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    En images: Mont Sutton (Défi Réal), 12 avril 2025

    La piste Sutton IK

    En ce samedi 12 avril, c’était l’événement annuel du Défi Réal au Mont SUTTON. Malgré une journée pluvieuse en montagne, les amateurs de ski et de planche à neige étaient tout de même au rendez-vous pour relever le défi.

    Max dans la piste Capucine

    Le Défi Réal (nommé en l’honneur de Réal Boulanger, fondateur du Mont SUTTON) consiste à réussir à fermer la montagne le plus tard possible, tant qu’il reste au moins deux skieurs ou planchistes à toutes les deux chaises de la remontée #2. Le coucher du soleil mettra fin au défi si jamais celui-ci se rend jusqu’à ce moment.

    J-F, Max et moi-même dans la piste Mohawk
    J-F dans la piste Sutton IK

    Le Défi Réal a débuté officiellement à 16h30 et, malgré une fine pluie, il s’est poursuivi jusqu’à 18h05! Le fait que certains skieurs et planchistes étaient détrempés a sûrement précipité leur départ de la station, mettant ainsi fin au défi un peu plus tôt que prévu.

    Le moment où l’attente à la remontée II était à son maximum

    Aujourd’hui, le mont Sutton nous offrait 22 pistes avec 2 remontées en fonction : la remontée II et la remontée IV. Il a neigé pratiquement toute la journée au secteur IV, tandis qu’une légère pluie tombait sur le secteur II. La surface de neige était de type printanière, et la neige s’est même accumulée dans ce secteur, avec de 6 à 8 centimètres de neige humide. La majorité des pistes ouvertes étaient celles enneigées mécaniquement, bien que quelques pistes du secteur IV, dont l’Iroquois, étaient recouvertes uniquement de neige naturelle.

    À notre dernière descente alors que la remontée II fermait à 18h05

    Malgré la faible pluie, le Défi Réal fut encore une fois très plaisant et excitant! C’est toujours agréable de skier entre amis lors de ce type d’événement et de repousser nos limites d’endurance grâce à une journée de ski prolongée! Le Mont SUTTON devrait terminer sa saison le 21 avril prochain et sera ouvert uniquement les week-ends d’ici là. Venez en profiter une dernière fois cette année!

    En images : Mont Blanc, 12 avril 2025

    Voilà! La fin de la saison et arrivée au Mont Blanc à Saint-Faustin du Lac Carré dans les Laurentides. C’est le dernier week-end pour en profiter. Seul le Versant Blanc est ouvert avec 12 pistes et une remontée en fonction.

    Rencontres au sommet. Tout au long de la journée on pouvait voir des rassemblements de gens qui jasaient au débarcadère. Ne les cherchez pas dans les pistes, ils sont tous ici.

    Yodel, la plus longue piste ouverte aujourd’hui et la plus populaire. Chaque fois que je l’ai descendue, j’avais l’impression que tous les gens qui étaient présents en montagne étaient là.

    Yodel prise 2. Surface granuleuse et molle. Enfin c’est le printemps, malgré le fait que l’on a pu encore goûter à l’hiver mardi dernier un peu partout dans la région de Montréal, les Laurentides et autres secteurs au Québec.

    Slalom Géant, piste du haut de laquelle on peut très bien apercevoir un des sommets du Mont Tremblant.

    Très peu d’achalandage comme il est facile de constater ici dans l’une de mes pistes favorites de la journée, et j’ai nommé Robert.

    Géant Spécial, très agréable encore une fois de pouvoir m’approprier la piste, les gens sont tout simplement ailleurs.

    Il est bientôt midi, on annonçait du soleil et des nuages. Semblerait que les nuages auraient dit au soleil de rester couché. Dommage, moi qui l’attendais avec grand enthousiasme!

    Il ne reste que quelques heures pour profiter des meilleurs prix pour la prevente des passes de saison 2025-26. Demain, ce sera la dernière journée pour aller skier au Mont Blanc cette saison, peut-être serez-vous chanceux et les prévisions météo avec du soleil et 12 degrés seront véridiques… bonne fin de saison!

