La plupart des skieurs ont une vague idée de ce qu’est le ski hors-piste; mais à moins d’y avoir été initié, cette discipline ancestrale reste méconnue. Sa popularité croissante des dernières années justifie donc le présent article, histoire de dresser un meilleur portrait de la question. D’emblée, un consensus existe pour dire que le «ski hors-piste» réunit l’ensemble des activités de glisse qui ne se pratiquent pas dans une station de ski en opération. Cela inclut l’ensemble des activités en terrains non balisés, comme par exemple les secteurs voisins des pistes officielles en station, jusqu’aux montagnes de plus de 1000 mètres.
Le ski hors-piste dit « side country »est accessible par les stations de ski en opération; le terrain pratiqué est en lisière des pistes balisées par le domaine skiable régulier. Le terrain demeure très peu voire non-aménagé. Bien que certaines stations fassent exception à la règle, la plupart de ces secteurs ne sont pas patrouillés. Dans tous les cas, s’y aventurer demeure aux risques et périls des skieurs qui s’y rendent. Ce type de terrain requiert habituellement une approche et un retour à la station qui s’effectue en empruntant un sentier, peu importe le moyen employé: peaux de phoque, raquettes ou simplement à la marche. Le « side country » est idéal pour ceux qui désirent s’initier au hors-piste car dans la majorité des cas, il n’est pas nécessaire de disposer d’équipement spécialisé. De plus en plus au Québec, des stations de ski offrent des services de guides et des remontées en catski ou en motoneige afin de répondre à la soif d’aventure de leur clientèle passionnée.
Le ski hors-piste de randonnée, aussi appelé le cross-country, ou rando-ski, est le moyen utilisé par les amateurs de glisse pour se rendre sur les terrains prisés pour leur descentes, et ce, par leurs propres moyens. Le ski de randonnée n’implique à aucun moment d’emprunter des remontées mécaniques. Le rando-ski se pratique en région plus isolée où les conditions frôlent le 100% naturel. On pense par exemple aux parcs régionaux, nationaux ou dans tout autre secteur dont le relief et la végétation le permettent. Parce qu’elles retiennent la neige à l’abri du vent, les forêts matures offrent généralement un terrain très prisé par les amateurs. On peut également compter sur les reliefs très rocheux et pauvres en végétation pour offrir de beaux champs de poudreuse les lendemains de tempêtes. À cause des accès qui s’avèrent plus longs, l’équipement spécialisé mise davantage sur la légèreté et la flexibilité. Les préférences vont vers des skis plus longs et plus larges pour davantage de portance.
Le cross-countrydownhill est un terme souvent utilisé pour décrire la pratique de ski de fond en descente sur terrain non-balisé. Les amateurs se déplacent par leurs propres moyens sur les lieux et pratiquent un terrain dont la pente est souvent beaucoup moins abrupte que pour le ski haute-route. Cette forme de backcountry remonte aux débuts du ski alors que les remontées mécaniques n’avaient pas encore vu le jour. À première vue, cette discipline semble vouée à l’extinction puisque les skis sont souples, dépourvus de carres et n’offrent pratiquement aucun contrôle en descente. Les adeptes chaussent des bottes de cuirs molles reliées aux skis par des fixations 3 “pins” à ressort qui semblent tout droit sorties d’un vieux film de ski des années 1950. Malgré la rareté des adeptes, cette technique survit au fils des ans, réanimée par des fanatiques qu’on aime bien caricaturer avec des cheveux longs et une barbe…
Le ski de haute-route tire son origine de la « route » empruntée par des randonneurs à ski pour rejoindre la station du Mont-Blanc en France et l’autre côté de la frontière Suisse. Ce sont 180 kilomètres qui traversent entre autres des glaciers et qui requièrent de s’équiper de matériel spécialisé. Par endroit, et seulement pour les plus téméraires, le ski haute-route peut donc revêtir des airs d’alpinisme en usant de piolet, de harnais et de cordage. C’est donc cet itinéraire qui a donné le nom à la discipline de randonnée en haute-montagne. Le ski de haute-route désigne le ski hors-piste pratiqué en haute montagne, là où les pentes sont beaucoup plus abruptes qu’en cross-country et le terrain parfois très difficile incluant la descente de couloir. Dans le nord-est américain, les parcours de 180 kilomètres permettant de relier plusieurs sommets montagneux sont plutôt rares. On retrouve tout de même quelques endroits permettant de faire des expéditions multi-jours reliant plusieurs sommets, notamment en Gaspésie, Côte-Nord ou dans les Adirondacks.
En guise conclusion, il est à propos de rappeler aux adeptes et curieux du hors-piste que cette discipline comporte son lot de dangers et ce, peu importe le terrain où elle est pratiquée. Les skieurs non-initiés ne devraient en aucun cas s’engager seuls, sans information ni compagnie, sur un terrain qui correspond aux différentes descriptions dont fait état cet article. C’est d’ailleurs dans le but de démocratiser la pratique du ski hors-piste que ZoneSki publiera un dossier complet consacré à ce sport, question de démystifier quelques idées… et de piquer votre curiosité!
Konnichiwa amis skieurs! Un voyage de ski c’est le privilège de vivre des émotions et des moments exceptionnels. Au Japon, il n’y a rien de plus vrai. Pour mon récit de voyage, je ne pourrai évidemment pas faire abstraction de tout ce qui fait le Japon, je me permettrai donc de déborder un peu du sujet principal qui est le ski. Pour vous mettre en contexte, comme dans toutes destinations ski, vous avez le choix du forfait clé en main ou bien du voyage sur mesure créé par vous. Chaque option a ses avantages et ses inconvénients. Pour ma part, le « sur mesure » fut mon choix. Quelques raisons personnelles me guidèrent vers cette avenue, mais surtout, je voulais vivre l’expérience d’un gars seul sillonnant l’empire du soleil levant. Ce reportage se divise en quatre grandes sections: la première, contenant des informations générales sur le Japon, servira à mettre la table. Les suivantes toucheront essentiellement des stations que j’ai visitées: Sapporo-Teine, Rusutsu resort et Niseko United. Je me réserve tout de même le droit à l’erreur, donc je vous suggère de contre-vérifier mes dires si vous y allez par vos propre moyens.
Informations pratiques
Vols : Aucun direct de Montréal et les vols les plus courts pour Sapporo New-Chitose sont d’environ 23 heures deux escales incluses. Prix du billet d’avion : Si vous trouvez en bas de 1000$, n’hésitez pas. À partir de 1100$ semble être la norme. Fuseau horaire : 14 heures d’avance sur nous. Langue parlée : Japonais et anglais dans les régions touristiques. Le français est très rare, alors si vous ne parlez pas un mot anglais et que logiquement votre japonais est pire, je vous souhaite bonne chance! Devise : Le Yen est la seule devise utilisée. Dans le passé, le Japon avait la réputation d’être dispendieux en raison de cette devise. L’économie n’est plus celle du temps où tout était « made in Japan » alors le Yen s’achète à un meilleur prix. 100 Yen nous coûte ces jours-ci environ 1,11$ avec un coût de la vie similaire. Visa : Pour les séjours de moins de 90 jours dans le pays, aucun visa n’est requis pour les citoyens canadiens.
Température : cet élément du voyage est particulièrement important et peut réellement bouleverser tous vos plans. Ne vous fiez pas au ciel bleu du matin: en quelques minutes, la situation peut changer et vous vous retrouverez dans un épais nuage. Il serait utopique de croire que les mètres de neige ne tombent que dans la nuit du lundi au mardi… Si le vent n’est pas un facteur important à considérer, sachez qu’en général, il fait doux à la base et que plus vous montez, plus le froid s’installe, mais c’est tout de même raisonnable. En comparaison au Québec, où je finis toujours par avoir froid aux pieds, ça ne m’est jamais arrivé tout au long de mon séjour au Japon.
Location de véhicule : Permis international obligatoire, vous pouvez vous procurer ce document dans les centres de services CAA. Il est possible de réserver votre véhicule en ligne. Les plus populaires: Toyota rent-a-car et Nippon rent-a-car. Tous les véhicules sont munis de pneus d’hiver (en Hokkaido). Les routes sont souvent glacées, mais le déneigement est incroyablement efficace. Pour les meilleurs prix, rendez vous sur le site web de Japan Online Car Rental. Ce site vous offrira de meilleurs prix que si vous réservez directement sur ceux des compagnies mentionnées ci-haut. Il est à noter qu’après une seule gorgée de bière, il est déjà trop tard pour vous questionner sur la limite d’alcool permise: tolérance zéro.
