C’est ce que sera la prochaine saison de ski: un test. Notre résilience, notre capacité à occulter une mauvaise expérience passée, sera durement mise à l’épreuve. Tant du côté des stations que des skieurs et planchistes…

Le spectre de la saison qui a commencé trop tard l’an dernier plane depuis quelques semaines déjà: pour conjurer le mauvais sort, on annonce les nouveautés plus tôt, on lance les campagnes d’abonnements, on se jette sur l’Almanach des Fermiers, on prie Saint-Bernard, on accroche un chapelet, on sacrifie une poule… (trouvez l’intrus!)

Les skieurs seront-ils au rendez-vous?

L’interrogation qui turlupine tout le monde ne trouvera réponse qu’au premier bilan partiel, après les Fêtes, une fois que toutes les ouvertures progressives auront été complétées. C’est un suspense dont ont se passerait tous! Mais, évidemment, on hausse les épaules, en signe de «que voulez-vous?».

En tant que skieuse, je me croise doigts et orteils pour une meilleure saison. Même si quelques stations ont été relativement épargnées, la majorité aura bu le bouillon. Un bouillon amer, un mauvais mélange de découragement collectif, d’acharnement météorologique, de coïncidences fâcheuses et d’astres non-alignés. Personne ne voudra d’un deuxième service…

En ce qui me concerne, ma résilience se porte bien. Je sais que tout est «temporaire», qu’il ne peut y avoir deux saisons consécutives identiques, que chaque station fait toujours au meilleur de ses capacités et de ses ressources (humaines, financières, matérielles), et qu’une grande part des conditions de ski est laissée entre les mains d’une entité incontrôlable. Je ne peux que faire confiance… car ne pas le faire serait carrément de perdre foi en l’hiver!

Je lève mon chapeau à tous les artisans de l’industrie du ski au Québec: directeurs de stations, des opérations, préposés à la billetterie, au service à la clientèle, patrouilleurs, moniteurs, techniciens, mécaniciens, opérateurs de remontées mécaniques, de surfaceuses, aux responsables du marketing, des communications, aux gestionnaires, aux visionnaires… vous êtes un «tout humain» dont la résilience comptera plus que jamais cette année. Je vous lève ma tuque parce que sans vous, l’hiver ne serait pas aussi agréable. Et je vous lève mon casque parce que vous avez le dos solide et des nerfs d’acier.

En fait, ma résilience a non seulement foi en l’hiver, mais elle a encore plus foi en ce «tout humain», qui travaille chaque année sans répit, sans compter les heures, les jours, les nuits, pour une industrie pleine d’aléas, pour une clientèle qu’on doit séduire chaque année, au nom du plaisir de la glisse hivernale.

Ne perdez pas votre passion, et notre résilience collective passera le test.

D’ici là, je souhaite à tous d’avoir un bel automne, la forme et la santé: soyez d’attaque pour l’hiver… on décroisera nos doigts et nos orteils quand on enfilera nos bottes!

À bientôt!

Article précédentMétéo : dans le secret des Dieux (ou presque)
Article suivantSki au Japon: par où commencer
Adepte de plusieurs sports de glisse, Geneviève sépare son temps entre le plein-air, le tourisme, la production de contenu écrit et les photos de chats. En station, vous la retrouverez dans un sous-bois, occupée à contempler le paysage entre deux virages.