Une rencontre avec Geneviève Simard ne pouvait être que du bonbon: le plaisir de la suivre dans de superbes virages, couplé au bonheur des discussions en télésiège, a fait de cet avant-midi de ski au Sommet St-Sauveur une superbe occasion pour dresser un portrait de cette skieuse aux multiples qualités. Bien campée dans ses bottes et sur ses carres, tout sourire, elle a joué le jeu de l’entrevue sans décevoir. Portrait d’une athlète au coeur solide, ouvert et généreux.

Les débuts: la piqure du ski

Originaire des Laurentides, c’est dans le défunt Mont d’Ailleboust à Ste-Béatrix que Geneviève a fait ses débuts sur les planches. À ce moment, ni ses parents ni son frère jumeau ne se doutaient que ces premiers virages l’amèneraient jusqu’à Salt Lake City et Turin, portant les couleurs d’Équipe Canada! Ayant la chance de grandir dans une famille qui avait la bougeotte, tous les sports d’hiver et d’été ont fait partie de son quotidien mais la piqure du ski alpin est venue à la fin des années 80, alors que la famille possède un chalet à Val Saint-Côme: la création du club de compétition de cette station a marqué le début du parcours entre les portes de la future olympienne.

Le reste est connu des passionnés de compétition. Geneviève était l’une des meilleures athlètes de sa génération et malgré sa détermination, sa résilience et un travail plus qu’acharné, le karma de son genou gauche l’a forcée à abandonner à contre-coeur sa carrière en compétition en 2010. Mais c’était mal connaitre la grande fille de Val-Morin que de croire qu’elle s’éloignerait des pistes de ski! Lors de notre rencontre, entre deux descentes à Saint-Sauveur, elle s’exclame: « Ah que c’est l’fun le ski! »… quelqu’un doutait-il encore de son amour du sport?

La suite: sur terre et dans les airs

Alors qu’elle entreprend un cours dans le but de devenir pilote d’hélicoptère, elle continue à s’impliquer dans le monde du ski alpin: le mot « retraite » n’est pas dans le vocabulaire de Geneviève. Les hivers qui suivront son retrait de la compétition seront fort occupés. En plus de profiter du ski pour son propre plaisir, d’une saison à l’autre, elle agira en tant que mentor auprès des clubs de course, effectuera l’entrainement et la certification de futurs entraineurs, et sera même, durant une année, entraineur d’un groupe élite U16.

Cependant, entre les longues heures de sa « deuxième carrière » maintenant bien établie de pilote d’hélicoptère et toutes les occupations sur les pentes -ici et ailleurs- ainsi que dans les studios de Radio-Canada, entre autres à Sotchi, Geneviève se retrouve en quête d’un peu de calme. Celle qui a conservé de son passé de compétitrice les saines habitudes de vie et une grande capacité à gérer son stress prend la décision de ménager son corps et son esprit: mieux vaut ralentir pour ne pas perdre le plaisir!

Son travail d’analyste des épreuves de ski alpin pour la société d’état lui permet toutefois de rester « près » des pentes: elle a d’ailleurs eu l’occasion de commenter, lors d’une webdiffusion d’une épreuve de la Coupe du monde, la descente super-G de Cortina d’Ampezzo, qu’elle a remportée en 2004. « Comme si c’était hier! », a-t-elle dit, se remémorant les sensations vécues à la fois en descente et lors de son analyse commentée. Mais ne vous y méprenez pas, la skieuse rapide n’a pas besoin de « grosses » stations pour ressentir le plaisir de skier:« Contrairement à ce qu’on pense, je n’ai pas besoin d’aller dans l’Ouest pour m’amuser! Au Québec, on est choyés par notre topographie et notre climat! »

Le présent: redonner et partager

La saison 2017-2018 lui parait donc plus reposante… mais on serait fatigué à moins! Geneviève sera de retour comme analyste pour Radio-Canada lors des JO de Pyeonchang et embrasse un tout nouveau rôle, celui de porte-parole: comme bien des gens, la cause de Leucan la touche de très près. C’était donc tout naturel qu’elle accepte d’être le visage du Défi ski Leucan. Pour elle, ces occupations sont des occasions de redonner et de continuer à savourer tout ce qui touche à son sport fétiche.

Le lien qui l’unit au Défi ski Leucan est fort: alors qu’elle était entraineur, une des jeunes filles de son groupe luttait contre le cancer et s’entêtait à venir à ses entrainements… le ski était nécessaire pour l’aider à passer à travers ses traitements. Tenue au secret, Geneviève encadrait et soutenait sa jeune athlète sans réserve: « Je savais très bien que le sport était pour elle une bouée à laquelle elle devait s’accrocher! ». Nul besoin d’en rajouter: cette maladie touche tout le monde, et les cancers infantiles sont d’autant plus éprouvants qu’ils affectent un enfant et sa famille pour de nombreuses années. Mais le visage de Geneviève ne s’assombrit pas: il faut se battre, continuer à donner, et vivre de l’espoir que tout le monde porte en soi! “Si mon nom et mon image peuvent encourager les gens, en ski ou non, à donner et à s’impliquer pour l’avancement de la recherche, je serai satisfaite!”

En attendant le prochain été qui l’occupera à nouveau aux commandes d’un hélicoptère, Geneviève continue à apprécier le ski dès qu’elle en a l’occasion: il faut voir son visage s’illuminer lorsqu’elle évoque le plaisir des virages pris à bonne vitesse dans l’Algonquin à Tremblant, la sensation du vent dans le visage, l’air frais et le bonheur de sentir le corps travailler d’une courbe à l’autre dans La Griffe (Tremblant également)! Soyez à l’affut si vous skiez à Stoneham ou à Vallée-du-Parc lors du Défi ski Leucan le 17 mars prochain, vous la croiserez peut-être… l’indice pour la reconnaitre: le superbe sourire sous les lunettes et le casque blanc!

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Adepte de plusieurs sports de glisse, Geneviève sépare son temps entre le plein-air, le tourisme, la production de contenu écrit et les photos de chats. En station, vous la retrouverez dans un sous-bois, occupée à contempler le paysage entre deux virages.