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    Ski Garceau, 11 mars: la totale

    Chevaucher deux saisons en quelques heures à peine est le meilleur résumé de cette journée de ski durant laquelle on a pu profiter au maximum de carres bien affûtés à l’ouverture, pour enfin passer en mode neige molle et bosses moelleuses vers l’heure du lunch. La finale au cours de laquelle les plaques dures du matin ont laissé place à des surfaces tendres est tout simplement enivrante. Bienvenue au printemps précoce à Ski Garceau: la totale!

    Ambiance festive

    Les chroniqueurs de Zone.Ski le martèlent depuis toujours: arriver tôt en station garantit les meilleures conditions. C’est vrai l’hiver, mais quand le soleil se rapproche un peu plus du zénith à chaque jour, arriver plus tard a des avantages indéniables. Aujourd’hui à l’ouverture, c’est calme. C’est que les initiés, les locals, connaissent bien leur station. Avantageusement orientée de manière à recevoir un maximum de rayons solaires, Ski Garceau tire son épingle du jeu en offrant de magnifiques pistes qui se laissent réchauffer telle une tortue sur un rocher au milieu de la rivière. Ainsi, c’est vers midi que les cohortes festives en quête de neige molle et de bronzage pré-printanier affluent. Et ils ne sont pas tous à ski ni en planche à neige! Les flâneurs sont nombreux. À la base, un feu de foyer extérieur est entouré de monde avec une bière à la main. Jusqu’à la cabane à sucre qui ne dérougit pas. Au sommet, la patrouille offre des guimauves à faire rôtir sur le feu. L’hiver? Quel hiver?! Comme le veut la tradition ici, skieurs et coureurs peuvent tester des skis gratuitement. De la musique flotte dans l’air. Le printemps s’est amené en force.

    Et pourtant…

    Et pourtant, oui, l’hiver n’est pas terminé. On sait que mars est le mois des tempêtes de neige. Il y en aura d’autres. Des nuits sous zéro demeurent la norme, alors que les journées au dessus du point de congélation sont de plus en plus fréquentes. Il faut donc s’attendre à des matinées avec des surfaces à attaquer avec vigueur. Et sur des skis affûtés. Malgré tous les efforts et le soin des opérateurs de dameuse, des surfaces d’acier persisteront à l’occasion. La boutique de Ski Garceau offre tous les services d’entretien dont vos skis et planche à neige ont besoin. Cependant, il est possible de faire soi-même un affûtage régulier et simple. Des pierres en diamant de deux ou trois calibres différents suffisent à conserver les arêtes tranchantes des carres. La boutique raffinera cet entretien avec un ou deux affûtages mécaniques, ainsi qu’un cirage de la base des skis/planches à neige (d’autant plus important au printemps pour éviter de coller à la neige) au cours de la saison. Internet regorge de vidéos expliquant les étapes d’un entretien à faire soi-même. Le matériel nécessaire à cette procédure est facile à trouver.

    Encore de belles journées en vue

    Nous avons eu un hiver neigeux à Ski Garceau; les semaines qui viennent amèneront sûrement davantage de neige. Cependant, personne n’est dupe; la saison a entamé son chant du cygne. Profitez des journées qui restent et recherchez les stations qui offrent le meilleur ensoleillement (celui-ci s’accompagne, toutefois, d’une saison de glisse qui peut être écourtée). Avec son accueil chaleureux et son ambiance festive, Ski Garceau vous enlèvera le goût de remiser vos skis trop tôt!

    Mont Sutton, 5 mars, Extase en pleine nature

    Au milieu des Montagnes Vertes git une station de ski hors du commun. Créé le 17 décembre 1960, le Mont SUTTON donne encore l’impression d’y être, tellement la forêt est enivrante. L’héritage des Boulanger y perdure de façon étonnante. L’ADN est passé de génération en génération sans que personne ne se force. Si vous avez la chance de faire une remontée avec des locaux, ils vous sortiront quelque chose du style : « Ça fait 57 ans qu’on est ensemble mon mari et moi… Sutton, c’est notre montagne, on l’aime autant qu’on s’aime ».

    La station nous invite à profiter de la nature selon notre humeur ou notre désir d’être innovateur.

    Les 3 pistes de ski de forêt faisant face au versant sud cherchent à combler l’amateur de poudreuse en vous. On remarquera même des moniteurs y amener une ribambelle de jeunes (8, 10, 12 ans.. ) surdoués en quête de sensation forte. 2-3 conseils avant de rentrer dans l’embouchure serrée et hop, on se lance ! La témérité vous mènera loin.

    Quand ce n’est pas un prof, un parent supervisant une jeune souriante vous surprend au passage. N’oublions pas que c’est un secteur classé « double noire ». On entend souvent à Sutton : « Wow, le monde est très bon en ski ici ». On comprend pourquoi à voir ces jeunes s’aventurer dans des coins de type « hors-piste ».

    Si votre état d’âme est plus avant-gardiste (ou casse-cou ?), oublions les virages serrés dans le bois pour l’instant et projetez-vous plutôt en… Snowscoot ! Ce bidule ressemble à une planche à neige, mais debout ! Vous ne verrez pas cet engin très souvent en station à travers le Québec. Mont SUTTON offre la location et l’enseignement. Ce n’est certainement pas pour le grand public, mais on connait tous un aventureux qui préférerait se lancer sur ce machin plutôt qu’une paire de ski banale.

    Au-delà des sous-bois et des équipements saugrenus, la descente en piste damée procure du bon air frais à quiconque veut chausser des palettes. Parlez-en à Francis, ce skieur en sport adapté. Il existe beaucoup plus d’options technique qu’on pourrait le croire afin d’atteindre un niveau de ski à en faire rougir n’importe qui le regardant effectuer ses virages.

    La configuration très particulière de Mont SUTTON permettant de créer des parcours uniques à chaque descente nous amène vers énormément d’options différentes.

