Le mont Vidéo est situé à Barraute, un village qui est compris à l’intérieur d’un triangle formé par les agglomérations de Val-d’Or, Amos et Senneterre. La station permet donc de desservir ces localités, celles de leurs environs, ainsi qu’une partie des gens qui habitent la ville de La Sarre.
Pendant quelques années, cette station a formé un partenariat avec l’organisme Chantiers Jeunesse. En échange de leur hébergement et de leur formation, des jeunes bénévoles sont venus y effectuer divers aménagements, dont des sentiers, un belvédère, la glissade sur tubes, ainsi que quelques pistes en sous-bois.
D’entrée de jeu, Kary Fiset, directrice de la station en 2011, nous a expliqué que de s’occuper d’une station en région n’était pas toujours de tout repos. Il faut faire preuve de patience, ténacité et il faut planifier avec des budgets parfois très serrés.
Les années 1980 ont été marquées par un achalandage accru de la station, à ce moment elle opérait deux versants. Les années qui ont suivi ont été marquées par un achalandage en diminution et une rationalisation nécessaire des opérations. Par exemple, un versant secondaire comportant une arbalète a été inutilisé durant quelques années. Par la suite, en 2001, le chalet a été victime d’un incendie, la station s’est donc retrouvée dans une situation très précaire. Avec cette conjoncture, il y a eu un questionnement, à ce moment, quant à la viabilité de la maintenir en opération.
Les gens ne se sont pas laissé abattre et un plan de développement a été mis sur pied afin de donner un second souffle au mont Vidéo. La station a misé sur une diversification des activités tant hivernales qu’estivales. Des pentes pour glissades sur tubes ont été aménagées sur l’ancien versant et l’arbalète remise en état. Le chalet a été rénové. Il y a eu la création d’un camp de vacances, ainsi que d’une auberge de jeunesse. Du gazon sera installé afin d’améliorer le coup d’œil en été autour du chalet. La remontée principale, un télésiège quadruple de marque Doppelmayr, est rigoureusement entretenue, selon les normes d’entretien du cahier de charge du Québec.
Ce qui aide au maintien de la station est une bonne implication de la part de la population, du personnel, des diverses instances locales ainsi que des entreprises commanditaires. Beaucoup de travail, souvent acharné, a été nécessaire pour y parvenir. Malgré tout, cette station est toujours aussi vivante même si parfois, il est nécessaire de «couper les cennes en quatre ». En 2011, le mont Vidéo a célébré ses 50 ans d’existence… de quoi donner une leçon à d’autres!
Lorsqu’il est question du domaine skiable, la fierté est palpable: l’organisation du dynamitage et du réaménagement de deux pistes afin de mieux répondre aux besoins d’une clientèle de skieurs intermédiaires est une réussite. Il était nécessaire de très bien planifier le tout car cette décision survenait au moment où la situation financière de la station était précaire.
De plus, à l’échelle provinciale, le mont Vidéo a un taux de fréquentation plutôt élevé, puisque 10 % de la population totale de la région desservie pratique le ski ou la planche à neige. Cette popularité est en lien avec l’organisation d’activités sociales permettant au mont Vidéo de développer ce sentiment d’appartenance et lui procurer une bonne visibilité. Il peut s’agir de divers d’événements festifs, de l’ambiance au bar, de l’aménagement d’un salon pour les motoneigistes ou d’une compétition de motoneige.
Naturellement, les gens de la région ont développé l’habitude de profiter de la nature qui y est présente en abondance. Il y a peu de redoux dans cette région, ce qui permet d’obtenir des conditions de glisse excellentes et sans glace, même si parfois la neige naturelle se fait rare. Dans ce cas, la neige fabriquée est utilisée pour pallier à ce manque lorsqu’il survient.
Parmi les derniers projets, un véritable village alpin a été aménagé au pied de pentes offrant une diversité de chalets pour de groupes ou des familles de différentes tailles. Grâce à cela, on donc venir de plus loin, pour plus longtemps!
