Vos skis dérapent à chaque virage, ne semblent plus vous donner le meilleur de leur capacité ?  Cette diminution de performance est un signe que le temps est venu d’effectuer une mise au point. Votre première pensée sera sans doute de vous diriger vers votre boutique préférée pour régler le tout… mais vous pouvez aussi faire une partie du travail vous-même ! Le présent article se veut un guide de la mise au point «manuelle» et un comparatif entre la maison et la boutique.

Sachez d’abord que ces deux méthodes sont complémentaires et non-exclusives ! En effet, le tuning à la main permet de conserver les skis à leur meilleur entre les mises au point en boutique, celles-ci devraient être normalement effectuées toutes les 10 ou 12 sorties. Quant à lui, le tuning à la main devrait être idéalement effectué entre chaque sortie. La différence majeure entre les deux types de mise au point est, outre le prix, la précision de l’angle de la carre tout au long du ski ainsi que le nivelage de la base: ces deux opérations sont effectuées de manière plus «régulière» par une machine, c’est la raison pour laquelle une mise au point en atelier est recommandée à quelques reprises en saison.

En boutique: grosses machines, petits gestes !

Même si l’entretien des skis semble quelque chose de laborieux à première vue, il en est tout autrement une fois qu’on se retrouve dans l’atelier. Les différentes machines ont toutes une utilité bien précise pour chaque étape. Dans le cas des ateliers qui possèdent les plus grosses machines «tout en un», celles-ci sont généralement en mesure de gober le ski à travailler à un bout, et de le rendre à l’état presque neuf à la sortie de la «chaine». Ces machines peuvent paraître impersonnelles mais elles sont totalement programmables selon le type de ski et le profil du skieur.

En atelier:

L’aiguisage: on s’occupe d’abord de la carre latérale en passant le ski sur un papier sablé qui tourne à haute vitesse et enlève les rognures et l’ourlet. Les passages multiples du ski sur le papier sablé assurent un aiguisage égal et complet de la carre. Puis, on change de machine et on baisse la base: c’est l’étape qui permet d’accéder à toute la carre au même niveau que la base du ski. Cette opération permet de rejoindre l’aiguisage latéral et de donner l’angle pointu parfait pour la morsure dans la neige. Le cirage: on retire d’abord les poils et les imperfections dans la base du ski. La machine modèle des micro-sillons dans la base, un peu à la manière des pneus neige qui chassent celle-ci vers les côtés. Les sillons de la base du ski jouent un rôle dans la glisse en favorisant la friction. Puis on passe les skis sur un rouleau chauffé par un élément sur lequel on a au préalable frotté un bâton de cire.

À la maison:

Le diaporama ci-bas contient un guide par étapes pour réaliser la mise au point vous-même… à utiliser avec jugement ! Portez une attention particulière aux titrages de chaque image. Si vous n’avez pas tous les outils, ou si vous n’êtes pas certains de votre capacité à réaliser le tout vous-même, nous vous recommandons de laisser faire les experts ! Pour les plus aventureux d’entre vous, nous vous conseillons de commencer par les opérations les plus simples: enlever l’ourlet et les rognures des carres et appliquer la cire. Temps total d’exécution ? Lorsqu’on prend l’habitude, une vingtaine de minutes suffisent… mais ne bâclez pas votre mise au point !

Le bilan:

Le coût d’un entretien manuel régulier est relativement faible: les outils sont facilement trouvables -gageons que vous en possédez déjà quelques uns ! Rajoutons le bloc de cire (20-30$ en moyenne, selon la qualité évidemment), un bloc tient habituellement 2 saisons. Pour l’aiguisage, sachez qu’il existe certains outils plus spécialisés pour effectuer l’aiguisage des carres (par exemple le Demon Edge Tuner), le prix varie entre 20$ et 50$ selon la technicité du gadget. Au final, c’est la garantie d’un ski toujours affûté, à faible prix ! La mise au point en magasin quant à elle varie aussi en coût et en temps. La plupart des ateliers offrent le service en moins d’une heure, pour une moyenne de 40$.

— Remerciements —

Merci à Jacques Boissinot pour les photos et le guide d’entretien à la maison.
Merci à Pascal Cauchon de Ski Michel Mont-Sainte-Anne pour les explications en atelier.

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Skieur tout-terrain, Tommy privilégie bien souvent les stations un peu méconnues ou plus éloignées des centres urbains... petit futé, il sait bien que c'est là que la poudreuse reste intacte le plus longtemps! Ses intérêts diversifiés l'amènent à découvrir plusieurs facettes du ski, un sujet qu'il ne se fatiguera pas d'étudier!