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    L’histoire du ski alpin: les années de grandeur

    Les années 60 et 70 : Les années de grandeur

    Les années 60 et la révolution tranquille dans la province ont apporté un grand nombre de stations majeures. Dans les Cantons de l’Est, le Mont Sutton, Owl’s Head, Bromont, le Mont Glen et le Mont Shefford ont été fondées dans les années 60, alors que dans la région de Québec, c’est le Mont Sainte-Anne et Stoneham qui furent ouvertes durant la décennie, même si dès les années 40, le Mont Sainte-Anne avait accueilli une compétition de ski importante, la Dominion Race. Dans Lanaudière, le Mont Garceau et La Réserve ont ouvert durant cette période tandis que le Mont Sainte-Marie ouvrait en Outaouais. C’est donc une grande partie des stations importantes actuellement qui ont ouvert à cette période, alors que la popularisation des télésièges doubles permettait aux skieurs d’apprécier les plus hautes montagnes.

    Le mont Sutton dans les années 60

    Il aura fallu attendre jusqu’en 1960 pour voir une canadienne remporter une médaille d’or aux Olympiques en ski alpin. C’est Anne Heggtveit, une skieuse d’Ottawa qui réussit cet exploit.

    En 1964

    Les trains des neiges cessent, victimes du boom automobile des années 50.

    1968

    Nancy Greene et Jean-Claude Killy remportent l’or aux J.O. et fondation de la Fédération québécoise du ski. Aux Xe Jeux olympiques d’hiver de Grenoble, Nancy Greene remporte le combiné alpin grâce à une médaille d’or en slalom géant et à une médaille d’argent en slalom. Jean-Claude Killy est sacré champion du monde de descente en 1966. Sans être québécois, ce dernier eut une grande influence sur le domaine du ski au Québec. Pendant ce temps, la division du Québec de l’Association canadienne de ski devient la Fédération québécoise de ski. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !

    Tout comme Lucille Wheeler avant elle, Nancy Greene, originaire de Rossland en CB a eu un impact sur la visibilité du sport au Québec et au Canada, les programmes de course Nancy Greene pour les jeunes. Avec les succès de Killy et Greene, vainqueurs de médailles aux JO de 68 et champions des deux premières années de la Coupe du Monde, le cirque blanc a augmenté la visibilité et contribué à la popularité du sport. L’époque des Crazy Canucks avec les Read, Podborski, Irwin et Murray a permis de continuer cette lancée dans les années 70.

    Ce n’est pas que les nouvelles stations qui ont marqué cette époque. C’est aussi à cette époque que les stations de la province ont commencé à fabriquer de la neige pour pallier aux caprices de Dame Nature. De plus, pour maximiser les heures skiables dans la saison, un bon nombre de stations ont décidé d’éclairer leurs pentes en soirée, ce qui a amené une nouvelle popularité au sport

    En général, les années 60 peuvent vraiment être qualifiées de la décennie des idées de grandeurs, avec l’apparition de nombreuses grandes stations et d’investissements massifs en télésièges doubles, en éclairage et en neige artificielle, bien que cette dernière ait surtout été implantée dans les stations dans les années 70 et 80.


    Un patrouilleur et un moniteur à Bromont en 1969, Source: Mario Girard, Patrouilleur.

    1970

    Au championnat du monde à Val Gardena (Italie), Betsy Clifford (fille de John Clifford) remporta la médaille d’or en slalom géant, à 16ans, elle est la plus jeune à avoir remporté un championnat du monde.

    Durant les années 70, les régions plus éloignées des grands centres ont commencé à se développer, comme le Saguenay Lac St-Jean, le Bas St-Laurent et la Gaspésie. Ce n’est toutefois que dans les années 80-90 que les importantes stations de ces régions ont été ouvertes, tout comme la Beauce, où 3 stations d’importance ouvrirent au tournant des années 90.

    Le Mont Comi et Val d’Irène, deux stations ouvertes en 1973

    1972

    Premier Salon du ski de Montréal, fondé par le Père de la Sablonnière.