    L’admiration du paysage féérique nous vient sans qu’on s’en rende vraiment compte, peut-être à cause de l’omniprésence des arbres autour de nous.

    Que ce soit en ski de randonnée, en télémark ou en planche à neige, la station aux options hétéroclites donne l’occasion à tous d’y décrasser ses poumons, les rendant un peu plus purs à chaque sortie.

    Mont Orignal 4 mars 2023, les quatre douceurs

    Une douceur pour la peau

    J’ai visité le Mont-Orignal par ce beau samedi qui fait prélude à la semaine de relâche de la région de Québec. La saison y va bon train avec de belles conditions de glisse. La douce température autour de -1 degrés Celsius est une vraie douceur pour la peau qui se laisse caresser par la très légère brise matinale. L’achalandage est relativement faible en avant-midi et augmente considérablement en après-midi. L’ambiance est aux sourires et on sent une certaine frénésie dans l’air. La remontée mécanique de la station, un télésiège sextuple débrayable très rapide et confortable, fournit bien à la demande et permet d’enchainer les descentes à un bon rythme.

    J’ai pu voir des glisseurs et adeptes de sports d’hiver de tous les types : skieurs réguliers équipés de skis réguliers, de randonnée ou portant des mini-skis, des planchistes, des télémarkeurs, des randonneurs en raquettes, et puis même quelques fondeurs à l’entrée des pistes de ski de fond près du stationnement. Fait inusité : j’ai également vu deux scooters des neiges qui dévalaient la pistes « Les Pionniers » à toute allure! Il y avait aussi des familles, des skieurs en entraînement, des débutants en cours de ski, des familles, des adolescents qui sautent pas mal haut et des randonneurs avec des peaux d’ascension.

    Une douceur pour les jambes

    Et la neige? Wow! Partout sur la montagne, on a droit à un damé de grande qualité suite aux fréquents épisodes de neige des dernières semaines. Les sous-bois et secteurs en bosses sont pour la plupart encore pas mal poudreux. C’est le genre de journée permettant de skier sans effort partout sur la montagne en se disant qu’il n’y a pas de mauvais choix possible.

    J’ai profité de ces bonnes conditions pour revisiter un peu le secteur « est » de la montagne (à gauche sur la carte des pistes), qui n’était pas accessible lors de mes dernières visites. J’ai adoré la piste Saint-Odilon, qui d’ailleurs est une piste panoramique autrefois classée intermédiaire et qui me rappelle un peu la Familiale au Massif du Sud. Je n’ai toutefois pas eu le courage de gravir le sentier pour se rendre à la marche en haut des pistes Saint-Léon et Sainte-Germaine, des pistes pour experts caractérisées par leur forte inclinaison.

    Une douceur pour les sens

    Aujourd’hui, ce fut la totale : j’ai non seulement passé une belle journée de ski, mais j’ai également visité le casse-croûte de la station pour y manger une succulente poutine avec une sauce bbq sucrée typique de la Beauce et des alentours. Le menu est constitué en grande partie de plats fast-food mais aussi de quelques options santé. Fait notable : on y offre également des repas végétaliens, sans gluten, et même un choix de fromage sans lactose pour la poutine! Le Mont-Original est reconnu pour offrir un bon service alimentaire à un prix plus raisonnable que la moyenne.

    Après le ski, j’ai visité le bar de la station, le Verso Microbrasserie. J’y ai dégusté un cidre québécois très aromatique dans une ambiance festive au son d’un chansonnier.

    Une douceur pour l’âme

    Cette année, je n’ai plus l’impression d’être le loup solitaire que je suis habituellement. J’avais aujourd’hui la chance d’accompagner une skieuse qui n’avait pas chaussé les palettes depuis 20 ans. Quel bonheur pour elle que de découvrir à quel point l’équipement a évolué et permet de skier plus facilement et confortablement que jamais! Sa « réhabilitation » a très bien été puisque nous avons rapidement pu délaisser quelque peu le terrain facile et explorer d’autres pistes et même quelques sous-bois! Suite à une chute de mon amie lors d’un trop grand élan d’enthousiasme, ce n’est pas un ni deux patrouilleurs qui sont venus voir si tout allait bien, mais six! Des personnes très engagées et bienveillantes, cela se ressent!

    En terminant, mentionnons que la station vient tout juste de rendre hommage à feu Rosario Drouin, employé de la station depuis 1974, en donnant son nom à la cabane de la remontée Poma où il a travaillé ces dernières années. Bon ski!

    Initier les immigrants au ski: quand « eux » deviennent « nous »

    Il est 8h26, des bénévoles s’affairent à positionner les derniers objets qui seront utilisés dans les prochaines minutes. Une petite fébrilité est palpable dans l’air, comme avant l’ouverture d’un rideau dans une salle de spectacle. Mais aujourd’hui, les applaudissements ne seront pas pour les organisateurs: tous les regards seront tournés vers les participants qui vivront cette journée très particulière. « Ils sont là! They’re here! » 8h32, l’autobus est à l’heure. Celle qui s’exclame en deux langues, c’est Sandy Wolofsky, la fondatrice de l’organisme OuiCanSki. En ce 7 mars 2020, une cinquantaine d’immigrants découvriront les joies du ski alpin, grâce au travail de Sandy, en collaboration avec l’Association des stations de ski du Québec, et l’organisme Entre Parents, basé à Montréal-Nord.

    Le calme, quelques minutes avant l’arrivée du groupe. Les équipements ont été disposés avec soin pour faciliter l’étape de la préparation de chaque futur skieur.

    L’organisation multicouches

    Planifier une journée d’initiation au ski alpin pour un groupe de débutants est déjà chose complexe. Si en plus on ajoute les détails logistiques que constituent le déplacement des participants, l’équipement alpin, l’habillement et l’encadrement dans la langue qu’ils comprendront le mieux, on se retrouve avec des couches multiples de défis qu’il faut abattre bien avant que les participants ne fassent leurs premiers virages! C’est donc tout un exploit logistique, temporel et financier que de réussir à faire venir cet autobus de Montréal à la station de ski Chantecler.

