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    Nouveautés dans les stations du Québec 2014-2015

    Toutes les stations de ski du Québec en sont conscientes, l’attrait de la nouveauté est un puissant outil de marketing. L’annonce de ces nouveautés se fait habituellement au moment où débute le gros des ventes de passes de saison et de cours de ski, afin d’attirer le plus de clients possible. Au moment d’écrire ces lignes, nous sommes justement au début de cette période, donc des nouveautés sont annoncées presque tous les jours ces temps-ci ! C’est fort encourageant pour la saison de ski qui va débuter dans quelques semaines. Voici un sommaire des nouveautés les plus intéressantes qui ont été annoncées jusqu’à présent.

    Ski Montcalm: agrandissement du chalet et construction d’une zone de glissades sur tubes

    À seulement 35 minutes de Montréal via le pont A25, Ski Montcalm avait un heureux problème depuis quelques années. Le chalet était en effet devenu trop petit pour la foule abondante dévalant les pentes de la station la fin de semaine. Si l’attente aux 5 télésièges était toujours à peu près nulle, le chalet était incroyablement bondé sur l’heure du dîner, si bien que plusieurs skieurs attendaient jusqu’à 13h30 pour aller manger. L’agrandissement du chalet va donc permettre d’accueillir confortablement plus de gens sur l’heure du lunch. La station va également mettre en place un parc de glissades sur tubes, question de bonifier l’offre à sa clientèle familiale, d’autant plus que ce service est en place au Groupe de plein air Terrebonne au sud, de même qu’à la Réserve, au nord, donc c’est un investissement stratégique pour la station. L’endroit où vont être situées ces glissades n’est pas encore diffusé, mais on peut penser que ça pourrait être au pied de la station près du tapis magique ou encore sur le côté de la piste l’École où le poma pourait (hypothétiquement) être remis en fonction. C’est donc un point à suivre en début de saison !

    Mont Garceau à l’assaut des sensations fortes

    Après des années sans nouveautés concrètes dans la montagne, un vent de renouveau souffle sur la station. Deux sous-bois et une piste experte ont fait leur apparition l’an dernier et cette année, deux autres nouveaux sous-bois sont créés en plus d’un nouveau parc à neige. Selon les photos sur le site web de la station, le nouveau parc à neige serait situé entre la Grand-Duc et la Casse Gueule, à tout le moins dans la partie médiane de la montagne. On peut penser que les deux nouveaux sous-bois sont le milieu et le bas de la Cap Romain, ceux-ci étant mentionnés sur la carte des pistes de l’an dernier à titre de pistes à venir en 2014-15. Il y a certainement plusieurs raisons qui expliquent que cette grande station familiale se tourne ainsi vers du ski plus extrême. La présence de La Réserve tout près et l’arrivée de Martin Gauthier à la direction de la station y sont certainement pour quelque chose. Une chose est sûre, ces nouveautés seront très appréciés de plusieurs membres des nombreuses familles qui constituent la clientèle de la station !

    Vallée du Parc: nouvelle piste de luge

    Vallée du Parc a le vent dans les voiles, depuis quelques années. La clientèle de St-Mathieu les Cantons et du Mont Carmel se sont majoritairement tournés vers Vallée du Parc, suite à la fermeture de leur station. Après l’installation du télésiège quadruple, la construction d’un chalet tout neuf et l’ajout de plusieurs pistes et sous-bois, dont un très long parc à neige, la station suit cette année les traces du Massif de Charlevoix avec une piste de luge. La localisation de la piste n’a pas encore été dévoilée, mais on peut penser qu’elle doit longer la piste Cap Breton (parc à neige) afin de contourner le domaine skiable. C’est une belle activité familiale qui s’ajoute à celles offertes par la station !

    Le Massif: réouverture le samedi pour le télésiège Maillard Express, réouverture du chalet de la base pour la saison et Catski

    Le contexte menant à la fermeture du télésiège Maillard Express pour l’hiver 2013-14 est bien connu. Le télésiège devait même être fermé pour une période de 3 ans et la station avait été transparente en enlevant le télésiège de la carte des pistes. Toutefois, cette année, la remontée va être de nouveau en fonction les samedis durant tout l’hiver, permettant un accès beaucoup plus facile à des pistes populaires telles que la Fénomène, l’Écore ou la 42, pour ne nommer que celles-ci. Le chalet de la base de la station, fermé durant une bonne partie de la saison dernière, va aussi être disponible cette année. Un nouveau service de catski sera disponible pour donner accès sans effort au Mont à Liguori. Cette initiative va certainement trouver ses adeptes… et ses détracteurs, mais cela reste une bonne nouvelle pour l’accessibilité du terrain skiable hors piste au Québec.

    Mont Gleason: tapis d’embarquement pour le télésiège quadruple

    Le Mont Gleason est une des stations de ski les plus dynamiques du Québec. De nouvelles pistes, des agrandissements successifs du chalet, un nouveau chalet au sommet, un télésiège quadruple, etc. Tout cela s’est fait en quelques années, avec un immense soutien de la communauté qui est littéralement en amour avec sa station. Le télésiège quadruple étant toujours fort occupé, c’est un juste retour du balancier pour cette pauvre chaise qui a passé tellement d’années à attendre la présence de skieurs, installée dans un versant éloigné ne desservant qu’une ancienne piste à Stoneham, symbole d’un audacieux développement qui n’a finalement jamais vu le jour. Du côté de Gleason, elle est très loin d’être mise au chômage et elle va même être améliorée cette année avec l’installation d’un tapis d’embarquement afin de pouvoir l’accélérer  en plus de réduire les interruptions à l’embarcadère.

    Autres nouveautés et machine à rumeurs

    Certaines nouveautés sont en attente, soit de subventions ou de confirmations. Par exemple, un plan de 1,6 million de dollars a été annoncé dans les médias pour le Mont Édouard au mois d’avril dernier. Au moment d’écrire ces lignes, l’avancement de ces travaux n’était toujours pas connu. De même, la phase II de la réfection du chalet du Mont Grand-Fonds est toujours en suspens. Toutefois, la boutique a fait peau neuve durant l’été, afin de s’harmoniser aux nouvelles couleurs extérieures du chalet de la station. Du côté du Mont Sainte-Anne, il y a certaines rumeurs dans l’air, nous espérons avoir des nouvelles au cours des prochaines semaines !

    Quelques autres nouveautés en vrac dans les stations québécoises

    – Stoneham: nivellement de certaines pistes, dont le haut de la 9 et les pistes du secteur 40.

    – Mont Bellevue: acquisition d’un tapis magique

    – Ski St-Bruno: agrandissement du parc à neige

    – Investissement dans l’enneigement artificiel au Mont Blanc, au Mont Gleason à Ski Morin Heights,

    Nous allons suivre dans le forum de discussion de ZoneSki.com les autres nouveautés qui vont être annoncées dans les prochaines semaines. Espérons que 2015 sera un grand cru, au chapitre des nouveautés !

    Les forfaits familiaux, un casse-tête actuel!

    Nul besoin de s’appuyer sur les plus récents chiffres de Statistique Canada pour affirmer que les familles changent. Le taux de natalité moyen ainsi que le nombre de divorces ont grandement modifié la définition de la famille nucléaire telle qu’on nous l’expose dans les beaux livres d’histoire. Ces changements ont bien entendu eu un impact sur la consommation des biens et services, incluant les loisirs. Nombreux sont ceux parmi vous qui se sont déjà questionné en cherchant le forfait le plus avantageux pour une situation familiale donnée: la famille parfaite Papa-Maman-les-deux-beaux-enfants constitue aujourd’hui une exception qui ne confirme plus la règle! Le Mag de ZoneSki s’est donc intéressé aux adaptations que les stations de ski ont bien voulu apporter à leurs produits pour répondre aux besoins d’une clientèle moderne, exigeante, et (parfois) difficile à suivre, ainsi qu’à l’aspect légal de cette préoccupation.

    Cet article porte sur une situation familiale bien précise, qu’il vaut la peine d’exposer en guise de mise en contexte. Imaginons une famille éclatée, dont le père et la mère ont à tour de rôle la garde de leurs enfants (en garde partagée ou exclusive). Forcément, les enfants vivent à deux adresses différentes, mais pour bien des administrations, une seule adresse ne peut apparaître au dossier d’un enfant. (Oui, une tare en 2014! Certaines commissions scolaires auraient d’ailleurs intérêt à revoir ce détail.) Inévitablement, un des deux parents ne recevra pas de courrier pour ses enfants, qu’il s’agisse des bulletins scolaires ou de la carte d’assurance maladie. C’est ce simple détail administratif qui constitue un casse-tête pour bien des familles, surtout lorsque vient le moment de prouver un lieu de résidence, puisqu’on sait que ce type de preuve est presque systématiquement exigé lors de l’achat d’un abonnement familial. Et bien entendu, le portrait ne serait pas complet si l’on omettait la mention du nouveau conjoint -qui doit obligatoirement être conjoint de fait avec le parent afin de pouvoir figurer au tableau familial. Tout ce beau monde veut quand même aller en ski, en famille!

