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    Suivez le guide à Ski Saint-Bruno

    Photos Geneviève Larivière et Christophe Deschamps

    Ma première visite à Saint-Bruno remonte à 1998. À cette date-là, j’arrivais dans la région de Montréal et la proximité de la station de ski me permettait de découvrir quelque chose de nouveau, soit le ski de soirée. Je n’avais jamais expérimenté ça dans mes Alpes natales! Tout comme une bonne soirée au cinéma, j’avais trouvé une activité différente pour profiter du ski après une journée de travail. Bien entendu, après une saison de ski à faire le tour de la station, j’ai fini par rechercher de plus grands défis. Cependant, j’y suis revenu de temps en temps pour initier de nouveaux skieurs, jusqu’au moment où un enfant m’a fait changer complètement ma perception de la place!

    Dans ce texte, je vais tenter de vous faire découvrir cinq choses importantes que Ski Saint-Bruno a à offrir. Que ce soit entre amis, en famille, en tant que débutant ou en tant qu’expert, il y a toujours un coin de la montagne et un moment qui sera fait pour vous.

    1. Le début de la saison et après la pluie.

    Le début d’une saison ne rime pas toujours avec des belles conditions de ski. Cependant, les connaisseurs s’y retrouvent dès l’ouverture pour profiter des premiers flocons fabriqués puisque la station est passée maitre dans l’art de la fabrication de la neige: l’utilisation de multiples canons ainsi que leur expertise leur permettent de produire une neige de qualité, à l’instar de certaines montagnes qui en début de saison vont surtout miser sur la quantité. Ski Saint-Bruno sait aussi comment s’y prendre suite aux redoux! Après une journée de pluie, une dameuse équipée d’une herse à disques concasse la glace et permet de sauver les surfaces. J’ai été très souvent surpris par une journée de ski après la pluie. La réputation de la station sur l’entretien des pistes n’est plus à faire.

    2. C’est jour de neige, c’est jour de bosses!

    Il vous est surement arrivé de vous lever un matin de tempête et d’apprendre que l’école de vos enfants est fermée… Si vous êtes alors « obligé » de rester à la maison, prenez donc (prudemment!) le chemin de la station et vous y découvrirez en semaine une toute autre parade. Déjà, l’absence totale d’achalandage y est marquante et de plus, les pistes les plus abruptes pour les petits deviennent beaucoup plus faciles. À l’âge de cinq ans, ma fille y a découvert son amour pour les bosses dans le bas de la piste 3. C’est aussi la journée des sous-bois qui s’imposent, car ils deviennent rapidement hasardeux par fort achalandage.

    3. Pour débuter avec plaisir

    Le ski est un plaisir pas toujours évident lorsqu’on débute. Pour ma fille, c’est la piste Forêt enchantée (9A) qui lui a valu l’amour qu’elle porte pour le ski. Ce petit sous-bois accessible de la piste 9 est parsemé de décorations en tout genre, et est doté d’un éclairage tout à fait spécial qui vous rappellera une période magique bien-aimée des enfants: Noël ! L’utilisation des tapis convoyeurs est simple pour les petits qui s’y sentent en sécurité. Après quelques descentes faites en boucle dans cette unique piste, un chocolat chaud saura les convaincre qu’ils seront bien sur les pentes avec les parents pour les prochaines années 🙂

    4. L’apprentissage en sous-bois

    L’ouverture des sous-bois à Ski Saint-Bruno est relativement récente. On retrouve aujourd’hui le Sous-bois 13A qui parfois est ouvert de soir et qui permet de descendre le versant sud presque au complet. Son parcours sinueux au relief agréable en fait un véritable terrain de jeu pour les petits et grands. Le sous-bois 5A est le plus récent et aussi le moins connu. Vous pouvez le prendre directement à la sortie du télésiège quadruple C sur la gauche, même en ski de soirée. Ce petit sous-bois est large et tranquille, bien dégagé, ce qui permet de planifier les virages et de ne pas perdre de vue nos petites fusées en ski!

    5. La pente d’apprentissage autonome

    Ski Saint-Bruno est passé maître dans l’art d’apprendre la glisse à toute la clientèle débutante. Sa situation en banlieue de Montréal en fait un endroit visité par beaucoup de nouveaux arrivants pour qui la barrière linguistique peut être un frein à l’apprentissage. Le parcours SkiGo/SnoGo s’attaque à cette situation! Toutes les étapes sont accompagnées d’images rappelant les gestes à poser. Des intervenants sont stratégiquement positionnés pour venir en aide aux apprenants sans les bousculer ou brusquer leur rythme. Le parcours commence avant même de quitter le domicile: il faut se rendre sur le site internet de la station pour bien s’y préparer.

    Pour conclure, on aime dire que Ski Saint-Bruno est une petite station, mais c’est loin d’être péjoratif! Dans mon cas, cette montagne s’est avérée d’une grande utilité pour découvrir bien des facettes du ski. C’est véritablement un excellent endroit pour initier quelqu’un à la glisse, leur slogan « Créateur de skieurs » est d’ailleurs fort bien choisi! Il y a vraiment de quoi plaire à tous: le parc à neige est un grand pôle d’attraction pour les ados, les débutants aimeront les tapis convoyeurs et le versant sud, les enfants adoreront la Forêt enchantée, et tout le monde aimera aller s’affaler dans un de ces « bean bags » à l’étage supérieur du chalet. Ski Saint Bruno est une montagne où une longue aventure commence et où l’on fabrique avant tout des skieurs et de la bonne neige !

    Suivez le guide à ski la Réserve

    Photos Éric Boyczun et Geneviève Larivière

    Je suis content d’avoir la chance faire connaitre ma station de ski préférée car La Réserve à St-Donat représente beaucoup pour moi! Tout a commencé pour moi ici sur les pistes de cette station de ski où j’ai débuté mon sport favori dès l’âge de 3 ans dans la piste débutante du T-bar. Quelques années plus tard je m’aventurais dans la longue pente douce que je trouvais interminable à ce moment-là. J’étais ébloui par le spectacle offert par certains skieurs à chacune de mes remontées dans l’ancienne chaise double! Ils me permettaient de voir des descentes spectaculaires dans la Chute libre, autrefois nommé la Casse cou. Ces skieurs étaient mes idoles et je me disais qu’un jour, je ferais la même chose qu’eux! Lorsque je me retrouvais dans d’autres stations de ski, je trouvais mes journées plutôt ennuyantes et j’avais juste hâte de retrouver mes pistes expertes que je ne retrouvais pas ailleurs qu’à La Réserve. Cette montagne a vraiment un petit quelque chose d’unique. Ses pistes extrêmes me permettent d’aller chercher de bonnes doses d’adrénaline; sans oublier l’inclinaison de certaines pistes avec de nombreux obstacles naturels, caps rocheux, bosses, sous-bois et tout ça sur une merveilleuse neige naturelle! Voici donc mes coups de coeur pour cette station.

