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    10 raisons qui poussent à devenir moniteur de ski!

    Photos Harold Gigière

    Devenir moniteur de ski ! Eh bien oui… Pourquoi pas?! J’ai toujours aimé le ski, et ce, malgré un arrêt de quelques années. Alors pourquoi devenir moniteur de ski ? La neige, le soleil, les vacances, des décors à couper le souffle, voilà l’environnement quotidien des moniteurs de ski. Le moniteur de ski est avant tout un pédagogue en contact avec les personnes qu’il encadre et à qui il enseigne. Il faut savoir aussi bien animer un groupe d’adultes que d’enfants. Il faut être motivé et dynamique. En général, les pistes destinées aux débutants, les vertes et bleues sont un terrain de prédilection, donc attention ! Voici les raisons qui m’ont amené à devenir moniteur de ski.

    1. Transmettre ma passion pour le ski.
    Le ski est une passion pour moi et probablement pour tous les moniteurs de ski. En tant que moniteur, il m’est ainsi possible de partager directement cette passion avec une clientèle de tous les âges.

    2. Faire la promotion de mon sport favori.
    En étant moniteur, je fais continuellement la promotion du ski au quotidien en favorisant la pratique de ce sport. Il est important de voir à la valorisation des sports de glisse et le moniteur de ski en est un acteur de premier plan.

    3. Profiter d’un développement continu avec des pros et selon notre niveau.
    Être moniteur de ski, c’est avoir accès à différentes formations offertes par les associations. Que se soit au niveau de la technique, de l’enseignement personnalisé, le moniteur bénéficie d’un encadrement privilégié par des collègues expérimentés et professionnels

    4. Développer le sentiment d’appartenance à un groupe et avoir une reconnaissance professionnelle.
    Le moniteur fait partie d’un groupe au niveau national, provincial et régional par son adhésion à une école de ski. Le fait d’avoir cette reconnaissance partout au pays est un gage d’excellence et d’accomplissement. Il faut noter que la collaboration avec d’autres associations amène différents avantages.

    5. Enseigner la méthode et les techniques de l’AMSC ou du PESA dans un contexte où la sécurité est primordiale.
    Le ski est un sport où la technique et la sécurité sur les pentes vont de pair. Tous les skieurs et skieuses se devraient de connaître les techniques de base afin de développer leurs propres aptitudes dans un environnement sécuritaire.

    6. Voir et être témoin de l’évolution d’un apprenant suite à notre enseignement est très valorisant.
    Rien de plus valorisant que de voir un jeune apprendre et se développer par lui-même selon notre enseignement. Être témoin de la réussite d’un enfant ou d’un adulte en direct nous amène une grande satisfaction et un sentiment d’accomplissement.

    7. Travailler avec le public et surtout les jeunes.
    Enseigner le ski c’est aussi une question de relation humaine, d’écoute et de prise en charge d’une ou d’un groupe de personnes. Il faut avoir une ouverture vis-à-vis les commentaires ou les demandes aux commentaires.Ce contact est enrichissant en tout temps!

    8. Faire partie d’une école de ski peut diminuer le coût d’un billet de saison !
    Effectivement… c’est un point intéressant à signaler, profiter d’un accès gratuit aux pentes de la station de notre école de ski est un avantage indéniable.

    9. Pour profiter de plusieurs avantages (mise à jour et perfectionnement, rabais sur l’équipement de ski).
    Évidemment le fait d’être membre d’une association de moniteur de ski nous donne certains avantages quant au perfectionnement par des professionnels, des rabais sur l’équipement, les vêtements et accessoires. Certaines stations offrent des rabais sur les billets de ski. Il est aussi possible de participer à des camps d’entraînement, bénéficier d’une assurance, etc.

    10. Mais surtout… Devenir un meilleur skieur !
    Puisque c’est en forgeant qu’on devient forgeron, il n’y a rien comme la pratique pour devenir un meilleur skieur! Les moniteurs passent plus d’heures sur les pistes que la moyenne des skieurs, ce qui leur donne des occasions en or de devenir meilleurs dans toutes les conditions qu’une station de ski peut offrir! Et bien sûr, il ne faut pas oublier de mentionner l’apport des collègues moniteurs!

    Mais n’oubliez pas, les jours de mauvais temps, sous la neige ou la pluie, les moniteurs continuent à enseigner. L’altitude, alliée au froid et aux vents peuvent rendre les journées différentes sans être une contrainte au plaisir de skier! Bref, devenir moniteur de ski nous permet de transmettre notre passion et nos compétences à d’autre en créant une expérience enrichissante dans un contexte sécuritaire et amusant. Mais la technique ne suffit pas ! Le moniteur est avant tout un pédagogue et la relation humaine est importante : il sait expliquer, décomposer un mouvement, corriger les erreurs de ses élèves, élaborer une progression individualisée et adapter son enseignement.

    Mais avant tout il ne faut pas oublier… le plus important… c’est de s’amuser !

    Bon ski !

    La plage ou la montagne?

    D’emblée, on pourrait penser que le dilemme ne se pose même pas pour un skieur, tant l’hiver se fait attendre depuis les derniers mois. Pourtant, ils seront nombreux encore cette année à migrer vers le Sud pour une ou deux semaines, en quête de soleil grâce à des forfaits soi-disant bon marché, au lieu d’encourager une industrie locale créatrice d’emplois et de richesse collective. Mais qu’ont donc les Québécois à s’exiler dans les pays «à rabais»?

    Évidemment, le portefeuille parle pour plusieurs. C’est un truisme de dire qu’un voyage tout inclus à Cuba ou en République Dominicaine coûte moins cher pour une famille moyenne (par exemple, deux adultes avec deux enfants de 5 et 9 ans) qu’une fin de semaine de ski à Tremblant. Comparons d’ailleurs, pour s’en donner une idée, les prix pour cette famille moyenne qui doit choisir entre se prélasser sur une plage au Sud ou skier dans la belle province entre le 27 décembre 2012 et le 3 janvier 2013.

    À Varadero, à Cuba, il en coûtera 4150$ durant cette période pour vivre dans un tout inclus quatre étoiles (bouffe, boisson, loisirs…), avion et transferts compris. Évidemment, les prix fluctuent et il est possible de trouver moins cher, alors on aura compris qu’il s’agit ici d’une estimation.

    À Tremblant, durant la même semaine, il en coutera à notre petite famille environ 4400$ pour skier (notons que l’enfant de cinq ans ski gratuitement) et dormir (déjeuner compris seulement) dans une chambre d’hôtel quatre étoiles équipée d’une cuisine, ce qui diminuera les coûts de repas (environ 60$ pour le dîner et 150$ pour le souper par jour, soit environ 1500$ de bouffe pour la semaine). Mais comme on ne veut pas cuisiner, quel sera le total avec le dodo, le ski et les repas? Près de 6000$.

    D’accord, Tremblant constitue au Québec le paroxysme de l’opulence, avec son casino ainsi que ses restaurants, condos et hôtels haut de gamme. Alors, descendons dans l’opulence (mais pas dans la qualité du ski) et transportons-nous, par exemple, à la montagne de L’Anse-Saint-Jean. Il devient intéressant de constater que le prix de la semaine de ski au Mont Édouard devient compétitif avec le tout inclus dans le Sud.

    En effet, au Mont Édouard, durant la même semaine, il en coutera à notre petite famille approximativement 2000$ pour skier (l’enfant de cinq ans ski gratuitement ici aussi) et dormir dans l’équivalent d’une chambre d’hôtel trois étoiles équipée d’une cuisine. Comme à L’Anse Saint-Jean on peut s’en tirer à moindre coût pour les repas comparativement à Tremblant, disons que notre petite famille investira environ 40$ pour le dîner et 100$ pour le souper par jour, soit environ 1000$ pour la semaine. Total avec le dodo, le ski et les repas? Près de 3000$, soit la moitié du prix de Tremblant et même moins cher que des vacances à Varadero.

    Inévitablement, il faut aborder la question de la qualité du produit, ou à tout le moins la qualité de ce qu’on trouve sur le produit : la neige. Alors que dans le Sud, il fait toujours beau (ou presque), au Québec on n’est jamais certain de ce que la température nous réserve : peu de neige, froid et pluie sont devenus des aléas presque inévitables du temps des Fêtes… Bref, skier au Québec durant la période des Fêtes constitue vraisemblablement un risque avec lequel on doit jongler.

    Consommer local

    Alors, aller ou ne pas aller dans le Sud? L’objectif de cet article n’est pas de répondre à la question, mais plutôt d’apporter une réflexion sur nos choix. Il s’agit donc ici de faire prendre conscience à la population de skieurs qui se reconnaissent dans ce texte qu’il n’en coûte pas nécessairement plus cher de prendre ses vacances au Québec et surtout qu’il existe, dans diverses régions québécoises, des alternatives aux gros resorts coûteux comme Tremblant, le Mont Sainte-Anne et le Massif de Charlevoix.

