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    Chasseur de neige: Gulmarg, Inde

    Le ski en Inde n’est certainement pas aussi reconnu mondialement que le Taj Mahal. Par contre, depuis l’ouverture de la plus haute télécabine du monde à Gulmarg en 2005, la montée du Cachemire sur la planète ski est indéniable.

    La remontée Poma a été installée principalement pour stimuler l’économie locale avec le tourisme intérieur indien. Par contre, lorsque l’hiver arrive, ce sont des visiteurs de partout sur la planète qui convergent vers ce qui est encore maintenant une destination émergente.

    Malgré la forte présence militaire et même si le ministère Canadien des affaires étrangères ne recommande pas les voyages dans cette partie du monde, le climat est maintenant définitivement plus serein qu’au milieu des années 90. Il y a certes encore des périodes d’agitation, mais je ne me suis senti aucunement menacé lors de mon séjour.

    Plusieurs options s’offrent à vous pour vous rendre jusqu’à Gulmarg. Je vous recommande fortement d’y aller selon vos propres moyens. Tant pour le prix que pour une expérience plus immersive. Vous trouverez facilement un vol entre Montréal et Delhi (où je vous suggère de passer au moins 2-3 jours pour tourister). Une fois rendu à Delhi, de nombreux moyens de transports sont disponibles pour vous rendre à Gulmarg à partir de Delhi. Je vous suggère de prendre un vol intérieur jusqu’à la capitale du Cachemire, Srinagar. Les compagnies les plus reconnues sont Air India, Jet Airways et Kingfisher (Kingfisher est aussi une des marques de bières les plus distribuées en Inde!). Un des meilleurs sites que j’avais trouvé pour magasiner les vols intérieurs était le site de l’aéroport de Delhi.

    À votre sortie de l’avion, il y aura plusieurs chauffeurs de taxi qui vous offriront de vous amener jusqu’à Gulmarg. Le tarif est fixe pour le parcours d’une trentaine de minute entre l’aéroport et Gulmarg. Étant donné que la route est plutôt enneigée entre le village de Tangmarg et le plateau où Gulmarg se trouve, insistez pour avoir un 4×4. Le parcours entre Srinagar et Gulmarg est une expérience en soit: attendez-vous à rencontrer plusieurs camions qui semblent venir d’un autre siècle, des petites charrettes de foin tirées par des chevaux rachitiques et à assister à des manoeuvres de dépassement plutôt risquées!

    Une fois arrivé à destination, il y a plusieurs possibilités d’hébergement. Prévoyez environ 30$/personne par nuit pour un hôtel de classe moyenne pour Gulmarg. Étant donné le haut taux d’innocupation en période hivernale, n’hésitez pas à négocier! Lorsque j’avais fait des recherches, les tarifs que j’avais trouvés le Web étaient pratiquement le double de ce qui est demandé sur place. Tout dépendant de votre aptitude à gérer l’incertitude, à vous de voir quelle méthode vous va le mieux. Lors de mon séjour, j’avais séjourné au Pine Palace Hotel. C’était l’hôtel avec la meilleure connexion internet, le meilleur bar, des chambres très correctes et un bon restaurant. C’est d’ailleurs à cet hôtel que les responsables du contrôle d’avalanche résidaient lorsque j’y suis allé. C’est toujours pratique d’avoir les derniers scoops sur les possibilités d’ouverture de la remontée en déjeunant! 

    Il n’y a pas vraiment de problème à bien manger. Tous les restaurants offrent des menus intéressants qui se ressemblent drôlement d’un restaurant à l’autre! Lors de mon séjour, je n’ai eu aucun problème avec la nourriture qui m’était servie. Je n’ai entendu aucune histoire de touristes ayant été malades à cause de ce qu’ils avaient mangé. Étant donné la proximité avec le Pakistan et la confession majoritairement musulmane de cette partie de l’Inde, les mets sont sensiblement différents de ceux que vous pourriez retrouver plus au sud. Je vous recommande d’ailleurs de goûter au kawha. Cette spécialité locale se veut une espèce de thé chaud à la cardamome très savoureux!

    Comme l’argent liquide est maître, assurez-vous d’en avoir quelques coupures à votre arrivée! Dans le cas contraire, il y a un guichet automatique qui fonctionne en tout temps (sauf lors des relativement fréquentes pannes de courant!)

    Pour tous ceux qui sont accrocs au web, vous serez rassurés d’apprendre que certains hôtels offrent des connexions assez fiables, mais plutôt lentes! Comme les connexions se font via satellites, elles deviennent non fonctionnelles lors d’une tempête.

    Point de vue ski, le terrain où s’effectue le contrôle d’avalanche est relativement petit. Par contre, le terrain offert en ski hors-piste est gigantesque! Puisqu’il s’étend sur près d’un kilomètre de part et d’autre du sommet de la télécabine, plusieurs choix s’offrent aux skieurs.

    Comme la majorité du domaine skiable de Gulmarg se trouve à l’extérieur du terrain contrôlé, il est pratiquement indispensable d’avoir de l’équipement de hors-piste (fixations, peaux de phoque, etc.) pour pouvoir vraiment profiter des meilleures conditions! Il arrive fréquemment que la ferme à cause des vents violents. Dans ces occasions, il existe plusieurs options sur les montagnes avoisinantes qui requièrent toutes de l’équipement pour que vous puissiez vous déplacer en montagne.

    Dans le même ordre d’idée, je vous recommande d’avoir un minimum de formation en sécurité d’avalanche. Bien que la patrouille de Gulmarg émette un bulletin d’avalanche pour les pentes avoisinant le centre, il sera de votre responsabilité d’évaluer les différents aspects et les risques associés à vos sorties. Assurez-vous d’apporter avec vous votre pelle, sonde et ARVA ainsi que savoir comment utiliser de façon efficace chacune de ces pièces d’équipements!

    Il est possible d’engager un guide local pour vous encadrer sur la montagne, mais ne vous attendez pas à avoir des guides certifiés comme il est requis au Canada, aux États-Unis et en Europe. La formation et les connaissances de locaux s’améliorent d’année en année, mais je crois qu’il est préférable, dans cette partie du monde, d’avoir un minimum de connaissance et de vous faire vous-même une idée par rapport aux recommandations des guides.