    1. La vue au sommet

    La vue au sommet  de cette montagne de près de 700 mètres d’altitude est absolument magnifique! Même si je skie cette montagne à chaque saison, je trouve cette vue toujours aussi belle année après année. Situé en face du majestueux lac Ouareau, on peut également y voir l’autre grand lac de St-Donat soit le lac Archambault, le village de St-Donat et de nombreux hauts sommets de la chaine de montagne des hautes Laurentides! Toujours plaisant souvent après une tempête de neige de voir les magnifiques paysages avec les arbres tout blanc en altitude.

    2. Les pistes expertes de la station

    Comme j’ai mentionné dans mon introduction, les pistes expertes de la station en font sa renommée! En empruntant les deux remontées quadruples, rendu aux trois-quarts de la montagne, tout le monde se dit « Wow, je veux descendre ces pistes! »  ou « Voyons, ce ne sont pas des pistes ça » ! En effet, les pistes Chute Libre et Pirouette ont l’air bien impressionnante  du haut du télésiège, mais elles sont tout de même très accessibles pour un skieur de calibre intermédiaire qui veut s’aventurer et par le fait même augmenter sa confiance en ski! Pour un skieur expert comme moi, c’est le paradis car avec de nombreuses lignes de descentes disponibles, cela me permet de m’épanouir au maximum et de me procurer de bonnes doses d’adrénaline! Plusieurs magnifiques pistes boisées de différent calibre telles la Sous-bois, le Boisé, l’Entre deux, Vertige, Sensation et le favori des enfants, la Fantaisie, vous permettent de vous amuser et d’apprécier le côté « sauvage » de la montagne tout en skiant sur une couverture de neige naturelle!

    3. Le chalet de ski

    Il est absolument magnifique! Avec son toit cathédrale en bois et ses immenses fenêtres, il est selon moi, un des plus beaux dans les régions Laurentides/Lanaudière! Il est vaste, accueillant, chaleureux avec ses trois foyers au bois! J’adore l’atmosphère qui y règne surtout les weekends avec son achalandage, de nombreuses familles présentes! Pour l’après ski, j’aime beaucoup me rendre au bar qui est situé au 2e étage. Je le trouve très intéressant par son ambiance et son confort! Musique, écran géant et groupes musicaux sont des plus appréciés après une bonne journée de ski entre amis ou en famille, sans oublier la terrasse, très populaire au ski de printemps.

    4. Le versant sud en hors-piste!

    Depuis la saison 2008-2009, la station de ski offre une expérience unique dans cette région du Québec, soit du ski sur un versant non-accessible par remontée mécanique: la remontée se fait en peaux d’ascension. Il y a quatre pistes de disponible mais les deux pistes que je préfère sont le sous-bois l’Escaliers et la piste l’Extrême, deux pistes double losange qui m’en donnent pour mon argent! Ce versant est pour le moment disponible pour des skieurs expérimenté seulement et est ouvert uniquement les weekends si les conditions de neige poudreuse le permettent!

    5. Le cachet unique de la station!

    J’ai toujours trouvé que cette station de ski avait un petit cachet unique comparativement aux autres stations de ski! L’aspect naturel de la région de St-Donat m’éloigne des centres urbains et des stations trop achalandées! Les conditions de ski se dégradent moins rapidement, et en plus, la situation géographique de la station la place à l’intérieur de la « ceinture de neige » des Laurentides. Exception faite du samedi, je peux y skier sans attente et faire un maximum de descentes! Tout est à proximité du chalet de ski: remontées mécaniques, école de ski, glissade sur tubes, c’est donc facile pour parents, enfants et amis de se retrouver au même endroit à la fin de sa descente! J’ai toujours trouvé les employés très sympathiques, très souriants et tout le monde semble heureux de contribuer au succès de cette magnifique station de ski.

    Depuis la création de ZoneSki en 2003, j’ai eu la chance de faire connaitre la station à de nombreuses personnes tant par mes rapports de ski, photos et vidéos qu’en personne; et la majorité des gens qui y sont venus ont tellement apprécié la montagne qu’ils y reviennent année après année! Je dois dire que ça me fait un petit velours de savoir que des skieurs et planchistes viennent de partout pour essayer les pistes uniques de ma station favorite! Cette montagne n’est peut-être pas la plus haute ou la plus grosse mais il est impossible de ne pas s’amuser ou de ne pas terminer une bonne journée de ski sans avoir les jambes fatiguées lorsqu’on en profite maximum! Pour moi qui est un skieur expert, une bonne journée à la Réserve, c’est deux jours à m’en remettre et à marcher comme un pingouin !

    Suivez le guide au Mont-Sainte-Anne

    Photos Harold Giguère

    Étant natif de la Côte-de-Beaupré, le Mont-Sainte-Anne a toujours fait partie de mon environnement immédiat. Ici, nous vivons avec le Mont, comme le nomment les habitués. Il nous rappelle qu’il est bientôt temps de sortir nos skis quand tout à coup nous apercevons ses pistes blanches à notre réveil, de passer en mode party-soleil-chaleur avec les folies du printemps, l’été; le vélo de montagne et de descente est à l’honneur avec une panoplie d’activités et de compétitions. Enfin l’automne… que dire des belles randonnées en montagne durant le festival des couleurs! En saison hivernale, la station offre de grands boulevards biens damés, des pistes à bosses excitantes, de l’adrénaline provenant du secteur expert, un ski de soirée incomparable, le tout avec une vue imprenable. Étant principalement un skieur de piste damées, voici mes coups de cœurs et conseils pour cette montagne unique que je visite fréquemment.

    1. La télécabine l’Étoile filante pour un grand choix de pistes

    Je préfère utiliser la « gondole », qui me donne directement accès au sommet afin d’avoir un maximum de choix de pistes à ma portée pour commencer la journée. Selon les conditions, je me dirige soit vers le Nord afin d’accéder aux pistes où la surface damée est toujours impeccable et plus longtemps en raison de l’ensoleillement; je choisis alors des pistes comme la Quanik, la Paradeuse, la Bélanger ou la Mélanie Turgeon. Si je m’oriente vers le Sud, je choisis principalement le Gros Vallon afin de profiter des meilleures conditions sous un soleil qui nous réchauffe, et je bifurque pour rejoindre la remontée Panorama Express par La Traverse.

