La question peut paraitre ridicule mais mérite qu’on s’y attarde! Le redoux qui sévit au moment d’écrire ces lignes a poussé plusieurs stations à prendre la décision de prendre une pause de leurs opérations alpines pour la journée de lundi, 30 décembre, ainsi que mardi, 31 décembre. Les mots qui reviennent le plus souvent dans les publications afin de justifier une fermeture sont « préserver les conditions ». Mais comment une fermeture permet-elle de préserver les conditions? Voici quelques explications, en lien avec différents secteurs d’opérations en montagne.
Le sommet du versant du Village de Bromont, avec vue sur le Mont SUTTON. Photo M. Longpré, archives décembre 2023.
L’effet de la pluie sur la neige
Cette portion relève du gros bon sens physique et météorologique: la pluie et le temps doux qui l’accompagne ont pour premier effet de faire fondre la neige accumulée au sol. Le degré de fonte sera plus ou moins important selon la durée totale de l’événement, mais aussi selon le niveau de compactage de la neige. La meilleure illustration: les bancs de neige soufflée ou pelletée qui fondent lentement au printemps, alors que les endroits où la neige n’a pas été touchée se dégarnissent plus rapidement. Ainsi, en début de saison, dans les pistes de ski et secteurs montagneux où la neige n’a pas été très compactée, la fonte sera plus marquée.
Le passage des skieurs a lui aussi son effet sur la surface neigeuse. Olivier Lévesque et Benoit Hubbard, responsables du damage et de l’enneigement à Ski Saint-Bruno, expliquent: « La pluie fait fondre la neige superficielle, ce qui rend la neige plus molle et plus instable. Lorsqu’un skieur passe sur une piste mouillée, il va écraser et déplacer la neige fondue, modifiant ainsi la structure de la surface. La neige devient collante et les skis créent des traces profondes, rendant la glisse plus difficile. […] Donc, le passage répété des skieurs dégrade la qualité de la neige en la rendant plus molle, plus humide, et parfois en formant de la glace ou une surface inégale. Cela nécessite des interventions régulières pour maintenir des conditions de ski sûres et agréables. »
Le travail des pistes
La neige mouillée par la pluie nécessite le même type de soins que la neige humide soufflée par les canons lors de la fabrication: elle a besoin d’un temps de repos afin de laisser l’eau s’écouler par gravité. Nicolas Léger-Loiselle, directeur des opérations du Mont SUTTON, indique que le damage de la neige par temps pluvieux demande beaucoup de délicatesse de la part des opérateurs: « Une neige chaude et humide se travaille plus difficilement pour offrir un fini souhaité, dans notre cas le corduroy. S’il fait chaud et que la neige a été travaillée peu avant l’ouverture, la qualité se maintiendra moins longtemps ».
Le travail mécanique au Mont Blanc. Photo P. Teasdalearchives novembre 2023
De plus, les pluies peuvent provoquer la formation de ruisseaux ou l’accumulation d’eau à certains endroits en montagne, ce qui rendra le passage des skieurs et de la machinerie plus risqué, autant pour les humains que pour la nature. Ainsi, une fermeture préventive des stations évite d’avoir à travailler mécaniquement la neige, ce qui laisse suffisamment de temps à l’eau pour se drainer. Lors du gel suivant, la base se compactera, résultat: une base plus solide et un meilleur ski. David Grenier, directeur des opérations et du développement au Mont Gleason, rajoute: « Dans un monde idéal, la meilleure période pour remettre les conditions de ski en bon état est quand la température tourne autour de -2°C. À ce moment, nos dameuses sillonnent les pistes sans les damer, et une fois que la température atteint -4 ou -5°C, on repasse pour faire le damage. Le fait de passer une première fois sans damer crée de la neige moins compacte à brasser pour redonner la petite neige granuleuse. Si la température reste au-dessus du point de congélation, c’est plus difficile de déplacer la neige aux endroits plus minces. »
La machinerie
Les remontées mécaniques sont construites pour résister à tous les types d’intempéries que les opérations en station peuvent impliquer: des grands froids aux grandes chaleurs en passant par la pluie ou le vent, les composantes mécaniques des remontées ne risquent pas d’être affectées par les conditions météorologiques. Cependant, avec le perfectionnement technologique, certaines composantes électroniques peuvent générer un mauvais fonctionnement ou une panne. Peu importe le nombre de capteurs répartis le long d’une remontée mécanique, il suffit d’un seul qui envoie un signal fautif et la remontée est mise à l’arrêt, le temps de vérifier en détail ce qui a causé le signal. Il va sans dire que les remontées sont inspectées (et déglacées au besoin) à chaque démarrage le matin, et que la sécurité des skieurs qui empruntent ces remontées est la première préoccupation des opérateurs.
