenant appelée « Standard ») – Simon Cooper (cette piste existait déjà mais fut abandonnée par la suite) – Sir Edward Beatty (maintenant appelée « Curé Deslauriers ») – Flying Mile – Standard (maintenant appelée « Bière en bas ») – Kandahar/Taschereau (maintenant appelée « Beauvallon bas ») – The Dam slope (petite piste où est maintenant le grand garage au bas de la Nansen) – The Bondurant (ancienne piste très longue et facile au bas de la Nansen) Dans les Cantons de l’Est, les premières stations de l’époque furent Hillcrest (maintenant Montjoye) et le mont Orford, qui ont été développées dès les années 30. Le ski dans les années 30 se pratiquait aussi dans les collines de la Gatineau.
Les années 40
1941
Création de la Patrouille canadienne de ski en 1941.
Du côté de Mont-Rolland, 4 américains achètent la Marquise au sommet du Mt Gabriel et le rebaptisent le Mont Gabriel Club. Une remontée de 1200pi et une école de ski furent ouvertes.
À Saint-Sauveur, les stations Côte 69 et Côte 71 voient le jour, chacune avec un rope-tow. Plusieurs autres écoles de ski voyaient le jour dans la région, qui était définitivement en train de devenir une grande destination pour le ski alpin. Ce n’est que beaucoup plus tard que toutes les stations du mont Saint-Sauveur furent fusionnées pour devenir « Up-Hill ».
Tremblant: Après les Erling Strom, Hans Falkner, Benno Rybizko, tous européens, John Fripp fut le premier directeur d’école de ski canadien de la station dans les années 40. En 1952, Ernie McCulloch, originaire de Trois-Rivières devint directeur de l’école de ski par excellence. Superbe coureur, qui malheureusement n’a jamais pu participer aux Olympiques à cause de son statut de professionnel, ce dernier battit toute l’équipe olympique française, dans une course ouverte aux professionnels au Mont Tremblant.
McCulloch remporta plusieurs courses prestigieuses comme la Harriman Cup dans l’ouest américain. Lui qui fut vainqueur aux Championnats Américains en slalom et au combiné en 1950, en descente et au combiné en 1951 et en descente en 1952 est, selon les Américains eux-mêmes, le skieur du demi-siècle. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
À deux pas du mont Tremblant, une autre station de ski légendaire avait ouvert ses portes au début du siècle : Gray Rocks. L’hôtel fut inauguré en 1905, mais sa vocation 4 saisons ne vint qu’avec l’ouverture des premières pistes de ski en 1920. La première école de ski à y voir le jour fut dirigée par Herman Gadner en 1938. Réal Charette fut par la suite le premier canadien-français à diriger une école de ski en 1948.
1946
Première Canadienne à devenir championne des États-Unis Rhona Wurtele, du Penguin Ski Club, remporte le slalom et le combiné alpin au Championnat des États-Unis. L’année suivante, ce sera au tour de sa jumelle, Rhoda, de gagner la descente et le combiné. Les deux soeurs natives de Montréal sont les seules jumelles à faire partie du U.S. National Ski Hall of Fame à Ishpeming, au Michigan. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
1953
Première de la Classique Ryan au Mont-Tremblant La Classique Ryan est une épreuve annuelle de slalom géant pour laquelle Mary Ryan a donné une coupe d’argent en mémoire de son mari, bâtisseur du Mont Tremblant Lodge. La première fut remportée par Lucille Wheeler et Ernie McCulloch le 1er février 1953. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
Bill Corcoran (père de Patrick), moniteur de ski dans les années 50. Source : Patrick Corcoran
1955
Apparition des skis de métal Des skis de métal sont lancés aux États-Unis par l’ingénieur Howard Head. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
1956
Première médaille olympique pour le Canada Au VIIe Jeux olympiques d’hiver tenus à Cortina d’Ampezzo, en Italie, la Canadienne Lucille Wheeler de St-Jovite, fille du propriétaire de Gray Rocks remporte une médaille de bronze. C’est la première médaille que le Canada remporte en ski aux Jeux olympiques d’hiver.
1958
Premiers championnats du monde pour le Canada Lucille Wheeler gagne, en deux jours, le slalom géant et la descente sur la piste Graukogel de Badgastein. Une quatrième place en slalom l’empêche de remporter le combiné. Elle s’y classe deuxième. Pour la skieuse de Saint-Jovite, c’est l’apogée d’une carrière. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
1957
Premier système d’enneigement artificiel des pistes Les stations de ski américaines ont été les premières à utiliser régulièrement des canons à neige à partir de 1952. Au Québec, l’enneigement artificiel a été utilisé la première fois au Camp Fortune dans l’Outaouais grâce à John Clifford qui fut coureur et bâtisseur. Ce dernier participa au développement du côté nord de Tremblant en 1947-48, du versant Skyline au Camp Fortune, du Mont Cascades et du Mont Ste-Marie. Il participa à développer et installa 65 systèmes de neige artificielle au Canada, en plus d’installer plusieurs remontées de type rope-tow et la 1ère chaise double dans l’est du Canada. C’est aussi lui qui développa le ski soirée à Beamish Hill en Outaouais en 1949, ce qui est probablement une première mondiale, puisqu’on réfère souvent au mont Habitant à ce niveau, lui qui n’a ouvert ses pistes en soirée qu’en 1964. On doit aussi à John Clifford les glissades alpines au Mont Cascades, au Mont Gabriel et à Bromont. Finalement, il fonda 8 écoles de ski.