    En images: Ski Chantecler, 12 avril 2025

    Aujourd’hui était la dernière journée d’opération de la saison pour Ski Chantecler. La température était confortable, mais le soleil manquait à l’appel jusqu’en fin d’après-midi.

    La dernière tempête se faisait ressentir sur les piste. Une belle couche de neige fraîche attendait les skieurs. Les conditions étaient très printanières avec une neige molle, mais collante.

    La principale raison de ma visite était par contre le ski splash organisé par les nouveaux propriétaires de la station.

    Évènement qui annonce souvent la fin de la saison de ski permettant de finir en beauté avec une journée rassembleuse et festive.

    Plusieurs skieurs ont répondu présent à l’appel des propriétaires, malgré quelques reports dû à la météo. L’ambiance était à la fête et les cris d’encouragements se faisaient entendre jusqu’à la mi-montagne.

    Un trio de jeunes avait modifié une paire de skis pour pouvoir traverser la flaque. Ils ont réussi à se rendre mais ont chuté assez rapidement.

    Pour la grande finale, un duo partageant la même bouée s’est lancé sous les applaudissements des spectateurs. Les nouveaux propriétaires ont réussi à faire de cette journée un bel évènement. Le tout se terminant au bistro avec un chansonnier et des prix de présence.

    Le Valinouët, la fabuleuse histoire de l’hiver

    Il était une fois, l’hiver. Le vrai. Celui qui rougit les joues, souffle la nuit, et donne d’abondantes quantités de neige. Devenu plus lointain pour certains, il existe pourtant encore à quelques heures de route au nord du fleuve. Ici, les découverts et les conditions marginales peuvent attendre… attendre… tellement qu’on ferme parce qu’il manque de skieurs, pas de neige!

    Le matin, on profite des pistes damées en attendant que les sous-bois soient accessibles.
    Les pistes travaillées sont savoureuses et permettent des virages tout en douceur.

    Dans les sept derniers jours, la station a reçu 20 cm de neige fraiche. Cette accumulation porte le total de la saison à 577 cm. Vous vous demandez pourquoi les branches des arbres sont basses dans les sous-bois? Ne cherchez plus!

    Quand la lumière filtre à travers les arbres et que la température augmente, les sous-bois offrent de délicieux virages!

    100% naturelle

    Faisant office de village gaulois dans une province déjà bien occupée par les changements climatiques et la neige fabriquée, la station de Saint-David-de-Falardeau utilise ses atouts pour se démarquer: ici, on skie sur de la neige naturelle, point final. Certes, les années ne sont pas toujours fastes, mais quiconque a déjà porté attention aux éphémérides des 40 dernières années sait que les hivers se suivent et ne se ressemblent pas toujours. C’est donc dans un esprit d’acceptation qu’on skie au Vali: quand l’hiver est bon et que la neige est abondante, on en profite!

    L’hiver en prolongation

    Sur le versant principal, les sous-bois sont en ouverture progressive: on laisse le temps à la température d’adoucir tranquillement les surfaces; mais en piste, le soleil fait son oeuvre plus tôt. En matinée, on fait du carving en douceur dans des conditions hivernales et dès l’heure du diner, on s’amuse sur la neige transformée. C’est dommage que le versant Nord-Ouest soit fermé pour la saison: nos espions nous disent qu’il y reste encore beaucoup de neige…

    Encore quelques belles fins de semaine à venir

    Le Valinouët a annoncé son souhait de demeurer en opération jusqu’au lundi de Pâques, avec possibilité d’ouvrir la fin de semaine suivante, soit le 25, 26 et 27 avril. La majorité des stations de la province a déjà jeté la serviette et mis un terme aux opérations pour la saison. Celles qui restent encore ouvertes le sont avec des horaires réduits et seront très peu nombreuses à demeurer en opération après le grand congé de Pâques. Vérifiez à l’aide de notre article qui répertorie les dates des dernières journées d’opérations annoncées par les stations pour ne pas rater les belles sorties de ski de printemps!

