Ayant entendu à répétition qu’il fallait aller à Vail pour goûter aux bowls, nous avons orienté nos planches vers cette station mythique du Colorado. Deux sorties étaient prévues: une pour s’acclimater à la montagne et faire du repérage, l’autre pour en profiter pleinement. Comme dans la plupart des environnements montagneux, la météo change rapidement et nous avons eu deux jours de glisse exceptionnelle aux conditions bien différentes. Ce texte est le résumé de nos découvertes!

Jour 1

Quiconque empruntera la route vers Vail roulera dans un décor bucolique, entouré de montagnes, longeant des falaises et des lacs. Un petit bémol: à l’arrivée dans le village, la signalisation est un peu manquante et les touristes (nous en sommes!) ont tôt fait de se perdre à travers les méandres du village, qui est bien joli soit dit en passant. Une autre note moins positive: seul un stationnement payant intérieur de 25$ est à la disposition des skieurs. Il y a bien un autre stationnement, gratuit celui-là, dans le village de Vail-Ouest, mais pour s’y rendre, il faut prendre un autobus municipal qui prend plus de 20 minutes de route. Nous avons payé. À notre arrivée, la montagne s’offre à nous, imposante… Première réflexion: c’est gigantesque… comme en témoignent ses 195 pistes, ses 2141 hectares de terrain skiable et son dénivelé de 1052 mètres. Il n’en fallait pas plus pour que l’excitation commence à se manifester à travers notre corps et qu’on ressente cet empressement d’être sur les pistes.

Tous les employés de la montagne, du guichet de billets aux préposées des remonte-pentes sont d’une gentillesse exemplaire, toujours accueillants et souriants, souhaitant la bienvenue sans cesse. Lors de la première remontée, dans le remonte-pente Riva-Bahn Express, un habitué de la place nous informe que cela faisait des semaines qu’ils n’ont pas reçu de bordée de neige comme cette journée-là (20-30cm). Une fois arrivés au sommet de par le remonte-pentes Northwood Express, nous faisions face pour la première fois à ce que tous décrivent unanimement de Vail: des bowls remplis de poudreuse avec sous-bois par-ci par-là, des rochers à sauter pour les plus téméraires, un immense terrain de plus de 3000 hectares pour les amateurs de glisse et de sensations fortes. En fait, il y avait tellement de neige qu’il suffisait de choisir un endroit où dévaler et peu importe l’endroit choisi, vous étiez assuré d’avoir de la neige jusqu’aux genoux!

Aussi bien dire que la sensation est exceptionnelle, de la poudreuse dans tout ce qu’il y a de plus pur, de type champagne. C’est ainsi que nous avons décidé de passer la journée dans les bowls de Vail, qui en contient 7 en tout, aux noms tous plus exotiques les uns que les autres: le Sun Down Bowl, le Sun Up Bowl, le China Bowl, le Siberia Bowl, le Mongolia Bowl et le secteur Blue Sky Basin qui contient le Pete’s Bowl et le Earl’s Bowl. Plusieurs remonte-pentes desservent les bowls pour faciliter leur exploration. Les télésièges les plus modernes sont dotés d’une carte des pistes insérée dans une fenêtre de plastique à même la barre de sécurité… très utile pour s’orienter entre deux descentes!

À travers toute cette poudreuse, entre quelques virages, en tendant l’oreille on entendait les “yahoooooo” et “hihaaaaaaaa” qui faisaient écho dans la montagne: la joie de skier dans pareille conditions de neige était bien réelle et tous les skieurs avaient l’immense sourire derrière les cache-cous. Désireux d’explorer, nous avons changé de secteur et après une quinzaine de minutes de « catwalk » (quelle horreur pour les planchistes!), nous avons pu accéder au Mongolia Bowl, offrant un bon dénivelé et permettant de prendre beaucoup de vitesse… la grande quantité de neige nous permettait aussi de tomber sans se faire mal mais surtout, de passer de longues minutes à descendre en improvisant des “S” dans un terrain vierge.

Cherchant encore l’exploration, nous sommes allés goûter au China Bowl, accessible par le remonte-pentes Orient Express. Dans ce secteur se trouve une énorme portion de sous-bois s’étalant à perte de vue et qui malgré la densité des arbres est somme toute facile à dévaler. Ce qui frappe dans ces sous-bois est que les gens utilisent souvent une ligne de descente déjà utilisée par quelqu’un d’autre, ce qui laisse plusieurs endroits de poudreuse non-touchée pour ceux osant s’aventurer dans des espaces un peu plus étroits.

Après plusieurs heures de descentes dans ces conditions de rêves, une pause pour se ressourcer en énergie était nécessaire. Le sommet de la station est garni de trois chalets avec service complet de restauration et de toilettes. Les skieurs ayant un bon budget peuvent profiter du menu complet incluant une section BBQ extérieure qui laisse échapper une odeur fumée plus qu’alléchante. Malgré ce titillement des papilles olfactives, le prix demandé peut en décourager plus d’un: entre de 12 à 14$ pour un hamburger (normal, au fromage, portobello), sans accompagnement ni boisson désaltérante -un must pendant une journée de ski!

