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    Vraiment, “Fuyez le froid”!?

    Parfois, je reçois des courriels qui provoquent chez moi une légère érection capillaire… et parfois, je n’en fais pas de cas. Mais… je n’ai pas envie de simplement cliquouiller sur l’icône de corbeille cette fois-ci. L’an dernier, c’est sur Twitter que j’ai tapé sur les doigts de Marie-France Bazzo, dont les frissonnements et les réactions négatives à chaque bulletin météo en ondes à Radio-Canada me faisaient grincer des temps. Il y a trois ans ans, c’est par un éditorial que j’ai grogné à propos des météorhinocérologues qui tiennent un discours pessimiste et dissuasif par rapport à l’hiver et aux températures froides, surtout en lien avec le facteur éolien. Cette fois, la cible de mon “Scrogneugneu” du jour est CAA Québec.

    Précision: CAA Québec offre des bons produits et services. Je suis moi-même membre, et j’utilise leurs services à quelques reprises chaque année, bien souvent pour dépanner d’autres gens que moi… mais j’en profite aussi pour obtenir des rabais à plein d’endroits. Ce que j’ai à reprocher à l’organisation pourrait être dirigé vers toutes les entités commerciales qui basent leur marketing sur “fuir le froid”… Car oui, le courriel qui est entré dans ma boite ce matin avait pour simple titre “Fuyez le froid!” … et bien entendu, tout le contenu était axé sur l’évasion au soleil, le chaud, le sud, oublier l’hiver rigoureux, relaxer, le farniente…

    Autre précision: je n’ai rien non plus contre les gens qui décident d’aller passer un peu de temps au chaud en plein hiver -je l’ai déjà fait moi-même. Encore une fois, ce que je n’aime pas, c’est qu’on mise sur le marketing négatif et la fuite d’un climat hivernal normal pour inciter un comportement de consommation, plutôt que de favoriser l’économie hivernale.

    Parce que je suis Mémère-la-Virgule, un peu de sémantique: “Fuir” signifie “S’éloigner en toute hâte pour échapper à quelqu’un ou à quelque chose de menaçant” (Le Petit Robert).  Bien sûr, d’autres significations suivent… mais l’idée de chercher à se soustraire d’un quelconque danger est toujours présente. En 2015, dans un pays industrialisé, en contexte de paix (à l’intérieur des frontières), en plein mois hivernal, est-ce bien pertinent d’inciter les gens à fuir le froid?

    Bien sûr, il est inutile pour vous de m’indiquer à grands coups de pourcentages et de signes de dollar que le marché des voyages vers le sud rapporte davantage que les vacances hivernales. Ceci dit… j’ai quelques questions:

    – Ces dollars investis en voyage austral génèrent-ils des retombées économiques chez vous?
    – Combien de fois annuellement êtes-vous témoin (voire victime) d’une coupure de service, d’une fermeture, d’une faillite d’une entreprise locale, faute de clients?
    – Est-ce bien nécessaire de faire de la publicité pour le soleil, dont tout le monde connait déjà suffisamment les bénéfices pour en profiter jusqu’à ce qu’il fasse précisément 26,7°C (car au-delà de cette température, le grogneur universel prend le dessus et râle qu’il fait trop chaud)?
    – À moins d’avoir été pris dans une avalanche, la crise du verglas ou un accident malencontreux, à quand remonte la dernière fois que le froid a posé un réel danger à votre survie?

    Il y a deux ans, mon collègue Pierre Pinsonnault écrivait un texte dans lequel il comparait les dépenses entre un voyage dans le sud et un séjour à la montagne. Ce texte est donc très à-propos… et je me permets de faire des gros yeux virtuels à un CAA Québec virtuel pour son mauvais choix de titrage et son mauvais marketing. L’hiver devrait être souligné et célébré, pas fui.

    La seule chose qui me console: cette année, à force de sortir malgré les grands froids, j’ai constaté que les skieurs se sont adaptés. Semelles chauffantes, mérinos, masques, vêtements adéquats, précautions contre les engelures… c’est comme ça qu’on survit. Darwin aurait de quoi être fier: ceux qui ne pensent qu’à fuir ne survivraient pas très longtemps… et pour les autres, à nous la belle neige et les belles conditions!

    Suivez le guide au Parc du Mont-Comi

    Photos T. Thériault, J. Poulin, C. Tessier, A. Turgeon, C. Deschamps

    C’est avec grand plaisir que je vais tenter de vous faire découvrir la station qui a bercé mon enfance et mon adolescence; elle continue encore de me faire vibrer après tant d’années. Cette station, c’est celle où nous avons été membres durant de nombreuses saisons et celle que j’ai skiée à toutes les fin de semaines jusqu’à mon départ de Rimouski en 2005. Je continue d’y retourner quelques fois par saison lorsque je suis en visite chez mes parents. Ce qui fait que cette station est très spéciale à mes yeux est le fait qu’elle est animée par une bande de passionnés du ski et qu’elle fait honneur à sa devise: « Une station, une passion ». Denis Roussel mène le Mont Comi d’une main de maître et se fait toujours un grand plaisir de nous piquer une jasette lorsque l’on se croise. De plus, autant chez le personnel que parmi la clientèle, on retrouve la chaleur et la simplicité typique des gens du Bas-du-Fleuve. Cette station est également choyée par des chutes abondantes de neige naturelle et possède à mon avis des pistes comptant les plus beaux sous-bois de la province. Voici donc mes cinq façons personnelles de vous faire découvrir ma station!

    Numéro 5 : La fameuse soupe aux pois du Mont-Comi

    Les cuisinières de la station ont la main pour préparer une des meilleures soupes aux pois que j’ai mangées selon moi. Celle-ci est offerte pratiquement tous les jours et peux venir accompagner un excellent repas du jour offert à prix raisonnable soit autour de 12$ avec dessert et breuvage. Cette soupe a un petit quelque chose qui me rappelle la soupe de ma grand-mère et en plus elle est toujours servie avec un grand sourire. Elle réchauffe le cœur surtout par journée froide.

    Numéro 4 : Le secteur des pentes écoles gratuites

    Ce secteur est idéal pour initier les enfants au ski alpin ou à la planche à neige.  Ce secteur situé plus bas que la montagne principale et est desservi par un T-bar où les préposés redoublent d’ardeur pour aider les jeunes qui débutent. La glisse est gratuite dans cette portion de la montagne, donc il est possible d’y initier quelqu’un à prix très modique en ne payant que la location de l’équipement et un cours avec un des moniteurs de l’excellente école de glisse. Mon petit bonhomme de deux ans y fera probablement quelques virages bientôt. Cette saison encore, la gratuité est une gracieuseté de Gendron Sports, une boutique de Rimouski.