    Regain de popularité du ski de fond, sous l’influence de Pierre Harvey, un athlète olympique. Le ski de fond est plus économique, si bien que certains skieurs délaissent le ski alpin qui est devenu aux yeux de certains trop dispendieux et trop gros. C’est également l’année où le snowboard fut créé, au Vermont par un certain monsieur Burton. De plus, ce fut le retour du télémark, après 70 ans d’absence. Définitivement, les gens étaient à la recherche d’alternatives au ski alpin et voulaient trouver de nouveaux défis.

    Quelques photos de stations du Québec dans les années 70

    1979

    Reconnaissance du ski acrobatique
    Au pied du Mont Blanc, en France, le Canada se classe au deuxième rang, derrière les États-Unis, au premier Championnat international de ski acrobatique. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !

    L’histoire du ski alpin: le développement

    1932

    Début d’une nouvelle ère pour le ski alpin

    Première remontée mécanique du monde
    C’est le long de la Big Hill de Shawbridge que le premier remonte-pente fait son apparition. The Foster’s Folly, du nom de son propriétaire, Alex Foster, un jeune champion sauteur de Montréal, est en fait un câble sans fin actionné par la jante arrière d’une voiture montée sur des blocs, au pied de la pente. Le câble est relié à une autre jante fixée à un poteau, au sommet de la pente. Pour la somme de 25 cents, un skieur peut monter et descendre la Big Hill toute une demi-journée. Il lui suffit de s’accrocher au câble et de se laisser tirer au haut de la pente, en subissant quelques contrecoups. Le skieur qui se respecte refuse cependant d’être vu agrippé à la patente à Foster. Et par-dessus le marché, il faut payer pour faire du ski…
    incroyable! En Europe, d’après le Ski’s Magazine Encyclopedia of Skiing, le premier remonte-pente aurait été construit par un jeune ingénieur suisse, Gerhard Müller, en 1932. C’est en 1934 que le remonte-pente fait son apparition aux États-Unis, à Woodstock, au Vermont. Son invention représente une étape importante dans l’histoire du ski: c’est elle qui a en effet incité la grande majorité des skieurs à préférer le ski alpin au ski nordique et qui a entraîné la naissance de nombreux centres de ski. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !

    Dès 1934

    Fred Pabst, un homme d’affaires de la Nouvelle-Angleterre fit installer sur la Big Hill de St-Sauveur (il y avait 2 « Big Hill ») la première remontée fixe au monde. En 1934, la Big Hill changea de nom pour devenir la Hill 70, en l’honneur d’une bataille de la première guerre mondiale. Elle devint plus tard la Côte 70, piste encore très populaire de nos jours. La mécanisation du sport a amené une révolution du ski. Fini les dures labeurs pour pratiquer le sport, on ne devait plus monter à pied.

    La Côte 70, dans les années 30. Source Les Sommets

    Si l’arrivée des trains de neige avait révolutionné le sport, la remontée mécanique allait changer le ski à tout jamais. À partir de ce moment, les disciplines du ski de fond et de ski alpin se sont séparées définitivement. De plus, la fixation Kandahar (1935) pouvait permettre de retenir le talon de chaussure sur le ski pour une meilleure stabilité pour les descentes.

    1935

    Premier championnat provincial féminin de ski alpin
    Le Penguin Ski Club s’affilie à la Canadien Amateur Ski Association, fait l’achat d’un chronomètre à déclic et de fanions de slalom et organise la première du Quebec Ladies’ Championship de ski alpin. La compétition a lieu le 16 février à Saint-Sauveur-des-Monts, pour la descente, et à Piedmont, pour le slalom. Une cinquantaine de skieuses s’y inscrivent. Alice MacFarlane, du Ski Club of Montreal, remporte le combiné. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !

    Beaucoup de stations de ski ouvrirent leurs portes dans les Laurentides au milieu des années 30, grâce au train et du côté de Québec, Le Relais fut la première station à ouvrir en 1935-36, suivie par le Mont Saint-Castin en 1939. La même année que le Relais, au New Hampshire, Cannon Mountain installait une remontée bien spéciale, un tramway aérien (téléphérique), qui permettait de monter et de skier un dénivelé de plus de 650 mètres ! Toujours en 1935-36, à Sun Valley (Idaho), 1ère mondiale : 3 remontées d’un nouveau genre furent installées, soit des télésièges à une place.