    La situation globale

    Réglons le cas du nouveau conjoint: une preuve de résidence à la même adresse que le parent suffira la plupart du temps. C’est pour les enfants que ça se corse! Dans la majorité des stations de ski, en cas d’adresses différentes entre le parent et la progéniture, on utilisera le gros bon sens. Luc Saint-Jacques, de Owl’s Head, commente: « Notre réglementation et notre façon d’inscrire les noms et adresses sont restés traditionnels, mais on n’a jamais refusé une famille sous prétexte que les enfants ne sont pas sous le même toit. Souvent, les enfants portent les deux noms de famille, alors ça aide! » Même son de cloche au Mont Orford: « On est super accommodants, on a déjà de la difficulté à encourager le sport, je vois mal comment on pourrait refuser des gens qui veulent skier en famille! C’est sûr que si on a des doutes de collusion on pose davantage de questions, mais on aime être de bonne foi », conclut Luc Chapdelaine.

    Certaines stations sont un brin plus pointues dans leurs politiques, sans toutefois aller jusqu’aux tests d’ADN (ouf!). Le Mont SUTTON, Ski Saint-Bruno, le Mont-Sainte-Anne et Stoneham, le Massif du Sud, le Mont-Saint-Sauveur et le Massif de Charlevoix demanderont tous d’abord une preuve de résidence commune, mais en cas de différence, un bulletin scolaire ou un certificat de naissance servira à prouver le lien parental. Beaucoup de ces stations ont aussi développé des abonnements pour famille monoparentale, cassant du coup l’image de la famille classique « 2-adultes-2-enfants ». Andréanne Raby, du Massif du Sud, suggère également de préparer un formulaire du même type que celui utilisé pour les voyages hors du pays: le parent qui voyage doit obtenir l’assentiment de l’autre parent pour voyager avec les enfants. Cette procédure est légale et grandement répandue au sein des familles éclatées/reconstituées.

    Chez Ski Bromont, le service à la clientèle est très strict, principalement dû au très gros volume d’abonnements annuels vendus à chaque saison. Francine Gouin précise: « Souvent, si le forfait familial classique ne convient pas à la famille pour une raison quelconque, on essaie de les diriger vers d’autres produits, qui sont généralement plus flexibles et qui répondent mieux aux besoins des gens. » Par le passé, à plus d’une reprise, les conflits familiaux ont même débordé de l’autre côté du comptoir du service à la clientèle, forçant Ski Bromont à prendre des décisions: « Il faut tracer une ligne et s’y tenir, sinon c’est toute la qualité du service qui diminue! On a déjà fait face à des parents en colère de ne pas pouvoir utiliser un abonnement acheté par l’autre parent, ou qui nous demandaient carrément de ne pas vendre un abonnement à un enfant parce qu’eux-même en avaient acheté aussi, ou refusaient d’en payer une partie. Ce type d’abus et de situation n’a pas sa place hors des familles et nous avons dû faire le choix d’être stricts. » Bien que Ski Bromont ne soit pas dénué d’écoute et conscient des réalités familiales actuelles, la station a pris la décision de développer davantage de produits d’abonnements afin de continuer à répondre aux besoins de la clientèle plutôt que de s’embêter avec des formalités administratives. Au final, les stations de ski se sont « adaptées » aux diverses situations familiales mais la leçon à retenir est d’arriver plus préparé que moins: preuves de domicile, bulletins scolaires, certificats de naissance et lettre assermentée devraient être prêts dans votre sac afin de vous éviter un volte-face au comptoir du service à la clientèle.

    L’aspect légal

    Si vous vous retrouvez dans une situation où on vous refuse un abonnement de type familial si vous ne répondez pas aux critères, il pourrait être fort judicieux de passer un bref coup de fil à votre avocat car celui-ci sera en mesure de vous conseiller adéquatement. Me Marie-Laurence Morin, avocate en droit familial spécialisée en médiation, insiste sur le concept de « famille »: « Étonnamment, en droit civil québécois, il n’y a pas de définition officielle du terme « famille ». Le Code Civil dédie pourtant tout un livre au « droit de la famille », mais les droits et obligations qu’il contient sont essentiellement attribués selon les liens conjugaux (mariage, union de fait, conjoints) et parentaux (filiation). Il y aurait lieu d’en déduire qu’une famille serait un regroupement de personnes ayant l’un de ces liens avec une personne donnée, mais les législateurs et magistraux semblent frileux à l’idée de se prononcer sur la question. » 

    En discutant des exigences des stations de ski en terme de preuves, Me Morin ajoute: « Il faut comprendre que l’achat d’une passe de saison est une transaction commerciale et qu’en l’absence de balises légales claires et surtout obligatoires, nous devons nous en remettre à la définition donnée par le contractant (la station de ski) dans son entente de service. Plus cette définition est large, plus il vous sera possible d’argumenter avec lui dans le but d’avoir accès à la promotion. Vous comprendrez donc pourquoi chaque station a sa définition plus ou moins restreinte du concept de famille et pourquoi certaines réalités ne sont pas prises en compte, volontairement ou non. »

    Est-ce permis d’exclure certaines formes familiales? Me Morin poursuit: « Chaque commerçant demeure libre de choisir les conditions d’application de ses promotions pourvu qu’elles n’aillent pas à l’encontre de la législation et ne soient pas discriminatoires. Ainsi, le fait de n’accorder le droit à l’achat d’une passe familiale qu’aux familles constituées de parents mariés (statut matrimonial) ou de sexes opposés (orientation sexuelle) irait à l’encontre de la Chartes des droits et libertés de la personne. » Mais est-il possible d’exiger que les deux adultes aient un lien de filiation avec les enfants? Ou que le parent ait la garde légale de ceux-ci? Qu’en est-il des stations qui exigent une autorisation écrite de l’autre parent? « Malheureusement, toute exclusion n’est pas nécessairement discriminatoire. Ce sera alors à vous de négocier avec le service à la clientèle et leur exposer de façon raisonnée pourquoi leurs critères d’attribution créent des situations d’injustice et vont à l’encontre du « gros bon sens civique ». De nos jours, l’opinion publique peut avoir un poids assez persuasif! » conclut l’avocate. Nous voilà donc bien avertis…

    Pour référence:

    art.15 de la Charte canadienne des droits et libertés de la personne 

    art.10 de la Charte des droits et libertés de la personne québécoise

    Le ski en station: le défi énergétique

    Il y eu l’âge de pierre, l’âge de bronze, l’époque médiévale et plus récemment l’industrialisation. Les historiens de demain nommeront peut-être les années dans lesquelles nous vivons l’ère énergétique. L’exploitation, le prix, l’utilisation et l’impact écologique des différentes sources d’énergie constitue l’un des principaux enjeux mondiaux actuels touchant le développement humain.

    Le ski en station tel que pratiqué depuis une trentaine d’années nécessite beaucoup d’énergie. Souvent pointée du doigt par les écologistes, on accuse cette activité d’être peu respectueuse de la faune et de la flore, de polluer l’air avec la machinerie lourde, de gaspiller de l’eau pour fabriquer de la neige et d’utiliser beaucoup d’électricité pour les remontées mécaniques ainsi que pour le ski de soirée.

    Tout comme les écologistes, les administrateurs ont eux aussi intérêt à voir la consommation d’énergie des stations de ski diminuer vu son coût élevé. Heureusement, le génie humain est au service du ski. Des gens s’affairent à rendre notre sport favori plus écologique et plus rentable sur le plan énergétique et économique. Le ski vert, c’est déjà commencé!

    L’exemple de Lanzerheide, Suisse

    En Europe, l’électricité coûte très cher et l’eau est plus rare qu’en Amérique du Nord. La station de ski Lenzerheide, située près de Davos en Suisse, a fait de l’économie d’énergie son cheval de bataille. Soucieuse de répondre à la demande des skieurs les plus exigeants, un système informatisé très moderne y a été mis en place afin d’être en mesure d’offrir des pistes parfaitement enneigées et entretenues en utilisant le moins de neige fabriquée possible. Pour ce faire, une modélisation précise de l’ensemble des pistes de la station a été réalisée grâce à une technologie de pointe utilisant des scanner 3D, des GPS et des appareils photo haute définition.

    Ensuite, les dameuses sont munies de GPS reliés au système informatique de la station permettant de fournir en temps réel la hauteur de neige des différentes sections des pistes afin d’optimiser le travail d’entretien. S’il n’y a pas assez de neige à un endroit et trop à un autre, inutile de partir les canons, il n’y a qu’à déplacer le précieux or blanc.

