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    L’enjeu de l’enneigement au Québec

    Doit-on dire «neige artificielle» ? C’est sans hésitation que Charles Désourdy, président et propriétaire Bromont répond : il faut dire de la neige fabriquée! En effet, quelque chose d’artificiel est ce que l’on a reproduit avec une matière autre que celle que comporte naturellement cet objet. Par exemple, un sapin de Noël en plastique plutôt qu’en matière ligneuse. Dans le cas de la neige fabriquée, on ne produit pas de la neige en plastique, elle est faite d’eau comme la neige naturelle. La seule différence est que l’on a modifié sa forme en projetant dans les airs de très fines gouttelettes d’eau qui au contact du froid vont devenir des cristaux de neige fabriqués!

    Cette neige fabriquée est  devenue un incontournable pour l’industrie du ski au Québec en 2011. Du nord au sud et d’est en ouest de la province, elle est indispensable. Pour Kary Fiset (Mont Vidéo), l’enneigement va permettre de faire débuter une saison de ski quand la neige naturelle tarde; couvrir une montagne rocailleuse pour Jean-François Thibault de la Station Récréotouritique Gallix; ou garantir des conditions de glisse optimales et ce, peu importe les caprices de dame nature, selon Charles Désourdy. Malgré son omniprésence, cette neige fabriquée demeure très coûteuse à produire peu importe la taille de la station. Qu’il s’agisse du coût de l’achat de l’équipement, son entretien, l’installation des infrastructures permanentes et bien sûr la quantité d’électricité requise pour faire fonctionner les canons et surtout les compresseurs, la facture est toujours imposante. Faisons un petit tour de table: grande station, station de banlieue éloignée, fabricant de neige et petite station locale en région ont tous leur mot à dire sur l’or blanc.

    Saint-Sauveur: l’enneigement garant de la durée de la saison

    D’entrée de jeu, Christian Dufour, Directeur expérience-client au MSSI, nous a expliqué que la raison première d’une réussite d’une telle durabilité de saison de ski est attribuable au fait que la station a régulièrement investi dans son système d’enneigement depuis les années 1980. À ce jour, la station est dotée d’une très grande capacité de production à la fine pointe de la technologie. Afin d’y parvenir, il faut être sans cesse aux aguets des avancées technologiques dans ce domaine. Ces améliorations ont permis au MSSI de raccourcir le délai d’enneigement de deux pistes de 24 à 12 heures dès qu’une fenêtre de froid se présente. 

    Pour remplir l’objectif d’être le premier à ouvrir sa station en saison, il faut être en mesure d’être très performant côté fabrication de neige. Le MSSI compte presque totalement sur cette production pour opérer la station de ski. La direction désire pouvoir offrir une surface de glisse légèrement poudreuse, douce et agréable. Christian Dufour explique qu’il était même question de chercher à briser le mythe voulant que la neige fabriquée soit dure, glacée et couverte de balles de golf. Les avancées technologiques permettent maintenant de présenter un produit de glisse diamétralement opposé au mythe!

    Par contre, tout n’est pas question de technologie pour être le premier à ouvrir en saison: il faut être à l’affut de la météo et de la première fenêtre de froid qui va se présenter. MSSI est prêt à répondre de ses canons à neige dès le premier octobre. De plus, c’est aussi une question d’aménagement de pistes au cours de l’été, il faut s’assurer de réparer tous les bris qui auront pu être causés par de l’érosion. Il est aussi nécessaire de surveiller à ce qu’il n’y ait pas de roches qui dépassent dans les pistes, dans ce cas, la station travaille à bien couvrir l’ensemble de son domaine d’une couche d’humus et d’herbe, sans oublier que le mont Saint-Sauveur n’est pas une montagne rocailleuse. Avec ces dispositions, la quantité de neige requise est moins importante au moment où l’on étend de la neige sur une piste. Un autre élément qui aide MSSI est le fait que cette station est située au nord de Montréal, souvent en cas de température limite, on pourra y fabriquer de la neige, alors que cela sera impossible plus au sud. Un dernier détail: peu de temps avant le début de la production de neige, les hautes herbes poussant dans les pistes sont fauchées afin d’éliminer tout arbuste qui aurait pu pousser et constituer un obstacle supplémentaire à couvrir.  Grâce à ces techniques, M. Dufour a déjà réussi à skier la Côte 70 recouverte de seulement deux pouces de neige.

    Chaque année, MSSI se targue d’être la station offrant près de 6 mois de ski: les premiers à ouvrir, et les derniers à fermer! Pour accomplir l’exploit de skier si tardivement, parfois jusqu’à la fin du mois de mai, il faut gérer adroitement le stockage de neige dans la piste qui sera choisie pour se rendre à cette date. La machinerie permet d’accumuler de 12 jusqu’à 20 pieds de neige d’épaisseur par endroits. Par la suite, en fin de saison, il faut travailler au minimum la neige en profondeur. En brassant la neige, on la désagrège et celle-ci se transformera en gadoue plus rapidement. En fermant la station en semaine, la neige sera travaillée le vendredi seulement pour offrir une surface de glisse agréable à skier mais qui restera ferme. Quant au parc à neige qui est aménagé au mont Avila au début du mois de juillet, il s’agit d’un vieux truc que les vendeurs de glace utilisaient pour conserver celle-ci et pouvoir en livrer de maison en maison en plein été: tout est une question de bran de scie et de foin combiné à la production d’une quantité importante de neige. À partir du moment où la neige est bien recouverte et isolée grâce à ces matériaux, elle peut se conserver très longtemps. 

