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    Les Portes du Soleil: le géant de Haute-Savoie

    Sélectionner une destination pour un voyage inaugural dans les Alpes françaises n’est pas forcément une tâche facile pour un skieur américain. On cherche tous des choses qui sont hors du commun chez nous: des montagnes dramatiques avec des dénivelés étourdissants, des espaces grandioses où on peut skier une semaine entière sans devoir descendre la même pente deux fois, des villages charmants que l’on peut visiter un après l’autre sans déchausser tout en mangeant des repas somptueux. Cependant, puisqu’il y a pas mal de stations qui offrent ces attributs, on se rend compte vite que parfois la seule chose plus ardue que de ne pas avoir assez de choix est d’en avoir trop.

    Afin de réduire les options, j’ai ajouté un autre critère qui est très désirable pour quelqu’un qui ne veut pas passer des heures dans les transports après un vol transatlantique pendant la nuit: l’accessibilité. J’ai donc fini par choisir les Portes du Soleil, le domaine franco-suisse situé seulement à une heure de route de l’aéroport de Genève. Même avec un retard la veille en décollant de Newark, j’étais assis à 10h30 le lendemain dans la télécabine Chavannes Express. On n’est donc pas obligé de gaspiller la première journée du séjour en transit. Bien sûr, à cause du décalage horaire, on risque un peu la fatigue, mais au diable le jet lag – le but de ce voyage est de skier! 

    830 mètres verticaux plus tard, le panorama du sommet de Chamoissière donne le premier aperçu de l’immense étendue des Portes du Soleil. Même les gens qui ont visité les fameuses stations de l’ouest de notre continent seront bouleversés par l’échelle: un circuit énorme qu’on peut entreprendre dans les deux sens: 425 kilomètres de pistes (le deuxième plus grand domaine du ski du monde après Les 3 Vallées). Bien que j’aie parcouru des douzaines de kilomètres chaque jour, au bout d’une semaine c’était évident que je n’ai skié qu’une petite partie du domaine. 

    Ceci dit, les Portes du Soleil ne se démarquent pas seulement par la grandeur et la hauteur, mais également par la variété impressionnante du terrain. Il y a vraiment tout – à basse altitude, toutes sortes de pentes larges, ondoyantes, bien damées, et bordées d’arbres qui se prêtent bien aux journées orageuses ainsi que des champs gigantesques au-dessus de la limite des arbres, des prés vastes avec des inclinations douces où des skieurs de niveau moyen peuvent tranquillement pratiquer leur technique dans la poudreuse, des couloirs étroits et des ravins raides, etc.

    Quoique les pistes balisées en général ne soient pas très abruptes, il suffit de regarder autour de soi pour identifier de nombreux défis hors-piste. Si on a envie du ski ensoleillé, on se dirige vers les versants suisses qui sont exposés au sud, tandis que la plupart des pentes françaises donnent plutôt sur le nord, ce qui préserve mieux la neige évidemment.

    De plus, comme trois des douze stations ne sont pas reliées au grand domaine par les remontées, mais plutôt par des trajets brefs en bus, on a l’occasion de s’échapper facilement des foules pendant les périodes chargées. J’ai passé une journée sur une de ces montagnes satellites, Mont Chéry, qui se trouve d’ailleurs au centre du village Les Gets. Avec à peine une cinquantaine d’autres skieurs, c’était comme une station privée: des pentes vides, de très bonnes conditions sur le versant orienté nord par rapport au circuit principal, et une vue imprenable sur le Mont Blanc.

    Et voilà ma motivation principale pour faire un séjour de ski dans un domaine géant comme les Portes du Soleil: l’extraordinaire quantité de neige vierge ou au pire légèrement tracée. On pourrait prétendre que ceci est le résultat de trois éléments: du hors-piste apparemment inépuisable, un bon enneigement record, et (une différence perceptible par rapport aux centres de ski nord-américains) une grande majorité de visiteurs qui ne quitte pas le damé. Même plusieurs jours après la dernière tempête, on arrive à trouver de la neige fraîche avec très peu d’exploration. Du coup, on n’a jamais l’impression de participer dans une cavalcade pour la poudreuse. Bien entendu, l’inverse –  que les pistes balisées sont normalement plus peuplées que chez nous – est aussi vrai, mais pour les mordus du hors-piste, le jeu en vaut la chandelle.

    Puisque c’est la France, il faut tôt ou tard parler de la cuisine et avec 90 (!) restaurants offrant des plats français et savoyards – préparés souvent avec des produits du terroir, y compris beaucoup de reblochon, naturellement – et là les Portes du Soleil ne déçoivent pas. Même les restos plus modestes offrent typiquement un niveau de cuisine qui n’est disponible chez nous qu’aux quelques stations haut de gamme. Pour des gens qui ont l’habitude de déjeuner sur le pouce avec le fast-food dans une cafeteria quelconque, c’est un vrai plaisir de pouvoir se détendre un peu, de pratiquer la gourmandise en pleine montagne, et tant pis pour le portefeuille!

    En ce qui concerne le logement près des remontées, on a des tas d’options attirantes et variées. À mi-montagne il y a Avoriaz, conçue pendant les années 60 spécialement pour accéder facilement à l’immensité des Portes du Soleil incluant toutes les stations suisses. En plus, grâce à sa position en haut du domaine à la périphérie de l’ouest des Alpes, Avoriaz reçoit plus de neige naturelle (8 mètres en moyenne annuellement) que n’importe quelle autre station en France.

    Bien entendu, il y a un prix pour le bel emplacement et ça c’est l’ambiance. Quoiqu’Avoriaz ne fasse pas HLM alpin comme les Arcs ou les Ménuires, l’agglomération n’est pas exactement chargée d’ambiance hivernale que l’on attend dans les Alpes non plus. Personnellement, je préfère sacrifier un peu de commodité pour un endroit traditionnel avec une atmosphère plus chaleureuse, donc j’ai décidé de me baser dans deux villages mignons nichés au pied des montagnes.

    Les trois premiers jours du séjour, mon QG était Les Gets, une belle station à l’extrémité sud-ouest du domaine qui est particulièrement bien adaptée aux familles avec beaucoup de terrain intermédiaire, pleins d’activités pour les enfants, et un joli centre-ville détendu avec pas mal de restaurants, hôtels, et bars. Les trois derniers  jours, j’étais basé à Morzine, littéralement à deux pas de la télécabine principale. Pour ceux qui ont envie de découvrir tout ce que les Portes du Soleil offrent au niveau de terrain, Morzine est un point de départ plus pratique que Les Gets et de ce que j’ai vu, c’est sans question le village le plus animé dans les Portes du Soleil.

    Typique pour les Alpes, Les Gets et Morzine fournissent un grand choix d’options en plus du ski: la luge nocturne (fortement recommandé et plus difficile que l’on avait prévu!), des tours en raquette ou en Segway, le patinage, des visites de fromageries, le musée de la Musique Mécanique (très intéressant), et à la fin de mars un grand festival de musique en plein air, “Rock The Pistes,” pour n’en citer que quelques-unes.

    Liens Utiles

    Portes du Soleil

    Hôtel Alpina (Les Gets)

    Hôtel Équipe (Morzine)

    Le pari de Nakiska

    En mai dernier, la station albertaine Nakiska a mis en vente son abonnement de saison à un prix ahurissant: 199$ pour le « Early Bird », ce qui représente un rabais de 620$ par rapport au prix régulier de 819$. Ahurissant, je vous le dis. Cette promotion avait fait l’objet d’un très grand nombre de partage sur les réseaux sociaux, mais n’a eu que bien peu d’écho dans l’industrie du ski du Québec.