    Sandy Wolofsky accueille les participants avec une énergie contagieuse.

    Les portes de l’autobus s’ouvrent et dans une joyeuse cacophonie, enfants et parents descendent les quatre marches, puis figent quelques pas plus loin: certains  sont un peu endormis par le trajet, d’autres complètement ébahis par la vision qui s’offre à eux. Des pentes bien larges, bien blanches, des remontées mécaniques, des skieurs déjà occupés à dévaler les pentes et à prendre place dans les télésièges… tous ces gestes à apprendre, tous ces mots à découvrir, toutes ces sensations encore inconnues!

    Les familles se dirigent vers le chalet tout en observant les pentes de ski.
    La directrice de l’école de glisse explique le déroulement de l’avant-midi aux participants.

    Les bénévoles dirigent les participants à l’intérieur du chalet pour les aider à s’équiper. Les bottes, casques, et plein d’accessoires pour combler les oublis/manques sont disposés pour permettre à chacun de s’installer et d’enfiler -tant bien que mal- tout ce matériel qui, pour certains, peut s’apparenter à une armure de soldat! Boucler les bottes de ski, ajuster le casque, et vite, sortir avant qu’il ne fasse trop chaud une fois le manteau fermé: voilà le groupe en place au pied de la pente école. Ouf! Il est 8h57. Le début de la leçon, d’une durée de deux heures, est prévu pour 9h00.

    La marmaille semble un peu dubitative devant l’équipement à enfiler!
    Il vous manque des gants? Des mitaines? Pas de problème, on a ce qu’il faut!
    Voilà comment on ajuste un casque!

    Une fois dehors, dans le regard des participants, l’incrédulité fait place à une légère appréhension qui s’estompe quelques minutes plus tard. Les rires éclatent rapidement lorsque les premiers à chuter dans la neige réalisent que c’est moins douloureux que sur du ciment. L’apprentissage de la glisse viendra, pour l’instant, il faut apprendre à marcher avec les bottes de ski! Les moniteurs de l’école de glisse prennent en charge les skieurs et subdivisent les groupes. Le plan de la prochaine heure est plutôt simple: on apprend à mettre les skis, glisser en petits pas sur une surface plate, monter « en escalier », puis on emprunte le tapis convoyeur pour parvenir au sommet de la pente école. De là, plusieurs circuits sont installés, avec des cônes, petits balais et autres cerceaux, permettant aux nouveaux adeptes de se familiariser avec le freinage, les virages et le contrôle de la vitesse. La deuxième heure sera vouée à consolider les acquis.

    Plusieurs moniteurs sont requis pour l’opération « charme sur skis » créée par OuiCanSki.
    Un groupe reçoit les consignes pour apprendre à glisser: les premiers mouvements se font sur un seul ski.
    Direction, la pente-école!

    Les faire devenir des « nous »

    Cet apprentissage peut sembler banal pour les skieurs qui sont « tombés dedans quand ils étaient petits ». Mais il en est tout autrement pour les immigrants qui sont souvent très réticents à embrasser l’hiver et tout ce qu’il comporte. Bien souvent, pour eux, il y a les « eux » et il y a les « nous ». Les « eux », ce sont eux, immigrants, qui sont catapultés au Québec à partir d’une toute autre réalité, et qui voient l’hiver comme une forme de mal nécessaire, au travers duquel il faut survivre, sans nécessairement chercher à en tirer de plaisir. Ceux qui ont du plaisir, c’est les « nous », qui avons appris dès notre tout jeune âge comment s’habiller, et comment mettre à profit toute cette neige et cette glace qui permettent le ski alpin, le ski de fond, la raquette, le patin… comment transformer les « eux » en « nous »? C’est la réflexion qui tenaillait Sandy Wolofsky pendant plusieurs années, jusqu’à ce qu’elle mette sur pied OuiCanSki en 2018. Évidemment, le « Oui » est un jeu de mots bilingue, puisque lorsque prononcé à voix haute, on entend « We » comme « nous ». Le « Can » est pour Canada, mais un autre jeu de mots est possible avec « pouvoir ».

    Il faut immortaliser ces sourires!
    Les moniteurs sont tous très attentionnés et vérifient soigneusement que les futurs adeptes ont bien saisi le fonctionnement de l’équipement.

    Sandy est elle-même issue d’une famille d’immigrants: ses grands-parents sont arrivés en tant que réfugiés dans les années 1920 et ont rapidement voulu s’intégrer dans la communauté qui les accueillaient. Une des manières d’y parvenir fut d’apprendre à skier sur les pentes du centre jadis situé sur le Mont Royal. Dans les archives de la famille Wolofsky, on trouve d’ailleurs de très vieilles vidéos montrant les grands-parents de Sandy, ainsi que sa mère et son oncle, en train de dévaler les pistes montréalaises, ce qui explique pourquoi elle-même est « tombée dedans quand elle était petite ». Elle constate « avoir eu un billet de loterie gagnant sans avoir eu besoin de l’acheter », grâce à tous les efforts d’intégration faits par sa famille. La création de OuiCanSki est donc une forme d’hommage aux générations la précédant, pour remercier ses grands-parents d’avoir insufflé l’importance d’apprécier l’hiver au sein de toute la famille. Cette action, croit-elle fermement, permet de créer davantage de « nous », en intégrant les « eux ».

    Sandy Wolofsky, satisfaite du déroulement de la journée à Ski Chantecler.

