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    Belle Neige, 25 Février, une journée mémorable!

    Une journée mémorable pour la station de ski Belle Neige dans les Laurentides. Aujourd’hui, malgré un froid polaire, avait lieu l’inauguration de la nouvelle remontée mécanique quadruple La Fenster. J’ai fait partie des chanceux qui ont pu l’essayer à quelques reprises et dévaler les pentes avec des superbes conditions. Café et chocolat chaud au menu, nous avons été très bien reçus par le personnel de Belle Neige. Quelle belle façon de célébrer ses 60 ans!

    Inauguration de la remontée Fenster
    Beaucoup de gens présents pour la cérémonie
    Du personnel chaleureux

    L’installation de cette remontée mécanique est un projet qui aura mis trois ans à se concrétiser. Il a été mis en marche durant la pandémie et a finalement pu être complété cette année, en 2023. Après plusieurs mois d’attente pour les fidèles skieurs et planchistes de Belle Neige, la compagnie Doppelmayr a respecté sa promesse à Belle Neige, soit de rendre la marchandise pour Février 2023. Ce n’est pas sans embuches que ce projet de 4 millions de dollars a pu être réalisé!

    Enfin, c’est le grand jour pour la Fenster!

    Un brin d’histoire …

    La station était jadis appelée « La Station Ensoleillée » par les fondateurs de celle-ci en 1963, Messieurs Saul et Henry Fenster, tous deux survivants polonais de l’holocauste. Les deux frères ont survécu à une demi-douzaine de camps de concentration. M.Saul Fenster a appris à skier par lui-même en Suisse, après la guerre, là où il a été envoyé pour tenter de soigner une tuberculose. Un nouveau rêve l’a envahi. Après avoir immigré au Canada, lui et son frère Henry ont décidé de réaliser ce rêve. En 1961, ils sont choisi et acheté un terrain marécageux au coût de 53 000$, dans la municipalité de Val-Morin au nord de Montréal: Belle Neige était née. Pourquoi le nom « Belle Neige » ? À cause de la position de la montagne, souvent à l’abri du vent et des intempéries: il peut pleuvoir à Ste-Adèle et neiger à Val-Morin. Pour eux, c’était tout simplement « Beautiful Snow », voilà tout!

    Les pionniers de l’industrie, Messieurs Henry & Saul Fenster

    Ce fut une matinée chargée d’émotions autant pour la famille Fenster, la famille de Belle Neige ainsi que tous les invités présents pour l’occasion. Nous avons eu droit à des témoignages vraiment touchants de la part de M. Marc et M. Elie Fenster, en lien avec leur père M. Saul Fenster, décédé le 5 Février 2022 à l’âge de 94 ans, ainsi que leur oncle Henry Fenster, malheureusement décédé lui aussi il y a de ça quelques années. Les entendre parler de l’héritage qu’ils ont reçu était très émouvant. Mme Diane Fenster, épouse de M. Saul Fenster était aussi très heureuse d’être parmi tous les gens réunis pour cet évènement d’envergure.

    Témoignages touchants par M. Elie Fenster (gauche) et M. Marc Fenster (en manteau de patrouilleur)

    J’ai eu l’énorme privilège de pouvoir rencontrer, parler et serrer la pince de tous les membres de la famille Fenster qui étaient présents, par l’entremise de M. Gary Wiseman, un des avocats et exécuteurs testamentaire de la famille Fenster. Tous ces gens hyper accueillants étaient tellement sympathiques, ça nous faisait oublier le grand froid!

    La famille Fenster

    Dans ses premières années, la station comptait huit pistes et trois remontées de type ‘T-Bar’; Belle Neige offre maintenant 20 pistes plus amusantes les unes que les autres, un tapis magique et 2 remontées mécaniques quadruple, dont bien sûr la Fenster flambant neuve. En chiffres, elle compte 75 chaises, et effectue la montée en à peine 4 minutes, ce qui donne en moyenne 2400 personnes à l’heure, ce qui représente une capacité doublée en comparaison avec l’autre remontée. Fini l’attente à Belle Neige, pour le plus grand plaisir de la clientèle!

    Une des premières montées par des membres de la famille Fenster
    Quand je dis amusante …
    Comme le dirait les Fenster, Beautiful Snow!

    Aujourd’hui en était un très bel exemple de ‘fini l’attente’, oui j’avoue, c’était plus froid que la normale donc il y avait un peu moins de gens, mais… Je suis convaincue qu’à ma prochaine visite ce sera tout aussi agréable!

    Voici quelques images de l’installation de la remontée tout au long de l’automne, fournies par la station:

    Étape importante complétée le 17 novembre 2022: l’installation des pylônes
    Le 14 janvier 2023, les chaises sont installées sur le câble

    Club Tobo-Ski, 25 février, 3 en 1 !

    J’attendais ce moment avec impatience, le moment où je me retrouverais en mode sport hybride. C’était l’occasion parfaite à Tobo-Ski! L’avantage de cette station est son vaste inventaire d’activités sportives dans un seul domaine : ski alpin, glissades, ski de fond, fat bike ainsi que raquette sont possibles en un seul et même lieu. Mon premier but était donc de faire de cette journée un 3 en 1. Mon cocktail sportif pour débuter mes vacances !

    Planche à neige

    Cette montagne n’est peut-être pas très haute, mais elle a du charme. Je suis arrivée tôt et j’ai constaté que j’étais presque seule. Les skieurs se faisaient rares probablement, parce que nous sommes au début de la semaine de relâche. Ceux qui y étaient en profitaient bien, soit en passant un moment en famille ou dans un entraînement quasi-privé de slalom. Les descentes ne sont pas longues, mais la piste 6 m’a procuré beaucoup de plaisir, car son inclinaison est parfaite pour moi et me remémore des bons moments passés à mon apprentissage lors de mon adolescence.

    Ski de fond

    Ceci dit, j’ai clairement réalisé que je suis une fille qui préfère n’avoir qu’une seule planche fixée à mes deux pieds. Avec des skis, j’ai l’impression que mes pieds ne s’aiment pas du tout car ils ne cessent de vouloir s’éloigner l’un de l’autre. Lorsque j’ai attaché mes skis de fond style « skating » pour la troisième fois de ma vie, j’avais comme objectif d’apprendre comment m’en servir. « Newbie » au ski de fond, je me faisais dépasser à tous les coups. À mes dépens, j’ai dû assez rapidement apprendre à freiner, car je suis arrivée face à une descente et je ne savais pas du tout comment m’y prendre, vous pouvez imaginer le reste de l’histoire… Le domaine compte 30 km de piste de ski de fond, ce qui fait de cette activité une des plus populaires.

    Le bijou de la station

    Le Club Tobo-Ski étant un centre de vélo de montagne l’été, l’endroit m’attire particulièrement pour ses sentiers de fat bike accessibles l’hiver. Le tracé de ceux-ci était parfait en cette journée froide. Quand on a l’habitude de faire du vélo à pneus surdimensionnés, il est facile de savoir que les sentiers seraient en excellent état, car plus il fait froid, plus la neige est compacte et plus c’est roulant ! Plusieurs boucles sont dessinées et pensées pour chacun des niveaux d’apprentissage. Les plus éloignées sont « La boucle de la montagneuse » et « La boucle des Crans ». Deux endroits où je me plais d’aller l’été à vélo de montagne, mais que je n’ai malheureusement pas pu voir, car mon fat a fait des siennes et j’ai dû rebrousser le chemin assez rapidement…

    Les employés sont chaleureux et attentionnés à cette belle petite station de ski. Si vous voulez essayer un nouveau sport, il y a aussi de la location d’équipements. Allez vivre le mode 3 en 1 !

    Le Mont Sainte-Anne, version famille: quelques idées pour la Relâche!

    À première vue, on peut s’imaginer cette montagne comme insurmontable et trop vaste pour y emmener des débutants, mais c’est loin d’être le cas -plusieurs de mes collègues chroniqueurs en ont déjà fait l’expérience. Après avoir publié l’an dernier un petit guide des sous-bois pour mieux s’y retrouver, je vous propose cette année une liste du même genre, mais adaptée à une clientèle familiale. En fin d’article, vous trouverez aussi quelques programmes et informations pour vous aider à mieux planifier votre Relâche à la montagne.