L’anecdote touristique incontournable
Si vous avez peur des problèmes de communication en cas de pépin, rassurez-vous: les japonais sont accueillants et feront tout pour vous aider! Petite anecdote: le lendemain d’une arrivée tardive à Sapporo, je me dirige vers la première destination ski, Sapporo-Teine. À bord de ma petite voiture louée, je décide d’affronter les routes enneigées japonaises, position conducteur à droite et dans la voie de gauche. Évidemment, le transport en commun aurait pu m’y amener sans tous les tracas, mais bon, je n’aurais pas pu dire « Dude, j’ai conduit au Japon !! » .
Une fois arrivé dans la région de Teine, la voix douce du GPS commençait à se faire un nouvel ennemi (moi!). Voici le topo: le GPS se bute à une route fermée l’hiver, ne connaît pas d’autre chemin pour s’y rendre, il n’y a évidemment aucun wifi disponible, c’est tempête dehors donc visibilité nulle, et mon japonais se résume au premier mot en haut de page. Je me suis arrêté pour demander mon chemin et en quelques secondes, au moins une dizaine de japonais tentaient de m’aider alors qu’aucun ne parlait anglais! Un homme, accompagné d’un collègue, décide d’abandonner le projet de m’expliquer et me fait signe de le suivre. Quinze minutes plus tard, je suis sur le bon chemin et je laisse derrière les deux hommes toujours à l’extérieur de leur véhicule dans la tempête, me saluant et me souriant avec une joie désarmante. En moins de 18 heures, le peuple japonais m’avait conquis.
Hébergement
Spécialement pour Niseko United, plusieurs options sont disponibles, de l’hôtel conventionnel nord-américain aux pensions en passant par les hôtels plus traditionnels japonais, les chalets et autres auberges de jeunesse. De préférence, réservez votre séjour environ 90 jours avant le début de la saison et ce, pour tous les types d’hébergement mais particulièrement pour les hôtels conventionnels. Si vous êtes à la dernière minute, il vous en coûtera autour de 600$ la nuit près de la montagne. À partir du mois de mars, les prix chutent.
Les sites web spécialisés en réservation d’hôtel seront vos alliés lors de vos recherches, j’ai privilégié Kayak.com. Les pensions n’y sont pas toutes, mais en faisant des recherches plus approfondies vous trouverez des sites web locaux offrant plusieurs options. Pour ma part, ayant réservé mon hébergement en janvier, j’ai dû vivre avec la mobilité pour ne pas payer un prix ahurissant. À tous les jours, je changeais d’endroit, donc l’avantage pour vous, c’est que j’en ai vu des hôtels! Les informations précises se trouveront dans chacun des articles, par destination.
Mes coups de coeur
Honnêtement, vous devez mettre cette destination dans votre liste de choses à voir. Évidemment, la distance est un facteur à considérer pour nous qui habitons l’est canadien. Si vous avez un 10 jours à accorder à un voyage de ski, alors là, vous devenez un sérieux candidat. De plus, en raison de la faiblesse du Yen, les astres sont alignés et vous n’avez plus aucun argument. Vous pouvez choisir d’autres stations de ski que celles que j’ai choisies, mais Niseko est définitivement un incontournable: aller au Japon sans skier Niseko serait comme ne pas visiter Broadway à New-York! Je vous recommande de visiter Japan Ski and Snowboard comme point de départ de votre planification, c’est un site très complet (en anglais!) qui vous aide à aiguiller vos recherches et qui donne beaucoup d’informations qui m’ont été très utiles!
Comme vous le constaterez dans mes articles, je me suis fait la vie dure pour mon voyage. J’ai vécu mon lot d’anecdotes et d’expériences alors mon objectif fut atteint. Le plus simple, si vous n’avez pas ce besoin de vivre un peu extrême, c’est évidemment un groupe organisé. Vous vivrez tout de même une des plus belles expériences de votre vie.
Dernière petite chose: je ne suis pas payé pour vous écrire ceci. Je ne fais que partager mon périple ski et ce, avec le temps que cela implique. Du plus profond de mon cœur, je souhaite à tous de skier le Japon ou si vous n’êtes pas un amateur de glisse, du moins de visiter le pays. Nous avons beaucoup à apprendre de ce peuple. Pour ma part, j’ai poursuivi mon chemin vers Kyoto, Nara et Tokyo. Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas. Je tenterai de vous répondre au meilleur de mes connaissances. Sinon, il n’est pas au courant, mais il y a toujours Jean-Luc Brassard qui pourra vous aider ! Peut-être aurons-nous un jour le plaisir de skier ensemble les pentes de l’empire du soleil levant, car j’y retournerai à la première occasion. Sayonara !
Sapporo-Teine fut le terrain d’accueil des jeux Olympiques d’hiver de 1972. La station comporte deux domaines: le secteur Olympic et le secteur Highland. La montagne est située à environ 45 minutes du centre-ville de Sapporo et jouit d’une bonne réputation en Hokkaido.Elle reçoit de sept à huit mètres de neige en moyenne par année, et comme chez nous, la saison de ski s’étend de novembre à mai. Notez qu’à moins de changements dans les destinations de Voyages Gendron, ce voyagiste n’offre pas de séjour à Sapporo-Teine.
Côté hébergement, vous trouverez facilement dans la ville de Sapporo, à partir de 40$ la nuit. Vous pourrez voyager de Sapporo à la station par bus, le trajet se fait bien. Un train dessert également la station mais vous devrez prendre une navette pour la montagne une fois arrivé à la gare de Teine.
Le billet de ski vous coûtera environ 55$ pour la journée. C’est une station qui offre également du ski de soirée, ainsi que des billets pour des périodes plus courtes, soit des blocs de 6 et 4 heures. Vous pourrez également louer tout l’équipement nécessaire à même la station mais préparez-vous à une légère déception: malgré un coût d’environ 70$ pour de l’équipement « haut de gamme », aucun ski de poudreuse ne figure dans la gamme des produits offerts.
On vous répondra en japonais 90% du temps, vous aurez un 10% de chances de vous faire servir en anglais. Retenez que si vous devez choisir vos destinations, Sapporo-Teine n’est pas un incontournable, mais si vous êtes dans le coin, n’hésitez pas à y aller.
À mon arrivée, la neige tombait violemment, la visibilité ne me permettait de voir que quelques mètres devant moi, mais bon, c’était à prévoir: je garde en tête qu’autant de neige dans un hiver, ça ne tombe pas dans une seule fin de semaine! Pour des raisons logistiques, je loue mes skis et comme mentionné ci-haut, aucun ski de poudreuse. Je choisis donc les skis qui m’offriront le plus de flexibilité dans les conditions non-damées.
Le ski: pour faire une entrée en matière simple et compréhensible, retenez que « Ça n’a juste pas rapport !». Alors voilà, c’est indécent la quantité et la qualité de la neige! Les sous-bois sont ouverts, vastes, et skier « first track » n’est pas un problème même en fin de journée. J’ai de la neige aux genoux en tout temps et dans le visage à chaque détour. Je ne peux malheureusement pas parler des conditions damées car la neige tombait à une vitesse effrénée. Sans hésiter j’affirme qu’une piste damée doit être des plus incroyables. Voici le peu de photos que j’ai pu tirer de cette journée…
La montagne n’est pas si haute, mais offre un terrain de jeu très intéressant. La neige est profonde et légère comme partout en Hokkaido. La station ne se compare pas à Niseko United ni Rusutsu, mais pour une montagne près de la plus grosse ville au nord du Japon, c’est tout de même un petit bijou à découvrir. D’ailleurs, lorsque la visibilité le permet, vous pouvez voir à vos pieds la ville de Sapporo d’un côté et la mer de l’autre. Pour ma part, je voyais mes pieds, mes skis et plus ou moins 3 mètres devant… mais quelle journée de ski!
Comme Niseko, Rusutsu resort reçoit environ une quinzaine de mètres en moyenne par année. La saison débute un petit peu plus tard qu’ailleurs, soit en décembre, et se termine en avril. Pour vous y rendre à partir de Niseko et Sapporo, il y a des navettes (environ 90 minutes de Sapporo). Pour ma part je l’ai fait en voiture de location et ce fut une superbe expérience, vous contournez le Mt. Yotei donc de magnifiques photos sont à prendre sur la route. C’est environ 45 minutes de Niseko. Aucun train ne s’y rend.