    Numéro 3 : Les pistes damées à neige naturelle

    Le Parc du Mont-Comi nous offre une bonne variété de pistes damées sur neige naturelle.  Celles ci vont du boulevard damé aux pistes plus traditionnelles comme l’Attrait ou la Canadienne. On en retrouve vraiment pour tous les niveaux, de débutant à expert. La surface étant de neige naturelle, vous aurez bien de la difficulté à trouver des traces de glace ici.  Pour la famille, je vous recommande la Préférée ou la Familiale qui sont parfaites lorsque les pentes écoles ne suffisent plus; et pour les plus aguerris, la Chicane, située dans le fabuleux secteur du Poma, viendra vous surprendre avec deux bons pitchs successifs. À essayer en carving à fond de train, les sensations fortes sont garanties.  La Sauté, la Canadienne et l’Attrait ont chacune également un petit quelque chose de différent à offrir: la Sauté vous offre une vue plongeante sur le chalet et sa largeur feront le plaisir des amateurs de pistes damées modernes. La Canadienne étant plus étroite et située sous le télésiège double (Télé 2 pour les intimes) vous offrira une glisse différente.

    Numéro 2 : Les sous-bois

    La station offre une variété de sous-bois assez impressionnante et certains sont même accessibles dès la première fin de semaine d’ouverture en décembre. Que l’on parle du Sous-bois I qui est parfait pour s’initier à la glisse en sous-bois ou de la Chevreuil et la Lièvre qui sont plus serrés au début et finissent dans une immense section boisée.  Le haut du Sous-bois II et de l’Écureuil sont intéressant également puisqu’ils sont très ouverts et sont dans une partie de la forêt composée principalement de bouleaux. Le panorama y est assez unique. Et comme la station reçoit fréquemment de la neige naturelle et que son achalandage est raisonnable, les conditions y sont toujours superbes; après une tempête, c’est tout simplement le nirvana.

    Numéro 1 : Le secteur du Poma

    Ce secteur expert desservi par un remonte-pente de type Poma datant d’une quarantaine d’années; c’est l’endroit de prédilection pour les skieurs expérimentés. On y retrouve de belles pistes naturelles jouissant d’une bonne inclinaison. Que ce soit la Chicane, le Mur ou la Coulée, le plaisir est les sensations fortes sont au rendez-vous. La remontée est unique en son genre et un petit chalet chauffé avec un poêle à bois est disponible pour vous réchauffer lorsque les grands froids sont présents. À essayer, une descente dans le Sous-bois III en tenant votre gauche vous permet souvent de trouver de beaux ilots de poudreuse même plusieurs jours après une bordée.

    J’espère que cette courte liste vous permettra de découvrir le Parc du Mont-Comi et de l’apprécier à sa juste valeur!

    Suivez le guide Sommet Saint-Sauveur

    Photos F. Bertrand, C. Deschamps, G. Larivière

    Lorsque l’on me demande pourquoi j’aime tant le Sommet Saint-Sauveur, plusieurs raisons me viennent en tête… que ce soit en début ou en fin de saison, pour les conditions, ou la situation géographique, cette station est parmi mes préférées. Connecté naturellement au Mont Avila, le choix de pistes totalise 43 descentes (et plein de variantes!) en pleine saison. Voici donc mes coups de cœur et conseils pour bien en profiter!

    1. La proximité des grands centres urbains

    Ce n’est un secret pour personne:  la station est à la portée des gens de Montréal et de la banlieue nord. Le temps de route très court (environ 45 minutes) rend possible l’idée d’une « petite saucette » en ski, que ce soit pour une matinée ensoleillée, une soirée douce, une petite heure d’activité… Sortir, bouger, prendre l’air, tout ça est possible facilement ! Cependant, l’accessibilité du Mont n’est pas seulement intéressante qu’en terme de distance… mais pour la température aussi, ce qui m’amène au deuxième coup de cœur.

    2. Ouverture hâtive, fermeture tardive

    Si vous n’avez jamais vu du ski en automne, sachez qu’on commence à skier à Saint-Sauveur alors que l’on ramasse encore les feuilles sur nos terrains! Au printemps, la saison se termine alors que plusieurs commencent tranquillement à préparer leur piscine, bien souvent tard en mai. En bonus, la saison de ski de soirée est presque toujours inaugurée ici, et s’étire beaucoup plus tard que partout ailleurs au Québec. Il n’est pas étonnant que les abonnés de cette station détiennent des records de jours skiés année après année!

    Chaque saison, ce sont les skieurs les plus mordus qui se rassemblent le temps de quelques descentes pour être les premiers ou les derniers à avoir skié avec une remontée mécanique en opération. À cause de la grande popularité de la station, on ne revoit que très rarement ces skieurs durant la saison, mais à chaque fois, une photo vient immortaliser le moment d’ouverture, devenu une véritable tradition.

    3. Routine billet-stationnement et gestion de l’achalandage

    Quand j’arrive au Mont Saint-Sauveur, la première chose que je fais, c’est d’aller à la billetterie qui se trouve juste à côté du débarcadère. Ensuite, je choisis le stationnement où je laisserai ma voiture en fonction de l’achalandage ou de la saison. Puisque toutes les remontées mécaniques sont accessibles d’un stationnement ou d’un autre, il n’y a pas de raison de marcher de longues distances en transportant tout l’équipement. 

    Le Sommet Express est presque toujours la remontée la plus occupée, c’est donc celle que je me « réserve » pour l’heure du lunch ou l’heure du souper, au moment où l’achalandage est moindre. Si je trouve le temps d’attente trop long, il me suffit d’aller à la remontée voisine à la prochaine descente et généralement, le problème est réglé. Un tout nouveau bâtiment de près de 5000 pc avec terrasse est situé au pied de la remontée.

    J’aime particulièrement aller vers la Flèche d’argent qui est sans doute le télésiège le plus confortable de la station et où la foule ne s’y retrouve presque jamais.

    4. En saison, les pistes les plus intéressantes.

    Parmi mes rituels préférés, on pourrait parler de la Red Bird et la Jack Rabbit, qui sont de belles ballades dans les aires d’apprentissages, une vitesse réduite est donc de mise, mais ces 2 pistes ont des tracés qui sont très différents des autres pistes de la station. La Jay de son coté, est relativement étroite avec son petit saut en dessous de la remontée estivale très souvent oublié des autres skieurs.

    Lors d’une journée de poudreuse, la Côte 72 vous offrira une descente magique en toute tranquillité au fin fond du domaine skiable.

