Aujourd’hui à Stoneham, il fait beau et les pistes sont très belles considérant que nous sommes encore en début de saison. La soufflerie est active ainsi que les équipes d’entraînement.
La surface est de qualité : il n’y a que très peu de « balles de golf », aucune glace et aucun découvert.
Bien qu’il y avait pas mal de voitures dans le stationnement, l’achalandage et l’attente étaient minimes dans les trois télésièges, et les skieurs bien répartis dans les 16 pistes ouvertes.
J’attends la prochaine bordée pour mettre les palettes dans les sous-bois de la station qui sont tout de même convenablement garnis pour les skieurs et planchistes aventureux.
Mon coup de coeur de la journée : la randonnée! Moelleuse et coquette, elle m’a permis de m’échauffer doucement en petits rayons.
J’a bien l’impression que ma piste préférée, la Laurentienne, ouvrira bientôt! Le meilleur est à venir!
Je me rappelle vivement mes premiers séjours de randonnée alpine dans les Chics-Chocs, il y a 30 ans. Nous n’avions aucune conscience des risques d’avalanche ni des conséquences d’un accident en région éloignée… Cependant, j’avais une pelle… dans l’auto. Nous étions montés dans un étroit couloir afin de profiter d’une profonde neige fraîche. Au sommet du couloir, une large corniche nous surplombait. Forts de notre manque d’expérience, nous avons skié ensemble… Peu nombreux dans le secteur, nous étions les rois de la montagne. Un matin, nous avons observé les débris d’une avalanche. La ligne de fracture était très large et profonde. C’était le plus impressionnant phénomène de montagne que j’avais jamais vu! Bienheureux est l’ignorant! Surtout s’il s’en sort vivant.
Quand le blanc vire au noir
Visionner une vidéo de dégagement de victimes d’avalanche est… suffocant. Être enseveli sous un mètre de neige sans lumière ni son doit être intenable. Ceux et celles qui ont survécu à cette épreuve témoignent avoir touché l’abysse. Pour éviter le pire scénario, ou au moins en réduire les conséquences potentiellement tragiques, il faut se préparer. Il est impératif de savoir que des accidents ont bel et bien lieu au Québec. Et pas seulement dans les montagnes gaspésiennes. Outre les avalanches, plusieurs dangers guettent les randonneurs alpins, et ce, même en station de ski: hypothermie, blessure sérieuse, se perdre, bris d’équipement, perte de visibilité due à une tempête, etc.
Préparation et prévention
La préparation est la pierre angulaire sur laquelle toute sortie doit être envisagée. Des cours de sécurité en terrain avalancheux sont disponibles ici même au Québec. Utiles bien au-delà des hautes montagnes, des connaissances sur la constitution du manteau neigeux aident à comprendre les conditions dans lesquelles on s’apprête à skier. Comprendre l’évolution et la transformation de l’état de la neige favorise une meilleure prise de décision quant au choix des routes d’ascension et des voies de descente. Il faut savoir que même un secteur déjà fréquenté par d’autres skieurs et planchistes, et même si une avalanche s’y est produite récemment, peut présenter des risques.
De plus, établir un plan de route est une bonne habitude. On le laisse à quelqu’un qui pourra mettre en branle les secours en cas de retard important. Évidemment, cette personne ne fait pas partie du groupe sur le terrain. Au retour d’une sortie, on ferme le plan de route en communiquant avec son contact afin de signifier le retour de tous les membres du groupe. Les éléments à inclure dans le plan sont: la destination, la date, les heures d’arrivée et de départ, le nom des participants, le nom de la personne responsable au sein du groupe, le numéro de cellulaire de tous les membres, le numéro de plaque des véhicules, qui contacter en cas de délai ou d’urgence, après combien de temps de retard contacter les autorités si nécessaire, etc.
Autant avant que pendant une sortie en hors piste, la prévention est un élément qui augmente considérablement les chances de faire une sortie qui se déroule bien. C’est ainsi que l’on doit s’assurer que les membres du groupe soient de calibre semblable, ou du moins que tous acceptent de progresser selon le niveau d’habileté du membre le moins performant ou le moins expérimenté. Pousser un skieur ou un planchiste trop loin au-delà de ses capacités augmente les facteurs de risque et met donc par le fait même tous les membres du groupe dans une situation de vulnérabilité.