    Un vaste terrain de jeu: les avantages

    En réalité, la taille de la station joue à son avantage pour drainer les skieurs et planchistes là où le terrain leur plait. Les experts du versant Sud se tiennent du côté du télésiège Panorama pour profiter des pistes à double losage et des sous-bois de la Forêt Noire, tandis que les amateurs de damé se concentrent sur les plus larges pistes et profitent des « Bulles » pour aligner les descentes. D’autres choisissent de concentrer leurs activités dans le parc à neige sous la Tortue, alors que bien des « vieux de la vieille » préfèrent skier sur un seul versant, plus petit, mais tout aussi varié: à eux le Nord!

    Le versant Ouest appelle les skieurs qui n’ont pas froid aux yeux -on y a même déjà aperçu des planchistes! Attention, la remontée se fait uniquement en t-bar, à moins de vouloir faire une légère randonnée pour rallier la base du versant Nord. Même si tous les skieurs se croisent au sommet, les choix de descentes sont si nombreux qu’on se marche très rarement sur les spatules… 

    Par où commencer?

    Par la pente-école, bien évidemment! Si vous en êtes à vos premiers virages, bien sûr. En tout temps, la pente-école est accessible gratuitement et ce, peu importe l’âge des skieurs. De plus, le Mont Sainte-Anne permet aux enfants de 6 ans et moins de skier gratuitement -un billet est toutefois nécessaire, faites-en la demande lorsque vous récupérerez votre propre billet.

    Si tout le monde est déjà équipé et a déjà fait l’expérience la glisse, n’hésitez pas à prendre les Bulles (de son vrai nom l’Express du Sud). Une fois parvenus au haut de cette remontée, un premier choix s’offre à vous: emprunter la Tortue (oui, de son vrai nom!) jusqu’au sommet de la montagne, ou faire une première descente au Sud. De l’Express du Sud, le dénivelé skiable est d’environ 450 mètres jusqu’à la base, du sommet 625 mètres (toujours au Sud), et le versant Nord quant à lui cumule 323 mètres de dénivelé.

    La famille s’élance dans la Familiale à partir du sommet. Photo MSA

    Rester sur le versant Sud: la Familiale ou la Pichard

    Les deux descentes les plus faciles à partir des Bulles sont la Familiale, et la Pichard. On choisit la Familiale pour sa faible inclinaison, ses longs virages et son tracé qui serpente le côté Est de la montagne. Suivez les ronds verts! La Familiale est aussi accessible du sommet de la montagne, et le degré de difficulté n’est pas plus élevé, mais on rajoute un bon 800m de longueur à la descente (pour un total de 4,5km!), ce qui peut fatiguer rapidement les jambes des skieurs moins habitués. Attention, si vous êtes avec un débutant en planche à neige, cette piste comporte quelques secteurs où celui-ci risque de perdre de la vitesse!

    La Familiale, après une bordée de neige en pleine journée. Si les jambes se fatiguent, prenez une pause pour admirer l’horizon! Photo Sarah-Anne Vidal

    Quant à la Pichard, ce n’est pas une piste verte mais bien une bleue, simplement parce qu’elle peut en surprendre certains avec un virage plutôt pentu un peu après le départ: gardez votre gauche pour rester du côté le moins à pic et le tour est joué! Le reste de la descente se fera autant en douceur que dans la Familiale. Choisissez cette piste une fois que tout le monde est bien réchauffé! Et si vous vous demandez où est passée la Cabane à sucre… elle est maintenant au pied des pistes du versant Sud, juste devant la pente-école.

    Monter jusqu’au versant Nord

    Si vous choisissez de découvrir le Nord après avoir emprunté les Bulles, piquez à gauche pour prendre une deuxième remontée mécanique, la Tortue: elle vous emmènera au sommet, d’où vous aurez le choix de l’entièreté de la montagne. Pendant votre remontée, admirez les athlètes qui s’exercent sur les différents sauts et modules dans le parc à neige sous vos pieds. Une fois arrivés au sommet de la montagne, le versant nord se trouve à votre droite. Trois pistes sont incontournables pour les familles de ce côté: la Forêt Enchantée, la Quanik (ou sa voisine la Première neige) et la Ferréolaise. Cette dernière se prend par le Chemin du Roy (le chemin le plus facile du versant Nord), l’embranchement est sur la gauche.

    La Ferréolaise, toujours accueillante en matinée pour se réchauffer. Photo Sarah-Anne Vidal

    La Quanik offre toujours beaucoup de beaux virages mais sa voisine, la Première neige, est étrangement bien souvent boudée des skieurs. Elle est un peu plus étroite et les habitués de l’endroit savent que c’est LA piste pour aller faire des virages sur un corduroy presque intact même après l’heure du diner… 

    La Première neige porte très bien son nom en pleine tempête! Photo Christophe Deschamps

    La Forêt Enchantée est la plus rigolote de toutes les pistes puisqu’on peut y jouer au tic-tac-toe, faire un rallye pour trouver des animaux (pas tous locaux!) et faire sonner d’étranges instruments de musique. Je vous avoue franchement que je connais plusieurs enfants de quarante ans qui l’empruntent fréquemment!

    La piste est très large, bien dégagée et on peut s’amuser à se faufiler entre les arbres sans risquer de se perdre de vue. Photo Dany Martel
    L’entrée de la Forêt enchantée est sur la droite dans la Ferréolaise. Photo Geneviève Larivière

    Au programme pendant la Relâche

    Il n’est pas trop tard pour réserver des cours de groupe de l’école de glisse, que ce soit pour 4 jours consécutifs (399$ repas du midi inclus), ou pour une seule journée (129$, repas du midi inclus). Ces forfaits donnent près de 5 heures en piste avec un moniteur pour développer les talents et abattre les craintes. Le 3 mars, une descente à la frontale est prévue dès 21h30 (gratuit avec votre billet de ski de la journée). Tous les jours de la semaine de Relâche, un bar à bonbons attend les skieurs au sommet de 11h00 à 14h00. De l’animation avec mascottes est prévue au pied des pentes du versant Sud, et en fin de journée, pour les plus grands enfants, le Chouette bar a prévu un calendrier d’après-ski festif. (Voyez la programmation complète de la Relâche ici.)

    Notez aussi que la station est une des rares à encore offrir un service de halte-garderie (bon nombre ont fermé pendant la pandémie), mais il est bien important de réserver au moins 48h à l’avance. Si vous sentez que votre plus jeune risque de vouloir se frotter au ski, la halte-garderie a même un programme pour l’initier. (Voir « Camp étoile » dans les cours de groupe de l’école de glisse.)

    En conclusion, ne boudez pas votre plaisir: même si le fait que la télécabine n’ait toujours pas repris du service peut sembler un frein à première vue, le domaine skiable est tout de même accessible à 100%, et l’effet positif est que les conditions restent belles encore plus longtemps puisque le débit de skieurs est moindre dans les pistes à fort achalandage.

    Big Hill – Côte 50 – Mont Prévost

    Cette station est l’exemple parfait d’une station qui a été très populaire pendant une longue période de temps, mais qui aujourd’hui est inconnue de la majorité de ceux qui skient dans les Laurentides. Au niveau de la ville de Prévost (résultat de la fusion des municipalités de Prévost, Shawbridge et Lesage), l’autoroute 15 passe sur la partie du bas de cette station, alors que le haut de la station est redevenu une forêt.