    1939

    Création de l’Alliance des moniteurs de ski du Canada. La Canadian Amateur Ski Association décida pour le bien du sport, de regrouper les moniteurs et d’uniformiser l’enseignement. Dans les premières années, la plupart des instructeurs au Québec, comme dans le reste de l’Amérique du Nord étaient Suisses ou Autrichiens. Il y avait des exceptions avec Louis Cochand (fils d’Émile) (un des membres fondateurs et examinateur en chef), Ernie McCulloch, Harvey Clifford (frère de John), John Fripp et Réal Charette.

    Premier télésiège au Canada
    C’est en février 1939 que fut inauguré le premier télésiège au Canada, au mont Tremblant. En plus de la coupe Kandahar, la montagne avait accueilli la coupe Taschereau au milieu des années 30 et maintenant, un jeune millionnaire de Philadelphie, Joe Ryan avait pris la décision d’investir dans la station et d’en faire la première grande station de ski au Canada. 1 télésiège simple fut installé pour la saison 1938-39 dans la portion inférieure de la montagne, alors que les skieurs devaient monter à pied pour atteindre les pistes supérieures de la montagne. La station ciblait les gens riches et célèbres, avec son village de style « Vieux Québec » au pied des pentes. C’est lors de cette même année que la classique Québec-Kandahar accueillit pour la première fois des skieuses.

    En 1939-40, les pistes du mont Tremblant étaient les suivantes :

    – Nansen (de haut en bas)
    – Wiggs trail (maintenant appelée « Mi-chemin »)
    – Taschereau (maintenant appelée « Grand-Prix »)
    – Kandahar (maintenant appelée « McCulloch »)
    – Père Deslauriers (maintenant appelée « Passe »)
    – Prud’homme (maintenant appelée « Standard »)
    – Simon Cooper (cette piste existait déjà mais fut abandonnée par la suite)
    – Sir Edward Beatty (maintenant appelée « Curé Deslauriers »)
    – Flying Mile
    – Standard (maintenant appelée « Bière en bas »)
    – Kandahar/Taschereau (maintenant appelée « Beauvallon bas »)
    – The Dam slope (petite piste où est maintenant le grand garage au bas de la Nansen)
    – The Bondurant (ancienne piste très longue et facile au bas de la Nansen)
    Dans les Cantons de l’Est, les premières stations de l’époque furent Hillcrest (maintenant Montjoye) et le mont Orford, qui ont été développées dès les années 30. Le ski dans les années 30 se pratiquait aussi dans les collines de la Gatineau.

    Les années 40

    1941

    Création de la Patrouille canadienne de ski en 1941.

    Du côté de Mont-Rolland, 4 américains achètent la Marquise au sommet du Mt Gabriel et le rebaptisent le Mont Gabriel Club. Une remontée de 1200pi et une école de ski furent ouvertes.

    À Saint-Sauveur, les stations Côte 69 et Côte 71 voient le jour, chacune avec un rope-tow. Plusieurs autres écoles de ski voyaient le jour dans la région, qui était définitivement en train de devenir une grande destination pour le ski alpin. Ce n’est que beaucoup plus tard que toutes les stations du mont Saint-Sauveur furent fusionnées pour devenir « Up-Hill ».

    Tremblant:
    Après les Erling Strom, Hans Falkner, Benno Rybizko, tous européens, John Fripp fut le premier directeur d’école de ski canadien de la station dans les années 40. En 1952, Ernie McCulloch, originaire de Trois-Rivières devint directeur de l’école de ski par excellence. Superbe coureur, qui malheureusement n’a jamais pu participer aux Olympiques à cause de son statut de professionnel, ce dernier battit toute l’équipe olympique française, dans une course ouverte aux professionnels au Mont Tremblant.

    McCulloch remporta plusieurs courses prestigieuses comme la Harriman Cup dans l’ouest américain. Lui qui fut vainqueur aux Championnats Américains en slalom et au combiné en 1950, en descente et au combiné en 1951 et en descente en 1952 est, selon les Américains eux-mêmes, le skieur du demi-siècle. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !

    À deux pas du mont Tremblant, une autre station de ski légendaire avait ouvert ses portes au début du siècle : Gray Rocks. L’hôtel fut inauguré en 1905, mais sa vocation 4 saisons ne vint qu’avec l’ouverture des premières pistes de ski en 1920. La première école de ski à y voir le jour fut dirigée par Herman Gadner en 1938. Réal Charette fut par la suite le premier canadien-français à diriger une école de ski en 1948.