    Abattre les murs invisibles

    Il est maintenant 11h00, la leçon de ski est terminée pour le groupe fraichement initié. On retrouve les nouveaux adeptes, qui ne sont plus du tout les débutants hésitants et craintifs du début: les plus habiles montrent leurs prouesses avec fierté, devant le regard admiratif des bénévoles et moniteurs. La transformation est complétée avec une collation aux saveurs québécoises, des biscuits Félix & Norton, et une lampée de sirop d’érable! Les bouches se remplissent mais les sourires ne sont pas moins grands car l’endorphine du sport se conjugue avec la dopamine des papilles. C’est mission accomplie pour Sandy Wolofsky et tous les acteurs qui ont veillé au bon déroulement de cette journée; les applaudissements fusent, chaque participant se félicite: certains ont abattu des craintes, d’autres des murs invisibles. En date de ce 7 mars 2020, il y a désormais plus de « nous », moins de « eux ».

    Biscuits et sirop d’érable: parfait pour se remettre des émotions vécues en ski!

    Garder la roue en mouvement

    La pandémie a bien sûr mis un énorme frein sur toutes les activités prévues par OuiCanSki. [NDLR: Cet article devait d’ailleurs être publié quelques jours après le 7 mars 2020, il dort dans les cartons virtuels de mon disque dur depuis ce temps.] Heureusement, en 2022-23, Sandy Wolofsky est enfin en mesure de redémarrer les activités de OuiCanSki. Le 19 février dernier, un groupe de réfugiés de la guerre d’Ukraine a découvert le ski de fond au Camping Ste-Agathe. La prochaine activité de ski alpin aura lieu à Ski Montcalm, le 19 mars prochain, alors que deux groupes seront initiés aux joies de la glisse. Cette journée sera la plus grosse organisée par OuiCanSki jusqu’à maintenant! L’organisme attend un autre groupe de réfugiés de la guerre en Ukraine, ainsi qu’un groupe de nouveaux arrivants d’origines variées. D’ailleurs, depuis sa création en 2018, OuiCanSki a initié des skieurs venant de 23 pays différents!

    Comme toutes les autres journées OuiCanSki, la participation est accessible à très faible coût grâce à l’implication de divers organismes et associations. La journée du 19 mars prochain a été coordonnée avec l’Agence Ometz, l’Association des stations de ski du Québec, et Ski Montcalm. La généreuse contribution de Gants Auclair permet à tous les participants d’avoir les mains au chaud lors de l’activité. Mentionnons au passage que Sandy Wolofsky fait la femme-orchestre et est bien souvent seule à tout planifier, de l’horaire sur papier à l’accueil en station le jour-même: si vous souhaitez vous impliquer en tant que bénévole, que ce soit pour la journée du 19 mars 2023 à Ski Montcalm, ou pour de futures activités, vous pouvez contacter Sandy via ouicanski@gmail.com

    Le groupe de nouveaux skieurs à Ski Montcalm, le 7 mars 2020. Photo Gabrielle Larose (ASSQ)

    Mont Blanc, 2 mars, c’est blanc !

    Les portillons RFID du Mont Blanc. Photo Julie Tremblay

    Lors de ma visite dans la grande région montréalaise, j’ai décidé de découvrir le deuxième plus haut sommet skiable des Laurentides. Son côté familial qui fait tout son charme en plus des 21 centimètres de nouvelle neige a grandement aidé à me faire apprécier mon expérience.

    Pistes larges

    Je crois personnellement que ce qui m’a frappé le plus dans cette station, c’est la largeur de plusieurs de ses pentes. Cette composante donne du pouvoir à l’apprentissage, car on sait que plus on en a large pour prendre un virage, plus ça devient facile, même dans une pente de niveau difficile. Lors d’une journée de poudreuse, il est certain de rester un petit coin beaucoup moins tracé pour s’amuser à s’exploser un peu de poudreuse en pleine face !

    Fait pour les familles

    Ces trois sommets ont clairement été pensés pour plaire à la famille. Plusieurs pistes de niveau facile et intermédiaire ont été aménagées dans les 2 premiers sommets. Des sous-bois dans les parties moins pentues viennent accentuer l’apprentissage des jeunes qui navigueront au travers la forêt.

    Belles variétés de pentes

    Au cours de ma journée, je me suis donnée le mandat de faire le plus de pistes possibles pour arriver à parler des bienfaits de ce domaine skiable. J’y ai apprécié la variété de ses pentes par sa disposition qui nous permet de choisir une pente à bosses et d’ensuite finir dans un sous-bois. Les plateaux entre les sections de pistes nous permettent de réfléchir à notre prochain défi !

    Au Nord c’est plaisant !

    Les pentes jugées pour experts sont situées dans le versant le plus éloigné, son petit nom : Mont Blanc Nord. Pour ma part, c’est l’endroit que j’ai préféré parmi les 3 sommets. La vue est splendide, surtout du côté de « La Panoramique ». Ce sommet est laissé au naturel. Les niveaux au Nord sont intermédiaires, difficiles et extrêmes. Attention ! On n’y retrouve aucune piste facile !

    Le Mont Blanc gagne à être découvert, parfait pour les familles ainsi que pour l’apprentissage. Bonne fin de relâche à toutes les familles en voyage de ski !

    Stoneham, 1er mars, avec la neige vient le bonheur

    Un lendemain d’une bonne chute de neige, c’est toujours gagnant d’aller skier. La station touristique Stoneham ne fait pas exception. Glisser en silence sur la neige fraîche est un plaisir difficile à décrire. De plus, nous sommes en semaine de relâche pour les gens de la région de Montréal et de la Mauricie. À ceux qui ont prévu y venir faire une visite, pensez arriver de bonne heure afin d’éviter la cohue aux guichets pour vous procurer vos billets de remontée.

    Quelques trucs et astuces

    La neige tombée depuis les dernières semaines a permis à la station de donner d’excellentes conditions, et ce, partout sur la montagne. Les conditions du matin sont meilleures, tant sur les pistes damées que sur les pistes laissées vierges, après une bonne bordée. Une belle façon de débuter sa journée est de prendre le télésiège L’Alizée, situé à gauche de la montagne. Cette remontée est plus facile d’accès et demande moins d’efforts pour y accéder. De plus, cette remontée ne se rend pas jusqu’au sommet ce qui permet de faire une première descente de réchauffement et donne un accès plus facile aux autres remontées.