    La Saint-Sauveur est souvent aussi oubliée des skieurs, qui préfèrent le long boulevard de la Côte 71. Son départ se fait près des vestiges du premier téléski installé au Québec. Cette piste longe aussi la fameuse montagne russe alpine « Viking », en opération à l’année longue.

    5. Sous-bois: la montagne garde bien ses secrets.

    Quand je cherche quelque chose d’un peu plus extrême, vous me trouverez dans les sous-bois de la station:  celui du côté gauche de la flèche d’argent (Sous-bois 10), est assez connu, mais peu de gens savent que ce sous-bois descend beaucoup plus bas que la connexion entre les deux Mont et c’est souvent dans cette partie que l’on retrouve les meilleures conditions.

    Un autre sous-bois totalement inconnu de plusieurs skieurs: le Coureur des bois. On y accède via la Côte 72 en regardant sur la gauche, vous y trouverez l’indication de la piste un peu cachée par un canon à neige et un peu plus bas que la surface damée. Le dépaysement est garanti, on peut y trouver de la neige fraîche parfois plusieurs jours après une tempête.

    En conclusion, quand une station me permet de prolonger ma saison de presque deux mois, je peux difficilement dire que je ne l’aime pas!

    Étant un passionné de ski, j’aime pouvoir accéder rapidement aux pentes enneigées en profiter le plus longtemps possible. Les remontées mécaniques comme le sextuple débrayable avec sièges chauffants du Sommet Saint-Sauveur sont rapides et leur vitesse prend toute son importance après une tempête, au moment où on veut aligner les descentes! Voilà pourquoi cette montagne fait partie de mes stations fétiches!

    De plus, la station est parsemée de secrets qui sont propres à son histoire. Si vous ouvrez bien les yeux, vous connaîtrez une montagne qui a encore plus de charme que ce qu’elle laisse croire. Bonne découverte !

    Suivez le guide au Valinouët

    Photos JP Couture, G. Larivière, C. Deschamps, Voie Maltée, Valinouet

    Pas de canons à neige, ni grand hôtel à ses pieds. Ce n’est pas son dénivelé (350m) ni son nombre de pistes (36) qui justifient son statut. Pas de télésièges débrayables. Pourtant, perché dans la chaine des Monts Valin, le Valinouet est une destination obligatoire pour tout skieur, une escapade toute naturelle.

    La station de ski saguenéenne est un des secrets du ski les mieux gardés de tout l’est canadien. L’on se demande même si les « bleuets » (surnom donné aux habitants de la région) taisent volontairement tout le plaisir qu’ils éprouvent, visite après visite, à skier sans entendre leurs skis faire le moindre bruit pour garder jalousement pour eux l’extase, sans le partager avec autrui. Nous nous demandons si nous aurons des représailles de publier ceci! Voici cinq raisons de tomber amoureux de cette station…

    1. Faites l’amour, pas la guerre des canons!

    Ce n’est pas facile de décrire la sensation de sillonner les pentes d’une station de ski enneigée toute naturellement. Point de bruit, seulement un léger sifflement, une glisse bonifiée. Inutile d’affuter les carres de vos skis. Certains symptômes apparaissent rapidement: le haut des joues se contracte, chaque coin de la bouche esquissant un arc vers le haut. Amour instantané de l’endroit.

    L’auteur de ce texte étant « de la place », il identifiera les pistes par leur numéro, car c’est la pratique au Saguenay-Lac-St-Jean, en prenant soin de mentionner le nom de la piste entre parenthèses pour les « étranges »…

    Le skieur débutant doit dévaler les pentes 16 (Simard), 17 (Boulevard): douces, panoramiques.

    Le skieur intermédiaire adorera les pentes 11 (Pedneault), 13 (Blackburn) et 14 (Bégin): larges, constantes, dynamiques.

    L’expert raffolera des pentes à bosses naturellement formées. L’on ne parle pas ici de bosses formées à configuration constante mais plutôt de terrain de jeux à haut défi. Par exemple, 6 (Gagnon):  comprend un bon cliff de 25 pieds, pour aventuriers seulement, à moins de le contourner sur la droite; 7 (Dufour): recommandée, la plus populaire, longue et constante; 8 (Perron): souvent empruntée pour se rendre à l’entrée du sous-bois 26 (La Fontaine) à ne pas manquer.

    2. Versant Nord-Ouest

    Ouvert en 1988, le versant Nord-Ouest est lieu d’un étrange culte. Les samedis matin, alors que son accès n’est pas encore ouvert, quantité de skieurs impatients se massent silencieusement à son entrée, les yeux grands ouverts, regardant constamment leurs montres, un peu « surexcités », certains grognant à la manière d’un yéti. Ceux-ci viennent cueillir la poudreuse dont on les a injustement privés depuis dimanche.

    L’on accède au lieu mythique par la piste 17 (Desjardins), le samedi dès 9h00. À ce moment, le visiteur en quête de poudreuse repèrera facilement sur la gauche l’étrange attroupement qui attend frénétiquement à l’entrée de la piste d’accès dont l’emplacement est reconnaissable à un immense filet orange, lequel contrôle l’accès au Saint-Graal. Le versant Nord-Ouest n’est pas ouvert la semaine, et s’il a neigé durant les jours précédant la fin de semaine, il est très fréquent d’y rencontrer des conditions de poudreuse formidables, puisque pendant cinq jours, personne n’y a mis le ski (ou la planche)…

    Coups de cœur: les pistes 20 (Clairval), superbe piste pour carver lorsque damée, 22 (Péribonka), 23 (Façade) belles bosses naturelles et la 30 (Bras-Louis), dont il est question plus bas. Intéressant : il y a un joli chalet assez grand à la base de ce sommet, doté d’un casse-croute. Demandez le chocolat chaud avec guimauves.

    3. À l’ombre des conifères

    L’on trouve maintenant sept sous-bois au Valinouet. Ceux-ci offrent un bel enneigement et un degré de difficulté convenant à la  plupart des skieurs. Les skieurs intermédiaires aimeront la 29 (Yéti), notre coup de cœur, le sous-bois parfait pour faire progresser le skieur intermédiaire avec une pente constante. Les skieurs experts préfèreront la 26 (La Fontaine), que l’on emprunte par la 8 ou la 9, et la 30 (Bras-Louis), cette dernière offrant presque un kilomètre de longueur! Que du bonheur. Ceux qui en redemandent pourront aller du côté de La Machette…

    4. Proximité de la ville

    Le Valinouet est situé à 45 minutes seulement de la capitale régionale, Saguenay. Plusieurs établissements hôteliers offrent des forfaits sur mesure pour le skieur en quête d’escapade naturelle. Un détour à la Microbrasserie La Voie Maltée couronnera votre pèlerinage avec une table exceptionnelle sous le toit de cet établissement de plus en plus reconnu dans toute la province.  Demandez des accords bière/repas.