    Un coucher de soleil à partir de notre Coolbox, du haut de la pente-école. Avouez que ça donne envie…

    En images : Le Relais, 11 avril 2025

    La saison de ski tire à sa fin et j’ai opté pour une valeur sûre avec Le Relais. La station va fermer ce dimanche 13 avril après une très belle saison de glisse. Si c’est ouvert, on sait que les conditions vont être optimales pour le temps de la saison. On ne lésine pas sur l’entretien des pistes, les remontées sont toujours maximales et le chalet est propre et accueillant. J’ai décidé de partir un peu plus tard qu’à l’habitude, afin de laisser le soleil réchauffer les surfaces ayant refroidi pendant la nuit.

    À mon arrivée, le chalet est pratiquement vide, les pistes le sont aussi et que dire du télésiège Hexago, où tout au cours de ma sortie, j’ai monté sans aucune attente. La réaction des clients et la mienne, la station pourrait ouvrir une semaine de plus, car les conditions sont optimales. La surface est granuleuse sur fond ferme, mais toutefois non-glacée. Comme mon ami Marcel dit souvent : « sur une surface comme ça, t’as pas besoin d’être bon » Toutefois, si j’étais propriétaire, je penserais autrement. Ça reste une entreprise et avec un tel achalandage, faut il qu’il y ait moyen de couvrir les frais de base.

    J’ai parcouru les deux secteurs et partout, ça tenait bien. Ça promet pour le dernier week-end à la station du Lac Beauport située à quelques minutes au nord de la ville de Québec.

    Étant un habitué de la station, car j’y ai fait mes vrais début en 1966, j’y ai bien sûr rencontré des habitués et quelques sympathiques patrouilleurs. D’ailleurs, ça me donne l’occasion de vous faire une suggestion. Si vous ne connaissez pas une station, ou si vous voulez avoir une idée des pistes à visiter, demandez à un patrouilleur. Les patrouilleurs sont non-seulement des sauveteurs en cas d’accidents, mais ils sont aussi des amoureux du ski qui font leur travail avec passion.

    Jacques Dupuis, à gauche, est un ami de voile avec qui j’ai vogué à trois reprises vers le Saguenay et Tadoussac. J’étais content de le voir sur place. Puis s’est joint à nous André Labbé, au centre, qui lundi dernier a patrouillé sa dernière journée à l’âge de 86 ans. Il skie encore et n’a pas dit son dernier mot sur les pistes. Puis Daniel Blouin, droite, qui lui aussi s’est joint à nous.

    J’ai terminé ma sortie par une visite au Pub Jack Rabbit où j’ai commandé une soupe thaïlandaise. J’y ai croisé la cheffe de cuisine Brigite qui m’a annoncé qu’elle prenait sa retraite. Je l’ai supplié de laisser sa recette de cette fabuleuse soupe à la station et elle m’a confirmé la chose. J’ai déjà hâte d’y retourner à l’automne. Le pub vous sert cette soupe dans un vrai bol avec des ustensiles en métal. C’est pratiquement un repas.

    À moins d’une surprise de Dame Nature et du temps libre pour retourner faire du ski cette saison, c’était ma dernière sortie de la saison. En souhaitant continuer de vous raconter mes sorties l’an prochain. N’oubliez pas, la journée la plus importante de votre vie, c’est aujourd’hui!

    En images: Bromont, montagne d’expériences, 11 avril 2025

    Plusieurs raisons me poussent à prendre le volant vers Bromont au printemps. On y retrouve un côté zen méconnu de la station où l’évasion en montagne est soudainement révélatrice. Oui oui, vous avez bien lu.

    La tranquillité de la station combinée à la température clémente nous permet d’apprécier la vue, même par temps gris. Combien de fois va-t-on à Bromont en se sauvant rapidement du sommet car le vent nous scie les deux jambes ? Au mois d’avril, ce n’est pas un enjeu. Sans attente à la remontée, nul n’est pressé de descendre.