Un skieur s’amuse dans les sous-bois ouverts du Mont Alta, à Val-David: là aussi, les risques existent!
De l’équipement à l’éducation
Apporter avec soi un minimum d’équipement demeure fondamental. Par exemple, en terrain avalancheux, porter un DVA (détecteur de victime d’avalanche) fonctionnel est essentiel. Encore faut-il savoir l’utiliser et avoir pratiqué les techniques lors de simulations avec ses partenaires d’expédition. Le matériel de toute sortie en hors piste devrait inclure, en plus des DVA: trousse de premiers soins, pelle, sonde, eau, collations, pièces de rechange, outils, cellulaire chargé, lampe frontale, etc. La destination et la durée de la sortie dicteront le choix d’équipement à emporter. Internet regorge d’informations sur les sites de ski hors piste et les conditions de glisse.
Il faut par ailleurs consulter les prévisions météorologiques et savoir les interpréter dans le contexte de sa sortie en hors piste. Encore une fois, l’information est facilement accessible en ligne et en temps réel. Suivre une formation de base en météorologie appliquée aux randonneurs est fort utile.
Au-delà de l’équipement et des connaissances sur les conditions météo et neigeuses, le bon sens exige de maîtriser les premiers soins en région éloignée et d’avoir avec soi une trousse digne de ce nom. Savoir contrôler des saignements, stabiliser ou réduire une fracture, reconnaître et traiter l’hypothermie ne sont que quelques-unes des techniques nécessaires à sa sécurité lors de sorties en milieu naturel. Il pourrait être risqué de surévaluer l’accès à la patrouille de ski en station. Hors station, la question ne se pose même pas. Éviter que le blanc ne devienne noir est faisable avec une bonne préparation, les bonnes connaissances et le bon équipement. Qu’il s’agisse du DVA, du matériel de premiers soins ou de l’évacuation d’une victime, avoir pratiqué des scénarios sur le terrain est essentiel. De plus, en s’éloignant des grandes villes il ne faut pas prendre pour acquis qu’un signal téléphonique existe.
L’ensemble de sécurité de base tient dans un sac à dos: DVA, sonde, pelle, vêtements, etc.
Gestion de risques: ne rien sous-estimer
De nombreux modèles (souvent des tableaux) permettent de mettre en place un processus d’évaluation des risques (risk assessment) qui mènera à une planification responsable basée sur des choix éclairés. Au Québec, le site de Avalanche Québec publie son bulletin, qui est une bible pour les habitués de la randonnée alpine. Savoir identifier les risques et les dangers, tant objectifs que subjectifs, permet de constituer un plan B en cas d’incident. Ainsi, après évaluation des risques d’une sortie on pourrait choisir de la déplacer géographiquement ou temporellement. Les aventuriers les plus aguerris font rarement une sortie sur un coup de tête; la spontanéité a beaucoup de charme, mais elle peut aussi poser des risques importants. Tous les membres du groupe devraient connaître les plans A et B, etc. Tous devraient aussi connaître les risques identifiés lors du processus d’évaluation, ainsi que les conséquences potentielles de ceux-ci.
Il est donc possible de faire en sorte qu’une sortie de glisse en hors piste demeure une activité sécuritaire et amusante. De plus, faire preuve de prudence et demeurer conservateur dans ses choix lors d’une sortie peut faire la différence entre une journée amusante et une conclusion tragique. Pour reprendre une maxime anglo-saxonne: Souhaiter que le meilleur se produise, se préparer pour le pire.
En regard de sa croissance constante, l’avenir de la randonnée alpine présente des défis considérables. Ainsi, les impacts environnementaux doivent demeurer au centre de nos préoccupations. Au quotidien, on observe régulièrement des randonneurs qui ne sont pas familiers avec des pratiques respectueuses de l’environnement. Déchets, bruits, étalement des sentiers d’ascension, destruction de la végétation, érosion sont autant de signes qui trahissent le manque de compréhension d’une pratique respectueuse du milieu naturel.