    En finale, il est possible de noter que pour de nombreuses stations du Québec, la production de neige est devenue un incontournable afin de garantir les opérations; surtout dans un contexte où la neige peut se faire attendre en début de saison ou partir tôt au cours du mois de mars… sans compter qu’il est possible de connaître plusieurs redoux au cours de l’hiver. Cette neige fabriquée permet d’assurer un nombre minimum de jours d’opération ainsi que des conditions de glisse optimales. Pour le plaisir de tous, sa texture de neige tend à s’améliorer, devenant de plus en plus légère et poudreuse au fil des avancées technologiques dans ce domaine. Par contre, il ne faut pas oublier qu’il faut savoir bien calculer et planifier sa production car celle-ci demeure très dispendieuse. Sachant cela, chaque flocon fabriqué saura nous faire apprécier pleinement notre expérience de glisse.

    En coulisses: le service à la clientèle

    «Le service à la clientèle, tu l’as, ou tu l’as pas.» Pas forcément faux mais pas totalement vrai non plus! La passion du travail bien fait et le don d’être «orienté client» ne s’apprennent pas… mais il existe une foule de formations pour parfaire les méthodes naturelles de communication. La station Bromont, Montagne d’expériences, l’a compris depuis bien longtemps déjà et s’est affairée à bâtir un programme sur mesure pour ses employés. Le but ultime: offrir le meilleur service à la clientèle, rien de moins!

    D’abord, comment apprendre quelque chose à quelqu’un qui le sait déjà? Il faut simplement trouver une autre manière de le lui enseigner! C’est la technique employée par les différents formateurs de l’équipe de Bromont. Dispensée sous forme d’ateliers axés sur la participation de chaque individu, la formation de tout le personnel de la station est assurée par… le personnel lui-même! 

    Depuis que cette formation existe, elle a bien sûr évolué, question de suivre la clientèle  qui évolue elle aussi. Il y a quelques années, la formation des employés de Bromont était donnée par une firme externe mais l’expansion de la station et l’augmentation du nombre d’employés à former de même que la variété des départements et services ont poussé la Direction des Ressources Humaines à concevoir un programme de formation sur mesure, s’adressant directement à ses employés, dont les cours seraient également donnés par certains employés, ciblés par leur chef de service.

    La formation «Approche-client» de Bromont se décline en trois volets: La route du client, La première impression et La prise en charge du client. Tous les membres du personnel se mêlent, venant de tous les secteurs de la montagne: remontées mécaniques, entretien général, billetterie, restauration, administration, entretien des pistes, patrouille… tout le monde y passe! En moyenne, 200 nouveaux employés répartis sur 17 services suivent chaque automne la formation de Bromont. 

    Concrètement, la formation «Approche-client» reprend les grandes étapes du parcours d’un client jusqu’à ce qu’il se retrouve devant chaque employé. Ainsi, La route du client correspond au chemin (intellectuel et physique) parcouru par le client avant que celui-ci n’arrive en station: décision de skier, préparation de l’équipement, prise d’information sur Internet, déplacement sur la route… La seule succession de ces étapes peut faire en sorte que le client arrive de mauvais poil au stationnement, ne serait-ce qu’à cause d’une route mal dégagée!

    La première impression n’est un secret pour personne: elle constitue le premier contact que le client a avec une marque donnée, ou son représentant. 15 petites secondes suffisent pour que le client se fasse une idée -plus celle-ci sera négative, plus elle sera difficile à chasser! Bien sûr, il s’agira pour les employés de soigner leur conversation et leur apparence et d’aller au-devant du client. À noter que la première impression est toujours plus forte lors d’un tout premier contact mais ne perd pas de son importance lors des visites ultérieures -ne pas s’asseoir sur ses lauriers!

    La prise en charge du client, contrairement aux deux situations précédentes, peut se répéter à l’infini dans une seule journée: accueil à la billetterie, service à la cafétéria, sourire du personnel à la vérification des billets, délicatesse des employés aux remontées mécaniques, soins des patrouilleurs, chaque moment est une occasion de prendre le client en charge, pour une seconde ou pour une heure. Cette portion, parfois bâclée faute de manque de temps (tout milieu confondu!), constitue cependant le coeur du service à la clientèle: il ne suffit pas de dire bonjour avec un sourire et de se retourner pour passer à autre chose!

    Chaque client doit être abordé comme un individu unique et l’interlocuteur doit garder en tête un triangle bien précis: écoute, compréhension, solution. Bien sûr, l’individu unique appartient à une des catégories de clients: compréhensif, parfait, fatigant… C’est le rôle de l’employé de détecter à quelle catégorie appartient le client qui lui fait face! L’issue de la situation dépendra assurément de la capacité de l’employé à gérer les demandes ou les crises.

    Bien que l’«Approche-client» semble relever du gros bon sens pour toute personne un tant soit peu douée en communication interpersonnelle, le contenu de la formation de Bromont n’en est pas moins difficile à appliquer au quotidien: c’est le lot de chaque emploi au service de la clientèle! Évidemment, tout employé rêve de n’avoir que des clients parfaits… mais l’humain étant ce qu’il est, la réalité peut être bien différente… il faut donc s’armer d’un sourire! 🙂

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    Merci à Simon Marquis pour son temps et son sourire!
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    Cuvée 2011 des nouveautés dans nos stations

    Les années se suivent et se ressemblent, dans bien des cas. Qui sera surpris de constater que les investissements les plus importants en montagne cette année au Québec se situent à SkiBromont et au Massif, deux stations qui ont véritablement le vent dans les voiles. À cette courte liste, ajoutons le Mont Gleason qui émerveille par son dynamisme et l’appui indéfectible de la population locale, de même que le Mont Saint-Sauveur, toujours aussi populaire dans les Laurentides. Néanmoins, quelques belles surprises nous attendent cette année, avec entre autres un effet papillon au Mont Carmel, de nouvelles pistes boisées au Mont Sutton et plusieurs réaménagements à la Réserve.