Ce n’est pas d’hier que Bromont fait courir les foules. Dès ses premières années d’existence, la station démontre une très grande popularité. Le succès de la station est la combinaison de divers facteurs tels sa proximité de l’autoroute des Cantons de l’Est, sa distance raisonnable de plusieurs centres urbains, la possibilité d’y skier une bonne diversité de pistes, la présence de défis, un dénivelé intéressant de 385 mètres, ainsi que l’offre d’un vaste domaine skiable à découvrir. Or, malgré ce gigantisme, il ne faut pas oublier que la station s’est grandement transformée au fil des ans. Afin de nous souvenir à quel point Bromont a pu se métamorphoser, nous vous proposons de remonter dans le temps en vous présentant les plus anciennes remontées mécaniques qui ont déjà pu nous conduire au sommet de pentes.
Télésiège double de la Coupe du Monde
Ce télésiège a été fabriqué par les Industries Samson et il était connu sous la désignation de télésiège numéro 2. C’est le plus ancien des télésièges du mont Brome, c’est ce dernier qui nous permettait de remonter au sommet dès 1964. Il a été désinstallé en 1992 et depuis, des canons à neige style perche HKD ont été fixés sur les anciennes bases en béton. Le télésiège avait une longueur de 870 mètres et permettait de grimper une dénivellation de 325 mètres.
Son sommet culminait tout juste entre le sommet de la piste Waterloo et le tunnel de la Coupe du Monde. Ce dernier avait été aménagé afin de rejoindre les pistes Knowlton et Bedford en passant sous le haut de la piste Coupe du Monde, suite à l’aménagement du télésiège numéro 3.
Vers la fin de sa carrière, il servait presqu’exclusivement en été pour desservir les luges qui partaient de la mi-montagne. À cet endroit, on y retrouvait deux petits pylônes tronqués que l’on utilisait, au cours de la saison chaude, pour faire baisser la ligne de télésiège à ce débarcadère. En hiver, il pouvait servir en cas de très forte affluence et permettait néanmoins d’accéder aux pistes principales sans se rendre au sommet. Malheur aux skieurs débutants qui l’empruntaient, il ne permettait pas de se rendre à la piste facile Brome, ces skieurs devaient se rabattre sur la Cowansville.
Télésiège double du mont Soleil
Il s’agit d’un aller-retour pour ce télésiège double de marque Samson. D’une longueur de 600 mètres, il permettait de grimper les 125 mètres de dénivellation du sommet du mont Soleil. Il a été déplacé, par la suite, dans la piste Sherbrooke, pour répondre à un besoin criant de desservir un domaine skiable qui y prenait de l’expansion rapidement. Entre-temps, une arbalète à tiges rigides avait été installée à sa place sur le mont Soleil.
En 1998, ce télésiège double est retourné à son endroit d’origine afin de mieux répondre aux besoins d’une clientèle débutante qui fréquentait ce secteur. Il faut noter l’arbalète arrêtait souvent pour cause de chute de skieurs en cours de route. Il faut prendre en note que le retour de ce télésiège double a grandement accéléré la cadence de remontée au sommet du mont Soleil. Il a été remplacé depuis par un télésiège quadruple.
Arbalète du sommet du mont Soleil
Au moment du départ du télésiège double du mont Soleil pour le mont Brome, cette arbalète à tiges rigides de marque Samsom desservait le sommet de ce versant jusqu’au retour du télésiège double à son endroit initial. L’arbalète partageait alors son abri de moteur avec sa voisine, l’arbalète qui desservait le bas du mont Soleil.
Vu du bas des pentes, celle-ci était située du côté gauche et elle était connue sous la désignation de remontée numéro 5. Elle avait une longueur de 600 mètres et grimpait les 125 mètres de dénivellation du petit versant. Par contre, elle accusait un temps de remontée plutôt long.
On pouvait en descendre à la mi-montagne où l’on retrouvait les pistes pour débutants; les gens qui n’étaient pas habitués à utiliser de genre de remontée tombaient régulièrement sur sa première moitié. De plus, pour monter au sommet, un bon abrupt attendait ceux qui désiraient s’y rendre. Cette pente pouvait faire paniquer certains et causer d’autres chutes en amont. Une fois parvenu au sommet, on en profitait pour déguster à petites bouchées une des trois pistes du secteur si longuement convoité.