    1946

    Première Canadienne à devenir championne des États-Unis
    Rhona Wurtele, du Penguin Ski Club, remporte le slalom et le combiné alpin au Championnat des États-Unis. L’année suivante, ce sera au tour de sa jumelle, Rhoda, de gagner la descente et le combiné. Les deux soeurs natives de Montréal sont les seules jumelles à faire partie du U.S. National Ski Hall of Fame à Ishpeming, au Michigan. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !

    1953

    Première de la Classique Ryan au Mont-Tremblant
    La Classique Ryan est une épreuve annuelle de slalom géant pour laquelle Mary Ryan a donné une coupe d’argent en mémoire de son mari, bâtisseur du Mont Tremblant Lodge. La première fut remportée par Lucille Wheeler et Ernie
    McCulloch le 1er février 1953. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !

    Bill Corcoran (père de Patrick), moniteur de ski dans les années 50. Source : Patrick Corcoran

    1955

    Apparition des skis de métal
    Des skis de métal sont lancés aux États-Unis par l’ingénieur Howard Head. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !

    1956

    Première médaille olympique pour le Canada
    Au VIIe Jeux olympiques d’hiver tenus à Cortina d’Ampezzo, en Italie, la Canadienne Lucille Wheeler de St-Jovite, fille du propriétaire de Gray Rocks remporte une médaille de bronze. C’est la première médaille que le Canada remporte en ski aux Jeux olympiques d’hiver.

    1958

    Premiers championnats du monde pour le Canada
    Lucille Wheeler gagne, en deux jours, le slalom géant et la descente sur la piste Graukogel de Badgastein. Une quatrième place en slalom l’empêche de remporter le combiné. Elle s’y classe deuxième. Pour la skieuse de Saint-Jovite, c’est l’apogée d’une carrière. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !

    1957

    Premier système d’enneigement artificiel des pistes
    Les stations de ski américaines ont été les premières à utiliser régulièrement des canons à neige à partir de 1952. Au Québec, l’enneigement artificiel a été utilisé la première fois au Camp Fortune dans l’Outaouais grâce à John Clifford qui fut coureur et bâtisseur. Ce dernier participa au développement du côté nord de Tremblant en 1947-48, du versant Skyline au Camp Fortune, du Mont Cascades et du Mont Ste-Marie. Il participa à développer et installa 65 systèmes de neige artificielle au Canada, en plus d’installer plusieurs remontées de type rope-tow et la 1ère chaise double dans l’est du Canada. C’est aussi lui qui développa le ski soirée à Beamish Hill en Outaouais en 1949, ce qui est probablement une première mondiale, puisqu’on réfère souvent au mont Habitant à ce niveau, lui qui n’a ouvert ses pistes en soirée qu’en 1964. On doit aussi à John Clifford les glissades alpines au Mont Cascades, au Mont Gabriel et à Bromont. Finalement, il fonda 8 écoles de ski.

    Néanmoins, jusqu’à la fin des années 50, les stations de ski se sont développées plus ou moins rapidement, puisque les remontées terrestres, très majoritaires à l’époque, limitaient la taille des stations. Tout de même, il y eut un boom dans l’industrie du ski dans les années 50, grâce au boom de l’automobile. Plus que jamais, les centres de ski étaient accessibles.

    L’histoire du ski alpin: des origines au Québec

    Les origines du ski remontent à la fin de la préhistoire, voilà 5 000 ans, dans les pays nordiques, alors que les hommes de l’époque utilisaient les skis comme moyen de transport et se servaient parfois d’eux pour la chasse et la guerre.

    Les premières compétitions de ski remontent au 19ème siècle, alors que des paysans scandinaves coursaient entre eux en revenant à ski après leur travail. C’est aussi lors de ce siècle que l’ère du ski en tant que loisir vit le jour. Les Autrichiens, les Suisses et les Britanniques ont ensuite proposé, à la suite des Scandinaves, les premières règles du ski moderne, au tournant du 20ème siècle.