    On y a aussi installé un système entièrement automatisé qui permet de ralentir l’une de ses principale remontée mécanique lorsque l’achalandage est bas. Cela est rendu possible grâce à l’utilisation de la technologie RFID (similaire à celle que l’on retrouve dans les stations du groupe MSSI et au Massif) dont le point d’entrée a été judicieusement placé avant l’aire d’attente des skieurs. La remontée est programmée pour répondre à l’achalandage sans qu’aucune intervention humaine ne soit nécessaire.

    Faire passer la vitesse de la remontée de 5 à 4 mètres par secondes lors des moments plus tranquilles permet une réduction de la consommation d’électricité d’environ 20%. Ce système permet à la station d’économiser 10 000 francs suisses par année ainsi que quelques tonnes de rejets de CO2.

    L’utilisation des énergies renouvelables

    Solaire

    Plutôt que d’utiliser de l’électricité en grande partie produite par des centrales thermiques et nucléaires, la station Tenna en Suisse a inauguré en décembre 2011 le premier téléski totalement solaire au monde. Puisque la remontée produit plus d’électricité que ce qu’elle consomme, les surplus sont vendus afin de financer l’acquisition des panneaux solaires. D’autres stations, telles Schmittenhöhebahn en Autriche, ont opté pour l’utilisation de panneaux solaires sur ses édifices. En 2012, 6000 mètres carrés d’installations photovoltaïques y ont été apposés afin de couvrir 10% de ses besoins énergétiques.

    Éolienne

    Bien que l’esthétique des éoliennes ne soit pas toujours appréciée dans les campagnes, celles-ci sont de plus en plus utilisées à travers le monde afin de produire de l’électricité verte. Le sommet des montagnes, lorsque suffisamment accessibles et venteux, constitue un emplacement de choix pour leur installation.

    En 2007, Jiminy Peak Ski Resort (Massachusetts, États-Unis) a construit une éolienne de 77 mètres et 1500 kW à son sommet. Celle-ci permet d’alimenter une partie de son parc de 350 canons à neige ainsi que l’éclairage en soirée. La moitié de l’électricité produite est injectée dans le réseau local ce qui permet à la station d’engranger des revenus supplémentaires et de rentabiliser son investissement. Depuis, d’autres stations nord-américaines dont Berkshire East (Massachusetts), Burke (Vermont) et Grouse Mountain (Colombie-Britannique) ont emboîté le pas.

    En Europe, la station Salzstiegl (Autriche) possède une installation similaire qui est suffisante pour alimenter ses 5 remonte-pentes, l’hôtel et les chalets de ski.

    Véhicules électriques

    Puisque le marché de la voiture électrique est en pleine expansion partout au monde, il est permis de penser qu’un jour l’ensemble des véhicules utilisées en montagne tels les motoneiges et les dameuses seront électriques. Certaines stations européennes ont déjà fait l’acquisition de ce type de véhicule; sans oublier le village entier de Zermatt (Suisse), qui n’accepte que des voitures électriques sur son territoire (sauf exception d’urgences). En attendant, les constructeurs de moteurs travaillent à rendre ceux-ci de plus en plus économiques en essence et par le fait même moins polluants.

    Et au Québec?

    Notre hiver particulièrement rigoureux est en soi une grande source de dépenses énergétiques, ne serait-ce qu’en raison du chauffage. Bien que l’eau soit abondante et que l’électricité provienne de sources renouvelables, l’environnement y prend une place de plus en plus importante lorsqu’il est question d’investissements dans les stations de ski.

    Visage du ski: Félix Rioux

    C’est avec une grande générosité, malgré les journées de 12h à 14h qui font son quotidien ces temps-ci, que Félix Rioux a accepté de se prêter au jeu de l’entrevue. Rencontré aux bureaux de l’iF3 à Montréal, le président et cofondateur du seul festival de films de freeski au monde bouillonne d’idées et de projets sous le couvert de son air calme et posé. Portrait d’un photographe qui ne manque pas d’ouverture!

    Touche-à-tout

    Skieur depuis son plus jeune âge, il a eu la chance de visiter plusieurs stations du Québec grâce au club de ski dont il a été membre au secondaire. Vite conquis par le style de glisse, il s’intéresse également au skateboard et au rollerblade. Au cours de la discussion avec Félix, je réalise une chose: le jeune quarantenaire a littéralement touché à tout au fil de sa carrière, qui est loin d’être terminée. Après avoir fondé sa première entreprise à l’âge de 19 ans, il sait déjà qu’il a l’esprit entrepreneur et qu’il sera son propre patron. À travers ses études en cinéma, ses contrats de photo, l’organisation de compétitions de skateboard et de rollerblade, la gestion de groupes de musique et le travail pour une station de radio en passant par la mise sur pied d’une boutique, bien peu de choses lui échappent!

    C’est en 1999 que Félix Rioux a vécu le déclic qui le mènera vers la création de l’International Freeski Film Festival, qui verra le jour en 2007. Alors dans un hiatus sans ski qui dure depuis déjà cinq ans, il voit JF Cusson et Jonny Moseley réaliser les prouesses qui les ont fait connaitre lors des X Games à Telluride (Colorado). « C’est ça, l’avenir du ski! » Étant déjà bien implanté dans le milieu de la photo d’action et des sports de glisse, Félix oriente désormais ses efforts et ses actions dans le but ultime de créer ce qu’il voudra voir devenir le « Cannes des festivals de films de ski ».

    Le freeski et le Québec

    Félix Rioux considère le Québec comme une mine d’or lorsqu’il est question des athlètes de freeski. « Les montagnes sont petites, ça fait des jeunes créatifs qui se dépassent pour inventer des nouvelles figures et des nouveaux moyens de les exécuter! » Force est d’admettre que nombreux sont ceux qui ont atteint une renommée internationale, avec la fameuse « anglicisation » des initiales ou du nom…

    À travers sa quête de films de freeski, Félix voit passer des amateurs très prometteurs et une de ses priorités sera toujours d’encourager au maximum la relève et la créativité. Il déplore d’ailleurs le manque de soutien de l’industrie du ski plus « grand public », qu’il considère un brin rétrograde. Heureusement, à grands coups d’acharnement, le président de l’iF3 peut enfin compter sur le support de quelques stations de ski du Québec, à commencer par Owl’s Head, qui a été la première à plonger dans l’aventure.

    Une autre des priorités pour Félix est de rester proche de sa clientèle cible, afin d’éviter le fameux fossé générationnel qui sépare trop souvent les jeunes adultes bourrés de potentiel des « vieux » adultes, qui se considèrent généralement « rendus ailleurs ». À titre de preuve, la moyenne d’âge des employés et contractuels que l’iF3 engage annuellement: début vingtaine.

    Les idéaux

    L’idéal de Félix Rioux tendra toujours vers la démocratisation du sport et l’ouverture des frontières. Une station de ski idéale? À l’écoute de sa clientèle, ouverte aux changements, qui réagit en fonction des besoins actuels de ses skieurs sans rester enfoncée dans les habitudes du passé, et qui stimule l’apprentissage, l’autonomie et le dépassement. Des partenaires idéaux? Ceux qui amènent des nouvelles idées, qui communiquent, qui poussent vers l’excellence, et qui éclatent les standards et les idées reçues. Pas de doute, voilà un photographe qui ne manque pas de vision!

    Découvrir le Chili par le ski

    Il y a deux façons de faire un voyage au Chili : le style « tout inclus » dans les grosses stations touristiques situées près de Santiago, ou le « road trip » qui garantit une expédition de ski inoubliable agrémentée d’une immersion totale dans la culture chilienne. Thomas et moi avons choisi la seconde option, soit de partir à la conquête de ce splendide pays à travers l’expérience du ski alpin. Douze jours de périple, plus de 2000 kilomètres de route, découverte de 5 stations de ski, ascension et descente de volcans, émerveillement devant les Andes, arrêts dans 4 villes et de nombreux petits villages, rencontres fortuites avec des Chiliens super sympas… Le moins que l’on puisse dire, c’est que de troquer le « tout fait » pour l’aventure offre ses récompenses! Récit et conseils pour ceux qui, comme nous, voudraient vivre le dépaysement tout en skiant des montagnes bien enneigées!

    Direction : al sur

    18 août 2014. Thomas et moi embarquons dans l’avion à Montréal avec nos skis, mais aussi avec une certaine appréhension : les échos de l’hiver 2014 en Amérique du Sud ne sont pas des plus favorables. « Le pire hiver depuis des décennies », « il n’y a pas de neige dans le coin de Santiago » et « les stations de ski en Argentine vont devoir fermer prématurément » sont des phrases qui résonnent à nos oreilles, nous faisant prévoir le pire.

    Malgré tout, nous avons bon espoir d’y trouver des conditions de glisse décentes étant donné nos destinations : les montagnes des régions du Bío-Bío et d’Araucanie ont été choyées cette année.