    Avant d’aller plus loin dans les histoires de prix, parlons de Nakiska. C’est une station située à environ une heure de route à l’ouest de Calgary, juste au sud de Canmore. La montagne offre un dénivelé total de 735 mètres (pour référence: le Massif de Charlevoix, lorsque la piste du même nom est ouverte de haut en bas, offre 770 mètres), comporte 71 pistes de niveau principalement débutant et intermédiaire, mais avec quand même près d’une quarantaine de pistes de niveau expert. La station fabrique de la neige sur la très grande majorité de son domaine skiable car elle ne reçoit que 250cm de neige annuellement. En comparaison, les voisines Big 3 (Lake Louise, Sunshine Village et Norquay) reçoivent plus de 9 mètres. L’altitude est bien entendu le principal facteur; Nakiska culmine à 2 260 mètres, soit 500 de moins que Sunshine Village par exemple. Pour boucler le portrait, on peut faire un parallèle avec un Bromont, un Saint-Sauveur ou un Stoneham pour la proximité avec les centres urbains et le type de ski qu’on y pratique.

    Dans un article du Calgary Herald, daté du 27 mai 2014, le point de vue de la station est exprimé, ainsi que les paroles d’un sceptique. L’article cite Matt Mosteller (ventes et marketing pour RCR, qui possède Nakiska), qui relate que la décision de la station de couper le prix de l’abonnement est de faire sa part pour augmenter le nombre de skieurs actifs sur les pistes. Personne ne peut être contre ça! L’idée peut cependant rappeler un peu les diverses promotions de Bromont mais la comparaison demeure faible car Bromont mise davantage sur l’aspect social et sur la variété presque infinie de produits d’abonnements; Nakiska offre à peu de choses près le même éventail d’abonnements qu’on retrouve partout ailleurs.

    Les sceptiques ont tout de suite vu l’opportunité pour les habitués, qui se sont effectivement rués sur l’abonnement: à ce prix, la réflexion n’a pas duré longtemps. La station a bien entendu enregistré des ventes record et les mauvaises langues prétendent que ce tarif alléchant n’aura aucunement servi à ramener davantage de skieurs sur les pistes… Je me permets d’avoir une opinion différente, puisque j’ai la chance de connaitre une planchiste « occasionnelle » qui a acquis l’abonnement, avec la ferme intention de s’y mettre plus sérieusement. Ce n’est qu’une personne, me direz-vous, mais soyons optimistes: je pense que la tactique Nakiska aura payé davantage qu’on le pense. Je me répète souvent à propos de l’effet d’entrainement, mais ce prix aura sans doute servi à convaincre plus d’un skieur dont l’entourage est déjà converti!

    Pourrait-on voir ce type de promotion au Québec? Je jongle avec cette interrogation depuis que j’ai lu l’article du Calgary Herald cet été. Je me questionne car d’une part, la démographie me semble proportionnellement « comparable »: Calgary est à l’Alberta ce que Montréal est au Québec, Edmonton et la Ville de Québec sont toutes deux moins populeuses que les métropoles bien qu’elles soient capitales provinciales. Bien entendu, l’état économique de l’Alberta ne se compare pas à celui du Québec, et la proximité avec des stations de ski de haut calibre n’est pas non plus comparable. Ceci dit, Calgary est un cas de figure fort intéressant à étudier à cause de son haut niveau de croissance, ainsi que de la forte proportion de population issue de l’immigration. Je me questionne aussi sur les moyens de marketing et communication mis en place pour effectuer la promotion de l’abonnement en mai dernier: j’ai vu le partage sur les réseaux sociaux, la réponse m’a paru virale mais qu’en est-il réellement sur le terrain? Comment l’information a-t-elle été véhiculée? De quelle ampleur était la campagne?

    L’Alberta compte 29 stations de ski en opération sur son territoire. Oui, « que » 29… dont quatre directement dans les Rocheuses: la proximité avec la Colombie-Britannique fausse l’image qu’on a de l’Alberta. (Pour les curieux, visitez Go Ski Alberta, le site de l’équivalent de l’ASSQ. Jetez un oeil à la répartition géographique des stations de ski…)  Au Québec, environ 75 stations de ski se partagent la pointe de tarte de la population de skieurs. Est-ce que l’offre « trop grande » fait en sorte qu’il est impossible de voir un prix réduit de la même manière qu’à Nakiska?

    L’an dernier, j’ai rédigé une série de trois textes sur la vraie valeur d’un billet de ski au Québec. Le véritable questionnement qui se pose quand on réfléchit au prix de l’oiseau du matin à Nakiska, au-delà du concept de l’économie d’échelle, c’est plutôt de savoir quelle est la valeur réelle d’un billet de ski en Alberta. Et pour répondre à cette question, j’aimerais d’abord en savoir davantage sur l’implication des différents paliers gouvernementaux, et connaitre l’apport du financement privé dans l’exploitation d’une station de ski. Le prix de l’énergie fait bien sûr partie des enjeux; le gouvernement provincial albertain aborde-t-il l’industrie du tourisme hivernal de la même manière que le nôtre? Chose certaine, le pari de Nakiska est porteur de bonnes intentions et me laisse croire qu’on peut oser faire les choses différemment, pour obtenir des résultats différents.

    Bien choisir son manteau de ski

    Photo Geneviève Larivière

    Votre manteau de ski commence à être défraîchi? Il est encore dans la mode fluo? Vous ne pouvez skier par temps plus froid, car il n’est plus assez chaud? Il est venu le temps d’investir dans un nouveau manteau! Le début de saison est le temps idéal pour repartir en neuf. Aidée d’une conseillère chez Avalanche, un fabricant de vêtements de ski québécois, je vous propose donc un guide pour choisir votre prochain manteau avec les principaux éléments à regarder dans l’achat de cet essentiel du ski.

    Élément: chaleur

    Le premier élément à considérer dans le choix d’un bon manteau de ski est la chaleur que le vêtement procure. Nul besoin de dire que puisque le ski et la planche à neige sont pratiqués dans des températures froides et au grand vent, il est important de bien se protéger! D’ailleurs, les besoins diffèrent selon le type de ski pratiqué. Selon la conseillère Véronique Dufour, « la personne qui fait du freestyle n’aura pas les mêmes besoins en terme de chaleur que le skieur du dimanche. » Bien entendu, les adeptes du freestyle qui dépensent une foule d’énergie dans les parcs à neige ont besoin d’un peu moins de chaleur et de plus d’aération, tandis que le skieur du dimanche aimera un peu plus de chaleur. De même, la tolérance au froid diffère selon le poids de la personne et sa préférence personnelle. « En moyenne, les gens préfèrent le 150 grammes d’isolation », explique Mme Dufour. Pour ce qui est des pantalons, ils sont souvent moins isolés, car nous perdons moins de chaleur par les jambes. Le degré d’isolation varie donc entre 60 et 70 grammes. Selon Mme Dufour, les besoins diffèrent peu selon les régions du Québec.

    Cependant, pour quelqu’un qui aime voyager dans l’Ouest canadien ou américain, les besoins différeront légèrement. Souvent, il y fait un peu plus chaud, ou plus humide. Mme Dufour recommande donc les 3 en 1, ce qui permet d’ajuster le niveau de chaleur et qui crée en même temps un manteau 4 saisons pour le Québec. Le rêve, pour les plus frileux d’entre nous, est le manteau que Rossignol a mis en marché il y a quelques années : un manteau chauffant. Malheureusement, dû au fait que c’était peu connu, il a été discontinué en 2011.

    Élément: confort et liberté de mouvement

    Le confort du manteau et la liberté de mouvement sont deux autres points essentiels à considérer. L’ajustement est primordial, puisqu’un manteau trop petit offrira moins de chaleur et de confort; un manteau trop grand laissera passer l’air et la neige par en dessous puisque la petite jupette à neige ne fera pas son travail adéquatement. Pour vérifier si le manteau est bien ajusté, il faut vérifier les épaules et le mouvement. Il ne faut pas que vous sentiez que ça tire de nulle part. Il est aussi important de vérifier la grandeur de la manche. « Quand je fais essayer un manteau, je demande à mes clients d’étirer les bras en avant. Il ne faut pas qu’il y ait de plis dans le dos », explique Mme Dufour. Elle recommande d’ailleurs de demander l’aide d’un professionnel dans l’ajustement, considérant que c’est un point essentiel au confort du manteau.