    Le ski fit son apparition en Amérique du Nord grâce à l’immigration de sandinaves lors du 19e siècle. Les nouveaux arrivants importèrent leur pratique du ski. En 1879 à Montréal, un certain monsieur Birch fut remarqué. Il fut le premier skieur observé au Canada. Au cours des années qui suivirent, le Montreal Daily Star parla d’un nouveau sport qui faisait fureur en Norvège et un groupe de professeur de l’université McGill fit la première sortie à skis au pays.

    Le premier club de ski au Canada fut le Montreal Ski Club en 1904. Deux jours après sa fondation, le club organisa une compétition de saut à ski. Il est dit que Fred Harris s’est inspiré du club pour fonder le célèbre Dartmouth Outing Club. Peu à peu, d’autres clubs de ski firent leur apparition à Ottawa, Trois-Rivières et Québec.

    Dans ses premières années le ski était pratiqué soit par des immigrants scandinaves ou par l’élite en quête d’aventure, un peu comme le ski de compétition créé par l’élite britannique dans les Alpes.

    Au cours des 30 premières années du XXe siècle, le sport allait s’établir des bases solides qui allaient mener à l’éblouissement du ski dans les années 50.

    Au début, les gens pratiquaient le ski sur le Mont-Royal et sur les plaines d’Abraham, tandis que les plus téméraire se rendaient dans les Laurentides. Cependant le saut à ski était plus visible et plus populaire auprès de la population. En 1913, The Ski Runner in Canada, la première publication à paraître sur le ski au Canada, a retracé la première randonnée de Ste-Agathe-des-Monts à Shawbridge, en 1905.

    Émile Cochand, immigrant et champion de ski suisse, s’installe à Ste-Marguerite avec une centaine de paires de ski. Ce dernier fonda la 1ère école de ski en 1911 ainsi que le premier centre de ski au Canada (Chalet Cochand) en 1917. L’héritage de la famille Cochand demeure très grande sur le ski au Québec et au Canada.

    La première compétition de ski Nord-Américaine eut lieu en 1913 entre l’université McGill et Darmouth College (NH). La première partie eut lieu à Hanover (NH) et la deuxième à St-Sauveur.

    Le premier club de ski francophone, le Club de ski Mont-Royal d’Amérique est fondé en 1919. Ce dernier est affilé au Club Alpin Français et participera au congrès de Chamonix de 1924, qui donnera naissance à la Fédération Internationale de Ski (FIS).

    1920

    Fondation par un américain d’origine, H. Percy Douglas, du Canadian Amateur Ski Association qui regroupa les trois clubs de Montréal, de Trois-Rivières et d’Ottawa. L’un des premiers mandats fut d’organiser un championnat canadien de saut à ski. En 1936, l’association regroupera 94 clubs au travers le pays. Pendant ce temps, en Europe, l’apparition de compétitions de descente commença à Mürren (Suisse) grâce au britannique Arnold Lunn. (1921). Avant 1921, les compétitions de ski étaient uniquement en ski nordique (saut et ski de fond).

    1927

    L’année 1927 marque le début des premiers trains de neige en Amérique du Nord. C’est le Canadien National qui fut le premier transporteur à organiser des voyages de train pour les skieurs montréalais qui désiraient skier dans les Laurentides. Dès l’année suivante, le Canadien Pacifique réplique en mettant sur pied sa ligne Montréal – Mont-Laurier. Durant l’hiver 1927-1928, le Canadien Pacifique a transporté à lui-seul 11 000 skieurs, ce qui donne une idée de l’importance déjà grande de l’épopée du ski dans les Laurentides.

    La croissance fulgurante du sport se poursuivit au cours des années et durant la saison 1935-1936, il y en eut dix fois plus ! Le chemin de fer fut le principal moyen de transport des skieurs jusqu’après la 2ème Guerre mondiale. Il permit d’avoir un accès beaucoup plus facile aux montagnes du nord de Montréal. Les stations de ski se sont donc développées près des lignes de trains vu leur accessibilité, et dans les zones plus urbaines.