    Débutons par SkiBromont. La station ajoute 10 pistes et sous-bois à son compte, pour un total de 155, question de fêter les 10 ans du début de l’expansion du domaine skiable de la montagne. Les télésièges quadruples des anciennes stations Gray Rocks et Monjoye ont été aboutés afin de doter le charismatique versant des Épinettes de sa propre remontée et plusieurs nouvelles pistes ont été crées sur le versant, question de bien répartir les skieurs sur celui-ci, surtout compte tenu de la chaise du versant du Midi qui dessert également ses pistes.

    Continuons avec le Massif de Charlevoix. La station a inauguré cet été le nouveau Train du Massif de Charlevoix et l’inauguration d’une nouvelle télécabine faisant le pont entre le train et la station va se faire sous peu. De plus, une nouvelle piste de luge se déployant sur 7,5km sur le contour du Mont à Liguori a été complétée cet été et attend ses premiers glisseurs pour le temps des fêtes. Le Massif a également entamé la construction d’une passerelle reliant le chalet de la base de la montagne à la base de la télécabine. La station n’a pas encore officiellement dévoilé toutes ses nouveautés en montagne, donc d’autres surprises pourraient être connues sous peu.

    Du côté du mont Gleason, l’histoire se répète; le chalet a été agrandi cet été afin de répondre à l’augmentation continue du nombre de skieurs et planchistes à la montagne. De plus, la station a fait l’acquisition du premier coussin d’air géant au Québec, question de diminuer les risques de blessures dans le parc à neige, puisque les utilisateurs pourront pratiquer de nouvelles figures sans risque de se blesser.

    Si on en croit la nouvelle carte des pistes du Mont la Réserve, une nouveauté prometteuse est à l’affiche cette année. En effet, le haut de la Sous-sous serait maintenant une piste officielle. Il faudra voir sur quelle largeur la piste a été aménagée, mais cela pourrait donner accès à tout un nouveau côté de montagne puisque ce terrain est très vaste. La station est également en train de retravailler quelques pistes et a relocalisé le parc à neige dans la Croque-Mitaine, cette dernière perdant sa vocation de piste d’apprentissage au profit d’une nouvelle zone avec tapis magique à l’endroit auparavant occupé par les glissades sur tubes.

    Toutefois, la palme de l’investissement le plus massif de cette année, en considérant la taille de la station, revient au Mont Carmel, aux abords de Trois-Rivières. En effet, la station investit 3 millions de dollars avec comme nouveauté principale un télésiège quadruple et un rehaussement d’une trentaine de mètres du dénivelé skiable. On assiste à la renaissance d’un projet vieux de 20 ans qui avait déraillé alors, mais qui semble aujourd’hui bien solide sur les rails.

    Dans la même région, la station Vallée du Parc poursuit également son développement selon le plan établi il y a quelques années déjà. Pour la saison à venir, la rénovation du chalet principal sera complétée, triplant sa superficie initiale. Les skieurs qui fréquentent cette jolie station pourront dorénavant la sillonner 7 jours et 7 soirs; de plus, la totalité des pistes sera dorénavant éclairée pour le ski de soirée. La station annonce également l’ouverture d’une nouvelle piste, de niveau intermédiaire-expert.

    Quelques nouveautés en bref au Québec :

    • Mont Saint-Sauveur : agrandissement du chalet et nouveau système de radio identification aux remontées mécaniques.
    • Mont Saint-Mathieu : nouveau chalet
    • Mont Sutton : 6 nouvelles pistes en sous-bois et 4 pistes sont maintenant officielles sur le versant sud.
    • Mont Habitant : relocalisation du parc à neige à l’endroit où était auparavant le sous-bois.

    Nouvelle Angleterre : 

    Le Vermont en particulier se relève du difficile passage de la tempête tropicale Irène. Plusieurs stations ont subi d’importants dommages dont Killington qui a perdu le bar de son chalet principal, mais tout va être fin prêt pour la saison. Certaines stations ont même fait des campagnes publicitaires concernant l’accomplissement des travaux post-Irène. Malgré cette période difficile, quelques stations de l’est des USA ont effectué d’importants investissements cette année :

    • Burke Mountain (VT) : installation d’un télésiège quadruple débrayable parallèle au quadruple actuel, question de monter la montagne deux fois plus vite.
    • Mt Snow (VT) : nouveau télésiège sextuple débrayable avec bulles (le premier en Amérique du Nord)
    • Stowe (VT) : nouveau quadruple débrayable pour remplacer le populaire mais vieillissant FourRunner quad.
    • Sugarloaf (ME): suite de l’agrandissement de Brackett Basin, construction d’un quad fix remplaçant les deux chaises doubles Spillway (démantelées en mai 2011).
    • Loon Mountain (NH): 4 nouvelles pistes à South Peak (versant ouvert il y a 5 ans)

    Évidemment, plusieurs stations n’ont pas encore dévoilé officiellement leurs nouveautés en date d’aujourd’hui, donc croisons-nous les doigts pour d’autres belles surprises !