    Il est aussi possible pour les mordus de sensations fortes de prendre le forfait à la billetterie et ensuite reprendre la voiture pour aller dans le stationnement du secteur des 40 et y faire les premières traces. Ce secteur plus expert est souvent tracé rapidement par les adeptes de pistes noires. Il est aussi possible d’accéder au secteur en remontant par les bulles pour skier la piste Laurentienne à droite au sommet. À mi-parcours, gardez l’œil ouvert pour accéder au secteur des 40 à gauche. Lors de notre passage, la piste sous le télésiège des 40, La Zipper, montrait quelques découverts, mais rien pour arrêter les plus téméraires en quête d’adrénaline.

    Profiter du moment

    Skier dans la neige fraîche demande plus d’énergie. J’adore multiplier les descentes, mais avec l’âge et la neige abondante, les cuisses travaillent fort. Après quelques descentes, j’avais les « jambons » en feu. J’ai dû doser mon énergie et prendre plus de pauses. J’ai aussi pris soin de m’hydrater pendant les arrêts. D’ailleurs pendant une de mes pauses, j’ai admiré le travail du groupe de bénévoles de la Fondation des sports adaptés, qui comme des abeilles, s’affairaient à préparer trois jeunes pour le ski assis. Le sourire dans le visage de ces jeunes m’a apporté beaucoup de joie. J’ai pris le temps de dire un seul mot à l’équipe, MERCI !

    La vie est belle et il faut en profiter, un jour à la fois. C’est exactement ce que j’ai fait en venant skier ici. Ça m’a aussi fait réfléchir sur la valeur de la vie en voyant cette grande banderole installée sur le chalet de la station. Le 25 mars prochain, à la station Stoneham, c’est le Défi ski Leucan. Je vous invite à visiter le site defiski.com et à regarder les modalités afin de les encourager. L’Olympien Philippe Marquis, fils de mon chirurgien François Marquis qui me permet de continuer à skier, est un des ambassadeurs pour la cause. Merci Philippe et merci François.

    Malgré tout, j’ai terminé ma journée assez tôt. Stoneham a probablement un des plus beaux bars en station du Québec. Le bar Quatre-Foyers est tellement agréable pour l’après-ski et nous en avons profité. En y entrant, l’accueil du personnel est chaleureux et on s’y sent les bienvenus immédiatement. Le sourire, c’est gratuit, et les employés sont généreux. Notre serveur Guillaume, ses collègues Cynthia et Jeff, ont agrémenté notre après-ski. Les nachos étaient simplement délicieux et j’en ai profité pour m’hydrater davantage avec une bière à mon image. Une Joufflu.

    Profitez-en dans les prochaines semaines pour aller skier au Québec.

    Mont Sutton, 1er mars, dépaysée jusqu’à l’os !

    Sortir une saguenéenne de chez eux, c’est comme sortir un ours polaire de son hibernation. Dès que j’ai mis les pieds en dehors de mon auto, j’ai constaté que plusieurs skieurs s’habillaient encore à leur auto. La question était : est-ce resté après la pandémie ? Ou bien était-ce déjà en place avant celle-ci ? Car au Saguenay, nous attendions le « go » pour recommencer à entrer notre stock à l’intérieur des chalets pour s’y préparer. J’en déduis que c’était déjà inculqué dans la mentalité des skieurs de la région montréalaise avant. Tout y est différent, mêmes les pentes !

    Les coulées et les cuves

    Beaucoup de pistes sont dans la forme d’une cuve. Légèrement creusées vers le milieu ce qui fait que les côtés sont recourbés vers le haut. J’ai eu beaucoup de plaisir à m’amuser avec le relief, en restant sur la partie la plus haute en y faisant du slalom au travers les bosses de neige poudreuse amoncelée dans lesquelles je fonçais sans me poser de question pour littéralement les faire exploser à mon visage. L’espace skiable est maximisé à l’os, car même les coulées sont de la partie ! Et c’est délectable de voir les paysages que celles-ci nous laisse explorer.

    Sous-bois faits pour tous

    Les espaces peuplés d’arbres ne sont pas tout à fait comme chez moi, car les forêts des stations plus éloignées au Saguenay sont composées en grande partie de conifères. À Sutton, les feuillus sont beaucoup plus présents et les arbres sont matures avec une distanciation beaucoup plus large entrent chacun d’eux pour laisser place à tous les niveaux de skieurs et planchistes.

    Secteur expert

    J’ai adoré le principe que plus on s’éloigne du chalet principal plus les pistes sont expertes et difficiles. Cela va de soi, le domaine a été super bien pensé. Clairement, si je n’avais pas eu mes amis comme guides, je ne saurais pas comment j’aurais été en mesure de trouver la façon de me rendre jusqu’au bout vers ce secteur expert que j’ai apprécié au plus haut point.

    Ma trajectoire préférée

    Je parle de trajet plutôt que d’une pente en particulier, car à Sutton, il y a énormément de jonctions un peu partout ce qui fait en sorte qu’on se retrouve assez vite fait dans une autre piste que celle de notre point de départ. Mon trajet par excellence de ma journée a été le zigzag en haut de « La Miracle » suivi par le sous-bois « L’Iroquois » pour finir par le bas de « La miracle ».

    Avec la beauté du paysage que l’on retrouve à Sutton, il est facile de faire d’excellentes photos. Les skieurs font des sauts un peu partout dans les pistes et c’est magnifique à voir aller. 

    Plusieurs sculptures cocasses sont installées un peu partout dans la station comme ici on y voit une belle grenouille !

