Vous avez reçu un équipement de ski à Noël et il traine encore dans votre placard? Votre beau-frère vous invite depuis des mois à l’accompagner en ski? Vous avez tout d’un coup envie de suivre vos enfants sur les pentes? Si vous voulez vous mettre au ski ou à la planche par vous-même, l’idée est fort louable et on vous y encourage! Voici quelques petites idées sur les choses à ne pas faire, histoire de maximiser votre expérience de débutant.

1) Mal s’habiller

On ne s’habille pas pour aller en ski alpin comme pour aller attendre l’autobus ou faire de la raquette! L’habillement est la clé de votre confort et du bon déroulement de votre journée. Voici quelques pistes à suivre, de la tête aux pieds:

  • On pense à un bandana/foulard pour couvrir les oreilles ou une tuque/cagoule très mince, le tout pour aller sous le casque.
  • Le cou doit être protégé du vent à l’avant et à l’arrière! Si vous tombez, la neige peut se retrouver là… et oui, c’est froid!
  • N’oubliez jamais les lunettes de ski: ne rien voir parce qu’on pleure à cause du vent ou du froid augmente les risques et diminue votre plaisir… sans compter que les jours de neige, vous apprécierez cette protection supplémentaire!
  • Les « sous-couches »: pensez à des vêtements minces en fibres synthétiques, ou en laine de mérinos. Les fameuses combines à panneau en coton sont à proscrire, de même que les pantalons/chandails « de jogging »… et les jeans!
  • Le manteau et le pantalon de ski doivent être coupe-vent, assez isolés pour vous permettre des minutes immobiles dans une remontée mécanique sans craindre le froid, et assez souples pour ne pas vous gêner dans vos mouvements. Si vous êtes du genre frileux, ne choisissez pas forcément un manteau plus « épais » mais prenez plutôt soin de multiplier les couches de vêtements sous le manteau.
  • Les chaussettes: on néglige trop souvent leur importance! Le froid passe par les extrémités, dont les pieds, surtout dans des bottes de ski à coquille rigide. Comme pour les sous-couches, privilégiez des chaussettes synthétiques ou en laine de mérinos, évitez les chaussettes trop épaisses qui enlèveront le peu d’espace libre dans vos bottes, et prenez des chaussettes longues, qui montent au-dessus de votre mollet.
  • Gants ou mitaines?? Là est la question… mais c’est essentiellement une histoire de préférences. Les mitaines ont l’avantage de garder les doigts plus facilement au chaud, mais les gants permettent une meilleure préhension des bâtons. Solution: les « hot shots » pour les plus frileux.

2) Ne pas se renseigner/se préparer adéquatement

Partir sur un coup de tête pour une toute première journée de ski est malheureusement synonyme de fiasco et de dépenses inutiles. Planifiez votre journée, choisissez l’endroit où vous voulez aller, renseignez-vous sur l’heure d’ouverture, les procédures et coûts de la location d’équipement, les prix des billets… Préparez vos vêtements/votre matériel d’avance -ça vous évitera de chercher inutilement pendant une heure cette fameuse paire de gants que vous avez finalement prêté à votre frère l’an dernier! Pensez aussi au temps de déplacement requis pour vous y rendre, et aux repas de la journée. Ces petits détails feront en sorte que votre journée se déroulera de manière beaucoup plus fluide… et vous aurez minimisé votre stress et vos frustrations.

3) Penser que ça va être facile

Vous êtes déjà en forme, que ce soit par chance ou par habitude? Vous pratiquez déjà d’autres sports, vous jouez souvent au hockey, faites de la course à pied, du vélo ou que sais-je encore, et vous pensez que ça vous donnera une longueur d’avance? Vous avez peut-être raison… mais vous avez peut-être tort aussi. Aborder un nouveau sport avec trop de confiance peut nuire au succès de l’entreprise! Vous devrez d’abord vous familiariser avec un nouvel équipement, en plus d’apprendre de nouveaux mouvements. Vos muscles ne travailleront pas comme dans tous les autres sports que vous pratiquez déjà, et vous aurez à solliciter votre corps différemment! Certains sont des « naturels »… d’autres ont besoin d’un peu plus de pratique, et ne doivent pas se décourager! Ne vous sentez pas « nul » si vous n’y arrivez pas du premier coup… laissez l’orgueil dans la voiture, et remplissez vos poches de bonne volonté!

4) Penser qu’on n’a pas besoin d’aide

Dans la même lignée que le point précédent, on a parfois tendance à croire qu’on y arrivera tout seul. Encore une fois, il se peut que votre corps comprenne la mécanique du ski de manière intuitive… mais c’est un sport plutôt technique et les mots et conseils d’une tierce personne (moniteur ou ami éclairé) sont souvent bienvenus! Ne dédaignez pas cette aide qui pourrait vous sauver de précieuses minutes de frustration, ainsi que quelques douleurs dues aux chutes…

5) Prendre des bouchées trop grosses/avoir trop d’ambition

Vous êtes gonflé à bloc, et vous voulez passer la journée entière sur les pistes! Votre motivation et votre confiance sont au maximum… mais après 4 descentes plus ou moins pénibles, vos jambes demandent un répit et vous accumulez les erreurs et les chutes. Ne mettez pas la barre trop haut! Vous risquez de vous décevoir et de quitter avec la perception que ce sport n’est pas fait pour vous, parce que vous n’avez pas atteint votre objectif de passer une journée entière en ski. Accordez-vous des pauses, et donnez-vous le droit (voire la mission) d’écouter votre corps et vos limites! N’oubliez jamais que la première cause des incidents sur les pentes est l’inattention, souvent due à la fatigue: notre corps répond moins bien, notre jugement est un peu embué… et la journée se termine très mal. Diluez votre ambition et étirez votre plaisir sur plusieurs sorties!