    2. Mon circuit « classique »: Gros Vallon – Crête – Super « S »

    J’adore me lancer dans la Gros Vallon en profitant de sa pleine largeur en gros virages afin de prendre de la vitesse. J’effectue une pause juste en haut de la cassure, où tout les skieurs s’arrêtent: pour observer la magnifique vue, pour évaluer la suite de ma descente, pour regarder les skieurs qui s’élancent… puis je m’élance à mon tour sur ce boulevard de 40 m de largeur par 2,3 km de longueur! Je commence souvent ma journée par cette piste. Ma descente suivante s’effectue dans ma piste préférée: la Crête. Ayant une vue imprenable sur Québec, le fleuve et l’île d’Orléans, c’est une piste complète!  Son tracé, sa longueur, sa largeur et son mur en font une piste mythique de 3,4 km où plusieurs compétitions internationales ont été tenues. Bien damée ou en belle grosses bosses excitantes, elle est immanquable lors d’une visite au Mont-Saint-Anne. De retour en haut rapidement par le Panorama Express inauguré en 2013, je me dirige vers une piste signature de la montagne, la Super « S »: cette piste ayant une forte inclinaison constante, j’y fais une descente dynamique en courts rayons serrés. Quelle sensation ! Indescriptible ! Pour combler un manque en adrénaline… c’est la piste toute désignée.

    3. Où trouver la neige fraiche

    Incontestablement, les journées de poudreuse commencent dans le secteur expert où il est possible de dévaler des pistes à bosses plus difficiles telles les Saint-Laurent, Sept-Chutes, Canyon, « S » et la P-A Rousseau. La montagne est réputée pour offrir un terrain de jeu des plus variés quant aux pistes à bosses. Les amateurs de sous-bois extrêmes trouveront leur compte dans la Brunelle, un sous-bois serré avec une pente constante, et dans La Forêt Noire; un secteur de sous-bois experts composé de trois pistes abruptes.

    Dans un contexte plus relax ou une recherche de quiétude, il m’arrive de choisir les pistes au naturel très longues et moins achalandées du secteur Ouest. Je commence par la Grande Ouest pour remonter à l’aide du téléski la Corde Raide pour ensuite me diriger vers la Nipivik et terminer par L’Anore afin de me rendre au chalet rustique du Nord. La tranquillité du versant Ouest est à l’honneur. La Pionnière est certainement une de ces pistes figée dans le temps nous rappelant le début du Mont-Sainte-Anne et de ses bâtisseurs en étant une section d’une première piste d’origine de la montagne. Une belle piste au naturelle étroite qui serpente le versant Sud rejoignant maintenant le Gros Vallon.

    4. Le ski de soirée

    Sans contredit, le ski de soirée au Mont-Sainte-Anne est un incontournable. Bien que la station soit la montagne ayant le plus grand dénivelé en pistes éclairées au Canada, il y a quatre raisons qui en font un choix de premier plan:

    1) Le travail des pistes est fait à chaque fin de journée afin de nous donner une superbe surface de glisse. Il s’agit de la « chasse aux dameuse » comme on l’appelle. Elles font presque toujours le même parcours pour terminer le damage dans la Beaupré.

    2) Il faut les suivre de l’œil afin d’aller se regrouper pour l’attendre de la levée du ruban orange par les patrouilleurs nous donnant l’accès au Gros Vallon fraichement damé. Que de plaisir ! Là, il y en a des « Yahoo » !

    3) La Cachette; un parc à neige dans un sous-bois éclairé en soirée comportant divers modules demeure unique pour le ski de soirée.

    4) Quand vous partez du sommet par la Grande Allée et la Familiale c’est une descente de 3,8 km qui vous attend sous les lumières ! À ne pas manquer !

    5. Quelques conseils « d’horaire »

    Comme pour toutes les stations d’envergure, il vaut mieux arriver de bonne heure le matin afin d’être prêt à l’ouverture des remontées. De bonne heure signifie avoir un accès à de la poudreuse non tracée ou à une belle piste damée encore vierge selon les cas ! Comme je disais dans mon premier point, prenez la télécabine pour rejoindre le sommet afin d’avoir un bon choix de secteurs et de pistes selon les conditions.

    Skiez préférablement au Sud et à l’Est en avant-midi et au Nord en après-midi selon les conditions. Je trouve préférable de skier le sud et le secteur expert en avant-midi, profitant ainsi de meilleures conditions de glisse pour ce versant, sans oublier le plus grand ensoleillement.

    Étant donné que j’ai souvent besoin d’un certain dosage de sucre en fin de journée, pour terminer la journée, j’emprunte souvent La Pichard, piste nommée en l’honneur d’un bâtisseur de cette montage, afin de peut-être profiter d’une bonne palette de tire provenant de la cabane à sucre traditionnelle installée à la mi-montagne.

    N’oublions pas que le mont c’est aussi le ski de fond, la raquette, le golf, le parapente, le camping, vélo, etc. Bref, il fait bon vivre à l’heure du Mont-Sainte-Anne et de toutes les activités qui en résultent. C’est ce que je vis pendant toute l’année! J’espère que mes conseils et coups de coeur vous donnent envie de visiter cette majestueuse station de la Côte-de-Beaupré, et qui sait, peut-être m’y croiserez-vous lors de votre prochaine sortie!

    Suivez le guide au Mont Tremblant

    De visites en visites, mes expériences à Tremblant ont toujours été enrichissantes. Cette vaste montagne fait partie des endroits où on ne s’ennuie jamais puisqu’à chaque visite on peut y découvrir de nouvelles pistes, de nouveaux spots. De l’ouverture du versant Soleil, à en perdre mes jambes dans des pistes sinueuses qui n’en finissent plus, la montagne est immense avec ses 102 pistes et contient plus de secrets qu’on a de temps dans une visite pour tous les découvrir. Cela fait plus de quinze ans que je skie à Tremblant et je n’ai jamais été déçu. Que ce soit en début de saison ou en ski de printemps, il y a un Tremblant pour chacun d’entre nous. Voici donc pour vous certains de mes rituels afin de vous faire découvrir la montagne à ma façon.

    Les versants de Tremblant ont une orientation très différentes. Le versant Nord a en général plus de neige et la conserve plus longtemps lorsque la météo nous fait des caprices. Le versant Soleil est celui qui va fondre en premier, mais qui va vous offrir le meilleur ensoleillement. Le versant Sud est celui qui va offrir le meilleur compromis entre le Nord et le Soleil, mais va être souvent le plus achalandé. Le versant Edge est le versant le plus naturel qui vous fera sentir loin des boulevards touristiques.