Le verglas fait partie des conditions météo qui affectent les opérations des remontées mécaniques et demandent une attention supplémentaire lors du démarrage. Photo D. Martel archives janvier 2024
Les dameuses quant à elles sont tout aussi résistantes que les remontées mécaniques. Par contre, la multitude de contrôles et composantes hydrauliques et électroniques n’est pas à l’abri de pépins, tout comme votre voiture qui n’apprécie pas un séjour prolongé dans un environnement trop humide. Les journées de pause sont donc une bonne occasion pour effectuer des inspections et entretiens préventifs.
N’oublions toutefois pas les humains qui opèrent les machines: travailler à l’entretien des pistes ou à une remontée mécanique en pleine pluie n’est certes pas une partie de plaisir. Peu de gens seraient enclins à travailler dans ces conditions… et pensez aux patrouilleurs (souvent bénévoles!) qui sillonnent les pistes, bambous et pictogrammes aux bras, afin de baliser les pistes pour assurer la sécurité des skieurs: même si on est loin des tricots lainés, les propriétés isolantes et imperméables des vêtements de ski ont leurs limites encore aujourd’hui!
Un patrouilleur fort occupé au Sommet Saint-Sauveur.Photo P. Teasdalearchives novembre 2023
La somme des décisions
Les stations qui prennent la décision de fermer leurs opérations en cas de pluie ne le font évidemment pas à la légère. Au-delà des facteurs naturels et humains, beaucoup de chiffres se bousculent: perte de revenus générés par l’absence de vente de billets journaliers, dépenses supplémentaires pour prévenir ou minimiser les dommages, annulation d’événements ou de cours qui chamboulent un calendrier d’activités pour les jours et semaines suivants… tout cela est un casse-tête dont tout le monde se passerait bien!
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J’ai entendu parler de belles conditions de glisse toute la journée. Bref, toujours un peu les mêmes commentaires que plusieurs stations aimeraient avoir… Belle neige, pas de surface durcie, pas de plaque de glace, etc.
Nous sommes arrivés un peu tard, soit vers 9 h 30. Je viens skier au MGF depuis plusieurs années, et même si la billetterie et la remontée ouvrent à 9 h, il n’y a jamais eu d’attente comme ce matin. Nous avons eu droit à un café. J’ai embarqué pour ma première remontée vers 11 h.
Étant donné qu’il manquait un employé à la billetterie, il y avait juste un guichet d’ouvert ; ce n’était pas assez considérant le fort achalandage aujourd’hui.
Il faut considérer que la nouvelle remontée attire probablement davantage les adeptes de glisse.
Le Lynx Express nous amène en haut en moins de 5 minutes. Une superbe remontée silencieuse avec amortisseurs et vraiment confortable à six. La mise en marche de l’ancienne remontée aurait été apprécié en avant-midi dans la mesure du possible.
Peu importe le temps d’attente, l’important, c’est l’expérience globale du MGF ! Elle s’est concrétisée encore aujourd’hui ! 100 % du domaine est ouvert et accessible.
Encore une fois, la restauration de la station est venue nous satisfaire amplement avec une tourtière comme menu principal !
Les Coolbox offrent toutes les commodités en offrant le confort d’une chambre d’hôtel. Une expérience unique pour les voyageurs.
Quand on parle du MGF, on ne doit pas oublier de mentionner l’accueil et le dévouement du personnel de cette station.
Nonobstant l’irritant de la billetterie, nous avons vécu une journée digne de mention dans une station incontournable de la belle région de Charlevoix !