    Au début des années 1900, les skieurs de Montréal, surtout des anglophones, pratiquaient leur sport sur le mont Royal et dans les environs. La création du Montréal Ski Club en 1904 a simplifié pour les skieurs l’organisation des voyages de ski dans les Laurentides en utilisant le train. Plusieurs skieurs demeuraient dans des hôtels situés près de la gare de Shawbridge, comme le Maple Leaf Inn dont le nom est indiqué sur la photo principale. D’autres skieurs se sont regroupés pour pouvoir posséder une propriété, tel le Laurentian Lodge Club qui a été fondé en 1923. Adjacent à ce bâtiment, le Shawbridge Golf & Country Inc. a été incorporé en 1927. L’endroit était donc utilisé en hiver par les skieurs et en été par les golfeurs. Le golf est aujourd’hui fermé, et le chalet est devenu une propriété privée. Ces 2 photos montrent que c’était un endroit chaleureux pour les membres.

    De ces 2 emplacements situés à Shawbridge, on pouvait voir de l’autre côté de la rivière du Nord, à Prévost, les terres de Ménasippe Richer. Je ne sais pas s’il y avait une entente particulière, mais dans les années 1920, les skieurs venaient y faire du ski. Sur la photo, on peut voir M. Richer devant des chevaux, et à l’arrière, la pente qui était connue sur le nom de Big Hill. Le nom est simplement une description de l’endroit, cette pente étant plus imposante que celles que l’on retrouvait alors dans la région.

    Avant les années 1930, il n’y avait pas de remontées mécaniques, et on devait consacrer beaucoup plus de temps à monter une pente qu’à la descendre. Les deux photos sont d’avant 1930, et le dessin montre l’endroit à la même période de temps.

    Sur la première photo, l’aspect ondulé de la pente Big Hill est bien visible. La 2e photo est particulièrement intéressante, car on voit très bien l’emplacement des 2 ponts qui existaient à l’époque. Le pont dans le bas de la photo est pour les automobiles, et il existe encore aujourd’hui. L’autre pont était plus près de Big Hill, mais il était pour les trains. Malgré les risques, nombreux ont été les skieurs et les randonneurs qui l’ont utilisé. Voici le témoignage d’une telle personne : J’ai traversé maintes fois ce pont du chemin de fer. Il ne fallait pas avoir le vertige et heureusement, au centre du pont, il y avait un espace de survie si un train passait.

    Dans les années 1920, et une bonne partie des années 1930, les journaux indiquaient les endroits où trouver des ‘champs de neige’ pour faire du ski. Le CNR a publié cette photo en 1930, faite dans la région de Big Hill. On voulait montrer que les champs de neige n’étaient pas loin de la voie ferrée.

    Vers le tout début des années 1930, 2 hommes ont eu l’idée de construire dans les Laurentides une remontée mécanique pour aider les skieurs à se rendre au sommet d’une pente. L’un était Moïse Paquette à Sainte-Agathe, et l’autre Alex Foster à Big Hill. L’idée de base était d’avoir un câble sans fin qui était actionné par la roue d’une automobile. C’est ce qu’on appelle un fil-neige, ou à l’époque un ski-tow. Comme il était facile d’installer et d’enlever un tel fil-neige, à part les témoignages de skieurs de l’époque, les seules traces qui sont restées sont des photos. Heureusement, il existe des photos de ce que des sceptiques ont appelé Foster’s Folly. Qui voudra payer pour pouvoir remonter une pente en utilisant un câble ? Au début, le fil-neige a été installé sur le côté nord de la pente, puis il a été installé plus au sud et il était plus long. On peut déduire que dans les premières années, son fonctionnement était assez expérimental. À partir de l’hiver 1933-1934, on mentionne dans un journal l’existence d’un fil-neige à Big Hill.

    Selon l’Index aux immeubles, en mars 1938, Ménasippe Richer a vendu à son fils Camille le terrain où la pente Big Hill était située. En 1940, celui-ci le loua 100 $ par année pour 5 ans, du 15 septembre au premier avril, afin d’y opérer une station de ski. Les locataires avaient l’option de prolonger le bail pour une période de 2 ans. Dès l’hiver 1940-1941, le Shawbridge Ski-to était en opération, ainsi qu’un chalet. Ces 2 documents, avec le ‘w’ en moins, coïncident parfaitement avec les informations trouvées dans un journal de janvier 1941.

    Cet article de journal de 1940 montre que Moïse Paquette continuait d’améliorer le mécanisme de fonctionnement de son fil-neige. L’usage d’un fil-neige (ski-tow) était devenu populaire dans les Laurentides, cette liste de janvier 1942 le prouve. J’aime bien le début de l’article : ‘’ C’est peut-être une invention destinée à favoriser la paresse humaine’’.

    Cette publicité sur les trains pour les skieurs explique pourquoi les articles dans les journaux associaient Big Hill avec Shawbridge et non avec Prévost. On débarquait à la gare de Shawbridge pour aller skier à Big Hill. La 2e photo est une publicité de 1941 pour un équipement complet pour un skieur, soit 6 morceaux pour 13,50 $. Skier avec cet équipement serait toute une expérience.

    C’est dans un journal de janvier 1946 que j’ai vu pour la première fois le nom de Côte 50 associé au nom Big Hill. Plusieurs pistes dans les Laurentides étaient désignées par un chiffre. J’ai trouvé par pure chance cet important document publié en 1954 par l’Association du ski de la Zone Laurentienne, montrant les pistes de ski et les monte-pentes. Cet extrait permet de voir sous le mot ‘Prévost’ l’emplacement de la Côte 50, les cercles rouges représentent le fil-neige, et les lignes rouges en haut et en bas de la piste de ski sont les 2 embranchements de la célèbre piste Maple Leaf.

    Il est logique de penser que suite à l’expiration du bail, Camille Richer a opéré lui-même la station de ski. L’utilisation du nom Côte 50 est devenue plus fréquente que le nom de Big Hill. Les 3 photos suivantes montrent le fil-neige dans les années 1950. Au haut de la pente à la fin du fil-neige, il y avait un fil caoutchouté qui pouvait arrêter à tout moment le fil-neige de fonctionner si le vêtement d’un skieur était pris dans le câble.

    Sur la 1re photo, on voit le début du fil-neige, ainsi que le restaurant et le stationnement. Sur l’écriteau, on constate que le ‘w’ est de retour, le nom devenant Shawbridge Ski-tow. Cependant, on garde séparément le nom de la station, Côte 50, et le nom de l’entreprise exploitant la station de ski. Par la suite, comme le montre ces billets, le nom changera à Prévost Ski-tow. Considérant que les skieurs dans les années 1950 ont commencé à privilégier l’automobile aux dépens du train pour venir skier, il devenait important qu’il soit clair que la Côte 50 était située à Prévost.

    Pour commémorer leurs 50 ans de partenariat, les petits-fils de John Labatt, John et Hugh Labatt, ont mis en vente la bière Labatt 50. Le représentant de la brasserie Labatt, Bruno Aubin, sauta sur l’occasion pour faire le lien entre la Côte 50 et la Labatt 50. Il créa le slogan publicitaire : ‘’Après la descente, une 50, ça vous remonte ! ‘’

    Lors d’une compétition en janvier 1960 entre des clubs de ski, chez les femmes, c’est Aline Richer qui gagna la compétition. On voit celle-ci recevant le trophée de Bernard Trottier, le chef de course. Sur la 2e photo, au centre avec un chapeau, c’est Camille Richer, le propriétaire de la station. L’homme avec le trophée est Hubert Savignac.

    Pour l’hiver 1959-1960, parallèlement et au sud du fil-neige, on installa une remontée de type poma. Cette remontée se terminait un peu plus haut que le fil-neige. Sur la 3e photo, c’est Germain Richer, fils de Camille.

    On a donc changé le nom de Prévost Ski-tow à Prévost T-bar. En 60 ans, il n’y a pas que les prix qui ont augmenté, la longueur d’un numéro de téléphone a aussi allongé. À partir de l’hiver 1960-1961, les journaux ont commencé à utiliser le nom ‘Mont Prévost’ pour désigner la station de ski.

