Quand est venu le temps de réserver mon voyage de ski au Utah, j’avais bien sûr en tête de skier les grosses montagnes de la région, mais une « petite » station attirait mon attention à l’ombre des géantes, soit Solitude. D’où venait cet intérêt? D’un groupe d’amis qui avait fait un voyage au Utah auparavant, ceux-ci m’ont chaudement recommandé la station pour y retrouver de la poudreuse même quelques jours après une tempête. En plus, ma simple curiosité était titillée, étant donné que je n’avais jamais vraiment entendu parler de cette station, contrairement aux autres.

Solitude est située dans le « Big Cottonwood Canyon », voisine de la station de ski Brighton. D’ailleurs, les deux stations communiquent ensemble et il est possible d’acheter un billet valide pour les deux stations (Solbright pass). Solitude compte 65 pistes et 3 « bowls » serpentant en travers environ 1200 acres de terrain skiable. La répartition du terrain skiable va comme suit : 20% débutant, 50% intermédiaire et 30% avancé/expert. En raison de l’importance du terrain débutant et intermédiaire, 

Solitude est une station davantage orientée vers le ski en famille. Elle est d’ailleurs classée parmi le top 20 des destinations famille en ski aux États-Unis. Malgré ce fait, Solitude a de quoi ravir les skieurs de tout niveau dont les experts. Plusieurs secteurs de la montagne, tels le Honeycomb Canyon et le Headwall Forest, regorgent de recoins aux multiples défis et surtout, de poudreuse. Tout le terrain skiable de la station est desservi par 8 remontées dont 3 sont débrayables. Le dénivelé de la station est de 624 mètres. Cependant, peu de choix de descentes vous permettent de skier les 624 mètres tout d’un coup. Et bien sûr, tout comme la plupart des stations de la région, Solitude reçoit en moyenne 500 pouces de neige naturelle par année. 

Nous nous sommes présentés à la station un mardi matin alors que la dernière chute de neige (15 pouces) remontait au dimanche. Au premier coup d’œil, à la base de la station, peu de poudreuse semblait nous attendre et Solitude ressemble à une station remplie de pistes damées comme plusieurs stations du Québec… Nous allions donc découvrir une autre facette de la montagne en cours de journée. 

Nous avons commencé notre journée dans le secteur du Monebeam Express, seulement le temps d’une remontée car le terrain sous nos pieds n’avait rien de bien attirant pour des skieurs avides de poudreuse et de défis. Le but était d’aller chercher la remontée Powderhorn II qui donnait accès aux sous-bois Middle Slope, Parachute, Milk Run et Cirque le plus rapidement possible. Ce secteur fut l’un des plus trippants de la montagne! Du pitch, des roches, des arbres et bien sûr, de la poudreuse!! Il y avait encore moyen de skier des grands bouts dans 15 pouces de neige vierge 2 jours après la dernière bordée. 

Mais le meilleur secteur de cette montagne est sans contredit le Honeycomb Canyon. Il s’agit d’une section située complètement à l’arrière de la montagne. À notre arrivée dans ce secteur, c’est comme si la station n’avait été skiée que par une quinzaine de personnes dans les deux derniers jours depuis la tempête! Nous avions l’embarras du choix et des lignes de poudreuses vierges dans tout les secteurs du Canyon (Voltaire, Black Forest, Prince of Wales, Boundary Chutes, etc.). 

La façon d’accéder au Canyon fait en sorte que nous pouvons le skier des deux faces, donc il est toujours possible de jouer sur le type de neige que vous voulez skier en fonction du soleil. Lors de notre passage, la neige était ramollie sur l’une des faces et en poudreuse parfaite de l’autre côté. Seul problème du Honeycomb Canyon, il faut prendre trois télésièges différents pour accéder à ce secteur à partir de la base (Monebeam Express, Powderhorn II et Summit) et aussi trois télésièges pour y faire deux descentes d’affilée (Honeycomb Return, Powderhonr II et Summit). Il fallait donc compter une bonne heure pour chaque descente dans le Canyon mais entre les différents télésièges à prendre, nous pouvions néanmoins passer par les secteurs de sous-bois du Powderhorn II. Donc, un petit désagrément quand même très pardonnable.

Un autre secteur m’a aussi particulièrement plu dans la station, Headwall Forest.  Ce secteur est situé au sommet de la Summit chair, tout juste à l’opposé du Honeycomb Canyon. J’avais l’impression de me retrouver dans les sous-bois du Massif du Sud mais en trois fois plus large et avec encore plus de neige. Au sommet du Headwall Forest, nous pouvons aussi prendre une traverse qui mène au secteur Evergreen. Ce secteur semble très pentu et aurait surement été très plaisant à skier mais malheureusement, lors de notre visite, il était fermé. 

Après plus de vingt descentes, nous avons terminé notre journée au Argenta Pub situé dans le Moonbeam Lodge autour d’une bonne blonde. Parmi les six stations que j’ai skié durant mon voyage au Utah (Snowbasin, Brighton, Solitude, Alta, Snowbird & Powder Mountain), Solitude est la station qui m’a surpris le plus par rapport aux attentes que je m’étais faites… Et aussi, elle a fait honneur à son nom, durant toute la journée, nous n’avons jamais attendu au télésiège et nous avions l’impression d’être seul au monde à profiter de cette magnifique montagne. 

Article précédentFierté régionale: Mont Castor (Bas-St-Laurent)
Article suivantLes craintes en ski: comment les combattre
Alexandre est aussi passionné d'après ski que de ski... c'est peut-être son côté beauceron ! Vous le trouverez en train de jouer dans la poudreuse et les bois aux quatre coins du Québec, mais surtout à "SON" Massif du Sud!