De tous les sentiments merveilleux que j’éprouve en tant que skieur, l’un de mes préférés est de glisser dans la neige au-dessus d’une étendue d’eau à proximité. Cela s’explique peut-être en partie par le fait que je suis du signe du poisson et que je suis instinctivement attiré par les espaces aquatiques. Et si je peux pratiquer mon sport favori en même temps, c’est encore mieux!
Au cours des années, j’ai visité plusieurs stations de ski qui avaient pour toile de fond de magnifiques lacs. Dans l’ouest américain où je pense avant tout aux stations autour du pittoresque Lac Tahoe (particulièrement Heavenly); en Idaho où j’ai passé trois jours formidables à Schweizer Mountain située à quelques kilomètres du très beau Lac Pend Oreille. Au Québec où j’ai savouré des panoramas grandioses sur lac Memphrémagog d’Orford et d’Owls Head et il va sans dire que je ne me lasse jamais de la reine de toutes les stations de ski au bord de l’eau: Le Massif de Charlevoix.
De l’autre côté de l’Atlantique, il y a deux ans, je me suis régalé dans le canton suisse de Schwyz à une heure au sud de Zürich où il y a plusieurs montagnes skiables autour du magnifique Lac de Lucerne. L’hiver dernier, j’en ai trouvé une en France qui est également impressionnante de beauté: Thollon les Mémises. J’ai trébuché sur cette petite station, côté sud du lac Léman, en planifiant mes deux dernières visites dans les Alpes en provenance de Genève. À une heure seulement de l’aéroport, j’avais l’intention d’y passer mon jour d’arrivée après un vol de nuit en provenance de New York, mais le temps n’a pas coopéré. Heureusement, en mars dernier, en retournant à Genève depuis Valais, une étonnante région à l’extrême ouest de la Suisse, j’étais enfin chanceux – une journée de printemps idéale et un ciel absolument bleu – alors je n’ai pas hésité une seconde pour m’y rendre.
Parfait pour une visite d’une journée
L’aventure a commencé lorsque j’ai quitté l’autoroute 9 à l’extrémité Est du lac Léman pour rouler plein ouest sur une route à deux voies au bord du lac, avant de monter à Thollon les Mémises. Bien que la station ne soit pas énorme selon les normes des Alpes (on y rapporte 50 kilomètres de pistes balisées); elle est suffisamment grande au standard américain pour s’occuper une journée. Après avoir pris le tram pour arriver en moyenne montagne, on constate à quel point son slogan (« Entre ciel et lac ») est parfait pour décrire son panorama époustouflant.
À une altitude relativement basse, Thollon les Mémises était déjà en pleine saison printanière. En milieu de la matinée la neige était toujours très dure alors je me suis contenté de faire un petit tour pour prendre des photos jusqu’à ce que la surface fonde un peu. Toutefois, j’ai été étonné de voir des enfants âgés d’à peine six ans aussi bien quedes adolescents en train de skier ces conditions guère idéales comme Jean-Claude Killy, sans aucune plainte. Il était évident que la clientèle y était presque exclusivement composée de familles locales ; de toute la journée je n’ai vu personne d’autre aussi enthousiasmé que moi.
Vers 12h30, après avoir skié la plupart des pistes (la majorité porte des noms de fleurs très évocateurs), il était temps de retourner au sommet pour descendre la piste la plus intéressante de la station: Les Vielles Cases. Quel plaisir de glisser à travers les bois qui longent des falaises dramatiques avec des vues imprenables sur le lac à chaque virage ainsi que les villes de Lausanne et de Montreux – célèbre pour son festival de jazz de renommée mondiale et pour son rôle dans la chanson classique de Deep Purple, « Smoke On The Water » – en arrière-plan (video, pas la mienne). La piste m’a tellement plu que je l’ai refaite deux fois!
Une heure plus tard, j’ai décidé de retourner au restaurant pour prendre un délicieux lunch, boire quelques bières, et tranquillement me faire bronzer le visage sur la terrasse. J’ai terminé l’après-midi avec une magnifique descente, Les Lanches, une piste classée noire qui mène jusqu’à la base.
Avec autant de grands domaines de ski à proximité, Thollon les Mémises pourrait être considéré comme une nouveauté pour un visiteur de passage comme moi. Cela dit, c’est une façon inoubliable de passer une journée et on ne peut pas battre le prix du billet de journée à 21€ (un peu plus d’une trentaine de dollars canadiens): c’est le tarif normal et non pas un spécial de fin de saison! De plus, j’ai remarqué que les prix de la nourriture et des boissons étaient très abordables.
En conclusion, la prochaine fois que l’aéroport de Genève vous sert comme point d’accès pour un séjour de ski, il faut absolument vous accorder une journée ensoleillée pour cette belle station!