    Toutes les personnes que je connais qui sont allées à Gulmarg on vraiment adoré leur expérience! Le choc culturel, la bouffe, la chaleur humaine, la qualité du ski et les paysages à couper le souffle sont tous des raisons pour avoir le goût d’y retourner! C’est définitivement une destination qui vous marquera à vie! Du moins, à mon avis, plus qu’un voyage dans l’ouest canadien ou américain!

    Si, à la lecture de cet article, vous avez l’impression de ne pas avoir les connaissances ou l’expérience nécessaire pour profiter pleinement à faire ce voyage, je vous encourage fortement à acquérir l’expertise requise pour pouvoir faire des virages hors-piste en toute sécurité. L’effort requis pour acquérir les connaissances de base vous sera grandement remis lorsque vous ferez votre première descente de 1km de dénivelé dans plus de 30cm de neige sans croiser aucune autre trace!!

    Skis québécois: Xalibu, c’est parti!

    Grand soir de lancement en ce jeudi 13 décembre 2012. La brasserie la Korrigane était pleine à craquer de témoins venus célébrer ce grand jour. Les deux jeunes entrepreneurs, Maxime Bolduc et Alexandre Vézina voyaient leur rêve enfin se réaliser: la présentation au grand public du résultat d’un travail de longue haleine.

    Maxime et Alexandre ont mis cinq longues années d’essais et de mise au point pour voir naître leurs créations. La soirée a commencé tout en douceur. Toutefois, les deux hommes étaient fébriles. Les skis étaient bien alignés sur un support, montrant seulement la base des skis. De nombreux curieux ne pouvaient s’empêcher de les retourner pour en voir le cosmétique, incapable d’attendre la présentation officielle.

    J’ai rencontré sur place plusieurs visages connus. Je n’étais pas surpris d’y voir Johanne La Roche, une adepte du Télémark et passionnée du ski, présente avec des amis. Les skis enfin retournés, Maxime et Alexandre sont venus faire la présentation de leurs derniers bébés. La salle un peu bruyante ne nous a malheureusement pas permis de bien entendre ces derniers nous raconter leur aventure et la présentation des skis. En entrevue plus tard Maxime m’a confirmé avoir eu selon ses mots « de bons prospects » intéressés au nouveau produit québécois de haute gamme.

    Les modèles Ascension 102 ont trois versions, une version souple en rouge ou bleu, une version à flexibilité moyenne au fini bois naturel et une version rigide de couleur noire. La version rigide est renforcée de carbone. Ils ont une spatule rehaussée « Early rise tip » afin de mieux flotter en poudreuse sans toutefois avoir un « rocker ».

    Alexandre me vantait la facilité des skis a rebondir en neige profonde. Les skis sont très beaux et la finition est impeccable. Les trois modèles sont livrés en trois grandeurs, 165, 175 et 185 cm. En expemple, le 175 cm a un profil de 134-102-121. Toutes les grandeurs ont 102 au patin, de là leur nom, mais spatules et talons sont différents selon la grandeur.

    Les concepteurs visent le marché du « backcountry », du hors piste et du télémark avec leurs skis mais m’ont quand même vanté la qualité du ski en station. Les skis sont livrés sans fixation, laissant le choix aux aventuriers du modèle qu’ils préfèrent.

    Je ne saurais vous parler des performances pour plusieurs raisons. La première, je ne suis pas un grimpeur sur peaux de phoque de nature et je n’ai pas encore eu la chance d’aller skier dans les Chic-Chocs, où d’ailleurs l’auberge des Chic-Chocs (SEPAQ) va offrir aux clients de skier sur le produit. L’auberge a fait l’acquisition d’une flotte toute neuve du produit Xalibu, au grand plaisir de nos deux aventuriers/hommes d’affaires.

    Les skis sont fabriqués à Rimouski chez Utopie Snowboards Mfg et c’est Alexandre qui supervise la fabrication. La compagnie prévoit vendre plus d’une cinquantaine de paires de skis sur leur boutique en ligne au www.xalibuskis.com Pour l’instant il s’agit du seul endroit où se procurer le produit québécois. Le délai de livraison est de cinq jours et les skis sont livrés par Poste Canada. Les prix varient selon le modèle entre 800$ et 950$ plus livraison.

    Xalibu Skis Conception prévoit avoir quelques démos d’ici peu et va nous communiquer l’endroit où il sera possible de les essayer. Je connais quelques uns de nos mordus sur le forum qui aimeraient bien les chausser sous leurs bottes. A ceux qui croient reconnaître nos aventuriers, Alexandre a donné dans le kayak de mer à Bergeronne l’été et Maxime travaille toujours chez Mountain Equipment Coop au centre ville de Québec. Nous souhaitons la meilleure des chances à nos deux entrepreneurs passionnés et espérons pouvoir vous en parler plus longuement après en avoir fait l’essai.

    Ah, je respire!

    Il y a quelques jours, je m’apprêtais à publier un texte sur les différents moyens que j’avais d’oublier le manque de générosité hivernale de Dame Nature. Courir les bancs de neige de zamboni derrière les arénas, gratter le givre de mon congélateur pour une bataille de boules de neige, repeindre mon gazon en blanc… mais heureusement, aujourd’hui, nul besoin de mettre ces plans farfelus à exécution!