    Remontées du Mont Orford: records et notoriété

    La station du mont Orford a déjà détenu le record de la plus longue remontée mécanique au Canada lors de l’installation du premier télésiège sur le mont Orford. Question de  notoriété, c’est Alfred Desrochers, le grand poète québécois qui  a coupé lui-même le ruban inaugural de la remontée qui dessert la montagne qui porte son nom. L’intérêt de faire un dossier sur cette station est le fait qu’on y skie depuis 1939. Une longue tradition plane donc  sur ce centre de ski au décor spectaculaire et aux pistes parfois  plutôt costaudes qui le composent.

    Remontée vintage :

    Le télésiège double Alfred-Desrochers anciennement nommé les Chaises du Nord.  C’est le célèbre poète  Alfred Desrochers qui a inauguré ce télésiège 1969. Bien qu’il ne soit pas un grand skieur, il était originaire de la région. Ce télésiège mesure 1450 mètres et permet de grimper un dénivelé de 260 mètres.  Les constructeur original de cette remontée est Samson, entre-temps, les chaises d’origines vieillissantes ont été remplacées par des chaises de marque Poma. Malgré ces modifications, grâce à ses pylônes rouges vifs, ses chaises blanches et son abri de moteur en bois rond, cette remontée est toute désignée pour desservir un versant aux pistes naturelles. Il semblerait presque que le temps se soit arrêté en 1969 dans ce secteur de la station!

    Remontées fantômes:

    Le versant Giroux Nord est aujourd’hui desservi par un télésiège quadruple de marque Doppelmayr, installé en 1985. Or, avant cette date deux arbalètes parallèles permettaient de remonter pratiquement au sommet de cette montagne. Il s’agissait d’arbalètes à corde muni d’un enrouleur. Elles suivaient le tracé actuel de la piste qui fut nommée un certain temps Tebru, puis renommée Jean-Davignon. Ces deux remontées avaient une longueur approximative de 1030m et permettaient de grimper une dénivellation de 210m. Elles se terminaient à la jonction actuelle des pistes Jean-Davignon, Magog et Gagnon. En cours de route, une petite traverse permettait de rejoindre le sommet de l’abrupt final de la piste Magnum qui était nommé à l’époque la 45. 

    Toujours sur le même versant, on retrouvait un petit T-bar à tiges rigides. D’une longueur de 500 mètres et d’une dénivellation de 100 mètres, il donnait accès aux pistes Pente Douce, Adams et surtout  la piste Passe-Montagne. Par cette dernière il était possible de rejoindre le versant Giroux-Est, sans être obligé de faire la file au télésiège quadruple le Quatuor. L’abri du moteur était fait en bois rond et les pylônes étaient de couleur bleue. Il a été démantelé en 2007 pour faire place à un tapis roulant. Le même sort fut réservé au fil neige qui était installé à sa droite immédiate.  Fait à noter, ce T-Bar a déjà été utilisé pour faire grimper des chambres à air de glissade sur tube, cette piste de glissade était située tout juste à côté de la piste Adams.

    Avant l’installation de ce T-Bar, il est possible de noter qu’un rope-tow avait été installé à la gauche de la piste Pente Douce.

    Toutes les deux de marque Mueller, on retrouvait sur le versant Orford  jusqu’en 2003, les deux remontées mythiques parallèles Mi-Orford et Chaise du Ciel. Avec leur abri de moteur commun en planches de bois verni et leurs pylônes en treillis, ces remontées donnaient un petit cachet ancien à la station.

    Le télésiège double Mi-Orford a été coupé en deux en 1983, afin de desservir le bas de la montagne et rejoindre le télésiège triple Rapido. Lors de son installation initiale, il a battu à ce moment le record de la plus longue remontée au Canada. Ses chaises d’origines comportaient un support par une pôle au milieu. Par la suite, les chaises ont été remplacées par un modèle comportant un support sur les côtés. À l’origine, ce télésiège mesurait 1750 mètres et grimpait 460 mètres de dénivellation; il a été raccourci à 930 mètres et permettait de faire l’ascension 200 mètres. Vers la fin de sa carrière, on pouvait retrouver sur sa ligne des chaises de deux marques des Mueller et des Doppelmayr.  Ce télésiège était en opération 7 jours sur 7.

    Le télésiège double Chaise du Ciel a été rapidement ajouté en renfort au premier télésiège mentionné plus haut.  Il était presque son jumeau sauf que ses pylônes étaient plus haut et qu’il était plus rapide: il permettait de monter au sommet en 16 minutes. Jusqu’à son démantèlement, ce télésiège possédait encore ses chaises d’origine. Ces dernières avaient une forme plus évasées que celle de sa voisine et elles étaient très confortables, ce qui pouvait compenser pour la durée de la remontée. Ce télésiège avait une longueur de 1750 mètres et grimpait 460 mètres. 

    Le télésiège de droite est la chaise Mi-Orford avant qu’elle ne soit coupée et celle de gauche, la Chaise du ciel

    La présentation du profil de ces six remontées  mécaniques nous a permis de constater que ce n’est pas d’hier que l’on dévale les pentes de la station du Mont Orford. De plus, ce bref arrêt sur l’histoire de l’évolution des lieux  aura permis à certains de ressortir de vieux souvenirs et à d’autres de constater que la morphologie des installations a bien changé. 

    Les quatre points cardinaux d’une montagne

    À chaque versant son type de skieur: dites-moi où vous skiez, je vous dirai quelle neige vous aimez! Au cours des prochaines lignes vous serez amenés à explorer les différentes facettes de la montagne, décortiqués à l’aide de ce que les manuels de géomorphologie et de bioclimatologie peuvent nous raconter.