L’année 2024 tire à sa fin… Allons-nous avoir droit au même cocktail du temps des Fêtes que les années précédentes? À mon grand désarroi, le redoux nous démontre que le Québec risque de passer un mauvais quart d’heure.
La température est digne du printemps aujourd’hui à Stoneham. La production de neige est stoppée et les buttes déjà produites ne sont pas encore étendues. Est-ce mieux pour la protection de celle-ci? Seul l’avenir nous le dira!
En ce temps doux, il est fort dommage que la nouvelle terrasse ne soit pas encore prête, car elle serait certainement pleine à craquer.
Les travaux se prolongent de l’extérieur jusqu’aux toilettes des femmes. Est-ce aussi le cas chez les hommes?
Les conditions sont durcies avec beaucoup de plaques de glace. En tant que personne exilée de ma région de ski habituelle, je ne suis pas habituée à ces conditions, je dois redoubler de prudence.
Un petit samedi matin plus tranquille que la normale ici à Stoneham. C’est plaisant de ne pas attendre pour montrer au sommet.
Il y a encore quelques heures pour venir apprendre à skier dans la pente école qui était quand même très prisée ce matin.
Qui, comme moi, profite de cette journée printanière pour skier? Bon ski!
L’Hôtel Le Chantecler était situé à Sainte-Adèle, devant le lac Rond. Sa longue histoire commence le 18 décembre 1938, avec son inauguration. Dès le début, il était possible d’y faire des activités à longueur d’année, comme le ski alpin et de fond, les sports nautiques, la chasse et la pêche. Le bois était très présent dans l’hôtel, soit le cèdre, le pin, le frêne, l’érable et le merisier. L’hôtel comportait 25 chambres et 2 dortoirs. Alors qu’aujourd’hui on parle encore dans les journaux à propos des Résidences pour aînés sans système de gicleurs, l’hôtel avait un tel système. Peu après l’ouverture, les pistes de ski seront desservies par 2 fils-neige. L’école de ski pouvait profiter d’une pente école située directement à côté et en bas de l’hôtel. Cette pente était illuminée pour pouvoir continuer d’enseigner malgré le fait que la noirceur arrive tôt en hiver. L’hôtel appartenait à un groupe d’investisseurs dirigé par Edouard A. Goodeve.
Une caractéristique de l’histoire de l’Hôtel Le Chantecler est le changement, autant au niveau des propriétaires, que de l’hôtel et du ski alpin. En novembre 1940, la propriété a été achetée par un autre groupe d’investisseurs ayant à sa tête A. B. Thompson. Pour l’hiver 1941-1942, le domaine avait augmenté de 400 acres et de nouvelles pistes de ski étaient disponibles. Tout en conservant son style, l’hôtel avait été agrandi. On avait aussi construit des maisonnettes et des bâtisses secondaires, de sorte qu’on pouvait maintenant accueillir 85 clients, soit à l’hôtel, soit dans des chalets.
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Sur cette photo de 1942, en haut à droite, on peut voir sur le toit de la petite maison un réflecteur pour la pente école. La publicité de 1942 et 1943 illustre bien le fait que l’après-ski était essentiel pour le succès d’un hôtel. Il était primordial d’offrir d’excellents repas, mais aussi des divertissements comme la danse et des salons avec foyer pour socialiser. Les divers propriétaires chercheront toujours à augmenter l’offre d’activités pour les clients. Durant la guerre, pouvoir dire qu’il y a un service de train quotidien était un important point de vente.
Ces photos datent du milieu des années 1940. Le complexe hôtelier était devenu assez important pour qu’en 1948, les propriétaires demandent au Ministère des Affaires municipales la permission de se séparer du Village de Sainte-Adèle et de créer une entité nouvelle, le ‘Village of Chantecler’. Ceci aurait eu un impact catastrophique pour Sainte-Adèle, et ce n’est pas une surprise si le Conseil du Village de Sainte-Adèle, et son maire, Claude-Henri Grignon, le célèbre écrivain, se sont fortement opposés à cette demande. On a certainement voulu imiter ce qui avait été fait en 1940 avec la création de la Municipalité de Mont-Tremblant. Ce qui est particulier est qu’en 2000, cette entité a absorbé 3 de ses voisines et est devenue la Ville de Mont-Tremblant.