    5. Un paradis pour les débutants

    Le skieur qui commence aura droit à 3 pistes desservies par un t-bar et tapis roulant au coût de 15 dollars. C’est l’un des plus beaux endroits que je connaisse pour celui qui débute; il est facile de se laisser imprégner de l’ambiance particulière et mystique du Valinouet. N’ayez crainte, après quelques descentes seulement dans ce secteur, vous êtes prêts pour la grande montagne.

    BONUS

    En télésiège, scrutez la cîme des conifères à la recherche de Lagopèdes des saules, qu’on a parfois la chance d’observer l’hiver au Valinouet. Il est très rare d’en observer au sud du 49ième parallèle.

    Nul besoin de neige fabriquée sur les pentes du Mont Victor-Tremblay. Alors qu’en novembre de chaque année, l’industrie du ski travaille ardemment à faire cracher les canons, pas un seul employé ne se présente au Valinouet. Pendant que les stations ouvrent lentement et progressivement leurs domaines skiables en décembre, se livrant bataille entre elles, le Valinouet n’offre toujours rien… pour ouvrir tout son territoire en l’espace de 48 heures à la suite d’une bonne tempête : « Le Vali a encore frappé » entend-on partout.

    Les bleuets se passent le mot, se mettent à dévaler les pentes dans un silence surprenant, pleinement conscients de leur chance. Que de la neige naturelle dans ce paradis des sports d’hiver, passage obligé pour tout amateur de sport de glisse.

    Suivez le guide à Stoneham

    Photos D. Lachance, G. Larivière, J. Boissinot

    Je suis très chanceux. j’ai grandi tout près de Québec. Pour la glisse, le choix y est assez intéressant. Dès que j’ai été assez grand et autonome, mes parents m’ont abonné au Ski-Bus pour Stoneham. Je quittais en autobus, à chaque week-end, avec mon sac à lunch et un 25 sous pour téléphoner au foyer familial en cas de pépin. À ce moment de l’histoire, mes parents ne savaient pas encore la place que le ski allait prendre dans ma vie. Quand, dans les années 60, Walter Moisan sélectionna l’emplacement de ce qui allait devenir la Station Touristique de Stoneham, celui-ci ne savait pas non plus la place que cette dernière allait prendre dans le cœur des gens de Québec. Fière de ses 50 ans d’histoire et de passion, cette montagne a su inspirer des générations de skieurs et planchistes au fil du temps. Évidemment, j’en fais partie. La station a beaucoup évolué depuis. Voici donc quelques incontournables:

    1. Une montagne pour apprendre

    Ce n’est pas unique à la station de Stoneham, mais ici, la zone d’apprentissage est gratuite. Pas seulement pour les bout de choux! Les grands peuvent aussi y faire leur premières traces. En passant par le service à la clientèle, vous pouvez récupérer des billets pour accéder aux deux remontées terrestres qui bordent la piste numéro 3: “Harfang-des-Neiges”. Un premier défi qui mérite d’être relevé.

    2. Un secteur expert délirant

    Accessible seulement pendant la journée, le secteur “des 40” offre un défi des plus intéressants pour les skieurs plus habiles. Ici, aucune piste facile. L’endroit peut plaire autant à l’amateur de velours côtelé qu’au chasseur de poudreuse. Au premier groupe, je recommande la 46 “La-Bomba”. Pour les autres, la 40 “La-Chute”. Étant un peu détaché du reste de la station, l’achalandage de ce secteur y est souvent moins important. Lorsque le temps est clair, le panorama vaut définitivement le coup d’oeil.

    3. Un parc à neige grandeur XL

    Drôlement bien garni; les amateurs de parc sauront apprécier la variété de modules qu’on y retrouve. Stoneham y offre aussi la crème des demi-lunes. En fait, c’est la seule du genre dans la province. Un “pipe” olympique et rien de moins. En chiffres, c’est 19 mètres de large, 6.7 mètres de haut et 16.5 degrés d’inclinaison. Les plus téméraires peuvent profiter des installations du parc et de la gigantesque structure autant pendant la journée qu’en soirée. Ne s’y risque pas qui veut. Les intéressés doivent se procurer une carte d’accès au coût de 20$ et doivent remplir un formulaire d’acceptation des risques. C’est vraiment la cour des grands!

    4. Skier en soirée

    Dès 16h et ce, sept jours sur sept, on peut dévaler la montagne. Comme la station n’est qu’à une vingtaine de minutes du centre-ville de Québec, c’est un endroit parfait pour se délier les jambes après une dure journée de labeur. En plus des parcs à neige, c’est un total de 19 pistes qui peuvent accueillir les amateurs de glisse.

    5. Un après-ski endiablé

    Croyez-moi, c’est impossible de venir profiter de la station touristique Stoneham un vendredi ou un samedi soir et de ne pas ressentir toute l’énergie qui émane du bar Le Quatre Foyers. Pour l’après-ski, la formule est toute simple, ambiance chaleureuse, des prestations qui font bouger et, au centre, un foyer à quatre faces. Une petite fringale après avoir passé la soirée à l’extérieur? Le menu est accessible à toutes les bourses et saura certainement satisfaire autant les petit que les gros appétits. Pourquoi ne pas venir vous y détendre un peu et ajouter un brin de fantaisie à votre passage à Stoneham?

    Ce n’est là qu’un bref aperçu de ce que l’on retrouve à la Station touristique Stoneham. Une foule d’autre activités y sont disponibles. Quelques coups de patin au pied des pistes, zone Arctic Spa, restauration et hébergement; la liste est longue. Définitivement un incontournable dans la région de Québec, ce sera dans une ambiance familiale et chaleureuse que les gens de la montagne vous accueilleront. Je vous invite donc à venir vivre votre propre expérience à cette montagne.

    Suivez le guide à Bromont

    Photos G. Larivière, J. Poulin, M-A Brissette

    Nous sommes en 1987, j’habite à Granby et je suis en première année du primaire. Ma carrière de fondeur (skieur de fond) est déjà bien entamée. J’ai parcouru les quatre coins de la Montérégie; les sentiers de Rougemont et de St-Bruno n’ont plus de secrets pour moi. Mon père est issu d’une famille de skieurs alpins et pourtant je n’en ai encore jamais fait. Un matin de janvier, mon père me fait la grande annonce: ce soir on va aller à Bromont! Je jubile, impossible de garder ma concentration durant toute la journée à l’école, je ne pense qu’à ma soirée. La cloche de la fin des cours sonne enfin, je m’habille à une vitesse record et je cours les deux kilomètres qui séparent l’école de ma maison.

