Suite à l’article que j’ai publié sur les pointures des bottes de skis, plusieurs personnes m’ont dit avoir fait l’exercice et avoir réalisé qu’ils utilisaient des bottes trop grandes. Pourquoi acheter des bottes trop grandes? Simplement par manque d’expérience et parce que nous avons d’avantage l’habitude d’acheter des chaussures… Vous rappelez-vous avoir déjà entendu votre mère vous dire : “Prends-les un peu plus grands, ça va faire plus longtemps”. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, des bottes trop grandes ont tendance à générer plus de douleurs et d’inconfort qu’autre chose. Voici donc 5 points pour vous y retrouver lors de l’essai des bottes.
1 – Les préliminaires.
Avant même de penser à chausser des bottes, il faut sélectionner une chaussette adéquate.
Les gros bas, c’est non ! Il faut prioriser les chaussettes minces et qui montent en haut des mollets. Mon choix de prédilection est fait de laine de mérino. Ce type de laine fait un boulot incroyable pour maintenir la température du corps et il possède des propriétés antibactériennes naturelles. Certaines personnes préfèrent les fibres synthétiques. Cette matière est souvent moins onéreuse et son efficacité n’est pas négligeable. C’est une question de goût. Les chaussettes doivent être sèches avant d’aller skier. N’utilisez pas les mêmes chaussettes pour vous rendre à la station que pour skier. Les chaussettes de ski ne devraient être enfilées qu’au moment de mettre vos bottes.
Il faut aussi être honnête quant à son calibre de skieur. Le modèle expert est peut-être plus esthétique mais il peut ne pas répondre à vos besoins. À l’opposé, la botte d’entrée de gamme est beaucoup moins onéreuse mais le skieur intermédiaire n’y trouvera pas son compte.
2 – Enfiler les bottes: la bonne méthode!
Le type de botte “portefeuille” est le plus répandu. Lors de l’essai, évitez de pousser la langue vers l’avant. Ce mouvement empêche le pied de bien y glisser. La meilleure manière d’enfiler une botte de ski est de l’ouvrir comme un livre. Vos orteils iront toucher directement dans la pointe de la botte. Certaines personnes vont même devoir plier leurs orteils pour réussir à y insérer le pied. Pour relâcher l’excès de pression sur les doigts de pied, on doit reculer le pied afin de bien placer le talon au fond de la botte. Pour ce faire, on peut frapper le sol avec le talon de la botte. Une autre technique simple : d’abord, attachez les boucles du haut de la botte au premier crochet. Debout, placez la semelle de la botte à plat sur le sol avant d’appuyer fortement sur le devant de la botte. Le mouvement permet au pied de se déplacer vers l’arrière de la botte et libérer les orteils qui, jusque-là, étaient encore recroquevillés. Lors de ce même mouvement, la partie la plus large du pied s’alignera aussi avec la partie la plus large de la botte. Lorsque l’on utilise la bonne longueur, on devrait quand même sentir le chausson nous chatouiller le bout des orteils. Avec la bonne largeur, votre pied ne devrait pas bouger latéralement, mais, vous devez être capable de lever vos doigts de pied. Les points de pression excessifs devront être corrigés par un spécialiste.
3 – Des bottes des skis, c’est “tight“!
Il est certain que lorsqu’on les enfile, on s’y sent à l’étroit. La raison est simple: ce n’est pas fait pour marcher, mais bien pour skier! Lorsque le pied est bien à sa place, on devrait ressentir un contact ferme et uniforme sur l’ensemble du pied. On devrait aussi sentir que le pied est soutenu sur toute sa longueur. Les semelles d’origine fournies avec les bottes n’offrent aucun support. Il est recommandé de les remplacer par une semelle dite “trois dimensions”. Il est primordial de sélectionner une botte qui sera adaptée à votre morphologie. Le choix est vaste et l’aide d’un spécialiste est nécessaire pour s’y retrouver. Si d’emblée, le niveau de confort n’est pas satisfaisant, c’est probablement parce que le modèle que vous avez aux pieds ne vous convient pas. Les engourdissements sont un signe évident qu’il y a quelque chose qui cloche. Certains manufacturiers offrent des chaussons partiellement thermo-moulables, d’autre entièrement, pour s’adapter aux subtilités de chacun et libérér un peu d’espace. Il n’est pas toujours nécessaire de modifier la coque de la chaussure de ski pour obtenir le confort désiré.
4 – Bouclez les boucles.
Dans un premier temps, serrez les boucles du haut. Ces boucles créent le lien entre l’endroit où la pression est appliquée en skiant (le devant de la botte) et la colonne de la botte (située derrière, aussi appelée “spine“). La première boucle sert à maintenir la jambe à sa place et à empêcher le collier de la botte d’ouvrir lors de la flexion des genoux. La seconde boucle vient verrouiller le talon bien en place, au fond de la botte. À ce moment, on devrait ressentir un contact uniforme sur la cheville. Il ne devrait pas y avoir de pression excessive sur les malléoles (la partie bombée de part et d’autre de la cheville). On vient ensuite coller la sangle velcro pour qu’il y ait seulement une légère tension. Pas trop serré, ni trop lâche. Les boucles qui se retrouvent sur le dessus du pied devraient pouvoir s’attacher avec la force d’un seul doigt. Au final, vous devriez ressentir un contact uniforme et ferme. Comme une bonne poignée de main… Mais, aux pieds!
5 – Question de chaleur.
Une botte chaude est, d’abord et avant tout, une botte dans laquelle votre flux sanguin est efficace. Comme mentionné un peu plus tôt, le contact entre vos pieds et la botte doit être ferme et exempt de point de pression. Le chausson vous fournira l’isolation nécessaire à la pratique du sport. Devoir écraser vos pieds et chevilles pour avoir suffisamment de support pour skier est à proscrire. Vous allez bloquer partiellement, voire complètement, votre circulation sanguine. Des bottes trop lâches auront aussi des effets négatifs. En plus d’augmenter le risque de blessure, si la neige se fraie un chemin jusque dans les coquilles, vous aurez tôt ou tard les pieds dans l’eau. Dans de telles circonstances, même les semelles chauffantes n’arriveront pas à vous réchauffer.
Il y a beaucoup à dire sur les les chaussures de ski. Sachez que vos bottes devraient être considérées comme la pièce la plus importante de votre équipement. Peu importe votre calibre ou votre budget. Confort, performance et chaleur dépendent directement de cet élément. Pour reprendre l’analogie de ma collègue. Geneviève Larivière : “Des bottes mal adaptée, c’est comme conduire une voiture avec la direction “lousse”. Inutile de mentionner que cette pratique n’est pas tout à fait sécuritaire. Gardez aussi en tête que c’est par cette pièce d’équipement que l’énergie transige entre le skieur et le ski. Pour une seule et unique fois, vous devez accorder plus d’importances aux conseils de votre spécialiste qu’aux propos de maman…
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