    Un autre point à regarder est l’aération. Le manteau devrait posséder de petites trappes (généralement sous les bras) qui peuvent se refermer pour les journées plus froides et s’ouvrir pour les journées plus chaudes du printemps.

    Élément: durabilité

    Dans l’achat d’un bon manteau de ski, il ne faut pas oublier de vérifier la durabilité dans le grain du tissu. Sachant qu’il est un peu dommage d’investir dans un manteau qui ne durera pas plus d’une saison, on misera sur des fibres durables et solides. Bien entretenu, Mme Dufour affirme avoir vu un manteau qui avait 15 ans encore en bon état. Voilà pourquoi il est important de bien l’entretenir après l’achat! Contrairement à la croyance populaire, laver souvent un manteau de ski est une bonne chose. La conseillère précise même « on devrait laver au moins à quelques reprises dans l’hiver », ce qui aide à réactiver l’isolation dans le manteau et à enlever toute trace de graisse et de sueur laissée par la peau dans le manteau. Il est très important de ne pas le laver à sec, puisque les produits chimiques viennent au contraire briser le manteau. Il vaut mieux choisir un bon nettoyant à lessive spécialisé : Mme Dufour recommande le produit Granger qui est vendu dans les boutiques Avalanche. Elle déconseille les produits plus commerciaux comme Tide, ceux-ci laissent une pellicule qui empêche le manteau de respirer.

    Élément: look

    Finalement, le dernier et non le moindre, un critère important dans le choix d’un manteau est son look. En investissant dans un bon manteau, il est important de le trouver beau. Bien que cela semble aller de soi pour la plupart d’entre vous, certains feront l’erreur de payer cher pour un manteau d’une grande qualité, mais qu’ils ne porteront à peu près jamais… Pour ceux qui aiment rester à la mode, les couleurs cette saison sont : les couleurs pâles et les teintes pastel; les couleurs plus flash comme le rouge, le bleu et le jaune; de même que les couleurs naturelles comme le beige, le kaki et l’ocre.

    Pour un manteau que l’on trouvera beau longtemps et qui restera à la mode, le noir est un incontournable indémodable. Le rouge et le bleu royal sont aussi des valeurs sures qui seront longtemps vues sur les pentes de ski du Québec. Afin de maximiser l’investissement lors de l’achat, Mme Dufour suggère aux débutants de choisir un manteau qui soit uni et sobre, doté des composantes d’un manteau de ski comme les trappes d’aération et la jupette pare-neige, mais qui pourra passer partout, de la pente de ski à la ville. Bon magasinage!

    La luge alpine au Québec

    Une fois de plus, l’hiver est à nos portes. Du côté luge, ce sera déjà la quatrième saison au Québec. Voici donc, en quelques lignes, un bref historique de cette nouvelle venue dans les activités de glisse hivernales.

    En 2012, le Massif de Charlevoix devient la première station à offrir l’activité au grand public,  avec une piste de 7.5 kilomètres. Ce fut un grand succès et, malgré une augmentation annuelle des places disponibles sur réservation seulement, il faut s’y prendre généralement des semaines d’avance pour assurer sa place. Deux ans après le Massif, le Domaine du Radar, situé à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Sainte-Marie-de-Beauce, inaugure sa propre piste de 2.4 kilomètres. Signe de sa popularité croissante, la capacité du véhicule de remontée a été récemment  doublée. Finalement, pour l’hiver 2015, la station de ski mauricienne Vallée-du-Parc inaugurera une nouvelle piste de 2.2 kilomètres, accessible également sur réservation obligatoire.

    Pour pouvoir se faire une meilleure idée de ce qui s’offre aux futurs lugeurs, voici des informations plus détaillées ainsi que quelques conseils personnels et ce, une station à la fois.

    Le Massif de Charlevoix

    • Arrivez 30 minutes d’avance et familiarisez-vous avec votre luge, fournie par le Massif.
    • Vous aurez à effectuer 15 minutes de transport assuré par la station, en dameuse, l’arrière de celle-ci est chauffé mais pas la remorque.
    • À vos marques, partez! Aucune limite de vitesse pour les quatre prochains kilomètres. Les sorties de piste sont souvent inévitables mais les remparts de neige et les filets (appelés filets à poissons par les moniteurs) remettent rapidement les acrobates sur le droit chemin.
    • Après ces quatre premiers kilomètres, une petite marche de dix minutes vous permet d’accéder à un relais chauffé pour une petite pause.
    • Vous poursuivrez avec un kilomètre et demi très rapide, du genre montagnes russes, suivi d’un virage à 180 degrés, que les mêmes moniteurs appellent en cachette « virage de la mort »: 2 rangées de filets,  que j’ai moi-même testé, pour ceux qui arrivent « un peu » vite.
    • Puis, vous effectuerez une brève marche par le pont des soupirs car la dernière section est devant nous. C’est la plus rapide avec un bon ‘’S’’ et encore plus de montagnes russes. Plusieurs vont dépasser les 50 km/h.
    • Pour terminer, rassemblement aux pieds des télécabines, avec des visages souriants, souvent même ébahis. Mais aussi déçus… oui c’est déjà fini.
    • En guise de consolation, il y a peut-être eu des annulations de dernière minute…

    Le Domaine du Radar

    • Aucune restauration sur place mais un refuge chauffé.
    • La remontée s’effectue en autobus scolaire également chauffé.
    • Les lugeurs partent un à la fois sur une piste d’environ trois mètres de large, ce qui rend les dépassements un peu plus difficiles mais qui ajoute du piquant à la descente.
    • La piste, située sur une ancienne route militaire, est de configuration facile mais la proximité des bords, jumelée à une vitesse pouvant aussi atteindre les 50 km/h, rend la descente très enivrante.
    • Plusieurs soirées de descentes aux flambeaux sont prévues.
    • Les luges, semblables à celles du Massif, sont fournies.
    • L’ouverture d’une seconde piste un peu plus corsée aura probablement lieu plus tard cet hiver. À suivre…

    Vallée-du-Parc

    • Une attente pour le grand départ bien au chaud dans le grand chalet.
    • Agrippez votre luge et c’est le télésiège qui vous transporte jusqu’au sommet
    • Les consignes d’usage et une descente avec moniteurs, ponctuée de brefs arrêts.
    • Une piste de quatre mètres de large avec des bouts droits, des virages, des sections rapides, des sections plus lentes, et assurément beaucoup de plaisir.
    • Une petite marche de cinq minutes, une autre remontée suivi d’une descente encore plus grisante car vous êtes beaucoup plus à l’aise sur votre engin.
    • Comme toute bonne chose a une fin… il faut rapporter les luges au chalet et profiter d’un bon breuvage chaud pour se remémorer, entre amis, les dernières aventures.

    J’espère que ces informations contribueront à vous faire passer un bon moment. Les sites internet de ces trois stations sont également une bonne source de renseignements. Notez que les stations utilisent toutes le même type de luge, très approprié pour le public en général. Pour finir, voici une série de vidéos, histoire de vous donner encore plus envie!

    Le ski en Écosse – la suite

    Nevis Range

    Comme je le disais dans mon premier texte, j’ai découvert les stations de ski écossaises dans le cadre de mon travail de consultant/conférencier et de mes études. Ce fut une découverte totale car cette partie de la culture de l’Écosse n’avait pas traversé l’océan jusqu’à mes oreilles. Voici donc le second et dernier texte sur le sujet, en espérant que ça vous inspirera pour le choix de votre prochaine destination de voyage!

    Nevis Range Mountain Resort

    Nevis Range est la seule station que je n’ai pas skié, ce n’est pas parce qu’il ne faisait pas beau, mais parce que… il y avait trop de vent! Ce qui m’amène à un autre constat : pourquoi si peu de télésièges ou de télécabines? D’une part, le vent de l’Atlantique Nord et les vallées des Highland créent des corridors de vent qui atteignent jusqu’à 90 km/h et d’autre part, l’absence d’arbres feraient en sorte que les télésièges et les télécabines seraient toujours arrêtés!