    On débute notre soirée de ski dans le Mont Soleil. Inutile de vous dire que Bromont a drôlement changé depuis. À l’époque,  deux remontées de type « t-bar » sont offertes aux débutants. Une des remontées s’arrête à mi-montagne tandis que l’autre se rend complètement en haut. Dans ce temps-là, on apprenait à la dure!  Après quelques virages afin de maîtriser la transition entre le ski alpin et le ski de fond, je suis prêt pour la grande montagne. Le poma quadruple débrayable tout neuf, installé l’année précédente, nous amène rapidement au sommet. Je commence par demander à mon père d’essayer  la piste la plus « longue »!  Il accepte et nous descendons la Brome. Lors de la remontée suivante, je lui demande d’affronter  la piste la plus difficile, cette fois-ci, il n’a pas acquiescé… Mais les progrès aidant, j’ai pu parcourir toute la montagne. Si jamais vous passez près de la sortie 78 de l’autoroute 10, voici 5 raisons qui pourraient possiblement vous inciter à faire le détour.

    1. La Sherbrooke

    Cette piste du versant du Village, double noire, restera toujours un classique pour moi. Une ligne droite pas très large avec un degré d’inclinaison soutenue. Il faut être opportuniste pour skier cette piste dans de bonnes conditions. C’est connu, la Montérégie n’est la championne des précipitations de neige, alors il n’est pas rare que cette piste soit fermée ou en très mauvaise condition. L’inclinaison de la première partie de la piste est trop prononcée  pour que les dameuses accomplissent leur travail seules. Elles devaient donc être remorquées par une autre dameuse pour effectuer l’entretien. Ce n’est pas très grave car je n’ai jamais aimé cette piste damée, préférant l’affronter au naturel. À l’époque, un télésiège double se situait dans cette piste. C’était l’idéal lors des belles journées de printemps pour dévaler à répétition cette Sherbrooke en belles bosses crémeuses sous un soleil radieux!

    2. Le Bar « La débarque »

    Je n’ai jamais été un grand amateur des bars dans les stations de ski. Quand je me rends en ski, d’habitude, c’est pour skier surtout durant la journée. Mais lors d’une sortie de ski en soirée, je me laisse parfois tenter par le diable. Pourquoi pas une petite bière ou deux, un vendredi soir, pour terminer la semaine en beauté? L’ambiance du bar « La débarque »  m’a toujours plu. Je ne suis pas le seul car les résidents de Bromont, Granby et les environs n’hésitent pas à s’y rendre, même s’ils ne s’adonnent  pas au ski!

    3. Les Nuits Blanches

    J’espère que je ne vous apprends rien: les conditions des pistes lors des Nuits Blanches sont habituellement très moyennes dû à l’achalandage. Heureusement, ce n’est pas le but des nuits blanches. Le concept est très simple: on repousse l’heure de fermeture aux petites heures du matin pour offrir une soirée des plus festives. Quoi de mieux que du ski, de la musique, des amis et un bar rempli de maniaques de neige comme moi?

    4. Le stationnement P5, versant du Lac

    Bromont est victime de son succès. Il n’est pas rare qu’on se stationne loin, très loin du chalet en voulant skier chez l’inventeur de l’abonnement de saison bon marché. En snowboard,  j’imagine que ça se négocie mieux, mais pour un skieur qui refuse de se changer dans le chalet, la marche peut être longue longtemps. Un bon conseil: utilisez le stationnement P5, qui se trouve sur le versant du Lac où l’achalandage est beaucoup plus modéré. Une billetterie et un chalet avec restauration s’y trouvent  également. Lorsqu’on connaît son existence, le stationnement du versant principal (du Village) n’est plus d’aucune utilité!

    5. Les snowparks

    Dans les années 90, la majorité des stations de ski possédaient des « snowpark ».  Avec les nombreux accidents, la nouvelle réglementation et la surveillance accrue nécessaire à leur bon fonctionnement, plusieurs stations ont réduit considérablement la taille de leur parc ou voire même, ont fermé leur parc à neige. Parfois, j’ai l’impression que les snowparks sont une espèce voie de disparition. Une exception : Bromont dispose de 8 snowparks pour tous les niveaux dispersés sur la montagne. Le choix de modules et sauts est très varié. Seul bémol, on ne retrouve plus de sauts de type « XL » depuis quelques années, mais bah, je me fais vieux de toute façon.

    Alors que je suis adolescent, tous les membres de ma famille ont adopté Bromont, devenue la montagne familiale. Nous avons notre passe et je skie tous les samedis et dimanches matin de la saison. Mes parents sont plutôt matinaux, il faut toujours être là pour le départ de la première chaise lors de l’ouverture à 8h30. Le damage des pistes principales est toujours impeccable (même les lendemains de tempête…) et les conditions restent bonnes jusqu’à notre départ, habituellement en fin de matinée.

    Années après années, l’ouverture de la saison suivante ne venait jamais assez vite à mon goût. J’ai vécu de beaux moments à Bromont: dans la piste St-Hyacinthe à la mi-montagne du Mont Soleil, en passant par les nuits blanches entre amis au mois de février ou les fins de saison à Pâques où nous n’étions que cinq sur la montagne, tous restent de bons souvenirs.  Puis, j’ai quitté le nid familial pour les études et j’ai cessé temporairement d’être membre à Bromont. Vers la fin de mes études, je me suis remis à skier;  mon budget d’étudiant aimait bien les abonnements de soirée bon marché de Bromont. Le déménagement, le travail et la fondation de ma propre petite famille m’ont un peu éloigné…Une chose demeure: Bromont est et restera toujours la montagne par excellence pour partager une journée de ski avec des amis, peu importe leurs habiletés de skieur.

    Suivez le guide au Mont-Édouard

    Photos P. Pinsonnault, P. Lemieux

    Le Mont Édouard est un joyau enneigé perdu dans les montagnes du Bas-Saguenay. Peu connue de la masse mais très courue par les fins connaisseurs, cette station de ski a de quoi plaire à tous. Alors que l’éloignement de cette montagne peut en bloquer certains, la beauté de la route 170, qui serpente entre les sommets habillés de sapins garnis de neige, fait rapidement passer l’esprit à l’état d’émerveillement, faisant oublier les tracas du long chemin. La récompense de tout ce voyage apparaît en laissant la route principale au petit village pittoresque de l’Anse Saint-Jean pour monter vers le Mont Édouard: au détour d’un virage, entre les sapins, se dresse devant vous la montagne convoitée!