    YÉ! IL NEIGE! Je respire enfin :)

    Partout sur les réseaux sociaux, on voit une différence marquée (le mot est faible) entre ceux qui aiment l’hiver, et les autres… Ceux qui me connaissent bien me glissent ironiquement “Ouais, on sait maintenant ce que tu as demandé en cadeau…” Variante sur le même thème, avec le ton entendu: “Tu dois être contente, là, hein, HEIN?” OUIN PIS? :D

    Il y a quelques temps, mes voisins-qui-n’aiment-pas-l’hiver m’ont inspiré un code d’éthique hivernal, propre aux skieurs. Voici les bases:

    – Lorsqu’il pleut, interdiction de poser des décorations de Noël (sapin inclus), que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur.
    – Accrochez vos fat skis ou votre planche sur vos cordes à linge. Si vous n’avez pas de corde à linge, un rebord de balcon fera l’affaire (verrouillez votre matériel, au cas où…)
    – Pour tous les skieurs/planchistes qui ont leur anniversaire entre le 1er novembre et le 15 mars, obligation de cadeau et/ou de souhait en thème avec l’hiver.
    – Idem pour Noël/autre célébration religieuse hivernale.
    – Interdiction d’acheter un maillot de bain, des sandales ou un forfait croisière/tout inclus un jour de tempête.
    – Faites tuner vos skis/planches la même semaine que vous faites poser vos pneus d’hiver.
    – Ne jamais, au grand JAMAIS râler contre la neige sur la route. Ralentissez, soyez prudents, suivez de moins près, mais NE RÂLEZ JAMAIS. Vous skierez sur cette neige en montagne…
    – Ne pas sous-estimer la météo! C’est pas parce qu’il pleut chez vous qu’il ne neige pas à la montagne…
    – Ne pas râler qu’il fait froid! Habillez-vous! Plus il fait froid, moins la neige fond… sinon vous allez râler que la saison n’a pas été assez longue.
    – Adoptez un Saint-Bernard! Ce chien, le meilleur ami de l’homme skieur, vous apportera chance et… obligation de le trimballer partout :P
    – Il n’y a JAMAIS TROP DE NEIGE. Non.

    Je ne dépoussièrerai pas mon texte complet sur les commentaires de météorologues-qui-n’aiment-pas-l’hiver. Mais cette caricature vaut encore la peine d’être affichée:

    C’est d’ailleurs ce que je m’en vais faire, en riant doucement dans mon col pendant que mon voisin non-skieur râle. On devrait pouvoir les mettre sur MUTE :)

    Allez jouer dehors!!

    Mont SUTTON: une remontée dans le temps!

    En matière d’offre de domaine skiable, le mont Sutton a toujours misé sur la présence de pistes sinueuses et de ses sous-bois. Dans l’objectif d’y conserver une excellente qualité de glisse, il est de rigueur qu’une fréquence modérée de skieurs puisse les dévaler. Pour y arriver, il était primordial de conserver les télésièges doubles qui avaient été prévus à l’origine. Ils sont tous de marque Mueller et comportent des pylônes à treillis métalliques ainsi que des chaises avec un support au milieu. Bien que ces télésièges aient une allure plutôt rétro, ce qui confère une partie de son charme à la station, elles ne sont pas âgées de plus de dix ans, même pour les plus anciennes.

    Comment est-ce possible? D’emblée, il faut préciser que ces télésièges sont inspectés selon des normes très strictes. L’équipe procède à des tests non destructifs tels qu’un test magnétique avec poudre pénétrante, des ultrasons ou des rayons X. Les pièces utilisées pour le remplacement sont toujours d’origine: de cette façon, les chaises Mueller sont maintenant à leur 3e génération de pinces neuves. De plus, 67% des chaises ont été remplacées par des plus récentes et entièrement rénovées. Elles comportent des sièges qui se soulèvent pour éviter que la neige s’y accumule lorsqu’elles ne sont pas en opération; les lattes de plastique ont toutes été remplacées, de même que les câbles, suivant le pronostic du test de rayon X. Par contre, avant de remplacer, la station s’assure que le tout ne pourrait pas être réparé, dans un contexte de développement durable. Sans plus attendre, voici une présentation de ces télésièges au look très charmant.

    Remontées Vintage

    Le télésiège double I ouest

    Le premier d’une suite de remontées de marque Mueller toujours en parfait état de marche. Ce télésiège double a été installé en 1985 afin de desservir le secteur le plus à l’ouest de la station, composé des pistes numérotées 1 à 4. Ce télésiège demeure un incontournable afin de rejoindre une bonne partie des condominiums accessibles directement sur les pentes. Sa silhouette qui se dessine au loin en revenant des pistes du versant arrière, les 61, 62 et 63, nous annonce un bon repos pour nos jambes en feu. Il est relativement court, soit d’une longueur de 960 mètres, il permet de grimper une dénivellation de 200 mètres. Combiné au fait qu’il est plutôt rapide pour un télésiège non-débrayable, on n’y reste jamais assis très longtemps. C’est le même principe pour sa file d’attente qui est toujours très courte ou presque inexistante. Ce secteur est toujours tranquille et reposant. Concernant la barre de sécurité: ne cherchez pas à la descendre, vous allez la chercher longtemps! Vous devez plutôt la faire pivoter de façon latérale de la gauche ou de la droite selon où vous êtes assis dans la chaise. Les sièges sont très confortables, avec un bras accoté sur l’appui bras du milieu et du côté extérieur vous pourrez monter en vous prélassant. 

    Le télésiège double I

    En se déplaçant vers l’est, on retrouve le télésiège double I. Ce dernier a été installé en 1965, au cours des premières années d’existence de la station. À ce moment, il était le télésiège le plus long de la station avec ses 1200 mètres, par contre, en ne grimpant que 230 mètres de dénivellation, on devine par la pente moyenne du terrain qu’il dessert un secteur intermédiaire. Tel était l’objectif visé lors de son installation car on accède aux pistes 5 à 8 par ce télésiège. Il est plutôt populaire et constitue une bonne alternative pour rejoindre aussi les pistes 14 à 18, lorsque l’attente se fait plus importante au télésiège II. Il s’agit d’une des remontées d’origine qui comporte des chaises qui ont été renouvelées.

    Le télésiège double II ouest

    Ne pensez pas le prendre pour atteindre une vitesse vertigineuse, il ne s’agit pas de son objectif. En fait il très court, il a une longueur de 460 mètres et permet de grimper une dénivellation de 80 mètres. Vous l’aurez deviné, il dessert le secteur pour débutants. En l’empruntant, vous allez accéder aux pistes 9 à 15, qui sont toutes des pistes de couleur verte.  Le télésiège a été installé au cours de la saison 1986-1987 afin de remplacer l’arbalète qui était située dans ce coin de la station. Portez attention aux détails, il s’agit du seul télésiège de station à porter des tapis de siège de couleur bleue. 

