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    Lumière sur l’enneigement mécanique

    La fameuse question saisonnière « Quand surviendra la première neige? » apparait un peu moins fréquemment sur les réseaux sociaux, où l’on publie davantage des images des essais des canons à neige, qui provoquent tout de même de vives réactions. De l’enthousiasme à l’incompréhension en passant par les critiques, on voit de tout et il semble que le métier de neigiste soit encore plutôt méconnu!

    La fabrication de neige, en bref

    Nous avons déjà publié un article expliquant l’origine et le fonctionnement des canons à neige (lisez l’excellent texte de mon collègue Marc-Antoine en suivant ce lien). En résumé, peu importe le modèle de canon à neige, celui-ci demande de l’eau, de l’air, et des conditions gagnantes pour permettre la cristallisation des flocons dans l’air ambiant. À noter qu’il est erroné d’employer le terme « neige artificielle » pour parler de la neige de culture… car on skie bel et bien sur des gouttes d’eau cristallisées en flocons, qu’ils soient issus du ciel ou d’un canon!

    L’enneigement est en cours dans une piste de la Station Touristique Stoneham. Photo d’archives de décembre 2023, par Nicolas Dussault

    Au Québec, sur les 75 stations de ski de la province, une soixantaine sont équipées de quelques unités jusqu’à quelques centaines de canons à neige pour préparer la saison de glisse. La fabrication de la neige ne permet pas que d’étirer la saison en provoquant un début hâtif mais assure également une répartition du couvert neigeux dans certains secteurs plus difficiles à recouvrir à cause de leur relief: on pense aux endroits traversés par des ruisseaux, à des secteurs rocheux ou encore à des pentes trop abruptes pour être praticables naturellement en début de saison.

    Des équipes dévouées

    Les neigistes -employés des stations attitrés à la fabrication de la neige- travaillent très souvent dans l’ombre, au sens propre comme au figuré: les meilleures fenêtres d’enneigement sont évidemment par temps froid, généralement la nuit. Certaines stations qui ont des équipes suffisamment nombreuses peuvent continuer la production de jour, lorsque les conditions le permettent. Les opérateurs de dameuse doivent travailler de concert avec les neigistes afin de « respecter le produit »: il faut attendre un certain délai avant d’entreprendre d’étaler un amoncellement de neige pour permettre à l’humidité et à l’eau résiduelles de s’échapper. Un travail mécanique trop hâtif provoque une neige durcie désagréable sous les spatules.

    La préparation des surfaces est très importante pour garantir une glisse agréable sur neige fabriquée. Photo d’archives de décembre 2023, par Nicolas Dussault

    Dans un article de blogue très complet, Le Massif de Charlevoix donne quelques chiffres: il faut 45 jours entiers, à raison de deux équipes de cinq neigistes, pour arriver à enneiger toutes les pistes propices à la fabrication de la neige. Dans les Cantons-de-l’Est, à Bromont, montagne d’expériences, c’est une équipe de 12 neigistes de jour et 12 de nuit qui s’alternent sur des quarts de travail de 12 heures. (Apprenez-en davantage sur les préparatifs pré-saison dans ce super article sur le blogue de la station.)

    Faire feu de tout… flocon

    La période de la mi-octobre à la mi-novembre est à la fois cruciale et incertaine pour enclencher la production de neige et les équipes sont sur le qui-vive dès les premières fenêtres de froid. Bien sûr, pour générer de la curiosité, de la hâte et de l’engouement, les gestionnaires des réseaux sociaux publient de jolies images d’arbres encore habillés des couleurs d’automne, avec des canons à neige en fonction pour leur période de test. Ces tests sont primordiaux au bon fonctionnement des systèmes d’enneigement puisqu’ils permettent de détecter et réparer tout éventuel dommage ou fuite d’air ou d’eau, les deux ingrédients nécessaires à la fabrication de la neige. Effectuer les tests avant l’arrivée des périodes de production est donc tout à fait logique et normal.