    En effet la télécabine qui nous amène de la vallée (à environ 100 m au-dessus du niveau de la mer) à la base du domaine skiable (à 655 m d’altitude) état immobilisée ce matin-là, pour cause de forts vents. Seul des militaires et quelques membres du personnel ont été capables de se rendre tôt le matin. Je n’ai pas su comment ils étaient redescendus… En été, la montagne est reconnue pour ses nombreux parcours de vélo de montagne.

    Glencoe Mountain Resort

    Comme vous l’avez vu précédemment, le brouillard est un élément commun des résidents du Royaume-Uni. Sur la photo (altitude 305m), le brouillard cache la base du domaine skiable à 650m et le sommet à 1108m. Tout comme à Nevis range, lorsque vous êtes au chalet au pied de la montagne, vous n’êtes pas encore près des pistes. Un télésiège double vous amène au domaine skiable et de là, des remontées terrestres desservent les différentes pistes. Je peux vous dire que skier dans le brouillard et un peu de vent est toute une expérience! Aucun repère visuel sauf le bout de vos skis. Le seul repère est le son des autres skieurs et planchistes qui sont à proximité. Comme je n’ai skié que des bouts de piste, il n’est difficile d’avoir une opinion sur la station. Par contre, je ne peux qu’imaginer skieur du sommet à la base lors que les conditions sont réunis (plus de 800m).

    Snow Factor

    Pour beaucoup de skieurs et de planchistes et moi le premier en tant que nord-américain, l’idée de skier à l’intérieur est un «concept» bizarre. Du ski ou de la planche, cela se fait à l’extérieur, point à la ligne. Mais, quand on vous offre la possibilité d’en faire à Glasgow, cela ne se refuse pas. La première impression lorsque l’on arrive près des installations, on se croirait dans ou près d’un centre commercial sur le boulevard Tascherau (Brossard) ou le boulevard Saint-Martin (Laval).  Dans ce cas-ci,  on y trouve un cinéma, des arcades de jeux, des restaurants, des allées de quilles et autres et, évidemment, la piste de ski intérieur. Une fois dans la «station» proprement dite, on retrouve tous les services d’une station de ski traditionnelle incluant, en plus, la location de vêtement de ski et des douches. Avec une température journalière maximale moyenne de +12 C, je doute que plusieurs aient des vêtements d’hiver appropriés.

    Les statistiques : 40 m de vertical, 200 m de long, système de neige fabriquée, deux pistes, quatre remontées. Snow factor est ouvert 364 jours par année de 10 h à 22 h.

    Deuxième impression, une fois sur le bord de la piste, on se croirait dans un aréna en termes de température (-4 C) et d’«atmosphère». Au pied de LA piste principale, aucune comparaison possible avec une piste extérieure. Allez, hop! L’arbalète jusqu’au sommet.

    Au sommet, sans surprise, rien pour écrire à sa mère! Une piste droite, sans obstacle majeur, quelques sauts et quelques rails. Une descente, deux descentes, trois descentes, de courtes descentes agréables sur une surface de neige fabriquée de qualité et bien damée. Dans ce contexte, il en faut pas s’étonner que la billetterie offre des forfaits à l’heure. Il faut également mentionner qu’avec un environnement contrôlé, la fabrication de la neige (des canons dans le plafond) et le damage (un PistenBully 100) sont relativement simples.

    Je me permets un encart à propos du scotch!

    Difficile d’être en Écosse et de ne pas goûter à un des nombreux scotchs disponibles. «Single malt», «blend», 5 ans, 10 15 ans, le choix est vaste! Vous trouverez dans toutes les régions des distilleries offrant des dégustations. Cela vous permettra de mieux choisir celui que vous préférez. Évidemment, tous les pubs ont leur propre sélection de scotchs qui sont les meilleurs, selon le patron, dans la région. N’hésitez pas à demander conseil au patron!

    À savoir avant de partir

    Apportez votre équipement, si possible, cela rendra votre expérience plus agréable, même si toutes stations offrent un service location d’équipement. Une suggestion, faites aiguiser vos skis avant votre départ. On se sait pas quel type de surface vous allez rencontrer.

    Vos points de chute pour ce voyage de ski seront Édimbourg ou Glasgow. Il n’y a pas de vols directs vers l’Écosse. Vous devrez transiter via Amsterdam, Londres ou Paris selon le transporteur que vous choisirez. À titre d’information, le billet (aller/retour) se vend à partir de 859 $ TTI (en date du 7 décembre pour le début février); moins cher qu’un billet, sans escale, vers Genève (Alpes) mais plus cher que vers Vancouver (Whistler Blackcomb) ou Denver (Vail).

    Compte tenu que la première station se trouve à 90 minutes au nord d’Édinbourg ou de Glasgow, la location de voiture est nécessaire. À l’aéroport vous trouverez toutes les grande bannières de compagnie de location, à vous de choisir votre voiture. Magasinez, cela vaut à peine. Je vous suggère de louer une voiture automatique car la conduite à droite vous demandera toute votre attention.

    Le concept de ski-in/ski out n’existe pas dans les stations écossaises. La majorité d’entre-elles sont situées dans les parcs nationaux. Les grandes bannières hôtelières y sont également absentes. Par contre, il y a une multitude d’établissements d’hébergement indépendants de très grande qualité et de toutes tailles. Ma préférence va aux B&B (bed and breakfast) qui sont situés dans une des municipalités environnantes (à quelques kilomètres des stations), ne serait-ce que pour rencontrer les «locaux», d’autres skieurs ou se faire indiquer les restaurants, les pubs et les endroits à visiter hors des circuits touristiques.  Pour profiter au maximum de votre expérience, choisissez de préférence un pub. La bouffe n’est pas compliquée mais elle est bonne surtout avec une bonne bière locale!

    Bon à savoir: comme chez nous, la relâche scolaire existe en Écosse, elle se situe en février et elle dure deux semaines! Deux sites sont incontournables dans la préparation de votre voyage de ski soit : http://international.visitscotland.com/fr/ et ski.visitscotland.com

    Est-ce que je vais retourner faire du ski? OUI, pas dans un cadre du travail mais pour le plaisir de skier… de manger et boire du scotch (après le ski, on s’entend)!

    L’expérience de ski est très différente qui nous est offerte par les stations qui nous sollicitent ici. De grands domaines skiables, une atmosphère sympathique, relaxe, sans stress. Trouver un équivalent dans le nord-est américain, je n’en connais pas. Peut-être Sutton pour son ambiance. En terminant, pour Lonely Planet, l’Écosse fait partie des trois premières destinations à visiter en 2014, mais le ski demeure un secret bien gardé!

    Ski hors-piste: le Mont Plante renaît

    Le Mont Plante renaît ! Oui, mais est-ce bien une renaissance ? Est-ce que la station fermée au début des années 80 était vraiment inaccessible durant toute cette période ? Pas du tout. Depuis la fin des années 80, je m’intéresse aux stations de ski du Québec. J’ai entendu parler du Mont Plante pour la première fois au milieu des années 90, même s’il était fermé à cette époque depuis 10 ans. Du temps de son opération, la station était redoutée par bien des skieurs, en raison de son inclinaison impressionnante. Des pistes mythiques y étaient présentes, telles que l’International. La station bénéficiait également d’un bon enneigement naturel, étant située dans la ceinture de neige des Laurentides.

    Au tournant des années 2000, en consultant le blogue d’un membre du McGill Outdoor Club, j’ai aperçu des photos d’une expédition de ski à la station, le tout mentionnant que quelques pistes étaient entretenues depuis 15 ans par des bénévoles afin de pouvoir continuer de skier la montagne. Une fois mon permis de conduire en poche, j’ai visité la montagne pour la première fois durant l’automne 2002 et je suis resté bouche bée ! Les pistes, étroites, étaient entretenues à la perfection.