    Pour ma part, je suis de ceux qui croient que le consommateur détient le pouvoir d’investir dans les produits régionaux, comme l’industrie du ski, pour en soutenir le développement et la pérennité. Consommer localement constitue un enrichissement pour la collectivité, cela va de soi.

    En effet, pourquoi dépenser son argent dans les pays «à rabais» lorsqu’on peut encourager des entreprises locales, en plus de choisir de vivre en harmonie avec notre climat? Vous me direz : besoin de soleil, de contrer la déprime, de faire le plein d’énergie, de n’avoir rien à penser… Mais nos ancêtres n’y allaient pas, dans le Sud; ils s’appropriaient l’hiver, savaient l’apprécier et en tiraient profit pour s’amuser et se détendre…

    Et puis, si skier au Québec durant la période des Fêtes constitue un risque, il faut aussi considérer que tout risque se calcule. Il s’agit seulement de lire les reportages sur ZoneSki pour choisir une montagne, certes plus éloignée, mais où bon an mal an la neige aura neigé (le Valinouët, le Mont Édouard, le Mont Grand-Fonds, le Mont Comi, Val d’Irène, par exemple) et où il est possible de faire plusieurs autres activités hivernales. 

    Bref, ce ne sont pas les options qui manquent pour profiter de l’hiver québécois et il y a toujours moyen de trouver de belles conditions pour qui les cherche. Pourquoi, alors, ne pas troquer la plage pour la montagne?

    Cet article a été originalement publié le 4 janvier 2013 mais les réflexions qui sont exposées sont toujours d’actualité! 

    Le bootfitting: sans les mains!

    Photo Geneviève Larivière

    Pour certains, trouver la bonne chaussure peut paraître anodin… en ce qui me concerne, lorsque vient le moment de chercher de quoi me chausser, l’activité tourne vite au cauchemar: même en excluant le look, j’arrive très rarement à trouver LA chaussure de randonnée, LA botte de marche… et pire, LA chaussure de ski qui m’ira comme un gant -mais au pied. Bien évidemment (et Dieu merci !), il existe des spécialistes pour nous conseiller lors de l’achat de ce type de matériel. C’est la raison pour laquelle j’ai communiqué avec un expert en ajustement de chaussures de ski, saturée que j’étais du manque de repères sur lesquels baser mon choix…

    L’expert en question s’appelle Dan Renauld. Instructeur de ski (Niveau 4 AMSC) au Mont-Sainte-Anne, Dan a commencé à s’intéresser à l’ajustement des bottes de ski lorsqu’il s’est mis à porter attention aux défauts du ski de sa clientèle: pieds mal soutenus, courbure des jambes non-compensée, bottes mal attachées, taille inappropriée… c’est ainsi que Dan est devenu, au fil du temps, un spécialiste du «bootfitting», art qui consiste à conseiller un skieur dans le choix d’une chaussure de ski afin que celle-ci soit conforme aux besoins de l’individu -car c’est le matériel qu’on doit adapter au skieur, et non l’inverse !

    D’emblée, cassons un mythe: souffrir pour être beau n’est pas un adage que l’on peut associer au ski alpin. Inutile d’être trop à l’étroit dans votre chaussure, vous ne gagnerez ni en style, ni en performance -exclusion faite des athlètes et compétiteurs, qui ont assurément des besoins différents du skieur que l’on identifie «récréatif». Ainsi, une botte de course n’est pas forcément ce qu’il faut pour un skieur de niveau avancé ! Donc, oui, la performance peut être atteinte par le confort: en retirant les facteurs de stress involontaire imprimés à votre corps, vous constaterez que le contrôle de vos muscles n’est que meilleur…

    Tous les experts vous le diront: trop de gens font l’erreur de sous-estimer l’importance des chaussures de ski lors de l’achat d’un équipement. Comparez les bottes de ski à la direction d’une voiture: si vous avez une botte mal ajustée, la communication entre vous et vos skis sera faussée et vous perdez en fiabilité, en stabilité et en précision. Mais assez palabré, venons au vif du sujet !

    Par quoi commencer ?

    Il faut bien évidemment choisir la bonne boutique ! De préférence, éviter les grandes surfaces trop généralistes où le vendeur sera peut-être bien mal outillé pour vous conseiller… Mieux vaut se tourner vers les boutiques spécialisées, possédant un large inventaire et capables d’effectuer les ajustements et l’entretien de votre matériel de ski ! (Région de Québec: Performance Bégin, Vie Sportive; région de Montréal: Oberson Brossard et Laval.)

    Une fois en boutique, Dan Renauld est formel: avant même de parler de notre pointure habituelle et de notre budget, il faut d’abord montrer notre pied au conseiller. Chaque personne a un pied unique et la grande variété de marques et de modèles disponibles sur le marché permet de trouver la chaussure qui se rapprochera le plus des besoins de notre pied… car la qualité de la chaussure et du «fit» n’a aucun lien avec le prix qu’on aura à débourser ! Brisons un autre mythe: il est inutile de payer 450$ pour avoir une chaussure confortable et performante !

    Donc, les conseils du pro: un skieur en quête d’une bonne chaussure ne doit pas avoir de marque de prédilection ni de budget fixé, pas plus qu’il ne doit mentionner sa pointure… il doit d’abord montrer son pied au conseiller ! … N’oubliez pas d’apporter une paire de vos chaussettes de ski.

    Les repères à l’essayage

    Une fois le pied inséré dans la chaussure, que l’on se rassure: l’inconfort est NORMAL… surtout si on se tient debout, droit comme un piquet ! Pour apprécier le véritable confort d’une chaussure, il est indispensable d’adopter une position de ski: genoux légèrement fléchis, poids positionné un peu vers l’avant. Cette simple flexion des genoux fera dégager les orteils de l’avant du chausson, sans toutefois amener le talon à toucher complètement l’arrière du chausson. Si vous pouvez bouger vos orteils sans trop de gêne, vous êtes sur la bonne voie !

    Selon Dan, l’erreur quasi-universelle commise par les skieurs est d’acheter des chaussures de ski trop grandes. Après une dizaine de sorties, le chausson s’est tassé, la coquille a travaillé et malgré les attaches que l’on serre d’un cran de plus, le pied n’est plus soutenu adéquatement dans la chaussure. Il en résulte une perte de contrôle et de confort, sans oublier les risques de blessure…

    Une fois la chaussure essayée, il ne suffit pas de la garder aux pieds quelques minutes: un bon essayage doit durer au moins une demi-heure. C’est le meilleur moyen de s’assurer que la chaussure de ski ne coupe pas la circulation sanguine, qu’elle est confortable au mollet et qu’elle s’ajuste bien aux différents points de pression… Concernant les petites imperfections, la très grande majorité des chaussures de ski devront subir un léger ajustement après l’achat. Tout est faisable: dégagement du mollet, resserrement aux chevilles, «punch» sur les côtés de la coquille de plastique pour gagner en largeur, ajout de «canting» pour régler l’angle du tibia par rapport aux skis, semelles de renfort plantaire… encore une fois, c’est le matériel que l’on adapte au skieur !

    Les semelles, accessoires ?

    Au contraire ! C’est la touche finale qui fera le confort d’une chaussure de ski. En effet, les semelles dont sont équipées la plupart des bottes au moment de la vente font très rarement l’affaire: trop minces, pas assez coussinées, pas assez isolantes, pas renforcées… il faut investir ! Sur le montant total de votre acquisition, la différence de prix vaudra assurément le confort que vous gagnerez.

    Une petite note sur les semelles chauffantes: si vous souffrez des «pieds gelés chroniques», les semelles chauffantes peuvent être un excellent complément. L’élément chauffant n’est nullement dommageable pour la coquille et assure un confort supplémentaire par temps plus froid ou pour les pieds plus sensibles… Notre spécialiste Dan recommande cette acquisition pour réduire les facteurs de stress reliés à des pieds gelés -incluant les engelures- et augmenter le plaisir de la glisse.

    Le jargon

    Qu’est-ce que l’indice de «flex» ? C’est le chiffre qui décrit la rigidité de la coquille d’une botte de ski. L’indice s’étend de 60 à 150, le plus mou étant associé à un skieur novice qui a besoin d’une grande flexibilité; l’opposé correspond évidemment à une botte à raideur maximale, conçue pour les coureurs.

    La majorité des skieurs de niveau intermédiaire-avancé vont privilégier un indice de flexibilité se situant entre 85 et 110, selon le ski de prédilection: mieux vaut plus raide pour le damé, et plus mou pour la bosse et le sous-bois… Notez bien que cette flexibilité et la performance globale de la botte sont mesurées pour des conditions d’environ -10°C. Vous devinerez que par temps très froid, le plastique de la botte gagnera en rigidité, et qu’à l’inverse, en ski de printemps, la chaussure deviendra plus molle.