    Le télésiège double III

    Il constitue le moyen le plus direct pour aller rejoindre la base des pistes du secteur expert, via le chalet principal de la station. Installé en 1962, il a toujours fait le lien entre les télésièges II et IV. Sa présence est primordiale pour désengorger le télésiège II lors des journées de forte affluence. D’une longueur de 820 mètres et d’une dénivellation de 120 mètres, en plus de servir d’agent de liaison entre deux secteurs, il permet d’accéder à un réseau de pistes faciles et tranquilles, celles comportant les numéros 22 à 25, ainsi qu’au bas du parc à neige. Il s’agit d’un second télésiège d’origine pour lequel des chaises renouvelées ont été installées. 

    Sur la photo: Cédrik Diggory

    Le télésiège double IV ouest

    Il est le remplaçant du téléski simple débrayable qui était présent dans ce secteur jusqu’en 1986. Sa remontée est plutôt vertigineuse, suivant le tracé de la piste 30. Vous l’aurez deviné, il dessert un secteur pour experts. En effet, via ce dernier on peut dévaler (et le mot est bien choisi) les pistes 26 à 33. Il est plutôt court, il a une longueur de 790 mètres et une dénivellation de 290 mètres: c’est probablement le télésiège le plus abrupt de tout le domaine skiable. En effet, on ne perd pas de temps avec ce dernier souvent exempt de toute attente. Il est utilisé en renfort au télésiège IV lors de journées de forte affluence. Finalement, il s’agit du troisième télésiège sur lequel on retrouve des chaises qui ont été renouvelées. 

    Le télésiège double V

    D’une longueur de 1160 mètres et d’une dénivellation 350 mètres, il s’agit du télésiège double qui est située le plus à l’est du domaine skiable. Tout comme sur le télésiège I ouest on y retrouve des barres de sécurité à fermeture latérale. Il est vu comme le télésiège le plus efficace pour desservir le secteur expert grâce à sa rapidité, son confort et sa position stratégique dans le domaine skiable. Avec ce télésiège, on peut accéder aux pistes 38 à 50 et de même qu’aux pistes 34 à 37 grâce à aux traverses. On raconte qu’il serait aussi le télésiège des amoureux qui désirent monter en tête à tête entouré d’un décor enchanteur. Ceux-ci doivent par contre prendre garde aux samedis où plusieurs témoins pourront les observer. Il ne faut pas oublier que ce télésiège part directement du stationnement ainsi que du chalet de l’altitude 520 mètres. En finale, pour ce dernier, il était jadis situé au Mont Écho, une station de ski voisine qui a fermé ses portes en 1978. Dès que les propriétaires de Sutton ont appris que ce télésiège était en vente, ils ont procédé à sa transaction et l’on fait déplacer par hélicoptère. 

    Remontées fantômes

    L’arbalète de la piste Cendrillon

    Cette ancienne arbalète à enrouleur de marque Mueller fut la première remontée prête à être en fonction au Mont Sutton. Dès 1961, elle desservait le secteur débutant que l’on connaît aujourd’hui et en 1986, elle a été remplacée par le télésiège double II ouest. Sa longueur approximative était de 450 mètres avec une dénivellation de 80 mètres.

    Le télésiège double II

    Il fut le premier télésiège double de marque Mueller installé au Mont Sutton. Il longeait le tracé de l’actuel télésiège quadruple débrayable et permettait d’accéder aux pistes 14 à 21. Son installation fut toute une épopée pour les membres de l’équipe du mont Sutton, ceux-ci devant apprendre les principes d’aménagement d’un télésiège neuf. Il a été livré directement  de Suisse en pièces détachées. Des experts sont venus livrer plans et conseils. Quant à son installation, diverses machineries spécialisées ont été requises afin de mener à terme ce projet qui paraissait  gigantesque. Sa longueur approximative était d’un peu moins 1200 mètres et permettait de gravir environ 280 mètres. 

    Son remplaçant est le télésiège quadruple débrayable II

    Ce premier télésiège double a fait place à l’actuel télésiège quadruple débrayable de marque Doppelmayr. D’une longueur de 1230 mètres et permettant de gravir une dénivellation de 295 mètres, il est devenu le télésiège principal de la station. Il permet de couvrir une vaste zone de pistes. En effet, on peut grâce à lui rejoindre les pistes 1 à 21. Fait à noter, ce fut le premier télésiège quadruple débrayable à être installé au Québec, en 1984. 

    Le téléski simple débrayable de la piste Kangourou

    Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la piste Kangourou, la 33, avait une allure si rectiligne en comparaison à ses voisines? La cause est bien simple, elle a déjà été le tracé d’une ancienne remontée terrestre. En effet, un téléski simple débrayable suivait le tracé exact de cette piste. Sa base était située non loin de celle de l’ancien télésiège double IV, au bas de la piste dynamique. Par la suite, elle suivait son tracé en parallèle jusqu’à un croche où aujourd’hui la piste Kangourou rejoint la dynamique: à cet endroit, le téléski bifurquait vers la droite pour se terminer à la jonction des pistes 29, 30, 32 et 34.

    Comme vous pourrez le constater, son sommet était situé un peu en aval de l’actuel télésiège double IV ouest. Il avait une longueur approximative de 640 mètres et permettait de gravir 240 mètres de dénivellation. Il faut noter que la piste 29 porte le nom de Sous-bois Poma nommée en lien avec l’existence de cette remontée. Cette petite remontée fut installée en 1970 pour venir porter renfort au télésiège IV et desservir plus rapidement les pistes 26 à 34. Notez que la photo ci-haut n’est pas celle de la remontée en question (prise au Mont Bellevue), par contre, elle montre bien de quel modèle il s’agissait, ces téléskis étaient réputés pour être très rapides. La piste 33 de sa base jusqu’à la jonction avec la piste 30 est le tracé exact de cet ancien téléski. Il était rigueur de ne pas lâcher sa perche car la montée était plutôt abrupte.

