Nous nous trouvons au cœur des alpes bernoises, dans le tout petit village de Murren à 1638 mètres d’altitude. Le seul moyen de transport dans le village est la marche… il n’y a aucune voiture, car il n’y a aucune route pour y accéder. La seule façon d’y parvenir est en empruntant l’un des deux téléphériques situés dans la vallée de Lauterbrunnen. Nous passerons deux jours à skier ce secteur. Pour lire le récit de notre séjour à Grindelwald ou mes conseils sur la région du Jungfrau, suivez ces liens:

Murren: le point de départ pour l’exploration des environs

À partir de la gare de Lauterbrunnen, il faut emprunter un téléphérique pour poursuivre le chemin vers le village de Murren, qui est situé plus haut dans la montagne. Notez la plate-forme suspendue sous le téléphérique qui est utilisée pour le transport des bagages.

Nous logeons en plein coeur du village de Murren, dans un petit hôtel à l’architecture typique « chalet Suisse », juste en face de l’épicerie Coop, et à environ 50 mètres d’un funiculaire qui nous permettra à chaque journée d’atteindre le point de convergence du domaine skiable très rapidement.

Vue sur le village de Murren, situé au centre de la photo, juste en haut de la falaise.

Puisqu’il fait soleil dès notre première journée de ski, nous prévoyons mettre le cap rapidement sur le plus haut sommet du domaine skiable, soit le Schilthorn à 2970 mètres d’altitude. Cela s’avèrera être une sage décision, car dès le lendemain, le téléphérique du Schilthorn était fermé à cause des vents et de la neige.

Sommet du Schiltorn à 2970 mètres d’altitude.

Pour rejoindre le sommet du Schilthorn, à partir du cœur du village, le plus simple est de monter à bord du funiculaire Allmendhubel et par la suite se laisser glisser sur une piste bleue (facile) jusqu’à la station du Schilthornbahn.

Le promontoire au centre de la photo est le débarcadère du funiculaire Allmendhubel. De ce point vous êtes au cœur du domaine skiable de Murren – Schilthorn.

 À la station du Schilthornbahn, nous empruntons un premier téléphérique qui nous amène à la station intermédiaire appelée Birg, à 2677 mètres d’altitude. Cet endroit est parfait pour prendre le lunch sur la terrasse et pour les plus aventureux, pour aller marcher le long de la « Skyline/Thrill Walk ». C’est une plateforme qui surplombe la falaise et libère la vue sur le panorama… et sur l’abîme! 

Sur la terrasse d’observation à Birg.

De Birg, nous poursuivons l’ascension avec le second téléphérique  pour finalement arriver au sommet du Schilthorn. Au sommet, vous trouverez un restaurant panoramique qui tourne lentement sur 360 degrés et aussi un petit musée dédié au tournage d’un des premiers film de James Bond (On Her Majesty’s Secret Service) ayant eu lieu au sommet, en 1969.

Sommet du Schilthorn, vu depuis Birg.

Après les photos d’usage sur la plate forme d’observation du sommet, il est temps de chausser les skis. Une seule piste noire (la #10) s’offre à nous, et la descente est particulièrement raide dans la première section. Il y a même des adultes qui prennent leurs jeunes enfants et les soulèvent pour descendre la partie la plus à pic.

Rassurez-vous car rapidement la descente devient beaucoup moins pentue et plus agréable. Elle nous conduit au bas du télésiège Riggli. Celui-ci ainsi que les télésièges Muttleren et Kandahar nous permettent de faire du ski dans la partie supérieure de la montagne. Chaque télésiège nous offre des dénivelés variant de 200 à 300 mètres. Ce secteur de glisse est idéal pour ne pas trop s’essouffler à cette altitude. Chaque montée est une pause bien méritée et offre des panoramas alpins spectaculaires et étourdissants.

Une fois le ski en altitude terminé, il n’y a qu’une seule piste noire pour descendre vers la partie inférieure du domaine skiable. Cette piste noire (la numéro 16), beaucoup moins intimidante que celle du sommet, s’engage dans une vallée et se terminera par des traverses étroites en zigzags. Au tournant de l’un de ces zigzags, on prend une pause, et on aperçoit un troupeau d’environ 15 chèvres de montagne, au loin à flanc de montagne.