    Les pointures: comment s’y retrouver ? La pointure (exemple: 25) d’une chaussure de ski correspond à la longueur de votre pied, en millimètres. Le demi-point (25.5) indique une largeur supérieure, pour la même longueur de semelle. Ainsi, à l’essai, vous verrez une différence de longueur entre 24.5 et 25.5, mais pas entre 25 et 25.5. Attention cependant, certaines marques sont plus «généreuses» que d’autres -tout comme pour les vêtements ! Bien que ce type de pointure se veut universel, quelques nuances sont perceptibles d’une marque à l’autre.

    Un dernier conseil

    Toutes ces recommandations sont valables lorsque l’acquisition d’une chaussure neuve est nécessaire. Cependant, Dan Renauld rappelle que lorsqu’un skieur pense à changer ses bottes de ski, il doit également envisager la possibilité de changer son chausson avant de jeter toute la chaussure ! Plusieurs boutiques spécialisées offrent le moulage de chaussons sur mesure, de même que des semelles conformables. Ainsi, un skieur qui a déjà investi 600$ sur une paire de chaussures de ski peut préférer conserver la coquille et y insérer un chausson neuf -ce qui représente une économie par rapport au prix initial de la botte !

    Retenez cependant qu’à l’acquisition d’une botte neuve, le chausson devra travailler et se mouler à votre pied: le confort ne sera évidemment pas optimal avant les 10 premières sorties. Sachant que la durée de vie moyenne d’une chaussure de ski dépasse les 100 jours, l’inconfort relatif des premières sorties est temporaire et minime !

    Cet article a été originalement publié le 15 octobre 2010 mais les conseils qui sont exposés sont toujours d’actualité! 

    Histoires de patrouille: le genou de Hulk

    Photo Jean-Philippe Neault

    Ce récit s’ajoute à la collection de la série « Histoires de patrouille ». Ces histoires, rédigées ou racontées par des patrouilleurs de partout au Québec, qu’ils soient retraités ou encore actifs, ont pour but d’humaniser le titre qui fait souvent frémir les skieurs et planchistes en station. Être patrouilleur, c’est bien plus que porter un uniforme, une radio et une trousse de premiers soins… c’est une histoire de dévouement, de passion pour le ski, l’entraide, l’esprit d’équipe et le don de soi. Nous espérons qu’à travers ces récits, votre perception de ceux qui sillonnent les pistes pour assurer la sécurité des skieurs changera pour le mieux!

    Patrouilleur: Geneviève Larivière
    Stations: Le Relais, Massif du Sud, CPA Lévis, Mont Alta
    Années d’activité: 2006-…

    Ce récit est tiré de ma première année officielle de patrouille dans une station de ski. Je précise « officielle » car j’ai déjà prêté main-forte à l’équipe qui assurait la sécurité des pistes à la station où j’ai appris à skier, à La Tuque. C’était de manière informelle, mais mon intérêt pour les premiers soins et la sécurité a grandi alors que je progressais en ski alpin, c’était donc bien naturel pour moi d’offrir mon aide lorsque j’étais témoin d’un incident. Ce n’est cependant qu’en 2006 que j’ai eu l’occasion d’intégrer pour la première fois une équipe de patrouille. Depuis, j’ai bien sûr été témoin de bon nombres d’accidents, incidents, anecdotes, aventures et autres péripéties, balayant le large spectre de la gravité, du béké-bobo au transport ambulancier avec point d’interrogation sur l’état de la victime à son arrivée en centre hospitalier. Rassurez-vous, l’anecdote qui suit n’est pas sanguinolente, ni paniquante. Vous pouvez continuer à lire!

    Il est 18h45, un soir de semaine. L’équipe de patrouilleurs bénévoles est en place un peu partout en montagne après avoir couvert la fameuse « valse des BR » qui assure l’entretien des pistes pour la soirée; il fait un temps relativement doux, assez pour qu’on aie envie de skier sans porter les lunettes. On a eu droit à un coucher de soleil avec lueurs de la ville, c’est d’ailleurs un fort joli spectacle à observer à partir du versant ouest. Je me trouve au sommet lorsqu’un appel survient: « On a besoin d’un traineau dans la 11, pour un genou! ». Je suis juste à côté du traineau, je fais signe au répartiteur et je pars au pas de patin, tirant mon traineau rempli d’attelles et autres dispositifs à velcro.

    J’arrive sur les lieux, et tout ce que j’entends, c’est une volée de mots de l’église, qui couvrent presque entièrement la voix de mon collègue. L’avantage, c’est que ça permet de constater que L’ABC* du blessé se porte TRÈS bien! Rejoints par un troisième patrouilleur, on entreprend d’immobiliser le skieur mal en point (et mal engueulé!), qui en a après tout: la piste, son matériel, les autres skieurs, les arbres, la direction de la station, l’éclairage, et nous-même on y goûte. Je suis un peu intimidée et je me tiens « en retrait »: étant arrivée en deuxième sur les lieux, je laisse mon collègue diriger les opérations, comme le veut le protocole. J’évite donc d’intervenir auprès du blessé, qui, je m’en doute bien, m’aurait servi le même traitement verbal.

    À ce stade, vous êtes à même de deviner que la douleur du blessé est immense: un « VINGT SUR DIX, T*******! » retentissant, ne laissant aucun doute sur la priorité à mettre sur l’évacuation par traineau. Cette évacuation est d’ailleurs un tantinet problématique, notre skieur ayant un gabarit s’apparentant à celui des joueurs de la ligne de défense du Rouge & Or. Ce type de corps n’étant pas particulièrement facile à caser dans un traineau de patrouille, disons-le franchement, on y va « au mieux », en comblant les creux anatomiques, une couverture sous le genou, on cale ici, on attache là… Je me souviens de m’être fait la réflexion « Tiens, y nous ont pas dit comment faire dans le manuel, pour les grands-grands monsieurs… » Notre blessé sonore, qui ponctue notre opération de mots-pas-catholiques et de « ayoye » bien sentis, finit tant bien que mal par être immobilisé, et prévenu que la descente ne sera pas de tout repos.

    Dès les premières minutes de l’évacuation par traineau, alors que mon collègue s’affaire à la collecte d’informations (qui consiste en une série de questions auxquelles quelqu’un qui a mal, et qui est impatient, n’a AUCUNE envie de répondre), le transport ambulancier est appelé, pour une seule raison: bien que la vie du blessé ne soit pas en danger, celui-ci est venu skier seul, et sera de toute évidence incapable de se rendre par lui-même à l’hôpital.

    Une fois arrivés au local de patrouille au pied des pistes, la routine se poursuit. On retire quelques couches de vêtement pour mettre le blessé plus à l’aise, et on poursuit l’examen physique entrepris sur les pistes. Y’a pas à dire: le genou est tordu, enflé, et j’ai l’impression que le simple poids de nos yeux sur l’articulation fait grimper l’indice de douleur. Les étapes du protocole s’enfilent: il faut suivre l’évolution du blessé, faire fi de ses gros mots, remplir le rapport d’accident, replacer le ziploc de neige-glace sur le genou, ignorer les insultes, et prier pour l’arrivée rapide du camion jaune à loupiotes! Étant recrue, j’ai hérité du plaisir de remplir le rapport -à l’époque, c’était une longue feuille 8 1/2 x 14, papier carbone, pèse fort, trois copies. J’entreprends donc d’essayer d’interrompre notre genou hurlant afin de procéder… Je ne suis pas très grosse dans mes pantalons de ski, et je me surprends d’être contente que le blessé soit légèrement immobilisé! Je vous épargne les soupirs et les phrases empathiques inutiles, mais j’ai quand même complété le rapport, sous l’oeil fort amusé de mes collègues plus expérimentés.

    L’ambulance arrive, enfin! Je me charge de transmettre le rapport à l’ambulancière, qui a vite fait de jauger notre blessé, dont les cris rustres s’échappaient de la salle. Elle entre et, aucunement intimidée par le vocabulaire du blessé, entreprend de faire son travail. Aidée de son collègue, elle transfère le blessé sur la civière, puis, avant de pousser celle-ci vers l’ambulance, pose quelques questions au blessé, tout en procédant à un examen sommaire. Elle s’adresse à moi: « Avez-vous essayé de retirer la botte pour vérifier la présence d’autres blessures potentielles? » « J’L’AI PAS LAISSÉ FAIRE! » de rugir notre skieur. L’ambulancière, sans broncher, entreprend de tâter, palper, défaire les attaches de la botte, l’ouvrir de quelques centimètres, glisser les mains gantées vers la cheville, puis… la respiration du blessé se coupe.

    Son visage affiche un large sourire, il a cessé toute émission de cris et de jurons. Prostré en direction de l’ambulancière, le skieur s’exclame: « HEILLE! VOUS L’AVEZ REPLACÉ! ». Ce sont cinq paires d’yeux et d’oreilles incrédules qui observent, du genou au visage, du visage au genou, le blessé soudainement calme et serein. Oui, le genou est effectivement redressé. Encore enflé, mais décidément, résolument, indubitablement redressé. Le blessé-prodige pousse même l’audace jusqu’à s’appuyer sur le côté pour retirer lui-même sa botte! Je suis estomaquée. Il est maintenant 19h50, et pour la première fois depuis près d’une heure, ce monsieur m’apparait comme un être sympathique. Je suis estomaquée, je viens de voir Hulk redevenir gentil. Je suis estomaquée, un genou, ça revient comme ça, toi-chose!?