    C’est finalement en janvier 2004, en compagnie de Christophe Deschamps (Président et fondateur de ZoneSki) que mes skis ont foulé pour la première fois les pistes de l’ancienne station. C’est là que nous avons fait la connaissance de Mike, à l’époque le responsable officieux du club de télémark (souvent appelé « les amis du Mont Plante »), qui nous a indiqué par où monter, puisque nous n’avions pas de peaux de phoques. Il a aussi insisté sur la nécessité de rester discret sur l’existence de ces pistes de ski, surtout qu’un promoteur avait débuté un projet domiciliaire juste au pied de la montagne et qu’il appréhendait des difficultés au niveau de la cohabitation entre les futurs résidents et les skieurs.

    Devenu accro à l’ancienne station en quelques semaines, j’ai rapidement découvert les huit magnifiques pistes entretenues, incluant un sous-bois. J’ai aussi commencé à m’impliquer dans le défrichage et l’entretien des pistes et à l’automne 2004, nous avons défriché un sentier étroit permettant de monter à pied la montagne tout près du t-bar. Notre but était d’éviter que des promeneurs marchent à pied dans les pistes de ski, ce qui affectait énormément les conditions. Il faut dire que le développement résidentiel avait rendu l’accès à la montagne beaucoup plus facile qu’autrefois. Aussi, durant l’été 2004, une piste de ski de fond a été ouverte, ce qui a eu pour effet de couper les pistes de ski en deux, près de la base de la station, et d’amener encore plus de clientèle. Les fondeurs pouvaient ainsi rejoindre l’ancienne piste Césaire, qui était déjà la piste utilisée par les Amis du Mont Plante pour monter en peaux de phoques.

    Bien que le quartier résidentiel n’ait jamais été entièrement terminé, bon nombre de maisons ont été construites aux abords de la base. Plusieurs résidents étaient des accros de longue date du Mont Plante. D’autres ne connaissaient qu’à peine l’existence de la mythique station. Les relations avec le promoteur étaient assez bonnes, les amis du mont Plante se cotisaient chaque année pour payer le déneigement d’un petit stationnement près de l’ancien chalet et pour payer la location de débroussailleuses.

    Toutefois, suite à la faillite du projet immobilier, les relations se sont corsées avec les créanciers et après quelques années, le stationnement dans le développement immobilier est devenu interdit. Au même moment, des tractations avaient lieu entre la ville, des membres des Amis du Mont Plante et les créanciers, afin que la montagne soit annexée au parc régional Val-David/Val-Morin. C’est finalement devenu le cas durant l’été 2014, ce qui devrait garantir l’accessibilité de la montagne pour les années à venir ! Il ne sera toutefois plus permis de se stationner dans le quartier résidentiel au pied de la station. Il faudra se stationner à Val-David près du parc linéaire et un sentier de ski de fond (1,8km de long) permettra aux skieurs de se rendre au pied des pistes. Une tarification devrait également être en vigueur pour entrer sur le site, lequel sera patrouillé.

    Compte tenu du contexte actuel du ski alpin au Québec et de l’engouement pour le ski hors piste, la montagne va sûrement être bien garnie de skieurs et planchistes cet hiver, lorsque la neige sera au rendez-vous !

    Une virée dans les Hautes-Andes (suite et fin)

    Nous avons d’abord visité Portillo et Los Penitentes. Après avoir fait le voyage en autobus entre Los Penitentes et Mendoza, la voiture s’avère l’option la plus rentable en temps pour rejoindre Las Lenas, et ensuite pour circuler entre la station de ski et les endroits où nous logeons (d’abord Malague, ensuite Los Molles).

     Le voyage à travers la pampa est d’une beauté aride. Sur la route 40, dont un long segment reste encore à paver, les Andes ne quittent jamais nos yeux. Et en même temps que nous roulons, nous pouvons apercevoir une perturbation neigeuse envahir le ciel andin, préparant la montagne pour les prochains jours…

    Las Lenas, Argentine

    À notre arrivée à Las Lenas le 22 août au matin, nous constatons avec bonheur les centimètres de neige légère tombée la nuit précédente, qui rafraîchissent le terrain de cette station de 1230 mètres de dénivelé dont la réputation n’est plus à faire. Située davantage dans les Andes Centrales malgré son altitude élevée (3500 mètres au sommet), Las Lenas offre un des terrains les plus challengeant au monde à l’intérieur d’un domaine skiable, en plus d’un bon nombre d’itinéraires en ski de randonnée dans les parages.

    Le beau terrain de jeu de la station de ski, fait de couloirs et de champs de neige très inclinés, est seulement accessible à partir d’un seul et unique télésiège nommé Marte, et ce dernier est très rarement ouvert la journée après une importante chute de neige. De fait, ce terrain très prompt aux avalanches doit être sécurisé.

    Même si notre première journée se passe dans la partie inférieure du centre de ski – un 600 mètres de dénivelé pour skieurs débutants et intermédiaires – les options ne manquent pas. Nous skions un large champ de neige, où s’imprègnent nos traces dans 50 centimètres de poudreuse légère. Nous trouvons aussi un secteur hors-piste intéressant à droite du télésiège Vulcano; il s’agit d’un long et profond canyon dont les parois sont skiables. Après une petite traverse, nous nous élançons pour une descente sur l’une de ces parois inclinées qui, sous l’effet du vent, s’est remplie de poudreuse. Aveuglés par la neige qui nous vole au visage, nous enfonçons jusqu’à la taille dans le creux de nos virages. Une autre journée parfaite dans les Andes!

    En après-midi, un fort vent se lève, obligeant la fermeture des télésièges. Cependant, loin de nous l’idée d’arrêter; nous décidons alors d’enfiler les peaux d’ascension et de nous faire plaisir avec une autre descente. Après une bonne montée contre un vent intense, dont les rafales atteignent plus de 80 km/h, nous trouvons refuge derrière une grosse roche pour enlever les peaux et s’éclater avec une belle descente dans la poudreuse, terminant ainsi la journée au son des détonations qui proviennent du secteur Marte.

    Pour ouvrir le télésiège Marte, il doit y avoir beaucoup de neige et peu de vent. C’est donc à la fois un coup de chance et un privilège pour quiconque de pouvoir skier ce terrain dans de bonnes conditions. Et mine de rien, le seul télésiège Marte augmente le dénivelé skiable de Las Lenas de près de 700 mètres. C’est énorme!

    Étant seul aujourd’hui, ma première descente s’effectue dans le bol sous le télésiège. Après plusieurs virages, le bol se divise ensuite en deux couloirs; je choisis celui de droite où je suis – comble du bonheur – le premier à m’élancer. La surface présente une croûte windpack soyeuse qui ne défonce pas, recouverte de quelques millimètres de poudreuse fine. C’est, selon moi, la condition hivernale idéale pour descendre ce couloir de 40-45 degrés sur 400 mètres de dénivelé; ce n’est pas durci, la surface est douce et les carres répondent bien, permettant un contrôle optimal des skis. Descente sublime que je répète, cette fois, dans le couloir de gauche!

    Au sommet du Marte, on peut aussi choisir de skier la partie supérieure de la montagne qui s’élève au-delà des pistes principales. Les options sont multiples, que ce soit des couloirs ou des champs de neige parsemés de grosses roches. Trois types de conditions simultanées caractérisent mes descentes sur cette face: surface windpack soyeuse en haut, poudreuse légère d’une vingtaine de centimètres dans la partie médiane, et neige humide de printemps un peu croûtée vers le bas. Et 1200 mètres plus bas, on se retourne, impressionné, pour regarder l’ampleur de la descente!