    Cette année particulièrement, plusieurs réactions plutôt négatives ont été vues sur les pages des stations ayant publié des photos des tests de canons à neige, allant des critiques sur la consommation d’énergie et d’eau jusqu’au choix d’effectuer ces tests alors que les températures étaient très douces, clairement non-propices à la fabrication de neige. D’abord, n’oublions pas que dès que la production commence, les employés travaillent dans le froid, à la noirceur… tous ces gens sont fort heureux de pouvoir profiter de températures plus clémentes pour réaliser les étapes de préparation à l’enneigement!

    Un employé du Sommet Saint-Sauveur vérifie le fonctionnement d’un canon à neige. Photo G. Larivière

    De plus, le bon fonctionnement de tous les systèmes garantit son efficacité énergétique, c’est donc aussi par souci d’économie que chaque composante des systèmes est soigneusement inspectée et testée. Evelyne Déry, de Bromont, montagne d’expériences, explique: « La vérification et les tests des tuyaux d’eau, des valves, des pompes et des compresseurs se fait au printemps, à la fin de la saison de ski. C’est le moment où on note tout ce qui doit être réparé. Nous effectuons ensuite les réparations durant l’été et nous faisons de nouveaux tests à l’automne sur l’ensemble du système d’enneigement. Nous avons, à Bromont, une équipe à la fabrication de neige qui travaille toute l’année et qui s’assure d’effectuer tous les entretiens des équipements dédiés en respectant les calendriers des manufacturiers. » 

    Les cimes des arbres sont recouvertes d’une fine couche de neige après une séance d’enneigement réussie à Bromont, montagne d’expériences. Photo G. Larivière

    On voit de plus en plus les stations poursuivre l’enneigement jusqu’à tard en février; ces décisions ont un impact sur la dépense énergétique et les stations font face à un choix difficile: préserver et garantir un couvert neigeux suffisant et sécuritaire, ou réduire les dépenses, donc réduire l’offre de domaine skiable. C’est évidemment le genre de décision qui change grandement l’expérience ski en piste!

    Contrôle et respect des ressources

    Concernant l’utilisation de l’eau, il ne faut surtout pas s’imaginer que les stations pigent dans le réseau d’aqueduc municipal pour recouvrir les pistes de neige…  Josée Cusson, directrice communications et marketing pour l’Association des stations de ski du Québec, explique simplement le processus: « L’eau utilisée est de l’eau d’emprunt; c’est-à-dire que les stations prélèvent de l’eau à la fin de l’automne et au début de l’hiver pour la transformer en flocon, à partir de différentes sources selon leur emplacement: rivière, lac, bassin de rétention, etc. Au printemps, lors de la fonte des neiges, l’eau ruisselle au bas de la montagne et retourne vers un cours d’eau et son bassin versant. »

    Le bassin d’eau qu’on peut parfois apercevoir au pied de la station de Vallée-du-Parc. Photo G. Larivière

    Il est important de noter que les prélèvements d’eau au Québec sont réglementés par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Mme Cusson ajoute que la responsabilité de la saine gestion des ressources d’eau incombe aux stations: « Depuis 2010, les stations de ski doivent déclarer annuellement leur volume de prélèvement d’eau à leur bureau régional en environnement. » 

    La pensée ZoneSki

    Au Québec, nous avons la chance de bénéficier d’une énergie dite verte, puisque renouvelable, par le biais de l’hydroélectricité. Cette énergie, disponible à peu de frais pour la clientèle résidentielle, a toutefois une facture beaucoup plus élevée pour les entreprises qui enregistrent de grandes demandes. Dans le cas qui nous occupe, la demande vient également de la pression de la clientèle, que les stations de ski chercheront toujours à satisfaire. Est-ce que l’atteinte de la satisfaction de cette clientèle ne passerait pas aussi par une bonne éducation sur les enjeux et coûts réels liés à la fabrication de la neige? Nous le croyons, et espérons de tout coeur que nos lecteurs en ont appris davantage grâce aux articles que nous produisons.