    La seule conclusion possible, c’est que la micro-torsion (très involontaire) effectuée par l’ambulancière lors de la manipulation de la botte a suffi à replacer le genou dans un angle anatomiquement acceptable. L’histoire ne dit pas si notre skieur a consulté un professionnel de la santé pour son genou! Il a refusé le transport ambulancier, a quitté les lieux sur ses deux pieds, avec son ziploc de neige à moitié fondu, en claudiquant légèrement.

    Ce soir-là, j’ai appris beaucoup de choses… et même si je le « savais » déjà, il n’y a rien comme de le vivre! La douleur agit sur la personnalité des gens qui la subissent. Ça peut paraitre évident dit comme ça… mais ça influence beaucoup plus qu’on le pense! Si la personne qu’on tente d’aider nous répond de manière agressive, on ne doit pas la laisser seule, ni prendre ses paroles au premier degré. Vaut mieux demander des renforts, et vérifier régulièrement si on peut aider davantage. Voir quelqu’un souffrir en étant impuissant demande une énorme dose de patience, de même qu’un sacré don pour s’occuper/divertir. Beaucoup de gens ressentent un inconfort face à la souffrance d’autrui: ça aussi, c’est normal. On doit apprendre la différence entre « sympathie » et « empathie ». Et tout ça… ça ne se fait pas en claquant des doigts! C’est la beauté de la patrouille chaque cas est « nouveau », et chaque saison nous fait progresser en tant qu’humain!

    *L’ABC – Acronyme correspondant à l’examen primaire qui permet de vérifier l’état de conscience d’un blessé ainsi que la présence ou non de signes vitaux.

    Nouveautés en station pour 2015-2016: apprentissage et le hors-piste à l’honneur

    Pour cette saison, les investissements sont modérés dans les stations de ski. La tendance est à l’amélioration de l’expérience client avant d’arriver sur les pistes, trouver de nouveaux concepts d’avantages pour des passes de saisons, de nouveaux rabais, etc. Dans cette chronique, nous nous attarderons surtout aux changements touchant à l’offre du terrain skiable. Deux grandes clientèles seront favorisées par les nouveautés, qui cette année concernent l’amélioration de leurs zones d’apprentissage pour débutants et le développement  des secteurs de ski hors-piste et de remontée alpine.

    Cantons de l’Est

    Le Mont SUTTON entreprend la refonte du secteur d’apprentissage et touche au ski de randonnée du bout des doigts. D’une part, la piste pour débutants sera élargie pour y accueillir un tapis magique qui sera accessible gratuitement. L’école de ski proposera de nouveaux forfaits d’apprentissage innovateurs visant à répondre à certaines clientèles spécifiques. Par exemple, un forfait créé pour les adolescents sera axé davantage sur la pratique du ski avec un peu moins d’enseignement « technique ». Un autre forfait permettra aux parents dont les enfants sont en garde partagée de pouvoir venir en station une semaine sur deux, sans manquer une semaine de cours. De plus, un forfait triple (introduction, initiation et découverte) permettra à un débutant de conserver les skis qu’il aura loués lors de son apprentissage, ce qui constitue une belle occasion pour s’équiper en plus d’apprendre.

    Du côté du versant abritant la célèbre Fantaisie, un sentier sera disponible pour ceux qui souhaitent s’initier à la remontée avec des peaux d’ascension. Le coût d’accès au sentier de randonnée sera de 50$ (taxes en sus) pour la saison ou 10$ (taxes en sus) par jour. On nous confie que c’est un début, il n’est pas impossible qu’un terrain exclusif puisse êtres développé dans de prochaines saisons.

    Centre du Québec

    Le Mont Gleason investit plus de 200 000$ pour l’apprentissage cette saison avec l’ajout d’une nouvelle zone ZAG (Zone d’Apprentissage Gleason). Basé sur le concept de l’apprentissage par le terrain, vous retrouverez une nouvelle méthode qui a déjà fait ses preuves pour apprendre le ski via différents modules comme une mini-demi-lune, des virages inclinés, une pente douce sculptée, le tout pour favoriser la familiarisation avec les sensations de glisse en ski et en planche à neige. Ailleurs sur la montagne, le système d’enneigement a été amélioré et le télésiège quadruple principal, auquel un tapis d’embarquement a été installé l’an dernier, verra sa vitesse de roulement accélérée grâce à la finalisation de la mise à niveau de la remontée.

    La station de Tingwick plonge elle aussi dans la vague du hors-piste en offrant un nouveau sentier de randonnée alpine permettant d’accéder au sommet à l’aide de peaux d’ascension, pour ensuite descendre dans les pistes de la montagne. La boutique Reno Planète de Victoriaville proposera une journée d’essai gratuite durant la saison pour faire connaître cette nouvelle pratique aux curieux.

    Québec et Charlevoix

    Les planchistes seront comblés à Stoneham, où plusieurs ajouts seront effectués dans le parc à neige. Deux nouveaux sauts, quatre nouveaux modules, une zone d’initiation, le Burton Mountain Festival et bien sûr, la demi-lune olympique feront le bonheur des planchistes de la station. La station-soeur de la Côte-de-Beaupré, le Mont Sainte-Anne, célèbrera cette année ses 50 ans d’opération. Des activités festives sont au programme pour toute la saison mais du côté des nouveautés, c’est plutôt tranquille en piste; la station a cependant mis sur pied un ambitieux projet domiciliaire au pied des pentes.

    Le Mont Grand-Fonds continue dans sa lancée cette saison. Après la rénovation complète de l’extérieur de son chalet la saison dernière, c’est l’intérieur qui a été refait au complet au cours de l’été. Sur la montagne, nous aurons une nouvelle piste dans le versant du Lynx: Les Lions. Cette nouvelle forêt ouverte est en honneur du Club des Lions qui sont les fondateurs du Mont Grand-Fonds. Elle sera située entre la Fo2 et la Fo4, sont entrée sera accessible par la piste 12 et se divisera en deux couloirs. Une autre piste dont le nom n’est pas encore décidé se trouvera entre les pistes 9 et 10. La piste Nagano (11a) a été revue et corrigée pour en faire une nouvelle forêt ouverte.

    Le nombre total des pistes passera cette saison à 20, un chiffre rond qu’aime particulièrement le directeur général du Mont Grand-Fonds, Alain Goulet. Au total, c’est deux millions de dollars qui ont été investis dans la montagne cette saison et on nous promet que c’est loin d’être terminé! La station qui a le vent dans les voiles prévoit un hiver chargé en événements, dont une levée de fonds: inscrivez la date du 12 mars 2016, journée qui verra le premier Challenge Ski Charlevoix, dont les fonds amassés iront à la Fondation du Centre hospitalier Saint-Joseph de La Malbaie.

    Le Massif de Charlevoix revient petit à petit sur les décisions qui lui avaient valu les foudres des skieurs et planchistes de la région. Le télésiège Grande-Pointe Express ainsi que la télécabine seront en opération 7 jours sur 7. Le chalet du bas de la montagne reprendra du service durant les heures d’opération normales.

    Montérégie

    Ski Saint-Bruno investit plus d’un demi-million de dollars pour réaménager une bonne partie de la montagne. Les pistes du versant sud ont été élargies. Les plus observateurs remarqueront lors de leurs descentes en soirée que certaines pistes sont maintenant éclairées par des lumières à DEL, il s’agit cependant d’un test effectué par la station. La capacité d’enneigement a été doublée sur le versant au complet. Ces aménagements visent à rendre les pistes plus sécuritaires en lien avec l’augmentation du volume de skieurs.

    Le parc à neige sera désormais ouvert à tous, retirant ainsi l’obligation de détenir une passe spécifique pour y accéder. De plus, deux sections spéciales seront aménagées afin d’offrir aux débutants une zone de descente profilée.

    La piste 9A (Forêt enchantée) doublera de longueur en devenant accessible plus en amont. La célèbre piste aux toutous et aux éclairages féériques a fait l’objet d’une refonte par l’entremise d’une entreprise de paysagistes qui assurera un renouveau pour faire rêver les plus petits.

    Rumeur d’une nouvelle remontée: les gestionnaires de la station nous ont confirmé qu’il y avait des plans pour l’installation d’un télésiège quadruple usagé sur le versant sud, dont le tracé partirait de la base de l’actuel télésiège triple pour se rendre jusqu’en haut du télésiège A. Cependant, une telle installation ne se fera pas pour cette saison. L’achalandage sera évalué cette année afin de calculer si un telle installation en vaut la peine.