Jour 2

Contrairement à notre première journée, la température était beaucoup plus froide, oscillant entre -16°C et -7°C, avec un soleil plombant les montagnes. Certaines parties du terrain ont été damées pour tracer une “route” du sommet à la base. Cette journée sera parfaite pour explorer le reste de la montagne, c’est-à-dire le « Front Side », contenant plus de pistes faciles et intermédiaires que de difficiles. De plus, on y retrouve quatre parcs à neige contenant des sauts et des “rails” de divers calibre, des pistes style « boarder/ski-cross » ainsi qu’une demi-lune et une super demi-lune, travaillées à la perfection.

À la sortie de tous les remonte-pentes du sommet, d’immenses panneaux indiquent quelles pistes ont été travaillées mécaniquement; l’entrée des pistes affiche également cette information. C’est ainsi qu’à travers les pistes damées, nous avons pu explorer la montagne de fond en comble, en visitant chaque section comme il se doit. La qualité de la neige damée était exceptionnelle, aucune glace n’était présente si ce n’est qu’à la toute fin de la journée dans les sections un peu plus abruptes. Le front side de Vail offre une expérience de descente aussi agréable que les back bowls. Les paysages sont à couper le souffle peu importe où on se trouve, de plus, on peut parcourir la montagne de long en large en seulement une ou deux descentes puisque beaucoup de pistes s’entrecoupent et que les remonte-pentes à mi-montagne sont très bien situés.

Toutes les pistes offrent un défi différent de par leur configuration et leur largeur; tout le monde peut y trouver son compte. Je dois avouer que j’ai particulièrement aimé la combinaison des pistes Eagle’s Nest Bridge (facile) et de la Simba (intermédiaire) qui va du haut de la montagne jusqu’à la base du Lionshead Village en offrant une descente parsemée de lignes droites ponctuées de vallons, d’énormes virages pour changer de direction, le tout bordé d’une majestueuse forêt. De plus, une fois rendu à la base, on peut se reposer en empruntant la télécabine Eagle Bahn, question de récupérer un peu d’énergie et de chaleur. Aussi, peu importe la piste que nous choisissons, les possibilités de sous-bois sont presque infinies pour ceux qui affectionnent ce genre de descente. On retrouve des sous-bois remplis de poudreuse, peu ou pas explorés, et ce, à tous les niveaux de la montagne. Pour les planchistes (surtout!), l’avantage des sous-bois est qu’ils nous permettent généralement d’éviter les « catwalks », un peu plus nombreux sur ce côté de la montagne. Pour ceux que les faux-plats inquiètent, sachez qu’ils sont tous bien identifiés sur la carte de la montagne; cette carte est d’ailleurs très détaillée et facilite grandement l’identification des remonte-pentes et des pistes ainsi que des points de repos, de  premiers soins, etc.

Nous avons croisé énormément d’enfants pas plus haut que trois pommes qui apprenaient les rudiments du ski avec les instructeurs de Vail; la station offre plusieurs zones d’apprentissage facilement identifiables tout au long de la montagne. Ce constat nous porte à croire que la montagne peut autant combler les skieurs/planchistes avides de sensations fortes et de terrains extrêmes que la petite famille! Fait intéressant à noter, la sécurité sur la pentes est quelque chose que Vail prend énormément à cœur et qui est omniprésente: plusieurs zones de basses vitesses et de « no jumping » sont affichées tout au long de la montagne et les patrouilleurs ont une approche « tolérance zéro » pour les contrevenants. À certains endroits, des employés se tiennent à l’entrée des zones de glisse à basse vitesse pour s’assurer de faire respecter les consignes et demander de ralentir.

En terminant, c’est avec le sentiment d’avoir exploré suffisamment la station, fatigués certes, mais comblés par ce que nous avons vu et vécu. Il serait prétentieux de dire que nous avons pu explorer la montagne dans ses moindres détails en si peu de temps étant donné l’immensité du territoire. Toutefois, en ayant choisi des pistes damées tout au long de la journée, cela nous a permis d’économiser nos jambes et d’avoir un bon rythme de descente, faisant en sorte que nous avons sillonné la montagne de long en large.

J’aurais tendance à conclure que peu importe la distance, le prix du stationnement et du billet de remontée, le jeu en vaut grandement la chandelle pour avoir une neige de qualité, un paysage incroyable, une expérience de glisse exceptionnelle, un environnement impeccable et des employés accueillants et chaleureux. Si vous êtes dans la région de Denver, n’hésitez surtout pas à visiter Vail… car c’est bien beau de lire notre résumé, mais il n’y a rien comme le découvrir vous-même!

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Bon vivant et passionné de snowboard, il adore la vitesse et les sauts mais par-dessus tout la poudreuse à profusion. Une rencontre avec Julien vous assure des moments de fou rire et bien du plaisir malgré son affection pour le sarcasme... on s'y attache à cette petite bête!