    Grâce à 14 cm inespérés en début de semaine, les 23 pistes ouvertes au versant du village (soit 97% de la surface skiable) donnent accès au domaine complet. La neige en gros sel offre des conditions où même les skieurs timides se lancent dans une double noire telle la Waterloo. Au final, il est possible de faire toutes les pistes ouvertes.

    Le printemps est également un excellent moment pour y amener les jeunes. Étant donné le faible achalandage, on peut prendre son temps avec eux et ne rien craindre autour de nous.

    Dommage que la station ferme ce dimanche à 16h, car la couverture est parfaite sur la totalité des pistes. Entre temps, les travaux vont bon train pour les activités estivales, et le condo-hôtel avance à grand pas !

    En images: Mont Tremblant, 9 avril 2025

    L’hiver était en prolongation aujourd’hui à Tremblant! Accumulation de neige d’environ 10cm dans les dernières 24h et un mercure nettement sous zéro, autour de -6 au sommet, de sorte que nous avons skié dans des conditions hivernales dignes du début mars.

    Le 10cm de neige nouvelle n’a malheureusement pas enseveli le fond re-gelé, de sorte que les pistes non-travaillées mécaniquement ne se retrouvaient qu’avec un petit glaçage sur une base essentiellement figée et glacée.

    Piste Banzaï.
    Piste Shortcut.

    Le terrain de prédilection aujourd’hui était de loin le terrain damé la nuit dernière. La neige nouvelle mélangée avec la base re-gelée donnait de très bonnes conditions de carving, à la condition d’avoir des skis raides et bien aiguisés.

    Piste Duncan.
    Piste Beauvallon.

    La couverture est encore parfaite sauf à de rares endroits et même si la station est en « opérations réduites », une bonne quinzaine de descentes différentes sur du terrain damé étaient offertes sur trois versants.

    Piste Beauchemin haut.
    Piste Jasey-Jay Anderson.

    Si vous aimez les conditions hivernales, demain matin sera une des dernières fois de la saison où vous pourrez en profiter. La station est ouverte encore jusqu’à Pâques tous les jours. Bon ski!

    En images: Sommet St-Sauveur, 8 avril

    Alors que le chétif centimètre de nouvelle neige de la région métropolitaine le dispute au gazon, Sommet Saint-Sauveur en met plein la vue avec près d’une quinzaine de centimètres de pur bonheur. P.S: en ville, c’est le gazon qui a gagné…

    Peut-être à cause de la circulation automobile avançant à pas de tortue tout le long de l’autoroute 15, je suis presque seul à tracer de belles courbes tôt en matinée. Les moins trois degrés sont justes assez froids pour empêcher la neige d’être mouillée. Le bonheur! Qui aurait cru ça en ce 8 avril?!

    Aucune piste n’est damée. C’est du côté des Côtes 71 et 72 qu’on retrouve le plus de visiteurs. Et ce “plus de visiteurs” ne se compte pas en centaines; il y a très peu de monde sur les pistes. Les conditions demeurent excellentes et poudreuses toute la matinée. Bien entendu, cette nouvelle neige donne naissance à des bosses de plus en plus profondes et nombreuses alors que la journée progresse.

    Comme il est maintenant fréquent dans les stations de ski, on croise pas mal d’enfants sur les pistes même durant les journées d’école. Il doit y avoir des classes à moitié vides en quelque part! Dans “mon temps”, j’aurais bien troqué une dictée contre une journée de glisse!

    Il neige sans répit toute la journée, parfois intensément. La neige est toujours sèche et modérément légère.

    Cette petite novice, si elle ne se décourage pas à cause de ses chutes (les conditions sont difficiles pour une débutante) deviendra rapidement bonne. D’ailleurs, aujourd’hui n’est pas la journée idéale pour la glisse détente-et-farniente. Au contraire, il faut être technique et déterminé.

    Pendant une brève accalmie, on croyait que la neige était terminée. Non, non, non! Ça reprend vite de plus belle. Donc, à “St-Sau” le ski est loin d’être fini. Les prochains jours seront sûrement tout aussi magnifiques qu’aujourd’hui. Je salue au passage Louis qui vient de prendre sa retraite et qui sait à quelle station se rendre afin de profiter au mieux de sa nouvelle vie!