    Lecture complémentaire

    Appel à tous: archives de ski recherchées

    Si vous avez déjà passé un peu de temps sur notre site, vous avez sûrement déjà trouvé les articles forts complets de notre historien maison, Jacques Poulin, qui dédie sa retraite à la recherche et rédaction de textes sur les stations de ski fermées (et parfois oubliées!) de la province. (Vous trouverez l’ensemble de ses textes dans cette série.) Aujourd’hui, nous faisons un appel à tous, à vous, à votre mémoire collective: certaines stations donnent du fil à retordre à notre cher Jacques, qui a épuisé toutes ses ressources pour les cinq stations suivantes:

    Mont Saint-Castin, tiré de la BAnQ
    • Mont Saint-Castin (Québec)
    • La Crapaudière (Chaudière-Appalaches)
    • La Grande Coulée (Chaudière-Appalaches)
    • Mont Labelle (Laurentides)
    • Club du Lac Carling (Laurentides)

    Notre historien est également collectionneur d’épinglettes, voici une partie de sa collection:

    Après avoir épluché la BAnQ et tout ce que l’internet possède, les résultats sont maigres et ne permettent pas de réaliser des articles aussi complets que ceux déjà publiés dans notre série. Nous sommes à la recherche d’informations, de personnes contact, de photos d’archives inédites, bref, tout ce qui est susceptible d’aider à la production d’un texte pour les cinq stations mentionnées, ou toute autre station pour laquelle aucun article n’a encore été publié. Si vous êtes cette personne, ou que vous connaissez quelqu’un pouvant contribuer à l’oeuvre, veuillez contacter notre historien maison à l’adresse courriel stations.fermees.qc@gmail.com. Un grand merci d’avance à tous!

    Photo d’entête: La Crapaudière en 2007. Photo Geneviève Larivière

    En images: Il neige sur plusieurs sommets!

    Si les algorithmes des réseaux sociaux ne vous ont pas encore choisi, vous avez peut-être manqué les photos qui circulent depuis 24h et qui montrent les sommets enneigés de certaines stations de ski de la province. Nous en avons rassemblé quelques-unes pour vous! À commencer par l’image d’entête de cet article, qui provient de Tremblant et qui montre la superbe rencontre entre l’automne et les premiers flocons.

    Pas très loin de Tremblant, dans Lanaudière, Ski Garceau est en train de recevoir quelques flocons au moment d’écrire ces lignes:

    Dans les Cantons-de-l’Est, le Mont SUTTON et Owl’s Head ont tous les deux reçu une bonne couche de neige dans les dernières nuits. Voici le sommet (Altitude 840) du Mont SUTTON, le 14 octobre:

    Suivez ce lien pour voir la publication complète de la station.

    Owl’s Head a aussi une jolie vue vers la Lilly’s Leap et le lac Memphrémagog (suivez ce lien pour les webcams, tout en bas de la page):

    Capture d’écran de la webcam, 2024-10-16

    À l’est de Québec, le Mont Sainte-Anne et le Massif de Charlevoix ont vu leurs sommets saupoudrés de blanc également:

    Capture d’écran de la webcam du Versant Nord du MSA, 2024-10-16
    Capture d’écran de la webcam du sommet du Massif de Charlevoix, 2024-10-16

    Le Mont Grand-Fonds a également une superbe vision ce matin, en plus de nous permettre d’admirer la nouvelle gare d’arrivée du télésiège en installation, le Lynx Express:

    Capture d’écran de la webcam du MGF, 2024-10-16

    Le Bas St-Laurent et la Gaspésie ne sont pas en reste, comme le montre le Mont Comi:

    Le Mont Miller à Murdochville a disparu dans un nuage (on distingue les pentes en arrière-plan):

    Photo fournie par notre espion de Murdochville, 2024-10-16

    Si vous êtes comme nous, vous avez mis sur votre liste d’apporter vos skis à l’atelier pour une petite mise au point, et les manteaux d’hiver ne sont plus très loin de la porte!