Arbalète de la mi-Mont-Soleil
Cette arbalète à tige rigide de marque Samson, connue sous la désignation de remontée numéro 6, était la jumelle de sa voisine de droite -en beaucoup plus court avec une longueur de 270 mètres. Elle permettait de grimper les 55 premiers mètres de dénivellation de ce secteur. Elle était beaucoup moins souvent en opération, servant surtout quand il y avait des cours de ski. Par contre, on pouvait se réjouir de la voir fonctionner, car cela nous annonçait que les skieurs moins expérimentés allaient s’en servir pour skier les pistes faciles du bas, tandis que le numéro 5 allait plutôt servir à ceux qui désiraient skier les pistes intermédiaires du sommet. Ceci avait pour effet de mieux répartir les types de skieurs par remontée.
Arbalète de la piste Valcourt
Cette arbalète à enrouleur relativement courte de marque Mueller avait été installée pour rejoindre le sommet, non loin d’où arrive aujourd’hui le télésiège quadruple numéro 3. Il faut dire qu’au moment de sa création, Bromont ne possédait pas encore le sommet du mont Brome, ce qui pouvait expliquer pourquoi le télésiège double numéro 2 arrêtait un peu avant le sommet.
Une fois cette procédure réglée, l’arbalète a été en fonction de 1968 à 1971, jusqu’à l’installation du télésiège double numéro 3 qui allait desservir le sommet à son tour. L’arbalète s’étirait sur une longueur de 270 mètres et permettait de grimper une dénivellation de 100 mètres. Afin de mieux la situer de nos jours, elle empruntait le tracé de l’actuelle piste Washington jusqu’à sa première courbe. À cette époque, cette piste se nommait Valcourt. Comme vous pourrez le constater, cela constituait une première incursion sur le versant du Lac, 30 ans avant sa création officielle. De 1971 à 2000, cette remontée avait laissé un tracé rectiligne à droite de la Cowansville, tracé que bien des gens aimaient skier en version hors-piste.
Télésiège double du sommet
L’installation de ce télésiège de marque Samson permettait de voir grand et allait devenir le télésiège principal du mont Brome, jusqu’à l’installation à sa droite du télésiège quadruple débrayable Poma en 1986. D’une longueur de 1070 mètres, avec 20 pylônes, il permettait de grimper les 385 mètres du mont Brome d’un seul trait. Ce qui lui était caractéristique était sa hauteur relativement basse: assis dedans, on pouvait le dessous des skis des gens qui utilisaient le télésiège quadruple débrayable. Contrairement aux télésièges 1 et 2, le moteur du double 3 était situé en amont car il était très facile de relier celui-ci à la ligne de transmission d’énergie qui passait à proximité.
En 1992, il a été quelque peu modifié puisque suite au démantèlement du télésiège numéro 2, il allait devenir le télésiège de service en été pour les luges. Un débarcadère a été aménagé au milieu de son parcours et les pylônes tronqués venant du télésiège numéro 2 y ont été installés pour baisser la ligne. Pour l’occasion, il a été nécessaire de rallonger certains pylônes et changer certaines roulettes. De plus, des supports à vélo ont été installés sur ses dossiers au profit des activités de vélo de montagne qui prenaient de l’expansion à cette station. En 2003, il a pris sa retraite et a fait place au télésiège quadruple numéro 3. Par contre, ce télésiège a été aménagé légèrement plus court afin de créer de l’espace pour l’installation du télésiège quadruple débrayable du versant du Lac.
Télésiège double de la Sherbrooke
De marque Samson et connu sous la désignation de télésiège numéro 1, on le surnommait aussi télésiège caché ou télésiège des experts, il fallait être attentif pour le trouver la première fois. Seules les pistes Montréal et Sherbrooke y conduisaient directement. Venant de la Cowansville, il fallait emprunter l’ancienne petite piste Richmond ou en arrivant de la Waterloo, la Saint-Paul ou la Coupe du Monde, il fallait emprunter une petite traverse toute discrète. Il fut le dernier télésiège double installé sur le mont Brome. Il l’a quitté en 1998, pour aller servir sur le mont Soleil.