    Des régions bien enneigées

    Bon an mal an, il semble que les stations de ski situées dans ce qu’on appelle aussi la « région des volcans » reçoivent d’importantes quantités de neige. S’élevant là où la vallée fait place à la Cordillère des Andes, ces centres de ski sont frappés de plein fouet par les systèmes prenant naissance dans le Pacifique. Ainsi, quelques grosses tempêtes accompagnées de petites accumulations ici et là finissent par garantir un enneigement annuel stable permettant aux skieurs venus de loin de ne pas trop se stresser avec le manque de neige. La preuve : même lors d’une mauvaise saison comme celle de 2014, nous avons skié sans souci quatre de nos cinq destinations.

    Il convient néanmoins d’évoquer l’envers de la médaille. Bien qu’elles bénéficient d’un enneigement plus abondant que les destinations au nord, où la température est plus sèche, l’altitude généralement moins élevée à la base des stations de ski au Bío-Bío et en Araucanie augmente les possibilités de précipitations liquides et de redoux. Comme tout voyage de ski, il s’agit là d’un risque qu’il faut être prêt à assumer. Heureusement, étant donné les précipitations plus fréquentes dans ces régions, la situation se rétablit généralement assez rapidement.

    Peu importe l’endroit, il faut partir un brin philosophe en se disant que le skieur est l’otage de la nature et qu’il est impossible d’y changer quoi que ce soit. Et cela est d’autant plus vrai lorsqu’on se dirige vers l’Amérique du Sud, où la température est plutôt volatile. Notre expérience de glisse en témoigne : nous avons eu droit à du ski de printemps lors de nos trois premiers jours à Nevados de Chillán et Antuco, avant de faire nos traces dans la neige fraîche après une tempête à Corralco et Las Araucarias les quatre jours suivants, pour finir sur des conditions printanières à Pucón.

    Partir à l’aventure

    S’éloigner des centres touristiques, c’est par le fait même se lancer à l’aventure. À défaut de se faire organiser un voyage par une agence, il faut évidemment partir avec un minimum d’organisation : connaître les compagnies d’autobus (il y en a plusieurs au Chili) et les horaires, les routes, les distances, quelques hébergements, etc. Ensuite, toutes les possibilités s’ouvrent pour se créer un périple sur mesure. Cela est d’autant plus plaisant que le Chili est un pays stable et paisible, où les gens sont relaxes, sympathiques et accueillants. Mais attention! Ne vous attendez pas à ce qu’ils fassent des efforts pour parler anglais; si vous ne maîtrisez pas l’espagnol – c’est notre cas – vous devrez faire de gros efforts qui ne manqueront pas de faire sourire les Chiliens.

    Côté ski, il faut être prêt à tout! Bien malin celui qui pourra prévoir quels types de conditions il skiera, puisqu’aucun site météorologique ne donne l’heure juste sur les prévisions de neige, le vent, la température, etc. (quoique Snow Forecast reste relativement fiable). Le vent est d’ailleurs un facteur bien présent dans les Andes, et particulièrement dans la région des volcans. Ceux-ci trônent en effet parmi les montagnes environnantes, exposant leurs faces enneigées avec pour résultat des surfaces souvent wind packed. La conséquence : si la neige fraîche arrive en abondance, la poudreuse profonde devient une denrée rare! Et le bon côté? Le vent remplit les traces de la veille de neige fraîche, donc il est possible de tracer plusieurs jours après une tempête. De plus, cela minimise les risques d’avalanche pour ceux qui s’aventurent en hors-piste.

    Les stations du sud : une expérience unique

    C’est avec ce même « esprit philosophique » évoqué plus haut que doit être abordée l’expérience de glisse dans le sud du Chili; de fait, s’éloigner des destinations touristiques, c’est également entrer dans une culture du ski en développement, avec tout ce que cela comporte comme surprises. Le nouveau téléski usagé (style arbalète) de Corralco en est un exemple éloquent : perches manquantes, cordes usées, gare aval encore en construction, préposé au sommet s’abritant du vent dans un igloo de fortune… Bref, l’important c’est qu’il roule et qu’il permette d’atteindre le sommet! Loin des grosses stations près de Santiago prisées par les voyagistes pour leurs infrastructures modernes, les destinations du sud offrent ce caractère plus rustique et, disons-le, charmant, pour le skieur prêt à prendre les choses comme telles.

    Ces stations ont comme particularité d’être situées au pied de volcans, ce qui offre des possibilités d’ascension et de descente pour les plus téméraires. Bien que les remontées mécaniques permettent d’accéder à une certaine élévation, il faut faire le reste à pied (prévoir des crampons pour les bottes de ski). L’effort – souvent entre trois et cinq heures d’ascension – offre sa récompense : rien de tel comme la sensation de se trouver en haut d’un volcan enneigé, sur le bord de son cratère à observer le paysage, avant d’embarquer sur ses skis et descendre 1500 mètres de dénivelé sur de la neige non tracée.

    Un parcours à découvrir

    Située à environ 70 km de la ville de Chillán, la station Nevados de Chillán est la plus développée de nos cinq destinations, la plus connue et aussi celle qui a la réputation de recevoir le plus de neige. Le domaine skiable, qui s’étend sur 1 100 mètres de dénivelé, offre des pistes pour tous les goûts, dont la célèbre Tres Maria, une intermédiaire de 13 km de long. On y trouve aussi des bols, des demi-lunes naturelles moulées grâce aux coulées de lave et des possibilités de ski entre les arbres – ce qui est rare au Chili. Le terrain est bien desservi par de multiples remontées mécaniques (aucune n’est débrayable), qui permettent également d’accéder à du ski hors-piste de grande qualité en fonction des efforts physiques que le skieur désire investir. Sur le plan de l’hébergement, on compte trois hôtels au pied des pistes (très dispendieux), mais il y a aussi de nombreux endroits pour coucher dans la vallée Las Trancas – berceau de la culture ski bum au Chili – à seulement 10 km de la station. Par contre, le transport entre la vallée et la montagne reste encore à développer, alors à défaut d’avoir loué une voiture il faut utiliser son pouce…

    Notre seconde destination fut Antuco, une petite station d’environ 400 mètres de dénivelé située au pied du volcan du même nom, dans le Parque Nacional Laguna del Laja, à environ 90 minutes de voiture de la ville de Los Ángeles. Pour s’y rendre, il faut faire une trentaine de kilomètres sur une route de montagne en terre et roches dans un décor enchanteur; heureusement, nous avons loué un 4×4, ce qui est recommandé pour ce type de destination. Lors de notre passage, cette station très rustique, qui compte sur deux pomas pour desservir son domaine skiable, était fermée par manque de neige. Un gros redoux la semaine avant notre arrivée aura eu raison de ce domaine skiable à basse altitude orienté plein soleil. Cela ne nous a pas empêchés d’aller tester le terrain en montant à pied, le tout étant encore skiable du haut de la dernière remontée mécanique jusqu’à la base. La particularité de l’endroit se remarque par des pistes délimitées naturellement grâce aux nombreux sillons formés par les coulées de lave. La station est d’ailleurs un point d’accès pour prendre d’assaut le volcan Antuco. Côté infrastructures, l’hébergement (cabanes de bois) et la restauration sont à leur plus simple expression, malgré le fait qu’on y trouve un casino… tout aussi rustique que le reste!

    Le prochain arrêt, Corralco, se trouve dans la Reserva Nacional Malalcahuello à environ 125 km de la ville de Temuco. Cette station de ski, qui prend forme au pied du volcan Lonquimay, est en plein développement. La preuve : le tout nouvel hôtel 5 étoiles au pied des pistes ouvert en 2013, ainsi que l’ajout pour l’hiver 2014 du téléski Cumbre ayant permis de doubler le dénivelé de la station, qui s’étend maintenant sur près de 900 mètres. Le domaine skiable offre du ski pour tous les goûts et les niveaux, et c’est sans compter les multiples possibilités de descentes pour ceux qui veulent faire de la traverse ou monter à pied jusqu’au sommet du volcan. En plus des deux télésièges, les quatre remontées en surface permettent d’accéder à la montagne même les jours de grands vents. À la fin de la journée, il est possible de se laisser glisser jusqu’à la porte de l’hôtel, où piscine, séances de massage et bonne cuisine vous attendent pour la soirée. Outre cet hôtel, il y a plusieurs possibilités d’hébergement à plus ou moins 15 km des pistes, sans service de navettes toutefois.