    Le nord: une question de longévité!

    Aussi nommés Ubac, ces versants sont généralement  les premiers ainsi que les derniers à être skiés au cours de la saison. Pourquoi? Parce que le soleil n’y plombe pas directement. Ce dernier a une très forte influence par rapport à l’augmentation de la température au cours de la journée. Cette situation favorise les précipitations sous forme de flocons, permet d’y fabriquer plus rapidement de la neige artificielle, ralentit considérablement la fonte et le ramollissement de la neige.

    Massif du Sud

    Les amateurs de conditions printanières vont souvent y trouver le fond très ferme voire glacé. Au printemps, il faut généralement attendre le milieu de l’après-midi  pour observer un certain ramollissement de la surface de glisse. Les skieurs frileux y grelottent lorsque le noroît soufflera allègrement. Par contre, les mordus  du ski y trouvent leur compte car ils peuvent s’y amuser dès novembre jusqu’au mois d’avril ou mai. Ce versant fait bien évidemment le bonheur des amateurs de conditions de glisse hivernales et rapides.  De plus, les très grands mordus grimpent ces versants aux mois d’octobre et de juin, afin d’y skier les traces de neige en attente de la prochaine saison.

    Le sud : une question de chaleur et de luminosité

    Aussi nommés Adret, ces versants ouvrent tardivement et ferment en premier au cours de la saison. Ils sont le plus à la merci des effets chauffants du soleil. Celui-ci y plombe dès le milieu de l’avant-midi jusqu’à la fin de l’après-midi. C’est à ce moment où ses rayons tombent le plus directement sur la neige et la font ramollir à son maximum.  

    Val St-Côme, le Mille Pieds

    Les stations ne pouvant pas ouvrir ces versant hâtivement en saison car la neige y arrive tardivement, les mordus du ski vont se retrouver ailleurs. Les gens qui n’aiment pas les conditions de ski de printemps ou le ski dans le gros sel en souffrent. Par contre, en plein cœur de l’hiver les chauds rayons du soleil vous réconfortent par un -30°C, sans compter que c’est à cet endroit où l’on retrouve le meilleur éclairage et la plus belle luminosité en cours de journée. En cette saison,  il est utile d’y faire le plein de vitamine D. 

    L’ouest : une question de découverte et d’exploration

    Souvent relégués au second plan, les versants ouest offrent un bon compromis entre le  nord et le sud. Bien que le soleil ne s’y pointe qu’au milieu de l’après-midi, la surface de glisse ramollit  modérément au printemps. La neige y offre donc un bon mordant sans être dans le gros sel. Bien que la température y soit tempérée, le vent lui souffle sans répit. C’est le grand défaut de ces versants qui font face au courant-jet dominant du vent, celui-ci soufflant d’ouest en est par beau temps. Cette situation a pour effet de dénuder les sommets de leur couvert neigeux, la neige fabriquée est donc de rigueur. Par contre, une fois passé le premier quart de l’amont de la piste, vous allez arriver à un endroit à l’abri du vent et la neige s’y fera plus abondante.  Sans compter que grâce à son vent dominant, il s’agit de l’endroit pour observer dans le ciel les gens y pratiquer le parapente.

    Mont Sainte-Anne, versant ouest

    L’est : une question de matinée et d’opportunisme

    Il s’agit du versant presque parfait à skier car côté température, il offre un bon compromis entre le sud et le nord. Par beau temps, il est à l’abri du vent dominant  venant de l’ouest. On y souffre moins du refroidissement éolien. De plus, la neige qui provient du versant ouest s’y dépose naturellement. Par mauvais temps, le vent y souffle, c’est donc là qu’on va y observer les plus belles rafales de neige. Les rayons du soleil s’y font sentir très tôt au cours de la journée, soit de l’ouverture de la station jusqu’au milieu de l’avant midi. Au printemps, la neige s’y ramollit en premier. Cependant, étant à l’ombre presque tout l’après-midi,  la neige y durcit plus rapidement. Par un matin très froid, c’est l’endroit où il faut se tenir avant que l’ensemble du domaine skiable ne se réchauffe en entier.

    Bromont

    Dans le cas des très hautes montagnes, il est possible d’observer une différence moyenne pour aller jusqu’à 10°C entre les versants nord et sud. Dans le cas de plus petites montagnes ou collines, il faut modérer ces écarts. Il est à noter que ces quelques degrés peuvent bien sûr faire la différence entre des chutes de pluie ou de neige. Finalement, des facteurs tels que l’altitude, la latitude, la végétation ainsi que  la proximité de grandes étendues d’eau peuvent modifier la climatologie des divers versants peu importe leur orientation.

    Vert à la planche!

    Le vert n’a jamais été autant à la mode. On le voit partout, on l’entend partout. Chacun fait ce qu’il peut avec ses sacs de tissu, sa tasse réutilisable, ses légumes locaux et son lave-vaisselle certifié Energy Star. En attendant d’avoir les moyens de s’acheter une voiture hybride, il est aussi possible de faire un geste éco-responsable en se procurant du matériel « vert » pour pratiquer nos activités favorites. Même si l’intention de l’industrie est essentiellement de faire des profits, il n’en reste pas moins que le résultat de la vague verte est que plusieurs compagnies tentent maintenant de surfer sur celle-ci en adoptant un mode de production plus écologique. En bout de ligne, tout le monde est gagnant: les compagnies, le consommateur et la planète. 