    Le télésiège double IV

    Le télésiège double IV a été installé en premier lieu pour desservir le secteur expert, plus spécifiquement les pistes 26 à 39. Il a été en service de 1962 à 1987, jusqu’à son remplacement par le télésiège quadruple fixe IV. Il était de marque Mueller, il avait une longueur approximative de 1160 mètres et permettait de grimper une dénivellation de 350 mètres. Ce qui le distinguait des autres télésièges doubles de la station était le fait que sa ligne de montée était du côté droit, à l’inverse de toutes les autres lignes. 

    Son remplaçant est le télésiège quadruple fixe IV

    Un télésiège quadruple fixe de marque Doppelmayr est venu remplacer le télésiège double dans  la ligne du télésiège IV. Ce télésiège est en service depuis 1987, il s’agit du tout dernier installé au mont Sutton.

    Sans oublier le télésiège quadruple fixe VII

    Situé à l’extrême est du domaine skiable du Mont SUTTON se trouve un télésiège quadruple de marque Doppelmayr, intallé en 1985. Ce dernier n’a remplacé aucune autre remontée car sa fonction est de mieux desservir les pistes les plus escarpées de la station. Plus spécifiquement, il s’agit de celles comprises entre les numéros 49 et 55. Il est relativement court avec une longueur de 825 mètres, tout en permettant de gravir 260 mètres.

    En synthèse, vous serez en mesure de constater que les remontées mécaniques présentes au mont Sutton sont toutes désignées afin de servir le mieux possible le réseau de pistes qui leur est assigné. Elles sont disposées dans l’objectif de répartir les skieurs et planchistes sur l’intégralité du domaine skiable, cette situation nous permettant de dévaler les pistes en toute quiétude et, ce, même lors d’une très forte affluence. De plus, la morphologie de ces télésièges correspond très bien au type d’environnement de ski que le mont Sutton désire offrir. Il ne faut pas perdre de vue que le Mont SUTTON s’est donné le mandat d’opérer un centre de ski dans le plus grand respect de la montagne… Dans cette optique, la station en profite également pour recycler les anciennes pièces de télésiège qui ne pourraient pas être remises en service: une deuxième vie pour un siège!

    Fierté régionale: CPA de la Haute-Gaspésie

    Juché sur un contrefort des Appalaches,  les pentes de ce centre de plein air offrent un panorama privilégié sur le Golfe du Saint-Laurent, ainsi que de la vallée de la rivière Sainte-Anne. Le domaine de ski comporte une quinzaine de pistes étroites et de sous-bois. Hormis la piste la Brute, l’ensemble du terrain de jeu offre une pente qui est modérée. Le tout est desservi inlassablement par un téléski double Samson.  Mais ce qui lui est tout à fait particulier est le fait que les pentes sont éclairées par des lampadaires  de rues, ce qui permet de skier dans une ambiance plus intime.

    Cette station est gérée par un conseil d’administration entièrement bénévole. Néanmoins, il est possible de noter la présence d’employés salariés, qui voient à l’entretient des pentes, ainsi qu’à l’entretien des infrastructures. Le tout est chapeauté par la municipalité de Sainte-Anne des Monts, qui voit au financement du centre de ski.

    Les gens de la station sont très fiers d’affirmer que leur montagne est très populaire auprès des jeunes la station, demeure très prisée et que son affluence en nombre de skieurs se maintient au fil des ans. Leur virage Facebook ainsi que leur présence sur le web leur permettent d’entrer directement en contact avec leur clientèle et de les tenir au courant continuellement au fil des heures qui passent. De plus, le parc à neige ainsi que la présence de très jolis sous-bois peuvent leur permettre d’y dépenser une bonne quantité d’énergie. Les jeunes familles ne sont pas en reste avec l’offre de belles pistes douces, ainsi que de la glissade sur tubes, le tout situé à moins de cinq minutes de voiture du centre-ville de Sainte-Anne des Monts.

    Le plus grand défi du CPA Haute-Gaspésie consiste à recruter des membres au sein du conseil d’administration. Afin d’occuper ce poste, il faut être prêt à porter les lourdes responsabilités des administrateurs des stations de ski, sans le salaire, ce qui peut paraître rebutant pour plusieurs. Le financement n’est pas une chose aisée non plus: dans le milieu du ski, il faut être prêt à négocier avec des budgets serrés de même qu’avec des dépenses qui sont parfois importantes. Parmi celles-ci, il faut conter l’entretien des infrastructures qui ne rajeunissent pas.

    Dans les prochaines années, la station pourra assurer sa pérennité future dans la mesure où elle pourra voir au recrutement du conseil d’administration bénévole, ainsi que de sa patrouille de ski, également bénévoles: les finances du CPA ne permettent pas d’offrir un salaire à l’ensemble des gens qui y travaillent.  Il faudra leur souhaiter que des mordus du ski alpin qui désirent partager leur passion au sein de la région continuent à y œuvrer afin de maintenir bien en vie ce petit bijou gaspésien. 

    Visage du ski: Sylvain Desbiens

    Ce texte fait partie de la série «Les visages du ski», destinée à faire connaître certains artisans qui agissent dans l’industrie alpine du Québec, tant dans l’ombre que sous les projecteurs. Le présent portrait s’intéresse à Sylvain Desbiens, gérant depuis 5 ans du magasin Performance Bégin à Saint-Augustin-de-Desmaures.

    La découverte du ski alpin et le coup de foudre qui s’en est suivi n’avaient rien de planifié pour Sylvain. Hockeyeur dans sa tendre enfance, il a touché à des planches pour la première fois à l’âge de 15 ans… pour ne plus jamais en décrocher par la suite. Poussé par une étrange curiosité, notre passionné originaire de la Mauricie a un beau jour emprunté les skis de fond de sa soeur, gravi le Mont Carmel (près de Shawinigan), et descendu la pente en ligne droite. La conclusion ne s’est pas fait attendre: «Maman, je veux des skis alpins!» L’homme avait découvert une sensation de glisse qu’il ne voulait plus jamais oublier.