Comme ce n’est pas très loin de Niseko, je vous conseille de demeurer au même endroit pour votre hébergement. L’option « ski in ski out » est possible: Hôtel Rusutsu resort… très dispendieux, surtout si vous êtes à la dernière minute! Pour ma part, comme je voulais aussi voir du pays, je me suis exilé de Niseko en me rendant dans la charmante petite ville de Toyako sur le bord du lac. J’ai donc séjourné au Daiwa Ryokan Annex pour 65$ tx. incluses avec déjeuner. Notez le mot « ryokan », il s’agit d’un hébergement traditionnel japonais. Très bien comme endroit pour le prix. Je suis malheureusement tombé dans une chambre où il était permis de fumer, donc l’odeur est marquante. Le onsen de l’endroit était bien, et pour le reste, je vous laisse découvrir toute la culture entourant ce type d’hébergement! Si vous songez à un voyage organisé par Gendron, Rusutsu fait partie de leurs destinations pour au moins une journée, dans le cadre du séjour à Niseko.
Sur place, la billetterie principale est du côté du mont ouest. Un billet journalier vaut environ 60$, la station offre également du ski de soirée. Pour la location de l’équipement, il est possible d’en trouver sur place mais je vous recommande d’apporter l’équipement que vous aurez loué à Niseko si c’est le cas… Dans un monde idéal, réservez-vous deux à trois jours pour profiter pleinement de Rusutsu. Si vous devez quitter après une journée, vous le ferez avec beaucoup de regrets! C’est donc une station qui vaut absolument le détour.
La montagne est divisée en trois sections, le mont ouest, celui du centre (Mt. Isola) et celui de l’est. Mt. Isola et est sont côte à côte. Le versant ouest pour sa part se trouve de l’autre côté du boulevard, mais une télécabine relie les bases. Mon coup de cœur fut celui du mont ouest. Il est par contre moins élevé des trois, mais au combien plaisant pour ses sous-bois et son hors piste. Les deux autres versants offrent de magnifiques sous-bois, mais m’ont semblé un peu moins enneigé que ceux de l’ouest. Les pistes damées sont exceptionnelles, vastes et longues. C’est sur le mont ouest que vous retrouverez la section « off limits » de « side country park » (qui rejoint un remonte-pente) avec ses structures de « freestyle » sortant de nulle part, tel que vu dans cette vidéo Youtube. J’ai commencé ma journée de ce côté et je crois que c’était la bonne chose à faire.
Première stupidité de ma part, mais au combien plaisante, partir en « backcountry » pour rejoindre un « bowl » intouché. Pourquoi stupidité ? Hé bien, je ne suis pas un spécialiste des avalanches, mais clairement, le sommet démontrait certains signes troublants. Ouff, quelle descente ! Ma deuxième stupidité s’est produite sur le mont est alors que j’ai décidé de franchir les cordons. Je me suis dit que tout se passerait comme les autres fois, et bonus, des traces fraiches au sol confirmaient ma décision. C’est suite à une descente magique dans le bois, après quelques photos, que j’ai constaté que la magie s’était volatilisée, tout comme les pistes fraiches que je suivais. Vous n’allez pas me croire, mais je vous jure, les traces dans la poudreuse se sont arrêtées d’un coup sec! Même pas de traces de remontées à pied ! Pour faire une longue histoire courte, le tout s’est terminé sur une ferme, évidemment du mauvais côté de la montagne, après une heure de ski fond dans la poudreuse. Le gentil japonais qui s’est fait barrer le chemin par un gars avec des bottes de ski dans les pieds, je le remercie. Vingt minutes de voiture et de monologue japonais plus tard (je crois qu’il s’est foutu de ma gueule tout ce temps), j’étais de retour à la station.
Je pourrais vous parler longtemps de Rusutsu, mais mes mots ne peuvent rendre justice à la journée fantastique à laquelle j’ai eu droit. J’ai vécu un « bluebird pow day » qui restera gravé pour toujours dans ma mémoire. Vous remarquerez que les skieurs de l’endroit sont des locaux, dont la plupart désire perfectionner les techniques de « carving ». Le niveau de skieurs est beaucoup plus élevé ici qu’à Niseko, ce qui est une bonne chose en soi.
« Niseko United » car c’est le regroupement de quatre versants: Hanazono, Grand Hirafu, Niseko, et Annupuri. Ils sont tous accessibles par le sommet ou par navettes au bas de la montagne. C’est l’endroit le plus populaire pour skier le Japon, sa réputation est solide à travers le monde et cette destination, si elle n’y figure pas déjà, doit obligatoirement se trouver dans votre « bucket list ». Avant de vous y rendre, étudiez le vaste terrain de jeu et renseignez-vous au maximum, sinon vous aurez l’impression de n’avoir rien vu et de perdre votre temps dans les remontées. Notez qu’un cinquième versant existe à Niseko, soit celui de Moiwa. Celui-ci fait bande à part et vous n’y avez pas accès à moins d’y acheter un billet. Je n’y suis pas allé, mais la légende dit que de belles lignes de poudreuses s’y trouvent et ce, à très basse altitude. Toute la région environnante vit des années de grands changements. Beaucoup d’argent y est investi et les améliorations se comptent en millions de dollars par année. Le développement immobilier est en expansion, donc ce que je vous écris aujourd’hui ne sera peut-être plus valide d’ici les prochaines années.
Informations générales
Enneigement Au 23 janvier 2015, plus de 11 mètres de neige au sol. En moyenne, pour des raisons géographiques, la région reçoit entre 15 et 16 mètres de neige. Oui, vous avez bien lu et non ce n’est pas une erreur de ma part ! Évidemment, aucune neige fabriquée. Vers la fin février, la montagne aura tellement reçu de neige que des replats se créeront vers le bas de la montagne: dameuses poussent le « trop plein » de neige vers le bas. Il s’agit tout de même de la période préférée de plusieurs locaux.
La saison de ski est similaire à chez nous: elle débute fin novembre pour se terminer mi-mai. Elle pourrait perdurer plus longtemps car ce n’est certainement pas par manque de neige qu’elle se termine: c’est le manque de main-d’œuvre dans le village qui force les commerçants à fermer prématurément car beaucoup d’australiens et de néo-zélandais y travaillent et retournent à la maison en avril. Il est à noter que ce sont aussi les touristes de ces deux pays qui sont les plus présents sur la montagne. On retrouve un certain nombre de touristes européens, et l’endroit est de plus en plus populaire depuis quelques années pour les américains et les canadiens de l’ouest. La haute saison est à partir de la période des fêtes jusqu’au début mars.
Niveau de ski : les skieurs de tous les niveaux seront comblés. Les descentes pour débutants sont un cran plus difficiles que celles du Québec. Les familles seront bien reçues, ne vous inquiétez pas: vu la nature très touristique de Niseko, les débutants et très débutants sont particulièrement présents à partir de la mi-montagne, ce qui est tout le contraire à Rusutsu. Concernant les choix de versants et la gestion de votre énergie, j’aimerais pouvoir vous conseiller, mais je crois que si vous décidez d’être stratégique à ce sujet, vous allez assurément revenir avec un goût amer. La météo sera maîtresse de vos journées; évidemment, une bonne forme physique améliorera grandement vos performances et votre plaisir.
Logistique
Accessibilité Train : De Sapporo vous mettrez de 1h45 à 4h00 selon les arrêts, avec transfert à la station d’Otaru pour ensuite descendre du train à Kutchan. De là, vous prendrez un bus pour Niseko, à 15 minutes de là. Visitez Hyperdia.com pour les horaires de train.
Bus : De l’aéroport New Chitose à Sapporo, des bus font la navette vers Niseko. Le dernier bus est à 21h30 et la plupart des vols Montréal/Sapporo arriveront vers 21h00. Si vous êtes « gambler », réservez votre bus en ligne et même si votre vol a un faible retard (délai raisonnable), le chauffeur vous attendra probablement, car vous serez sur sa liste. De Sapporo, vous pourrez trouver facilement des navettes. De mon hôtel (Sapporo Aspen Hôtel), il y avait un comptoir dédié pour Niseko.
Pour le moment, le voyagiste le plus connu qui s’est lancé dans l’aventure Japon est Ski Voyages Gendron. Le collaborateur sur place en 2015 était nul autre que M. Jean-Luc Brassard, roi des bosses aux Jeux Olympiques de 1994. Mesdames, maintenant que vous possédez cette information, planifiez votre prochain voyage de ski!