Il importe de partager nos connaissances sur le sujet en tout respect de chacun. Un petit conseil d’ami donné à un autre randonneur fait sans doute plus de chemin qu’une remontrance culpabilisante. La pratique Sans Trace est une excellente base sur laquelle nous pouvons nous appuyer. De plus, elle fait consensus dans le monde du plein air.
Un autre enjeu de la croissance rapide de notre sport est l’utilisation des terres non publiques. La Fédération Québécoise de la Montagne et de l’Escalade met à disposition une carte des lieux où la pratique du ski de randonnée alpine est autorisée. Les terres publiques (terres de la Couronne) sont quant à elles généralement accessibles sans autorisation.
Cependant, il faut savoir que ces terres sont souvent partagées entre divers types d’utilisateurs: pourvoiries, ZEC, parc national, etc. Ainsi, le fait qu’une montagne ne soit pas privée n’en fait pas automatiquement un lieu ouvert aux randonneurs alpins. Il est impératif de respecter les droits d’accès autant aux terres publiques que privées. Une utilisation non autorisée d’un site pourrait compromettre l’accès à d’autres. Chaque pratiquant est responsable de s’assurer que le site qu’il s’apprête à visiter est ouvert au public.
Le Mont Alta à Val-David est une propriété privée, dont l’opération en rando alpine se fait selon un horaire défini.
Ultimement, il incombe à chaque membre de la communauté de randonneurs alpins de faire sa part pour que le sport continue de se développer harmonieusement. Si nous ne parvenons pas à prendre nos propres responsabilités au quotidien, dans l’exercice de notre sport, d’autres entités le feront à notre place: administrations municipales, gouvernement, association de propriétaires, pourvoiries, etc. Des décisions importantes concernant notre sport, et prises par des gens qui ne le pratiquent pas, pourraient aller à l’encontre de nos intérêts.
Il est crucial de maintenir des relations cordiales avec les propriétaires de sites de randonnée, et de respecter leurs choix quant à l’utilisation de leurs propriétés. Ajoutons à cela la grande responsabilité qui nous incombe de représenter notre sport comme une activité sécuritaire et respectueuse de l’environnement.
Voici quelques outils afin de poursuivre votre instruction sur les différents aspects de la pratique de la randonnée alpine:
Pour beaucoup de skieurs, l’appel de la randonnée alpine se ressent lorsqu’on voit les images attirantes circuler sur les réseaux sociaux: pentes enneigées vierges, paysages ouverts, esprit d’aventure… Derrière toutes ces magnifiques photos se cachent par contre des heures d’efforts, qu’il s’agisse de simplement gravir la pente par nos propres moyens, jusqu’à la quête du bon équipement et l’éducation aux dangers et risques de l’activité.
Cela peut sembler aller de soi, mais être compétent sur ses skis ou sur sa planche est un préalable à une sortie en hors piste. Avec l’augmentation fulgurante de la popularité de la randonnée alpine, nous avons tous vu des randonneurs qui n’étaient pas dans leur élément.
De plus, même si l’activité tend à se démocratiser, il n’en demeure pas moins qu’il faut tout d’abord mettre la main sur l’équipement adapté à nos besoins, s’y familiariser, et en faire l’acquisition. Heureusement, plusieurs occasions se présentent aux skieurs pour découvrir cet univers. Voici donc, par date et catégorie d’événements, une liste des différentes opportunités de la saison pour tâter le terrain (jeu de mot volontaire!).
D’autres événements pourraient s’ajouter à cette liste. Surveillez toujours les conditions météo et le site de l’événement car l’organisateur pourrait en modifier la date ou le déroulement après la publication de ce texte.
La grande majorité des événements ci-haut offre un volet sur la sécurité, plus ou moins approfondi. N’hésitez jamais à poser des questions: votre sécurité est votre meilleur atout pour une belle expérience!
À noter que la SÉPAQ offre plusieurs journées gratuites cet hiver dans les parcs nationaux, dont certains sont dotés de secteurs réservés à la randonnée alpine. Renseignez-vous et réservez votre place avant de vous rendre sur les lieux! Tous les détails sont sur le site de la SÉPAQ.