    Le Mont Rigaud investit plus de 400 000$ sur ses infrastructures. Le télésiège de la station sera modernisé, on y ajoutera un tapis d’embarquement et la vitesse de la remontée sera également augmentée. Du côté du domaine skiable, deux nouvelles pistes s’ajouteront l’hiver prochain; les skieurs auront droit à un nouveau sous-bois d’une longueur de 1,1 kilomètre, orienté sud-ouest et baptisé Pic-Bois, ainsi qu’à un prolongement de la piste Qui-sait-tout d’une longueur de 758m (par l’ancienne montée du t-bar).

    Laurentides

    Mont Alta quitte le monde du ski avec remontée pour se transformer en station de ski hors-piste. Le prix du billet sera de 12$ la journée et 50$ pour un abonnement de saison. La station prévoit l’ouverture dès que le couvert neigeux sera suffisant, et sera en opération les fins de semaine seulement. Côté infrastructure, le télésiège double sera démonté sous peu ainsi que le chalet de la station, qui sera remplacé temporairement par une unité mobile chauffée et dotée de toilettes.

    Ski Morin-Heights ouvrira 3 nouvelles pistes pour la saison prochaine. Leurs noms ne sont pas encore connus, mais nous savons qu’il y aura une piste pour les enfants (probablement décorée de toutous), un sous-bois entre la piste Terrasse et Soleil et un grand sous-bois direction Camping.

    Ski Mont Gabriel ouvrira un nouveau sous-bois double losange entre les pistes O’Connell et Tyrolienne. Ce nouveau sous-bois s’appellera la Grande Ourse. La pente école (la Gaby) a été profilée pour faciliter l’apprentissage des nouveaux skieurs et planchistes. La terrasse du chalet principal a été complètement refaite et agrandie cet automne et la station offrira désormais l’internet sans-fil (gratuitement).

    Le Mont Avila a bâti une nouvelle pente école accessible juste à côté de la remontée Babalou (vers le bas de la Pronto). Cette nouvelle piste sera aussi éclairée.

    Outaouais

    Le Mont Cascades est la seule station de ski à effectuer l’installation d’un nouveau télésiège pour la saison 2015-16. C’est grâce à un investissement de deux millions de dollars que le nouveau télésiège quadruple fixe sera installé, afin de remplacer le vétuste Poma double permettant l’accès au deuxième sommet à partir du versant principal. La gare de départ de la nouvelle remontée sera plus près du chalet, ce qui évitera aux skieurs d’avoir à patiner ou marcher pour se rendre à l’embarcadère. La station a également poursuivi l’installation d’éclairage dans ses pistes, de même que l’agrandissement du système d’enneigement. Le Mont Cascades a beaucoup travaillé sur l’offre marketing de ses abonnements de saison, il est désormais possible de “remplir sa chaise” pour économiser très gros.

    Saguenay-Lac-St-Jean

    Ça bouge au Mont Édouard avec un investissement de plus de 1,5 million de dollars cette année. Les pistes de la station de l’Anse-St-Jean ont subi plusieurs modifications. L’une d’elles fera l’objet d’une homologation par la FIS (la piste 4, pour du super géant); un tunnel a été aménagé pour permettre aux skieurs de traverser la piste afin de ne pas couper la montagne en deux lors des journées de course. Deux nouvelles pistes, dont une à bosses de calibre extrême sera aménagée, traversant le secteur Robin des bois, elle pourrait s’appeler la 6A “le Mur”.

    Un tapis d’embarquement sera aménagé sur le télésiège quadruple principal qui permettra d’augmenter la vitesse de la remontée et donc, de diminuer le temps assez long qui était requis pour aller au sommet. La capacité d’enneigement mécanique a aussi été doublé avec l’ajout d’une nouvelle pompe et de nouveaux canons. La station comptera également sur une nouvelle dameuse équipée d’un treuil.

    Côté hors-piste, on ouvrira un nouveau sommet, le secteur du Sacré-Cœur avec l’ajout de 25 hectares de terrain. L’an dernier, le Mont Édouard avait ouvert un nouveau secteur pour le hors-piste qui s’annonçait déjà pour être des plus intéressants dans la région.

    Voilà pour le tour d’horizon des nouveautés au Québec! Bien entendu, d’autres nouvelles pourraient s’ajouter à cette liste, de même que la confirmation de certaines rumeurs… ZoneSki vous recommande de suivre les développements sur le Forum, dans les discussions dédiée aux nouveautés!

    Une virée dans les Hautes-Andes (première partie)

    Une semaine avant notre départ pour l’hiver austral, la fébrilité nous gagne ardemment. Les prévisions météorologiques pour les Hautes Andes – quadrilatère qui comprend les sommets de la région de Santiago au Chili et de la province de Mendoza en Argentine – montrent qu’une tempête d’une rare intensité se dirige tout droit vers les montagnes que Thomas, Olivier et moi convoitons. Et, comme prévu, le ciel andin livre son or blanc: c’est plus de trois mètres de neige en quatre jours qui tombent notamment sur l’axe Portillo – Los Penitentes, nos deux premières destinations.

    Nous atterrissons au Chili très tôt le matin du 13 août 2015. Assez tôt pour espérer skier dès notre première journée à Portillo, une station de ski se trouvant à environ deux heures et demie de la capitale chilienne.

    Il fait encore nuit lorsque nous sortons de l’aéroport. La brume enveloppe Santiago, plongée dans la noirceur, créant une atmosphère glauque qui a néanmoins quelque chose de réconfortant. L’air est humide et froid; l’odeur du bois de chauffage nous imprègne de nostalgie et stimule nos souvenirs. Qu’il est bon de se retrouver, encore une fois, dans ce beau pays qui nous offre l’hiver de juin à octobre. Au terminus d’Alameda, nous attendons patiemment notre autobus qui doit partir à 6h pour Los Andes, où nous avons choisi de loger pour les prochains jours.

    Portillo, Chili

    Il est 9h du matin. Nous guettons notre taxi sur le parquet de notre hôtel à Los Andes, une ville qui se situe à 60 km de la station de ski. C’est l’alternative abordable pour skier Portillo, qui a l’allure d’un club privé avec son hôtel onéreux au pied des pistes, planté sur la rive de la fameuse – et très photographiée – Laguna del Inca. Il faut aussi savoir que louer une voiture au Chili est très cher; l’idée de se faire conduire par un taxi, quand on réussit à bien négocier le prix, s’avère l’option idéale.

    Quelques instants plus tard, nous prenons place dans le taxi de Vincente, notre sympathique chauffeur. Sur la route de Portillo – seul lien entre le Chili et l’Argentine dans cette région – les Andes dévoilent peu à peu leurs sommets enneigés à mesure que nous progressons vers la station.

    À mi-chemin, nous arrivons au poste de contrôle des Carabineros, la police militaire du Chili. Il semble que la route vers la frontière de l’Argentine – et par conséquent vers Portillo – soit encore fermée, même quatre jours après l’imposante chute de neige. Le poste frontalier de Los Libertadores, à quelques kilomètres du Col de Portillo, s’élève à plus de 3000 mètres d’altitude. La tempête a frappé fort, et les autorités doivent sécuriser le passage (déblaiement de la route, avalanches, etc.). N’oublions pas que nous sommes en Amérique du Sud et que les choses avancent lentement… mais sûrement.

    Il reste que Vincente, après avoir échangé quelques phrases avec les Carabineros, obtient l’autorisation de nous conduire à Portillo. Un privilège qui nous permettra de profiter d’une quantité phénoménale de poudreuse.

    L’éloignement de Portillo, sa difficulté d’accès et le peu de logements sur place constituent des facteurs qui nous servent bien. Des couloirs et des champs complets de poudreuse profonde intracée nous attendent partout autour de cette station de ski à la morphologie particulière.

    Le domaine skiable, enclavé dans le roc et s’étalant sur un dénivelé de 730 mètres, propose des pistes damées, des couloirs et des champs de neige. Mais c’est vraiment dans le sidecountry que nous trouvons notre compte. En faisant de la traverse et un peu de bootpack, nous enlignons les virages dans une neige poudreuse profonde légère alors que nous profitons d’un des plus purs plaisirs qu’offre le ski.

    Le lendemain, nous répétons l’expérience dans les mêmes conditions: poudreuse profonde, premières traces, face shots… On peut dire que Portillo nous a donné deux journées de rêve dans un décor paradisiaque.

    Penitentes, Argentine

    Entre-temps, la frontière ouvre entre le Chili et l’Argentine. Dès lors, nous pouvons aller à Los Penitentes, un très petit village alpin construit autour de la station du même nom. Pour s’y rendre, nous choisissons l’autobus à partir de Los Andes, un trajet d’environ 90 kilomètres… qui durera 6h30. L’affluence à la frontière, fermée pendant une semaine, y est très certainement pour quelque chose, tout comme le rythme sud-américain auquel il faut inévitablement s’habituer.