Hébergement Si vous cherchez absolument un hébergement « ski in – ski out » visez du côté du Grand Hirafu et de Niseko village, où le Hilton est magnifique. Ce volet est en développement avec plusieurs projets immobiliers dans les cartons. Quand je faisais mes recherches, j’ai eu de la chance et une aubaine surprise est apparue sur cet hôtel. Un petit 50% moins cher donc la chambre revenait à 215$. Superbe hôtel, « ski in – ski out » du côté « Niseko Village », un lobby impressionnant, un des plus beaux onsen* de la région, navette gratuite ainsi que le bus local à la porte et une vue incroyable sur le mont Yotei. Je crois que les groupes voyages Gendron s’y logent, du moins, y ont déjà mis les pieds. Si vous accédez à un bon prix, n’hésitez même pas.
*Onsen: spa traditionnel de sources chaudes naturelles. Fort appréciable après une grosse journée de ski!
Niseko Grand Hotel, secteur Annupuri. Les prix de cet hôtel varient énormément selon les disponibilités. J’ai payé 130$ tx. incluses, mais quelques jours plus tard, je le voyais au dessus de 700$ (prix aucunement justifié). Très ordinaire comme chambre, superbe onsen, navette à la porte et près du versant Annupuri. Je ne me verrais pas y loger pendant 1 semaine. Pour mes besoins, l’option était intéressante en raison du prix et aussi du fait que j’avais prévu skier ce secteur.
Plus éloignée de la station, la ville de Kutchan est une option souvent choisie pour son service de bus vers Niseko, mais le taxi sera votre seule option si vous l’échappez jusqu’au petites heures du matin à Hirafu (n’oubliez pas, tolérance zéro!). D’autres villes davantage éloignées offrent des hôtels de très grande qualité à moins de 100$ la nuit, mais impliquent un trajet de train de plus d’une heure et les départs sont peu fréquents, ce qui risque de vous faire rater les first track. Pour l’avoir fait deux fois, rares sont ceux qui empruntent cette voie.
Dans la ville d’Otaru: Authent Hotel Otaru, j’ai payé 80$ tx. incluses. Superbe hôtel, près de la gare et du centre d’Otaru. Également à considérer, l’Hôtel Sonia, aussi payé 80$ tx. incluses. Très bien, sur le bord du canal qui est superbe le soir. Bonne localisation, et tout de même près de la gare.
Billets de ski Plusieurs options s’offrent à vous. Vous pouvez vous procurer un billet de remontée pour un versant en particulier ou bien pour tous les versants (à l’exception de Moiwa). Le ski de soirée est aussi une option intéressante, mais évidemment, l’accès aux pentes est limité. Il est offert à tous les versants à l’exception de celui d’Hanazono. Les prix se situent autour de 70$/jour ou 350$ pour 6 jours pour la « Niseko all mountain pass ». Pour le seul versant du Grand Hirafu, vous débourserez environ 55$ par jour. Au sommet, il est facile de se tromper de versant, donc si vous optez pour une montagne spécifique, soyez alerte! Surveillez les heures de fermeture des remontées mécaniques, certaines ferment tôt.
Location d’équipementCe n’est vraiment pas le choix qui manque! Si votre voyage est strictement ski, cela vaut la peine de considérer voyager avec votre équipement, du moins vos bottes et vêtements. Pour ma part, la seconde partie de mon voyage fut culturelle et je ne voulais pas être embarrassé de mon équipement; j’ai donc choisi la location. Les commerces de location sont nombreux, mais rares sont ceux qui sont à la base de la montagne et ce n’est pas un léger détail, car la pente pour se rendre aux remontées à partir du village d’Hirafu est abrupte. Vous pouvez toujours attendre les navettes qui vous y conduiront. Certains hôtels ski in ski out offrent la location d’équipement.
Dans mon cas, j’ai choisi Niseko Base Snowsports, situé à la base du Grand Hirafu, à une quinzaine de mètres du remonte pente. Le service en anglais est incroyable. Vous pouvez échanger vos planches aussi souvent que vous le voulez, en fait, les employés vous poussent à essayer le plus de skis possible. Le matin, vous voulez être « first track » dans la poudreuse, alors partez avec un « pow ski ». Après le diner, vous voulez attaquer les pistes damées, allez-y avec un Head Magnum. Pas plus compliqué! La gamme de produit offerte est grande et de qualité, ils offrent même des cours de ski pour toute la famille.
RestaurationVous trouverez de tout. L’Hokkaido est réputé pour ses ramens et ce n’est pas un hasard ! La nourriture japonaise est incroyable, immergez-vous dans cette culture! En haute saison, réservez votre table. Si par malheur vous êtes malade suite à votre repas, c’est que vous êtes malchanceux, ou que la nourriture n’est pas la cause.
Mes conseils personnels Pour des ramens le midi : Tokanzen $(Hirafu) Pour parler français au souper : The Barn $$$ (Hirafu, superbe restaurant vitré) Pour prendre une bière et un bon burger : Tamashii $$(Hirafu) Souper traditionnel japonais : Waba Sabi $ (Hirafu) Un menu raffiné : Monty’s $$$ (Hirafu, le chef c’est le barman, super sympathique) À visiter absolument: Rakuichi Handmande Soba $ (secteur Annupuri). Un minuscule restaurant de 12 places au bar. J’ai attendu 2 heures pour y accéder, mais j’aurais attendu le double. Ce fut un fait marquant et magique de mon séjour à Niseko. Si vous frappez une mauvaise journée météo, arrivez vers 11h15. Pour le souper, il est impératif de réserver votre place. Torimatsu – Yakitori Izakaya $ (Ville de Kutchan, fermé le dimanche). Osez ce que vous ne mangeriez pas au Québec. Vous verrez ces deux endroits sur Youtube dans un extrait de l’émission « No reservations » avec Anthony Bourdains.
Après-skiSans hésiter, si vous êtes encore en forme pour vivre au rythme de Niseko, le secteur Hirafu sera votre seul et unique choix. Tout s’y passe alors n’essayez pas d’être créatif et de faire la fête dans le secteur Annupuri. Le village de Niseko est aussi très tranquille, mais moins qu’Annupuri. Il existe tout de même des restaurants dans ces deux derniers secteurs.
La région est réputée pour ses onsen, rien de mieux après une dure journée de ski. La beauté du Japon réside dans sa culture et ses traditions… les onsen n’y échappent pas. La première chose à savoir c’est que vous devez laisser votre maillot de bain à la maison. La sérénité est maître des lieux. Pour le reste, je vous laisse découvrir par vous même.
Les versants
Je vous les présente de droite à gauche, face à la montagne, à partir du bas. Il est à noter que le mot sommet fait référence au niveau le plus élevé desservi par une remontée mécanique. Vous pouvez ensuite monter à pied au « vrai sommet »; mieux vaut avoir un minimum de forme physique pour le gravir. Un sac à dos pour vos skis facilitera grandement votre montée, car celle-ci est sur plusieurs minutes/mètres. Retenez également mon conseil sur la météo: bonne visibilité = direction sommet. Gardez la mi-montagne pour les moins belles journées. De plus, sur la carte des pistes, vous remarquerez des secteurs qui sont « off limits ». Ne vous y fiez pas trop, mais un peu quand même. À moins que ce secteur ne vous amène du mauvais côté de la montagne (comme à Rusutsu), vous pouvez vous y aventurer, les patrouilleurs sont tolérants.
Hanazono Superbe damé, en particulier la piste « Dynamic ». Les dameuses se rendent jusqu’au sommet et il s’agit du seul versant où elles le font. Les sommets des 3 autres secteurs sont laissés intouchés. Comme partout sur la montagne, vous pouvez accéder à de beaux sous-bois. Ce versant est l’accès idéal au « vrai sommet » à partir de l’arrivée de la remontée mécanique, suivez les gens qui marchent… et là, le « vrai » plaisir commence ! Quand il neige, les vents balaient naturellement celle-ci vers Hanazono, pas besoin de vous dire qu’après une grosse bordée, c’est à cet endroit précis que vous voudrez être. À moins d’être beaucoup trop aventurier, vous devriez facilement tomber sur une remontée mécanique. Gardez un jour pour la découverte de ce versant, à moins de conditions neigeuses exceptionnelles.