    En quelques mois, Sylvain a gravi les échelons et les mètres de dénivelé, pour rapidement devenir moniteur de ski. Élargissant les frontières de sa nouvelle passion, il travaille pendant quelques temps chez Henri Deshaies Sports à Trois-Rivières, tout en continuant à pratiquer le ski alpin le plus souvent possible. Dès qu’il a eu son permis de conduire, Sylvain accumulait des kilomètres de route avec un groupe d’amis pour satisfaire sa soif de glisse alpine: habitué de Killington au Vermont, le «junkie du ski» y passait les débuts et fins de saison les plus mémorables. Il se remémore: «Les douaniers se posaient des questions… tsé, une gang de jeunes, un motorisé, pas de neige autour… on s’en va skier… pas louche du tout!» Il éclate de rire, les étincelles dans le regard.

    Cette période aura duré une dizaine d’années, jusqu’à ce que Sylvain décide de prendre un virage vers un tout autre champ d’action. Mais… chassez le naturel, il reviendra au galop: après avoir goûté au développement des affaires ainsi qu’au monde de l’hôtellerie et de la restauration, le skieur passionné a ressenti le besoin de se rapprocher à nouveau du milieu du ski. Les années passant, Sylvain sait maintenant ce qu’il aime: c’est un touche-à-tout qui sait gérer, décider, calculer… mais par-dessus tout, voir la passion naître chez les gens qu’il côtoie.

    Étant gérant d’un magasin d’articles de sport, Sylvain est quotidiennement en contact avec une clientèle variée. Son défi, chaque jour, est de trouver le produit qui répondra avec le plus de précision aux besoins des clients. Comme il le dit si bien: «Ma paye, c’est quand je croise un client sur les pistes de ski, et qu’il me dit “Good job! C’est en plein ça qu’il me fallait!” là, je suis content. Je sais que j’ai atteint mon but. Dans le fond… je vends de la passion.»

    Et pour vendre de la passion, il faut d’abord être passionné. Quiconque a déjà discuté de ski avec Sylvain aura remarqué la lumière dans ses pupilles: même si notre skieur étire sa saison de vélo de route jusqu’aux premiers flocons, il n’en fait pas moins au printemps, profitant du chevauchement des saisons pour s’adonner à ses passions le plus souvent possible. À sa manière, Sylvain contribue à ramener des skieurs sur les pentes du Québec. Son affection pour le ski alpin est contagieuse et le sourire qu’il arbore lorsqu’on a la chance de le croiser en montagne en dit long sur le plaisir qu’il éprouve d’avoir les spatules aux pieds. Que ce soit pour un conseil judicieux sur des fixations ou pour pousser la machine en carving, Sylvain est toujours prêt. Suivez-le, et vous aurez vous aussi la piqûre…

    Whistler-Blackcomb, la montagne intelligente

    Figurant dans tous les top-10 du monde pour la qualité de son terrain et de ses infrastructures, la bien-connue station de ski de Whistler-Blackcomb n’a pas besoin de présentation pour la grande majorité des skieurs. Mythique de nom, la destination ne l’est pas moins de réputation. C’est donc avec un mélange d’appréhension et de nervosité que nous avons décidé de s’y rendre pour un court séjour: 3 jours de ski, en plein mois de mars. Comme chaque fois que je m’apprête à découvrir quelque chose dont j’ai presque trop entendu parler, j’avais un peu peur d’être déçue… dès mon embarquement dans la première remontée, mes craintes se sont évanouies.

    Bien particulier est le défi de décrire Whistler-Blackcomb sans tomber dans la redite et les clichés. Un peu de géographie s’impose tout de même: la station de ski se situe à plus ou moins 2 heures de route au nord de Vancouver (selon la météo et l’état des routes). Depuis les JO de 2010, la durée de déplacement entre ces deux endroits a été grandement écourtée, remercions la coûteuse et laborieuse réfection de l’autoroute 99.

    La station de ski se divise en deux parties, que vous aurez deviné être Whistler, et Blackcomb. Les deux montagnes se font face et sont reliées par la base, de même que par le monstrueux PEAK 2 PEAK, une réalisation de Doppelmayr, que l’on sait passé maître dans l’art de la conception des remontées mécaniques démesurées. Blackcomb comporte un glacier skiable jusqu’à la mi-juillet et est un peu plus élevée (2 284m) que sa voisine Whistler (2 182m); celle-ci offre cependant le plus vaste terrain skiable des deux montagnes. Le dénivelé possible est de 1 530m à Whistler, et de 1 609m du côté de Blackcomb. Au total, c’est un domaine de plus de 8 000 âcres, comptant plus de 200 pistes et regroupant 37 remontées mécaniques qui vous attend lorsque vous posez vos spatules sur la neige qui se veut d’une abondance quasi-honteuse d’un point de vue québécois. Une dernière statistique: la moyenne annuelle de chute de neige frôle le 12 mètres – c’est près de 40 pieds.

    C’est avec tous ces chiffres en tête que je me suis rendue sur place. Bien entendu j’allais laisser la montagne parler: quand on visite un endroit pour la première fois, on a beau avoir tout lu et tout entendu… il n’y a rien comme de le vivre en vrai. Ainsi, au premier matin, après avoir ajusté nos skis, nous avons pris la Whistler Village Gondola en direction du Roundhouse Lodge, qui n’a de rond que le nom. Ne pouvant plus attendre de skier, nous nous sommes élancés… vers une noire (Chunky’s Choice), quoi de mieux pour se réchauffer! En fait, la quasi-totalité de nos choix de pistes ont été vers le bleu et le noir, sans toutefois oser tâter du double-noir, ou alors du bout des spatules… au Québec, ça vaudrait un 3e losange, ce niveau de difficulté!