    1. Versant Nord: La piste Tunnel

    On accède à ce secteur boisé après le premier abrupt de la piste Lowell-Thomas, sur la droite. Il faut garder un peu d’élan pour arriver à remonter la petite butte précédant le haut du secteur. La piste a une allure de couloir serré, à l’intérieur d’une forêt. C’est un très bel endroit, souvent ignoré ou oublié puisque le dévers de la montagne entraine les skieurs de l’autre côté du télésiège triple. De part et d’autre de la piste principale se trouvent des secteurs nouvellement ouverts en sous-bois. La descente est longue et soutenue mais à tout moment on peut sortir des boisés pour se reposer un peu dans le couloir principal.

    2. Versant Soleil : Le sous-bois des Bouleaux

    Les Bouleaux est une piste qui a un cachet bien particulier. Déjà, elle débute sur la crête qui divise les deux versant Sud et Soleil. Il vous faudra d’ailleurs une petite marche de cinq à dix minutes (allez-y à votre rythme!) pour accéder au début de la piste. Ensuite, le type de décor change et vous offre un secteur boisé très large rempli de bouleaux avec une vue magnifique. La piste est accessible par la Ryan Haut (versant Sud), à la jonction de la Ryan Bas et de la Charron, elle se termine sur la Laurentienne du versant Soleil.

    3. Le versant Edge

    Skier le versant Edge, c’est comme skier dans une autre montagne, où la nature occupe une place prépondérante, par opposition aux pistes de neige fabriquées et plus « sculptées » qui sont plus connues à Tremblant. Ce versant est accessible par un télésiège fixe dont la lenteur décourage bien souvent les gens qui ne savent pas ce qu’ils perdent! Du haut de ce versant, vous avez de chaque côté deux gros sous-bois: Émotion et Sensation, qui portent bien leurs noms. La piste centrale, la Haute Tension, est une piste très abrupte que je ne conseille qu’à ceux qui n’ont pas peur de sauter quelques caps de rochers couverts de glace en guise d’introduction. Mon coup de coeur pour ce versant est la Sensation, mais le versant en entier mérite une exploration, surtout que son ouverture ne se fait généralement qu’en fin de semaine et que la neige s’y accumule durant la semaine.

    4. Un rituel de pistes : La Marie-Claude Asselin, CBC, Devil’s River et Erik Guay

    Il s’agit ici de mes rituels et coups de coeur à Tremblant. La Marie-Claude Asselin (versant Nord) est une piste très étroite qui était autrefois une montée de t-bar. La CBC est une piste particulière qui vous fera faire une bonne promenade dans les bosses boisées et naturelles sur le versant Nord, parfait pour y tester ses jambes ! La Erik Guay (versant Sud) est également une piste à bosses qui semble interminable, surtout en fin de journée! Elle est cependant toujours entretenue et bien agréable à dévaler. De retour au Nord, La Devil’s River est une piste à faire lors d’une journée de poudreuse, son orientation fait aussi d’elle une piste un peu oubliée qui se fait donc tracer plus lentement que les autres.

    5. Une visite à la microbrasserie pour l’après-ski ?

    Pour diner, lors de l’après-ski ou en soirée, un détour s’impose à la Microbrasserie La Diable située dans le village au pied des pistes. L’atmosphère endiablée (!) de l’endroit saura rehausser la dégustation de la bière artisanale, qu’elle soit blanche, blonde, rousse ou noire. La Diable offre également un menu pub pour satisfaire l’appétit du skieur ayant passé sa journée sur les pistes. Et la terrasse ensoleillée devient un incontournable au printemps, particulièrement sur l’heure du dîner où il fait bon prendre une pause avant de retourner faire les virages sur la neige printanière du versant Sud! Cette suggestion qui fait l’unanimité provient de notre chroniqueur Pierre Pinsonnault! Merci!

    En BONUS: Sachez gérer l’achalandage

    Vous êtes dans une des stations de ski les plus vastes au Québec. Ici, tout est gros mais bien organisé pour vous faciliter la vie. Par exemple, au sommet de la montagne, vous trouverez un panneau lumineux qui vous indique le temps d’attente moyen par remontée. Très utile pour gérer votre journée et ne pas vous retrouver pris dans des files d’attentes!

    Le versant Nord est souvent une bonne façon d’éviter la foule. Son stationnement rend la montagne plus facilement accessible et son chalet est l’un des moins achalandé pour manger le midi. Parlant du lunch, pensez à aller manger avant midi ou après 13h30. Bien souvent, le chalet en haut est de loin le plus achalandé et il devient difficile d’y circuler. Choisissez une autre option comme le versant Nord ou à la base du versant Sud.

    Sachez être créatif: avec le réseau de remontées mécaniques, il y a souvent plus d’une façon possible de monter au sommet. En cas de congestion à la télécabine du Sud, n’hésitez pas à monter à mi-montagne pour reprendre une autre remontée jusqu’au sommet, ou encore, marchez deux minutes jusqu’à la télécabine du Casino, puis filez jusqu’au sommet par le versant Soleil!

    Ces conseils et coups de coeur constituent « mon » Tremblant à moi… mais sachez que la station offre également le service de guides: au sommet, vous aurez toujours une souriante personne qui accueillera vos questions et saura vous conseiller selon vos demandes! N’hésitez pas à les aborder, et peut-être même qu’ils vous livreront quelques secrets sur « leur » Tremblant à eux!

    Suivez le guide au Mont-Orford

    Photos Geneviève Larivière et Alexandre C. Marcoux

    Arrivé en Estrie il y a quelques années, j’ai rapidement réalisé que le Mont Orford était une destination idéale pour moi, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, pour sa proximité: il ne me faut pas beaucoup plus de 20 minutes pour m’y rendre, du centre-ville de Sherbrooke. J’aime bien pouvoir me lever un peu plus tard, tout en arrivant pour l’ouverture. D’ailleurs, à plusieurs endroits dans la ville, il m’est possible de contempler la montagne au loin. Ensuite, en raison de la multitude de terrains qu’elle m’offre avec ses trois montages qui ont chacune leurs particularités. Puis enfin, pour ses différentes options pour manger et boire et son confortable Slalom Pub. Je vous fais part de mes cinq coups de cœur, qui se veulent être des conseils utiles lors de votre première ou prochaine visite au Mont Orford.

    Numéro 5 : L’Hybride

    Avant ma première sortie à Orford, je n’avais encore jamais vu un télésiège hybride. D’ailleurs, je me demandais un peu le principe avant de comprendre qu’il y avait deux files, soit une pour la télécabine et une pour le télésiège à six places. J’ignore si c’est grâce à l’efficacité de cette chaise ou au fait qu’il y ait plusieurs montagnes, mais je n’ai jamais eu plus que 5 minutes d’attente à la chaise hybride, du moins pour la ligne des skieurs seuls. Je trouve que ce télésiège est aussi agréable car il permet d’alterner l’expérience de remontée. Donc, lorsque le facteur éolien vient se mêler de notre confort, la télécabine est fort appréciée. Par contre, il peut parfois être gagnant d’attendre dans la file pour le télésiège, même lors de temps plus frais, afin d’optimiser le nombre de remontées. En effet, il y a un ratio de chaises plus élevé que de cabines.