    Peu de temps après avoir inauguré en 1959 l’autoroute des Laurentides jusqu’à Saint-Jérôme, on a réalisé l’importance de continuer celle-ci jusqu’à Sainte-Agathe. Dans le secteur de Prévost, on a exproprié des propriétés en 1961 et en 1962, dont le bas de la station de ski Mont Prévost. Les travaux ont commencé dans la région de Saint-Jérôme en juillet 1962, et à l’hiver, ils n’étaient forcément pas encore commencés dans le secteur de Prévost. Il y a certainement eu une entente entre Camille Richer et les responsables de la construction de l’autoroute, car les journaux de l’époque sont unanimes à indiquer qu’il y a eu du ski au Mont Prévost à l’hiver 1962-1963. On travaillait rapidement, la section de Saint-Jérôme à Saint-Sauveur ayant été inaugurée à la fin de décembre 1963.

    La collaboration de Germain Richer a été essentielle à la réalisation de cet article, tout comme l’utilisation des documents et photos conservés par sa sœur Aline. Les recherches effectuées par Robert Miron dans l’Index aux immeubles ont aidé à bien situer dans le temps l’histoire de la station. Louis Véronneau m’a donné accès à des archives du Laurentian Lodge Club. Les 2 photos de Big Hill en été proviennent de Guy Thibeault. Les documents et les photos trouvés dans la section numérique de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) ont permis de vérifier et de mieux comprendre l’histoire de la station.

    Cet article fait partie de la section sur les stations de ski du Québec qui sont aujourd’hui fermées. Comme la grande difficulté d’un tel travail est de trouver des photos et de l’information sur ces stations, si vous détenez des perles concernant une station oubliée ou fermée et que vous souhaitez les partager avec l’auteur, vous êtes invité à communiquer avec lui par courriel afin de lui permettre d’ajouter de l’information à un dossier existant, ou d’inclure une autre station à cette section à l’adresse suivante: stations.fermees.qc@gmail.com

    Mont Grand-Fonds, 18 février, juste du bonbon !

    Comme je devais partir de La Baie au Sagnenay pour me rendre à la station, je me suis dit tiens, pourquoi ne pas commencer ma journée en passant par le « petit parc », c’est-à-dire la route 381, qui permet de traverser la Réserve Faunique des Laurentides et le parc national des Grands Jardins pour ensuite aboutir dans la région de Charlevoix. Cette portion du Québec est un joyau à regarder par ses montagnes immenses et ses paysages à tout casser, mais attention, l’hiver, la route est presque toujours glacée alors il faut s’armer de patience et user de prudence !

    La douceur du « corduroy »

    À ma première descente, j’ai été attirée comme un aimant vers la pente « Du Ruisseau », car le damé était d’une excellente qualité et très peu skié. Je vous décris mes sensations: du velours sous ma planche, suivi d’une légère vibration, accompagné du son exquis d’un « corduroy »: parfait pour commencer la journée en beauté et tout en douceur.

    Découvrir le Versant du Lynx

    Étant souvent en solo au télésiège lorsque je sors en montagne, je dois me jumeler avec d’autres skieurs et planchistes, ce qui me permet parfois de faire de belles rencontres. Je me suis retrouvée à faire quelques descentes avec Evelyne, qui m’a guidée à merveille au travers le versant du Lynx. J’ai donc découvert un tracé qui me permet de passer d’un sous-bois à l’autre sans être obligée de descendre les pentes à bosses. « Les Chevreux » avait très peu de traces et une poudreuse légère qui explosait sous ma planche.

    Le Nid d’Aigle c’est du bonbon !

    Lors de ma première descente dans le Versant du Lynx, je me suis jetée dans le sous-bois « Le Nid d’Aigle ». Loin de me douter que j’allais arriver face à un mur pentu qui me donnerait une petite frousse. Avec tout mon courage, je me suis lancée dans cette partie pentue du boisé sans m’imaginer l’épaisseur de la neige pour m’accueillir tout en bas. Littéralement, celui-ci m’a procuré un méchant plaisir, assez pour y retourner deux fois de suite !

    Événement sportif « La Virée Nordique »

    En ce 18 février se déroulait l’activité grand public, Km vertical Sprint & Enduro – ski de randonnée. Le sprint consiste à monter le plus rapidement possible au sommet de la montagne via la piste #11. Pour les athlètes plus aguerris, un tout nouveau volet enduro était offert, avec le cumul de trois ascensions par les pistes du Trappeur, Paddy et enfin la piste #11 !

    Le Mont Grand-Fonds vaut le détour, car cette montagne est à découvrir. Les gens sont sympathiques et les pistes exquises. Profitez de la saison qui bat son plein pour aller visiter ce domaine skiable!

    Le ski dans tous ses états à Bariloche (Argentine)

    En ce mois d’août 2022, une tempête de neige nous donne du fil à retordre pour traverser la frontière entre le Chili et l’Argentine, notre destination de ski pour les semaines à venir. Un intense système frontal a frappé les Andes durant cinq jours, laissant jusqu’à trois mètres de neige par endroit. Les routes de montagne sont impraticables, les postes frontaliers fermés, les stations de ski inopérables et les équipes de déneigement y vont à un rythme qui feraient perdre la tête à n’importe quel Québécois anxieux de faire ses premières traces. Bienvenue en Amérique du Sud, où les saisons et le rythme de ski sont à l’opposé de notre hémisphère.

    Alors il faut voir le bon côté des choses : les montagnes se sont remplies de neige, de beaucoup de neige. Et cela, c’est une bonne nouvelle pour deux skieurs qui entament un road trip à travers le nord de la Patagonie argentine, une région souffrant souvent d’un mince manteau neigeux. De fait, la majorité des systèmes arrive par le Pacifique, frappe les Andes qui agissent comme une barrière, et laisse souvent le double, sinon le triple de neige du côté chilien de la cordillère par rapport au voisin argentin, qui se contente des miettes. Mais cette fois-ci, les choses se passent autrement vu l’ampleur du système, et le côté argentin a reçu sa part du pactole neigeux.

    Lorsque les routes finissent par ouvrir, mon ami chilien Filipo Castillo Fuentes et moi-même sommes prêts à traverser du Chili à l’Argentine par le col frontalier international Cardinal Antonio Samorè pour rejoindre notre destination de ski principale : San Carlos de Bariloche, où se trouve notamment Catedral Alta Patagonia, le plus gros centre de ski d’Amérique du Sud.

    En station: Catedral Alta Patagonia

    Vue sur le terrain alpin de la station Catedral alta Patagonia.

    À une quinzaine de kilomètre du centre-ville de Bariloche, une bourgade très touristique d’environ 130 000 habitants, se trouve la station de ski Catedral Alta Patagonia. Avec ses 1150 mètres de dénivelé, 28 remontées mécaniques et plus de 50 pistes balisées, il s’agit d’une destination majeure du ski en Amérique du Sud. Le centre de ski, dont les pistes débutent sous la limite des arbres pour s’étendre ensuite sur plusieurs sommets alpins, offre un terrain de jeu majoritairement intermédiaire et avancé. C’est la seule station dans l’hémisphère sud qui compte sur un téléphérique et un télésiège sextuple, en plus d’avoir une télécabine et plusieurs télésièges débrayables.

    Le téléphérique sort des nuages à Catedral Alta Patagonia.

    C’est donc une station avec beaucoup de capacité de remontée et du défi en masse, mais c’est aussi très certainement une des plus achalandées. Selon les locaux, nous y sommes lors d’une journée peu achalandée en pleine semaine, et pourtant à certains télésièges principaux l’attente peut atteindre une dizaine de minutes. Mais en choisissant bien ses montées et ses moments, il est aussi possible d’éviter les foules, notamment en skiant aux extrémités de la station, par exemple dans les secteurs d’El Bosque ou des Condors.

    En après-midi, la neige prend une texture printanière à Catedral Alta Patagonia.

    Côté pistes, il y a de tout pour plaire à tous : des bols ouverts, de larges pistes de carving, d’autres plus étroites serpentant dans la forêt, des options boisées qui ressemblent beaucoup aux sous-bois du Québec, et même des descentes de bosses ponctuées de bambous.

    Skier entre les bambous avec vue sur la ville de San Carlos de Bariloche.