    Non loin de là se trouve la petite station Las Araucarias, située au pied du volcan Llaima dans le Parque Nacional Conguillio. Arrêt non planifié à l’origine, Las Araucarias s’est avéré pour nous un coup de cœur, surtout après avoir pris connaissance du terrain hors-piste intéressant auquel on peut facilement accéder à partir du domaine skiable. Parfait pour y passer une journée, cette station d’environ 400 mètres de dénivelé au caractère très rustique compte un télésiège et 2 téléskis, un chalet et un petit hôtel. L’accès s’y fait grâce à une route de terre d’environ 20 km qui sillonne à travers une végétation luxuriante, parmi laquelle on remarque des araucarias, un type d’arbres auxquels on doit le nom de la station. Toutefois, outre l’hôtel au pied des pistes, il n’y a pas d’hébergement à proximité.

    La dernière étape de notre voyage se trouve à 800 kilomètres au sud de Santiago : il s’agit du centre de ski Pucón, célèbre parce qu’il se trouve au pied du volcan Villarrica, considéré comme l’un des plus actifs au Chili. La ville de Pucón, à quelques kilomètres de la montagne, est très différente par rapport à tout ce que nous avons vu en milieu urbain au Chili. On pourrait dire que c’est un Mont Tremblant chilien : une bourgade propre, riche, luxueuse et axée sur le tourisme. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de la station de ski, pourtant gérée par la municipalité. Si un passage dans le coin vaut le coup pour le superbe panorama, il ne faut pas s’attendre à grand-chose du centre de ski à moins que l’objectif soit de descendre bien relax sur des pistes faciles et intermédiaires, ou bien de carrément faire l’ascension du volcan. De fait, les deux télésièges permettant d’accéder au terrain expert sont fermés depuis plusieurs années alors que la station a orienté ses activités sur l’initiation au ski pour les jeunes chiliens.

    Dépaysement et émerveillement

    Malgré les aléas de Dame Nature avant notre départ, les conditions de ski furent satisfaisantes à toutes nos destinations. Loin des modèles de développement touristique, les stations visitées ont leur personnalité et leurs particularités, ce qui garantit des expériences de glisse unique à chaque endroit.

    Mais au-delà du ski, le Chili a su nous surprendre, nous émerveiller, nous déstabiliser; que ce soit en empruntant une route de terre de 100 km perdue dans les Andes, en arrêtant acheter de délicieuses oranges dans une fruiterie à Antuco, en découvrant des bières de microbrasserie dans un petit bar de Los Ángeles, en arpentant les rues de Chillán peuplées de chiens errants, en voyant des cyclistes à contresens sur l’autoroute, en embarquant dans un bus rural bondé d’écoliers qui s’amusent de la présence de deux gringos, ou en ne sachant pas ce qu’on commandait au restaurant… Avoir vécu tout cela autour de notre passion pour le ski est sans contredit une richesse inestimable!

    L’éternel dilemme de fin de saison

    Après avoir essuyé (voire pelleté) un revers du printemps, nous y voici: le mercure se rapproche à nouveau des températures positives, le soleil est de plus en plus présent, la neige a cessé de s’accumuler, les journées allongent, et, signe annonciateur irréfutable, les stations de ski préparent leur traversée annuelle d’un lac/étang/mare aux canards. Oui: le printemps est arrivé!

    Pauvre hirondelle, qui doit en prendre pour son rhume depuis plusieurs années déjà… car elle ne fait plus le printemps depuis bien longtemps! Non, ce qui fait le printemps, c’est: les circulaires bourrées de pneus d’été (en pleine tempête de la Saint-Patrick), les promotions sur les tondeuses (j’ai encore un mètre de neige dans ma cour), les appels pour les ouvertures de piscine (non, je ne l’ai pas dégelée au chalumeau), les maillots de bain placardés partout (quand on a justement besoin… d’une paire de mitaines!), bref, ce qui fait le printemps… c’est la société de consommation. (Aïe, vous ne l’attendiez pas celle-là, hein? Pardon, je sais, ça fait mal.)

    L’hiver souffre d’un décalage « consommatware ». On magasine des habits de neige en plein mois de juin (vécu chez Costco!) et quand on réalise en novembre que le pantalon de ski de la plus grande est devenu trop petit, il n’y en a plus un seul de la bonne taille en magasin. On achète Halloween en septembre, la rentrée scolaire le 15 juillet, les bikinis en février, la Saint-Jean après Pâques, et Noël toute l’année, parce qu’on fait semblant de ne pas vouloir coller aux dates obligatoires d’une fête commercialisée. Pardon?

    L’hypocrisie de la consommation a changé énormément nos habitudes. Il est presque impossible d’acheter quelque chose au moment où on en a réellement besoin. Soit parce que c’est bien évidemment pas disponible à un prix abordable, quand ce n’est pas carrément introuvable, rupture de stock mon pauvre monsieur. Il faut tout prévoir d’avance, au cas où. Prévoir la poussée de croissance, prévoir la tendance, prévoir le besoin qui n’arrivera peut-être même pas! C’est-y pas formidable, ça, on réussit à prévoir qu’on se créera un besoin, dans six mois! Mais on oublie une chose… tout change. Rien n’est permanent. Surtout pas l’hiver, surtout pas le printemps.

    Pour la grande majorité de la clientèle des skieurs et planchistes, la fin de la saison de ski, c’est après la relâche. Dans leur esprit, les vacances d’hiver sont terminées, les chances d’aller faire du ski sont presque réduites au néant et quand Madame entreprend son ménage du printemps, hop, les affaires de ski prennent la direction du grenier.
    – Au diable les journées de bosses juteuses, c’est pour les maniaques.
    – Oui mais il fait beau et chaud!
    – Ah mais non, le ski, c’est l’hiver, avec les flocons, et le chocolat chaud!
    – Ah bon? Je croyais que vous détestiez avoir froid, et que vous en aviez marre de geler des pieds, et que vous aviez hâte qu’il fasse plus chaud?
    – Euh…

    Quand en plus on est bombardés de BBQ en spécial-ajoutez-un-ensemble-en-osier-et-payez-dans-six-mois, difficile de garder en tête qu’il y a encore des mètres cube de neige à skier en montagne! Exception faite d’il y a deux ans, où le printemps s’est fini en trois heures bien comptées, les stations font toujours face au même dilemme: étirer ou ne pas étirer l’ouverture. Les skieurs fidèles regrettent les fermetures qu’ils considèrent comme prématurées, mais le fait est là, implacable: malgré toute la neige, la grande majorité des skieurs désertent les stations.

    Qui, parmi les skieurs plus passionnés, n’a pas fait face au regard médusé de son voisin tondeuse à la main, alors qu’il chargeait sa voiture de ses skis? « Quoi, c’est pas fini encore, ça!? » On se fait traiter d’irréductibles, on se fait gentiment taquiner « Heille, j’ai sorti mon vélo, tsé! », la ville nous rappelle que les pistes cyclables seront balayées et ouvertes le 1er mai, et quand on croise des voitures avec des kayaks sur le toit, effectivement, on se sent un peu décalés. Mais c’est le décalage dans le bon sens!

    J’ai une suggestion pour vous, skieurs et planchistes… Au lieu de chialer en décembre que la neige n’est pas au rendez-vous « comme dans le temps », il faudrait peut-être penser à aller skier quand elle est là, au sol!? Ne cherchez pas plus loin. Les stations de ski cessent leurs opérations car elles roulent à perte, au printemps. L’électricité, le personnel, les pistes… ça coûte des gros sous tout ça. Et si les skieurs ne se présentent pas au rendez-vous que la neige leur donne, le livre comptable est formel, on doit fermer. Car ce qui fait défaut dans cette industrie, depuis plus longtemps que le réchauffement climatique, ce n’est pas la neige: c’est l’argent. Il fond plus vite que les glaciers et se renouvelle tout aussi difficilement!

    Donc, soyez des consommateurs rebelles! Résistez à l’appel de la tondeuse, ne rangez pas vos skis, et faites mentir les stations: répondez « Présents! » quand elles demanderont « Mais où sont les skieurs? »

    « It ain’t over until it’s over! » … C’est pas fini, tant que c’est pas fini ;)

    Bon ski de printemps!! (Et n’oubliez pas la crème solaire sur les genoux, si vous skiez en shorts…)

    Du ski pas commun: les stations intérieures

    Où aller skier 365 jours par année ? Quelle station de ski est ouverte 12 mois sur 12 ? Il y a bien quelques endroits comme ça sur des glaciers éloignées à Timberline ou Hintertux, mais y a-t-il une solution de simplicité à proximité des villes ? Oui: il s’agit des stations de ski d’intérieur et ce concept existe depuis le début des années 1980, avec une première station de ce type créé dans la banlieue de Tokyo au Japon.

    Aujourd’hui, on dénombre une vingtaine de stations de ski d’intérieur à travers le monde. La majorité est située en Europe (Allemagne, Belgique, Pays-Bas…), mais on en trouve également en Asie et au Moyen-Orient, dont la plus célèbre, Ski-Dubaï. Il est donc très facile d’aller skier, n’importe quel jour de l’année, lors d’un séjour à Amsterdam, Hambourg, ou Bruxelles !