    En images: l’installation des nouvelles remontées mécaniques se poursuit dans 5 stations de ski

    Tout d’abord, voici des images de l’avancement du chantier du télésiège du Mont Grand-Fonds dans Charlevoix (incluant photo de couverture, toutes les images datent du 6 octobre 2024):

    Photo Jacques Boissinot
    Photo Jacques Boissinot
    Photo Jacques Boissinot

    Le Mont Rigaud (Montérégie) a fait une mise à jour sur sa page Facebook, dont voici quelques images. Vous pouvez voir la publication complète ici.

    Photo tirée de la publication Facebook de la station
    Photo tirée de la publication Facebook de la station

    Sommets Morin Heights (Laurentides) a également effectué une publication dans laquelle Martin Giroux nous fait faire une petite visite guidée de la nouvelle remontée Élévation:

    Le Mont Fortin est en train d’installer son tapis magique, et le Mont Lac Vert a également débuté le chantier pour le même type d’installations. Voici une photo de notre chroniqueuse Julie Tremblay au Mont Fortin, et un reel du Mont Lac Vert:

    En bref: Québec s’apprêterait à investir au Mont Sainte-Anne

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    La nouvelle, initialement publiée par l’hebdo Le Charlevoisien, a été reprise un peu partout depuis hier. Selon l’article du Charlevoisien, une entente sera bientôt conclue entre le gouvernement du Québec et les exploitants du Mont Sainte-Anne, Resorts of the Canadian Rockies (RCR). Les détails de cette entente devraient être annoncés d’ici la fin du mois d’octobre.

    Cette nouvelle est positive pour la région, qui ne devait pas vraiment savoir sur quel pied danser en terme d’intervention ministérielle depuis le départ de Pierre Fitzgibbon. L’arrivée de la ministre Christine Fréchette semble avoir donné un nouvel élan aux discussions entre les deux parties. L’entente ne serait toutefois pas entièrement finalisée, d’où le peu d’informations disponibles à l’heure actuelle…

    Nous devrons donc patienter après les premiers gels au sol pour connaitre les détails de cette entente, qui est attendue de pied ferme par les skieurs de la région. Rappelons qu’au printemps dernier, le regroupement des Amis du Mont Sainte-Anne avait demandé l’intervention du gouvernement afin d’exproprier les exploitants actuels de la montagne mais que cette demande avait été rejetée. L’idée d’investir des fonds publics dans la montagne est toutefois critiquée par les observateurs et l’opposition officielle puisque les fonds ne manquent pas chez RCR, qui semble plutôt attendre les investissements en deniers publics afin d’apporter les améliorations et modernisations nécessaires à la revitalisation de la station de Beaupré.

    (Lisez l’article du Charlevoisien ici.)

    Image d’entête par Dany Martel

    Mont Fugère – Mont Foster, Sainte-Agathe-des-Monts

    Cette station était située sur la route 117, au début de la ville de Ste-Agathe-des-Monts. Si elle était très visible lorsqu’elle était en opération, aujourd’hui il ne reste plus de traces de la station.

    Son histoire commence en 1945 quand Alex Foster achète du terrain pour y construire une station de ski. Pour en savoir plus sur cet homme qui a eu une réelle influence sur le développement du ski dans les Laurentides, on peut lire mon article sur Big Hill – Côte 50 – Mont Prévost.

    Je ne sais pas exactement quand cette station de ski a commencé ses opérations. J’ai trouvé deux articles de journal datant de mars 1950 et qui parlent d’épreuves de slalom dans un cas à la ‘Descente Foster’ et dans l’autre à ‘Foster’s Hill’. Une chance incroyable est que l’Office Nationale du Film a tourné à l’hiver 1950-1951 un film pour faire la publicité des loisirs l’hiver dans les Laurentides. On présentera le film ‘Flying skis’ pour la première fois en décembre 1951 à Sainte-Agathe. Puis le film sera distribué à travers le Canada et les États-Unis. Une partie du film a été tournée au Mont Foster. Les photos suivantes viennent de ce film.

    Il serait intéressant de savoir pourquoi le panneau publicitaire de la station indiquait ‘Foster Laurentian Ski Park’, un nom que je n’ai pas vu dans un journal.