    Étant une station majeure, Catedral Alta Patagonia compte plusieurs petits restos à travers son domaine skiable et un village alpin de luxe avec des hébergements hors prix. Avec la ville de Bariloche à portée de main, il est facile de se dénicher de l’hébergement beaucoup moins cher, surtout en échangeant ses dollars américains pour des pesos argentins (on conseille de se familiariser avec le concept du dollar blue avant de partir pour couper le coût de son voyage de moitié). À preuve, le billet journalier nous a coûté l’équivalent de 35$US… pour skier la plus grosse station latine!

    En ski de rando: Filo de las Cabras (Cerro López)

    Les options pour le ski de randonnée d’une journée dans la région de Bariloche sont relativement limitées et il faut monter plusieurs centaines de mètres en bottes avant d’atteindre la neige et de pouvoir mettre les peaux d’ascension. Le Cerro López est un classique du coin; il s’agit d’un large massif montagneux permettant plusieurs options d’ascension et de descentes. Celle présentée ici se nomme le Filo de las Cabras et constitue une ascension d’environ 900 mètres de dénivelé, et davantage si l’on choisit de descendre aussi sur l’autre versant – ce que nous avons fait pour une journée comprenant deux descentes.

    Filipo entame la rando skis sur le dos.

    Le début du sentier se trouve à l’intersection des Routes 77 et 79 à environ 45 minutes du centre-ville de Bariloche. La première partie se fait en bottes de rando et avec les skis sur le dos, alors le sentier nous mène, 400 mètres de dénivelé plus tard, au refuge Roca Negra où il est possible d’effectuer la transition vers le ski.

    Magui, une amie argentine, nous fait découvrir son coin de pays en ski de rando.
    Filipo avec en arrière-plan le Cerro López et le lac Nahuel Huapi.

    On suit alors le sentier jusqu’à 1400 mètres, où deux options s’offrent : aller à droite vers le refuge López qui se trouve au pied d’un énorme bol, ou continuer à travers la forêt pour atteindre le terrain alpin du Pico de las Cabras où l’on peut descendre sur les deux versants, avec options de couloirs, champs de neige, ski en sous-bois…

    En vidéo: descente d’un couloir sur le versant opposé à l’ascension du Pico de las Cabras.

    Magui descend dans les boisés sur le chemin du retour.

    Cette option de rando d’une journée est vraiment esthétique et les paysages sont à couper le souffle, avec les pics blancs qui s’élèvent du lac Nahuel Huapi, et la descente qui se fait en terrain alpin et ensuite en sous-bois.

    Au refuge Roca Negra, où il faut refaire la transition en bottes de rando pour terminer la journée.

    Pousser plus loin la découverte : Perito Moreno et La Hoya

    À une distance raisonnable de Bariloche, en descendant vers le Sud, se trouvent deux centres de ski aux antipodes de la méga-station Catedral Alta Patagonia : le Cerro Perito Moreno situé à El Bolson (2h de Bariloche) et La Hoya située à Esquel (4h de Bariloche). Il s’agit de deux petites stations authentiques à découvrir pour sortir des sentiers battus.

    Sur la route vers El Bolsón.

    Le Cerro Perito Moreno (à ne pas confondre avec le célèbre glacier du même nom) est une station qui vaut la peine de s’y arrêter une journée, pour le plaisir, sur le chemin de La Hoya. Elle compte sur un dénivelé d’environ 800 mètres, avec 16 pistes balisées entre lesquelles se trouvent de larges boisés ouverts et cinq remontées mécaniques principales. La majorité du ski se fait dans des pistes coupées à travers la forêt, alors que le terrain alpin est limité avec les remontées mécaniques. Il est toutefois possible d’explorer un large cirque en ski de randonnée et de gagner ainsi quelques centaines de mètres de plus en dénivelé.

    Conditions hivernales au Cerro Perito Moreno.
    Belle poudreuse damée, ce qui est assez rare ici.
    La simplicité de l’endroit se ressent à travers les pomas débrayables.
    À l’arrière-plan, le sommet du Perito Moreno.
    Au sommet, on entame une descente de 800 mètres de dénivelé jusqu’à la base.
    Filipo arrive à la base de la station Cerro Perito Moreno.

    La station de ski La Hoya est plus large que la précédente et son environnement est quelque peu atypique. Il s’agit d’un massif qui s’élève au milieu de la pampa patagonienne à quelques kilomètres de la ville d’Esquel (où, fait inusité, il n’y a aucun feu de circulation bien qu’il y ait plus de 30 000 habitants). Le domaine skiable, d’un dénivelé de 650 mètres, prend la forme d’un gros bol dans lequel on compte 30 pistes balisées (il est évidemment possible de skier entre celles-ci) et neuf remontées mécaniques. À la sortie du télésiège Del Filo, on peut grimper quelques dizaines de mètres pour se rendre au sommet du Cerro La Hoya en tant que tel, et admirer un panorama patagonien de montagnes et de plaines infinies à couper le souffle. Le ski de randonnée est plutôt limité à La Hoya, quoiqu’il y a quelques options de descentes supplémentaires en utilisant sa propre volonté.

    Froide matinée à La Hoya qui m’a rappelé le climat hivernal québécois… dans un paysage patagonien.
    Une partie du terrain de jeu de La Hoya.
    Au sommet du télésiège Del Filo, on prend l’ampleur du massif montagneux de La Hoya qui s’élève au milieu de la plaine.
    L’auteur de l’article au sommet du Cerro La Hoya.
    La ville d’Esquel

    Seulement une parcelle de la Patagonie Nord argentine

    Le territoire à découvrir est trop large pour en rendre justice en seulement un article. Il existe quelques autres stations, notamment le Cerro Bayo à Villa La Angostura et Chapelco à San Martin de los Andes, ainsi que certaines options de ski de randonnée, par exemple le célèbre Refugio Frei à Bariloche ou le Cerro Piltriquitron à El Bolsón.

    Cerro Bayo

    De plus, les étendues infinies de la Patagonie ponctuées de nombreux lacs, avec des parcs nationaux aux paysages simplement magnifiques, méritent de prendre le temps d’explorer et de troquer quelques jours de ski pour de la rando en montagne. Le territoire sauvage, vaste et rempli d’animaux invite tout simplement à la contemplation.

    Sur la route de Los Siete Lagos entre Villa La Angostura et San Martin de los Andes.

    Castle Mountain Resort (Alberta), La communauté de la montagne

    À l’extrême sud-ouest de l’Alberta, une petite communauté éloignée du grand public gère un énorme terrain de jeu alpin, soit le 2e plus grand de la province, devant une certaine montagne très bien connue. Situé à 30 minutes de Pincher Creek, 2h30 de Calgary ou 1h30 de Fernie, Castle Mountain Resort est passionnément géré par une corporation de plus ou moins 200 propriétaires. En 1996, la collectivité du groupe s’est unie afin de reprendre le contrôle de son joyau et d’y maintenir l’authenticité. Lorsque Sunshine Village s’est débarrassé d’une remontée, cette chaise rouge a été rapatrié à Castle afin d’ouvrir le secteur Tamarack. Vous comprendrez à partir de maintenant pourquoi les efforts sont mis sur le terrain et non les infrastructures tel que restaurant haut de gamme ou chalet dernier cri.

    La vue méconnue

    Le but premier d’un voyage dans les Rocheuses est d’y skier la neige parfaite. Théoriquement, le paysage vient en deuxième. Castle offre d’incroyables vues différentes depuis plusieurs pistes. Ce n’est pas le premier argument de vente de la station et rarement va-t-on entendre parler de cet aspect. Les décors variables entre conifères et pic de roc n’ont rien à envier aux stations plus connues. Ceux-ci n’ont parfois même pas l’air vrais.

    4 secteurs différents avec beaucoup de défis

    Castle n’est pas réputée pour être une montagne facile. C’est effectivement bien le cas. Évidemment, il y a plusieurs belles pistes pour les débutants et intermédiaires, mais il faut aimer les défis pour bien profiter de la montagne et y passer quelques jours.