    En plus des centres déjà existants, des projets et des constructions de nouvelles structures existent, par exemple au New Jersey, à Las Vegas, en région parisienne, ou encore dans une ancienne carrière du sud de la Belgique. Certains centres de ski ont fait faillite et ont cessé leurs opérations: Tokyo, Adelaïde (Australie), Neuss (Allemagne); tandis que d’autres se développent et s’agrandissent.

    Ce type de station de ski nécessite de lourds investissements financiers et le pari peut être risqué. En fait, il faut voir la station de ski d’intérieur comme un parc touristique à thème, ici celui du ski et de la glisse. Pour que cette entreprise de loisir fonctionne, il est préférable qu’elle soit située dans une agglomération d’importance, où l’on peu trouver une clientèle au pouvoir d’achat suffisant, et localisée à une distance assez lointaine des montagnes où l’on retrouve la neige naturelle.

    Également, il faut en faire une attraction non isolée, accolée à un centre commerciale ou une zone marchande, où l’on retrouve restaurants, cinémas, et même hôtels. D’ailleurs, pour se diversifier, il n’est pas rare de voir le centre de ski proposer d’autres activités comme de l’escalade extérieure, les murs des infrastructures s’y prêtent à perfection. Pour compléter le portrait, une station de ski intérieure a tout intérêt à conclure un partenariat avec une grande station de ski très connue ! Ainsi Sölden est présente à Landgraff (Pays-Bas); la région des Pyrénées française au Snowzone de Madrid, et le Lander de Salzburg à Neuss (Allemagne). Le but clair de cette action est d’orienter les skieurs de la station d’intérieur vers la grande station de ski.

    Bien que l’objectif soit de proposer un ski à l’année, il est étonnant de constater que les stations de ski d’intérieur connaissent des pics de fréquentation semblable aux stations de ski traditionnelles, soit durant l’hiver. Les étés sont relativement calmes, même si les ski-clubs des montagnes viennent s’entrainer aux slaloms et permettent aux stations intérieures de fonctionner. Ceci amène les stations à adapter leurs tarifs en fonction de l’affluence afin de maximiser les revenus et de proposer des rabais important lors des périodes creuses.

    Le fonctionnement d’une station de ski d’intérieur est similaire à celui d’une patinoire. Les clients arrivent dans une zone d’accueil où l’on trouve généralement quelques boutiques, la billetterie et l’école de ski, puis ils se dirigent dans une salle pour se changer et s’équiper. Ici, on retrouve des casiers individuel, habituellement payants, des salles de bains (utile pour l’après-ski!), et un magasin de location de matériel mais également de vêtements et accessoires de ski: chaussettes, bottes, skis et planches à neige, manteaux, pantalons, casques, gants… Une fois la location du matériel réglée, les skieurs ont accès vers un sas où l’on retrouve en général les bâtons en libre service, puis à l’entrée dans le « frigo » ! (Des membres de l’équipe ZS ont visité Dubaï, lisez le récit ici!)

    Toutes les stations de ski d’intérieur proposent un tarif basé sur le temps d’utilisation. Il est intéressant de savoir que les heures d’ouverture des stations sont très larges, elles sont parfois même ouvertes 24/24 certains jours. Le visiteur d’un jour a souvent le choix entre des billets pour des blocs de deux ou quatre heures. Les abonnés (clients réguliers) peuvent acheter des heures de temps à utiliser durant un mois, ou bien à l’année. Pour ce faire, les forfaits de ski sont proposés sous la forme de cartes magnétiques, dont le temps est décompté soit au passage du sas, et systématiquement au départ des lifts. Bien sûr, des combos existent, proposant la location du matériel, le repas au restaurant, etc. Comme le ski est facile dans une station de ski d’intérieur, il est intéressant d’en profiter pour y tester de nouvelles formes de glisse. À titre personnel, j’en profite pour m’entrainer au snowboard. Le client qui loue son matériel peut passer, durant son temps de forfait, du ski au snowboard sans que cela ne pose de problème.

    L’intérieur du dôme de ski est généralement organisé en deux sections, une dans laquelle on retrouve un espace de première glisse avec la présence de tapis magiques ou parfois simplement un espace de glissade et de découverte de la neige, la seconde, évidemment plus grande et plus large, est la zone de ski. Il y a quasiment obligatoirement deux remontées mécaniques pour monter au sommet, pour des raisons essentiellement techniques: si l’un des deux appareils tombe en panne ou nécessite un travail de maintenance, la station reste ouverte en utilisant la deuxième remontée. Aussi, lors des horaires de faible affluence, l’exploitant peut faire fonctionner l’appareil le mieux adapté à la demande. Dans les grandes stations intérieures on verra des télésièges mais l’appareil le plus présent dans ce type de station demeure le t-bar. On n’a en général pas la place physique pour installer des pylônes, donc les balanciers sont fixés aux murs ou au plafond de la structure. L’air et froid et sec : la température est généralement entre -2°C et -4°C ; évidement, aucun rayon du soleil pour vous réchauffer, donc au bout de 2 heures, la sensation du froid est bien réelle!

    Malgré leur taille, il est possible d’y faire du bon ski carving et aussi de la petite godille. Pour le fan de ski qui habite à proximité, évidemment la question ne se pose pas, plusieurs gens qui viennent faire du ski une fois ou deux par semaine pour quelques heures. Bien sûr, ce type de station est idéal pour les personnes souhaitant débuter ou qui désirent  apprendre une nouvelle forme de glisse. Ainsi, avant d’aller faire un séjour en montagne et d’enchainer des heures d’apprentissage à l’école de ski, parfois assez dispendieuses, si le skieur débutant peut bénéficier de la proximité d’une station d’intérieur, il arrivera en montagne disposant des bases du ski et sera déjà autonome. Ainsi, il pourra profiter à 100% de ces congés d’hiver. Quoi qu’il en soit, les stations de ski d’intérieur, c’est à essayer au moins une fois!

    Kicking Horse (C-B), la bête!

    La réputation de Kicking Horse n’est plus à faire. La station s’est créé une niche attrayante avec son terrain à faire saliver les experts en quête de défis et de sensations fortes. Bien sûr, toute la famille pourra y trouver son compte, mais attendez-vous à voir du terrain intimidant en débarquant de la télécabine qui mène au sommet…

    D’abord, les statistiques de Kicking Horse ne nous laissent pas indifférent.  Un sommet à 2450 mètres d’altitude. Un dénivelé réel de 1260 mètres, 3e en importance au Canada, derrière Revelstoke et Whistler respectivement. Plus de 2800 âcres skiables à l’intérieur des limites de la station, sans compter l’un des meilleurs accès de hors-piste au pays. Plus de 85 chutes et couloirs abrupts répartis à travers 4 bols différents pour tester et repousser nos limites. Plus de 120 pistes nommées sur la carte, dont 60% sont cotées avancées ou expertes. Commencez-vous à avoir l’eau à la bouche?

    Si le qualificatif «extrême» n’est pas celui dont vous préférez utiliser lorsque vous décrivez vos pistes de ski favorites, n’ayez crainte, le plaisir sera de la partie pour vous aussi!  D’abord, pour les novices, le secteur de la chaise « Catamount » est tout indiqué. Cette chaise possède une mi-station pour aider à progresser tranquillement vers les pentes légèrement plus inclinées, et offre une belle variété de pistes pour les débutants. Au sommet de la montagne, vous pourrez glisser longtemps sur «  It’s a Ten », piste qui traverse la montagne du sommet à la base sur une distance de 10 kilomètres…

    Vous êtes amateur de longues pistes damées à la perfection? Kicking Horse ne vous oublie pas. Complètement au sommet près de la chaise « Stairway to Heaven », les pistes « Silver Lining » et « My Blue Heaven » vous offriront de la poudreuse damée comme vous en rêvez!  Plus bas dans la montagne, ne manquez surtout pas les pistes « Wiley Coyote » avec ses multiples valons, et bien sûr, la « Kicking Horse ». Pour des pistes damées plus abruptes, la « Show-off », « Bubbly » et « Euphoria » vous en mettront plein la vue. À noter que ces dernières ne sont pas toujours damées, mais lorsqu’elles le sont, vos palpitations cardiaques vont s’accélérer instantanément!

    Les pistes à bosses sont votre dada? Il n’en manque pas ici. D’abord, au bas de la montagne, un secteur vraiment amusant pour finir n’importe quelle descente est le secteur composé des pistes « Big Ol’ Bear », « Got Your Goat » et « Wapiti ».  Trois pistes sauvages avec beaucoup de relief, des bosses, des sauts à faire un peu partout, un régal pour les intermédiaires comme pour les experts. Ensuite, pour les bosses qui vous donneront envi de trouver le chiropraticien le plus proche, on pense à « Double Header », « Blow Down » et « Race Place ».