    Pour ma deuxième visite à la station, j’apprécie énormément la disposition des pistes et le fonctionnement des secteurs. Vivement les voyages de ski pour continuer de me faire découvrir les denrées rares que nous avons au Québec!

    Sommet Morin Heights, 1er mars: « Laisse, je m’en occupe ».

    Peut-on dire d’un employé qui n’a pas fait une tâche, qu’il a fait du bon travail? Oh que oui! Et j’ai même envie de le remercier et de lui dire: « Laisse, je m’en occupe! »

    Neige, comme tu es abondante!

    C’est pour mieux te faire plaisir, mon enfant! Paraphrasant le méchant loup du célèbre conte, je fais état d’une abondance de neige digne des plus belles fantaisies. En effet, les précipitations d’hier nous ont légué une neige exceptionnelle et en quantité à faire brûler les cuisses. La plupart des pistes ont été damées, laissant une surface molle et tendre qui s’enfonce profondément sous les skis. Mais le secret du jour c’est certainement les pistes laissées au naturel. Celles qu’un employé (ou une employée!) n’a pas damées. Il n’a pas fait la tâche pour laquelle on le paie. Cela explique justement pourquoi il (ou elle) a fait un bon travail! Je le remercie et lui dis: « Laisse, je m’en occupe. Avec mes skis! » C’est dans le secteur Kicking Horse qu’on retrouve principalement les pistes non damées. C’est léger, profond, abondant. Même chose du côté des sous-bois. Une journée mémorable remplie d’acide lactique!

    Quoi de neuf?

    Rien! Vraiment. Pour ma première visite de la saison à Sommet Morin Heights, je m’attendais à trouver quelque chose de nouveau. De quoi écrire une chronique, faire état d’un changement, raconter ce que vous n’avez pas encore vu. Hé bien, non. Rien! C’est dommage. Certes, la station offre toujours quatre secteurs desservis par autant de remontées mécaniques. On y retrouve comme toujours du terrain très varié et une enneigement habituellement généreux (vive la Snow Belt des Laurentides!). Les employés demeurent aussi sympathiques. Par exemple, le passeur de chaises à la remontée centrale, Xavier, est un joyeux luron qui sait vous accrocher un sourire. Et d’une courtoisie! C’est sans compter Diane, qui fait partie du décor depuis des lustres, et qui sait comment nous accueillir avec humour et énergie. De plus, le secteur de la pente-école, Skiwi, demeure encore et toujours un atout pour les débutants. Cependant, les installations vieillissent et ça commence à paraître dans le chalet, entre autres. Rien pour écrire à sa cousine, bien entendu. Aucune partie du bâtiment ne menace de s’effondrer, mais on souhaiterait voir le lieu ravivé, rafraîchi. Malgré tout je n’ai aucune déception véritable, car l’expérience de ski demeure avant tout une affaire d’extérieur.

    Le domaine

    De nombreuses familles prennent d’assaut Sommet Morin Heights. L’endroit se prête parfaitement à l’initiation des petits au ski et à la planche à neige. À mesure qu’ils grandissent en compétence, d’autre secteurs de la montagne s’ouvrent à eux. Les plus aguerris, enfants comme adultes, ont de quoi se mettre sous les skis avec des pistes expertes bien affirmées. Le versant Soleil restera toujours un secteur privilégié pour des pistes vertes et bleues faisant face au… soleil. Quant à lui, le versant Kicking Horse, plus court mais sans faux plat, teste l’engagement des skieurs. Le secteur Rivière Simon met en valeur le parc à neige ainsi que quelques jolies et accessibles pistes de niveau débutant. La remontée centrale, elle, offre des pistes noires sur tout son flanc gauche. Un peu en retrait de la vallée de St-Sauveur à proprement parler, Sommet Morin Heights vaut qu’on prenne le temps de le visiter et d’explorer ses possibilités d’aventure et de découverte.

    En direction de la Forêt de Skiwi. Un sous-bois de niveau débutant fort prisé des fans de Caillou!

    Virée au Chic-Chac:  Du catski plein les jambes!

    C’est la dernière descente et j’ai déjà le coeur gros avant même d’arriver au pied de la piste. Ce n’est pas de ma faute; je tiens ça de ma mère. Pas le ski, la nostalgie. J’ai quitté le Gîte du Mont Albert à 6h30 ce matin; il est maintenant 16h00. Pourtant, j’ai l’impression que cette mémorable aventure de ski en milieu alpin au Chic-Chac n’a duré que dix minutes. Cependant, à en juger par la fatigue ressentie dans mon corps l’aventure a bel et bien duré toute une journée. Et quelle journée!

    Mon nouvel ami Ontarien est rayonnant. Il est tombé en amour avec la Gaspésie! Mont Porphyre, secteur Les Dalton.

    Une vision, mille actions

    Il faut remonter à 2008 pour réaliser à quel point le Chic-Chac est devenu une entreprise d’aventure en montagne qui n’a rien à envier à d’autres destinations du genre. À l’époque, Murdochville vivotait suite à la fermeture de la mine de cuivre. Sa renaissance est due en grande partie au succès et au dynamisme du Chic-Chac. Guillaume Molaison et Éloïse Bourdon possèdent une vision très éclairée de l’expérience qu’ils veulent que leurs invités aient lors de chaque visite au Chic-Chac. Les mille actions qu’ils ont entreprises depuis leurs débuts témoignent de leur capacité à mettre en oeuvre ce que leurs têtes conçoivent. Pour notre plus grand bonheur et au grand dam de nos cuisses!

    Les installations sont à point et confortables, en plus d’avoir de la gueule. Des chambres privées, des maisons et l’ancien presbytère sont autant de lieux de résidence lors d’un séjour. Jusqu’à l’église qui est devenue leur quartier général: restaurant, bar, salle commune et lieu festif de danse et de spectacle. L’après-ski est le prolongement naturel d’une journée de glisse dans le royaume du Chic-Chac! Les différents forfaits de séjour sont en mesure de satisfaire tous les visiteurs. On peut aussi choisir de n’y passer qu’une journée et résider ailleurs. De plus, qu’on ne soucie pas de la “bouffe”; au Chic-Chac, on mange comme des rois! 