    Le ski de randonnée dans les Laurentides de 1936 à 1938

    Randonnée de ski dans les Laurentides près du lac Paquin en janvier 1938

    Je n’avais jamais pensé pouvoir écrire un article sur une époque révolue, mais combien importante de l’histoire du ski dans les Laurentides. Le ski de randonnée était à son apogée de 1936 à 1938. Tout le ski dont il est question dans cet article a été fait sans l’usage d’une remontée mécanique. La première remontée mécanique dans les Laurentides date du début des années 1930, mais cette invention a eu besoin d’améliorations avant de devenir réellement fonctionnelle. Les endroits pour skier avec une remontée mécanique ont donc commencé à devenir une réalité pour la majorité des skieurs seulement à la fin des années 1930. L’impact a été rapide et le ski alpin est devenu un important sport de glisse. Déjà en 1947, on rapportait que plusieurs pistes de randonnée étaient devenues moins praticables à cause d’une diminution de l’entretien et d’un moins grand nombre de panneaux indicateurs.

    Raoul Clouthier a travaillé pendant 45 ans pour la compagnie de chemin de fer du Canadien Pacifique (C.P.R.), dont comme directeur des services français aux relations extérieures. Le train était dans les années 1930 le moyen de transport privilégié par les skieurs allant et se déplaçant dans les Laurentides. Pour le temps des Fêtes de 1938-1939, il est dit dans un journal que de 20 000 à 25 000 skieurs sont venus par train dans les Laurentides.

    1936, février et mars

    Probablement pour faciliter son travail et certainement par amour de la nature, Raoul Clouthier a décidé en 1936 de commencer à faire du ski. Heureusement pour la sauvegarde de l’histoire du ski, c’était un photographe amateur de talent. S’il m’a été possible de mettre en contexte ces photos, c’est beaucoup grâce aux commentaires que René, le fils aîné de Raoul, a ajouté dans les albums de photos.

    En février 1936, Raoul est allé skier au Chalet Cochand avec sa famille et des amis. C’était l’endroit idéal pour devenir un meilleur skieur. Il a utilisé le train pour s’y rendre, en débarquant à Sainte-Adèle à la gare de Sainte-Marguerite Station, située pas très loin du Chalet Cochand.

    La première photo montre Émile Cochand avec des skieuses, dont à sa droite Jeanne Clouthier, épouse de Raoul. Il est clair par la légèreté des vêtements que c’était une chaude journée de fin février. Puis on voit des skieuses devant l’hôtel. Sur la dernière photo, on constate que l’élégance a toujours été de mise.

    En février et mars 1936, Raoul Clouthier a skié dans la grande région de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Il est au centre sur ces 2 photos, sur la première avec ses fils Robert et René, et sur la 2e avec des amis. Les vêtements pour le ski étaient très différents de ceux d’aujourd’hui.

    J’aime beaucoup ces photos de 4 frères. Pour les 2 plus jeunes, c’est vraiment ce qu’on appelle commencer à skier avec de l’équipement de base.

    Hiver 1936-1937

    Pour l’hiver 1936-1937, Raoul et des amis ont loué une maison de deux étages, située à Sainte-Adèle sur le 3e rang, près de la rivière aux Mulets. La maison avait 7 chambres à coucher, un salon et une grande cuisine qui servait aussi de salle à manger. L’endroit est facile à trouver vers le centre de cette carte de 1948. Le nom ‘aux Mulets’ ne vient pas de l’animal auquel on pense, mais il fait référence au mulet, un poisson qui était en abondance dans ce cours d’eau.

    C’est une erreur de penser qu’autrefois les hivers étaient toujours parfaits pour le ski. Voici René Clouthier en ski le 5 décembre, avec de très bonnes conditions suite à 2 tempêtes de neige. Puis pendant plus d’un mois, il y a eu de la pluie et du verglas. La neige n’étant pas skiable, tout ce qu’on pouvait faire était de prendre des marches et profiter du grand air.