Les formations:
1. La technique en ski: nous allons prendre pour acquis que vous êtes un skieur de niveau intermédiaire au minimum. Si ce n’est pas le cas, nous vous recommandons un (ou des) cours de glisse en station! Pour en apprendre davantage sur le matériel proprement dédié à la randonnée alpine:
Plusieurs stations de ski qui offrent du terrain réservé à la randonnée alpine offrent également des sorties guidées et de la location d’équipement. N’hésitez pas à vous renseigner auprès d’eux! (Voyez notre liste mise à jour en décembre 2023)
2. Pour apprendre à progresser en terrain avalancheux: il existe plusieurs niveaux de cours de sécurité, à commencer par la base, CSA-1. Avalanche Québec répertorie presque la totalité des organismes qui dispensent le cours, voyez leur tableau ici. Une brève recherche dans votre moteur de recherche préféré peut compléter les informations pour votre région ou vos dates.
3. Pour apprendre les rudiments de la météorologie: Météo-Contact
4. Pour des informations générales, une carte des sites et de la formation sur la randonnée alpine: Fédération Québécoise de la Montagne et de l’Escalade. (Les sites dédiés à la rando alpine sont disponibles sur la carte, sélectionnez SKI comme activité pour filtrer les sites.)
5. Pour des formations en secourisme en régions éloignées:
Tout ceci est une liste non-exhaustive des ressources disponibles. Notez que sur Internet, tous les sujets sont couverts. Encore une fois, des instructeurs qualifiés demeurent la façon la plus complète de se former puisque ceux-ci sont en mesure de procéder à notre évaluation et de nous conseiller sur les points à améliorer. Également, ne perdez pas de vue que la mémoire est une faculté qui oublie: un petit rafraichissement peut s’avérer fort utile, surtout lorsque vous avez la chance de ne jamais avoir eu besoin de toutes vos notions de sécurité et d’urgence!
Une journée qui a tout l’air d’en être une pour rester au lit. Bruine, neige mouillée, grisaille de fin du monde. Malgré cela, quelle erreur ça aurait été de ne pas venir skier à la petite station de l’ouest de la Montérégie! En fait, rien de tel qu’un élan de plein air pour retrouver sa motivation.
Au moins, à l’embarcadère la brume ne sévit pas. Tôt en matinée, c’est le calme plat. À peine une poignée de visiteurs daignent se mouiller les fesses sur les sièges de la remontée mécanique. C’est dommage, car la glisse est très douce et agréable, quoique plutôt lente. En mi-journée, des visiteurs additionnels commencent à arriver en plus grand nombre. Pour les familles dont les enfants sont forcés de rester à la maison, une escapade en station de ski est la bienvenue. Mont Rigaud offre une tarification réduite jusqu’au 15 décembre. Visitez la page Facebook de la station pour les détails.
Dès que Mère Nature aura retranché la température de 4-5 degrés, les canons à neige souffleront à nouveau et de nouvelles pistes pourront être ouvertes. Malgré la douceur et la pluie des dernières 24 heures, la couverture neigeuse sous nos skis est très bonne; aucune crainte pour nos bases.
Pour ce qui est de skier en dehors des pistes et de monter en randonnée alpine… “patience dans l’azur”! Ici, le long de la Falaise, le sentier d’ascension qu’on pourra emprunter dès que l’enneigement le permettra constitue un bon défi considérant la faible élévation de la montagne.
Le tapis magique central (l’autre, recouvert d’une bulle, est encore fermé) permet aux novices de pratiquer la glisse en sécurité. Il permet aussi d’accéder à quelques modules temporaires (en dehors de la photo, sur la droite) en attendant l’ouverture du “snow park”.
Quand de la pluie est annoncée par nos météorologues, l’hésitation dans l’élan de nos passions se fait parfois sentir. J’ai tellement bien fait, car c’était un avant-midi parfait pour profiter des pentes de Bromont, montagne d’expériences. Très peu de skieurs s’y étaient rendus et la fameuse pluie, n’a commencé que dans les environs de midi.
La neige était de style moelleux, un peu comme au printemps, sur un fond assez ferme, mais pas du tout glacé. Des conditions qui permettaient de varier les vitesses sans crainte de perdre le contrôle. D’ailleurs les équipes de compétitions étaient bien présentes afin de peaufiner les techniques et se préparer pour la saison qui débute.