Grand Hirafu Il s’agit du secteur le plus populaire et par le fait même le cœur de Niseko United. La grande majorité des activités et commerces s’y trouvent. Si vous pouvez y être basé, vous serez aux premières loges. Côté ski, il s’agit du versant ayant la plus grande superficie skiable. L’achalandage y est plus grand qu’ailleurs et les très débutants s’y trouvent en masse. Le sommet est aussi achalandé, donc si vous n’êtes pas « first track », vous verrez rapidement le champ de poudreuse se détériorer. Pas nécessaire de vous rendre au sommet pour vous éclater: empruntez le télésiège « Ace Quad lift 2 » et à partir de la moitié de la remontée, naturellement vos yeux se dirigeront à votre gauche. Voilà un des secteurs « off limits » que vous allez assurément skier. Ce versant offre aussi un bon accès au « vrai sommet », de même qu’une vue magnifique sur le mont Yotei si la météo vous accorde ce privilège (si c’est le cas, arrêtez tout et prenez vite des photos!). Prévoyez idéalement deux jours pour la découverte de ce secteur.
Niseko Village C’est un beau petit versant offrant des pistes damées à vous éclater les jambes, coin intéressant pour ceux n’ayant jamais vraiment eu la chance de skier dans de la belle grosse « pow »: initiez-vous dans la descente Joplin. C’est un mini « bowl » laissé intouché par les dameuses. Vous pourrez alors prendre le temps d’analyser le comportement de vos planches et développer une certaine confiance avant d’attaquer le « vrai sommet ». Un peu plus bas, je vous suggère la « junk yard » qui, lors de mon passage, était une piste à bosses. Notez que ce versant n’est pas idéal pour l’accès au « vrai sommet ». Des remontées mécaniques vous amènent directement des pistes au village, où vous retrouverez aussi un mini village traditionnel japonais avec restaurants et boutiques. Un seul jour nécessaire pour ce secteur.
Annupuri Superbe versant de pistes damées. Les pentes sont larges et moins achalandées qu’ailleurs. Mieux encore, le « vrai sommet » donne accès à un terrain de poudreuse des plus magnifiques. Tout comme Hanazono, si le vent se lève, naturellement la neige s’y déposera. L’accès à ce versant est un peu plus ardu mais il n’est pas nécessaire de marcher jusqu’en haut pour avoir accès à de belles « drop ». Ces pentes sont aussi accessibles par la remontée Grand Hirafu/Hanazono, alors nul besoin d’être du côté Annupuri pour skier les « bowls » de ce versant. Prévoyez un à deux jours de visite selon la météo.
Lors de mon voyage au Colorado j’ai eu la chance de découvrir Winter Park Resort, une montagne dont on entend très peu parler: même sur Internet les commentaires se font plutôt discrets, et pourtant, c’est une montagne qui en vaut amplement la peine. La station offre 7 territoires se démarquant totalement les uns des autres, 23 remontées mécaniques, et comporte un dénivelé variant entre 370m (Vasquez Ridge) et 667m (Winter Park), le tout comptant 143 pistes.
Comme nous y étions pour trois jours, nous étions en mesure de profiter d’un bonne partie du domaine skiable, mais étant donné la grosseur de la station, nous savions qu’il était impossible d’en faire complètement le tour en si peu de temps, sachant qu’il faut au moins une journée par territoire. Nos efforts se sont surtout concentrés sur les secteurs de Parsenn Bowl, Mary Jane et Eagle Wind. Lors de notre première visite nous avons surtout skié le secteur Mary Jane, reconnu pour sa piste à bosses légendaire. Nous avons réussi à trouver de beaux sous-bois offrant beaucoup de défis, de caps de roches à sauter et à notre grande surprise, de la neige fraiche à certains endroits dans le bois! Sachant qu’il n’était pas tombé beaucoup de cet or blanc, chaque centimètre vierge était fort apprécié. Après chaque descente nous nous disions : « WOW il faut refaire cette piste! » pour finalement tomber sur une autre piste, tout aussi belle. Pour une première journée, nous avons été bien gâtés avec une température de ski de printemps et une neige qui était tout de même légère. Mais au-delà du ski, il y avait le paysage… Le petit gars en moi voyait les Rocheuses pour la première fois, j’ai été ébloui par l’immensité du décor, les montagnes à perte de vue, les pics enneigés… le paradis.
Le deuxième secteur que nous avons visité est le Parsenn Bowl, desservi par une remontée mécanique à 6 places qui nous emmenait au plus haut point de la montagne, à 3676 mètres d’altitude. À cet endroit, nous avions droit à un terrain beaucoup plus dégagé et à une vue exceptionnelle, mais l’ouverture est synonyme de grands vents, qui étaient omniprésents jusqu’à ce qu’on retrouve un peu de végétation. À partir de ce point, des sous-bois très intéressants s’offraient à nous, assez serrés et inclinés, mais sans trop de caps de roches. Le secteur comporte aussi une belle piste pas trop large et bien damée au parcours sinueux ponctué belles petites variations. Nous avons beaucoup aimé cette piste qui était vraiment amusante à dévaler et donnait accès à quelques sous-bois. L’ambiance de ce secteur était totalement différente de Mary Jane, ce qui donnait l’impression de skier une autre montagne. Chaque territoire a son identité propre, ce qui fait partie intégrante du charme de Winter Park Resort.
Pour notre troisième et dernière journée, la chance était avec nous: une deuxième tempête de neige s’abattait en autant de jours, nous servant une belle poudreuse champagne sur la montagne. Étrangement, il semble que seule la montagne a bénéficié de cette chute de neige, car aucune accumulation n’était visible dans les alentours, ni même sur la voiture dans le stationnement, alors qu’un bon 30 centimètres s’est accumulé tout au long de la journée.
Comme nous voulions skier le Eagle Wind depuis notre arrivée, nous avons opté pour cette journée de poudre pour le faire et le choix fut très judicieux. Des sous-bois serrés, une bonne pente, du défi, bref, une journée de rêve! Ce secteur me faisait beaucoup penser au mont Alta à Val-David de par son ambiance naturelle et décontractée, le genre de terrain offert et le niveau de skieurs rencontrés. Il faut tout de même mentionner que pour s’y rendre, un effort est nécessaire pour traverser un bon faux-plat, alors on y retrouve que la crème des skieurs et les conditions se préservent davantage. Lors de notre traversée, mes jambes étaient complètement usées de nos quatre jours de ski et un patrouilleur m’a tendu son bâton pour me tirer un peu sur le plat en me disant, tout sourire: « It’s totally worth it! ». Ce petit geste représente bien l’ambiance conviviale de Winter Park, ce qui me fait tant aimer cette station. Chaque remontée nous donnalt droit à un bon mot des employés aux télésièges, qui ne montraient aucune jalousie: « Having a good day? », « Lucky to have powder! » ou « Enjoy the snow! » J’imagine que nos sourires étaient leur récompense. Ce fut une de mes plus belles journée à Winter Park, autant pour la neige abondante que le type de terrain. Le seul bémol était le faux-plat à la fin des descentes, mais c’était un maigre problème en échange du plaisir dans les pistes du secteur! Comme partout dans les sous-bois, est recommandé de ne jamais skier seul, mais il est très difficile de ne pas perdre son compatriote de vue dans un bois si dense! Un virage dans la direction opposée et on ne voit plus notre ami… et on ne croise pas beaucoup de skieurs malgré le grand nombre présent en cette journée de poudreuse!
J’ai adoré Winter Park Resort en grande partie à cause de son ambiance conviviale, du sourire sur les lèvres des employés, de l’accueil des autres skieurs qui nous parlaient dans les remontées… J’ai aussi réalisé que le fameux « No friends on powder days » ne semble pas s’appliquer au Colorado, ou du moins, ils semblent faire une exception pour les touristes! En effet, chaque fois que l’on posait des questions sur une piste ou les secteurs à faire avec de la poudreuse, nous obtenions une réponse qui s’avérait véridique en tout temps. Je m’ennuie déjà du Colorado et je rêve souvent à Winter Park. Si vous avez la chance d’y passer faites un arrêt à cette magnifique montagne, vous ne serez pas déçu!