Sa fonction première était de desservir directement les pistes nommées plus haut sans être obligé de passer par le sommet ni la base. Il était très apprécié les jours de grande affluence car il n’y avait aucune attente, peu importe le moment de la journée. Il était plus court que les autres télésièges (530 mètres) et permettait tout de même de grimper une importante dénivellation de 280 mètres. Sa base se situait à la rencontre de pistes Sherbrooke et Montréal, son sommet sur le dessus de la petite butte que l’on grimpe pour débuter la piste Sherbrooke le plus haut possible. En fait, cette butte est son ancien débarcadère et ce dernier par sa longueur importante ne nous laissait aucune marge la première fois qu’on le dévalait.
Fil-neige du bas de la Saint-Hyacinthe
Connue sous la désignation de remontée numéro 7, ce petit fil-neige d’une longueur de 70 mètres et d’une dénivellation de tout au plus 15 mètres desservait une aire d’initiation à la pratique du ski tout au bas de la piste Saint-Hyacinthe. Ce qui était plutôt caractéristique de cette remontée était le fait que les poignées de montée étaient situées sur le câble du dessous et les poignées descendantes accrochées au câble du dessus. Dans ce cas, les poulies à chaque extrémité étaient presque situées en oblique, ceci amenait la situation que les poignées descendantes nous passaient au-dessus de la tête. Or, habituellement sur ce genre de remontée, les câbles sont positionnés de façon latérale et les poulies de retour à chaque extrémité placées à l’horizontale.
En synthèse, vous serez en mesure de constater qu’aucune des remontées d’origine qui ont été présentées ici ne sont encore en opération de nos jours. Il est donc possible de toutes les qualifier de remontées fantômes. Il faut noter que la station a procédé à de nombreux investissements et plusieurs mises à niveau afin de moderniser sans cesse son domaine skiable et ce, au grand plaisir des skieurs. La station de ski Bromont mise sur son dynamisme pour se démarquer dans l’industrie du ski. Objectif atteint!
Lorsque les premiers scientifiques ont parlé du réchauffement climatique, il y a déjà plus de 50 ans, ils ont été victimes de ce que j’appelle «le syndrome Jeanne D’Arc». Puisque c’est d’avoir tort que d’avoir raison trop tôt, les scientifiques, penauds, ont remballé leurs théories et les chiffres qui les appuyaient. Bon débarras, prophètes de malheur!
Les années 1980 ont changé la face de l’environnementalisme: on réalise les conséquences affreuses de la déforestation, on découvre des trous dans la couche d’ozone, on pointe du doigt les pluies acides, les gaz à effet de serre… puis le réchauffement de la planète revient au coeur des débats. Cette fois, impossible de le nier: les glaciers fondent et reculent, la calotte polaire s’effrite, la température moyenne des eaux mondiales augmente de quelques fractions de degrés… voilà, il est bien là, le réchauffement.
Evidemment, quand on se tape un -40°C bien senti, avec les parois nasales qui collent ensemble quand on respire dehors, il y aura toujours un abruti ou deux (avec quelques négationnistes, tiens-tiens) pour narguer la communauté scientifique mondiale: «Ben, il est où, votre réchauffement climatique!?» Idiot. On n’a pas dit que les -40°C n’existeraient plus… mais qu’ils seraient de plus en plus rares.
Souvenez-vous des MéGA bordées de neige d’il y a 20 ou 30 ans: de quoi fermer les écoles, pelleter pendant 3 jours, avoir des bancs de neige plus hauts que le balcon du 2e, skier à partir du toit, faire des igloos dans la cour arrière sans peine (avec complexe immobilier sur 3 étages, sisi!), avez-vous vu ça récemment?
Certains d’entre vous, statistiques à l’appui, me parleront des chutes de neige des 20 dernières années. Oui, bravo, les chutes de neige… mais à la manière d’une station de ski qui se voile la face, vous omettez les chutes de pluie qui font fondre le tout, entre deux tempêtes de flocons… pour qu’au final, il ne reste pas grand chose au sol, un peu comme cette année.