Néanmoins, jusqu’à la fin des années 50, les stations de ski se sont développées plus ou moins rapidement, puisque les remontées terrestres, très majoritaires à l’époque, limitaient la taille des stations. Tout de même, il y eut un boom dans l’industrie du ski dans les années 50, grâce au boom de l’automobile. Plus que jamais, les centres de ski étaient accessibles.
Une des stations ayant vu le jour dans les années 50 dans les Laurentides, le mont Chevreuil (maintenant appelé Mont Alta) , Source : Éric Boyczun
Le mont Orford (Mont Giroux) dans les années 50, Source : Betsy McDonough – www.nelsap.org
La base de Tremblant Nord en 1957, Source : Patrick Corcoran
Le mont Orford dans les années 50, Source : Betsy McDonough – www.nelsap.org
Les origines du ski remontent à la fin de la préhistoire, voilà 5 000 ans, dans les pays nordiques, alors que les hommes de l’époque utilisaient les skis comme moyen de transport et se servaient parfois d’eux pour la chasse et la guerre.
Les premières compétitions de ski remontent au 19ème siècle, alors que des paysans scandinaves coursaient entre eux en revenant à ski après leur travail. C’est aussi lors de ce siècle que l’ère du ski en tant que loisir vit le jour. Les Autrichiens, les Suisses et les Britanniques ont ensuite proposé, à la suite des Scandinaves, les premières règles du ski moderne, au tournant du 20ème siècle.
Le ski fit son apparition en Amérique du Nord grâce à l’immigration de sandinaves lors du 19e siècle. Les nouveaux arrivants importèrent leur pratique du ski. En 1879 à Montréal, un certain monsieur Birch fut remarqué. Il fut le premier skieur observé au Canada. Au cours des années qui suivirent, le Montreal Daily Star parla d’un nouveau sport qui faisait fureur en Norvège et un groupe de professeur de l’université McGill fit la première sortie à skis au pays.
Le premier club de ski au Canada fut le Montreal Ski Club en 1904. Deux jours après sa fondation, le club organisa une compétition de saut à ski. Il est dit que Fred Harris s’est inspiré du club pour fonder le célèbre Dartmouth Outing Club. Peu à peu, d’autres clubs de ski firent leur apparition à Ottawa, Trois-Rivières et Québec.
Dans ses premières années le ski était pratiqué soit par des immigrants scandinaves ou par l’élite en quête d’aventure, un peu comme le ski de compétition créé par l’élite britannique dans les Alpes.
Au cours des 30 premières années du XXe siècle, le sport allait s’établir des bases solides qui allaient mener à l’éblouissement du ski dans les années 50.
Au début, les gens pratiquaient le ski sur le Mont-Royal et sur les plaines d’Abraham, tandis que les plus téméraire se rendaient dans les Laurentides. Cependant le saut à ski était plus visible et plus populaire auprès de la population. En 1913, The Ski Runner in Canada, la première publication à paraître sur le ski au Canada, a retracé la première randonnée de Ste-Agathe-des-Monts à Shawbridge, en 1905.
Émile Cochand, immigrant et champion de ski suisse, s’installe à Ste-Marguerite avec une centaine de paires de ski. Ce dernier fonda la 1ère école de ski en 1911 ainsi que le premier centre de ski au Canada (Chalet Cochand) en 1917. L’héritage de la famille Cochand demeure très grande sur le ski au Québec et au Canada.
La première compétition de ski Nord-Américaine eut lieu en 1913 entre l’université McGill et Darmouth College (NH). La première partie eut lieu à Hanover (NH) et la deuxième à St-Sauveur.
Le premier club de ski francophone, le Club de ski Mont-Royal d’Amérique est fondé en 1919. Ce dernier est affilé au Club Alpin Français et participera au congrès de Chamonix de 1924, qui donnera naissance à la Fédération Internationale de Ski (FIS).
1920
Fondation par un américain d’origine, H. Percy Douglas, du Canadian Amateur Ski Association qui regroupa les trois clubs de Montréal, de Trois-Rivières et d’Ottawa. L’un des premiers mandats fut d’organiser un championnat canadien de saut à ski. En 1936, l’association regroupera 94 clubs au travers le pays. Pendant ce temps, en Europe, l’apparition de compétitions de descente commença à Mürren (Suisse) grâce au britannique Arnold Lunn. (1921). Avant 1921, les compétitions de ski étaient uniquement en ski nordique (saut et ski de fond).
1927
L’année 1927 marque le début des premiers trains de neige en Amérique du Nord. C’est le Canadien National qui fut le premier transporteur à organiser des voyages de train pour les skieurs montréalais qui désiraient skier dans les Laurentides. Dès l’année suivante, le Canadien Pacifique réplique en mettant sur pied sa ligne Montréal – Mont-Laurier. Durant l’hiver 1927-1928, le Canadien Pacifique a transporté à lui-seul 11 000 skieurs, ce qui donne une idée de l’importance déjà grande de l’épopée du ski dans les Laurentides.