Au mois de mars 2014, j’ai enfin pu dévaler les pentes de la mythique station de Jackson Hole au Wyoming, au cœur des États-Unis. Cette station est réputée pour sa neige poudreuse de qualité et son terrain abrupt et constant. Chaque année on admire des images de cette station et de son hors-piste dans les films de ski et snowboard les plus prestigieux. Vous comprendrez que cette station me faisait rêver par son terrain légendaire qui se classe dans le top 5 de chaque sondage des meilleures stations de ski en Amérique du Nord. Et après l’avoir visité, j’ai rapidement confirmé pourquoi…
Généreux de ses 2500 âcres skiables dans le centre de ski, combiné à plus de 3000 âcres de ski hors-piste de renommée mondiale, Jackson Hole peut vous en mettre plein la vue. Plein les cuisses aussi, avec son dénivelé de 1261 mètres, le plus grand dénivelé continu accessible en remontée mécanique aux États-Unis. Avec un téléphérique de 100 passagers qui vous mène de la base au sommet en 9 minutes, vous allez bien mériter votre après-ski! Ensuite, on parle d’un sommet à 3185 mètres qui offre la majorité des pistes avec une orientation sud-est, mais les multiples crêtes permettent de trouver des faces au nord, à l’ouest, au sud, à l’est, donc on peut toujours s’amuser selon l’heure du jour ou la période de l’année. Ais-je mentionné que ce terrain de jeu comporte seulement 10% de pistes de calibre débutant et 50% de calibre expert? Ajoutez à cela une moyenne mirobolante de précipitation de neige des 5 dernières années à 1165 cm, on a certainement une recette gagnante!
Première constatation, je n’ai trouvé aucun secteur ennuyeux… La pente est constante et les faux-plats se font rares par ici. Vous pourrez vivre un sentiment de délire à n’importe quel moment et n’importe où sur la montagne! Pistes de neige naturelle damée à perfection, couloirs abrupts et étroits, sous-bois avec des arbres bien espacés, sauts et modules « freestyle » à travers un sous-bois, rochers et falaises avec atterrissages en poudreuse, champs de bosses à perte de vue, ski dans le bois improvisé, faites vos jeux, rien ne va plus…
Au sommet de la montagne, à partir du téléphérique du « Big Red », vous pourrez skier un large champ de neige ou plutôt aller voir le spectacle qu’offre le « Corbet’s Couloir », celui qui fait couler beaucoup d’encre comme étant l’une des pistes officielles parmi les plus difficiles en Amérique du Nord. En guise d’introduction, vous devez sauter en bas d’une corniche de neige d’environs 25 pieds avant d’atterrir à pleine vitesse entre les murs rocailleux du couloir et tenter de vous rendre en un seul morceau en bas de la pente remplie de poudreuse. Selon ce que j’ai vu, beaucoup viennent skier la montagne avec l’espoir de s’élancer du haut de cette piste, mais lorsqu’ils voient en quoi ça consiste… font demi-tour! Mais la déception est de courte durée: il ne manque pas d’opportunités pour du ski de qualité à partir de ce point. Vous pourrez aller vers la « Sublette chair » ou la « Thunder chair » pour trouver une multitude de pistes abruptes parsemées d’arbres ainsi que quelques pistes damées. Lorsque vous êtes dans ce secteur, n’oubliez pas de descendre jusqu’à la base pour essayer les « Hobacks » et les autres larges bols de neige plus bas sur la montagne, vous trouverez de la neige à tracer presque garanti. Par contre, étant plus bas en altitude, ces bols pourraient offrir une texture de neige de moindre qualité qu’au sommet.
En poursuivant, une montée dans la « Bridger gondola », la télécabine à 8 passagers, vous amènera vers du terrain très excitant et bien moins intimidant. De larges pistes damées, un vaste étendu de sous-bois et des pistes à bosses seront au menu dans ce secteur. D’ici, vous pourrez continuer vers la « Casper chair » qui vous transporte à un secteur de calibre généralement intermédiaire et avancé. D’ailleurs, cette chaise débrayable nous a apporté beaucoup de plaisir puisque l’embarquement se fait à mi-montagne. Lors de notre deuxième journée de ski ici, il pleuvait à la base de la station, mais neigeait à gros flocons dans la moitié supérieure de la montagne. Nous avons donc pu skier de la poudreuse vierge toute la journée dans le secteur desservi par ce quadruple! De plus, les chasseurs de poudreuse et skieurs experts semblent skier d’avantage le secteur du Tram, donc la neige dans les sous-bois se trace moins vite par ici. Autre fait à noter, c’est dans ce secteur qu’on retrouve les « Stash Parks », ces pistes et sous-bois parsemés de modules de bois qui s’apparentent aux parcs à neige avec sauts et modules pour ceux qui recherchent ce type de terrain de jeux.
Il ne faut pas oublier la chaise « Après-Vous » qui offre de longues descentes pour les intermédiaires, et un vaste choix de sous-bois, surtout avec le « Saratoga Bowl ». Vous risquez de trouver de la neige profonde et vous sentir seul au monde dans ce bol peu achalandé. Serait-ce la traverse du retour vers la base qui en décourage plus d’un? Peu importe, vous allez fortement apprécier votre passage dans ce secteur.
Nouveauté pour la saison 2015-2016, la station installera une nouvelle chaise, « Teton Chair », qui mènera au sommet du secteur « Crags » situé entre la chaise Casper et la chaise Après-Vous. Celle-ci va donc faciliter l’accès à un secteur qui n’est présentement accessible qu’à pied. Il y a un peu de controverse dans le milieu par rapport à ce projet puisque l’accès au hors-piste du « Granite Canyon » sera rendu presque direct et des gens sans équipement ou connaissances en hors-piste pourraient s’aventurer dans ce terrain dangereux. Si vous rêvez du hors-piste, pensez aussi au secteur du « Cody Bowl », mais encore une fois, équipement approprié et connaissances sont de mise pour sortir du terrain balisé de Jackson Hole.
Une fois la journée de ski terminée, comme on dit par chez nous, il fait soif! Vous ne manquerez pas de choix pour vous humecter les lèvres avec un breuvage rafraîchissant. Dans le Teton Village au pied des pistes se trouve le « Mangy Moose ». C’est LA place pour de l’après-ski rempli d’énergie. Musiciens sur scène et ambiance survoltée seront au menu. Si la journée est relativement chaude et ensoleillée, pensez à visiter la terrasse entourée de feu du « Handle Bar », situé près de la base du « Teewinot chair ». Profitez-en pour déguster un bon whisky du Wyoming tout en faisant le plein de rayons de soleil sur cette terrasse magnifique au pied des pentes.
Si vous préférez vous rapprocher de la ville de Jackson après votre journée, vous pouvez faire une halte à la « Roadhouse Brewery » pour goûter les saveurs locales. Pour les amateurs de bière, ne manquez pas de visiter le « Snake River Brewing Co » dans la ville de Jackson, que ce soit pour boire un verre ou pour souper dans une ambiance décontractée. La ville ne manque pas d’options d’hébergement, de boutiques, de galeries d’art ou d’une large gamme de restaurants à faire saliver. J’ai bien aimé ma visite au « Gun Barrel Steakhouse » avec les animaux empaillés à travers le restaurant et un menu qui fera plaisir à tous les cowboys du Wyoming ainsi qu’aux touristes à la recherche de saveurs locales.
À travers tout ça, rien ne vous empêche de visiter le centre de ski de Snow King qui surplombe la ville de Jackson, ou de faire un peu de route pour aller aux larges pentes de ski de Grand Targhee. Si vous avez envie d’une journée en nature sans être sur les pentes de ski, le parc national de Grand Teton est tout près pour observer des bisons, orignaux, wapitis, dans un décor montagneux majestueux. Le parc national Yellowstone est également accessible en voiture, réputé pour ses geysers, ses sources géothermiques et sa grande biodiversité.
En somme, si vous voyagez à Jackson Hole pour y faire du ski, vous risquez de tomber sous le charme de l’endroit comme ce fut le cas pour moi. L’offre de ski est excellente peu importe le type de terrain que l’on recherche, le village au pied des pentes ainsi que la ville de Jackson regorgent d’activités et d’endroits pour assouvir votre faim, votre soif et votre curiosité, et la beauté des environs qui rappellent les vieux films de cowboys risquent de vous imprégner d’images qui resteront gravées longtemps dans votre imaginaire. Allez, sortez votre petit côté cowboy et lâchez-le lousse à Jackson Hole!
Je me considère très chanceuse: au fil des années, j’ai pu amener plusieurs skieurs à apprivoiser ou réapprivoiser les pentes en ski (ou en télémark!). Quand j’arrive à faire accrocher ou raccrocher quelqu’un à un sport alpin, je me dis « Mission accomplie! » avec un brin de fierté. Cette année, mon histoire à succès provient d’outre-atlantique… j’aime bien pêcher en zone internationale! L’idée a germé suite à l’annonce d’un couple d’amis français, Romain et Lucie, qui ont prévu un séjour d’une durée plus que raisonnable au Québec, en plein hiver. Vous devinerez que les activités « cliché-mais-incontournable » étaient au programme, mais Romain étant un skieur, une sortie a été organisée pour lui faire découvrir le ski dans un type de terrain plutôt rare en France: les sous-bois. C’est donc naturellement vers le Mont SUTTON que j’ai conduit mon duo de touristes… non sans avoir planifié la journée de Lucie.