La seule remontée en opération est celle du Village. La remontée du Lac, devrait ouvrir à la fin de la présente semaine, selon les dires de préposés a qui j’ai posé la question. Peut-être également, le versant soleil, selon ce que nous réserve cette semaine, dame nature.
Quelques jeunes chanceux qui s’apprêtent à dévaler la piste ”La Brome”.
Une prise de vue toujours intéressante dans la piste ”La Bedford”. Un bel endroit pour travailler son plus beau carving.
La majorité des pistes principales du versant du village, sont accessibles et en excellentes conditions. Avec la longueur respectable des pistes de ce versant, et la variété des niveaux de difficulté, le plaisir prend vite le dessus sur l’habituelle monotonie que l’on retrouve dans plusieurs centres de ski du Québec, en début de saison. Bromont est un chef de file en ce domaine !
Un beau point de vue sur le mont Sutton, qui était malheureusement fermé aujourd’hui, en raison de la pluie.
En ce qui a trait à Bromont, la station fermait de son coté, exceptionnellement, à 16 heure, en raison également des intempéries.
Les canons du ciel nous ont envoyé en cadeau assez de belle neige 100% naturelle, pour un début de saison fabuleux. Pourquoi ? Dans les dernières années, Le Valinouët commençait par une ouverture de seulement quelques pistes, dont les deux familiales et leurs pentes école. Mais un revirement de situation (147 cm) nous a fait vivre une ouverture presque totale des pistes du versant principal. à mon grand plaisir.
Pour ma première sortie, je traînais ma grande adolescente sur les pentes. Elle a trouvé sa journée difficile car ses muscles criaient la fatigue après seulement quelques descentes mais avec toute sa persévérance elle a tenu le coup en prenant quelques pauses dans le chalet pour me laisser faire des pistes plus difficiles.
Lui, c’est Isaac ! Le garçon d’un couple d’amis qui est venu nous rejoindre avec son père. Ce petit gars est ultra surprenant niveau sport. Il est positif et aime le défi, toujours agréable de le voir aller ! Ça nous prendrait tous un PETIT Isaac.
Sérieusement, je ne pensais pas avoir des conifères aussi chargés de neige à cette période de l’année. Pourtant, les Monts Valin sont réputées pour les arbres : fantômes !
Eux, je vous avouerais que je les enviais avec leur “ski bike” ! Excusez-moi si je n’emploie pas le bon terme pour nommer ce sport de glisse qui m’attire énormément à force de les voir aller.
Par cette belle journée humide qui réchauffait au courant de la journée, nous avons pu profiter de la belle grande terrasse du Valinouët. Oui ! On a pu “CHILLER” un peu au chaud ! Les pentes sont devenues collantes en après-midi, assez pour que notre planche reste fixée au sol pendant notre descente.
On laisse le froid disparaître et l’arrivée à la station est tardive. Première descente dans la Quanik. Une fois en bas, on s’arrête subitement devant la vue sur les files d’attentes qui débordent de chaque côté. On prend 5 minutes pour grommeler et réfléchir…. La file est moins longue du côté ouest. On fera deux descentes en 60 minutes.
Bélanger
Pour arriver en bas du côté moins achalandé, on emprunte la Bélanger. En enneigement le week-end dernier, le travail sur la neige est récent. Beaucoup de balles de golf et petits blocs de neige glacée.
Bélanger
Les skieurs se sont sauvés de la file d’attente au nord pour descendre au sud par les télécabines et dîner. Nous avons pu enfiler plus rapidement les descentes par la suite.
Printanière
Si les sections plus pentues ont rapidement dévoilé leurs plaques durcies, les conditions sont correctes pour un début de saison.
T-bar du Nord n’est pas en fonction.
En ce qui concerne le t-bar au nord qui pourrait diminuer l’attente, on nous dit qu’il n’y aurait pas assez de neige pour en faire l’installation.
Et pour descendre au sud par la Pichard, bonne nouvelle ! Elle est ouverte à partir de dimanche 10 décembre.
Oh, la belle ouverture! Des skieurs et des planchistes enthousiastes attendent le départ de la remontée.