6) Partir avec des gens trop expérimentés… et peut-être impatients!

Vos amis vous invitent depuis des années, et là, c’est le grand jour! Attention, ils ont peut-être des ambitions trop grandes pour vous (voir le point précédent!), ou alors ne sont pas conscients des étapes que vous devrez franchir avant de pouvoir les suivre. Certains seront bien placés pour vous conseiller, mais d’autres auront un effet d’entrainement un peu trop fort et vous placeront en situation dangereuse! Assurez-vous d’être capable de dire à vos accompagnateurs que vous ne pouvez pas les suivre partout, et s’ils vous attendent sans broncher et adaptent leur rythme au vôtre, profitez de votre journée en respectant vos limites! Ne négligez pas l’effet d’entraînement: il peut être positif… et négatif!

7) Ne pas persévérer

Comme chaque nouveau commencement, l’apprentissage d’un sport n’est pas un long fleuve tranquille! Ça viendra avec quelques courbatures, quelques craintes, un peu de sueurs froides, mais beaucoup de plaisir! La persévérance est la clé puisque le plaisir est atteint lorsqu’on arrive à garder le contrôle de ses skis tout en s’amusant dans les pistes. Pas besoin d’être un coureur élite pour apprécier le ski! Mais un certain niveau technique étant requis, la pratique et la persévérance sont essentiels pour l’atteindre.

8) Commencer dans une trop populaire/grosse station

Vous avez une image glamour et classique du ski alpin: les longues pentes à sillonner, les grands arbres enneigés, les rencontres dans les télésièges… attention par contre: si vous orientez votre toute première sortie vers une station de ski trop grosse ou trop populaire, vous vous frotterez aux désagréments avant de connaitre les avantages! Bien qu’un vaste domaine skiable soit idéal pour les skieurs en quête de défis, l’initiation est plus facile dans les stations d’une plus petite taille, qui drainent une moins grosse clientèle. Les infrastructures sont plus rapprochées et plus accessibles; le coût du billet ainsi que des leçons ou de la location d’équipement sont souvent moindres. Qui plus est, moins de skieurs sur les pistes signifie de meilleures conditions plus longtemps! Vous pourrez vous concentrer sur votre technique sans avoir à craindre les foules ou les pistes trop grattées.

9) Penser à la peur/angoisser

Le premier frein qu’on applique est souvent dans notre tête: la peur d’avoir peur nous fait perdre nos moyens et notre confiance, en plus de fausser notre jugement et de provoquer des incidents parfois malheureux. N’abordez pas votre première sortie avec appréhension: laissez venir les choses avec confiance -sans tomber dans l’autre extrême (voir points 3 et 4). Également, ne laissez pas votre peur devenir un traumatisme après une chute: remettez-vous sur vos skis dès que possible pour effacer cette dernière expérience! Si vous avez du mal à relaxer, utilisez la technique classique des grandes inspirations-expirations… en plus, vous oxygénerez votre cerveau à l’air frais!

10) Ne pas faire de budget

Cette erreur ne semble pas avoir de lien avec une initiation au ski alpin… mais pourtant, la première opposition à la pratique de ce sport est généralement les dépenses associées à l’équipement, au billet de ski, au transport, aux cours… et pourtant, en se renseignant bien, en planifiant et en établissant un budget, on évite les erreurs et les trop grosses dépenses. Si vous vous décidez en cours d’année, établissez un budget en fonction de la location d’un équipement, et de quelques jours de ski. Établir un budget total à accorder à la pratique du ski alpin sera comme pour les autres loisirs que vous avez: vous choisirez une proportion à y accorder et les plus grosses dépenses seront à planifier, comme pour vos vacances ou les cadeaux de Noël!

Bonus: Penser qu’on est trop vieux

Il n’y a pas d’âge pour apprendre, ni pour commencer un nouveau sport. Songez seulement à respecter les limites de votre corps et de votre esprit, et à avoir du plaisir! On devient vieux le jour où on arrête de faire des choses en prétextant notre âge…

Si vous évitez ces erreurs communes lors de votre initiation au ski alpin, il y a fort à parier que vous deviendrez un skieur régulier sur les pentes!

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Adepte de plusieurs sports de glisse, Geneviève sépare son temps entre le plein-air, le tourisme, la production de contenu écrit et les photos de chats. En station, vous la retrouverez dans un sous-bois, occupée à contempler le paysage entre deux virages.