Frank Scofield a été directeur de l’école de ski du Chantecler plusieurs des années entre le début des années 1940 et le milieu des années 1960. Il était aussi un excellent photographe et cinéaste. Durant les années 1950 et 1960, il a été le photographe et l’éditeur de nombreuses cartes postales qui ont contribué à faire connaître les Laurentides, en hiver comme en été. Toutes ses cartes postales sont en couleur et sans date. Plusieurs de celles-ci se retrouvent dans l’article, identifiées par les lettres FSF dans le bas des photos.
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Je me suis demandé pourquoi le nom de l’hôtel était Le Chantecler et pourquoi un coq était l’emblème de l’endroit. Selon la famille Thompson, le coq vient de l’histoire du renard et du coq des Contes de Canterbury (écrits vers 1388-1400). En me basant sur des épinglettes de ski de ma collection, je pense que le nom Le Chantecler vient de la poule Chantecler. Créée en 1919 par croisement par le frère Wilfrid, moine trappiste de l’Abbaye d’Oka, la poule Chantecler résistait bien à notre climat, et était une bonne pondeuse avec une bonne chair. Elle a été très populaire au Québec jusqu’au milieu des années 1950. Une caractéristique importante de cette poule est qu’elle est blanche. La première épinglette est des années 1960 ou avant, la 2e date de l’hiver 1972-1973 et la dernière est de vers 1980.
Sur la Carte-Guide des Laurentides de 1954, on montre pour l’Hôtel Le Chantecler une arbalète et un fil-neige. Certainement par manque d’espace, un 2e fil-neige n’est pas illustré, mais il est indiqué dans la liste des remontées au bas de la carte. On parle d’un dénivelé de 300 pieds (90 m), 200 pieds (61 m) et 150 pieds (45 m). De mémoire, je considère qu’un dénivelé maximum de 300 pieds est réaliste. Les lignes rouges sont des pistes de ski de fond, dont une passait près de l’hôtel. La photo de l’arbalète est également des années 1950.
Ces 3 photos sont de différents moments dans les années 1950. On peut voir une bonne partie du domaine de ski alpin dans la région de l’hôtel. Sur la photo en été, les fenêtres du bas les plus à droite, ce sont celles de la piscine intérieure. On remarquera sur les 2 dernières photos qu’on a agrandi une 2e fois la partie gauche de l’hôtel.
En 1953, la capacité de l’hôtel avait augmenté à 150 clients, et le développement résidentiel comportait une centaine de chalets. Pour offrir une autre activité aux clients, un curling était en construction. Une piscine intérieure sera construite en 1955-1956. Suite à des problèmes avec le système de refroidissement, on devra complètement rénover le plancher du curling en 1959-1960. La belle photo du curling date de 1959. On peut le savoir par la plaque d’immatriculation de l’automobile. D’une année à une autre, on ne changeait pas seulement la couleur de la plaque, mais aussi la disposition de l’information sur la plaque.
A
La photo à la une venant de la même source que la photo du curling, je pense qu’elle date aussi de 1959, et a été faite du stationnement sur le Lac Rond. Elle montre l’Hôtel Le Chantecler au sommet de sa gloire, avec la piste devant l’hôtel pleine de skieurs et des spectateurs regardant l’action.
Roger Couillard était un artiste québécois spécialisé dans les affiches de voyage. Dans les années 1950, il a créé ces 2 affiches.
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D’origine française, Jacques Le Flaguais était un dessinateur publicitaire. Après la guerre, il s’établit à Montréal, mais retourne en France en 1956. Le timbre est de 1950. Cette carte postale était donnée aux clients pour qu’ils l’envoient à leurs amis. À l’endo de la carte, on retrouvait des activités que l’on pouvait faire en automne à l’Hôtel Le Chantecler, et le prix de ces activités. On mentionne la chasse, la pêche, le golf et l’équitation. J’ai effacé le nom du destinataire, mais on remarquera que la carte postale est arrivée à bon port malgré la simplicité de l’adresse. Difficile de résister à l’appel des Laurentides en automne quand on regarde la 2e carte postale.