    Las Lenas nous a bien choyés pendant trois jours, mais malheureusement le voyage tire à sa fin. Nous devons tranquillement revenir sur nos pas, laisser l’auto à Mendoza et reprendre l’autobus pour le Chili…

    Valle Nevado, Chili

    De retour en terre chilienne, après une journée de déplacement en autobus teintée par de multiples péripéties typiques de l’Amérique latine, nous décidons de découvrir une des trois grosses stations situées près de Santiago. Nous choisissons de visiter Valle Nevado, surtout pour le plaisir de profiter d’une onzième journée de ski la veille de notre départ, prévu le 27 août. De notre expérience, il y a peu à raconter sur cette station prisée par les touristes et les voyagistes pour sa proximité avec Santiago.

    Contrairement à Las Lenas, il n’est pas tombé de neige ici depuis plus de deux semaines. Le soleil et le vent, tous les deux bien présents dans cette partie des Andes, ont opéré un bon travail de durcissement de la neige. Les pistes damées sont dures et le terrain entre celles-ci, quoique recouvert d’une légère couche de poudrerie, ne se présente pas sous son meilleur jour.

    Cela ne nous empêche pas de faire des virages en profitant de l’air pur des montagnes et du paysage à couper le souffle, en plus de constater l’étendue du terrain de cette station qui, par ailleurs, s’adresse davantage à un public de skieurs intermédiaires. Il reste qu’après une bonne tempête, il est facile d’imaginer Valle Nevado se transformer en un immense champ de poudreuse, ce qui, ma foi, ne doit pas être désagréable du tout.

    L’itinéraire des Hautes Andes, tel que présenté ici, n’est à convoiter que par les bonnes années de neige afin d’en profiter pleinement. L’hiver austral 2015 a été généreux pour ces destinations, ce qui n’a pas été le cas les quelques années précédentes. Lors d’une année sèche dans cette région, il vaut mieux se rabattre sur les destinations du sud du Chili (par exemple, Nevados de Chillan, Corralco et Las Araucarias), qui bénéficient d’un enneigement plus stable d’un hiver à l’autre.

    Cependant, lorsque tous les éléments sont regroupés comme en 2015, les Hautes Andes deviennent un paradis hivernal, particulièrement pour la qualité de la neige – le meilleur ski s’effectue entre 2500 et 4000 mètres – et les longues périodes de beau temps. Vous aurez alors la chance, comme nous, de skier dans les meilleures conditions que l’Amérique du Sud peut offrir!

    Du ski au pays de Nessie?

    Lorsque l’on parle de l’Écosse, on pense naturellement au scotch, au monstre du Loch Ness, aux kilts (et à la tradition…), aux moutons, aux pubs, aux châteaux et plus récemment au dernier James Bond – Skyfall. On peut faire du ski en Écosse? Oui! Même mon ami et grand connaisseur du ski Roger Laroche l’ignorait. Je dois l’admettre, moi aussi. J’ai découvert l’existence de ces stations dans le cadre de mon travail de consultant/conférencier et de mes études. J’ai pu visiter ces stations tant à l’automne (2012) qu’en hiver (2013). J’ai donc regroupé pour vous en deux articles mes divers commentaires, et vous présente ici le premier texte. Bonne découverte!

    La Ville d’Édimbourg

    Ma première découverte est la ville d’Édimbourg avec sa vieille ville et sa nouvelle ville. Il faut s’entendre que la notion de vieille et nouvelle ville n’est pas la même qu’ici. La nouvelle ville a été construite entre 1767 et 1890 et la vieille ville date de bien avant!

    Je sais qu’il est question de voyage de ski, mais en activité parallèle, prenez juste le temps pour faire à pied le «Royal Mile» qui part du Château d’Édimbourg au «Palace of Holyroodhouse» (la résidence de la Reine lors de ses passages en Écosse) et la montée au sommet «Arthur’s Seat» (aucun lien avec le Roi Arthur ou les Chevaliers de la table ronde). Cela vaut la peine de découvrir l’histoire de cette ville qui a beaucoup de liens avec la culture française. On dit que quand les Écossais avaient des problèmes avec les Anglais, ils appelaient les Français en renfort et vis-versa.

    Fait cocasse: même en Écosse le bilinguisme dans l’affichage existe – anglais et… gaélique (écossais).

    Parlons ski, maintenant!

    À ma grande surprise, j’ai découvert en Écosse l’existence de cinq stations de ski, de plusieurs facilités de ski sur surface artificielle (« dry slope ») et d’un centre de ski intérieur (« ski dome »). Pour en savoir plus sur les sites de ski en Écosse et en Angleterre. À l’exception de Snow Factor, situé à Glasgow, les cinq autres stations se trouvent au nord tant d’Edimbourg que de Glasgow, dans les «Highlands» à plus de 120 km au nord. La boucle que j’ai faite en février/mars 2013 compte 605 km. On m’a dit que j’ai été chanceux de pouvoir visiter les six endroits, en huit jours, sans être pris dans une tempête de neige, donc sans aucune route fermée.

    Premier constat, à ma sortie d’avion à Edinburgh, parti des Cantons-de-l’Est dans la neige, il fait près de 10°C, on se croirait au printemps. Comme je suis à plus de 100 km de la première station, je me dis que cela risque de changer puisqu’elles sont, en moyenne, à plus 400 m d’altitude et je suis au 55ième parallèle. Comme de fait, à mi-chemin, les sommets des montagnes sont enneigées.

    Glenshee Ski Centre

    La première station, mon premier arrêt, est la station Glenshee. Deuxième constat, pas d’arbre! Cela fait plusieurs kilomètres que je roule et que je suis au-dessus de la ligne des arbres. Elle se situe à environ 400 m d’altitude. La base de la station de Glenshee se situe à 650 m au-dessus du niveau de la mer. Bien au-dessus du sommet de la majorité des stations québécoises… et dire que l’on est seulement au pied du domaine skiable! En effet, la station offre un dénivelé skiable de plus de 400m, 40 km de pistes, 2 000 âcres skiables, le tout réparti sur cinq sommets – si bien qu’on surnomme cette station « La 3 vallées d’Écosse ». Le meilleur endroit pour apprécier la station est d’être au sommet de Carn Aosda duquel on peut voir les quatre autres sommets dont le Glas Maos à plus de cinq kilomètres (on m’a dit).

    Tant pour Glenshee que pour les autres stations écossaises, le domaine skiable des desservi par presqu’exclusivement par des remontée terrestres. Ici, pas de super quadruple débrayable haute vitesse.

    Je n’ai pas été chanceux, la région connaissait un redoux important et la dernière chute de neige importante datait de plusieurs jours. Cela s’approchait nos conditions de ski de ski de printemps, dur le matin et mou en après-midi. De très belles descentes dans toutes les pistes que j’ai faites. De belles surfaces, bien travaillées mécaniquement. On m’a dit que quelques jours après mon départ d’Écosse, ils avaient eu d’importantes chutes de neige… Par contre, les points de vue au sommet de chacune des montagnes sur la région étaient superbes.

    On y retrouve à la station tous les services auxquels les skieurs peuvent avoir besoin – boutique, cafétérias, école et location.

    The Lecht 2090

    Situé dans le Parc national de Cairngorm, The Lech est la plus petite des stations écossaises en terme de dénivellation (188 m). La route qui nous y mène culmine à plus de 775 m d’altitude. On dit même qu’à une certaine époque, la route était fermée huit mois par année.

    Elle se compare avantageusement à bien des stations familiales de l’est du Canada, avec ses deux versants, ses nombreuses remontées et une grande offre de services aux skieurs et planchistes. Elle est la seule à offrir des glissades sur tube pour les non-skieurs.

    Malgré l’absence de chute de neige récente, le ski était très agréable de même que l’ambiance du chalet très familial. Pour compléter le portrait, dites-vous que j’y ai rencontré un écossais qui initiait deux sud-africains au ski alpin!

    Ce qui m’amène à un autre constat (le troisième) : Rappelez-vous que vous êtes en Angleterre et que le brouillard fait partie de leur quotidien même en montagne. Au Canada, on ferme les stations par grand froid; les stations de ski se voient obligées de fermer à cause de la visibilité nulle. Comme vous le constatez, sur la photo, il manque le sommet de l’autre versant.

