Pour skier de la neige fraiche aujourd’hui, il fallait avoir la foi… et parcourir pas mal de kilomètres! C’est ce que nous avons adopté comme tactique et les sceptiques ont été confondus, alors que la pluie se changeait en neige et que la tempête s’abattait sur la montagne vendredi après-midi. Les surfaces alors dégarnies montrant une terre humide ont été recouvertes d’une quinzaine de centimètre de neige, manne inespérée permettant au Mont-Comi d’offrir une dizaine de pistes pour la journée. 

Outre le t-bar du secteur débutant, une seule remontée mécanique était en fonction: le télésiège quadruple principal.
Accessibles après une ouverture progressive, quelques sous-bois (ici, le Sous-bois II) étaient dignes d’être visités.

Montagne cherche neige fraiche pour ses skieurs

Pendant que la grande majorité des stations de la province vivait un impitoyable cycle de nettoyage du printemps, quelques montagnes ont bénéficié d’un soubresaut hivernal bienfaiteur, permettant des descentes plutôt glorieuses malgré le domaine skiable restreint. C’est en ayant une pensée pour toutes les stations contraintes d’annoncer leur fermeture au cours des derniers jours que nous avons parcouru les pistes du Mont-Comi: nous voilà bien choyés de pouvoir glisser sur de la neige fraiche!

Plusieurs pistes avaient été laissées au naturel, sans damage.
Les côtés de pistes à l’abri du vent étaient à privilégier pour un maximum de neige sous les spatules.

Des virages en mini-wheats

Le côté nutritif était bien là: à l’exception des endroits exposés au vent, les pistes étaient recouvertes d’une neige sèche, très confortable à skier. Fidèle à son habitude, le Mont-Comi a laissé plusieurs de ses pistes à l’état naturel, se contentant de travailler mécaniquement les pistes faciles. Le côté givré, lui, était un peu plus sournois: au détour d’un virage, au coin d’un endroit exposé au vent, les plaques de neige durcie, voire même de glace, étaient parfois imprévisibles et ne permettaient pas un ski « en toute confiance ». Il fallait choisir le bon côté de piste, celui à l’abri des rafales de la nuit, pour s’amuser dans les bosses et la neige plus profonde.

Il fallait bien lire la pente avant de s’élancer, au risque de devoir effectuer un changement de direction imprévu pour éviter un obstacle naturel.

Pépinière de « multiglisseurs » de haut calibre

La station se qualifie de « multiglisse »: pour quiconque visite le Mont-Comi pour la première fois, le paysage est assez différent des habitués urbains. C’est sans doute la station qui comporte le plus haut ratio de snowboarders, et de télémarkeurs. Skier à Comi, c’est une garantie d’avoir un très fort niveau de ski, ce que nous avons constaté sur les pistes aujourd’hui: pas de skis trop étroits, pas de débutants -même les très jeunes skieurs étaient solides sur leurs planches. Il faut le dire, avec les événements organisés depuis plusieurs années, tels que Snowmission, qui aurait réalisé sa 20e édition en 2020,  et le Téléfestival, bien instauré depuis près de 3 décennies, les occasions ne manquent pas pour découvrir ou perfectionner des techniques de glisse alternatives.

Les descentes dans les pistes damées roulaient doux -sauf dans le premier tiers en hauteur, très exposé au vent.

Une deuxième fin en queue de poisson?

Connue pour son ski de printemps tardif (on y a déjà skié un 3 mai!), la station du Mont-Comi est toutefois prudente quant aux pronostics de la date de fermeture. Les prochains jours pourraient être porteurs de quelques tempêtes mais le printemps déjà chaud a grandement affecté le domaine skiable, au désarroi des habitués de l’endroit. Après avoir été contraintes de fermer l’an dernier tandis que le couvert neigeux était généreux, les stations de la province encore ouvertes se préparent bien malgré elles à fermer de manière hâtive, alors que pour une fois, les skieurs sont au rendez-vous… si vous voulez faire quelques virages avant la gadoue printanière, ne tardez pas trop!

Cette photo représente parfaitement les conditions du jour: des bosses bien remplies de neige fraiche, avec quelques endroits à la couverture très mince ici et là…
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Adepte de plusieurs sports de glisse, Geneviève sépare son temps entre le plein-air, le tourisme, la production de contenu écrit et les photos de chats. En station, vous la retrouverez dans un sous-bois, occupée à contempler le paysage entre deux virages.