    L’église devenue resto, le Quartier Général. Amen! Photo Chic-Chac

    Cependant, au-delà du lieu physique qu’est le Chic-Chac c’est l’expérience globale qui marque l’imaginaire, qui constitue les souvenirs qu’on se tricote pour nos vieux jours. Que l’on fasse nos montées en peaux, en catski ou en hélicoptère, les descentes qui en résultent viennent d’un autre monde. Celui des beaux et inoubliables virages blancs et silencieux au coeur d’îlots de conifères centenaires, et parfois malingres. Du plateau sommital, l’absence d’arbres laisse libre cours au traçage des virages au gré de nos fantaisies. À mesure de notre progression vers l’aval de la pente, les sapins se resserrent et grossissent, notre souffle s’accélère et nos cris de joie s’intensifient. Toutes ces sensations grâce à une vision matérialisée à travers mille actions! Et une équipe du tonnerre!

    Un forfait héli-ski est disponible. Photo Chic-Chac

    Le Mont Porphyre

    Le Chic-Chac déploie son domaine skiable sur quatre montagnes: les monts York, Porphyre, Lyall (territoire de la Réserve faunique des Chic-Chocs) et Miller (station de ski). Pour ma troisième visite en 7 ans, je me défonce sur le Porphyre. Du haut de ses 860 mètres, et avec 330 mètres de dénivelé, ce sommet est le plus accessible des trois domaines sauvages du Chic-Chac. Du quartier général au sommet, le cat me brasse pendant seulement 20 minutes avant que j’enfile mes skis dans le vigoureux vent d’ouest.

    Notre super guide, Claudie (en planche à neige, à gauche) prodigue des instructions de sécurité avant d’entamer la deuxième partie de la Molo.

    Le profil du domaine skiable annonce le party de glisse qui s’apprête à débuter: 2 champs de poudreuse majeurs, 2 plateformes aménagées,12 sous-bois, 3 sentiers d’ascension et 7 mètres de neige annuellement. En catski, on peut s’attendre à s’offrir entre 6 et 10 descentes dans la journée. Parfois, en prime, la dernière descente se fait sur le Mont Miller dans la gloire du soleil couchant. Le mont York, plus loin, offre du terrain plus avancé que le Porphyre. Cependant, qu’on ne se méprenne pas: le Porphyre est déjà un domaine fort respectable en terme de dénivelé et de niveau de difficulté. Aujourd’hui, une photographe professionnelle nous accompagne afin d’immortaliser nos efforts, nos faces grimaçantes et nos sourires panoramiques. Alexandra Lévesque se joint régulièrement à des groupes de skieurs au Chic-Chac; ainsi plus besoin de se geler les doigts pour opérer le Kodak!

    Je fais de mon mieux dans la Imric. Photo Alexandra Lévesque Photographe
    Le Mont Porphyre. Je ne sais pas pour vous, mais moi je salive à cette vue. Photo Chic-Chac
    La dernière tempête remonte à 5 jours. Pourtant, grâce à l’accès limité au domaine et aux vents constants, nous skions encore dans un bonheur de neige ultra légère qui va de de 1 à 2 pieds de profondeur!

    Man, quelle journée!

    La rencontre avec les guides se fait à 8h15. Claudie, notre guide émérite, et son assistant, Félix, nous accueillent chaleureusement. Rien qu’à voir, on voit bien: ces deux-là mangent du ski et de la planche pour déjeuner, pour dîner… et pour souper! Leur passion communicative et leur professionnalisme dissipent toute crainte. Les consignes de sécurité sont énoncées clairement. Nous prenons alors possession des sondes, pelles et DVA (détecteurs de victimes d’avalanche). À 9h00, on finit de zipper une petite laine et on décolle. Au sein de notre groupe, la fébrilité est palpable. 

    Le départ du quartier général. “Let’s go Man, dépêche!”

    Dans le cat on jase en haussant le volume, histoire de se faire entendre par-dessus le vacarme de la machine. La cabine en entier brasse et secoue. Vingt minutes plus tard, la porte arrière s’ouvre sur un monde de vent, de neige et d’aventure. L’horizon est vaste, en contre-bas, les arbustes sont chétifs et solitaires. Au loin, le fleuve St-Laurent miroite au soleil. On fait la première descente dans la Molo, une piste bien nommée. Avec un départ dans une zone nue, nous rattrapons la ligne des arbres rapidement. Moins de vent, plus de neige, des sapins à hauteur de genou. Bien que nous soyons en terrain 100% naturel, le domaine skiable est constitué de pistes définies. Dans chacune d’elles, les possibilités de parcours sont innombrables. On trouve facilement de la poudreuse vierge, des passages étroits entre les conifères rabougris ou dans les bosses molles. L’inspiration est au rendez-vous: moi, je descends ici, alors que mon camarade passe là. Claudie ouvre le groupe à chaque descente, Félix ferme la cohorte endiablée; entre les deux, sécurité et célébration neigeuse! Claudie fait de trois à quatre rassemblements en descente, juste avant un changement de terrain ou d’environnement afin que l’on sache à quoi s’attendre. Cependant, aucun spoiling: elle ne divulgue pas les meilleurs spots et moments à venir, juste les écueils à éviter.

    Super Claudie, la guide qu’on veut comme amie!
    Félix, le guide en télémark qu’on veut aussi comme ami!

    Une visite au Chic-Chac est une célébration de la glisse en toute sécurité et dans un environnement alpin digne des destinations les plus excitantes. Le défi et l’aventure font toujours partie du séjour, tout comme l’est la satisfaction de skier des pistes parfois folles, mais toujours invitantes. Tout ça grâce à une équipe passionnée et lumineuse. 

