Plusieurs savent que la région des Laurentides est surnommée « le berceau du ski au Canada ». En effet, il est difficile de nier l’importance de ce sport au sein de cette région. La pratique du ski alpin, combinée au ski de fond, aura eu une importance capitale pour le développement touristique de la région. Ainsi, voir un musée du ski s’y installer ne surprendra personne: situé en plein centre de l’action dans la ville de St-Sauveur, le Musée du ski des Laurentides commémore les éléments majeurs qui ont marqué l’évolution de cette activité dans la région, de ses premiers balbutiements jusqu’à nos jours. Afin d’en apprendre davantage sur le musée, nous avons rencontré deux employées de l’établissement: Sylvie Lebeau, coordonnatrice à l’accueil et aux communications, ainsi que Marie-Ève Auclair, conservatrice et coordonnatrice aux expositions.

Sylvie Lebeau nous raconte que l’idée de ce musée est née de la motivation d’un groupe de passionnés de ski et d’histoire, désireux de créer un projet concernant les Laurentides. À cette époque, une grande partie des efforts étaient mis du côté de la collecte de matériel ancien et de sa mise en valeur par des expositions itinérantes. Bernard Brazeau, un des co-fondateurs, a fait la tournée de nombreux sous-sols afin de dénicher tout ce qui aurait un lien avec la pratique du ski tandis qu’un appel à tous fut lancé via les médias.

Dans la même foulée, un temple de la renommée honorant les efforts d’individus et d’organisations s’étant impliqués dans le milieu du ski laurentien fut créé. Dès le départ, cette activité permettait de collecter des artéfacts provenant de plusieurs sources, parmi lesquelles Lucile Wheeler, Jackrabbit, Émile Cochand et Arthur Gravel. À nos jours, Jean-Luc Brassard et Alexandre Bilodeau ont également déposé des objets qu’ils ont utilisés lors des Olympiques.

Le Musée du ski des Laurentides voit officiellement le jour en 1982. Ses fondateurs s’attardent d’abord à amasser et à développer ses collections. Dès 1984, ils sont en mesure de présenter celles-ci au grand public dans le cadre d’expositions itinérantes et temporaires présentées un peu partout dans la province. En 1992, le musée fusionne avec le Musée Jackrabbit, fondé en l’honneur d’Herman Smith-Johannsen dit « Jackrabbit » par Alice Johannsen. Fille du célèbre fondeur, elle est directrice-conservatrice au Musée Redpath de l’Université McGill de laquelle elle est également diplômée en histoire. Cette fusion procure au musée un apport important d’objets documentés et bien conservés concernant le skieur centenaire; artéfacts qui constituent encore aujourd’hui la pierre angulaire des collections de l’institution.

Dès 1998, le conseil d’administration était en quête d’un endroit fixe afin d’exposer en permanence ses collections. Diverses péripéties les ont conduits vers le local actuel en 2007. De fil en aiguille, la ville a été en mesure de leur offrir l’ancienne caserne de pompiers de la municipalité et la première exposition temporaire s’y est tenue en 2008. La première exposition permanente « L’histoire du ski dans les Laurentides ; Vivre en hiver, de l’hiver et avec l’hiver » y a ouvert ses portes le 25 mai dernier. Le mandat du musée comporte plusieurs volets: la préservation des artéfacts, la diffusion, la documentation (recherche),  la conservation de l’histoire du ski dans les Laurentides ainsi que le développement d’un service éducatif propre à répondre aux besoins de ses différents publics.

Le profil du visiteur-type du musée est plutôt varié. Skieurs alpins, fondeurs, amateurs de musées, touristes locaux, américains, asiatiques et européens, tous y trouvent leur compte. L’entrée au musée est libre, l’objectif étant d’amener le maximum de gens à le fréquenter afin de leur permettre d’en connaître plus sur le mode de vie d’une région où les sports de glisse occupent une place importante. Il est également possible de devenir membre du musée, moyennant une contribution monétaire modeste de 20$ par année. Devenir membre du musée est une action facile et directe que tous peuvent faire pour soutenir le musée et ses activités.

Afin d’en savoir plus sur la collection du Musée du ski des Laurentides, nous avons rencontré Marie-Ève Auclair, la conservatrice et coordonnatrice aux expositions. Dès le début de la rencontre, elle s’est empressée de nous montrer les deux réserves du musée où sont entreposés les divers artéfacts, classés par matériau. La petite réserve contient tout ce qui concerne les textiles, les métaux, les papiers, ainsi que les bâtons de ski. En d’autres mots, les vêtements, les trophées, les livres, les magazines, ainsi que les brochures y sont déposés. Ces éléments étant les plus sensibles à la détérioration, cette pièce a été choisie pour la stabilité relative de sa température. De plus, tout doit être déposé sur des supports neutres en plastique et enveloppé dans des contenants qui ne contiennent pas d’acide afin d’assurer la plus grande pérennité possible aux collections. De son côté, la grande réserve contient le bois et les huiles sur toile, c’est-à-dire la collection de skis et d’œuvres d’art ; l’humidité de cette pièce est surveillée de près et les fluctuations brusques sont amoindries autant que possible. L’objectif de toutes ces mesures est d’optimiser la conservation de tous ces artéfacts.

Les dons d’objets au musée sont acceptés selon des critères précis. Seuls les originaux sont conservés ; de plus, les artéfacts doivent obligatoirement avoir un lien direct avec le ski (ou les sports d’hiver) et l’histoire des Laurentides. Aussi, chaque artéfact se doit d’être documenté: il faut être en mesure d’exposer quelque chose dont ont connaît le passé et la signification. Il est important de noter la différence entre un musée et un centre d’interprétation: le musée se distingue par la présence d’une collection en son sein. C’est la raison pour laquelle tout ce qui est admis et archivé fait l’objet d’une attention rigoureuse. Dans le milieu muséal, de manière générale, ce qui est présenté en salle d’exposition reflète 3 % de l’ensemble de la collection. Cette méthode de fonctionnement permet de présenter des expositions variées au fil du temps et ainsi conserver l’intérêt auprès de la population.

Un musée, peu importe son mandat, est un lieu qui ouvre l’esprit, en nous permettant de porter un regard sur les événements qui nous ont précédés. Connaître le passé nous permet de mieux comprendre notre présent et d’avoir une idée du futur qui nous attend!

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Musée du ski des Laurentides
30 rue Filion, Saint-Sauveur

info@museeduski.com
450 227.2564 poste 222

Le musée est ouvert du mercredi au dimanche, entre 11h et 18h.
L’entrée est libre, les contributions volontaires sont appréciées

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En bon géographe, Dominique a toujours les pieds sur terre -sauf lorsqu'il skie! Véritable mine d'informations factuelles et historiques, ils partage son savoir quotidiennement grâce à son métier d'enseignant, ainsi que sur notre forum.