Non-skieuse, anxieuse, elle n’était pas du tout enchantée par l’idée de son amoureux d’aller dévaler des pentes, cherchant plutôt la solution spa-chocolat chaud-glissades-traineaux à chiens. Elle avait cependant consenti à se prêter à l’exercice de l’apprentissage, avec philosophie: « Si je ne l’essaie pas, je ne pourrai pas dire que c’est nul et que je n’y arrive pas! » À sa grande surprise… l’expérience fut un succès total. Spontanément, entre deux descentes, elle me lance « Hé! Je peux même t’en faire une chronique, tiens! » Comment pouvais-je refuser? Voici donc l’Iniski, raconté par mon amie Lucie:
Une journée au Mont Sutton, ou comment l’Iniski a vaincu la ski-ite aigüe
Salut, je m’appelle Lucie, j’ai 30 ans et faire du ski me file la pétoche.
Parce que ça va vite, parce que j’ai peur de ne pas contrôler, parce que j’ai peur de me blesser, je laisse volontiers la neige aux initiés. Malgré ça, j’ai accepté, en trainant les pieds, de me laisser inscrire à un Iniski au Mont Sutton.
Arrivée à la station, le cœur commence à accélérer: je suis de moins en moins dans ma zone de confort. Essayage des bottes, choix des skis et des bâtons… Je tremble comme une feuille mais Thomas et Karine à la location d’équipement sont aux petits soins: je ne tombe pas dans les pommes.
Mon chum et notre amie me laissent seule pour aller profiter la neige, moi j’attends mon moniteur. La crise d’angoisse est proche, je suis maladroite dans mes bottes de ski, me sens comme un poisson hors de l’eau.
Un mec en bleu arrive, le sourire d’une oreille à l’autre: « Salut, je suis JP*!» Il est tout ce que je déteste chez les skieurs confirmés: il skie et il est confirmé… On se retrouve au pied de la cafétéria où il m’a apporté mon matériel. Ok, il gagne des points.
Pendant mon cours en tête à tête, JP me montre comment marcher en ski, remonter une pente, chasser la neige ; il commence à m’expliquer ce savant mélange entre physique et sensations… Il prend son temps, passe une étape après une autre en suivant mon rythme. Après avoir descendu trois fois la Cendrillon, je sais tourner, regarder devant moi, gérer ma vitesse et… prendre du plaisir!
La suite de la séance: autres pistes, autres techniques pour tourner, couper les bosses, apprécier et exploiter le terrain. Il corrige ma posture, il bavarde avec moi pendant les remontées et je prends plus de temps à admirer la station.
En moins d’une heure, je suis détendue, j’ai la neige dans le cœur et dans les yeux (il neigeait ce jour-là).
A la fin de l’initiation, je partage le même sourire que JP et je comprends pourquoi il le porte. De plus, la station est superbe. Je n’ai certes pu apprécier que la zone dite familiale mais c’est charmant et on s’y sent bien. Ce cadre, la magie de mon moniteur, l’obstination et les talents de persuasion de mon amoureux et de notre amie sont très certainement les raisons qui me permettent de conclure ainsi: Salut, je m’appelle Lucie, j’ai 30 ans et j’attends avec impatience la prochaine saison de ski !
Lorsque Romain et moi avons effectivement « abandonné » Lucie pour nous lancer dans les pistes expertes, je percevais les craintes de Lucie. Oui, on aurait bien pu seulement louer l’équipement, lui prendre un billet, et l’emmener avec nous dans un secteur facile. Oui, on aurait bien pu lui montrer les bases de la technique en ski. Oui, on aurait tout à fait eu la capacité de le faire… Mais l’Iniski, ce n’est pas que pour les enfants! Acheter un forfait complet, incluant équipement (skis, bottes, bâtons, casque), billet de remontée et surtout, le cours d’une heure et demie, c’est acheter des chances de succès. Lucie est sortie de sa zone de confort (le chalet!) grâce aux conseils de son moniteur, et au fil des descentes, elle a constaté qu’elle avait non seulement la capacité de skier, mais que c’était possible de le faire avec plaisir, sans stress (ou presque)! La largeur du sourire de Lucie à travers la neige qui tombait ce jour-là m’a fait chaud au coeur. Si vous voulez faire plaisir à quelqu’un de votre entourage qui est un peu réticent à sauter sur les planches… offrez-lui un Iniski, et offrez-vous ce bonheur!
L’Iniski/Inisurf est un programme d’apprentissage pancanadien offert dans toutes les stations de ski du pays. Le prix du forfait varie d’une station à l’autre mais un petit coup de fil à l’école de glisse de votre station préférée répondra à toutes vos interrogations!
*Le nom complet du moniteur de Lucie: Jean-Pierre Meunier. Merci à l’équipe de la location et de l’école de glisse pour le superbe accueil!
Ce texte est le deuxième publié au sujet de l’Iniski dans le Mag. Lisez (ou relisez!) le premier, un récit de Françoise Boissinot: ” Le jour où j’ai appris à skier “.
Dans la majorité des stations québécoises qui disposent d’un secteur d’apprentissage dédié aux enfants, celui-ci se trouve relativement près du chalet. La pente est souvent plutôt faible (besoins obligent!), relativement courte en longueur et petite en terme de superficie. Souvent, on retrouve une autre zone plus ludique, des sous-bois aménagés où l’on trouve des toutous accrochés aux arbres. L’équipe de Tremblant, dirigée par Donald Lacasse de l’École sur neige, s’est penché sur l’épineuse question suivante: comment peut-on créer une zone ludique et éducative qui soit différente des autres stations et qui intéresse les jeunes glisseurs (skieurs ou planchistes) de 3 à 12 ans?
L’équipe de M. Lacasse a donc accouché et présenté en décembre dernier leur nouveau-né: de leur réflexion est née la zone TAM-TAM. C’est une aire de jeux dédiée aux enfants, située en montagne, dans laquelle on retrouve une piste sinueuse, des très beaux sous-bois ainsi qu’une maison dans les arbres avec passerelles, glissades et tam-tams. De plus, pour rendre cette aire de jeu également éducative, huit sculptures d’animaux de la forêt laurentienne se présentent et expliquent le Code de sécurité en montagne.
Comme le mentionne monsieur Patrice Malo, président de Tremblant : «La zone TAM-TAM est une des nombreuses initiatives mises de l’avant pour améliorer l’accessibilité à la montagne aux sports de glisse. En joignant l’apprentissage au jeu, on souhaite que les jeunes retiennent les astuces et consignes de sécurité pour qu’ils forment une prochaine génération d’adeptes passionnés et responsables.»
Où-quoi-comment?
La zone TAM-TAM est stratégiquement située sur le versant sud du domaine skiable du Mont Tremblant. D’abord à quelques coups de bâtons, via les pistes « La Passe » et « Nansen bas », du sommet de la remontée « Flying Mile » ou, au milieu de cette longue piste qu’est la Nansen. La situation de la zone en fait l’endroit idéal pour reprendre son souffle entre deux descentes, pendant que les enfants découvrent les différentes installations.
Notre appréciation
Je dois préciser dès le départ que mes deux garçons, Thomas, 11 ans, et Charles, 9 ans, sont de bons skieurs ayant suivi plusieurs cours de ski; ils ont déjà également visité plus d’une station de ski. Ce qui les a attiré au premier abord sont les sous-bois de la zone TAM-TAM car quelques centimètres de nouvelle neige étaient tombés durant la nuit. La maison dans les arbres les a intrigués au point où Charles s’est arrêté pour la découvrir alors que Thomas continuait dans les sous-bois. Je dois dire que les superbes sculptures d’animaux de la forêt laurentienne n’ont pas retenu leur attention, probablement à cause de leur trop grande envie de bouger! Pour ma part, j’ai admiré la qualité du travail des artisans!