    Alex Foster était un excellent instructeur de ski. Avec l’équipement de l’époque, c’était considéré comme très spécial que de pouvoir faire des fantaisies en ski et même skier à reculons.

    Ces photos montrent la piste principale de la station. Sur la dernière photo, Alex Foster fait un parcours que les trois autres skieurs tentent de suivre. C’est la route 117 que l’on voit en haut de cette photo.

    Si on fait face aux pistes, le chalet était à gauche. Voici le fil-neige qui allait au sommet des pistes. Le dénivelé de la station était de 130 mètres.

    On peut se demander pourquoi ce skieur a clairement cherché à garder les skis au-dessus de lui. Il faut savoir que dans les années 1940 et 1950, les fixations n’étaient pas performantes comme aujourd’hui. Les skieurs préféraient se fier le moins possible au bon fonctionnement des fixations. L’autre photo montre une mère skiant avec son enfant sur le dos. Il ne faut pas avoir peur des accidents pour faire cela.

    Ce billet de ski date des années 1950. Je me demande si le dessin sur le billet a un lien avec la réserve Mohawk de Doncaster qui est située dans la ville de Sainte-Lucie, à une quinzaine de kilomètres de la station de ski. À l’endos du billet, on retrouve de la publicité pour le Top Hat Club, un club très populaire dans les années 1950 et situé sur la rue Sainte-Catherine à Montréal. Je remercie Paul Giddings pour ces photos.

    Cette carte a été extraite d’un plan publié en 1954 par l’Association du ski de la Zone Laurentienne. On voit le Mont Chevreuil, qui deviendra le Mont Alta. À sa gauche, c’est le Mont Foster avec ses 2 fils-neige, le plus petit donnant accès au secteur plus facile de la station.

    Entre 1953 et 1963, la station a connu quelques changements de propriétaires. Cet article de journal de mars 1962 montre qu’on s’amusait au printemps au Mont Foster.

    Pour l’hiver 1962-1963, le nom de la station est devenu Mont Foster Fugère. Ce changement de nom me laisse supposer que Jacques Fugère avait signé une entente pour la gestion de la station avec une option d’achat. En mai 1963, la compagnie Mont Fugère Inc. a été incorporée, et celle-ci achètera quelques mois plus tard la station de ski. Le nom de la station deviendra alors Mont Fugère.

    Ce plan de la station a été fait au moment de son achat. On constate que le fil-neige principal avait déjà été remplacé par une arbalète double, et qu’on allait remplacer le petit fil-neige par une remontée de type poma. L’avantage de cette nouvelle remontée est sa rapidité. On indique aussi qu’on veut construire un hôtel. Le Chamonix sera construit, mais à la gauche du chalet de la station, afin de ne pas réduire l’espace de stationnement pour les skieurs.

    Robert Fugère, fils de Jacques Fugère, sera directeur de l’école de ski durant les hivers 1964-1965 et 1965-1966. En 1961, il a gagné la descente au Championnat Junior Canadien de ski alpin. Il a été membre de l’Équipe Nationale de ski du Canada, mais de malheureuses blessures l’ont fait laisser la compétition pour devenir instructeur, et aussi entraîneur avec l’Équipe Nationale. Les instructeurs au Mont Fugère portaient sur leur manteau un bel écusson très visible. La dernière photo montre les gagnants d’une compétition. Au centre, on peut voir Robert Fugère et devant lui sa jeune sœur Jo-Ann.

    L’hôtel Le Chamonix était un lieu de rencontre très populaire pour l’après-ski. Ces 3 photos sont de vers 1965. Même si j’ai connu cette époque, je suis toujours surpris quand je vois une annonce pour une semaine de ski à 59 $. Aujourd’hui, il faut choisir avec soin sa station pour payer ce prix uniquement pour le billet d’une journée de ski.