    Vous rêvez de descentes poudreuses dans les bois? Aucun sous-bois n’est indiqué sur la carte des pistes de la station, mais vous trouverez de belles cachettes ou des sous-bois dégagés entre pratiquement toutes les pistes de la montagne.  Ne manquez pas les sous-bois de chaque côté de la chaise « Pioneer », du plaisir garanti. Vous ferez également de superbes descentes à travers les conifères en descendant du côté sud des deux crêtes principales de la station, soit « CPR Ridge » et « Redemption Ridge ».

    Aller dans l’ouest signifie pour vous de skier des zones alpines, des bols, des couloirs entourés de rochers, des descentes sauvages, abruptes et accidentées?  Kicking Horse vous souhaite la bienvenue! Avec ses 4 bols à l’intérieur de la limite du domaine skiable de la station, vous ne pourrez pas vous ennuyer ici. Inutile ici que je vous parle de noms de pistes car rien n’est indiqué physiquement en haut des pistes, il n’y a aucune pancarte… Vous pouvez toujours demander conseil aux locaux ou à la patrouille, mais il est possible qu’ils ne sauront pas de quelle piste vous parlez puisqu’ils les appellent différemment des noms donnés par la station! Mais si vous demandez gentiment, les « powder fields » offrent de la poudreuse sécuritaire légèrement hors-piste, le « red light district » vous amène sur des descentes abruptes avec quelques options d’envol pour les intéressés, et les « fingers » offre une série de couloirs vertigineux qui vous sortiront de votre zone de confort. 

    En règle générale, la poudreuse se conserve plus longtemps dans « Superbowl » ainsi que dans « Feuz bowl », tandis que « Bowl Over » et « Crystal Bowl » sont plus faciles et plus rapide d’accès, donc plus tracés. Pour vous assurer encore moins de neige tracée ainsi que des défis de taille, préparez-vous à monter à pieds vers le sommet de « Terminator 1 ou 2 », ou vers « Whitewall ».  Des descentes qui resteront gravées longtemps dans votre mémoire!

    Vous préférez explorer le hors-piste pour de longues descentes dans la neige vierge? Ayez d’abord les connaissances et l’équipement de sécurité requis pour vous y aventurer. Il y a d’excellentes possibilités de hors-piste de chaque côté de la station, mais de grâce, ne suivez pas n’importe quelles traces dans la neige au risque de vous retrouver dans un terrain extrêmement dangereux, ou encore de vous perdre et de passer la nuit à l’extérieur, ou pire encore…

    Outre le domaine skiable, l’offre gastronomique est également digne de mention, que ce soit au pied des pentes ou en ville à Golden, à quelques kilomètres des pistes. Il y en a pour tous les budgets, mais si vous aimez les bonnes tables, je vous conseille de visiter The Cedar House, The Wolf’s Den, Eleven 22, ou encore Cork’s.  Et bien sûr, pour une expérience hors de l’ordinaire, allez souper au Eagle’s Eye, le restaurant au sommet de la station de ski, lequel vous montrez et redescendrez bien repus avec la télécabine de la station de ski sous la lueur des étoiles!

    L’après-ski se passe principalement au Peaks, le resto-bar situé au pied de la télécabine. Si vous descendez à Golden, vous pourrez continuer à fêter au Riverhouse, au Golden Taps ou au Omega Lounge, pour ne nommer que ceux-là. Une fois la soirée terminée, Golden offre de multiples options d’hébergement; vous pouvez également dormir dans le luxe et le confort au pied des pentes de la station.  Visitez www.kickinghorseresort.com pour plus de détails.

    En partant du Québec, le choix le plus simple pour vous rendre à Golden est de prendre un vol vers Calgary.  De là, vous pourrez organiser un transfert en autobus, ou pour plus de flexibilité, louer une voiture et franchir les rocheuses à votre propre rythme! La route entre Calgary et Golden est d’environ 3 heures, avec la ville de Banff et tous ses attraits à mi-chemin entre les deux, incluant les stations renommées de Sunshine Village, Lake Louise et Mt Norquay. À l’ouest de Golden, à près de 2 heures de route, se trouve Revelstoke qui vaut amplement le détour. Vous avez donc quelques options de taille autour de Golden pour combiner plus d’une station de ski dans votre périple dans l’ouest.  Peu importe comment vous allez vous y prendre, votre séjour à Kicking Horse se promet d’être inoubliable!

    Vail, si l’opulence était une montagne

    Ayant entendu à répétition qu’il fallait aller à Vail pour goûter aux bowls, nous avons orienté nos planches vers cette station mythique du Colorado. Deux sorties étaient prévues: une pour s’acclimater à la montagne et faire du repérage, l’autre pour en profiter pleinement. Comme dans la plupart des environnements montagneux, la météo change rapidement et nous avons eu deux jours de glisse exceptionnelle aux conditions bien différentes. Ce texte est le résumé de nos découvertes!

    Jour 1

    Quiconque empruntera la route vers Vail roulera dans un décor bucolique, entouré de montagnes, longeant des falaises et des lacs. Un petit bémol: à l’arrivée dans le village, la signalisation est un peu manquante et les touristes (nous en sommes!) ont tôt fait de se perdre à travers les méandres du village, qui est bien joli soit dit en passant. Une autre note moins positive: seul un stationnement payant intérieur de 25$ est à la disposition des skieurs. Il y a bien un autre stationnement, gratuit celui-là, dans le village de Vail-Ouest, mais pour s’y rendre, il faut prendre un autobus municipal qui prend plus de 20 minutes de route. Nous avons payé. À notre arrivée, la montagne s’offre à nous, imposante… Première réflexion: c’est gigantesque… comme en témoignent ses 195 pistes, ses 2141 hectares de terrain skiable et son dénivelé de 1052 mètres. Il n’en fallait pas plus pour que l’excitation commence à se manifester à travers notre corps et qu’on ressente cet empressement d’être sur les pistes.

    Tous les employés de la montagne, du guichet de billets aux préposées des remonte-pentes sont d’une gentillesse exemplaire, toujours accueillants et souriants, souhaitant la bienvenue sans cesse. Lors de la première remontée, dans le remonte-pente Riva-Bahn Express, un habitué de la place nous informe que cela faisait des semaines qu’ils n’ont pas reçu de bordée de neige comme cette journée-là (20-30cm). Une fois arrivés au sommet de par le remonte-pentes Northwood Express, nous faisions face pour la première fois à ce que tous décrivent unanimement de Vail: des bowls remplis de poudreuse avec sous-bois par-ci par-là, des rochers à sauter pour les plus téméraires, un immense terrain de plus de 3000 hectares pour les amateurs de glisse et de sensations fortes. En fait, il y avait tellement de neige qu’il suffisait de choisir un endroit où dévaler et peu importe l’endroit choisi, vous étiez assuré d’avoir de la neige jusqu’aux genoux!

    Aussi bien dire que la sensation est exceptionnelle, de la poudreuse dans tout ce qu’il y a de plus pur, de type champagne. C’est ainsi que nous avons décidé de passer la journée dans les bowls de Vail, qui en contient 7 en tout, aux noms tous plus exotiques les uns que les autres: le Sun Down Bowl, le Sun Up Bowl, le China Bowl, le Siberia Bowl, le Mongolia Bowl et le secteur Blue Sky Basin qui contient le Pete’s Bowl et le Earl’s Bowl. Plusieurs remonte-pentes desservent les bowls pour faciliter leur exploration. Les télésièges les plus modernes sont dotés d’une carte des pistes insérée dans une fenêtre de plastique à même la barre de sécurité… très utile pour s’orienter entre deux descentes!

    À travers toute cette poudreuse, entre quelques virages, en tendant l’oreille on entendait les “yahoooooo” et “hihaaaaaaaa” qui faisaient écho dans la montagne: la joie de skier dans pareille conditions de neige était bien réelle et tous les skieurs avaient l’immense sourire derrière les cache-cous. Désireux d’explorer, nous avons changé de secteur et après une quinzaine de minutes de « catwalk » (quelle horreur pour les planchistes!), nous avons pu accéder au Mongolia Bowl, offrant un bon dénivelé et permettant de prendre beaucoup de vitesse… la grande quantité de neige nous permettait aussi de tomber sans se faire mal mais surtout, de passer de longues minutes à descendre en improvisant des “S” dans un terrain vierge.

    Cherchant encore l’exploration, nous sommes allés goûter au China Bowl, accessible par le remonte-pentes Orient Express. Dans ce secteur se trouve une énorme portion de sous-bois s’étalant à perte de vue et qui malgré la densité des arbres est somme toute facile à dévaler. Ce qui frappe dans ces sous-bois est que les gens utilisent souvent une ligne de descente déjà utilisée par quelqu’un d’autre, ce qui laisse plusieurs endroits de poudreuse non-touchée pour ceux osant s’aventurer dans des espaces un peu plus étroits.

