L’appel de la montagne a été unanime pour une autre fin de semaine de hors-piste à Murdochville, un des repères de chasseurs de poudreuse les plus convoités du Québec. Le célèbre Chic Chac a bousculé la petite ville de montagne qui a fait honneur à sa réputation de chutes de neige abondantes et de terrains impressionnants. Alors que le hors-piste a toujours été une affaire un peu contemplative et solitaire pour moi, voici comment je me suis retrouvée au cœur d’un groupe de skieuses et snowboardeuses exceptionnelles. Voici sept raisons qui ont transformé cette fin de semaine en expérience inoubliable!
Depuis quelques temps, les événements conçus et orientés pour les filles se font de plus en plus populaires. Au delà de l’ambiance, des cadeaux, de l’acquisition de connaissances et du plaisir de découvrir, qu’est-ce qui rend cette formule gagnante? Pour avoir assisté à toute sortes d’événements du genre, la magie vient du fait qu’à chaque fois, de complètes étrangères on se retrouve finalement entre amies. C’est là le cœur de la recette et White Lips a fait honneur à la règle en accueillant plus de 50 curieuses pour en faire une grande fratrie!
1. L’ambiance rêvée
Fin janvier dernier (2016), le célèbre weekend des White Lips a relevé avec succès le défi de sa troisième édition. Imaginez un weekend où plus de cinq dizaines de filles, toutes amatrices de glisse et mordues de nature, partent à l’aventure et se retrouvent au milieu du massif des Chic-Chocs. Le Chic Chac et ses membres bien rodés ont su faire vivre un véritable feu d’artifice d’émotions à ces exploratrices en herbe qui venaient découvrir le hors-piste en milieu sauvage. Si la plupart d’entre elles venaient s’initier à cet art bien particulier de la glisse en milieu naturel, plusieurs n’en étaient pas à leur première expérience. Le défi était donc de taille mais les groupes soigneusement constitués ont fait le bonheur de chacune: homogènes par le niveau des participantes, ils ont aussi su garder l’aspect intimiste tant recherché en hors-piste. Ambiance chaleureuse, esprit de collaboration, attitude positive: tout était au rendez-vous pour apprendre et se dépasser dans le plaisir général. Un seul mot d’ordre pour ce weekend incroyable : « go with the flow ».
Le Whitelips, c’est une bande de filles qui se retrouvent chaque année, accompagnées par des professionnels de la montagne qui nous apprennent les bases de la sécurité et autres techniques liées à la pratique du hors-piste. La beauté de la chose c’est que peu importe son niveau, on trouve toujours groupe à son pied.
2. Du Terrain de fou
Le ski hors-piste c’est d’abord du terrain. Au programme: du gros dénivelé, des lignes aérées. Les montagnes à perte de vue, voilà ce que les Chic-Chocs ont à offrir; les guides ont très bien su l’exploiter en offrant pour une première journée une visite dans le parc au célèbre mont Lyall pour les plus avancées alors que les groupes de progression découvraient le non-moins célèbre mont Porphyre. Au menu, du terrain aux inclinaisons variées mais surtout de la poudreuse à revendre. Pour les deux groupes le même sourire sur les visages. Le deuxième jour c’est le mont York qui a été servi aux filles. Sur un plateau d’argent puisque le tout s’est fait (à la surprise générale)… par héliski ! Ce terrain exclusif au Chic Chac est bien connu par le monde de la glisse pour ses dénivelés aux inclinaisons impressionnantes et ses modules convoités par les amateurs de falaises et sauts. Bref, il y en a eu pour tous les goûts, et même plus encore.
3. La sécurité et la prévention à l’honneur
En collaboration avec le Centre Avalanche Québec, l’événement a également su répondre au défi de la sécurité en matière de hors-piste. Les filles ont eu l’occasion d’apprivoiser les comportements, les techniques de sécurité en se familiarisant avec la manipulation des appareils détecteurs de victimes d’avalanche (DVA) ainsi que le maniement de la pelle et de la sonde dans la neige typique des dépôts avalancheux. Ces équipements sont à la base des techniques de recherche et de sauvetage lorsqu’une ou plusieurs victimes sont ensevelies par les avalanches, qui sont malheureusement faits courants au Québec et tristement fatals chaque année.