    Du côté des principaux fabricants de planche à neige, ce sont ArborNicheJones, GNU, LibTech, Roxy et Smokin qui se démarquent particulièrement en présentant la majorité, voire même la totalité de leur collection de planches 2011-2012 version écolo. Les entreprises américaines Arbor et Niche ont pour concept de base de ne produire que du matériel éco-responsable alors que d’autres concepteurs n’ont pas ce mandat particulier mais produisent toutefois un ou plusieurs modèles verts. Plusieurs autres entreprises proposent aussi des planches, fixations et même des bottes éco-responsables. Seuls les éléments essentiels de leur production sont décrits ici. 

    La pionnière dans le domaine de la production éco-responsable de planche à neige est sans doute la compagnie Arbor. Créée en 1995, Arbor produit des planches dont le noyau est construit avec du bambou, un matériau résistant, flexible et dont la coupe traditionnelle assure le développement durable de la ressource. La croissance du bambou est étonnamment rapide, ce dernier pouvant être récolté après aussi peu que 3 ans dans certains cas. Pour rassurer les amoureux des animaux parmi nous, Arbor souligne que le type de bambou utilisé pour la fabrication de ses produits ne sert pas de nourriture aux pandas et n’est pas non plus récolté dans les zones d’habitat du panda. Bob Carlson, le co-fondateur d’Arbor, explique aussi qu’au moins 5% des profits de la compagnie vont à des organismes dont le mandat est de restaurer et de protéger l’environnement.

    Sur son site Internet, la toute jeune compagnie Niche décrit de façon détaillée la construction des divers modèles de planches qu’elle fabrique. Niche utilise des matériaux recyclés pour la base, les carres et les murs. De plus, la traditionnelle résine, à base de pétrole, utilisée dans la conception d’une planche classique est remplacée par une « Bio-résine » unique à Niche, qui est plutôt fabriquée à partir de déchets provenant de l’industrie des pâtes et papiers et de celle des biocarburants. On substitue aussi les tiges de carbone conventionnelles par des tiges de chanvre, rien de moins! Le chanvre est l’une des cultures dont la croissance est la plus rapide, en plus de ne nécessiter que peu de pesticides et pas d’herbicides.

    En 2010, lorsque le célèbre planchiste Jeremy Jones a finalement lancé sa propre marque de planche à neige, Jones Snowboards, personne ne fût surpris d’apprendre qu’il avait pris soin de rendre ses planches le plus éco-responsable possible. En effet, comme Jones est l’initiateur du projet écologiste POW (Protect Our Winter) il fallait s’y attendre. Trois des quatres planches de sa collection 2011-2012 sont certifiées par le Forest Stewardship Consille FSC. Le FSC est un organisme sans but lucratif qui vise à garantir que le bois utilisé dans la conception de produits de toute sorte provient de forêts saines, dont la santé n’est pas compromise par l’utilisation de ses ressources.

    L’usine de fabrication de planche à neige Mervin, qui produit les planches GNU, LibTech et Roxy, est quand à elle alimentée uniquement par des énergies vertes. De plus, pour les graphiques des planches, un processus de sublimation remplace la sérigraphie nécessitant une laque qui, en plus d’être hautement toxique, empêche le recyclage du matériel sur lequel il y a eu sérigraphie. Finalement, Smokin Snowboards utilise du tremble provenant d’une plantation durable dans la fabrication du noyau de leurs planches ainsi que des matériaux recyclés pour en construire les murs.

    Il y a donc plusieurs aspects à considérer lors du choix d’une planche éco-responsable. Sont à examiner le mode de production, les matériaux choisis dans la conception du produit, la gestion des déchets et les subventions octroyées aux organismes soutenant le développement durable. Avec les différentes options offertes aujourd’hui, il n’en tient plus qu’à nous de nous informer et de choisir des produits laissant une empreinte minimale sur l’environnement. Espérons que ce geste, accompagné de bien d’autres, fera en sorte que l’hiver reste froid, long et bien enneigé!

    Massif Open Rossignol, 26 mars 2011

    Vivez une journée au Massif de Charlevoix, tournée lors du Massif Open Rossignol, le 26 mars 2011 ! La journée de ski passe vite… mais que dire de l’après-ski ! Images: Geneviève Larivière et Myriam Allaire

    Les coulisses d’un snowpark

    On en voit dans pratiquement tous les centres de ski mais ils représentent un très faible pourcentage du domaine skiable. Certains sont conçus de façon ingénieuse, créative et sécuritaire, d’autres sont lamentablement ratés, mal pensés et parfois même dangereux. Créer un snowpark de qualité n’est donc pas une tâche simple qu’on accomplit sans réflexion. Flairant un manque d’expertise de certaines stations, des passionnés se lancent même en affaires comme consultants et concepteurs de snowparks. Voyons un peu les côtés conception, création, entretien et sécurité qui font du snowpark un art… presque scientifique.

    Un parc à neige de qualité commence d’abord par une bonne idée, une vision globale du concepteur. Comment fait-on pour pondre un snowpark virtuellement dans sa tête? Afin d’éclaircir nos interrogations, nous avons rencontré René Caza, créateur du SnowPrk de Bromont, ainsi que du parc à neige du Mont Orford. René possède une expertise longue de plus d’une dizaine d’années et détient une vision fort particulière des parcs à neige. Son travail est méticuleux et apprécié, tant des stations que de la clientèle !