    Cette photo montre Jacques Fugère avec à sa gauche, sa fille Nicole. Sur la 2e photo, à gauche, c’est Peter Duncan. Sur la photo suivante, au centre, c’est Nancy Greene Raine à la fin des années 1960. Celle-ci a été championne olympique en slalom géant et deux fois championne du monde de ski alpin. À droite sur la dernière photo, c’est l’épouse de Jacques Fugère, Alice. Celle-ci sera un certain temps responsable du restaurant du chalet de la station.

    Sur les deux premières photos, on peut voir l’arbalète allant au sommet de la station. Sur la 3e photo, c’est le stationnement et au loin, on aperçoit la remontée Poma.

    Robert Fugère a contribué à la conception de cette très belle et distinctive épinglette. Je me considère très chanceux d’avoir dans ma collection celle qui a été fabriquée pour l’hiver 1963-1964. Dans les années 1970, celui-ci en a fait refaire. Le nouveau fournisseur a fait une bonne copie, mais si on regarde attentivement les 2 épinglettes, on constatera qu’il y a des différences.

    Sur ces photos, on retrouve les 2 pistes principales de la station. Elles ont une bonne largeur, ce qui aide à les garder en bon état durant toute la journée.

    Ce coupon de 2,25 $ date des années 1960. Être membre d’un club de ski était une façon populaire et économique pour faire du ski. Le billet de ski est de l’hiver 1973-1974 quand j’ai skié à cette station. La route 11 est l’ancien nom de la route 117.

    Voici le chalet de la station tel qu’il était au début des années 1960, puis suite à sa rénovation. Sur la 2e photo, on voit un rouleau utilisé dans l’entretien des pistes.

    Ces deux photos de ski de printemps datent du 15 avril 1969. Les pistes étaient orientées nord, ce qui aidait à prolonger la saison de ski. Les skis étant longs et étroits, au printemps, on les gardait très collés pour créer une plateforme rendant ainsi le ski plus facile.

    Pour l’hiver 1971-1972, Robert Fugère et 3 associés ont acheté la station de ski. Comme en parle cet élogieux article de journal du début de mars 1972, on a adopté une politique de marketing agressive pour faire connaître la station. Tous les détenteurs d’une passe de saison d’autres stations pouvaient skier gratuitement sur semaine jusqu’à la fin de la saison.

    Robert Fugère a vendu à ses associés sa part de la station à l’hiver 1976-1977. Peu après, ceux-ci vendront la station à un nouvel acheteur. La dernière saison de ski sera celle de 1977-1978. La raison de cette fermeture est très probablement la destruction du chalet de la station en 1978 par un incendie. Aujourd’hui, on retrouve des commerces le long de la route 117, et des maisons sur le reste de la montagne. La photo vient de Google.

    Il m’a été possible d’écrire cet article grâce à la collaboration des enfants de Jacques Fugère, soit Jo-Ann, Robert, Nicole et Michel. Je remercie le Dr Michel Allard, historien, qui m’a fourni les contacts essentiels pour commencer mes recherches. Les articles de journal proviennent de la section numérique de la BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec). L’Index des immeubles a été consulté par Robert Miron, me permettant de comprendre l’historique de la station.

    Cet article fait partie de la section sur les stations de ski du Québec qui sont aujourd’hui fermées. Comme la grande difficulté d’un tel travail est de trouver des photos et de l’information sur ces stations, si vous détenez des perles concernant une station oubliée ou fermée et que vous souhaitez les partager avec l’auteur, vous êtes invité à communiquer avec lui par courriel afin de lui permettre d’ajouter de l’information à un dossier existant, ou d’inclure une autre station à cette section à l’adresse suivante: stations.fermees.qc@gmail.com

    En bref: des nouvelles remontées mécaniques dans 4 stations de la province

    Screenshot

    L’installation d’une nouvelle remontée mécanique est toujours un événement excitant pour les skieurs. Cette année, cinq nouvelles remontées mécaniques seront en fonction un peu partout au Québec.

    Tout d’abord, dans Charlevoix, le Mont Grand-Fonds procède actuellement à l’installation d’un télésiège 6 places débrayable, qui occupe la ligne anciennement dédiée au t-bar. La station a toutefois conservé son télésiège quadruple fixe. Il est possible de suivre l’avancement des travaux en direct sur les webcams du Mont Grand-Fonds. La remontée devrait être en fonction à temps pour la saison 2024-25.