    La fébrilité vous gagnera davantage dans le télésiège quadruple fixe qui transporte les skieurs jusqu’au sommet, surtout un matin où il y a de la neige fraîche. La remontée peut paraître longue pour atteindre le haut des 450 mètres de dénivelé; néanmoins, chaque descente vaut amplement le temps de la montée. Le Mont Édouard est configuré de la sorte qu’il est possible de varier son trajet à chaque descente. À gauche comme à droite, il est facile de s’imaginer toutes les possibilités de descentes, mais il est plus difficile de choisir dans quelle piste s’élancer en premier, surtout un matin de poudreuse. Suivez le guide!

    1. Les pistes à neige naturelle du sommet : Clusaz, Sauvage, Trinité, Tableau…

    LA piste à ne pas manquer, c’est la Clusaz. N’importe quand, mais encore plus une journée de poudreuse alors qu’il faut s’y élancer dès la première descente, cette piste à elle seule vaut le détour au Mont Édouard. La Clusaz se présente comme une série de petits couloirs pentus qui s’entrecoupent, permettant de sillonner à travers les multiples îlots de sapins bien espacés. Son charme n’a d’égal dans les stations de ski au Québec, et vous voudrez répéter l’expérience encore et encore.

    Le sommet de la montagne étant assez abrupt, vous aurez également votre dose d’adrénaline dans les multiples autres pistes à neige naturelle et sous-bois. Que ce soit l’étroite Sauvage, l’inclinée Trinité qui se jette sous le télésiège, ou encore La Tableau avec ses cassures naturelles et le Robin des bois avec ses lignes de poudreuse entre les arbres, les skieurs en recherche de sensations fortes ne sont pas en reste ici!

    2. Le versant Nord-Est

    Le versant Nord-Est, accessible à la fin de l’abrupt du sommet grâce à un pont de bois, offre une bonne combinaison de descentes avec la majorité des pistes situées à droite du télésiège (lorsqu’on descend). Ce versant se divise en deux principaux secteurs: le long et large sous-bois Nord-Est, et le secteur hors-piste Quatre-Temps (non patrouillé) développé par la coopérative du même nom. Que l’on choisisse l’un ou l’autre des secteurs, le plaisir est garanti pour les skieurs aimant faire des virages rapides entre les arbres sur une pente à l’inclinaison relativement douce mais constante.

    3. Les secteurs de haute route

    Nouveauté de l’hiver 2014-2015, les secteurs dits de « haute route » permettent aux skieurs amateurs de randonnée alpine, ayant un niveau intermédiaire ou expert, d’effectuer des itinéraires en territoire hors-piste fortement enneigé. Cet hiver, deux domaines s’offrent au skieurs: le secteur Sacré-Cœur est accessible grâce à un sentier d’ascension de 1,2 km et permet une descente qui se termine dans les pistes de la station; plus loin, le secteur de la Vallée-des-Géants est escarpé et nécessite une approche totale de 2,6 km. Il est possible d’accéder à ces secteurs de façon autonome, ou encore de prendre les services d’un guide. Le Mont Édouard offre également la location d’équipement sur place pour ceux qui voudraient s’initier à cette activité.

    4. Des pistes damées pour tous les goûts

    Jusqu’ici, on a beaucoup parlé de pistes à neige naturelle, de sous-bois et de ski hors-piste; cependant, le Mont Édouard offre aussi de très belles descentes sur le damé pour tous les goûts. À partir du sommet, il est possible de descendre L’Ansejeannoise, une longue familiale, La Passe des roches, une intermédiaire sinueuse, ou encore La Falaise, une experte se terminant sur un long couloir assez étroit. De plus, le télésiège B, qui arrête à la mi-montagne, permet aux skieurs d’accéder à une panoplie de pistes damées débutantes et intermédiaires qui s’étendent sur un dénivelé de 225 mètres.

    5. Au pied d’Édouard: village alpin et spa nordique

    Après une superbe journée de ski, vous ne voudrez plus partir de l’endroit! Ça tombe bien, puisque le village alpin Au pied d’Édouard abrite toutes les commodités nécessaires – et même davantage – pour passer une agréable soirée et une nuit en toute quiétude. En plus des quelque 200 unités résidentielles et en location, le charmant « petit hôtel » La Maison de Vébron propose 18 chambres ainsi que des cuisines et salles à manger communes dans chacun de ses deux pavillons. On s’y sent comme chez soi, et après le ski les gens se rencontrent dans les aires communes et il y a beaucoup d’ambiance. Pour ceux qui ne désirent pas cuisiner un repas, les sympathiques elfes du bistro Les Elfes du Fjord vous accueillent avec une cuisine simple et réconfortante. Enfin, le Spa nordique Édouard-les-bains permet de prendre une pause-détente bien méritée grâce à ses multiples infrastructures, tels le hammam, le sauna, la maison dans les airs, la yourte et la grotte des demoiselles, de même que la possibilité de s’offrir une séance de massothérapie.

    Bref, ne laissez pas l’éloignement vous incommoder! Au contraire, vous constaterez que le Mont Édouard consiste la meilleure thérapie anti-stress, justement dû au fait que cette station est blottie au sein des montagnes du Saguenay, dans un environnement qui porte à la contemplation. En plus, vous aurez l’impression de skier sur un joyau… enneigé!

    Suivez le guide au Massif de Charlevoix

    Photos Jacques Boissinot

    Vous parler de mes coups de coeur concernant le Massif de Charlevoix, c’est vraiment trop facile pour moi! Commençons par le commencement: chose presque unique au monde, au Massif, l’arrivée se fait au sommet de la montagne. Dès lors, nous sommes saisis par le paysage… Que dire de la vue!! Oui, j’entends des zoneskieurs rigoler en ce moment mais, pour avoir entendu des amis Italiens et Suisses me dire que pour eux, la vue du haut du Massif était la plus belle qu’ils n’aient jamais vu, je vais les croire. La station de Petite-Rivière-Saint-François ne diffère pas des autres stations de ski. Pour en tirer le maximum, il faut arriver tôt, afin de profiter des premières traces et d’éviter l’achalandage du weekend. Le Massif offre de la glisse pour tous les goûts, mais j’ai cinq coups de cœur à vous donner afin de tirer le maximum du plus haut dénivelé skiable de l’est du Canada.

    1. La Fénomène

    Cette piste est une de mes favorites pour ouvrir la machine à fond. J’aime beaucoup la constance de son mur suivi par un faux plat qui mène à la mi-station du Maillard Express. Notez que la remontée est en opération seulement le samedi et tous les jours, le temps des fêtes. Sinon, vous devez descendre jusqu’en bas et prendre le télésiège de la Grande-Pointe et refaire la longue piste d’accès vers le Cap-Maillard.