    Le secteur Huckleberry offrant 330 mètres de dénivelé comble les débutants. Il s’y cache par contre 2 terrains subtils où plusieurs experts lèveront le nez. Les Ghost Rider et Ambush Glades sont de superbes sous-bois parfaits pour un skieur avancé qui n’aime pas les inclinaisons sévères.

    Le haut de la montagne offre plusieurs options de bol. Nous n’avons malheureusement pas pu y accéder lors de notre passage, voir conseils plus bas. On peut apercevoir sur la prochaine photo en toile de fond le terrain The Chutes, où il n’y a que des pistes noires. Tout près du sommet, on remarque la Skyline Traverse permettant de se rendre… où on trouve que c’est assez loin ! Les possibilités de lignes y sont infinies.

    La remontée Sundance permet de faire de longues descentes variées d’une verte panoramique à une noire intense qui vous rappellera l’altitude à laquelle on se situe : 1900 mètres. La piste noire The Burn est incroyablement vaste. C’est un bel exemple de type de piste auquel nous ne sommes pas habitués. On peut la descendre 3 fois sans avoir l’impression d’y être déjà passé.

    2 conseils très importants lors de la planification d’une visite

    La région est réputée pour être venteuse. La chaise rouge qui donne accès au sommet et aux bols pourrait fermer abruptement comme lors de notre passage, alors que le ciel était parfaitement dégagé. Lorsqu’elle est ouverte, jetez-vous dessus comme s’il n’y avait pas de lendemain. Le bas de la montagne n’est jamais affecté par le vent car il y a dans le pire des cas un T-Bar pour remplacer la remontée bleue. Le secteur Huckleberry est bien protégé et ne monte pas assez haut, donc aucune crainte de ce côté.

    Castle offre du cat ski en station, ce qui lui permet d’avoir un des prix le plus bas pour ce genre d’activité. Les quantités par jour sont très limitées. Chaque descente nous ramenant à la base, son attraction est d’autant plus intéressante pour plusieurs raisons (pause, accès au chalet). C’est d’ailleurs la seule station au Canada à offrir ce concept unique. Il vaut mieux le prévoir d’avance si on se pointe le bout du nez en février.

    Bien enfouie à la limite de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, la gestion à l’ancienne existe encore. Il faut vouloir sortir des sentiers battus pour s’y aventurer, mais le résultat pourrait être mémorable. La passion, l’amour du ski et de la poudreuse sont les motivations premières de l’endroit, le profit vient en dernier. Parions que cette philosophie en fait rêver plus d’un.

    Fernie Alpine Resort (Colombie-Britannique), Repousser ses limites

    L’ambiance décontractée de Fernie est contagieuse. Étant la seule ville du Canada complètement entourée des Rocheuses, il est facile de lâcher prise. La vue panoramique à 360 degrés des montagnes au sud-est de la Colombie-Britannique est époustouflante, inspirante et vivante. Dans l’ouest, on ne se prend pas trop au sérieux. La fameuse règle des commerces en ville concernant les heures d’ouverture en témoigne : « 15 cm et +, nous sommes fermés jusqu’à midi ». Voilà qui résume bien l’essence de la mentalité.

    La plus grande superficie skiable de bols au Canada

    Fernie est reconnu depuis longtemps pour ses 5 bols gigantesques. Chacun offre sa propre particularité selon la thématique du secteur et ses options sont infinies. On doit prévoir au minimum 3 jours pour se familiariser avec les secteurs, comprendre ce qu’on aime et profiter des meilleures conditions selon le moment. Afin de vivre l’expérience totale, il est préférable d’y passer une semaine complète. Les infrastructures sont en très bon état, le personnel est agréable à discuter et très serviable. Lorsque les préposés au stationnement s’amusent, c’est bon signe.

    Sous-bois et poudreuse : un intermédiaire timide va s’y plaire

    Pour un skieur débutant, s’aventurer sur un terrain de jeu aussi impressionnant peut nous rendre craintif. Selon les chiffres, 50% du domaine serait de type « facile » ou « intermédiaire ». À Fernie, certaines pistes bleues sont plutôt l’équivalentes des noires du Québec. La grande différence se situe au niveau de la texture de la surface. On oublie le durci et la nécessité d’avoir des skis extras aiguisés pour survivre aux pistes damées après 11h. Les endroits sont tellement vastes qu’il est facile de faire sa propre ligne sur une belle neige ni trop compacte, ni trop légère, même après plusieurs jours sans précipitations.

    Au-delà des pistes entretenues, la vraie aventure d’un skieur intermédiaire se déroule dans le Lizard Bowl et le Cedar Bowl. Le Lizard Bowl offre une superbe introduction au concept de bol afin de comprendre ce que vous aimez et comment les attaquer. Car oui, offensive il y aura, ça reste du sport.

    Une fois l’initiation terminée, vous êtes prêt pour le Cedar Bowl qui offrira un peu plus de défi, mais encore très accessible pour un skieur timide ayant soif de neige fraîche. On a parfois l’impression d’être dans un secteur hors-piste, mais pourtant nous sommes bel et bien en station, balisé et sécurisé. L’équipe de patrouilleurs gère très efficacement les conditions. On les voit constamment à l’œuvre.

    L’expérience d’une vie : le sommet du Polar Peak

    Inauguré en 2011, le Polar Peak est une attraction en soi. C’est un terrain hostile où il faut être un skieur avancé pour s’y pointer le bout des palettes. Comme le sommet culmine à 2134 mètres d’altitude, celui-ci doit être dégagé et sans apparence de nuage pour une longue durée afin d’être accessible. Bon an mal an, on parle d’une dizaine d’ouverture par saison. Il faut donc être chanceux et à l’affût lorsque l’occasion se présente. N’hésitez pas à vérifier le rapport des conditions, il est constamment mis à jour.

    Le sommet enfin atteint après 3 remontées (!!!), même un skieur expert recevra une dose d’adrénaline nerveuse. Les couloirs sont étroits. Les chutes inclinées semblent surréelles. Une fois qu’on a profité du paysage, il vient le moment de se lancer. Il faut garder en tête l’aspect sécuritaire. Un mauvais virage peut être désastreux. Les pistes, si on peut utiliser ce terme, varient de bleues à doubles noires, mais c’est probablement la bleue la plus difficile que vous aurez eu à affronter.

    Pour en rajouter une couche, vous pourriez également descendre le Currie Headwall, accessible depuis le haut du sommet, offrant une descente vertigineuse pour se terminer au sommet officiel du bol du Currie. À Fernie, quelques options extrêmes ne figurent pas sur la carte de la station ni de façon claire et précise sur le site web. Il faut s’informer sur le terrain. Les locaux connaissent très bien les petites astuces. Les portes d’accès sont gérées par l’équipe de patrouille.

    Reprendre des forces en ski de fond, vélo à pneus surdimensionnés, raquette ou randonnée

    Le corps étant meurtri des longues descentes, la récupération active pourrait s’avérer plutôt sportive et faire passer votre condition physique à un autre niveau.

    La communauté de Fernie est (sans surprise) très active. Étant une ville de nature, les options autres que le ski alpin sont diversifiées. La saison de vélo fonctionne à l’année. La boutique sur la 2e avenue ne ferme même pas durant l’hiver.

    4 centres de ski de fond très différents, les uns des autres, sont tous près de la ville. Lui de la montagne de ski alpin est carrément sur le site, accessible gratuitement depuis le stationnement #4. On peut apercevoir les pistes depuis la fameuse descente Falling Star #1. Le Elk Valley Centre est l’endroit officiellement utilisé par le club. Le golf est également géré par la même organisation au coût de 15$ pour un accès quotidien. Le site Montane offre plutôt du ski de type randonnée et demeure plus rustique.

    L’hébergement en montagne ou en ville est vaste et il y a en a pour tous les goûts. Si vous êtes du type chambre / cuisine complète, vaut mieux réserver tôt. L’atmosphère festif des bars saura combler facilement l’après-ski assoiffé en vous.