    Photo tirée de la page Facebook de la Compagnie des montagnes de ski du Québec

    Un deuxième télésiège est en installation en ce moment au Mont Rigaud en Montérégie. Le chantier avait déjà débuté l’an dernier. Les habitués des lieux ont vu quelques infrastructures en place depuis les premiers mois du chantier à l’automne 2023. L’inauguration est prévue pour le début de la saison actuelle.

    Photo Patrick Teasdale

    Un troisième chantier pour l’installation d’un télésiège est en cours, celui-là dans la vallée de Saint-Sauveur (Laurentides), au Sommet Morin-Heights. La station a été très discrète sur l’avancement des travaux, mais le lancement du chantier s’est effectué rapidement à la fin de la saison dernière, comme en témoigne cette image tirée d’une publication Facebook datée du 26 avril. (Lire la publication ici.)

    Photo tirée de la page Facebook de Sommet Morin-Heights

    La quatrième remontée mécanique en installation est un tapis convoyeur (« tapis magique »), promis au Mont Fortin (Saguenay-Lac-St-Jean) depuis plus d’un an. À noter qu’une version précédente de cet article indiquait qu’un tapis magique était en cours d’installation dans le secteur débutant de la Station touristique du Massif du Sud (Chaudière-Appalaches) mais le projet ne se réalisera pas pour 2024-25. La station précise toutefois qu’elle est en train de procéder à l’installation d’un tapis d’embarquement sur sa remontée quadruple fixe.

    En bref: quelques nouveautés pour le Mont Orford

    En toute fin de saison 2023-24, la station a annoncé un nouveau plan d’investissement de 20M$. La Corporation indique dans son communiqué que cette somme sera investie à la fois dans la station de ski, dans l’expansion d’activités estivales et inclusives, dans ses infrastructures et dans sa signature environnementale de développement durable. (Tous les détails sont sur la page web du communiqué.)

    Ce que nous retenons entre autres de cette belle annonce, c’est que la station investira afin d’améliorer l’efficacité de son système d’enneigement, et de bonifier les espaces client. De plus, les chanceux qui habitent à proximité de la station peuvent déjà voir à l’oeuvre le nouveau tracteur-débroussailleur, qui permet d’entretenir les pistes et de mieux les préparer à l’enneigement.

    En bref: la saison 2024-25 est confirmée au Mont Édouard

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    C’est en date du 8 août dernier que la station de l’Anse-Saint-Jean a fait l’annonce tant espérée de la communauté de skieurs: la saison de ski aura bel et bien lieu au Mont Édouard! Extrait du communiqué:

    Depuis l’incendie qui a détruit le chalet principal de la station de ski du Mont-Édouard le 31 mai dernier, l’équipe du Mont Édouard et de la Municipalité de l’Anse-Saint-Jean se sont mobilisées en vue de continuer à déployer les activités diverses et les opérations de la montagne. Nous sommes maintenant en mesure de confirmer qu’il y aura bel et bien une saison hivernale 2024-2025 pour tous les adeptes de ski, de randonnée alpine, de ski de fond et de plein air. (Vous pouvez lire le communiqué en entier ici.)

    En bref: Ski Chantecler change de mains

    C’est par l’entremise de sa page Facebook que la station a fait l’annonce à la fin du mois d’août: Ski Chantecler est désormais entre les mains de Mathieu Légaré et Michel Guénette, qui ont acquis les activités d’opérations. Monsieur Guénette connait bien l’endroit puisqu’il a occupé le poste de Directeur des opérations (2013-2017), puis de Directeur général (2017-2020). La bonne nouvelle a été accueillie avec beaucoup de bons commentaires. Vous pouvez lire la publication ici.

    Ce n’est pas la seule station à avoir changé de propriétaire cette année: au printemps dernier, Le Relais avait annoncé une transaction concernant un groupe de futurs acquéreurs. Vous pouvez lire la nouvelle ici.

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