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Ces photos des années 1960 montrent le domaine skiable près du lac Rond. On voit en arrière de l’hôtel le toit rouge du curling. La dernière photo est de la patrouille canadienne de ski en 1969.
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À la fin des années 1960, il devenait de plus en plus clair que l’offre de ski alpin ne faisait plus le poids devant l’offre grandissante dans les Laurentides. Pour l’hiver 1970-1971, on a développé les montagnes 2 et 3 afin de pouvoir se rendre de l’hôtel à la nouvelle montagne 4 d’un dénivelé de 201 mètres. On a installé 2 arbalètes à la montagne 2, 1 arbalète à la montagne 3 et 2 chaises doubles à la montagne 4. En ski de fond, on parle de 4 kilomètres entre l’hôtel et le nouveau chalet de la montagne 4. Ce qui m’impressionne au plus au point est que le personnel du Chantecler a réalisé au complet la conception et la construction de ce projet. Je vous recommande de lire l’extrait de cet article de journal. Les statistiques sont impressionnantes, encore plus quand on sait que le projet a été réalisé en respectant le budget d’un million de dollars. Je n’ose imaginer quel serait le prix aujourd’hui.
J’ai skié cette station au début des années 1970 avec un bon ami, Yvon Bonnier. Heureusement que celui-ci aimait garder en souvenir un plan des pistes des stations de ski qu’il visitait. Clairement le nom des pistes a été inspiré par la série télévisée ‘Les Belles Histoires des pays d’en haut’ créée par Claude-Henri Grignon d’après son roman ‘Un homme et son péché’. Aucun de ces noms de piste n’existe aujourd’hui. La photo montre les 2 chaises doubles de la montagne 4.
L’Hôtel Le Chantecler a toujours accordé une grande importance à la publicité. Cette publicité illustre parfaitement l’état d’esprit des jeunes skieurs au début des années 1970. Le ski ‘hot dog’ a été l’ancêtre du ski acrobatique d’aujourd’hui. Je me souviens très bien qu’un skieur pouvait faire une chute spectaculaire dans les bosses, se redresser, terminer sa descente et être déclaré gagnant de la course. J’ai malheureusement peu d’informations sur la mascotte de la station, l’ours. Je sais seulement qu’elle a existé des années 1950 aux années 1970. Cette illustration était la page couverture d’un dépliant publicitaire de 1973.
On voit sur ces photos la réception de l’hôtel et son petit salon avec un foyer. C’était très chaleureux comme endroit.
Les années 1980 ont été difficiles pour l’hôtel, au point qu’il sera fermé pendant 8 mois en 1984 pour cause de faillite. Au début de 1985, Jacques Giasson acheta l’hôtel et investira 13 millions $, dans l’hôtel et dans le ski. On rénovera entièrement l’hôtel et on entreprendra la construction dans l’ancien curling d’une salle de bal pour 600 personnes. Malheureusement en octobre 1985, un violent incendie détruisit le curling, les salles de récréation et de conférences. On reconstruira la salle de bal. L’hôtel se retrouvera avec 161 chambres au lieu des 224 qui avaient été prévues.
Pour l’hiver 1985-1986, on a remplacé les 3 arbalètes par une chaise triple allant de la montagne 2 à la montagne 4. On la surnommait ‘La Corde à Linge’. Cette chaise était éclairée. De plus, on a installé deux chaises quadruples, soit une à la montagne 4, et une au lac Rond en remplacement de l’arbalète. En tout, on installera 6 nouvelles remontées mécaniques. Le fonctionnement de ‘La Corde à Linge’ était assez particulier, mais permettait de skier les pistes de la montagnes 2. Comme on le voit sur le plan des pistes, on ne faisait que passer dans le bas de la montagne 3, le sommet n’étant plus accessible. Le départ était à la mi- montagne 2, avec embarquement et débarquement possibles. Au sommet de la montagne 2, le débarquement était possible dans les 2 directions. Au bas de la montagne 3, l’embarquement était possible dans les 2 directions. Au sommet de la montagne 4, seulement le débarquement était possible.