Il n’y en a pas que pour les pros; le tapis magique est déjà en opération et bien fréquenté en cette première journée.
Répétition du thème climatique de ce début de saison dans toutes les stations: temps doux et nuageux! La visibilité reste très bonne tout au long de la journée, quoique sans relief.
Avec un damage de pistes digne de nos attentes, les conditions de glisse sont très bonnes. En après-midi, la piste de niveau expert devient plus athlétique, mais pas du tout mauvaise.
Les skieurs, dont de nombreux coureurs, se mesurent aux pentes sur des surfaces rapides et granuleuses. Il s’agit en fait d’une de ces journées durant lesquelles tous les types de skis performent à merveille, et ce malgré le changement de l’état des pistes au cours de la journée.
Le nombre de pistes ouvertes est encore limité, mais la station met à notre disposition une variété qui saura satisfaire les skieurs et planchistes de tous les calibres.
Afin d’en faciliter l’accès, l’espace location a été agrandi alors que la boutique a déménagé dans un bâtiment adjacent.
J’ai parlé dans un autre article de Lucien Parent qui a ouvert la Côte Parent à Saint-Jérôme à l’hiver 1943-1944. Il a alors réalisé le potentiel économique d’une station de ski. Un ami lui avait parlé d’un emplacement propice pour construire une station, et l’ayant visité, Lucien Parent a acheté une partie du terrain à la fin de 1946 et une autre partie au début de 1947. La station de ski Côte Lesage ouvrira pour l’hiver 1947-1948. Dans les faits, on passait par Lesage pour se rendre à la station de ski, mais celle-ci était située de l’autre côté de la rivière dans ce qu’on appelle aujourd’hui le Vieux-Prévost.
Une facture de 1948 montre l’achat de 3 câbles. Pour les hivers 1948-1949 et 1949-1950, la station sera connue sous le nom de Côtes Parent à Lesage, avec maintenant non plus une, mais 4 remontées de type fil-neige. À partir de l’hiver 1950-1951, Lucien Parent a changé le nom de la station à Sommet Parent. Sur cette carte, on peut voir en bas la Côte Parent à Saint-Jérôme, et vers le haut, le Sommet Parent ainsi que la Côte du Lac Parent, dont je vais parler brièvement à la fin de cet article.
On voit sur les photos que l’endroit était bien déboisé et que les options pour descendre étaient nombreuses. Je n’ai pas trouvé de documents indiquant le dénivelé de la station, mais une estimation de 80 mètres est raisonnable.
Ces photos pourraient dater de la fin des années 1940, car le chalet est dans son apparence initiale. On peut aussi voir une des remontées. Je me demande si le haut-parleur était utilisé uniquement pour communiquer avec les skieurs, ou si comme c’est souvent le cas aujourd’hui, aussi pour jouer de la musique.
Le nombre impressionnant d’automobiles et d’autobus prouve que la station a connu des jours de gloire. On constate que de nombreux skieurs délaissent le train comme moyen de transport.
Dans le Québec des années 1940 et 1950, il était normal d’assister à la messe du dimanche avant d’aller faire du ski. Ces photos ont été prises à l’église de Lesage, possiblement lors d’une cérémonie de bénédiction des skieurs, une tradition qui a disparu dans les années 1960.
Je pense que les rénovations extérieures du chalet ont été faites pour souligner le changement de nom à Sommet Parent. La première photo montre le chalet partiellement rénové, alors que le chalet est complètement rénové sur les deux autres photos. La dernière photo a été utilisée dans un article de journal de mars 1952. Les informations que je possède concordent pour indiquer que l’hiver 1951-1952 a été le dernier pour lequel Lucien Parent a opéré lui-même la station de ski. La gestion de ses autres projets ne lui laissant plus le temps pour s’occuper de Sommet Parent, la station a été fermée pendant 4 hivers, soit ceux de 1952-1953 à 1955-1956.
Durant les 2 saisons d’opération de la station sous le nom de Sommet Parent, Lucien Parent avait demandé à un cousin, René Hachey, de s’occuper du restaurant de la station. Comme celui-ci était garçon de table à Montréal, ce travail était parfait pour lui, tout comme travailler dans les Laurentides. C’est donc à regret qu’il est retourné travailler à Montréal. Mais il n’avait pas oublié la station de ski. Il a économisé son argent pendant quelques années, puis il a loué celle-ci de Lucien Parent pour une période de 10 ans.