    Chaque créateur de parc à neige possède sa propre technique mais René nous dévoile une partie de la sienne. Actif même en été, le processus créationnel est long et regorge de détails. D’abord, René a recours à l’arpentage de la pente durant l’été pour se donner une idée technique de la piste et l’aider à imaginer les emplacements idéaux pour les sauts, tandis que les autres modules comme les rails peuvent plus facilement être incorporés dans la piste. Ensuite, selon le terrain qu’offre la piste, on déterminera la hauteur de chaque saut, l’angle de décollage, la longueur du plateau à survoler, la longueur ainsi que l’angle de la pente d’atterrissage, tous des critères auxquels le concepteur doit déterminer d’avance. Rien ne doit être laissé au hasard.

    Est-il nécessaire d’avoir un diplôme en physique pour concevoir un bon snowpark ? Fort utile, certes, mais non-nécessaire ! L’expérience sur le terrain est l’atout essentiel pour créer un parc à neige amusant, fluide et sécuritaire. De plus, l’ASSQ (Association des Stations de Ski du Québec) a innové en publiant le «Guide des bonnes pratiques dans l’aménagement et l’exploitation des parcs à neige». Ce guide est destiné aux stations qui exploitent un snowpark et cherche principalement à donner des recommandations à suivre lors de la création du snowpark. Il n’établit pas de lois, de normes ou de calculs scientifiques, mais définit plutôt quelles sont les bonnes pratiques à suivre pour créer et entretenir un snowpark. L’ASSQ donne également des formations pratiques en montagne. Interrogé à ce sujet, Claude Péloquin, PDG de l’ASSQ, mentionne fièrement que son association a grandement innové et fait progresser le monde des parcs à neige par la définition de la taille des sauts et modules que l’on retrouve sur un panneau près de chaque module, soit petit (P), moyen (M), grand (G) ou extra large (XL), une pratique qui se standardise tranquillement à travers la belle province.

    Outre la conception, il y a la facette de l’entretien qu’on ne peut négliger: c’est le travail des park rangers, des passionnés du parc à neige qui y œuvrent généralement contre salaire. Les park rangerspeuvent apporter des idées lors de la conception de modules mais leur mandat est principalement de faire l’entretien des modules et faire de la prévention. Ils feront des descentes dans le snowpark tôt le matin et tout au long de la journée pour s’assurer de la sécurité de chaque obstacle, apporter des correctifs lorsque nécessaire, ainsi que s’assurer que le port du casque obligatoire est respecté.

    Les park rangers effectuent l’entretien mineur ainsi que les tâches et retouches qui ne peuvent être faites à la machine, tandis que l’entretien principal du parc passera bien sûr par la machinerie de damage de la station -une tâche fort complexe pour la plupart des conducteurs ! Pendant l’étape de création du snowpark, il faut s’assurer de bien comprendre les besoins du concepteur du parc pour pousser des quantités industrielles de neige aux bons endroits et créer des sauts et modules qui répondent à la vision du concepteur, tout en essayant de minimiser les coûts d’opération. Sachant que les coûts de fabrication de neige et de machinerie peuvent facilement excéder les 200 000$ par année uniquement pour le parc à neige (toute station confondue), on a intérêt à bien planifier et exécuter correctement les opérations du premier coup.  De plus, lors de l’entretien journalier, il faut bien maîtriser sa machinerie pour damer le terrain avec soin sans détruire les angles d’attaque des sauts et modules sculptés avec précision.

    Et la sécurité ? Plusieurs stations ont maintenant des snowparks à accès restreint qui nécessitent une park pass pour y accéder; cette passe est obligatoire lorsque les parcs possèdent des modules de taille XL. Les utilisateurs doivent donc signer une décharge et payer les frais nécessaires pour se procurer cet abonnement, disponible en sus de l’abonnement de saison. L’objectif principal de cette passe est de restreindre l’accès au parc à un public non-averti, qui pourraient ignorer le code de conduite approprié dans ce type de piste ou croire à tort qu’il s’agit d’une piste comme une autre. En contrôlant et limitant l’accès au snowpark, celui-ci devient automatiquement plus sécuritaire et les bonnes conditions se préservent plus longtemps avec un achalandage moindre.

    Bien sûr, la station retire également des avantages à instaurer la park pass. On pense à une rentrée d’argent additionnelle que l’on peut réinvestir dans le parc en entretien, en nouveaux modules ou ailleurs en station. Les park pass électroniques qui fonctionnent avec la technologie RFID permettent aussi d’accumuler des données pour fin de statistiques, chaque passage à l’entrée du parc à neige étant enregistré. Pour François Senécal, directeur de l’exploitation à SkiBromont, le plus gros avantage est sans contredit le contrôle que la guérite offre: il n’y a pas meilleure sécurité que la prévention ! Lapark pass permet donc d’encadrer les modules de taille extra-large en plus de diminuer le taux d’accidents dans le parc en conscientisant les utilisateurs à propos des risques associés à constamment s’envoyer en l’air (!). D’après les chiffres de l’ASSQ, on remarque effectivement une baisse significative du taux d’accidents dans les snowparks où l’implantation de la park pass a été faite.

    Alors pourquoi créer des snowparks avec des modules XL si c’est coûteux et potentiellement dangereux ? François Senécal est formel: c’est une question de notoriété ! Les beaux snowparksattirent une clientèle jeune et assoiffée d’adrénaline qui viendra profiter de la montagne avec d’autres amis et parents, ce qui augmentera en bout de ligne l’achalandage de la station. Cette clientèle spécifique est une partie de la relève future des centres de ski. Avec la démographie vieillissante du Québec, il est important d’assurer la pérennité des centres de ski en captivant et surtout en conservant cette clientèle jeune et fringante qui développera la piqûre de la glisse à sa façon et se payera des billets de ski ou des passes de saison dans les années futures avec leurs amis et familles.  On peut alors s’interroger si l’avenir et la survie des stations de ski au Québec sont liés en partie à la création et l’entretien desnowparks de qualité qui donnent le goût aux jeunes de revenir jour après jour…

    Big air à Québec: technique colossale !