La croissance fulgurante du sport se poursuivit au cours des années et durant la saison 1935-1936, il y en eut dix fois plus ! Le chemin de fer fut le principal moyen de transport des skieurs jusqu’après la 2ème Guerre mondiale. Il permit d’avoir un accès beaucoup plus facile aux montagnes du nord de Montréal. Les stations de ski se sont donc développées près des lignes de trains vu leur accessibilité, et dans les zones plus urbaines.
Un autre pionnier dans le développement du ski au Québec fut Herman « Jackrabbit » Smith Johannsen. Né en 1875 et immigrant norvégien aux États-Unis, ce dernier arrive de Lake Placid (NY) à la fin des années 20 et allait définitivement faire du ski sa priorité numéro 1 après le crash économique de 1929. En plus de savoir transmettre sa passion pour le sport, s’impliquant dans plusieurs domaines en tant que consultant, ce dernier traça de nombreuses pistes de ski, en particulier la Maple Leaf Trail qui reliait Labelle à St-Jérôme (90 miles). Cette dernière fut commandée par les commerçants et permettait de relier les auberges et hôtels.
Première course de slalom au Canada Le 15 mars 1928, des diplômés de l’Université McGill fondent le Red Birds Ski Club et louent un chalet tout près de la Big Hill de Saint-Sauveur-des-Monts. Le skieur Herman Smith-Johannsen dessine le premier parcours de slalom à l’aide de branches d’épinette. Comme les jeunes skieurs hésitent à se lancer sur la neige croûtée, c’est lui qui, à 53 ans, se lance le premier dans la course! Pendant ce temps, à deux pas de la Big Hill, Vernon Oscar Nymark ouvre l’une des premières boutiques et y fabrique des skis sans nom. À Saint-Moritz, en Suisse, les IIe Jeux olympiques d’hiver accueillent les premiers représentants du Canada, dont deux Red Birds tandis qu’en Autriche, à Saint-Anton, on organise la première épreuve internationale de combiné alpin, descente et slalom. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire ! (voir bibliographie)
1930
Reconnaissance du ski alpin Le 9 mars 1930, toujours à la Big Hill de Saint-Sauveur-des-Monts, le Red Birds Ski Club organise la première épreuve officielle de descente au Canada. Le parcours va du sommet à la base et la descente se fait presque uniquement en ligne droite. C’est Art Gravel, un spécialiste du saut membre du Montreal Ski Club, qui remporte le trophée. La distinction entre ski nordique et ski alpin se fait alors pour la première fois. À son congrès d’Oslo, le 27 février 1930, la Fédération internationale de ski reconnaît enfin le ski alpin comme discipline autonome. Jusque-là, on confondait promenade, randonnée, fond, saut, descente… Les premiers Championnats du Monde se sont déroulés à Mürren, en Suisse, en 1931. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
1931
McGill et le club des Red Birds étaient les hôtes des universités anglaises d’Oxford et Cambridge. C’était la première compétition avec des européens, cette compétition a démontré aux canadiens comment le ski était développé en Europe. Les britanniques avaient des ski avec des carres en métal et utilisaient la technique d’Arlberg de l’autrichien Hannes Schneider. L’année suivante, les canadiens étaient cette fois les invités des européens pour une compétition à St-Moritz (Suisse). Après la compétition, les canadiens participèrent à la course Kandahar à Mürren (Suisse). À la surprise générale, un membre des Red-Birds, George Jost remporta la course.
1932
Après la visite des skieurs canadiens dans les Alpes, le Kandahar Ski Club d’Angleterre a offert un trophée pour la création d’un chapitre de la fameuse course Kandahar au Québec, mais sur quelle montagne? À la suggestion de Johannsen, les membres des Red Birds choisirent le Mont Tremblant comme lieu de la Québec-Kandahar.
Un Red Bird, Harry Pangman, gagne la descente en 15 minutes et 10 secondes et un autre Red Bird, George Jost, remporte le slalom et le combiné alpin. Rappelons qu’il n’y a pas de remontée mécanique au Mont-Tremblant et que la piste n’est pas aménagée…Montée de plus de deux heures et descente héroïque! – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !
La course était ce qu’on appelait à l’époque une « bushwhacker race »
Un mois plus tard, les IIIe Jeux olympiques débutaient à Lake Placid. C’était la première fois que les Jeux Olympiques avaient lieu en Amérique du Nord. Cependant, seules des épreuves de ski nordique furent présentées.
Le premier club de ski canadien entièrement féminin, le Penguin Ski Club, fut créé en 1933 dans le but de promouvoir la participation féminine, comme les femmes étaient pratiquement absentes des compétitions de ski alpin. Le club entendait bien préparer ses membres aux compétitions de slalom et de descente. Parmi les skieuses les plus célèbres du Penguin, mentionnons les jumelles Rhona et Rhoda Würtele.