De mémoire, la seule saison que j’aie vécu qui soit digne de porter le nom d’hiver (au sens original du terme) est la mémorable 2007-2008. Vous me l’accorderez: précipitations record, températures exceptionnelles, des powder-day presque toutes les semaines. En ce qui me concerne, c’était quasi-quotidien: je patrouillais à temps plein au Massif du Sud! Oui, j’ai passé l’hiver au bon endroit, au bon moment…
Maintenant, force est de constater que l’hiver au sens propre semble de plus en plus illusoire… Doit-on le redéfinir? L’actualiser? Puisque la tendance est au politiquement correct, voyons un peu ce qui pourrait convenir. Notez que la définition doit être propre au Québec! Cependant, éliminons d’office la définition de l’hiver pour les snowbirds(«période de l’année où ils se gèlent le cul au Québec pendant qu’on est en Floride»)… Les plus zélés d’entre vous colleront aux dates du calendrier et à la position de l’astre solaire par rapport à la Terre, les plus poètes parleront de blanc manteau, les plus râleurs de «m… blanche»… amusez-vous!
Pour ma part, je propose: «Période de l’année se situant vaguement après la chute des feuilles des arbres et avant l’éclosion des moustiques, où les températures sont plus basses que durant le reste de l’année, amenant des précipitations parfois solides dont l’accumulation au sol est aléatoire.» Articles reliés: «Ski de roche», «Fabrication de neige» et «Patinoire intérieure».
Malgré mon cynisme, je reste persuadée que l’exercice intellectuel le plus laborieux n’est pas de définir cette saison… mais bien d’arriver à en profiter. Tout le monde dehors, allez prendre l’air, et faites fi de la météo: c’est pas parce qu’il pleut en ville que c’est pareil partout!!
Le début de saison que nous vivons cette année prouve plus que jamais la nécessité pour les stations d’investir dans un système d’enneigement performant, et d’apprendre à utiliser chaque fenêtre de froid qui se présente! Pour certains, il s’agit d’un énorme casse-tête, tandis que pour d’autres, la fabrication de la neige est devenu un emploi à temps plein!
L’intérêt d’interviewer Michel Couture vice-président de Sno Innovation était d’obtenir l’avis d’une entreprise spécialisée dans la production de neige. Ses fonctions ne se limitent pas à couvrir uniquement les pistes du Mont Saint-Bruno, mais de plus en plus à répondre à des besoins en enneigement hors de la station.
Cette entreprise est née peu après le grand verglas de 1998, au moment où Serge Couture de ski mont Saint-Bruno avait dû acheter une herseuse à disques afin de casser toute cette glace qui recouvrait les pistes. L’objectif était et reste aujourd’hui de faire profiter à tous de l’expertise développée à cette station en matière de fabrication et d’entretien de la neige dans un contexte où le climat du sud du Québec n’y est pas toujours favorable. De plus, les activités de l’entreprise permettent de rentabiliser un équipement qui sert sur une période temporelle relativement courte (fin novembre à fin janvier).
Les contrats extérieurs sont graduellement devenus l’activité principale de Sno Innovation. Les municipalités du Québec ont besoin de cette fabrication de neige pour couvrir une pente de glissade ou pour divers événements comme des carnavals hivernaux. Par exemple, la fête des neiges de Montréal ou la fête d’hiver d’Ottawa sont des contrats typiques. Fabriquer cette neige en milieu urbain, quand la neige s’y fait absente, permet de donner un coup de pouce à l’industrie globale du ski en rappelant aux gens qu’il y a de la neige en montagne et à leur remonter quand le paysage hivernal se fait plutôt gris. Ce moyen agissant comme motivateur afin de profiter de l’hiver a en quelque sorte conduit au slogan de l’entreprise: « Partenaire de vos hivers ».
Les services de Sno Innovation ne se limitent pas uniquement à la fabrication de la neige; la compagnie s’assure de l’entretien et du suivi afin que cette neige reste belle. Ce service est offert jusqu’au mois de mars. Le service 24 heures et aussi offert, afin de répondre à des besoins urgents en enneigement au besoin comme une compétition de ski de fond, par exemple la Loppet de la Gatineau ou une compétition de motoneige. Il est même possible de faire couvrir le terrain d’une résidence privée, pour quelqu’un qui est en manque de neige. De la neige fabriquée peut aussi être requise pour des expériences scientifiques sur des terres agricoles à une période où la neige naturelle est absente.
Pour la réalisation de tous ses contrats, Sno Innovation fournit son propre équipement autonome amovible. Tout est transporté par camion: canons à neige, compresseur, génératrice et équipement d’entretien. Seule l’eau n’est pas transportée due à son volume, celle-ci est pompée d’un cours d’eau ou d’une borne-fontaine.