    Le Snowboard Jamboree 2011 a encore une fois été un franc succès, tant à Stoneham qu’en Basse-Ville de Québec. L’épreuve reine de l’évènement est sans contredit celle du Big Air qui se tient à l’Ilot-Fleuri en plein centre-ville et qui attire année après année des milliers de spectateurs.  Depuis maintenant 3 ans, les résidents de Québec voient apparaître une structure imposante entre les deux bretelles de l’autoroute Dufferin-Montmorency. Cependant, on en sait bien peu sur cette structure et sur tout le travail nécessaire pour atteindre le produit final.  Le Mag s’est donc intéressé aux données techniques et à tout ce qui est nécessaire pour donner à l’événement son coup d’oeil spectaculaire !   

    Qui fait quoi ?
    Monter cette structure est un défi technique de taille.  Pour mener à bien le projet, Gestev, l’entreprise en charge du Snowboard Jamboree, fait appel à la firme EST pour les propositions et les plans de la structure. Cette firme est spécialisée dans la réalisation de différentes structures évènementielles telles que scènes, tour de télé, passerelles pour les spectateurs, etc.  C’est également avec cette firme que Gestev fait affaire pour réaliser le parcours du Red Bull Crashed Ice. Pour assurer le côté réglementaire de la compétition, la FIS (Fédération Internationale de Ski) fournit un profil de saut à respecter, donc les différentes propositions doivent tenir compte de cet aspect.  Une fois les plans prêts, la construction peut débuter.  La structure de 2011 avait 40 mètres de haut et 120 mètres de longueur. La largeur est de 7 mètres au départ du saut, de 15 mètres à l’aire d’atterissage et de 30 mètres à l’arrivée.

    Quand ?
    Le montage de l’échafaudage commence à la fin novembre car la strucuture doit évidemment reposer directement sur le sol; il ne doit donc y vaoir absolument aucune neige au sol.  Le montage de la structure métallique est effectué par EST.  Ue fois cette étape réalisée, EST procède à la fabrication du plancher en contre-plaqué.  Le montage étant terminé, les travaux sont mis en veilleuse durant environ 2 à 3 semaines, ce qui coincide avec le temps des Fêtes.  En janvier, Gestev procède à l’installation de lattes de bois sur le plancher.  Les lattes sont placées de façon horizontale à la grandeur de la structure. Le rôle de ces lattes est de permettre à la neige de mieux adhérer à la structure.  Après cela, les employés procèdent à l’installation des filets de sécurité et de coussins, qui permettront aux coureurs de demeurer dans le parcours en cas de chute.  Ce sont également les employés de Gestev qui s’occupent d’étendre à la main la neige sur la rampe.

    
Combien ?
    Du côté matériel, c’est 14 400 pieds carrés de contre-plaqué qui sont utilisés sur toute la structure –soit environ l’équivalent de 450 feuilles de 4 par 8 pieds ! 205 mètres carrés de montants métalliques et 200 poutrelles en aluminium sont nécessaires au montage de la structure. Pour assurer la sécurité de celle-ci, on doit installer 390 mètres carrés de coussins de sécurité et 300 mètres carrés de filets de sécurité. Pour la neige, Gestev loue les canons et les compresseurs nécessaires; l’eau provient… des bornes fontaines ! Les canons ont soufflé les 14 000 pieds cubes de neige qui ont été nécessaires pour arriver à tenir la compétition. Durée de la fabrication de la neige  ? Une dizaine de jours. Après la fabrication, une grue est amenée sur le site pour diposer la neige tout au long de la rampe. Ensuite, la neige sera étendue à la main, le tout en trois jours.  Le travail final de la neige, à la veille des compétitions, est effectuée par une dameuse.

    Des pépins ?
    La météo peut jouer un rôle dans la réalisation de tous ces travaux: redoux, froid intense, précipitations trop abondantes… Mais Gestev se prévoyant un peu plus de temps que nécessaire, la météo ne dérange pas trop l’avancement de ceux-ci en général.  Par contre, si le temps est mauvais environ une semaine avant l’évènement, cela peut leur compliquer passablement la tâche passablement car l’installation du site se fait un peu à la « dernière minute », avec beaucoup de matériel loué, par exemple les écrans sur le site et les tentes des représentants sur le site.

    Au total, pour monter le site tel qu’il était lors de la dernière compétition de Big Air, c’est 100 jours de travail à 10 employés soit aux alentours de 4000 heures qui ont été effectués. Rajoutons les 4 jours de transport et d’étalement de neige, également faits par toute l’équipe… Un travail de colosse, vous dites ?
    Selon Patrice Drouin de Gestev, ce qui fait un succès du Big Air est tout d’abord l’utilisation qu’ils ont réussi à faire du terrain naturel de la ville de Québec soit la différence de relief entre la Haute-Ville et la Basse-Ville.  Le site de l’Ilôt-Fleuri avec les deux bretelles d’autoroute hornées de graffiti viennent également conférer un aspect visuel très intéressant, faisant de la tenue du Big Air l’évènement de la FIS le plus urbain de la saison !

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