    Un autre pionnier dans le développement du ski au Québec fut Herman « Jackrabbit » Smith Johannsen. Né en 1875 et immigrant norvégien aux États-Unis, ce dernier arrive de Lake Placid (NY) à la fin des années 20 et allait définitivement faire du ski sa priorité numéro 1 après le crash économique de 1929. En plus de savoir transmettre sa passion pour le sport, s’impliquant dans plusieurs domaines en tant que consultant, ce dernier traça de nombreuses pistes de ski, en particulier la Maple Leaf Trail qui reliait Labelle à St-Jérôme (90 miles). Cette dernière fut commandée par les commerçants et permettait de relier les auberges et hôtels.

    Première course de slalom au Canada
    Le 15 mars 1928, des diplômés de l’Université McGill fondent le Red Birds Ski Club et louent un chalet tout près de la Big Hill de Saint-Sauveur-des-Monts. Le skieur Herman Smith-Johannsen dessine le premier parcours de slalom à l’aide de branches d’épinette. Comme les jeunes skieurs hésitent à se lancer sur la neige croûtée, c’est lui qui, à 53 ans, se lance le premier dans la course! Pendant ce temps, à deux pas de la Big Hill, Vernon Oscar Nymark ouvre l’une des premières boutiques et y fabrique des skis sans nom. À Saint-Moritz, en Suisse, les IIe Jeux olympiques d’hiver accueillent les premiers représentants du Canada, dont deux Red Birds tandis qu’en Autriche, à Saint-Anton, on organise la première épreuve internationale de combiné alpin, descente et slalom. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire ! (voir bibliographie)

    1930

    Reconnaissance du ski alpin
    Le 9 mars 1930, toujours à la Big Hill de Saint-Sauveur-des-Monts, le Red Birds Ski Club organise la première épreuve officielle de descente au Canada. Le parcours va du sommet à la base et la descente se fait presque uniquement en ligne droite. C’est Art Gravel, un spécialiste du saut membre du Montreal Ski Club, qui remporte le trophée. La distinction entre ski nordique et ski alpin se fait alors pour la première fois. À son congrès d’Oslo, le 27 février 1930, la Fédération internationale de ski reconnaît enfin le ski alpin comme discipline autonome. Jusque-là, on confondait promenade, randonnée, fond, saut, descente… Les premiers Championnats du Monde se sont déroulés à Mürren, en Suisse, en 1931. – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !

    1931

    McGill et le club des Red Birds étaient les hôtes des universités anglaises d’Oxford et Cambridge. C’était la première compétition avec des européens, cette compétition a démontré aux canadiens comment le ski était développé en Europe. Les britanniques avaient des ski avec des carres en métal et utilisaient la technique d’Arlberg de l’autrichien Hannes Schneider. L’année suivante, les canadiens étaient cette fois les invités des européens pour une compétition à St-Moritz (Suisse). Après la compétition, les canadiens participèrent à la course Kandahar à Mürren (Suisse). À la surprise générale, un membre des Red-Birds, George Jost remporta la course.

    1932

    Après la visite des skieurs canadiens dans les Alpes, le Kandahar Ski Club d’Angleterre a offert un trophée pour la création d’un chapitre de la fameuse course Kandahar au Québec, mais sur quelle montagne? À la suggestion de Johannsen, les membres des Red Birds choisirent le Mont Tremblant comme lieu de la Québec-Kandahar.

    Un Red Bird, Harry Pangman, gagne la descente en 15 minutes et 10 secondes et un autre Red Bird, George Jost, remporte le slalom et le combiné alpin. Rappelons qu’il n’y a pas de remontée mécanique au Mont-Tremblant et que la piste n’est pas aménagée…Montée de plus de deux heures et descente héroïque! – Ref : Un siècle de ski…quelle histoire !

    La course était ce qu’on appelait à l’époque une « bushwhacker race »

    Un mois plus tard, les IIIe Jeux olympiques débutaient à Lake Placid. C’était la première fois que les Jeux Olympiques avaient lieu en Amérique du Nord. Cependant, seules des épreuves de ski nordique furent présentées.

    Le premier club de ski canadien entièrement féminin, le Penguin Ski Club, fut créé en 1933 dans le but de promouvoir la participation féminine, comme les femmes étaient pratiquement absentes des compétitions de ski alpin. Le club entendait bien préparer ses membres aux compétitions de slalom et de descente. Parmi les skieuses les plus célèbres du Penguin, mentionnons les jumelles Rhona et Rhoda Würtele.