    2. L’enfilade de la Petite-Rivière / Richard / l’Anguille / Pointue / Cabaret.

    Cette succession de pistes me donne une variété de terrain fort agréable à skier. La Richard est large et a une inclinaison constante idéale pour prendre de la vitesse. Celle-ci aboutit dans l’Anguille pour quelques centaines de mètres suivi d’un virage à gauche pour prendre la Pointue. La succession de vallons et la vue prenante sur le fleuve me donne le goût d’arrêter et de contempler le paysage.

    3. La Simard

    Cette piste du secteur Camp-Boule, me permet d’éviter l’achalandage du matin à la remontée de la Grande-Pointe. Une grosse butte, en plein milieu de piste, me donne parfois des frissons alors que mes skis quittent la piste quelques millisecondes en plein virage.

    4. La Tremblay

    Toujours dans le secteur Camp-Boule, est laissée au naturel et permet de skier les bosses loin de l’achalandage. Au sommet du télésiège du Camp-Boule, on vire à droite afin de s’y rendre. Après les chûtes de neige, on y trouve plus longtemps des endroits pour tracer.

    5. Le secteur Liguori

    C’est mon grand coup de coeur de la station. Je n’ai pas eu souvent la chance d’y skier pour des raisons de santé, mais j’y ai fait mes plus belles descentes à vie. Le secteur 550 est accessible au bas du Camp-Boule, à gauche, près du télésiège. Il est préférable d’être accompagné d’un habitué. Lors de ma plus belle visite du secteur, c’est Jean-Luc Brassard qui m’avait escorté, à l’époque où il était porte-parole de la station. Les souvenirs de ces descentes! Rien que d’y penser, j’en ai encore des frissons. Pour accéder à ce secteur, on doit faire une bonne remontée à pied ou avec des peaux d’ascension sous les skis. L’espace entre les arbres est grand et il y est facile d’enfiler les virages dans la poudreuse.

    Si j’ai une dernière suggestion à vous faire, rentrez tôt, vers 11h, pour manger ou vous réchauffer, puis ressortez au moment où l’affluence change des pistes vers les chalets: vous profiterez des pistes alors que la foule est entassée pour manger! Le chalet est malheureusement un peu étroit lors des journées de plus forte affluence. J’adore finir mes journées de ski dans le bar, avec une vue magnifique sur le Saint-Laurent. Le Massif de Charlevoix est un incontournable pour le skieur qui désire de la variété et de la qualité. J’espère vous y croiser sur les pistes.

    Suivez le guide à Owl’s Head

    Parmi les quatre stations de ski d’importance dans les Cantons de l’Est, Owl’s Head est de loin la station la moins connue et avec le plus faible achalandage. Et ce n’est qu’une des raisons pourquoi j’aime autant cette montagne… Mon expérience avec Owl’s Head remonte à près de 25 ans. C’est ici que j’ai réellement appris à me dépasser en ski. Ayant fait partie de l’équipe de course de la station, j’ai skié cette montagne chaque samedi, chaque dimanche, et chaque jour de congé de mon adolescence, sous le soleil, la neige, la pluie, le froid intense… Et comme mes parents ont une propriété sur place depuis tout ce temps, je continue à visiter ce centre de ski régulièrement. J’aime: l’attente presque toujours nulle aux remonte-pentes, le panorama époustouflant qu’on peut contempler avec la vue des montagnes et du lac Memphrémagog, et surtout, j’aime skier les pentes abruptes et les petites cachettes que j’ai découvert avec les années.

    Bien évidemment, au skieur qui découvrira cette station, je lui conseille d’arriver tôt pour bien profiter de la journée. Comme dans toute station de ski, les conditions de glisse sont à leur apogée le matin et se détériorent parfois rapidement.  Bien sûr, je dirais aussi d’essayer de faire l’expérience de toutes les pistes et de différentes façons, mais je vais ici vous proposer cinq descentes à ne pas manquer pour vivre Owl’s Head au maximum!

    1. « Lilly’s Leap »

    Je vous conseille de débuter votre matinée par cette piste classique.  Sa longueur, ses multiples courbes et changements de degré de pente, sans compter la vue panoramique qu’elle offre font que c’est la piste la plus populaire de la station.  Commencez par cette piste en avant-midi car elle est du côté Est de la montagne, donc l’ensoleillement de cette piste est à son comble le matin.

    2. Une descente combo de « Korman’s Dive » suivi de « Fleur de lys » et « Outside Edge »

    Cette combinaison de pistes vous offrira une descente un peu plus dynamique en commençant dans l’abrupt du sommet sur « Korman’s Dive » qui selon les saisons peut contenir de belles grosses bosses ou non. Dirigez-vous ensuite vers la « Fleur de lys » qui est une piste tranquille, mais qui donne accès à « Outside Edge » dans son intégralité. Cette dernière est une piste souvent oubliée par la masse. Tant pis… C’est une piste de neige naturelle qui n’est jamais travaillée mécaniquement, donc attendez-vous à une neige plus molle, des bosses dispersées et quelques obstacles qui rendront votre descente plus croustillante. Notez que si vous n’avez pas aimé la « Fleur de lys » ou la première partie de « Outside Edge », vous pouvez passer par la « Standard » suivi du premier abrupt de « Shady Lady » pour vous rendre à la deuxième section de « Outside Edge », une alternative plus qu’agréable.

    3. Sous-bois « Ponsoon »

    Il est temps d’aller jouer dans le bois. Heureusement, le sous-bois Ponsoon vous offre beaucoup de bois!  Avec deux entrées officielles distinctes qui exposent de multiples défis et un choix de lignes très variées, le sous-bois Ponsoon est certainement le sous-bois le plus large des Cantons de l’Est! Ne passez surtout pas deux fois au même endroit! Par contre, restez à l’affut pendant votre descente puisqu’on retrouve souvent quelques roches exposées par le passage des skieurs et planchistes, ainsi que quelques branches d’arbres mesquines couchées au sol.

    4. « Newport Express »

    Une autre piste de neige naturelle qui n’est pas travaillée mécaniquement, cette piste est trop accidentée pour que la machinerie passe par là! Si vous êtes du genre à avoir horreur de l’idée de potentiellement skier par-dessus une roche, le haut de cette piste n’est peut-être pas pour vous, à moins d’une saison riche en neige au sol.  Mais si vous avez un petit côté aventureux, la « Newport Express » ne vous laissera pas indifférent et vous la dévalerez probablement plus d’une fois! Située à mi-montagne, on peut s’y rendre de plusieurs façons. Un combo que j’aime bien pour m’y rendre est de descendre à bonne vitesse dans la « Kamikaze » et couper vers le « Vestibule » avant de se retrouver dans cette piste unique.