    Photo Chic-Chac

    Nul besoin d’être un pro: tout skieur ou planchiste de niveau intermédiaire (ayant certes le désir de se mesurer à soi-même) peut faire un séjour au Chic-Chac. La demande est forte; réserver d’avance est conseillé. En passant, il est suggéré d’honorer le travail des guides et de tous les membres de l’équipe avec un pourboire à la hauteur de 10% de la valeur du forfait retenu. Les pourboires sont partagés entre tous ceux qui concourent à faire de notre séjour un évènement mémorable et sécuritaire. Je supporte vivement cette suggestion.

    Des pentes soutenues, de la neige abondante et une bonne dose d’engagement.
    Au sommet, l’hiver est rigoureux. Les virages, larges et inspirants.
    La dernière descente, au Mont Miller, face au soleil couchant. Un émerveillement!

    Je tiens à remercier le Chic-Chac pour son accueil et sa collaboration lors de cette mémorable journée!

    Vallée Bleue, 26 février: « Yé, c’est Peppa Pig! »

    Ce n’est pas tous les jours que j’entends un visiteur s’exclamer ainsi dans une station de ski. À mon arrivée ce matin, l’écran accroché au mur diffuse des bandes dessinées. Un client, visiblement enchanté par la diffusion en cours, s’exclame: « Yé, c’est Peppa Pig! » Le client en question doit avoir 6 ans tout au plus… Bienvenue à Vallée Bleue, une station où la famille règne en maître.

    Un « sweet spot »

    On me pardonnera de titrer en anglais, mais c’est l’expression qui me vient en tête à chacune de mes visites à Vallée Bleue. Vous savez ce point d’équilibre où tout est parfaitement à sa place, cet espace-temps durant lequel rien ne cloche et où tout arrive à point nommé. Voilà précisément ce que me fait la station encore aujourd’hui. Par exemple, une nouvelle neige est tombée durant la nuit. Quelques centimètres légers et soyeux. Eh bien, l’opérateur de dameuse a su laisser certaines pistes intactes. Ou encore, cette employée de la cafétéria qui livre à la table voisine leurs petits déjeuners afin que les clients n’aient pas à attendre debout à côté de la cantine que leurs oeufs-bacon-saucisse-pain brun soient prêts. Et que dire de toutes ces familles à la marmaille gigoteuse qui choisissent la station pour son accueil sans faille?! Tiens encore mieux: le préposé à la remontée qui joue habilement du balai à long manche pour enlever la mince couche de neige tombée depuis l’aube, afin de m’éviter d’avoir un derrière mouillé. Oui, tout est à sa place et au bon moment et sans cérémonie. Un naturel de bon coeur et très « sweet’!

    Un cadre enchanteur

    En opération depuis 1963, Vallée Bleue est située sur une montagne relativement modeste en terme de hauteur. Pourtant, la station réussit à tirer le maximum de son environnement. Comme c’est toujours le cas, la carte des pistes ne rend pas justice à la topographie et au tracé véritable de celles-ci. Les pistes plus longues, et plus faciles, sont situées de part et d’autre de la montagne. Sur le flanc droit, on peut même remonter à la force de ses propres mollets sur un sentier partagé de randonnée alpine. Ce qui est en soi une excellente idée pendant que fiston prend ses leçons. Pour ma part, le meilleur point de vue est tout au long de la remontée dans la quadruple centrale. Étroitement bordée de hauts conifères enneigés, la remontée est toujours un moment magnifique à l’abri du vent. Certes la vitesse de cette remontée n’a rien pour donner la nausée, mais comme le cadre naturel y est si beau, rien ne presse. Sous nos skis pendants, des enfants défilent derrière leur instructeur dans une piste équipée de plusieurs modules.

    Des coups de coeur

    Aujourd’hui, je fais ma première visite de la saison à Vallée Bleue. Évidemment, je me promets de revenir. La bonne humeur que procure tous ces enfants, la simplicité du lieu, l’accueil chaleureux et cordial, ainsi que certaines pistes particulièrement invitantes contribuent à faire de chaque visite un moment agréable et relaxant. Ça tombe bien, car reprendre la route à 16H00 le dimanche n’est pas une mince affaire avec la circulation ultra dense à la hauteur de la vallée de Saint-Sauveur! Avant d’affronter le monstre autoroutier, aussi bien profiter du lieu et explorer mes pistes préférées. La Twist, par exemple, est une piste qui reçoit moins de visiteurs, comme si elle était cachée. Ce n’est pas le cas de cette intermédiaire. C’est juste que son départ est discrètement localisé entre la Sous-Chaise (juste sous nos pieds durant la remontée) et la Black Foot (une débutante où s’écoule une bonne partie des skieurs de ce calibre). Bien bordée de gros arbres, la Twist est toujours superbe en son tracé étroit et sinueux. Pour entreprendre des pistes expertes, il faut se diriger sur le flanc gauche de la station. La remontée triple donne accès, entre autres, aux Panorama, Expert et Apollo. Trois superbes pistes plus pentues (pour ici), bien qu’on les souhaiterait plus longues. De ce sommet, la Chamois donne accès à la Ziggy-Doo pour une descente serrée et à pic. Je l’évite aujourd’hui, car le fond très ferme se fait entendre entre les bosses. Il s’agit pourtant d’un beau défi en plein dans la ligne de pente.

    « Veux pas m’en aller… »

    Il est 15h00. Une petite fille pleure; elle doit être épuisée après une belle journée de ski. Elle ne veut pas quitter. Mais attends, il ne s’agit pas de la même enfant qui pleurait ce matin parce qu’elle ne voulait pas skier? B’en oui! Moi non plus je ne veux pas partir, mais j’ai une chronique à écrire! Je garde cependant un excellent souvenir de ma journée lumineuse et relaxante. Vallée Bleue s’est une fois de plus révélée comme un de mes « sweet spots » préférés!

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