Jour 2 de notre périple Californie-Nevada: souvenez-vous de notre route laborieuse lors de notre arrivée : la neige a repris de plus belle! Nous nous sommes réveillés avec un 30cm à dégager de la voiture. Les précipitations neigeuses ont pris un petit répit en matinée mais tout autour de nous, on entend les grattes, pelles, souffleuses et autres outils de déneigement à l’œuvre. Notre destination du jour se trouve à moins de 30 minutes de route de notre hébergement, par beau temps… L’aller s’est déroulé sans pépins, un « chain control » était cependant en vigueur, applicable aux véhicules 2-roues motrices. En arrivant à Squaw Valley, la vue est saisissante. La neige a déjà repris à gros flocons, les bancs de neige sont immenses et le stationnement est un peu désordonné, on se gare où on peut!

En sortant notre équipement et en regardant celui des autres skieurs, on réalise une chose : nos palettes font office de cure-dents! Avec nos skis « tout-terrain » (le mieux nanti de nous a 87mm sous les pieds), il semble évident qu’on ne fera pas long feu dans la poudreuse profonde. Oui, admettons-le : on s’est bien fait prendre! Évidemment, pas l’ombre d’un ski de poudreuse disponible en location, on devra skier assis sur nos skis pour éviter de jouer au sous-marin! Après avoir récupéré nos billets, on vérifie l’état d’ouverture de la montagne : visibilité nulle dans le « upper mountain », forts vents dans les endroits à découvert… allons donc se planquer dans les sous-bois, direction Snow King! J’avais de bons souvenirs de ce secteur boisé et pentu, visité lors de notre premier passage à la station.

Déjà en montant dans le télésiège, on se remémore les bonnes descentes et on repère les secteurs à visiter… tout en écoutant le joyeux cri du Yahou d’Amérique du Nord*! Les adeptes de poudreuse sont ravis, et nous on appréhende un peu la première descente! Après moult tergiversations, la décision est prise : on fonce vers… le bois. L’avantage (ou l’inconvénient, c’est selon!) de ce secteur est qu’il n’y a pas véritablement de « pistes » séparées, délimitées. C’est donc un peu à l’aveuglette qu’on se dirige, d’autant plus qu’il neige toujours très fort. Le dilemme étrange du jour était « goggles ou pas goggles » : il faisait si chaud dans nos manteaux qu’après 50m de dénivelé, les lunettes étaient toutes embuées! Et puisqu’il neigeait encore à gros flocons, je vous laisse imaginer la visibilité et le confort sans les lunettes…

Dès la première descente, les commentaires et constats fusent : « c’est pas du ski de tapette », « ayoye les jambons », « faut pas rester pogné icitte »… Vous l’aurez deviné, si on se laissait prendre à basse vitesse, le manque d’équilibre entrainait souvent une chute dont il était très laborieux de se relever –pas par douleur… mais maintenant, on sait qu’il n’y a pas que les sables qui sont mouvants! Croyez-le ou non, de toute cette journée, nous n’aurons fait que 5 descentes. Les plus en forme d’entre nous ont testé divers terrains boisés tandis que d’autres rêvaient déjà à l’après-ski!

Ce jour-là, la station semblait fonctionner au ralenti : beaucoup de skieurs, mais peu d’attente aux lifts, et presque personne dans le Village au pied de la montagne. Vous devinerez que le Yahou d’Amérique du Nord ne fréquente que très peu les environnements non-boisés… Pour notre part, nous avons exploité ce qui s’offrait à nous, dans les limites de nos palettes : quand flotter devient forçant, mieux vaut s’arrêter avant qu’un accident ne le fasse! Ainsi, lorsque nos jambes ont déclaré forfait, tout le monde a voté pour un chocolat chaud… et même les non-diabétiques ont soigné leur hypoglycémie!

La conclusion de cette journée est facile: pour notre prochaine visite, prévoir des skis plus larges! Squaw Valley est une station mythique, dont la réputation est associée à la variété de son terrain et surtout au niveau de difficulté des pistes: ne va pas dans une double losange qui le veut! Mon conseil est de planifier un séjour plus long qu’une seule journée dans cette montagne car le terrain change d’un jour à l’autre et la météo offre souvent de très belles surprises. Bien que cette année, la région du Lac Tahoe soit un peu moins favorisée que l’an dernier, Squaw Valley est mon coup de coeur pour la Californie…

Vous voulez y aller?

Squaw Valley, site officiel
Carte des pistes
– Hébergement au pied des pentes: The Village at Squaw
– Tourisme: Official Lake Tahoe Visitor Bureau

*Le Yahou d’Amérique du Nord, facilement reconnaissable à son pelage coloré et ses grandes spatules, privilégie les milieux de vie montagneux, accidentés, où la neige tombe en abondance.

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Adepte de plusieurs sports de glisse, Geneviève sépare son temps entre le plein-air, le tourisme, la production de contenu écrit et les photos de chats. En station, vous la retrouverez dans un sous-bois, occupée à contempler le paysage entre deux virages.