Malgré toute cette diversification de contextes où la neige fabriquée et utilisée hors du domaine skiable, voir à la qualité de la surface de glisse offerte sur le domaine du mont Saint-Bruno reste une priorité. En effet, la station demeure la première raison d’existence de Sno Innovation, celle-ci se devant de rendre accessible le plus rapidement un maximum de pistes et s’assurer que la qualité de la neige soit impeccable.
Malgré la réputation de la région, cette station ne saurait opérer sans la précieuse aide de ses canons! La production de neige étant relativement dispendieuse et les moyens financiers limités, la période d’enneigement va débuter vers la fin du mois de novembre et s’étendre sur une période de 5 à 7 semaines au maximum dans le cas d’un début de saison peu neigeux. Pour Jean-François Thibeault, directeur des opérations de la station, l’objectif principal de l’enneigement de constituer un fond sur lequel va se fixer la neige naturelle au cours de la saison.
Par le passé, à la suite de deux saisons successives moins neigeuses, la station a été amenée à augmenter la superficie devant être recouverte de neige fabriquée. La moitié du domaine skiable de Gallix est donc enneigé mécaniquement. La station dispose en tout de 9 canons, 5 avec ventilateur intégré, dont un à haute pression et 4 canons sur perche. Ils sont tous amovibles. L’eau est puisée à même le lac Caché situé non loin de la base du versant familial.
Lors de la production, une vérification est réalisée toutes les demi-heures, afin de s’assurer de la bonne marche de la production. Par la suite, il est très important de procéder au saignement l’ensemble des conduites, ceci contribuant à éviter le bris par le gel et assurant le bon fonctionnement de l’ensemble du matériel. Ce vide d’eau est réalisé par gravité en aval des conduites.
Ce qui fait la réputation de la qualité de la neige à la station est le fait qu’elle jouit d’un microclimat favorisant les précipitations de neige le long de la rivière Sainte-Marguerite. Cette disposition permettant les premières neiges hâtives, fait en sorte qu’il neige souvent lors de la production de neige et le mélange de ces deux neiges permet d’obtenir une texture de glisse des plus intéressantes. Sans compter que la station est relativement éloignée du golfe du Saint-Laurent, ce qui lui permet de ne pas souffrir de son effet réchauffant, au début et à la fin de la saison. De plus, l’air ambiant est plus sec qu’au sud du Québec, ce qui permet d’obtenir une neige fabriquée plus sèche et de meilleure qualité. Malgré ce climat nordique favorisant les conditions de glisse, la neige fabriquée reste un incontournable afin de garantir l’ouverture de la station.
Pour cette station familale à proximité de Shawinigan, le défi de l’enneigement est bel et bien présent: la majorité de la station est orientée sud-est et malgré sa position au creux d’une vallée, l’enneigement naturel y est relativement lent. Depuis plusieurs années déjà, Vallée-du-Parc ne compte plus uniquement sur Dame Nature pour recouvrir ses pentes: 20 des 22 pistes de la station reçoivent de la neige fabriquée mécaniquement.
Annie Brousseau, directrice adjointe de la station, indique que grâce à l’augmentation de la capacité d’enneigement, les canons de Vallée-du-Parc produisent annuellement suffisemment de neige pour recouvrir les pistes d’environ 45cm de neige. En effet, au cours des dernières années, plus de 420 000$ ont été investis afin de moderniser le système d’enneigement et pousser le niveau de production de neige à un niveau supérieur. Ces investissements font partie de la somme colossale investie par les nouveaux propriétaires afin de redonner un souffle à la station -objectif atteint!
Pour Vallée-du-Parc, l’enneigement mécanique des 20 pistes représente une dépense annuelle avoisinant les 45 000$, selon les saisons. Mme Brousseau ajoute que la principale motivation à l’enneigement est d’étirer la saison de ski: il va de soi que l’enneigement permet de devancer l’ouverture et de prolonger la saison… et les skieurs sont au rendez-vous!