    Cette maison était particulièrement bien située car on pouvait rapidement rejoindre les nombreuses pistes de ski, comme la Maribou, la Loup-Garou ou la célèbre ‘Maple Leaf’.

    Quel plaisir de skier dans toute cette poudreuse. Avec les skis des années 1930, cela demandait une bonne technique pour garder l’équilibre.

    Voici une photo en 1937 de Herman Smith-Johannsen ‘Jackrabbit’ alors qu’il avait 61 ans, donc avec encore un incroyable 50 ans devant lui. C’est entre autres avec le support du C.P.R. et de la Laurentian Resorts Association qu’il a développé et entretenu plusieurs des pistes de ski de randonnée dans les Laurentides. Sur l’autre photo, c’est son fils Robert qui était un très bon skieur. Celui-ci était membre de l’équipe de ski de l’université McGill. Comme plusieurs skieurs de cette époque, c’était un skieur polyvalent. Lors d’une compétition au lac Beauport, il a gagné les compétitions de saut, de cross-country et de slalom. En descente, il a terminé deuxième.

    Pour profiter de la neige qui venait de tomber, un groupe de skieurs décida de se rendre à l’hôtel La Sapinière à Val-David, d’y coucher, et de revenir le lendemain. Mais le lendemain, Robert, le plus jeune fils de Raoul, trouva qu’il serait plus amusant de revenir à Sainte-Adèle en utilisant le traîneau à chiens de l’hôtel.

    Avant le retour, René fit un peu de ‘ski-joëring’ avec le gros chien Terre-Neuve de l’hôtel. Sur la 2e photo, on voit à gauche Ernie Scroggie, puis René et Raoul Clouthier. Comme aujourd’hui, les meilleurs skieurs étaient athlétiques, tels que Ernie et René.

    Je suis certain que Raoul Clouthier a fortement contribué à la réalisation d’une importante innovation de l’hiver 1936-1937. En effet pour la première fois, le Canadien Pacifique a publié et mis en vente en 2 sections, une carte très détaillée des Laurentides et préparée spécifiquement à l’intention des skieurs. La première section allait de la gare de Lesage à celle de Sainte-Agathe-des-Monts. La deuxième section allait d’Ivry-sur-le-Lac à Labelle. C’était tout un coup de publicité. Évidemment, la carte pouvait être consultée dans les gares.

    Jeanne Clouthier a profité d’un beau dimanche de mars pour faire une balade en ski. L’auberge Chiriotto Farm, dont on voit le nom sur la petite affiche, était située à Sainte-Adèle. C’était un endroit pour dormir, mais aussi pour aller manger le midi dans son réputé restaurant. Après un bon repas, on avait l’énergie nécessaire pour continuer de skier.

    Le dimanche 14 mars 1937 a été une journée importante dans la vie de Raoul Clouthier. C’est la journée où, en compagnie de son fils René, il voit à Val-Morin pour la première fois l’endroit qu’il achètera quelques années plus tard, et qui deviendra la station de ski Sun Valley Farm.

    On ne fait pas plus authentique que cette cabane à sucre. La dernière excursion de ski de la saison sera le 11 avril. Comme aujourd’hui lors de notre dernière journée de ski, on aimait contempler le paysage.

    Hiver 1937-1938

    Raoul Clouthier et ses amis ont loué une maison, cette fois-ci au lac Millette à Sainte-Adèle. On constate que la neige était abondante, et que son fils René en profitait.

    Le mont Fitzgerald, qui est situé près du centre de la carte de 1948, était un endroit très apprécié par les skieurs. Quelle belle région pour faire du ski de randonnée et y prendre une petite pause. La photo au début de l’article est aussi de cette région.

    Ces 2 photos montrent Frank Scofield. Sur la 2e photo, celui-ci a perdu un ski, et malgré tout son talent d’équilibriste, il en résultera une magnifique chute. Au début des années 1940, il deviendra pendant de nombreuses années le directeur de l’école de ski de l’Hôtel le Chantecler.