    CairnGorm Mountain

    Situé dans le parc national du même nom, CairnGorm est une des plus importante stations écossaises compte tenu de ses installations et de son domaine skiable. Une particularité de cette station est son funiculaire qui nous mène au sommet de la station, en plus de ses nombreuses remontées terrestres. Ce qui est le plus intéressant de cette montagne est la longueur et la variété de ses pistes.

    En tant que nord-américain, la présence de la zone d’apprentissage au sommet de la montagne est une surprise, mais cela se comprend, c’est le seul endroit possible pour cette activité. Comme dans les autres stations, les conditions de ski sont belles et les pistes bien entretenues malgré un manque de neige et un redoux. Pour ce qui en est des services – boutique, cafétérias, école et location, on les retrouve dans deux immenses chalets, un à la base et l’autre au sommet. Si vous êtes dans la région en saison ou hors-saison, il est possible de prendre le funiculaire et d’observer la région du chalet. De plus, en saison estivale, de nombreuses pistes de randonnée s’offrent à vous.

    Dans le prochain article, je vous parlerai des stations de Nevis Range, de Glencoe et de Snow Factor; je vous donnerai également quelques conseils pour mieux planifier votre déplacement!

    Le hiatus porteur d’espoir

    L’annonce de fermeture temporaire de la « petite » station de ski de Saint-Pâcome a ébranlé le milieu du ski alpin. Forcément, personne ne se réjouit de cette situation, et tout le monde ne connait que trop bien les raisons qui ont mené à la prise de cette décision. Infrastructures vétustes, manque de financement, clientèle fidèle mais peu volumineuse, normes de sécurité et standards divers à suivre… le milieu des sports de glisse est un milieu très réglementé -je pourrais en faire un papier avec ce seul sujet. Mais là n’est pas mon propos.

    Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de Saint-Pacôme avant. Je vous dresse un bref portrait: Saint-Pacôme, ce n’est pas si « petit » que ça. On ne parle pas d’une butte à glissade sur tubes sur laquelle on donne quelques cours de ski ici et là! Cette station affiche 150m de dénivelé, soit sept mètres de moins que Belle-Neige, dix de plus que Ski Montcalm et 16 de plus que Saint-Bruno! C’est la seule station de ski dans un rayon de plus de 100km. Lors de la prochaine saison, les habitants de La Pocatière et des environs devront rouler une heure pour accéder aux pistes du Centre de Plein-Air de Lévis, une heure et demie pour arriver au Massif du Sud ou à Cabano, ou étirer à 1h45 pour skier les pistes du Parc du Mont-Saint-Mathieu. Non, il n’y a rien d’autre. C’est donc dire que la fermeture de cette station, aussi « temporaire » soit-elle, prive la population d’un service unique, abordable, à proximité…

    Comme bien des stations un peu plus éloignées des centres urbains, ou de petite/moyenne taille, Saint-Pâcome en arrache depuis plusieurs années déjà. En 2009, la station avait déjà des plans  de rénovations, un scénario pour passer en mode « opération 4 saisons », des gens intéressés à procéder au développement… mais pour tout un tas de raisons, ça ne s’est de toute évidence pas fait, puisque cinq ans plus tard, un communiqué-fleuve nous apprend la triste nouvelle de ce hiatus, qui se veut porteur d’espoir.

    Cette station du Bas-Saint-Laurent n’est évidemment pas la seule à être en difficulté. Plusieurs stations de ski du Québec, souvent sous l’égide d’une gestion municipale, souffrent d’un manque de clientèle ou peinent à trouver du financement, quelle qu’en soit la provenance. Je n’énumèrerai pas la liste des stations qui ont fermé boutique au cours des 20 dernières années (vous pouvez le faire dans les commentaires si vous voulez « agrémenter » ce texte), mais la tendance n’est pas à la création de nouvelles stations, bien au contraire.

    La grande question à se poser: peut-on réellement espérer une relance viable et réaliste pour une station qui s’est vue dans l’obligation de mettre ses opérations sur pause? En bonne optimiste, je veux dire oui. Si les plans sont solides, si les moyens sont mis en oeuvre, si la population locale se mobilise, si… il y a malheureusement beaucoup de « si ». Mais ce n’est pas impossible. Cependant, bien peu de stations de ski peuvent se targuer d’avoir vécu un renouveau après avoir dû fermer leurs pistes, ne serait-ce que pour une saison! Je croise évidemment les doigts, les orteils… j’ai beaucoup de pensées pour les gestionnaires, administrateurs et organisateurs de l’endroit. Mais j’ai encore plus de pensées pour les familles de skieurs qui fréquentaient l’endroit. J’espère qu’ils ne feront pas faux bond à leur station lorsqu’elle rouvrira, j’espère qu’ils s’impliqueront, à la hauteur de leur capacité.

    S’il vous arrive un jour de passer devant une station de ski « en région », ou de taille « moyenne », que vous ne connaissez pas, et qui est en opération… faites-donc l’effort de vous y arrêter, au lieu de dire « Faudrait bien qu’on aille skier là, un jour! » Parce que si ça se trouve… vous n’en aurez pas l’occasion. Et vous regretterez, lorsque vous lirez l’annonce de la fermeture de l’endroit, de ne pas l’avoir visité plus tôt.

    Ski Corralco (Chili): Prêt pour un terremoto blanco?

    Le Terremoto blanco, ou « tremblement de terre blanc » en français, est une expression apparue en août 1995 pour décrire l’occurrence d’un phénomène naturel consistant en de fortes chutes de neige dans le sud du Chili. Depuis, des phénomènes du même type, parfois locaux, reçoivent cette qualification qui, dans l’imaginaire collectif chilien, réfère à une tempête pouvant perdurer plusieurs jours. La station de ski Corralco, située au pied du volcan Lonquimay dans la Reserva Nacional Malalcahuello, se trouve bien souvent être l’épicentre d’un tel phénomène.

    « Je regarde l’enneigement depuis longtemps dans la région de Lonquimay. Ce que je constate, c’est que cette partie des Andes reçoit le plus de neige annuellement », lance James Ackerson, directeur général de cette station de ski devenue la toute dernière à voir le jour au Chili.

    Une montagne bien ensevelie

    Lors de notre passage à la fin d’août 2014, nous avons constaté qu’effectivement la neige ne manque pas à Corralco, même dans le cadre d’un hiver difficile en Amérique du Sud. De plus, ayant suivi les prévisions météorologiques quelques semaines avant notre arrivée là-bas, nous avons été témoins d’un système qui a laissé près de deux mètres de neige au début du mois d’août. Serait-ce là un terremoto blanco? En tout cas, la tempête dura plusieurs jours, allant même jusqu’à ensevelir le nouveau téléski Cumbre, qui transporte les skieurs en haut du domaine skiable.

    Outre quelques grosses tempêtes, les précipitations neigeuses sont fréquentes en Araucanie, où se trouve Corralco. Justement, un 15 centimètres de neige fraîche tombée la nuit avant notre arrivée nous offre les conditions parfaites pour découvrir le terrain de cette station de ski présentant un dénivelé d’un peu moins de 900 mètres, et comptant sur six remontées mécaniques (deux télésièges, un téléski, deux pomas et un câble) pour desservir le domaine skiable.

    Le terrain et l’expérience de glisse

    Notre première journée de ski à Corralco, le 24 août 2014, se passe à l’intérieur des limites de la station. Arrivés au chalet de la base, nous empruntons un télésiège double qui nous fait gravir le premier 60 mètres de dénivelé; il s’agit du secteur débutant, parfait pour l’apprentissage du ski avec sa pente peu inclinée mais constante. Les choses sérieuses débutent par la suite, lorsque nous transférons dans El Volcan, l’autre télésiège double nous montant jusqu’à environ la moitié du dénivelé total. Les champs de neige s’ouvrent des deux côtés sur une inclinaison plus abrupte, tantôt modelés en demi-lunes naturelles grâce aux sillons laissés jadis par les coulées de lave. Nous nous élançons donc pour une première vraie descente, traçant la neige dans cet environnement épuré, oubliant totalement que nous sommes en plein mois d’août. À travers ce terrain de jeu s’apparentant à des dunes de neige, nous remarquons quelques couloirs damés qui plairaient sûrement aux skieurs aimant ce type de pistes.