    Numéro 4 : La Grande Coulée

    Lors d’une journée où le ski se passera seulement ou majoritairement sur les pistes damées, je crois que la meilleure piste pour commencer ma sortie est La Grande Coulée. Tôt le matin, lorsqu’elle est damée à la perfection, cette piste offre l’opportunité de faire des virages aux rayons désirés et à la vitesse souhaitée. Je trouve que sa topographie variée est idéale pour combler tous les types de glisseurs. Cette piste est belle, en plus de bénéficier d’un prolongement des effets du travail mécanique en comparaison à d’autres pistes du Mont Orford. En fait, la beauté que j’y trouve est surtout due à la présence d’un énorme cap de roche dans un tournant impressionnant qui offre une vue lointaine vers la Montérégie.

    Numéro 3 : La Contour

    Si je n’avais qu’une seule descente à faire à Orford, je crois que je choisirais La Contour. Je trouve que cette piste a un petit je-ne-sais-quoi. Elle offre le compromis du terrain d’un sous-bois tout en étant ouverte et permettant des choix de lignes variées. Ainsi, il est possible d’aller y faire plusieurs descentes en prenant des détours différents et en ayant un peu plus de chances de tomber sur des plaques de neige intouchée. C’est le genre de piste pour commencer une journée de façon un peu plus osée.

    Numéro 2 :  Le printemps

    Si vous n’allez qu’une seule fois à Orford par saison, je vous conseille grandement d’opter pour la fin de saison. Car le printemps à Orford, quel beau moment pour y aller ! D’ailleurs, pour un glisseur des environs de Sherbrooke frileux et désirant ne pas trop s’éloigner de la ville, c’est l’endroit idéal pour y finir sa saison. J’aime tout du printemps à Orford. Le soleil plus présent y permet une bonne visibilité malgré l’orientation de la montagne. Je peux y skier des grosses bosses de « sel » qui se forment plus rapidement qu’à d’autres endroits dans des pistes comme la Trois Ruisseaux, la Maxi et la Magnum. Quant à elle, la terrasse est idéale pour prolonger l’après-ski alors qu’elle est aménagée avec un foyer, un BBQ et un bar extérieur en plus de nous permettre de chantonner des classiques joués par un groupe ou un chansonnier.

    Numéro 1 : La Passe de l’ours/l’Écureuil

    Si vous avez la flexibilité de vous rendre à Orford lorsque vous le désirez, que vous aimez le défi et ne craignez pas un vent froid, je vous conseille fortement les sous-bois sur Orford lors d’une nouvelle neige. Ils sont de calibre expert, je ne les recommande pas aux skieurs qui manquent d’assurance sur leurs planches! Cependant, au cours des dernières années, mes aventures dans la Passe de l’oursl’Orignal et l’Écureuil ont été à la hauteur de mes attentes. En fait, je crois qu’Orford offre la meilleure expérience de sous-bois en Estrie, du moins selon ma définition d’un sous-bois. Il est ardu de vous dire pour lequel j’opterai en premier lors d’une visite où la neige a neigé, probablement par la Passe de l’ours ou l’Écureuil.

    Voilà donc mes cinq conseils et coups de coeur pour cette station estrienne que j’aime beaucoup! J’espère qu’ils vous aideront lors de votre prochaine visite ou au moment de la découverte. Si vous êtes un skieurs de calibre intermédiaire, n’hésitez pas à choisir Orford car même si mes conseils sont plutôt axés sur les skieurs experts, vous y trouverez amplement votre compte grâce au grand terrain skiable varié de la station!

    Suivez le guide au Massif du Sud

    Photos Geneviève Larivière, Alexandre Turgeon et Massif du Sud

    Comment faire découvrir la plus belle station du Québec à quelqu’un qui ne la connaît pas… Cette tâche semble facile mais pourtant, il y a tellement à montrer, tellement à expliquer  afin de la connaître sous ses meilleurs angles. Cependant, ici, il ne faudra qu’en cibler quelques-uns. Je skie le Massif du Sud depuis plus de 15 ans, de façon plus assidue depuis 10 ans maintenant et même moi, je découvre de nouveaux coins de jour en jour…  Cette station est l’emblème du skieur qui recherche le défi, les sous-bois et la neige. Mais elle est aussi un endroit familial par excellence! Voici donc mes cinq coups de coeur et conseils pour bien profiter de la station!

    1- Le matin des fameux Vendredis de la Poudreuse

    Ce jour de la semaine au Massif du Sud est maintenant un incontournable au Québec. Tellement que nous sommes souvent près de 100 skieurs à attendre l’ouverture des chaises les vendredi matin où la neige s’est accumulée pendant la semaine. Certaines mauvaises langues vous diront qu’il y a maintenant trop de gens et que les pistes se tracent trop rapidement. Eh bien non!! Il suffit de savoir comment s’y prendre. Tout d’abord, soyez au télésiège pour 8h15 (ouverture 8h30) et dirigez-vous directement vers le secteur extrême en commençant votre journée. En arrivant tôt, vous pourrez faire trois à quatre bonnes descentes en ne vous posant même pas la question ou trouver des pistes non-tracées. Par la suite, il vous faudra chercher un peu mais vous en trouverez pendant toute la journée.

    2- Vous êtes seul sur les pistes

    Ne cherchez pas les gens sur les pistes au Massif du Sud. Avec le seul télésiège quadruple qui dessert 33 pistes (dont grosso-modo 21 descentes possibles si on enlève les bouts de pistes et les traverses), vous êtes seul sur les pistes. Pas besoin de se faire un itinéraire de journée pour fuir les foules et pas besoin de prioriser certaines pistes pour éviter de les skier dans des conditions plus dégradées suite aux nombreux passages des skieurs. Pas de truc, skiez tout simplement !

    3- L’immensité et la variété de ses sous-bois

    C’est ce qui fait le plus mon bonheur de skieur au Massif du Sud, les sous-bois. Pas besoin d’être un pro pour en profiter, mais si vous êtes un expert, vous ne serez pas pris avec des débutants « dans les pattes »! Avec l’immensité du terrain offert en sous-bois, chacun y trouve son compte. Que ce soit dans la 8A, le haut de la 8 ou le bas de la 17 pour les débutants, dans la 2, 10B, 13B, 16C et la 17 pour les intermédiaires ou encore dans la 3, 4, 6, 7 et 8 pour les plus avancés, tout le monde peut skier les sous-bois de la station. Et leur largeur infinie fait en sorte que vous ne faites jamais la même descente 2 fois dans la saison! Suggestion : Il reste bien souvent de la poudreuse fraîche à skier dans la piste numéro 2 plusieurs jours après une tempête.