    On attachait beaucoup d’importance au repas du midi, et ce n’est pas le poids de l’équipement pour cuisiner qui causait un problème.

    Ces 3 lacs des Laurentides ne sont pas très loin l’un de l’autre. La première photo a été faite près du lac Didi, la seconde montre la maison d’un fermier près du lac du Gore, et la dernière est un ‘glacier’ au lac Paquin.

    La ville de Sainte-Adèle a réalisé un rêve le 11 juin 2021 avec l’ouverture officielle du « Parc du Mont Loup-Garou », d’une superficie de 788 acres. À 498 m d’altitude, le sommet du Mont Loup-Garou est le plus élevé de la MRC des Pays-d’en-Haut.

    Au début de mars 1938, Raoul Clouthier et son groupe ont skié au mont Loup-Garou. Évidemment, on devait commencer par monter avant de descendre.

    En montant, les skieurs profitaient de beaux points de vue. On disait qu’avec un ciel clair, on pouvait voir Montréal. Il y avait une cabane au sommet.

    Puis c’était le plaisir de la descente.

    Il est normal pour des sportifs de se fixer des objectifs et de vouloir parfois sortir de leur zone de confort. Après avoir longtemps discuté et planifié de se rendre en ski de Sainte-Agathe-des-Monts à Montebello, finalement à la mi-mars 1938, le temps était venu de partir à l’aventure. On avait planifié de parcourir en 4 jours la centaine de milles (160 km) entre ces 2 villes. Grâce à l’information disponible et à des recherches, il m’a été possible de reconstituer le trajet qui a été parcouru. La destination finale était le Seigniory Club à Montebello.

    Sur la première photo, on retrouve de droite à gauche, Raoul Clouthier, son fils René, Ernest Scroggie et Tom Norton. Chacun portait un sac à dos d’une quarantaine de livres (18 kilos). Au besoin, on devait pouvoir coucher à l’extérieur. Le temps était très sombre le premier jour, de sorte que ces 2 photos faites au moment du départ sont les seules qui existent de cette journée.     

    Pour la première nuit, ils ont eu la chance d’être accueillis dans une résidence privée située près du lac des Seize-Îles. Le lendemain matin, le temps était doux, comme on le constate sur la photo suivante, faite lors de la traversée du lac. Ce cheval de 13 ans était toujours très en forme.

    La chaleur du soleil avait rendu la neige collante et le ski plus difficile. Le côté positif de cette chaleur est que le repas du midi fût très agréable.

    En mars, un ciel bleu le jour veut souvent dire que la nuit sera froide. Heureusement pour ces aventuriers, le 2e soir, ils ont réussi à coucher au même endroit que les travailleurs d’une mine. Le 3e jour, il faisait toujours soleil mais froid tôt le matin. En skiant les terrains plats de la région d’Harrington, ils ont vu une école régionale et y ont pris une pause.

    Puis est venu le moment de laisser momentanément la civilisation et de traverser la rivière Rouge. On constate que ce pont était peu utilisé en hiver. Il ne faut pas se surprendre si l’usage d’une carte et d’une boussole était essentiel pour ne pas se perdre.

    Après être sortis des bois, ils ont traversé la pointe sud du grand lac Commandant à l’endroit nommé Cameron Landing. C’était un endroit assez isolé, avec très peu de maisons.

    Vers l’heure du midi, ils ont vu un petit chalet avec une note typique du nord à l’époque :
    ‘ Vous êtes les bienvenus. Veuillez laisser l’endroit comme vous l’avez trouvé.’ C’est exactement ce qu’ils ont fait. Pouvoir prendre un repas à l’intérieur a été très plaisant.

    En après-midi, lors d’une petite pose, il n’y a rien de plus amusant que de manger du chocolat.