    Du côté de Whistler, les secteurs offrant de bons défis sans provoquer trop de sueurs froides sont desservis par les télésièges Harmony et Symphony, d’où on a d’ailleurs un superbe point de vue sur les pics du volcan Black Tusk, un des sommets du parc provincial de Garibaldi. Ce parc englobe tout ce qui entoure les deux montagnes de Whistler-Blackcomb; si vous skiez dans le parc, c’est que vous avez franchi la limite du domaine skiable et que vous êtes désormais en hors-piste. Du côté de Blackcomb, le secteur de la Chrystal Chair offre des sous-bois d’une grande qualité. Portez une attention particulière aux arbres: une partie du secteur a été jadis ravagé par un feu de forêt et l’effet de skier entre des arbres dégarnis procure une sensation assez spéciale.

    La montagne “intelligente”

    D’abord, la carte des pistes (attention, pdf très lourd). Il m’est déjà arrivé de tomber sur des plans complètement indéchiffrables, sur lesquels j’arrivais à peine à voir le sens de descente d’une piste. Sur cette carte, bien que très remplie, aucune confusion possible. La projection est claire et les dessins faciles à interpréter. Ça peut sembler bien bête, mais quand on cherche par où commencer, on pense immédiatement à regarder la carte des pistes et si celle-ci nous rappelle les cartes de la Terre du Milieu de Tolkien, ce n’est peut-être pas bon signe…

    Ensuite, un des premiers détails qui a attiré mon attention, dès ma première ascension: chaque pylône de remontée mécanique indique, flèches à l’appui, le nom et le degré de difficulté des pistes visibles lors de la remontée. Bien pratique quand on voit un chouette secteur boisé et qu’on se dit «Oh, ça semble intéressant, ce coin, mais comment le trouver à partir d’en haut??». Facile.

    Dans les petites attentions qui m’ont plu: de l’eau, de qualité, disponible en fontaine, avec des vrais verres réutilisables, à côté des condiments (gratuits) du restaurant. Oubliez la fontaine au débit anémique qu’on cherche dans un recoin près des toilettes et dont on aspire le liquide douteux du bout des lèvres! Quand on sait que la majorité des skieurs oublient de s’hydrater, et que généralement, toute consommation voit sa valeur monétaire augmenter proportionnellement à l’altitude où elle est vendue, c’est un très bon «plus»! Aussi, qui n’a jamais subi la désagréable expérience d’enfiler ses gants refroidis, humides (voire détrempés) et de retourner en piste pour passer un reste de journée mi-figue, mi-raisin, les doigts coincés dans une enveloppe durcie que même les hot-shots n’arrivent pas à rendre supportable? Au chalet Rendez-Vous, le carrefour central de Blackcomb, vous trouverez un arbre à sécher les moufles et autres protecteurs de vos menottes. Bonus: vous pourrez même vous taper une course à Mario Kart en attendant que le séchage soit complété! Le coût? Gratuit. Et votre journée sera encore meilleure.

    Je passerai rapidement sur le respect qu’on demande à tous, et pour tous: ne pas fumer dans les files d’attente et dans les remontées, remplir les chaises pour réduire au minimum le temps d’attente, ainsi que les rappels d’usage sur la sécurité et le contrôle, bref, soyons civilisés, c’est la moindre des choses. Mais outre ce comportement de base, il y a un petit quelque chose de plus chez tous les membres du personnel de la station et des services environnants: le coeur au coeur du service à la clientèle. Du jeune néo-zélandais qui assiste à notre embarquement en nous souhaitant une bonne journée de son plus bel accent kiwi, en passant par la dame «locale» qui poinçonne notre repas au resto, jusqu’au ski-bum qui ajuste nos bottes en boutique, sans oublier la chef d’équipe québécoise de l’hôtel où nous séjournons, tous espèrent que nous vivrons la meilleure expérience qui soit. Et ils le pensent sincèrement, se soucient de nous, vraiment. Whistler-Blackcomb n’est pas «juste» une grosse machine… elle est pleine d’humains qui font sa personnalité.

    Voilà pourquoi j’ai aimé Whistler-Blackcomb. Pas juste parce que j’ai rapporté un classique autocollant «Go to Heaven, Ski Like Hell». Pas juste parce que je l’ai fait pour vrai! Pas juste parce qu’on a été gâtés par la neige, avec 3 jours de poudreuse. Pas juste parce que c’est incroyablement beau comme environnement. Pas juste parce que ça fait du bien de sortir de chez soi de temps en temps… Parce que c’est une station intelligente, qui maximise notre expérience et qui nous donne ce qui correspond à nos besoins, quels qu’ils soient. Pour tout ça, j’ai aimé mon séjour, et j’ai bien l’intention d’y retourner. 

    Quelques conseils logistiques:

    Déplacements: si votre horaire de vol (aller-retour) vous le permet, utilisez les navettes de la Pacific Coach Lines, reliant l’aéroport de Vancouver à Whistler. Pour une soixantaine de dollars, vous n’aurez pas à vous soucier du stress de la route, ni des frais de stationnement dans le village de Whistler (rarement inclus dans les tarifs d’hébergement, trop souvent hors de prix). Lorsque nous y sommes allés, notre horaire était incompatible avec celui des navettes. Nous avons donc loué une voiture, puis payé essence et stationnement… au total, même si les navettes sont relativement dispendieuses, ça reste l’option la plus économique! À moins bien sûr d’avoir un ami sur place prêt à faire le taxi…

    Hébergement: il n’y a pas beaucoup de possibilités autre que celle de séjourner à même le village de Whistler mais ce n’est pas un handicap. L’endroit où vous reposerez votre corps après les grosses journées de ski sera choisi en fonction de votre goût pour le confort ou l’ambiance. Il y a de tout à Whistler et vous ne serez pas dans un village «à touristes», les locaux y vivent et sortent dans les mêmes bars que vous fréquenterez. Sortez de l’artère principale du village et vous découvrirez des restos au menu autant varié qu’abordable. Profitez des sushis! Vous êtes sur la côte ouest, à quelques coups d’aile du Pacifique… ce sera frais et savoureux.

    L’équipement: Il y a tellement de boutiques et de centres de location d’équipement à Whistler que c’est presque ridicule de s’encombrer avec des skis en avion. Voyagez sans vos skis, ne prenez que vos bottes. Le coût énergétique et financier du transport de vos skis en bagage supplémentaire vous sera épargné par la location de skis sur place. Le coût de location sera presque assurément inférieur au désagrément du transport. Pour notre part, nous avons bénéficié du super service de Graham à Summit Sports, situé dans le même bâtiment que le Hilton.