On a nommé la montagne 1 ‘La Girouette’, la montagne 2 ‘Le Picoq’, la montagne 3 ‘La Faïtière’, et la montagne 4 ‘La Crête’. Cette intéressante photo aérienne d’avril 1988 montre le lac Rond, les pistes devant celui-ci, et celles pour se rendre à La Crête au loin. Le plan des pistes est de l’hiver 1990-1991. Si j’ai trouvé une photo avec les 3 chaises de La Crête, je n’ai rien trouvé pour les montagnes 2 et 3.
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Avoir une excellente école de ski est un pôle d’attraction pour les skieurs. Cette photo de groupe date de l’hiver 1986-1987. L’écusson et l’épinglette d’instructeur seraient de la même époque. Qui dit école de ski dit club de compétition. La photo a été faite à la montagne 4 avant 2001.
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Autrichien de naissance, Helmut Langeder est arrivé au Québec en 1954. Il s’est spécialisé dans l’art commercial. Celui-ci s’est inspiré du nom de la montage 4, ‘La Crête’ pour ces 2 dessins. Le premier était dans le plan des pistes de l’hiver 1990-1991, et le deuxième est une affiche. Cette carte postale est de la même époque. On peut y voir l’hôtel et des condominiums près du lac Rond.
En février 1995, le groupe Giasson a fait faillite et l’Hôtel Le Chantecler a été géré par un syndic. Il ne faut donc pas se surprendre si sur ce plan des pistes de l’hiver 1995-1996, on constate que la majorité des pistes des montagnes 2 et 3 avaient disparu. De plus, tout indique que l’hiver 1996-1997 a été le dernier hiver d’opération de la chaise ‘La Corde à Linge’. Pour l’hiver 1997-1998, un autobus faisait la navette entre l’hôtel et la montagne 4. En 1998, le syndic KPMG a vendu l’Hôtel Le Chantecler et son domaine ainsi que Ski Chantecler (la montagne 4) au groupe Hôtels Gouverneur.
Pour l’hiver 2000-2001, à Ski Chantecler, on a remplacé les 2 chaises doubles par une chaise quadruple. On peut voir cela sur ce plan des pistes de 2003-2004. Même si on montre la chaise triple entre la montagne 2 et la 4, celle-ci n’était plus fonctionnelle. Pour ce qui est du poma indiqué à Ski Chantecler, il sera éventuellement remplacé par un tapis magique. L’hiver 2005-2006 sera le dernier pour les pistes de ski près de l’hôtel. Sur ces deux photos du début des années 2010, on voit les vestiges du débarcadère au sommet de la montagne 4 et ceux du bas de la montagne 3.
Ces photos sont aussi de cette époque. On voit le chalet, et les 2 chaises quadruples. Ce n’est certainement pas un hasard si le bistro-bar du chalet se nomme Le Coq Blanc. La 2e photo montre quelques pistes de la station. En 2024, le groupe Hôtels Gouverneur a vendu les activités d’opérations de Ski Chantecler, et n’est donc plus impliqué dans le ski alpin. On peut trouver des informations sur la station Ski Chantecler dans le Guide des stations de ski du Québec. https://guide.zone.ski/ski-chantecler/
On voit sur ces photos du milieu des années 2010, la salle à manger, la terrasse du Nämos Bistro Bar, et la piscine intérieure de l’hôtel. L’hôtel fermera en 2018, et les parties les plus anciennes seront démolies en 2021. En 2024, on a aussi démoli de vieux garages et une résidence pour les employés.
L’intention était de construire une résidence de luxe pour personnes âgées et de développer les montagnes 2 et 3, mais la COVID a mis sur pause ces projets. L’avenir dira ce qu’il deviendra des terrains qui étaient occupés par Hôtel Le Chantecler. Ce plan de Google montre en bas à droite les anciennes pistes de ski de l’hôtel, et en haut à gauche les pistes de Ski Chantecler.