    4- La mythique 5 (la Surprenante)

    Elle fut longtemps et elle est encore vue comme l’un des plus beaux défis de ski au Québec. La 5 demeure une des pistes les plus enivrantes pour les skieurs et c’est encore plus le cas depuis le passage de l’ouragan Irène il y a quelques années. Les fortes pluies avaient alors fait ressortir bien des cliffs et des roches à sauter dans la piste. Les skieurs avancés tenteront de la descendre d’un seul coup alors que les intermédiaires vont simplement essayer de s’y frayer un chemin! Ma suggestion: tenez votre gauche après l’escarpement de roche du milieu et vous y trouverez toujours de la neige fraîche!

    5- L’ultime Sous-bois

    Pour moi, le plus beau spot de la station, le dernier et ultime sous-bois, celui du chalet dans lequel la bière et les boissons fortes coulent à flot… Une bonne journée au Massif du Sud se termine pas sans un tour au Sous-bois! Les gens de la région savent vous recevoir et les habitués savent y mettre le party. Suffit de suivre la vague et vous serez surpris qu’il soit déjà 18h et qu’il est déjà temps de quitter. Si vous voulez avoir les meilleures soirées de l’année au bar du Massif du Sud, je vous suggère de surveiller le site de la station et d’y venir quand les prestations des bands/chansonniers suivants seront annoncés: News from the Hills, Denis the Jack et Sébastien Plante mettent une ambiance de feu!

    Si ceci ne vous convainc pas de venir chez nous, c’est que vous ne serez jamais convaincu! Et tâchez de profiter de mes petits trucs une fois que vous serez en montagne… ou essayez de me trouver, c’est ma résidence secondaire!

    Et si l’enneigement gobait moins d’électricité?

    Afin de soutenir l’éclosion de projets novateurs pour l’industrie du ski, l’Association des stations de ski du Québec a lancé l’an dernier le concours « Les dragons du ski ». Les stations sont invitées à présenter un projet qui sera rentable, novateur, faisable, viable et durable, tout en contribuant au rayonnement touristique. Un jury décerne une bourse de 10 000 $ afin de soutenir la réalisation du projet retenu. Zone ski se penche sur deux des projets présentés lors de la seconde édition.

    Dans la colonne des dépenses liées aux opérations d’une station de ski viennent d’abord, en ordre d’importance, les frais associés à la main-d’œuvre, puis, juste en dessous, la consommation d’énergie. Dans ce contexte, toute réduction de cette consommation se traduit par de substantielles économies pour l’entreprise.

    À Bromont, c’est l’incontournable fabrication de neige qu’on a à l’œil pour optimiser le rendement énergétique. Pompes, compresseurs, ventilateurs… ces appareils énergivores engouffrent près du quart de l’électricité qui alimente les stations.

    Selon Benjamin Désourdy, directeur entretien et développement de la station, une simple équation mathématique pourrait aider les stations à réduire la consommation d’électricité liée à la fabrication de neige. Avec son équipe, il s’est attelé à trouver la formule de l’IEE, l’Indice d’efficacité énergétique. « L’IEE est un moyen de mesurer la consommation d’électricité lors de périodes de fabrication », en lien direct avec la température wetbulb. Cette températuretient compte de l’humidité de l’air.

    L’idée est de trouver à quelle température les appareils offrent le meilleur rendement et ainsi cibler les fenêtres d’enneigement les plus efficaces au cours d’une journée. L’opérateur pourra déterminer la rentabilité de repousser la production, par rapport au coût de la main-d’oeuvre sur place. Une autre application de l’IEE serait de repérer d’éventuelles irrégularités dans le système d’enneigement : si la consommation électrique est bien au-delà de celle évaluée par l’IEE, on pourrait suspecter une fuite ou un bris et réparer rapidement. « On estime qu’on pourrait faire des économies d’énergie de 10 % en ramenant la consommation d’électricité sur la valeur de l’IEE », soutient Benjamin Désourdy.

    10 % d’économies est un chiffre qui a visiblement séduit les Dragons du ski. Le projet de recherche a permis à Bromont de mettre la main sur la bourse de 10 000 $ associée au concours lors du dernier congrès de l’ASSQ, qui s’est tenu en juin dernier. La station s’est engagée à partager ses conclusions avec l’ensemble des stations de ski.

    Des conclusions qui pourraient arriver assez rapidement, si on se fie au degré d’avancement du projet. En effet, Bromont a commencé à enregistrer ses données de consommation l’hiver dernier. Toutefois, les résultats sont imprécis, probablement à cause d’erreurs à la cueillette. C’est là que l’argent de la bourse entre en jeu. Le dossier a été mis entre les mains du département de génie de l’Université de Sherbrooke. « Durant l’été, on a développé des idées pour avoir des chiffres plus précis avec nos appareils de mesure. » La période de tests à la fabrique de neige, juste avant le début de la présente saison de ski, a été l’occasion d’évaluer ces changements. « Nous mesurons individuellement les performances des équipements afin de diminuer la marge d’erreur », avait alors affirmé Benjamin Désourdy.

    « On a accumulé 900 données l’an dernier et on devrait être en mesure de doubler cette quantité, parce qu’on espère faire autant de neige cet hiver que l’hiver dernier », calcule M. Désourdy. Dès lors, il restera aux statisticiens, aussi des spécialistes de l’Université de Sherbrooke, à se pencher sur les données et à tracer la fameuse équation mathématique.

    Les autres stations pourront alors s’en saisir et analyser leur performance. Ils connaîtront mieux l’impact de la température au moment de mettre les canons en marche.

    Et les skieurs dans tout ça? Au final, ce laboratoire à ciel ouvert pourrait permettre la prolongation de la saison de ski grâce à un enneigement plus efficace, assurer la pérennité de stations de skis par une amélioration de leur performance économique et améliorer l’efficacité énergétique – la cote verte – de l’industrie, croit Bromont.

    Une randonnée alpine pour un Tremblant différent!