    Nous nous dirigeons ensuite vers le nouveau téléski Cumbre, installé cette année. Cette remontée en surface, indispensable pour accéder à la totalité du dénivelé même lors des journées venteuses, nous transporte au plus haut point du domaine skiable, à 2 400 mètres d’altitude. Au sommet, le préposé et la patrouilleuse de service, fortement exposés au vent, se sont construit un igloo de fortune à défaut de disposer d’une cabane pour s’abriter. Ils se font néanmoins un plaisir de nous orienter vers quelques lignes à descendre à travers la montagne, ce qui nous aiguille un peu plus sur le potentiel du domaine skiable. Les descentes où nous imprimons nos traces dans la neige fraîche se succèdent; mais comme les conditions météorologiques sont encore à la tempête et que la visibilité en milieu alpin s’en trouve réduite, nous restons sages malgré la tentation d’aller explorer plus loin. Ce sera pour demain…

    Dix centimètres supplémentaires tombés à la faveur de la nuit, combinés à l’effet du vent, effacent totalement les traces de la veille. Sous un ciel bleu azur, nous entamons notre deuxième journée à Corralco en enlignant quelques descentes de poudreuse à l’intérieur des limites de la station de ski, avant de pousser plus loin notre exploration en attaquant le terrain « double losanges » situé aux confins du domaine skiable. Nous y trouvons un pur plaisir : la pente est inclinée, les descentes sont longues, la poudreuse vole à chaque virage que nous dessinons avec nos skis dans ces immenses champs de neige… Cette sensation d’amplitude est exaltée par le panorama magnifique qui s’offre à nos yeux; nous sommes en effet dans ce qu’on appelle la « région des volcans », ce dont témoignent les multiples cônes s’élevant à l’horizon.

    Au-delà des limites de la station, les possibilités de traverses à gauche comme à droite nous dirigent vers des espaces alpins où la neige est encore intouchée, moyennant quelques efforts d’ascension au début de la descente ou de marche à la fin pour revenir à une remontée mécanique.

    Après cette journée d’exploration aux alentours de la station, il nous reste un but à atteindre : le sommet du volcan Lonquimay!

    L’ascension et la descente du volcan Lonquimay

    Le lendemain est dédié à l’atteinte de ce but. Au sommet du téléski Cumbre, nous prenons quelques instants pour préparer l’ascension. Une fois les skis accrochés au sac à dos et les crampons fixés à nos bottes de ski, nous entreprenons la montée du volcan – il est aussi possible de le faire en peaux de phoques. Deux guides de montagne de Corralco, bénéficiant d’une journée libre, décident de venir avec nous. Les deux Javier nous avouent qu’ils accompagnent rarement des clients au sommet du volcan, ces derniers préférant plutôt des randonnées autour des montagnes environnantes. Ils profitent donc de l’occasion pour monter – pour l’exercice disent-ils – tout en se faisant un plaisir de partager avec nous les spots de backcountry dans les alentours.

    L’ascension dure environ deux heures à un bon rythme, sur une pente constante avoisinant les 40 degrés et glacée par endroits – d’où la nécessité des crampons –, à quoi s’ajoute une sensation d’essoufflement due au manque d’oxygène à une certaine altitude. Mais l’effort offre sa récompense : rien de tel comme la sensation de se trouver en haut d’un volcan enneigé qui domine les montagnes environnantes, sur le bord de son cratère à observer le paysage, avant d’embarquer sur ses skis et descendre 1400 mètres de dénivelé sur de la neige non tracée, jusqu’à la base de la station de ski.

    Du sommet, nous avons accès à plusieurs choix de descentes. Il s’agit de bien analyser l’enneigement, surtout en fonction du vent, pour s’assurer de ne pas s’élancer sur une surface glacée ou ventée, par exemple. Après avoir décelé une belle ligne sur l’une des faces du volcan, nous entamons notre longue descente; celle-ci débute avec une bonne inclinaison, pour ensuite s’adoucir en une pente constante d’environ 35 degrés sur plusieurs centaines de mètres. Enfin, la partie inférieure du volcan présente une pente plus douce, ce qui permet de terminer cette descente inoubliable en faisant de beaux grands virages plus relaxes dans la neige vierge.

    Le Valle Corralco Hotel & SPA

    Après la journée, il est possible de se laisser glisser jusqu’à la porte du Valle Corralco Hotel & SPA, situé à un jet de pierre de la station de ski, où piscine, séances de massage et bonne cuisine attendent les skieurs pour la soirée. Inauguré en juin 2013, tout juste pour le début de l’hiver austral, le Valle Corralco Hotel & SPA est un hébergement 5 étoiles moderne qui compte 54 chambres modernes et confortables, un bar et un restaurant, une halte-garderie et plusieurs autres services. Tout cela sans oublier les sympathiques employés de l’hôtel qui, toujours souriants, se font un plaisir d’accommoder les visiteurs. Un service de guides de montagne est également offert sur place pour des expéditions de tout type, allant de la simple randonnée en forêt jusqu’aux descentes en backcountry sur les montagnes environnantes.

    Le futur

    Signe d’une station qui veut désormais jouer dans la cour des grands, les projets pour déployer Corralco ne manquent pas sur le bureau du directeur général, James Ackerson. « À bien des égards, il s’agit de l’endroit ayant le plus de potentiel de développement actuellement », soutient le gestionnaire qui a grandi sur les pistes de Sugarbush au Vermont. Avant d’atterrir ici, son parcours au sein de l’industrie du ski l’a notamment mené à occuper des postes de gestion à Portillo et Valle Nevado.

    Pour l’hiver 2015, celui-ci souhaite démarrer une opération de Catski sur une des montagnes adjacentes au volcan Lonquimay, en vue d’offrir des descentes en milieu alpin qui se termineront en ski de sous-bois entre les araucarias. De plus, d’ici quelques années, la station devrait ajouter une remontée mécanique – peut-être même deux – afin d’agrandir encore le domaine skiable. M. Ackerson travaille aussi sur un plan directeur pour un village alpin, qui devra toutefois se déployer à l’extérieur des limites du parc national, donc à quelques centaines de mètres plus bas que la base du centre de ski; en parallèle, le projet prévoit une remontée mécanique entre le futur village et la montagne, à la fois pour faciliter le transport des skieurs et pour minimiser le trafic automobile.

    Pour faire de Corralco une destination de choix, ses gestionnaires misent sur une stratégie qui se joue sur deux plans : régional et international. « Sur le plan régional, le défi consiste à faire éclore une culture du ski parmi la population locale. Pour cela, il faut “créer” de nouveaux skieurs, et c’est pourquoi nous mettons sur pied des programmes avec les écoles publiques de la région, afin que les élèves puissent venir skier gratuitement trois fois par semaine. En parallèle, nous développons les marchés sud-américain et nord-américain en misant sur notre environnement alpin unique, notre terrain intéressant et notre enneigement exceptionnel », affirme cet Américain qui a adopté le Chili.

    Méconnue, mais plus pour longtemps

    Il ne vous reste plus qu’à attendre l’hiver austral – de juin à octobre – pour aller vous-même skier sur les pistes de ce volcan à la morphologie impressionnante. Mais n’attendez pas trop : si la station de ski reste encore assez méconnue aujourd’hui, elle risque de devenir plus populaire avec tous les développements anticipés dans les prochaines années. Pour l’instant, Corralco reste peu achalandée, ce qui fait le bonheur des skieurs lors d’une journée de poudreuse – et il y en a fréquemment! Prêt pour un terremoto blanco?

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