Passé midi, la partie inférieure de la montagne nous offre des conditions de ski de printemps. On s’amuse sur les pentes desservies par les télésièges Winteregg, Maulerhubel et Allmiboden.

La terrasse extérieure du restaurant situé aux pieds du télésiège Winteregg est un autre endroit idéal pour prendre le lunch ou simplement pour se reposer et finir la journée au soleil. Si vous souhaitez mettre fin à votre journée de ski à cet endroit, vous pouvez même prendre le train et retourner tranquillement au village de Murren.

Winteregg, une station intermodale entre le train et les télésièges.

Il y a évidemment de nombreux points photogéniques à travers le domaine skiable. J’en mentionne un qui m’a particulièrement impressionné: En partant du haut du télésiège Schiltgrat, arrêtez-vous en haut de la première courbe de la piste 20 (bleue), juste avant de plonger dans la vallée (désignée « Blumental » ou « vallée des fleurs » sur le plan des pistes), juste avant la jonction avec la piste 21 (noire). Vous aurez un magnifique point de vue sur le village de Murren tout en bas, qui est lui-même perché sur un replat en haut de la vallée de Lauterbrunnen. J’en ai le vertige à y repenser.

Vue sur le village de Murren, tout en bas, lui-même perché sur son promontoire.

La dernière descente sur Murren, sera probablement par la piste numéro 6 qui vous mènera jusqu’à la base du funiculaire Allmendhubel. La dernière partie de cette piste est toute étroite et vous aurez l’impression de descendre directement dans les rues du village, entre les chalets. Il y a même des sections de la piste qui croisent des rues… attention aux piétons ou aux lugeurs. Un pur bonheur pour finir la journée.

Fin de pistes de ski directement aux portes du village de Murren.

Note : Les photos accompagnant ce texte on été prises au début du mois de mars 2023, alors que l’Europe subissait une sécheresse inhabituelle. Malgré tout, la majorité du domaine skiable était ouvert.

Lors de ma visite du début du mois de mars, le dénivelé absolu skiable était de 1392 mètres, entre le sommet du Schilthorn et la base du télésiège Winteregg. Même si la totalité du dénivelé est entrecoupée de quelques remontées et donc pas skiable en une seule descente, je crois qu’il est juste d’affirmer qu’on le ressent pleinement quand même, surtout à cause des distances parcourues à relier ces deux points. 

Lors de ma visite, seul le secteur de l’arbalète Gimmeln était fermée à cause du manque de neige. En temps normal, j’avais prévu faire quelques descentes dans ce secteur, pour terminer par une piste sauvage qui débute juste sous la station aval de l’arbalète Gimmeln, qui entre et sillonne une petite forêt et qui s’ouvre sur une grande clairière à flanc de montagne, juste en haut du petit village de Gimmelwald. Puisque ce ne fût pas possible de faire cette excursion à ski, à la fin de la journée, nous avons décidé de la faire à pieds, par un sentier de montagne (le numéro 45) qui relie Murren à Gimmelwald. C’est un dénivelé d’environ 300 mètres qui prend environ 45 minutes à descendre à pieds. Ce sentier représente tout ce que vous avez rêvé de la Suisse! Panoramas grandioses, animaux de ferme dans les champs à flanc de montagne, fontaines d’eau pour s’abreuver, visites impromptues chez les paysans pour y acheter leurs produits locaux, etc. 

Une petite marche de 45 minutes pour descendre vers le village de Gimmelwald, que l’on aperçoit ici sur la photo.

Pendant cette balade, on observe aussi les parapentes dans le ciel, qui s’élancent à partir du sommet du Schiltgrat à 2145 mètres d’altitude. La promenade se termine en fin d’après midi dans le petit village de Gimmelwald, qui est en quelque sorte une version miniature de Murren. Si la pension Gimmelwald est ouverte (l’unique restaurant du village), arrêtez-y pour y savourer une bière. Le retour jusqu’à Murren s’effectue par un téléphérique qui nous ramène à notre point de départ en quelques minutes seulement.

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Skieur autodidacte depuis le début des années 80, il slalome les stations en solo, entre amis ou en famille en quête de pur plaisir. Amateur de premières traces, il est habituellement sur les pistes de bonne heure pour savourer les meilleures descentes de la journée : "Rien ne sert de courir; il faut partir à point!"