    À 30 kilomètres de la frontière, la station de ski Penitentes est à l’antipode de Portillo. Le style «club privé» de notre première destination laisse place à une ambiance familiale très décontractée. Mais ne vous laissez pas berner par cette caractéristique: Penitentes a beaucoup à offrir, surtout en sidecountry et en ski de randonnée; et comble du bonheur, en plus d’être abordable, cette station escarpée de l’Argentine est délaissée par les touristes internationaux.

    Ici, le WiFi n’existe pas, le réseau cellulaire ne permet même pas de charger son profil Facebook, et aucun établissement de l’endroit n’accepte la carte de crédit – hormis l’hôtel Ayelen et la billetterie de la station. Il est donc conseillé de se traîner assez d’argent, d’autant que le plus proche village est Uspallata, à 70 kilomètres, où rien ne garantit que le guichet automatique accepte votre carte de crédit (un problème chronique en Argentine, mais pas au Chili).

    Vous l’aurez deviné: c’est l’endroit parfait pour se déconnecter de la civilisation!

    Penitentes s’étale sur 615 mètres de dénivelé et dispose de deux télésièges permettant d’accéder à l’ensemble du domaine skiable. La station est plaisante à skier, mais c’est vraiment tout ce qu’on peut y faire autour qui tape dans l’œil. Certaines parties accessibles par traverses sont tout simplement vertigineuses! Et même une semaine après la tempête, le sidecountry offre de nombreuses options – champs de neige et couloirs – pour celui qui consent à l’effort d’aller chercher la poudreuse.

    De plus, le ski de randonnée y est tout simplement fantastique. Par exemple, un des itinéraires que nous avons choisis, qui se nomme La Playa de Los Penitentes (réf.: Frédéric Lena, Topo de ski andinisme, Belupresse, 2007), consiste en une ascension de 1300 mètres de dénivelé, débutant à 2600 mètres pour atteindre une altitude de 3900 mètres, avec une inclinaison moyenne oscillant entre 35 et 40 degrés. Malheureusement, nous ne parvenons pas au sommet puisque les températures augmentent pour dépasser le point de congélation, avec l’effet d’affaiblir l’épais manteau neigeux laissé par la dernière tempête. Nous réussissons tout de même à effectuer une randonnée de 1000 mètres de dénivelé dans un décor tout simplement hallucinant, avant de faire la descente sur une succulente neige printanière.

    Perdu au milieu des Hautes Andes, à quelques pas de l’Aconcagua, Los Penitentes est un point d’accès privilégié pour le ski de randonnée. Les possibilités d’itinéraires sont infinies, peu importe dans quelle direction se porte le regard. Toutefois, il faut être autonome et instruit, puisqu’aucun service de guides n’est offert sur place et le terrain est engageant.

    Histoires de patrouille: mon premier cas

    Ce récit est le début de la série « Histoires de patrouille ». Ces histoires, rédigées ou racontées par des patrouilleurs de partout au Québec, qu’ils soient retraités ou encore actifs, ont pour but d’humaniser le titre qui fait souvent frémir les skieurs et planchistes en station. Être patrouilleur, c’est bien plus que porter un uniforme, une radio et une trousse de premiers soins… c’est une histoire de dévouement, de passion pour le ski, l’entraide, l’esprit d’équipe et le don de soi. Nous espérons qu’à travers ces récits, votre perception de ceux qui sillonnent les pistes pour assurer la sécurité des skieurs changera pour le mieux!

    Patrouilleur: Philippe Rivest
    Stations: Ski Chantecler, Mont Olympia, Mont Gabriel, Mont Blanc (et bien d’autres!)
    Années d’activité: 1985-…

    L’arbre n’a pas bronché au moment où Alexandre l’a frappé de plein fouet après avoir perdu le contrôle de ses skis dans un virage serré de l’Intrépide au Mont Tyrol. Le choc fut tel qu’il a subi plusieurs blessures internes et a perdu conscience sur les lieux de l’impact. Cynthia, qui skiait sur la même piste, s’est arrêtée immédiatement pour lui porter secours. Devant l’ampleur des dommages, elle ne pouvait qu’intercepter un autre skieur pour lui demander d’aller chercher les patrouilleurs au bas de la piste.

    Mon nom est Philippe. J’ai à peine 17 ans et je viens tout juste de compléter ma formation à l’école de patrouille. Mon quart de travail au Mont Tyrol débute à 17h, mais je suis déjà dans le stationnement de la station vers midi, avec mon uniforme de patrouille, puisque j’y reconduis un autre patrouilleur qui débute à 13h.

    Aussitôt sortis de la voiture, mon collègue est d’ailleurs appelé à se rendre dans une piste de ski de fond pour porter assistance à un blessé. Il s’y dirige immédiatement, rempli de l’adrénaline qui ne manque pas de monter à la perspective d’avoir à traiter un cas.

    Ce n’est pas que les patrouilleurs recherchent les accidents. C’est qu’on leur a enseigné qu’au bout d’un appel, tout peut survenir. Dans plusieurs cas, l’appel débouche sur une blessure mineure, ou s’avère même non-fondé. Pour le nouveau patrouilleur, l’adrénaline est, par contre, toujours au rendez-vous, jusqu’à ce que la situation soit désamorcée.

    En regagnant ma voiture, je suis à mon tour interpellé pour un incident dans une piste éloignée. Étant seul patrouilleur visible à cette heure de la journée où les équipes disponibles sont au diner et les autres déjà en intervention, je demande au préposé des remontées d’aller chercher des renforts de la cafétéria pendant que je me dirige du plus vite que me permet la remontée vers le site d’accident.

    Il est à noter qu’à cette époque, il n’y a pas de walkie-talkie, et encore moins de téléphone cellulaire; la communication avec les patrouilleurs s’effectue de vive voix, ou par un code en coups sifflet! Le destin aura donc frappé à ma porte ce midi là, il faut le souligner: Alexandre, dans l’Intrépide, allait me servir une solide leçon.

    Assis dans la remontée mécanique, j’observais déjà le supposé site d’accident, de très loin, pour n’y distinguer qu’une forme allongée près d’un arbre, et une personne à côté. Je serai effectivement le premier patrouilleur à arriver sur les lieux de ce qui paraissait déjà être un cas réel, bien fondé et intriguant. Comme prévu,  l’adrénaline est au rendez-vous pour ma première intervention à vie comme secouriste. L’immobilité de la victime, son isolement et le silence entourant la scène augmentent grandement ma curiosité.

    Arrivé sur les lieux de l’accident, je constate immédiatement que mon premier cas ne sera pas facile. Tous les ingrédients qu’on m’a enseignés sont au rendez-vous: Alexandre est inconscient, son corps entoure l’arbre qu’il a frappé, gisant dans une neige profonde en dehors de la piste. Il gémit, respire bruyamment et avec difficulté, et ne réagit à aucun stimuli. Mon premier réflexe, inculqué et martelé par mes instructeurs Daniel et François, est de protéger la respiration et l’immobilité de la victime jusqu’à l’arrivée des renforts, dans un protocole que nous appelions alors ARCHIS, ancêtre de « L’ABCD » des premiers soins.

    Après ce qui m’a semblé une éternité, mais en réalité une quinzaine de minutes, l’équipe des patrouilleurs en devoir est arrivée, dont les réconfortants instructeurs de premiers soins de notre station, qui ont tôt fait de m’assigner à une tâche secondaire, à ma demande. Pas question ici pour moi de conserver la direction de ce cas par orgueil ou témérité.

    Alexandre sera consécutivement placé sur une planche dorsale, extirpé de la neige profonde pour prendre la direction en traineau, puis du chalet de patrouille au bas de la pente. L’opération totale aura pris près de 40 minutes en raison des conditions de neige. Quarante minutes avant que Alexandre ne soit confié aux ambulanciers.

    Nous l’apprendrons le jour même, Alexandre n’a pas réussi à s’en sortir. Une hémorragie interne aura eu raison de lui pendant son transport en ambulance vers l’hôpital. De mon côté, j’ai longtemps combattu l’idée avec mes confrères patrouilleurs que nous aurions pu faire plus. Mais nous en sommes venu à la conclusion que si un quelconque dieu avait voulu mettre notre équipe à l’épreuve, Alexandre aurait dû être réchappable.

    30 ans plus tard, je constate que le baptême du feu que m’a fait vivre Alexandre a influencé le cours de mon existence.

    Parce qu’une fois bien plongé dans le monde des patrouilles de ski par cette épreuve, j’ai commencé à découvrir et cultiver des liens profonds avec des gens formidables que je n’aurais jamais connu autrement, n’eut été cette piqûre qu’il m’a donné. Ces liens ont résisté à l’épreuve du temps malgré les changements d’écoles, d’emplois et de déménagements que la vie génère. Pour moi et pour la majorité des patrouilleurs que je connais, l’expérience patrouille a largement dépassé la simple activité sportive du ski, et c’est encore plus vrai dans notre monde où sont numérisés les contacts sociaux. Si jamais vous hésitez à intégrer les rangs d’une patrouille de ski, parlez-en aux patrouilleurs de votre station, et joignez leur équipe dès maintenant.