    Après plusieurs heures de descentes dans ces conditions de rêves, une pause pour se ressourcer en énergie était nécessaire. Le sommet de la station est garni de trois chalets avec service complet de restauration et de toilettes. Les skieurs ayant un bon budget peuvent profiter du menu complet incluant une section BBQ extérieure qui laisse échapper une odeur fumée plus qu’alléchante. Malgré ce titillement des papilles olfactives, le prix demandé peut en décourager plus d’un: entre de 12 à 14$ pour un hamburger (normal, au fromage, portobello), sans accompagnement ni boisson désaltérante -un must pendant une journée de ski!

    Jour 2

    Contrairement à notre première journée, la température était beaucoup plus froide, oscillant entre -16°C et -7°C, avec un soleil plombant les montagnes. Certaines parties du terrain ont été damées pour tracer une “route” du sommet à la base. Cette journée sera parfaite pour explorer le reste de la montagne, c’est-à-dire le « Front Side », contenant plus de pistes faciles et intermédiaires que de difficiles. De plus, on y retrouve quatre parcs à neige contenant des sauts et des “rails” de divers calibre, des pistes style « boarder/ski-cross » ainsi qu’une demi-lune et une super demi-lune, travaillées à la perfection.

    À la sortie de tous les remonte-pentes du sommet, d’immenses panneaux indiquent quelles pistes ont été travaillées mécaniquement; l’entrée des pistes affiche également cette information. C’est ainsi qu’à travers les pistes damées, nous avons pu explorer la montagne de fond en comble, en visitant chaque section comme il se doit. La qualité de la neige damée était exceptionnelle, aucune glace n’était présente si ce n’est qu’à la toute fin de la journée dans les sections un peu plus abruptes. Le front side de Vail offre une expérience de descente aussi agréable que les back bowls. Les paysages sont à couper le souffle peu importe où on se trouve, de plus, on peut parcourir la montagne de long en large en seulement une ou deux descentes puisque beaucoup de pistes s’entrecoupent et que les remonte-pentes à mi-montagne sont très bien situés.

    Toutes les pistes offrent un défi différent de par leur configuration et leur largeur; tout le monde peut y trouver son compte. Je dois avouer que j’ai particulièrement aimé la combinaison des pistes Eagle’s Nest Bridge (facile) et de la Simba (intermédiaire) qui va du haut de la montagne jusqu’à la base du Lionshead Village en offrant une descente parsemée de lignes droites ponctuées de vallons, d’énormes virages pour changer de direction, le tout bordé d’une majestueuse forêt. De plus, une fois rendu à la base, on peut se reposer en empruntant la télécabine Eagle Bahn, question de récupérer un peu d’énergie et de chaleur. Aussi, peu importe la piste que nous choisissons, les possibilités de sous-bois sont presque infinies pour ceux qui affectionnent ce genre de descente. On retrouve des sous-bois remplis de poudreuse, peu ou pas explorés, et ce, à tous les niveaux de la montagne. Pour les planchistes (surtout!), l’avantage des sous-bois est qu’ils nous permettent généralement d’éviter les « catwalks », un peu plus nombreux sur ce côté de la montagne. Pour ceux que les faux-plats inquiètent, sachez qu’ils sont tous bien identifiés sur la carte de la montagne; cette carte est d’ailleurs très détaillée et facilite grandement l’identification des remonte-pentes et des pistes ainsi que des points de repos, de  premiers soins, etc.

    Nous avons croisé énormément d’enfants pas plus haut que trois pommes qui apprenaient les rudiments du ski avec les instructeurs de Vail; la station offre plusieurs zones d’apprentissage facilement identifiables tout au long de la montagne. Ce constat nous porte à croire que la montagne peut autant combler les skieurs/planchistes avides de sensations fortes et de terrains extrêmes que la petite famille! Fait intéressant à noter, la sécurité sur la pentes est quelque chose que Vail prend énormément à cœur et qui est omniprésente: plusieurs zones de basses vitesses et de « no jumping » sont affichées tout au long de la montagne et les patrouilleurs ont une approche « tolérance zéro » pour les contrevenants. À certains endroits, des employés se tiennent à l’entrée des zones de glisse à basse vitesse pour s’assurer de faire respecter les consignes et demander de ralentir.

    En terminant, c’est avec le sentiment d’avoir exploré suffisamment la station, fatigués certes, mais comblés par ce que nous avons vu et vécu. Il serait prétentieux de dire que nous avons pu explorer la montagne dans ses moindres détails en si peu de temps étant donné l’immensité du territoire. Toutefois, en ayant choisi des pistes damées tout au long de la journée, cela nous a permis d’économiser nos jambes et d’avoir un bon rythme de descente, faisant en sorte que nous avons sillonné la montagne de long en large.

    J’aurais tendance à conclure que peu importe la distance, le prix du stationnement et du billet de remontée, le jeu en vaut grandement la chandelle pour avoir une neige de qualité, un paysage incroyable, une expérience de glisse exceptionnelle, un environnement impeccable et des employés accueillants et chaleureux. Si vous êtes dans la région de Denver, n’hésitez surtout pas à visiter Vail… car c’est bien beau de lire notre résumé, mais il n’y a rien comme le découvrir vous-même!

    Sortie de fin de semaine, thématique « hiver »

    En tant que skieur converti, on est souvent happé par nos habitudes et nos valeurs sures. Ce n’est bien entendu pas un défaut mais parfois, un peu de variété agrémente l’expérience et apporte une nouvelle dynamique à un simple « weekend de ski ». Motivés d’abord par le désir de découvrir, et ensuite par l’envie de faire quelque chose de différent du ski, nous avons tourné le volant vers la région de l’Outaouais. Au menu: deux stations de ski, un musée et une patinoire à ciel ouvert!

    Disons-le tout de suite: notre position géographique (rive-sud de Montréal) facilite l’accès à la vallée de la rivière Outaouais. Ce voyage n’est donc certes pas temporellement accessible à quelqu’un habitant plus près de Québec mais l’idée globale est là: mélanger les activités pour continuer à bouger, en profitant de l’hiver! Nous avons donc entamé notre périple en gardant en tête la possibilité, dès le vendredi soir, de skier au Mont Cascades: la station offre du ski de soirée jusqu’à minuit! (Le vendredi seulement!) Nous avons par contre choisi de relaxer le vendredi soir, mais l’idée de skier en Cendrillon était bien intéressante et offre une possibilité supplémentaire pour la découverte d’une station de ski.

    Le samedi, nous avons choisi de skier au Mont Sainte-Marie, à un peu plus d’une heure de route de Gatineau. La route se fait bien (avec en prime des toponymes fort divertissants) et la station offre assez de défi pour qu’on n’aie pas envie d’écourter le séjour. On y skie donc toute la journée, en sachant que le retour ne sera pas non plus trop long: sur le chemin, le Mont Cascades nous attendait! Cette sortie allait forcément être moins longue que la découverte de Sainte-Marie mais nous en avons profité jusqu’à ce que nos estomacs nous demandent le souper. Si nous avions skié Cascades la veille, notre destination aurait été Camp Fortune (visible sur la photo d’entête de l’article!). Nous avions choisi de séjourner dans un hôtel central et facile d’accès, cette stratégie nous a permis d’aller casser rapidement la croute et de pouvoir faire la grasse matinée le dimanche…

    Après une nuit de repos bien méritée, la journée du dimanche a été occupée à patiner, et à visiter le musée. J’étais très curieuse de tester la plus grande patinoire à ciel ouvert au monde, soit le circuit mis en place chaque année sur le Canal Rideau. L’accès y est gratuit, le parcours est parsemé d’entrées piétonnes, de petite haltes avec toilettes, restaurants, service de premiers soins… tout au long, la vue est bien agréable. En famille, jouez à compter le nombre de ponts sous lesquels vous passerez! La qualité de la glace était très bonne lors de notre passage et la température très clémente nous a encouragés à faire le trajet complet (aller-retour): c’est donc avec plus de 15km de patin dans les mollets que nous avons attaqué le diner.

    L’après-midi s’est quant à lui déroulé au Musée Canadien de l’Histoire (Gatineau), où nous avons entre autres visité l’exposition « Neige » (présentée jusqu’au 28 septembre). Un billet donne accès à toutes les expositions du Musée, sauf aux projections IMAX. La conclusion de notre petit périple thématique « hiver » s’est donc faite dans un musée, chose pourtant à première vue un peu impensable pour des amateurs de sports extérieurs! L’exposition “Neige” ne touche pas seulement au ski, elle s’intéresse également à la météo, aux inventions et prouesses technologiques… avec de beaux artéfacts de chez nous! Pour récompenser les enfants d’avoir bien fait le tour, terminez votre visite dans la section du Musée des Enfants… encore beaucoup de plaisir en vue pour les plus jeunes, pendant que les plus vieux peuvent s’attabler au café du coin!

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