Lorsque nous avons réservé notre 2e voyage en Californie, notre pensée fut qu’on achetait une valeur sûre : le lac Tahoe et ses environs montagneux ont toujours la cote (sans jeu de mots!) et cette année, plus l’hiver avançait, plus les montagnes recevaient des accumulations de neige record… mais on n’aurait pas cru se retrouver dans la neige à ce point! Ce texte est donc le premier de trois récits racontant notre périple dans autant de stations au nord du lac Tahoe : Diamond Peak (NV), Squaw Valley (CA) et Mt. Rose (NV).
La route s’est faite sans histoire jusqu’à North Auburn (nord-est de Sacramento), où nous avons commencé à douter de la possibilité de se rendre jusqu’à Tahoe Vista par l’autoroute 80, qui contourne le lac Tahoe par le nord. Les milles s’étirent, et puis, stupeur : les annonces sur les panneaux lumineux se multiplient. Chaînes obligatoires à partir de tel endroit, route fermée à partir de tel endroit… aïe aïe aïe, nous sommes encore à 1h30 de route de notre hébergement! Il est déjà tard et nous ne voulons pas prendre le risque de passer notre première nuit en Californie dans une voiture déjà trop pleine de ses occupants et des bagages de ceux-ci! Demi-tour, donc, pour contourner le lac Tahoe par le sud (et le Nevada). Inutile de rejoindre Sacramento pour retrouver la route 50, on coupe dans les terres… merci GPS! Les détails de la route pour arriver à notre hébergement incluent donc deux contrôles routiers (chaînes obligatoires OU véhicule 4X4), de très longues heures, une vitesse moyenne de 33km/h, des milles de trafic lent (voire complètement arrêté) et quelques boissons au sucre atomique… Mais nous voilà enfin à Tahoe Vista, où l’accueil de la réceptionniste nocturne en dit long : « Oh Geez! I’m glad you guys could make it!! »
Oui, méchante tempête, et on a roulé en plein dedans. L’effet pervers: une route laborieuse. L’effet cool: POWDER!!! Considérant nos heures de sommeil et la taille du territoire enneigé, nous avons préféré ne pas galoper pour être aux first tracks… sage décision car la neige n’a pas du tout manqué! À notre réveil, les statistiques de Diamond Peak faisaient état de plus de 15 pouces (40cm) de neige fraîche tombés dans les 24 dernières heures… and counting.
Arrivés en piste sur les coups de 10h00, nos spatules ont fait des premières traces presque jusqu’à 14h00, merci aux multiples sous-bois et aux 655 âcres de terrain skiable. Le meilleur «spot»? Solitude Canyon. Avec The Glades… vous reconnaitrez bien là l’amatrice de sous-bois que je suis! Par contre, comme réchauffement, le Golden Eagle Bowl est idéal: bonne inclinaison, arbres dispersé, et vue sur le lac Tahoe… de quoi en oublier de regarder où on va! En effet, de toutes les stations du nord du lac Tahoe que j’ai visitées, Diamond Peak est sans contredit celle qui offre le plus beau point de vue sur le lac, dont la couleur de l’eau varie en fonction de l’humeur de la météo, passant du bleu marine au turquoise clair -hallucinant!!
J’avoue avoir vraiment apprécié ma découverte de Diamond Peak: si on se fie aux chiffres (655 âcres skiables, 30 pistes -sans compter les sous-bois et les bols), on ne sait jamais véritablement à quoi s’attendre avant de débarquer sur place… Bien que cette station soit l’une des plus «petites» du coin, ses 560m de dénivelé n’ont pas à rougir à côté voisins: de beaux défis attendent les skieurs au détour des sous-bois! … Et vous ai-je parlé du coup d’oeil sur le lac? C’en est presque un facteur déconcentrant…
Notre journée s’est conclue sur une note très particulière: grâce à la présence d’esprit de la relationniste de la station, nous avons été mis au courant d’une activité bien particulière: le «Last tracks». À l’instar des skieurs qui se lèvent aux aurores pour profiter des premières traces (poudreuse ou corduroy), Diamond Peak offre un sympathique forfait vin-bouffe-coucher de soleil-ski… De quoi réunir tous les plaisirs! Nous avons donc savouré plusieurs vins californiens, des amuse-gueules de grande qualité, un coucher de soleil sur le lac (dont je n’ai plus besoin de vanter les mérites esthétiques) et le plaisir de descendre dans une piste fraichement retravaillée, juste pour nous! Qui a parlé de l’ivresse des montagnes?