Après 4 ans fermée, on peut facilement comprendre que de remettre la station en état lui ait demandé 2 bons mois de travail. Sommet Parent a rouvert le 16 décembre 1956. La station avait maintenant 3 monte-pentes, deux avec un câble de 2 000 pieds de long, et un autre faisant 1 200 pieds de long. Un instructeur a été engagé. On estimait que pour pouvoir se débrouiller, un nouveau skieur avait besoin d’un minimum de 8 heures de cours. Pour assurer la sécurité des skieurs blessés, des ambulanciers Saint-Jean étaient présents toute la journée. Le prix d’un billet journalier était de 1,50 $. La photo suivante est la seule que je possède qui pourrait être de cette période, à cause du stationnement situé près du chalet et qui n’existe pas sur les photos précédentes.
Mes recherches indiquent que le dernier hiver d’opération de Sommet Parent a été celui de 1958-1959. Je ne possède pas d’information sur les causes de la fermeture, mais je sais que dans les Laurentides, la compétition était forte. Pour construire cette section de l’autoroute des Laurentides, le bas de la station a été exproprié en 1961-1962. Un des arguments utilisés pour offrir moins pour le terrain exproprié a été que la station était déjà fermée. Aujourd’hui, il ne reste plus de traces de la station, même le chalet a été démoli.
Je dois remercier Luc Parent, petit-fils de Lucien Parent, pour sa collaboration à cet article et m’avoir donné accès aux archives de la famille. Je remercie aussi Guy Thibeault, un passionné d’histoire, qui a partagé avec moi l’information qu’il possédait sur cette station. La carte montrant les 3 stations Parent a été extraite du géo-répertoire des sites de ski du Québec, qui a été fait par Pierre Dumas. Ce géo-répertoire peut être consulté sur le site Internet du Musée du ski des Laurentides. La station ayant ouverte à l’hiver 1947-1948, pour bien comprendre son évolution dans le temps, il a été essentiel de faire de longues recherches dans la section numérique de la BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec).
Côte du Lac Parent
Il y en a qui font une patinoire pour le plus grand plaisir des membres de leur famille et des amis, et il y en a d’autres qui réalisent leur rêve en construisant une petite station de ski pour les mêmes raisons. Claude, fils de Lucien Parent, a fait cela à Bellefeuille, un secteur aujourd’hui annexé à Sainte-Anne-des-Lacs. Cette station semi-privée a été en opération de l’hiver 1961-1962 à celui de 1983-1984. Son dénivelé était dans les 50 mètres. On y retrouvait un fil-neige, et il y avait même un petit chalet. On y faisait aussi du toboggan. L’entretien de la côte devait parfois être fait en utilisant des raquettes, mais on préférait le faire avec une motoneige, à laquelle on pouvait attacher un genre de tapis, fait d’une bande de clôture ‘Frost’ en mailles de chaînes. La 3e photo montre la côte et Luc Parent, fils de Claude.
Claude Parent était un passionné de ski, et il a eu la piqûre du ski très jeune. On le voit avec sa sœur Madeleine devant la maison des grands-parents. Il était membre du club de ski Épervier de Saint-Jérôme, club fondé en 1945. Il a gagné ces 2 médailles en 1953. L’endroit est aujourd’hui devenu le Parc Parent, pour le plus grand plaisir des familles, été comme hiver.
Il m’a été possible de parler de cette station grâce à la collaboration de Luc et de Guy Parent, fils de Claude Parent, et petit-fils de Lucien Parent.
Cet article fait partie de la section sur les stations de ski du Québec qui sont aujourd’hui fermées. Comme la grande difficulté d’un tel travail est de trouver des photos et de l’information sur ces stations, si vous détenez des perles concernant une station oubliée ou fermée et que vous souhaitez les partager avec l’auteur, vous êtes invité à communiquer avec lui par courriel afin de lui permettre d’ajouter de l’information à un dossier existant, ou d’inclure une autre station à cette section à l’adresse suivante: stations.fermees.qc@gmail.com