     Et pour conclure cette première histoire de patrouille, mon dernier mot sera pour Alexandre. Alexandre, désolé de ne pas avoir pu en faire plus, les moyens de l’époque ne le permettaient pas; mais triste consolation, je peux néanmoins dire que nous avons tous beaucoup cheminé depuis cet après-midi du mois de décembre 1984.

    10 raisons pour devenir patrouilleur en ski

    Ce rôle aux multiples facettes fait souvent l’objet de plusieurs mythes! Pour être patrouilleur en montagne, il faut avoir une certaine personnalité, être orienté vers les autres, et ne pas avoir froid aux yeux! Vous avez envie de faire le saut, pour une ou plusieurs saisons? Voici dix bonnes raisons -plus ou moins sérieuses- de le faire!

    1) Les premières traces

    Oui, vous allez faire les premières traces. Tous les jours où vous patrouillerez. Que ce soit dans la piste de votre choix, ou celle assignée par votre chef d’équipe, vos spatules auront l’honneur de marquer la neige fraiche avant tout le monde. Rien que ça, c’est suffisant pour éveiller le secouriste en vous, non?

    2) Le contact avec les skieurs

    Tous les jours, votre uniforme fera de vous une personne de choix vers qui les skieurs se tourneront rapidement, pour tout un tas de raisons: problèmes de matériel, inquiétudes au sujet d’une piste, questions sur les horaires ou les ouvertures d’un secteur, demande d’assistance… vous serez toujours aux premières loges pour le contact humain, et ce, à tout moment de vos descentes et montées!

    3) L’esprit d’équipe

    Parlant de contact humain, un patrouilleur n’agit jamais seul. La chance de travailler en équipe et le plaisir de tisser des liens font des cohortes de patrouilleurs des groupes solides sur qui la direction de chaque station de ski peut compter. L’esprit d’appartenance (doublé d’un brin de chauvinisme!) ne prendra que quelques jours à vous gagner, mais vous le garderez pour plusieurs années!

    4) L’acquisition de nouvelles notions

    Ce qui représente le plus grand défi pour la plupart des recrues au sein des diverses équipes de patrouilles, c’est la formation en premiers soins. Il s’agit pourtant d’une étape où on peut difficilement être recalé. L’examen final peut vous apparaitre pétrifiant, mais le jugement et le gros bon sens sont vos meilleures armes. Cela dit, vous bénéficierez d’une formation complète, fort intéressante, qui se révèlera assurément utile dans plus d’un pan de votre vie. Les gens qui vous entourent, tant dans vos loisirs, votre travail ou dans votre famille, sauront que vous êtes dorénavant outillé pour prendre en charge une situation d’urgence. Ce type de connaissances peut se révéler utile à tout moment!

    5) Un nouveau regard sur une station de ski

    En tant que client, ce que vous voyez en arrivant, ce sont les divers membres du personnel, tous affairés à leurs tâches respectives. Vous entrez en contact avec eux en vous stationnant, en achetant votre billet, en faisant aiguiser vos skis, en empruntant les remontées mécaniques, lors de votre repas du midi, en fin de journée… Mais que font-ils en dehors des heures d’opération? Vous le découvrirez en devenant patrouilleur! La valeur du travail qui est accompli en station augmentera à vos yeux, et vous ferez partie de ces artisans du plaisir hivernal!

    6) Donner au suivant

    Parmi les qualités requises chez les patrouilleurs, on retrouve l’altruisme. Ce désir d’être en contact et d’aider les autres est primordial pour bien s’acquitter de sa tâche. Ce faisant, vous effectuerez le geste le plus gratuit qui soit, et vous donnerez au suivant! Consciemment ou non, en étant skieur régulier, vous avez bénéficié des services d’une équipe de patrouille. C’est le moment de redonner ce que vous avez reçu à d’autres skieurs, tout en continuant à skier!

    7) L’accès privilégié aux pistes d’une station

    Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas ici d’accéder aux pistes fermées par vos collègues -bien qu’une visite soit nécessaire justement lors des prises de décision. L’accès aux pistes est un privilège auquel vous aurez droit en tant que patrouilleur car bien souvent, les stations de ski offrent l’abonnement de saison sans frais aux membres réguliers de l’équipe de patrouille. Généralement, certains avantages tarifaires sont également offerts aux membres de votre famille. Parfait pour amener plus de monde en ski sur les pistes!

    8) Passer les files d’attente

    Attention! Cet avantage n’est offert qu’aux patrouilleurs en devoir. Le but premier est tout bonnement de vous permettre d’accéder rapidement aux remontées mécaniques afin d’être disponible en cas d’urgence. Cela dit… c’est tout de même agréable de pouvoir éviter la file, et ce petit plaisir coupable devient vite un avantage indéniable lorsqu’on doit transporter une « brassée » de bambous et de pictogrammes!

    9) Se sentir utile

    Lors d’une intervention, qu’il s’agisse d’une situation avec blessé, ou simplement en prévention dans une piste, une petite partie de nous se sent utile: on a (peut-être) fait une différence dans la vie ou la santé d’un skieur. Vous avez demandé à un groupe de jeunes de s’immobiliser en bordure des pistes, et non au centre: vous avez (peut-être) évité une collision entre skieurs. Votre rapidité d’action et votre bon jugement vous ont fait poser les gestes appropriés lors de la prise en charge d’un blessé à évacuer en ambulance: vous avez (peut-être) contribué à diminuer la gravité d’une blessure ou la durée d’une convalescence. Ce sentiment d’avoir aidé, et d’avoir été utile, est le meilleur sentiment qu’on puisse éprouver. Et c’est le meilleur remerciement qu’on puisse avoir!

    10) La bière de fin de journée

    À moins que… la bière de fin de journée ne soit aussi un autre bon remerciement! Elle est généralement offerte gracieusement par la station, ou alors à très faible coût. Puisqu’il faut 18 ans pour être patrouilleur certifié, l’accès au bar n’est pas un problème! C’est la finale parfaite pour un après-ski où on se remémore les anecdotes de la journée, tout en ayant déjà hâte aux premières traces du lendemain!

    Ce palmarès peut vous paraître un peu léger, mais il n’en est pas moins réaliste. Si vous désirez devenir patrouilleur et faire partie de l’équipe de votre station de ski préférée, sachez que la période de recrutement est déjà entamée, et que les certifications en premiers soins se font tout au long de l’automne! Renseignez-vous auprès de votre station: un petit courriel ou un appel au numéro général vous dirigera vers le chef de patrouille en service. C’est peut-être le début d’une belle aventure, comportant plusieurs hivers mémorables!

    Hommage à JP Auclair: émotions et belles images au rendez-vous

    À l’occasion de la dernière soirée de présentation de l’iF3 Montréal samedi le 26 septembre, un événement tout spécial s’est tenu au Cinéma l’Impérial: un hommage à JP Auclair, skieur extrême disparu dans une avalanche lors d’un tournage au Chili, le 29 septembre 2014. L’occasion était également une levée de fond pour la fondation mise sur pied par le légendaire skieur en 2007, Alpine Initiatives. Voici un petit compte-rendu de cette soirée chargée d’émotions, de beaux témoignages et, surtout, de magnifiques images.

    Famille et amis

    La soirée a débuté sur un montage vidéo d’images de JP par ordre chronologique, depuis ses tout débuts dans le freeski, en 1998. On a pu y constater à quel point il a fait évoluer ce sport! L’hôte de l’évènement était nul autre que Phil Poirier, ami et partenaire de ski de JP. Le père du défunt, sa conjointe, ainsi que plusieurs de ses amis tels que Félix Rioux, Marc-André Belliveau, Julien Régner et Frank Raymond étaient présents. La médaillée de bronze aux jeux Olympiques de Sotchi Kim Lamarre a livré un témoignage par vidéo, tout comme Mike Douglas. On pouvait aussi compter sur la présence d’anciens collègues de la célèbre boite de production Poor Boyz, avec qui JP a tourné de nombreux films.

    De très beaux témoignages

    Chaque invité a livré un témoignage ou raconté un souvenir précieux en compagnie d’Auclair, suivi d’une séquence vidéo. L’émotion était évidemment palpable et on pouvait bien sentir à quel point il était une personne très humaine et généreuse. « JP s’impliquait beaucoup en tant qu’athlète(…), mais il était aussi un modèle d’être humain, il était généreux de sa personne et traitait tout le monde de manière égale. Dans un monde de grandes vedettes des sports extrêmes, il était très terre-à-terre », me racontait Félix Rioux, durant un bref entretien quelques heures avant la présentation. Son père a également souligné à quel point les gens étaient enchantés de rencontrer le « père de JP », lui livrant souvent leurs impressions sur les skis Armada, compagnie cofondée par le skieur québécois.

