Lorsque nous avons réservé notre 2e voyage en Californie, notre pensée fut qu’on achetait une valeur sûre : le lac Tahoe et ses environs montagneux ont toujours la cote (sans jeu de mots!) et cette année, plus l’hiver avançait, plus les montagnes recevaient des accumulations de neige record… mais on n’aurait pas cru se retrouver dans la neige à ce point! Ce texte est donc le premier de trois récits racontant notre périple dans autant de stations au nord du lac Tahoe : Diamond Peak (NV), Squaw Valley (CA) et Mt. Rose (NV).

La route s’est faite sans histoire jusqu’à North Auburn (nord-est de Sacramento), où nous avons commencé à douter de la possibilité de se rendre jusqu’à Tahoe Vista par l’autoroute 80, qui contourne le lac Tahoe par le nord. Les milles s’étirent, et puis, stupeur : les annonces sur les panneaux lumineux se multiplient. Chaînes obligatoires à partir de tel endroit, route fermée à partir de tel endroit… aïe aïe aïe, nous sommes encore à 1h30 de route de notre hébergement! Il est déjà tard et nous ne voulons pas prendre le risque de passer notre première nuit en Californie dans une voiture déjà trop pleine de ses occupants et des bagages de ceux-ci! Demi-tour, donc, pour contourner le lac Tahoe par le sud (et le Nevada). Inutile de rejoindre Sacramento pour retrouver la route 50, on coupe dans les terres… merci GPS! Les détails de la route pour arriver à notre hébergement incluent donc deux contrôles routiers (chaînes obligatoires OU véhicule 4X4), de très longues heures, une vitesse moyenne de 33km/h, des milles de trafic lent (voire complètement arrêté) et quelques boissons au sucre atomique… Mais nous voilà enfin à Tahoe Vista, où l’accueil de la réceptionniste nocturne en dit long : « Oh Geez! I’m glad you guys could make it!! »

Oui, méchante tempête, et on a roulé en plein dedans. L’effet pervers: une route laborieuse. L’effet cool: POWDER!!! Considérant nos heures de sommeil et la taille du territoire enneigé, nous avons préféré ne pas galoper pour être aux first tracks… sage décision car la neige n’a pas du tout manqué! À notre réveil, les statistiques de Diamond Peak faisaient état de plus de 15 pouces (40cm) de neige fraîche tombés dans les 24 dernières heures… and counting.

Arrivés en piste sur les coups de 10h00, nos spatules ont fait des premières traces presque jusqu’à 14h00, merci aux multiples sous-bois et aux 655 âcres de terrain skiable. Le meilleur «spot»? Solitude Canyon. Avec The Glades… vous reconnaitrez bien là l’amatrice de sous-bois que je suis! Par contre, comme réchauffement, le Golden Eagle Bowl est idéal: bonne inclinaison, arbres dispersé, et vue sur le lac Tahoe… de quoi en oublier de regarder où on va! En effet, de toutes les stations du nord du lac Tahoe que j’ai visitées, Diamond Peak est sans contredit celle qui offre le plus beau point de vue sur le lac, dont la couleur de l’eau varie en fonction de l’humeur de la météo, passant du bleu marine au turquoise clair -hallucinant!!

J’avoue avoir vraiment apprécié ma découverte de Diamond Peak: si on se fie aux chiffres (655 âcres skiables, 30 pistes -sans compter les sous-bois et les bols), on ne sait jamais véritablement à quoi s’attendre avant de débarquer sur place… Bien que cette station soit l’une des plus «petites» du coin, ses 560m de dénivelé n’ont pas à rougir à côté voisins: de beaux défis attendent les skieurs au détour des sous-bois! … Et vous ai-je parlé du coup d’oeil sur le lac? C’en est presque un facteur déconcentrant…

Notre journée s’est conclue sur une note très particulière: grâce à la présence d’esprit de la relationniste de la station, nous avons été mis au courant d’une activité bien particulière: le «Last tracks». À l’instar des skieurs qui se lèvent aux aurores pour profiter des premières traces (poudreuse ou corduroy), Diamond Peak offre un sympathique forfait vin-bouffe-coucher de soleil-ski… De quoi réunir tous les plaisirs! Nous avons donc savouré plusieurs vins californiens, des amuse-gueules de grande qualité, un coucher de soleil sur le lac (dont je n’ai plus besoin de vanter les mérites esthétiques) et le plaisir de descendre dans une piste fraichement retravaillée, juste pour nous! Qui a parlé de l’ivresse des montagnes?

En conclusion, de par sa taille «intermédiaire», Diamond Peak est une fort agréable stations pour les gens qui veulent prendre une pause entre deux «monstres» (ou deux journées à Squaw Valley). De beaux défis, du terrain pour tous les calibres… et une vue à couper le souffle!

Article précédentFierté régionale: Smokey Mountain (Labrador)
Article suivantFabricant de neige, marchand d’hiver!
Geneviève Larivière
Adepte de plusieurs sports de glisse, Geneviève sépare son temps entre le plein-air, le tourisme, la production de contenu écrit et les photos de chats. En station, vous la retrouverez dans un sous-bois, occupée à contempler le paysage entre deux virages.