    5. « Upward Trail »

    Vos cuisses commencent à demander un certain répit en après-midi. C’est alors le temps d’aller faire des virages à bonne vitesse dans la pente modérée de la « Upward trail ».  Cette piste est toute indiquée pour de grands virages puisqu’elle est très large et n’a pas de surprises, on voit loin devant pendant toute la descente. Prenez le temps de contempler le lac devant vous avant de vous y élancer, le point de vue est magnifique!  Pendant que vous êtes dans cette piste, vous pouvez toujours faire une petite excursion dans le sous-bois « Les Falaises » à votre gauche, une descente intéressante, mais ce sous-bois comporte également des branches d’arbres dangereuses couchées au sol, alors naviguez avec précaution si le couvert neigeux n’est pas trop généreux.

    Bien sûr, cette liste de 5 suggestions personnelles n’enlève pas le mérite des autres pistes et sous-bois, et ne constitue pas nécessairement une de mes journées typiques à la station non plus!  Vos préférences vous amèneront peut-être à skier la « Colorado » ou d’autres pistes de multiples fois alors que je n’en ai pas parlé, même si j’avais pu… Mais peu importe, votre première visite à Owl’s Head ne vous laissera pas indifférent et vous risquez d’y revenir!

    Suivez le guide au Mont SUTTON

    Photos G. Larivière, C. Deschamps, D. Caluori, C. Tessier, J. Francoeur, L. Beaujean

    Lors de mes premières visites dans cette montagne au cachet unique, j’ai vite compris que je devais devenir amie avec les « locaux » pour accéder aux petits secrets de la place. J’ai eu droit à quelques visites guidées ainsi qu’à différents conseils, en plus de faire moi-même un certain nombre de découvertes. Voici donc un petit précis du skieur suttonien, que je me permets de partager avec vous, en espérant qu’il vous sera utile lors de votre prochaine visite au Mont SUTTON!

    1. Une lecture décroissante de la carte

    Les jours de neige, qu’il soit tombé 5cm ou 50cm, rendez-vous le plus vite possible dans le secteur VII, desservi par un télésiège fixe à quatre places (s’il est ouvert, bien sûr!). Les pistes sont un peu moins longues que dans le secteur IV, ce qui a pour effet qu’elles restent « vierges » moins longtemps… car la beauté de ce secteur n’est un secret pour personne! Il n’existe pas de chemin « rapide » pour accéder directement au télésiège VII. Empruntez d’abord le télésiège II à partir du chalet principal, filez vers l’Est en sortant du télésiège (gauche au débarcadère, puis droite en contournant le chalet); louvoyez de la Youppe-Youppe vers la Challenge et la Mic Mac pour accéder à la base du télésiège IV. Une fois au sommet de celui-ci, prenez toujours vers l’Est pour la Miracle, et choisissez votre ligne dans l’Intrépide. J’apprécie également beaucoup le bas de la Bou-Bou. Ne quittez pas le secteur VII sans avoir skié l’Exil: elle vous reposera, tout en vous offrant encore bien du plaisir et des traces à faire!

    2. Les oubliées du secteur IV

    Ce n’est pas un mythe, les connaisseurs s’élancent rapidement vers leur terrain de prédilection lorsque les conditions le permettent. Si vous êtes découragés par la vitesse à laquelle les pistes se tracent, pensez aux oubliées de ce secteur: une visite vous réconciliera avec la neige! D’abord, même si l’entrée de l’Iroquois vous semble trop pistée, élancez-vous: cette piste aux multiples embranchements saura vous surprendre. Gardez la droite pour plus de neige! Ensuite, deux pistes plus courtes à l’entrée un peu particulière sont souvent ignorées par les skieurs pressés de descendre: la Crocodile, et le Sous-bois Poma. Repérez-les sur la carte et mémorisez les chemins d’accès… vous ne serez pas déçu.

    3. L’envers de la montagne: la Séduction, l’Extase et la Fantaisie

    Ces pistes aux noms évocateurs sont idéales dans deux situations précises: par un jour très froid où vous voulez réchauffer vos extrémités, ou lors de votre retour vers le chalet principal pour le diner ou à la fin de la journée. En effet, la sortie en « randonnée » peut en décourager plus d’un! Sans dire que ces pistes sont déconseillés aux planchistes, il faut savoir qu’une « trotte » d’environ 500m dans un sentier plutôt plat au relief parfois accidenté est nécessaire pour finir la descente. Mais sérieusement, le moment féérique que vous aurez passé dans une luminosité unique, à travers un décor complètement différent du reste de la station, dans des conditions beaucoup mieux préservées que sur le terrain régulier, valent bien le retour que vous passerez dans le sentier! Attention, ces pistes ferment plus tôt que l’ensemble du domaine skiable, surveillez les heures de fermeture et ne vous aventurez pas si la banderole vous l’interdit -un incident à cet endroit pourrait vous faire passer une bien mauvaise nuit…

    4. La Starlet – Sous-bois Starlet – Capucine

    Plus la journée avancera, moins vos jambes coopèreront -à moins d’être dans une classe d’athlète à part. Votre esprit aura encore envie de pistes amusantes et pour le satisfaire, une tournée dans le secteur I et I ouest est toute indiquée. Ne vous en faites pas si le télésiège n’est pas en fonction, les piste sont facilement accessibles par le sommet en suivant l’Alleghanys. Il vous faudra emprunter quelques traverses pour revenir vers chalet principal mais rien n’est impossible. Ces petits efforts supplémentaires vous garantiront des pistes en bon état malgré l’heure avancée de la journée!

    5. Le chili dans un bol de pain au chalet Altitude 840m

    Oui, le chili est servi au chalet de la base. Oui, c’est la même recette. Mais… il y a quelque chose de magique qui s’opère dans le transfert vers le chalet du 840. Le pain est meilleur, les saveurs se développent, l’ambiance du chalet rustique rehausse la sauce, la vue ajoute au pointage global, bref, si vous vivez un problème d’estomac vide (ou de gourmandise!) à Sutton, faites le détour par le chalet au sommet de la remontée IV. C’est complet, c’est du « confort food », c’est bon… que dire de plus? L’essayer c’est l’adopter!

    Voilà donc la liste (qui pourrait être plus longue!) de mes conseils et coups de coeur pour le Mont SUTTON. La réputation de l’endroit n’est plus à faire: la station conserve un équilibre entre tradition et modernité, de gros efforts y sont faits pour accommoder les familles, le terrain ne manque pas de défis, l’environnement est sublime… C’est une montagne qui ne peut pas se découvrir en une seule visite, mais il ne vous en faudra pas plus pour être conquis!

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