D’après mes observations sur mes « boys », je dois conclure que la zone TAM-TAM n’est pas un attrait pour les jeunes plus expérimentés. Bien sûr, ils seront attirés par les sous-bois ou la maison dans les arbres, mais l’aspect trop « pédagogique » n’a pas été un argument gagnant pour mes « boys »! Nous avons cependant croisé des groupes de jeunes avec leur moniteur. Ces derniers utilisaient pleinement la zone TAM-TAM et ses huit sculptures pour initier leurs élèves à la pratique du sport (arrêt/départ, virages, code de sécurité en montagne, etc.) dans un cadre calme et loin du trafic… et loin des yeux des parents! Je suggère donc aux parents qui veulent faire découvrir cette zone ludique à leurs enfants d’y aller… mais si vos petits skieurs sont déjà plutôt habiles, vous risquez de passer très rapidement à côté des jolies sculptures!
Somme toute, l’initiative de l’École sur neige du Mont Tremblant s’inscrit dans la tendance qui veut que l’apprentissage de la glisse se fasse de plus en plus dans le plaisir, et l’environnement de la zone TAM-TAM est parfait pour faire oublier qu’il vente un peu trop fort, ou qu’il fait un peu trop froid… histoire d’acheter une ou deux descentes supplémentaires!
Remerciements à Annick Marseille, Donald Lacasse, et à l’équipe d’accueil de la Tour des voyageurs (particulièrement monsieur Nicolas).
Il y a quelques jours, j’ai accompagné le jeune Samuel et sa mère à l’Expérience Maneige, une réalisation de l’ASSQ, présentée par Sports Experts. Le grand garçon de 7 ans y a fait, pour la toute première fois, l’expérience d’un sport de glisse. Certes, il savait que le ski et la planche à neige existent. Il n’a simplement jamais eu l’occasion de s’y initier. Ce texte est le récit de notre journée… Nous y voilà donc, c’est aujourd’hui que ça se passe!
On entend souvent: « Le ski, c’est cher… ». « C’est bien trop loin de chez moi… ». « Je ne veux pas investir si je ne suis pas convaincu que mon enfant va aimer ça… ». Ou encore: « Je ne suis pas assez solide pour lui montrer… » L’expérience et entièrement gratuite. Le programme est l’occasion idéale pour faire découvrir le ski. L’expérience Maneige démonte un à un les arguments typiques qui limitent l’accessibilité aux sports de glisse. L’équipement nécessaire est fourni. Les enfants sont pris en charge par une équipe d’instructeurs et le tout se déroule en milieu urbain.
Nous nous rendons donc à un des sites d’Expérience Maneige. Depuis qu’il sait qu’il va essayer le ski, Samuel est très enthousiaste. Il a même sorti les lunettes que son père lui a offert pour aller glisser. « J’ai hâte d’aller skier! » dit-il. La journée est relativement froide; le mercure indique -14°C… Rien pour nous empêcher d’aller jouer dehors. Ceci dit, le soleil de février aidera grandement à notre confort.
Sur le site, grâce à la roulotte et aux décorations colorées qui entourent l’activité, l’emplacement est facilement repérable. Blocs de mousses et banderoles garnies de fanions donnent le ton. En suivant les indications, nous entrons dans la roulotte pour s’inscrire. À l’intérieur, il y a d’un coté un comptoir d’inscription ainsi qu’une flotte de skis et de bottes. De l’autre, des bancs sont aménagés pour accueillir les participants. Première étape, nous remplissons la fiche d’inscription. Ensuite, les mesures. Les pieds pour le choix des bottes, des rubans pour les casques. En échange d’une pièce d’identité, rapidement, Samuel est équipé. Il s’habille, enfile son dossard et le voilà fin prêt. Il n’est pas peu fier de porter ses lunettes!
Les premier pas avec des bottes de ski demandent une petite adaptation. Comme le départ des groupes se fait à toutes les demi-heures, Samuel dispose de quelques minutes pour se familiariser avec ses nouveaux pieds. Talon, orteil, talon, orteil, en peu de temps, il maitrise le tout. Ça y est, c’est l’heure! Une des membres de l’équipe d’animation prend le contrôle du petit groupe pour une séance de réchauffement. On lubrifie bien les articulations, on s’active un peu en courant sur place et en faisant quelques sauts. Arrive enfin le moment de monter sur les skis. Le regard sceptique, Samuel n’a aucune idée de ce qu’il doit faire. Aussi simple que cela puisse paraître pour les initiés, ça demeure une étape un peu périlleuse pour le nouvel adepte. Il y arrive, toutefois, avec un peu d’aide de la part de sa mère. Fier et souriant, il touche maintenant à la neige sur des skis!
L’animatrice donne quelques lignes directrices, les jeunes écoutent attentivement les consignes pour l’utilisation du tapis mécanique. Les parents resteront au bas de la pente tandis que les novices s’engagent, un à la suite de l’autre, sur la remontée mécanique. Considérant qu’ils n’ont jamais chaussé les planches, ils se débrouillent étonnamment bien!
Lors des remontées, le groupe est particulièrement docile. Les jeunes observent les consignes à la lettre. Les mains sur les genoux, le regard vers l’avant, c’est du sérieux. Les jeunes doivent ensuite « marcher » et suivre un chemin caoutchouté avant de se rendre aux portillons de départ. Quelques faux pas à coté des tapis suffisent aux jeunes néophytes pour comprendre que les skis, ça peut glisser à reculons!
Samuel observe avec attention les autres membres du groupe traverser le portillon pour dévaler la pente. Il ne l’a jamais expérimenté mais il comprend qu’il doit placer ses mains sur ses genoux et maintenir les skis en pointe de pizza. Une animatrice l’invite à prendre position. Il place ses mains et met les skis en pointe. Sans surprise, il reste immobile sur le faux plat du haut. Quelques mouvements des pieds suffiront à vaincre son inertie. Il s’engage dans sa première descente à vie. Attentive, sa mère le regarde du bas de la pente.
Ça semble plus difficile à réaliser qu’on voudrait le croire… Naturellement, les skis se redressent. Les maintenir en pointe n’est pas une mince affaire. L’équipe d’animation encourage Samuel: « Vas-y! T’es capable! ». En quelques secondes, il atteint le bout de la piste. Un des animateurs, tout souriant, le félicite et l’aide à rejoindre la remontée mécanique. Le jeune tente, un peu chancelant, de remonter sur le tapis mécanique. Aussi sérieux que la première fois, il remonte.
De retour au portillon de départ, Samuel est prêt. D’emblée, il fait un grand pas avant de prendre sa position. Avec quelques efforts, le jeune réussis à maintenir ses skis en pointe jusqu’au bout de la piste. L’inclinaison est faible. Il s’immobilise. « Tu vois? C’est comme ça qu’on s’arrête en ski » lui dit l’animateur posté en bas. Encore tout sourire, le jeune monte à nouveau sur le tapis mécanique.
Pour les descentes subséquentes, L’équipe d’animation incite le nouvel adepte à se diriger tout en glissant. Dans un premier temps, on lui demande de se diriger vers un cône orangé placé d’un coté. Ensuite de l’autre. Sans trop s’en rendre compte, l’enfant apprend à tourner. On lui proposera d’autres jeux pour lui faire faire quelques virages. Il devra éviter des obstacles ou tenter de ramasser des accessoires. La pente est suffisamment longue pour lui permettre d’enchaîner 3 ou 4 virages. « Je le trouve vraiment bon! » affirme la mère.
Samuel aura fait un total de 6 descentes pendant son expérience, au terme de laquelle il aura vécu son premier contact avec les skis alpins. Il aura appris la position de base, comment freiner et comment se diriger tout en glissant. C’est tout souriant qu’il retourne, sur ses skis, à la roulotte pour se réchauffer un peu et récupérer ses bottes. Un peu énervé de ce qu’il vient de vivre, il s’empêtre et trébuche pour la première fois. Sans en faire de cas, on l’aide à se relever et il se remet aussi tôt à avancer. « C’est pas très chaud des bottes de ski. Je commençais à geler des pieds ! » dit-il.
À l’intérieur, nous récupérons les effets de Samuel, la carte d’identité de sa mère et on rend l’équipement qui a été prêté. En tout, l’activité aura duré un peu plus d’une heure. « C’est drôlement bien organisé! » dit la mère, satisfaite que son gamin ait apprécié ses premières traces. Gageons que d’autres sorties suivront sous peu…
Pour davantage d’informations concernant les divers sites d’Expérience Maneige et dates de disponibilité, rendez-vous sur le site web de l’organisme.
Cet article a été publié en février 2015 mais son contenu a été révisé pour demeurer d’actualité!