La Station Récréotouristique Gallix dessert la région de Port-Cartier et de Sept-Îles. Dès la fin des années 1950, deux premières pentes de ski ainsi qu’un téléski avaient été aménagés en bordure de la route 15, maintenant connue sous le numéro de 138. Rapidement, vu la faiblesse du dénivelé les activités de ski ont été déménagées de ce centre de ski temporaire vers l’actuel site, celui-ci situé plus en amont dans les terres.

Au départ, la station avait été aménagée en deux paliers: celui du bas où l’on retrouvait les pentes expertes desservi par un télésiège double et celui du haut avec des pentes intermédiaires desservies par un téléski. Sur une autre colline on retrouvait les pistes pour débutants aussi desservies par un téléski simple. Plus tard, le versant arrière a été développé dans une perspective de pouvoir dévaler l’intégralité des 185 mètres de dénivellation de la station et de skier un versant sans arbres, le tout desservi par une arbalète à enrouleur. Finalement, le télésiège double a été déplacé et reconstruit sur une ligne qui permettait de desservir l’intégralité du dénivelé du versant principal.

Afin d’en savoir un peu plus sur les enjeux actuels auxquels la station doit faire face, nous avons rencontré monsieur Patrick Girard, qui était directeur des opérations au moment de l’entretien. Ils nous ont expliqué que tous ces aménagements précédents avaient été financés par les compagnies minières locales, jusqu’au moment où elles ont décidé de s’en départir dans une perspective de rationalisation des coûts. Par la suite, ce sont des promoteurs qui se sont succédés et ont pris en charge la station. Ceci a eu pour effet qu’un entretien minimal était effectué, sans qu’il y ait de mises à niveau.

En 1998, quand est venu le temps de procéder à la relance du mont Gallix après une saison d’inactivité, tout était à refaire. Le plus grand défi était  de rendre le tout fonctionnel et la tâche était colossale. Cette même année, un nouveau télésiège quadruple Doppelmayr a pris la place du télésiège double Samson et un peu plus tard un fil neige a été installé sur une nouvelles pente école. Des pistes ont été dynamitées afin d’être élargies et de permettre une meilleure circulation des skieurs aux endroits critiques. Il a aussi fallu rationnaliser les activités, une baisse démographique notable après les années 1980 se faisait sentir sur les pentes.

Dans une perspective à court terme, le versant arrière ainsi que le versant familial ont été fermés afin de se concentrer sur le versant principal. Pour compenser la diminution du terrain, de nouvelles pistes (dont des sous-bois) ont été aménagés à ce moment. Les années ont passé et les clients réclamaient le retour des anciens versants dont la station disposait. Leur patience a été récompensée: l’administration les a écoutés. Dans un premier lieu, la pente école est revenue sur le versant familial avec un fil-neige. Dans un second lieu, ce qui fut très apprécié, a été le retour du versant arrière, en formule «back country». Les gens peuvent le gravir avec des peaux d’ascension ou s’y rendre par un sentier de transit à partir du sommet du télésiège et y revenir par le sentier de retour via la superbe coulée qui sépare les deux versants. Ce nouveau type de terrain attire une nouvelle clientèle avec la montée à popularité du ski hors-piste.

Dans une perspective de diversifier les activités et attirer une nouvelle clientèle des pistes de glissades sur tubes ont été aménagées sur l’ancien versant familial, ainsi qu’un réseau de sentiers de raquette. Le chalet de ski a maintenant un salon qui permet d’accueillir les motoneigistes; on a également construit un belvédère au sommet. Le dernier grand chantier a été la démolition du chalet d’origine, ce dernier était devenu exigu et défraîchi. Le nouveau chalet a été construit sur le site de l’ancien; il est lumineux, fonctionnel, moderne et très apprécié de la clientèle. Ce dernier a été financé, d’une part, par une subvention gouvernementale visant la modernisation des infrastructures des centres de ski, et, d’autre part, par une imposante campagne de financement. Les entreprises et les particuliers avaient la possibilité d’acheter une brique gravée à leur nom qui allait être affichée sur un mur du chalet.

Par contre, les finances de la station demeurent très serrées en lien avec tous les investissements qui ont été nécessaires. N’eut été de la volonté des gens du milieu de maintenir un centre de ski local en opération, cette station aurait pu fermer ses portes à quelques reprises. La conclusion est fort simple: les gens ont besoin de ce loisir en hiver pour se divertir et prendre l’air. Le taux plutôt élevé de gens fréquentant la station par rapport à la population totale de la région en fait foi. À cet effet, malgré un contexte budgétaire difficile, il fut nécessaire d’acheter de nouveaux équipements comme une dameuse et des canons à neige, sans oublier la remise à niveau du système de pompage et d’éclairage des pentes.

Malgré certaines difficultés, la population reste fière de la station Récréotouristique Gallix. Parmi les plus grandes réussites, celle-ci a déjà été la première station à pouvoir ouvrir en intégralité son domaine skiable en saison. De plus, l’offre de la diversité de pistes est plutôt grande pour une petite station locale, sans compter qu’on y trouve des pistes au calibre plutôt élevé, dont un sous-bois extrême. Le vieux dicton dit : «quelqu’un qui skie partout à Gallix peut skier partout». La qualité de la neige offerte est aussi une très grande fierté car il est plutôt rare de voir de la glace sur les pistes. À tout cela peut s’ajouter le nombre d’activités spéciales offertes au cours de la saison, ces événements festifs sont prisés et mettent de l’ambiance sur place. Il y a aussi des forfaits offerts aux groupes scolaires qui désirent venir passer une journée en plein-air qu’il s’agisse de ski, de la glissade sur tubes ou de la raquette. 

En bref, il est possible de noter que la direction de la station Récréotouristique Gallix fait preuve de ténacité et n’hésite pas à foncer même si parfois la situation n’est pas des plus faciles.

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En bon géographe, Dominique a toujours les pieds sur terre -sauf lorsqu'il skie! Véritable mine d'informations factuelles et historiques, ils partage son savoir quotidiennement grâce à son métier d'enseignant, ainsi que sur notre forum.