    Puisqu’il faut un début à tout, c’est le 9 janvier dernier qu’a eu lieu le lancement du tout premier Festival Rando Alpine organisé au Mont Tremblant. L’an dernier, alors qu’elle soufflait ses 75 bougies, cette station riche en histoire a inauguré huit zones d’ascension sécurisées permettant d’accéder au sommet de la montagne par des chemins en forêt sillonnant le territoire de la station. Il y en a évidemment pour tous les goûts et tous les niveaux de forme physique, de la gazelle en skis au touriste en initiation complète. En développant cette autre façon de découvrir la montagne, Tremblant se positionne parmi les stations qui ont rapidement sauté sur la vague du retour aux sources, directement dans la tendance du hors-pistes.

    Ne nous méprenons pas, il ne s’agit pas là d’une offre de ski hors-pistes dans un territoire différent. Tremblant a d’ailleurs bien choisi le terme « randonnée alpine » puisque les circuits à emprunter en ski pour accéder au sommet constituent simplement une alternative aux remontées mécaniques. Une fois au sommet, les randonneurs ont accès à l’ensemble du domaine skiable régulier. Un accès journalier coûte 5,99$, un abonnement saisonnier 29,99$ (plus de détails ici). Cette offre fait peut-être grincer les dents des plus puristes du hors-pistes mais le produit de Tremblant en est un d’appel, qui répond bien à la demande d’une clientèle qui cherche à se (re)mettre en forme, faire du plein-air et s’initier à la pratique du ski de randonnée. L’idée de Tremblant était également de faire un clin d’oeil aux pionniers de la station, Joe Ryan et Lowell Thomas, qui gravissaient la montagne en ski, bien avant que les remontées mécaniques n’y soient installées. L’occasion du 75e anniversaire ainsi que la mode au ski de randonnée ont donc fourni le parfait moment pour le développement des sentiers. Bien entendu, la station offre également la location de l’équipement complet ainsi que des sorties guidées, histoire de ne pas laisser les non-initiés dans le noir.

    Parlant du noir, c’est dans la demi-pénombre que nous avons entamé la Traversée nocturne. Cette randonnée en skis qui nous amènera au sommet de la montagne était organisée spécialement pour l’occasion du Festival Rando Alpine. Vers 16h00, peu avant le départ, des guides ont formé des groupes de randonneurs selon leur forme physique: les plus rapides ont l’habitude de gravir les 645 mètres de dénivelé en moins d’une heure et demie, tandis que la plupart des skieurs mettront de deux heures et demie à trois heures pour y arriver. Pour notre part, nous avons été placés dans un groupe un peu disparate, qui se fractionnera en cours de montée. Peu avant le départ, notre guide fort aimable a pris la peine de s’assurer que nous avions tout ce qu’il faut: skis, fixations et bottes adéquats, peaux d’ascension, lampes frontales, piles de rechange, vêtements plus chauds, habillement en multi-couches, eau, barres tendres et noix… le mélange du randonneur était de circonstance!

    La noirceur est finalement complètement tombée alors que nous quittions la piste Nansen Bas pour pénétrer dans les boisés. Le sentier à suivre jusqu’au sommet: Vertigo, 3,9km, classé « Exigeant » selon la carte (pdf). À ce moment précis, les skieurs non rompus à ce type d’exercice ont commencé à traverser les diverses étapes d’introspection propres à ce genre d’activité. Un des membres du groupe a d’ailleurs lancé « C’est Saint-Tremblant-de-Compostelle, ça! » D’abord, le déni: tout va bien, je ne suis pas trop essoufflé, déjà 1km de parcouru en 45 minutes, ça roule Raoul. Ensuite, la colère: allons donc, c’est pas possible que je trouve ça difficile? Je suis pourtant relativement en forme! Puis, les négociations intérieures: bon, si je marche encore 15 minutes, je me donne droit à une pause jus et barre tendre. L’étape de la détresse est survenue alors qu’on abordait la portion la plus à pic du sentier: comment, quoi? Seulement la mi-parcours?? Et enfin, la résignation nous a fait poursuivre jusqu’au bout: à quoi bon avoir déjà parcouru tout ce chemin, autant compléter le tracé! C’est donc en trois heures, pauses incluses, que nous avons gravi le Mont Tremblant. La finale, une descente à la frontale dans la piste Devil’s River, nous a amenés à un souper fondue au chalet de la base du versant Nord. Tout au cours du repas, Simon St-Arnaud, porte-parole du Festival Rando Alpine, a assuré l’ambiance avec ses récits ponctués d’anecdotes aventurières. Le retour au versant Sud s’est effectué par navette, ce qui tombait bien: personne n’avait envie de regrimper après le souper!

    Rassurez-vous, au cours de l’ascension, l’ambiance a toujours été légère, grandement grâce à aux guides et fermeurs de pistes. La parole sage du soir fut « Certains se démarquent par leur forme physique… les autres, par leur persévérance! » La présence des guides a été très appréciable car ils nous indiquaient la topographie à venir, les moments de pause recommandés, les sections où mettre nos cales de montée, quand les retirer, et tout un tas de conseils très utiles pour éviter de se brûler en montée, sans oublier l’aspect plus « sécuritaire » il vaudra toujours mieux de se lancer dans un environnement inconnu avec un accompagnateur!

    La conclusion est donc très positive et malgré certaines souffrances momentanées ainsi que les courbatures du lendemain, l’envie de répéter l’expérience est bien présente! D’ailleurs, l’organisateur de la Traversée nocturne, Aymeric Brisset, s’enthousiasmait de la réponse de la clientèle: alors qu’il planifiait l’événement, il s’attendait à recevoir une centaine d’inscriptions… c’est finalement plus de 160 skieurs qui ont gravi la montagne samedi soir! Il y a fort à parier que si la station songe à organiser d’autres éditions de cette activité, les skieurs-randonneurs seront au rendez-vous!

    Val-Saint-Côme ouvre un premier parc nature au Québec

    Afin de soutenir l’éclosion de projets novateurs pour l’industrie du ski, l’Association des stations de ski du Québec a lancé l’an dernier le concours « Les dragons du ski ». Les stations sont invitées à présenter un projet qui sera rentable, novateur, faisable, viable et durable, tout en contribuant au rayonnement touristique. Un jury décerne une bourse de 10 000 $ afin de soutenir la réalisation du projet retenu. Zone ski se penche sur deux des projets présentés lors de la seconde édition.

    Alors que les jeunes amateurs de style libre réclament de longs parcs à neige équipés de modules difficiles, plusieurs stations peinent à répondre à leur demande. Difficultés d’entretien, coûts d’installation, rentabilité inexistante, les parcs à neige grand format sont une perte nette au point de vue monétaire les stations. Toutefois, les stations n’offrant pas de parc à neige répondant aux goûts de ces clients exigeants voient un exode d’une partie de leur clientèle au profit d’autres centres de ski…

    Val Saint-Côme croit avoir trouvé une alternative intéressante à offrir à ces skieurs en mal de sensations fortes : un parc nature. « Il s’agit d’un parc dans un sous-bois avec des modules fabriqués à partir de matériaux naturels » ou encore prenant avantage de la structure naturelle de la montagne, explique Louis-Georges Manseau, responsable de la gestion des risques et de la sécurité à la Station touristique Val Saint-Côme. « Les rampes peuvent être faites à partir de troncs d’arbres et on peut faire de petits modules avec des billes de bois. » Les rochers deviennent des sauts, les caps, des canons.