    La vue sur les Rocheuses dans ce coin de pays est imprenable, peu importe où l’on se trouve. Il ne reste plus qu’à prendre le temps de l’apprécier entre 2 virages ou 2 pintes. Par chance, le calendrier semble s’arrêter. Chaque journée devient un moment en piste qu’on répète encore et encore charmé d’une vue différente, d’une neige différente.

    Qu’est-ce qu’on fait à Fernie demain ? C’est jour de ski, encore !

    Suivez le guide à Kicking Horse, Colombie-Britannique

    Abrupte. Intimidante. Éprouvante. Discutez avec quiconque a visité la station de Kicking Horse en Colombie-Britannique et ce sont trois qualificatifs qui vont certainement ressortir dans les commentaires. Milieu hostile? Pas nécessairement, mais si on cherche à relever des défis ou même se donner quelques frousses, il ne manque pas de possibilités ici! Mais n’ayez crainte, il y a du terrain pour tous les goûts ici, et je vais vous guider pour tirer le maximum de plaisir lors de votre passage à cette montagne, peu importe vos désirs ou habiletés.

    Vue sur la télécabine près du sommet avec la ville de Golden au bas de la vallée

    La station, en quelques chiffres

    Ce centre offre 1315 mètres de dénivelé, dont 1260 mètres accessible par remontée mécanique. La télécabine principale vous fait découvrir la grande majorité de ce terrain de jeu, donc vous dévalerez régulièrement de très longues descentes sur plus de 1000 mètres, une sorte d’usine de fabrication d’acide lactique pour vos cuisses! Pour naviguer à travers les 3486 acres skiables, 4 autres remontées sont également à votre disposition. Le convoyeur Jelly Bean sera idéal pour une première initiation au sport. Ensuite, le secteur de la remontée Catamount sera le terrain de choix pour les néophytes de la glisse ou pour ceux qui veulent de larges pistes sans trop de complications. Vers le sommet, la chaise Stairway to Heaven porte très bien son nom et dessert un secteur de calibre avancé avec des pistes à bosses, de superbes lignes de sous-bois qui passent sous la chaise, ainsi que les célèbres Feuz Bowl et Whitewall pour des pentes abruptes et de la neige de grande qualité! Finalement, l’ancienne chaise Pioneer ne fonctionne que la fin de semaine et offre la possibilité de skier des pistes et sous-bois plus traditionnels, celle que j’aime surtout utiliser pour m’éloigner des lignes d’attentes potentielles aux autres remontées.

    La remontée Stairway to Heaven
    Un grand sourire de plaisir dans les arbres de Bowl Over sous la télécabine

    En chasse pour la poudreuse

    Si vous avez la chance d’y être lors d’une journée de poudreuse fraîche, je vous conseille d’arriver tôt à la montagne car vos premières descentes seront mémorables. Par contre, il est important de savoir que suite à une chute de neige appréciable, la majorité des bols au sommet seront fermés jusqu’à ce que l’équipe de patrouille ait sécurisé les pistes et limite les risques d’avalanches. Vous pourrez débuter votre journée en vous faufilant entre les arbres de Bowl Over, ou un peu plus relaxe dans le milieu du Crystal Bowl

    De la neige de qualité dans Bowl Over

    Pendant ce temps, la chaise Stairway to Heaven devrait être en fonction mais ne desservira que les pistes et sous-bois qui mènent vers le sud; le côté nord vers Feuz Bowl n’ouvre pas immédiatement. À ce moment, entre deux explosions de dynamite, gardez l’œil sur CPR Ridge du côté nord: avec ses multiples chutes et couloirs, c’est le prochain secteur à ouvrir, s’il ne l’est pas déjà. Ensuite viendra le Feuz Bowl, et ce sera de l’extase garantie si la visibilité est bonne. Pour les autres secteurs plus extrêmes, il est peu probable qu’ils ouvrent la journée même d’une tempête et peuvent parfois prendre quelques jours avant d’être sécuritaires. Généralement, l’ordre observé des prochains secteurs à ouvrir est: T1 sud (Super Bowl), T2 nord, Middle Ridge sud et nord, Whitewall, T1 nord et finalement Ozone.

    CPR Ridge dans toute sa splendeur

    En cas de disette de neige

    S’il n’a pas neigé depuis plusieurs jours et que vous cherchez des cachettes qui offrent encore un peu de poudreuse, il en existe, foi d’un local! À partir du sommet de la télécabine, j’aime bien  traverser longtemps sur l’arrête du CPR Ridge et aller presque au bout de celle-ci. Plus je vais loin, plus il reste de la neige vierge… Donc si vous allez jusqu’à une chute très intimidante du côté nord ayant la forme d’un sablier dont le goulot est plus étroit qu’une longueur de skis (piste 51 : Tie One On), continuez encore légèrement la traverse et vous aurez de superbes sous-bois assez pentus du côté sud, et d’autres peu tracés et plus abruptes du côté nord. Soyez avertis: c’est pour skieurs ou planchistes confirmés. Dans un autre secteur, le même principe de longue traverse se trouve sur le Redemption Ridge, sur lequel vous pourrez aller aussi loin que les Coffin Trees, mais vous aurez besoin de demander à un local pour vous y mener… En poursuivant l’exploration vers l’ouest (ou la droite sur la carte des pistes), une fois vers la sortie du Feuz Bowl, vous verrez une traverse assez haute sur votre droite. Prenez cette traverse qui entre dans le bois et ça ouvrira ensuite sur plusieurs courtes pistes peu fréquentées qui vous ramèneront directement sur la piste damée It’s a Ten. Ensuite, pour d’autre poudreuse, il faudra monter à pieds sur Whitewall, Super Bowl ou autre secteur accessible uniquement à la marche.

    Vue sur Terminator Peak (T1), côté nord

    Découvrir autre chose que les bowls

    Pour les amateurs de sous-bois, vous serez comblés, même si on en voit peu sur la carte des pistes. Comme vous remarquerez en montant au sommet, les arbres de Bowl Over sous la télécabine et ceux de Redemption Ridge sous la chaise Stairway to Heaven sont magnifiques. Des centaines de lignes exaltantes à descendre pour chaque secteur. Par la suite, plus bas sur la montagne, j’adore sillonner entre les arbres de chaque côté de la chaise Pioneer, et ce, presque jusqu’à la base de cette remontée. Juste à côté, des arbres assez espacés se trouvent entre la Porcupine et Grizzly Paw.  La piste Show-Off offre également des arbres espacés du côté gauche en descente. Mes pupilles se dilatent toujours dans la ligne d’arbres entre la piste Liberty et Blow Down, naviguer à travers les obstacles ne me laisse jamais indifférent! Pour le reste, gardez l’œil ouvert, il y a abondamment d’autres traces à suivre ou à créer entre les pistes…

    Des sous-bois accessibles sur Redemption Ridge, dans le secteur de la remontée Stairway to Heaven

    Si toutefois vous êtes du niveau et vous souhaitez faire monter l’adrénaline et vous dépayser, le ski dans les chutes et couloirs fait partie de la marque de commerce à cette station. Pour commencer la découverte, directement en sortant de la télécabine (après avoir observé la vue imprenable!) vous trouverez les Dumpster Chutes droit devant vous du côté nord.  Avec 4-5 entrées différentes, ça donne le ton pour ce qui suit!  

    En direct de Dumpster Chutes

    Ensuite, la première piste sur le CPR Ridge se nomme Tunnel Vision et porte très bien son nom, un vrai tunnel étroit et escarpé. Dans Feuz Bowl, ne manquez pas d’aller faire un tour le secteur des Steps avec ses trois couloirs spectaculaires et vraiment esthétiques à voir (piste Stampede entre autres). Ce secteur est définitivement parmi mes préférés. Pour couronner le tout, je vous conseille de monter à pieds en haut de T1 pour y descendre Truth, Dare ou Consequence. Vous pourrez les observer à votre gauche sur Terminator Peak (T1) en montant la télécabine.  J’ai d’excellents souvenirs dans ces couloirs très engagés et je suis persuadé que vous vous en souviendrez longtemps, si le cœur vous en dit!