Quand un article couvre une période de 85 ans, il est normal que la liste des collaborateurs à remercier soit longue. Je dois en premier lieu parler de Louiselle Saint-Laurent qui est l’auteure d’une étude très détaillée, ‘Quand les rêves se réalisent…’ sur le développement du nord du lac Rond à Sainte-Adèle, et allant du début des années 1900 jusqu’en 1963. Cette étude a été publiée en 3 volets, dans La Mémoire (Nos 160, 161 et 162) de la Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut (SHGPH) à l’hiver 2021, printemps et été 2022. Sa collaboration m’a été d’une grande aide pour comprendre les débuts de l’histoire de l’Hôtel Le Chantecler.
Le Dr Michel Allard, historien, m’a fourni des renseignements et des photos de cartes postales. C’est Louise Chartier qui m’a envoyé la très belle photo qui est à la une, ainsi que la photo du curling. Les documents et photos avec les lettres DL viennent de Dominique Lambert et ceux avec les lettres FM sont de François Massicotte. Certaines photos proviennent de la page Facebook : – Le Passé Vivant du Chantecler. Ces photos sont indiquées FB et 1 pour Dale Deirdre Robinson, 2 pour Victor Roxburgh, 3 pour Lisa Marsh et 4 pour Donna Robinson. Les photos indiquées JLA proviennent de J. Luc Allard, alors que celles avec les lettres MG m’ont été envoyées par Michel Gagnon. Robert Miron m’a fait connaître des sources d’informations très intéressantes. Les articles de journal ont été trouvés dans la section numérique de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Les photos venant de BAnQ sont identifiées par leur logo.
Cet article fait partie de la section sur les stations de ski du Québec qui sont aujourd’hui fermées. Comme la grande difficulté d’un tel travail est de trouver des photos et de l’information sur ces stations, si vous détenez des perles concernant une station oubliée ou fermée et que vous souhaitez les partager avec l’auteur, vous êtes invité à communiquer avec lui par courriel afin de lui permettre d’ajouter de l’information à un dossier existant, ou d’inclure une autre station à cette section à l’adresse suivante: stations.fermees.qc@gmail.com
Voyant le redoux de pointer pour le Nouvel An, les raisons de se presser sur les pentes de ski étaient fort évidentes aujourd’hui et les Cantons de l’Est, choyés par une excellente fenêtre d’enneigement lors des derniers jours, alias météo enfin froide, offraient un bon terrain skiable à exploiter.
Piste coupe du monde.
Les conditions en piste étaient de neige fabriquée granuleuse fine sur base durcie mais qui mordait très bien avec des skis raides et bien aiguisés. Pour résumer notre journée, c’était l’heure de pleinement « ouvrir la machine » et de profiter de ces excellentes conditions de carving qui risquent malheureusement de se gâcher à partir de samedi soir.
Piste Knowlton.
La météo était nuageuse avec éclaircies mais un brouillard pouvait parfois nuire à la visibilité au sommet. La température autour de -7 était idéale pour des conditions hivernales.
Piste coupe du monde.
Le seul point négatif de la journée: le télésiège du versant du Lac s’est retrouvé en panne toute la journée donc une marche était requise en ascension pour revenir au versant du Village à partir du versant des Épinettes qui était ouvert. Nous nous sommes limités au versant du Village pour cette raison. Notez que le versant des Cantons est aussi ouvert mais n’offre pour l’instant que du terrain de niveau débutant. L’attente au versant du Village pouvait être modérée par moment et même élevée vers 13h parce que le télésiège quadruple est lui aussi tombé en panne mais est revenu en service rapidement.
Un des avantages de skier à Bromont demeure de loin que le billet jour soit valide pour une durée de 8 heures suivant votre premier passage aux bornes RFID. Pour nous, aujourd’hui, cette sortie de ski s’est donc prolongée jusqu’en début de soirée. La montagne dame couramment ses pistes, de sorte que les conditions se sont très bien préservées au courant de la journée, malgré l’achalandage élevé du versant du Village.
Piste Bromont en début de soirée.Éric dans la piste Sorel.
Espérons que le redoux des prochains jours ne gâche pas trop les conditions parce que ce qui est prévu est plutôt catastrophique alors que les conditions actuelles sont franchement très bonnes, du moins sur le terrain damé. La journée de samedi devrait cependant offrir une fenêtre de plusieurs heures avant la pluie, jusqu’à tard en après-midi, pour ceux qui peuvent en profiter.