    Les économies viennent principalement du fait que le parc nature, comme un sous-bois, n’est ni enneigé, ni entretenu mécaniquement. Sa mise en place compte sur la participation des usagers et les différents modules sont fabriqués à moindre coût grâce à l’utilisation de matériaux pris sur place.

    L’idée de parc nature de Val Saint-Côme est inspirée d’un concept californien appelé Stash, qui se répand aux États-Unis et ailleurs dans le monde depuis une dizaine d’années. Le tout premier a été dessiné par nuls autres que Jake Burton et Craig Kelly pour la station Northstar. Val Saint-Côme est la première station au Québec à implanter un parc du genre… mais sans l’aide de ces légendes!

    La station comptait sur la bourse de 10 000 $ des Dragons du ski pour boucler le financement du parc nature, un projet évalué à 15 000$, somme dont la plus grande partie est consacrée au nettoyage et au déboisement du terrain. Pour maximiser les investissements, la station souhaite rendre ce nouveau parc accessible aux villégiateurs pour la randonnée en dehors de la saison estivale. Les juges des Dragons du ski ont peut-être préféré le projet d’Indice d’efficacité énergétique de Ski Bromont, mais considérant que le parc nature était un investissement rentable, la direction de Val Saint-Côme a décidé de le réaliser sans ce soutien financier, en répartissant les travaux sur deux ans plutôt que sur une seule année. Ainsi, un prolongement du parc est à l’agenda pour l’an prochain.

    Pour les amateurs, le plaisir commence maintenant : la première section est d’ores et déjà accessible. « Nous avons choisi un emplacement où les jeunes allaient déjà l’an passé, précise M. Manseau. On l’a nettoyé durant l’été et on a gardé le bois pour faire des modules. » Complètement dépendant des bordées neige naturelle, le parc devrait recevoir ses premiers visiteurs ces jours-ci. Mais avant de s’amuser, les jeunes devront y travailler! « C’est ce qui les intéresse, jouer dans le bois! », affirme M. Manseau. Ils pourront décider de la configuration du parc et construire leurs modules, soutenus dans le développement par l’équipe de Val Saint-Côme. Tel que visible sur la carte des pistes de la station, la piste Le parc nature est située sur le versant Est et porte le numéro 21.

    La plupart des modules seront construits l’été prochain, quand le bois coupé aura suffisamment séché et que l’usage aura permis de déterminer les endroits idéaux pour installer des structures fixes. Pour le reste, le parc pourra changer chaque année, au gré de l’inspiration de ses utilisateurs, qui pourront être de tous calibres. La station continuera à offrir un parc traditionnel, avec des modules accessibles à tous.

    L’équipe de Val Saint-Côme n’aura pas à dépenser une fortune en enneigement pour un parc large ou x-large, et aucun entretien mécanique ne sera effectué. On a d’ailleurs pris soin de choisir un endroit à l’abri des rayons directs du soleil pour réduire les chances que de la glace fasse son apparition. Quant aux assurances, aucune difficulté n’a été rencontrée. Si les jeunes adoptent le parc, Val Saint-Côme aura trouvé une solution économique pour répondre aux attentes de cette clientèle exigeante. Une idée qui pourrait se répandre comme une trainée de poudre!

    Enfin, on parle ski!

    L’an dernier, j’ai tapé une petite crise à propos du fait que les médias généralistes n’accordaient pas beaucoup d’importance au ski alpin. Peut-être mes voeux ont-ils été entendus et exaucés, car cette année, force est d’admettre que le ski alpin fait partie des sujets bien exploités dans la plupart des médias (radio, télé, journaux). Comme j’ai l’habitude de faire la râleuse, voici un édito positif, histoire de vous faire mentir un peu 😉

    D’abord, un superbe cahier tout entier a été consacré au ski alpin dans LaPresse+. Le contenu a été diffusé plus graduellement sur le web et dans les versions papier, mais tout y est: nouvelles tendances, conseils, destinations… vraiment, du joli. Pour la plupart des convertis, c’était bien peu de nouveau, mais pour tout un pan du lectorat de LaPresse+, le contenu a probablement été fort intéressant.

    Ensuite, l’ouverture de saison de plusieurs stations a été davantage médiatisée que par le passé. Alors qu’on avait l’habitude de voir une seule station visitée par un média de météo, plusieurs stations de télé ont effectué des sorties pour couvrir les ouvertures, des Laurentides en passant par Québec et l’Estrie.

    Plusieurs stations sont actives dans leurs promotions auprès des médias locaux, mais l’industrie du ski étant englobée dans la vaste offre du tourisme hivernal, il est parfois difficile de parvenir à tirer son épingle du jeu en terme de visibilité médiatique, entre les balades en traineau à chien, les tours guidés en motoneige et la multitude de festivals d’hiver. Quoi qu’il en soit, Tourisme Québec avait déjà entamé de jolies promotions l’an dernier, dont plusieurs comportaient des extraits vidéo de ski alpin. On en aurait pris plus… mais cette année, je n’ai pas à râler, on voit et on entend parler de ski, youpi!

    Et enfin, le ski alpin est finalement matraqué par des publicités aux heures de grande écoute, entre autres grâce à une chaine de magasins de sport qui n’a pourtant pas la meilleure réputation pour le ski alpin: Sports Experts. Personnellement, je ne peux que me réjouir de voir les pubs télé qui roulent (le cocooning, la soirée cinéma), et je dois absolument saluer ce travail dans le message: l’hiver, c’est fait pour skier!

    Sur son site internet, Sports Experts offre de très belles capsules informatives sur l’équipement et donne même des conseils d’entrainement. Plus aucune raison de ne pas vouloir s’y mettre! Et je reviendrai toujours à mon discours sur l’importance de l’effet d’entrainement: parlez-en autour de vous, amenez des amis, de la famille… ne vous fiez pas qu’aux initiatives des autres, soyez de ceux qui en auront!

    Je profite de ce texte pour vous souhaiter à tous (oui, vous, lecteurs, que j’espère au pluriel), un très joyeux temps des Fêtes, plein de sorties en ski, de la santé et la résolution de parrainer un non-skieur d’ici la fin de la saison, qui est à peine entamée 🙂

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