    Le Seigniory Club était un club privé dont l’édifice principal était situé à Montebello. Le club possédait un très grand territoire pour pouvoir offrir la pêche et la chasse à ses membres. Je ne sais pas si on avait planifié se retrouver à la pisciculture du club vers la fin de la 3e journée, mais c’est très possible. Comme une personne du groupe se devait d’être membre du club, je ne suis pas surpris que le responsable de l’endroit leur a généreusement permis d’utiliser des lits qui s’y trouvaient. Cette personne avait soigné un jeune chevreuil et celui-ci était devenu passablement apprivoisé.

    La 4e et dernière journée a été idéale car ensoleillé et ni trop froide, ni trop chaude. Même si on était sorti de la forêt du Seigniory Club, il y avait encore une certaine distance à parcourir pour se rendre à destination.

    À l’heure du dernier repas avant la fin de cette longue randonnée, on n’a eu aucune hésitation à boire l’eau d’un ruisseau. On ne réalise plus aujourd’hui combien dans les années 1930, les chevaux étaient essentiels dans la vie de tous les jours.

    La première photo montre Valley Farm, un endroit appartenant au Seigniory Club et où se tenaient des compétitions de ski comme le slalom. Même après seulement 4 jours, on remarquera que leurs visages étaient foncés comme s’ils avaient été dans le Sud.

    Que ces 4 hommes devaient être contents d’avoir réussi leur randonnée en ski de 4 jours. Aujourd’hui ce n’est plus un club privé et c’est connu sous le nom de Fairmont Le Château Montebello.

    C’est ainsi que se termine ce voyage dans le temps. Je dois souligner un autre fait d’armes de Raoul Clouthier, soit d’avoir skié au mont Tremblant. Le mont Tremblant a commencé à être connu dans les années 1930 à cause du ski. L’endroit deviendra officiellement une station de ski en février 1939 avec la mise en service de la première remontée mécanique. Je prévois publier en 2025 un article dont le titre sera : ‘Le ski au mont Tremblant avant les remontées mécaniques’.

    Il m’a été possible d’écrire cet article grâce à la collaboration de Pierre Clouthier, petit-fils de Raoul Clouthier, ainsi que celle de la société Histoire et Archives Laurentides. La section numérique de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) a été la source de certaines informations. La carte de 1948 des Laurentides vient du site Internet de Plein Air Sainte-Adèle.

    Cet article fait partie de la section sur les stations de ski du Québec qui sont aujourd’hui fermées. Comme la grande difficulté d’un tel travail est de trouver des photos et de l’information sur ces stations, si vous détenez des perles concernant une station oubliée ou fermée et que vous souhaitez les partager avec l’auteur, vous êtes invité à communiquer avec lui par courriel afin de lui permettre d’ajouter de l’information à un dossier existant, ou d’inclure une autre station à cette section à l’adresse suivante: stations.fermees.qc@gmail.com

    En images: Val Saint-Côme, 6 avril 2025

    Du ski de printemps à son meilleur aujourd’hui à Val Saint-Côme! La station se remettait d’un fort achalandage hier en raison d’une journée gratuite offerte pour fêter l’arrivée du printemps. Presque l’entièreté du domaine skiable sur neige fabriquée est encore accessible, à part de rares exceptions et la couverture est encore quasi-parfaite avec de très rares obstacles.

    Piste Grande-Allée

    Comme le mercure n’est pas descendu sous le point de congélation, la base ramollie était reine dès les premières descentes. Les conditions étaient de neige de type « gros sel » mais vu le peu de skieurs qui s’étaient déplacés aujourd’hui, tout est resté optimal pour un carving très agressif tout au long de la journée.

    Piste Geneviève Simard
    Piste Point de Mire.

    La station nous offrait même en prime la piste Alexandre Bilodeau du centre de ski acrobatique accessible au grand public pour notre plus grand plaisir!

    Piste Alexandre Bilodeau.
    Piste Alexandre Bilodeau.

    Les sous-bois étaient malheureusement fermés et la base naturelle semble effectivement ne plus permettre ce genre de ski, du moins sur tout ce qui est orienté sud-ouest. La station est dorénavant fermée en semaine et sera probablement ouverte pour deux fins de semaine encore. Bon ski!

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