4. L’hébergement typique
Après leurs journées bien remplies en montagne, les filles ont également fait la découverte du Chic Chac, connu comme un véritable repaire de skibums. On peut s’entendre sur le fait que le skibum est un animal particulier, aux besoins très spécifiques: de la neige, de la neige et encore de la neige… Après quoi, l’après-ski est à l’honneur. Pour ces raisons le Chic Chac est le paradis du skibums. Si vous y avez séjourné, vous avez dû, comme moi, tomber sous le charme des guides, des cuisiniers(ères) et de tout le personnel dévoué, franchement attachant. Mais le charme de l’auberge réside surtout dans son caractère délicieusement désuet et carrément typique.
5. Le matériel
Pour le matériel, on ne nous a pas trompé: bien des partenaires étaient présents pour partager leurs touts nouveaux jouets, depuis les splits-boards Burton de l’année jusqu’aux ensembles de ski haute-route. La boutique de Rimouski Alternative Sport a desservi service, conseils et équipement personnalisé à des dizaines de filles. Celles qui désiraient s’initier à la légèreté des« tech-bindings » n’ont pas été déçues puisque c’est la célèbre enseigne Dynafit qui prêtait les équipements : du tout neuf et du tout léger, voici ce que ces dames avaient aux pieds.
6. Les guides
Facteur incontournable du succès du weekend: les guides du Chic Chac: décontractés et amicaux, le contact est passé direct. Les groupes ont pu bénéficier de leur radar à neige inné grâce auquel les guides traquaient les lignes de poudreuse sans que nous ayons eu à nous soucier de quoi que ce soit. En plus de distribuer conseils techniques en montée, les guides assuraient des traitements carrément de luxe pour la préparation des skintracks sur mesure! Un gros bravo à l’équipe dévouée de Murdochville.
7. Les Événements
Moi qui suis minimaliste et de nature contemplative, je me suis laissée prendre à la musique auprès du feu aux bas des pistes, aux cours de yoga «Lolë» des débuts et de fin de journée, aux 5 à 7 sous les étoiles de Murdochville, à la bière de microbrasserie… J’ai vu la montagne plus que sous l’oeil d’un groupe d’amis qui arpentent les sommets mais carrément en communauté de tripeux(ses) d’une même espèce.
8. Les surprises
Ce weekend c’était aussi des surprises, en veux-tu-en-voilà! Si certaines ont pu faire la grimace au moment de la réservation, nous sommes toutes reparties avec le sentiment d’avoir fait le deal de notre vie: nous avons pu profiter des généreux cadeaux, du cat-ski à revendre, de l’héliski, des conditions idéales mais surtout des rencontres incroyables. Mais ma plus grande surprise ce sont les filles: comment s’imaginer qu’on puisse trouver autant de personnalités pétillantes, de motivation, de bienveillance et d’espièglerie réunies pour cette occasion? Comme quoi, le hors-piste n’est pas qu’affaire de poudreuse et que si la neige est le critère essentiel, la synergie d’un groupe incroyable peut outrepasser bien des mauvaises conditions.
En gros, le White Lips est un événement qui a comblé les participantes au-delà de toutes nos attentes et qui a su couvrir tous les points essentiels de la sécurité en montagne dans une ambiance qui nous fait rêver dans les films. La variété et la diversité des participantes, leurs différents niveaux de glisse et ou de connaissances ont été gérés à merveille et chacune a pu apprendre à son rythme. Des filles géniales, motivées, motivantes, drôles et décontractées! Mais attention, le WhiteLips est une initiation de luxe, dans tout le confort que ce milieu a à offrir. C’est le meilleur moyen d’aimer une discipline qui peut s’avérer bien souvent périlleuse. Alors, on peut parfois garder l’impression d’une tour d’ivoire: du matériel de l’année, du terrain de fou, des guides géniaux, des remontées en catski… en hélicoptère! En gros, le retour à la réalité de la pratique peut-être dur. Mais ça fait partie de la magie du week-end. Bref, on peut en vouloir un peu au Chic Chac pour nous donner le goût de déménager, de se ré-équiper et de tout quitter pour vivre dans les montagnes… mais la bonne nouvelle, c’est qu’on peut y retourner chaque année!