    On a également eu droit à une savoureuse anecdote, gracieuseté de son ami Phil Poirier, qui nous racontait comment il a rencontré JP: « On avait les mêmes skis jaunes, les fameux Salomon 1080, et on est allé faire quelques runs dans le parc. Il faisait un 360, je faisais un 360, il faisait un 540, je faisais un 540, il faisait un 720, je faisais un 720. On a continué comme ça jusqu’à temps qu’il fasse un backflip mute, son trick signature, mais celui-là, je ne l’ai pas essayé, je lui ai laissé. (…) Il étirait tellement ses skis qu’il en faisait presque débarquer ses fixations! » Ce témoignage a été suivi d’un segment du film Generate de Poor Boyz Productions. On pouvait y admirer ce fameux backflip mute. La conjointe du skieur, Ingrid Sirois, a souligné le côté humain de son homme, comme en témoignait la superbe séquence vidéo qu’elle a choisi. Filmé et monté par JP, le film démontrait ce qu’il a fait pour des enfants orphelins du sida, au Kenya, leur construisant cuisinettes et jardins. Magnifique. Un collègue de Poor Boyz, Neil, nous a expliqué comment Auclair était toujours à 100 % dans la vie, même à l’extérieur des pentes. Le segment vidéo choisi le prouvait grandement, où l’on voyait JP s’exercer au bilboquet, un jeu d’adresse composé d’un piquet et une bille attachée avec une corde, qui demande beaucoup de patience et de pratique. L’accessoire a d’ailleurs été très utile pour passer le temps lors des journées où la température ne permettait pas de tourner, particulièrement en Alaska.

    Phil Raymond, skieur plus jeune, a connu JP comme un héros à ses débuts, pour ensuite le côtoyer sur une base régulière lors d’un camp d’été à Whistler. Il raconte comment le skieur mythique l’a emmené à croire et lui-même et en ses rêves. Le segment choisi était «peut-être pas le plus dangereux», comme le souligne Raymond, mais il démontrait la créativité sans limite de JP pour rendre un film de ski captivant du début à la fin. Son ami Marc-André Belliveau, qui a lui-même dû mettre un terme à sa carrière de skieur suite à un accident en haute-montagne, a interprété une chanson écrite pour JP, «mais aussi pour sa conjointe et sa famille». Très touchant. Il a lui aussi souligné la grand générosité et le côté humain d’Auclair, se disant très impressionné par l’attention qu’il portait à son entourage malgré sa carrière très prenante.

    Un héritage important

    JP Auclair aura laissé un héritage important au petit monde du ski, mais également sur le plan humain. Sa fondation en est d’ailleurs une belle preuve, laquelle continue ses activités malgré la perte de son créateur. Il était producteur et monteur des films dans lesquels il skiait. Il s’impliquait dans son sport en développant des nouveaux produits. Il initiait les gens issus de communautés moins fortunées au ski par le biais de sa fondation. Cette soirée hommage était donc l’occasion de faire une rétrospective sur le legs de JP Auclair au monde du ski, mais aussi de constater l’évolution extrêmement rapide de ce sport. JP a su s’y adapter, en plus de pousser les limites encore plus loin. On constate aujourd’hui les résultats de toute cette implication et cette passion. Vraiment, ce skieur légendaire et cet être humain hors du commun restera gravé dans nos mémoires à tout jamais.

    L’hommage à JP Auclair, un événement unique mis sur pied par Félix Rioux, a été présenté dans le cadre de l’iF3 Montréal. La moitié des revenus engrangés à la billetterie et au au bar a été remise à la fondation Alpine Initiatives, de même que les dons emmagasinés au cours de la soirée. Il est toujours possible de faire un don directement par la plateforme sécurisée du site web de l’organisme.

    Visage du ski: Marie Allaire

    Si vous vous êtes déjà approché d’un kiosque Rossignol lors d’une journée démo en montagne, il y a fort à parier que vous ayez remarqué le grand sourire qu’arbore Marie Allaire sur la photo en en-tête de cet article. Vous avez peut-être eu la chance d’entamer une discussion avec cette amoureuse du ski, voire même de partager quelques descentes avec elle! Si c’est le cas, vous êtes un privilégié, car Marie est un flocon de neige difficile à attraper au vol -mais attention, elle choisit les vents qui la portent! Portrait d’une skieuse dont l’amour qu’elle voue à son sport est palpable dès le premier regard.

    Lorsqu’on parle de ski avec Marie Allaire, le temps semble s’arrêter, comme chaque fois qu’on écoute un mordu parler de sa passion dévorante pour une activité quelconque. Pour Marie, le ski, c’est une question d’ADN. Élevée dans une fratrie de 5 enfants, elle a goûté au plaisir de la glisse dès qu’elle a pu être assez solide sur ses petites jambes… et sans le savoir, ses parents lui ont insufflé un tel enthousiasme que Marie en fait carrière! C’est donc dire que le ski n’est pas qu’un sport, c’est un mode de vie. On bouge, on prend l’air, on socialise, on passe du bon temps en famille… impossible d’imaginer une vie sans le ski!

    Originaire de Québec, c’est au Mont-Sainte-Anne et à Stoneham que Marie Allaire a affûté ses carres professionnelles: après avoir enseigné le snowboard (vous avez bien lu!), elle a travaillé aux événements et au marketing pour ces deux stations. Et après la fonte des neiges, c’était le vélo de montagne qui l’attendait, alors qu’elle patrouillait les pistes. Active en montagne, vous avez dit? Cette activité s’est poursuivie pendant toutes ses études universitaires, dont la dernière année a été réalisée dans un environnement qui en rend plus d’un jaloux… les Alpes autrichiennes. Quoi de mieux quand on a l’idée fixe du ski? Revenir avec un diplôme béton en poche; un baccalauréat en administration des affaires, profil international, spécialisé en marketing. Ce n’est donc pas une surprise que Marie ait eu le coup de foudre pour Rossignol!

    Dans son quotidien de Directrice Marketing pour le Groupe Rossignol (Canada), Marie jongle avec plus de balles qu’elle n’a de doigts, mais c’est justement ce qui lui plait! Sa réponse à la question « Qu’aimes-tu le plus de ton travail? » nous fait vite réaliser qu’elle répondrait « Rien! » à la question inverse! Les relations humaines, le lien avec les détaillants, les partenaires, les rencontres avec les skieurs de tout niveau, le processus créatif, les ententes, le développement… On en conclut que ce n’est pas réellement un travail, puisqu’elle semble y prendre tant de plaisir! Engagée chez Rossignol en 2004, elle en a pourtant vu passer, des saisons! Cette adrénaline est donc le carburant vital dont Marie ne peut se passer. De son propre aveu, avril est un mois très triste, puisque tout retombe: la saison de ski se termine, il n’est pas encore temps de planifier la suivante, aussi bien partir en vacances en vélo!

    En regardant derrière elle -ce que Marie fait rarement, au rythme où va sa vie!- elle n’a qu’un regret, celui de constater que la consommation du ski ne se fait plus de la même manière qu’avant. « Avant », c’est quand elle était plus jeune, alors que toute sa famille articulait sa vie et organisait les déplacements en fonction du ski. La skieuse adulte se remémore les souvenirs classiques de ses hivers de jeunesse: le chalet, les innombrables descentes effectuées entre amis (avec la bénédiction des parents!), les joues rougies, la glissade avant le souper, le plaisir d’avoir eu une journée remplie, et surtout, la joie de savoir qu’elle allait pouvoir recommencer le lendemain. Cette nostalgie, on la partage tous un peu, avouons-le!

    Ce texte de la série des Visages du ski n’est pas le premier portrait s’intéressant à Marie Allaire. Certains lecteurs auront vite fait de se rappeler d’une entrevue fort bien rédigée de Marie-Jo Lamarche, parue dans le Ski Presse (Volume 26 numéro 2, pré-saison 2011-2012). Ce texte, orienté sur le fait que Marie était une des rares femmes dans ce monde à forte représentation masculine, faisait déjà bien état de toute l’énergie et de tout l’amour que Marie voue au monde du ski alpin. Quatre ans plus tard, force est de constater que malgré l’évolution du marché, le contexte économique plus ou moins stable, les hivers en dents de scie et la compétition croissante entre les sorties en ski et les voyages dans le Sud, la directrice marketing n’a rien perdu de son enthousiasme!

    Retenons que dans le monde de Marie Allaire, le ski se transmet comme un joyeux virus. Toute personne atteinte de la skinusite est désormais condamnée à passer du temps dehors, à bouger, mais surtout, à contaminer d’autres futurs skieurs! On peut d’ailleurs dire que dans son cas, c’est mission accomplie: il suffit d’avoir côtoyé Marie quelques minutes pour avoir reçu le virus du plaisir du ski. Et maintenant, à nous de transmettre la skinusite, histoire que le sourire contagieux de Marie s’illumine chaque jour de l’hiver à venir!

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