    L’accueil étroit de Tunnel Vision

    Au niveau des pistes à bosses, il y en a simplement trop pour les nommer, on en trouve partout! Que l’on parle des grosses bosses de Double Header ou Liberty, ou des bosses plaisantes et plus accessibles de Big Ol’ Bear ou Got Your Goat, vous ne manquerez pas de choix dans cette catégorie.

    Crystal Bowl avec la remontée Stairway to Heaven au loin, et une des entrées des Dumpster Chutes en avant-plan

    Besoin de reposer vos genoux dans les pistes damées? Au sommet, lorsque Silver Lining ou My Blue Heaven sont travaillées mécaniquement, ça vaut vraiment le détour pour le degré de pente et la qualité de la neige è dévaler.  Sinon, plus bas, Wiley Coyote est la piste damée classique de la station.

    Votre guide qui prend l’air vers la fin de Feuz Bowl

    En terminant, vous allez remarquer sur place qu’il est difficile de vous repérer précisément dans les bols du sommet par rapport à la carte des pistes. C’est simple, il n’y aucune indication des noms de pistes au sommet, seulement rendu à mi-montagne…  De plus, les locaux ont des noms spécifiques pour plusieurs secteurs et ne se rapportent pas toujours aux vrais noms de pistes indiqués sur la carte. C’est un peu ce qui rend l’expérience plus trippante, l’impression de l’inconnu et de l’exploration continuelle. Si vous êtes de type techno, une application sur votre téléphone comme FATMAP peut vous aider énormément à vous orienter. Sinon, vous avez tout de même ce guide qui j’espère vous aidera à passer un excellent séjour à Kicking Horse!

    Superbe vue dans les arbres enneigés après avoir descendu le Whitewall

    Ski de soirée à « Cypress Mountain », Colombie-Britannique

    [NDLR: Cet article a été rédigé en janvier 2020 mais les informations et faits qu’il relate sont toujours d’actualité]

    À un peu plus de 30 minutes de voiture du centre-ville de Vancouver se trouve la station de ski de Cypress Mountain, située dans les montagnes du « North Shore ». C’est le plus important centre de ski à proximité de la ville de Vancouver, offrant un dénivelé skiable d’environ 525 mètres. On y a tenu entre autres les compétitions de ski de bosses lors des Jeux Olympiques d’hiver de 2010. 

    Dès ma journée de travail au centre-ville de Vancouver terminée, je prends ma voiture et je file en direction de Cypress Mountain pour une soirée de ski sous les projecteurs. Ma voiture n’est pas munie de pneus d’hiver mais je n’ai aucun problème à parcourir les 30 kilomètres qui me séparent de la base du centre de ski, tout de même située à environ 900 mètres d’altitude. À titre de comparaison, un trajet semblable en termes de temps, de distances et d’altitudes serait de partir du village de Petite-Rivière Saint-François et de remonter par la rue Principale et la route 138 jusqu’au sommet du Massif de Charlevoix. 

    J’ai rarement parcouru une si courte distance me faisant passer de deux mondes tellement opposés et différents… au départ, un centre-ville, une température de 9°C, des espaces verts, etc., et à l’arrivée, une station de ski en pleine montagne et une température de 0°C. C’est impressionnant!

    Vue de la zone appelée « Mid-Mountain » du secteur « Mt. Strachan », à partir de la piste « Panorama » sur « Black Mountain ». Apparent grâce aux lumières, remarquez le brouillard venant du Pacifique qui couvre la partie supérieure de ce secteur.

    La montagne offre du terrain très varié réparti sur deux secteurs principaux, « Black Mountain » et « Mt. Strachan » qui se font face l’un et l’autre. Le chalet principal est bien situé, juste au milieu, au pied de ces deux secteurs.

    Le « Main lodge » de la station

    Pour le ski de soirée, le territoire skiable est évidemment un peu plus limité, en fonction du nombre de pistes éclairées. Les pistes plus faciles se retrouvent dans le secteur de « Black Mountain » (pistes « Panorama » et « Windjammer ») tandis que les plus difficiles dans le secteur de « Mt. Strachan » (pistes « T-33 » et « Horizon »).

    Secteur « Mt. Strachan ». Du débarcadère du télésiège quadruple « Lions Express », il suffit d’une toute petite descente pour rejoindre la base du télésiège double « Sky Chair » pour continuer la montée vers le point culminant de la station.
    Secteur « Mt. Strachan ». L’embarquement du télésiège double « Sky Chair ».
    Dernier segment de la piste « T-33 », qui retourne à la base de « Sky Chair ».

    Il y avait beaucoup de skieurs à la station en ce mercredi soir de janvier… le stationnement se remplissait de voitures à un bon rythme dès mon arrivée et j’ai même été obligé de me stationner relativement loin du chalet, vis-à-vis la piste « Alexandre Bilodeau’s Gold ». Heureusement, en fin de soirée, le retour à la voiture fut effectué presqu’entièrement avec les skis, en descendant une petite piste de type « ski out » qui longe la bordure ouest du stationnement. 

    Dès ma première descente, j’ai vite compris que la température douce de l’après-midi, combinée avec l’affluence des skieurs de la journée et avec la baisse subite des températures sous le point de congélation, allaient être des facteurs qui allaient rendre les pistes très difficiles à skier ce soir. Celles du secteur de « Black Mountain », incluant même les pistes « vertes » telles que la « Panorama » et la « Windjammer »  étaient pénibles à skier : surfaces dures, glacées, balles de golf, etc. bref la totale! Il faut donc comprendre que même en janvier, l’altitude de la station n’est pas toujours suffisante pour garantir des conditions hivernales constantes sur les pistes. (On en avait eu un aperçu lors des Olympiques…)

    Secteur « Mt. Strachan ». Départ de la piste « T-33 » à partir du plus haut point de la station, soit à 1440 mètres d’altitude.

    Dans le secteur de « Mt. Strachan », plus précisément dans la zone de la remontée « Sky Chair », les conditions étaient meilleures, probablement à cause de l’altitude plus élevée de ce sommet (1440 mètres) et du fait que le flot de skieurs y est réduit puisqu’il n’est desservi que par un télésiège double fixe.

    Secteur « Mt. Strachan ». Vue amont sur la piste T-33

    Au sommet, il est étonnant de constater que les conditions météorologiques peuvent changer en seulement quelques secondes. Imaginez passer d’un ciel complètement dégagé à un épais brouillard, et ce en moins de temps qu’il ne le faut pour sortir sa caméra de sa poche de manteau… les photos attendront! 

    De ce sommet, j’ai préféré la piste intermédiaire et très sinueuse « T-33 ». Chaque courbe décrite par la piste « T-33 » est une raison de plus pour prendre une pause et admirer les magnifiques et nombreux points de vue sur les lumières de la ville de Vancouver, juste à nos pieds. 

    Secteur « Mt. Strachan ». Vue aval sur la piste « T-33 » et les lumières de Vancouver au loin.

    Je ne pourrais dire si j’ai joué de malchance en cette soirée, mais j’ai trouvé qu’il y avait un trop grand nombre de skieurs répartis sur un nombre limité de pistes éclairées. Le problème était surtout apparent sur les pistes faciles dans le secteur de « Black Mountain ». En revanche, les points de vue sont magnifiques sur la ville de Vancouver et ces panoramas à eux seuls méritent la visite en soirée. Cependant, pour éviter de mauvaises surprises et les chutes de température en soirée, je vous recommande une visite de jour. Non seulement vous aurez accès à la totalité du domaine skiable, mais en plus vous aurez droit à une vue majestueuse supplémentaire… celle sur l’océan Pacifique (« Howe Sound »).

    Vue du sommet « Black Mountain », à partir de la piste « Horizon ».

    En conclusion, les skieurs de la région de Vancouver ont tout de même beaucoup de chance de pouvoir skier une station de cette taille en soirée, même si pour eux, c’est une « petite » station. L’endroit est également prisé pour ses sentiers de ski de fond (classique et pas de patin), qu’on imagine assez techniques et exigeants!

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