    Chasseur de neige: Mt Baker (Washington)

    La surabondance de neige pour Mt Baker Ski Area est un des secrets les mieux gardés! Pourtant, cette station se trouve à la même distance de Vancouver que Whistler. Située juste au sud de la frontière canado-américaine, dans l’état de Washington, cette station est souvent injustement boudée par les voyageurs. Car oui, Mt Baker Ski Area est la station de ski qui enregistre les plus importantes précipitations neigeuses au monde. Je répète : c’est la station de ski qui enregistre les plus importantes précipitations neigeuses au monde!

    Soyons clairs: ce que je veux dire, c’est que Mt Baker Ski Area reçoit plus de neige que toutes les stations du Utah, plus que toutes les stations d’Europe, plus que toutes les stations de la Colombie-Britannique… et même plus que toutes les stations du Japon!

    En plus des précipitations qui battent des records année après année, ce haut lieu de l’or blanc a aussi reçu les plus importantes chutes de neige jamais enregistrées durant la saison 98-99, avec 1 140pouces de précipitation. Pour ceux à qui les pouces ne disent pas grand chose: 1 140 pouces de neige équivaut à 95 pieds ou plutôt 28.8 mètres ou encore 0.03 kilomètre de neige… ouf!

    La station de ski est coincée entre les imposants Mont Baker (3 277m) et Shuksan (2 991m). Avec 480m de dénivelé, la station a une taille plutôt modeste. Son domaine skiable est desservi par plus de 10 remontées, celles-ci couvrant près de 1000 âcres de terrain chacune. Il y a donc assez de terrain pour que tous les skieurs y trouvent leur compte! Directement à la sortie de certaines remontées mécaniques, possibilité de skier directement à l’intérieur du centre de ski vers du terrain hors-piste, puis de terminer la descente aux remontées ou même de partir à l’aventure et de s’attaquer à une montagne entourée de glaciers et de crevasses.

    La proximité de ce terrain d’aventure a également permis à des compagnies comme Outdoor Research, K2 et MSR de développer des produits de plein-air haute gamme pour les aventuriers les plus sérieux. Les conditions de haute montagne que peut offrir ce massif est tout à fait idéal pour tester du matériel dans les conditions les plus sévères.

    Les conditions météorologiques quotidiennes au Mont Baker créent des conditions parfaites pour d’importantes chutes de neige. Le massif de la chaîne des Cascades étant le premier que les systèmes dépressionnaires provenant du Pacifique rencontrent, les précipitations y sont nombreuses… et importantes! Mais tout n’est par contre pas toujours rose. Comme tous les climats maritimes, les chutes de neige démesurées sont souvent accompagnées de fort taux d’humidité, ceux-ci rendant la neige plus lourde et, pour certains skieurs, plus difficile à skier. 

    Pour les amateurs de poudreuse qui aiment skier directement sous la chaise, prenez garde : vous ne serez pas seuls. Il semble que tous les junkies de poudreuse de l’état de Washington suivent de façon religieuse la météo et chaque fois qu’une tempête majeure frappe, le stationnement de la station s’emplit rapidement et des hordes de skieurs frénétiques débarquent en vitesse pour une (autre) journée de poudreuse. 

    La qualité et la variété du terrain offert à l’intérieur des limites de la station sont probablement parmi les meilleurs que j’ai pu voir. Certaines stations offrent certainement plus de terrain en terme absolu, mais la concentration de variété de terrain qu’offre le Mont Baker est vraiment impressionnante.

    Lors d’une bonne journée, vous aurez le loisir d’observer, bien assis dans la remontée, plusieurs skieurs sauter puis atterrir en bas de falaises de plus de 20-30 pieds (7-10 mètres) avec une facilité déconcertante. Vous croiserez ces mêmes skieurs descendant au travers des bosses à pleine vitesse, toujours aussi à l’aise dans ces prouesses que peut l’être votre grand-père dans sa chaise berçante!

    Pour vous familiariser avec les conditions d’avalanche, la station offre les plus récentes conditions des pistes, affichées directement aux remontées. Pour les néophytes, la station a même créé un bassin d’entraînement pour développer les réflexes et habilités requises pour effectuer une recherche à l’aide d’un ARVA (appareil de recherche de victime d’avalanche).

    Intrigués? Pourtant, rien de tout ce que je viens d’écrire n’est bien nouveau! Je suis sûr que plusieurs d’entre vous se rappellent d’une photo d’un skieur volant littéralement au dessus de la route. Cherchez dans vos piles de revues que vous n’osez pas jeter, accumulées au cours des dernières années, et je suis persuadé que vous trouverez en plus de cette photo classique plusieurs autres photos ayant été prises dans cette station. Vous savez de quoi je parle non?!

    Par contre, si l’idée de vous envoler à plus de 60 pieds (20m) dans les airs pour emprunter les remontées mécaniques de la station ne vous tente pas plus que d’accueillir la belle-mère pour une semaine en visite, sachez qu’il est possible d’effectuer une descente mémorable du long de la route qui monte en lacet jusqu’à la station de Mt Baker Ski Area. Une fois revenu en bas, levez le pouce, remontez et recommencez!

    Au fond, le Mont Baker n’était probablement pas vraiment un secret pour votre subconscient… je suis persuadé que vous connaissiez déjà cette station sans l’avoir apprivoisée complètement!

    Ouverture 2012-2013 au Mont St-Sauveur

    Avec l’arrivée des températures plus fraîches et de la visite plus régulière du mercure en-dessous du point de congélation, la production de neige et l’ouverture des stations de ski du Québec n’est plus qu’une question de temps et de météo! Le 7 novembre 2012, le Mont Saint-Sauveur était la première station à ouvrir ses portes au grand public, avec une pente (la 70 ouest) et demie (le bas de la Nordique). Nous y étions! Voici le résumé, en images…

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