En conclusion, de par sa taille «intermédiaire», Diamond Peak est une fort agréable stations pour les gens qui veulent prendre une pause entre deux «monstres» (ou deux journées à Squaw Valley). De beaux défis, du terrain pour tous les calibres… et une vue à couper le souffle!
Bien que cette station de ski soit située au Labrador West, elle rejoint la population du Québec car les résidents de Fermont vont y skier. En fait, les municipalités de Fermont (QC), Labrador City et Wabush (Terre-Neuve-et-Labrador) forment une grande agglomération de population qui jouxte la frontière, ayant en son centre Smokey Mountain.
La station Labradorienne a bien sûr rencontré son lot de difficultés. Elle est confrontée à devoir opérer avec des coûts d’exploitations qui sont relativement élevés dans le monde du ski, qu’il s’agisse des assurances, de l’entretien, des réparations, des acquisitions, etc. De plus, avec des revenus modestes et un bassin de population plutôt limité, il devient difficile d’aller recruter de nouveaux membres. Inévitablement, l’ensemble de ses équipements commence à devenir âgé et ceux-ci devront être remplacés éventuellement. En combinant une situation financière précaire et des investissements massifs requis, la viabilité l’exploitation de Smokey Mountain a été remise en cause à certaines reprises.
Malgré tout, elle demeure toujours ouverte grâce à une poignée de gens motivés, aimants du ski alpin et fiers de leur station. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une des plus hautes montagnes de la région, ses 330 mètres de dénivellation la rendent immanquable dans le paysage. Quatre remontées permettent d’accéder aux différents secteurs de la station. La remontée principale est un télésiège quatre places du constructeur Skitrack; la montagne compte aussi deux téléskis simples et un tapis sur la pente école. Il est possible de dévaler un choix de 19 pistes de tous les calibres, les plus difficiles représentent un bon défi! Le paysage de la montagne a ceci de particulier: au cours de la remontée on gravit outre la limite des arbres. Il est donc possible de skier un sommet dénudé de tout arbre, un peu comme sur un glacier. Le climat plutôt rigoureux du nord du 52e parallèle permet de vivre des saisons avec peu ou pas de dégel, la qualité de la neige y est excellente.
Au tournant des années 2010, selon un article de Radio-Canada, une certaine menace semblait planer pour l’existence future de la station, qui pouvait ironiquement très bien être sa planche de salut. En réalité, le domaine skiable est aménagé sur un gisement de minerai de fer et une compagnie voulait bien l’exploiter, ce qui aurait pu amener la disparition de la montagne. Or, en cas de nécessité d’exploitation du gisement, ladite compagnie minière s’était engagée à déménager les activités de ski et à aménager une nouvelle station sur une autre montagne. Cette situation aurait fait en sorte que le centre de ski serait équipé de nouvelles infrastructures à très peu de frais.
Or, le scénario qui s’est finalement produit a permis de combiner le meilleur des deux mondes. La compagnie minière Iron Ore, qui est une propriété de Rio Tito Alcan, a revu sa planification d’exploitation minière et la montagne de Smokey ne fait plus partie de ses plans. En contrepartie, comme l’exploitation minière du fer a démontré une certaine reprise au cours des années 2000, ceci a donné une bouffée d’optimisme et des nouveaux résidents et travailleurs sont venus s’installer dans la région. Ce contexte été favorable à ce que ladite compagnie minière ait pu investir dans l’actuel centre de ski. Leurs équipements et leurs employés ont été mobilisés afin de procéder au réaménagement du site et à la préparation du terrain pour l’installation des nouvelles remontées mécaniques. Durant l’été 2018, un télésiège quatre places, un téléski débrayable et un tapis roulant neufs ont été construits. C’est sans compter que le téléski rouge a été rénové afin de pouvoir accéder à nouveau au sommet absolu du domaine skiable.
En synthèse, il est possible de constater que cette station locale est confrontée à des enjeux semblables à ses voisines, sa viabilité tient grâce à une mobilisation des ressources locale de ses membres, clients et entreprises qui fournissent temps et argent, sans attendre quoi que ce soit en retour.
En lisant un commentaire peu flatteur à propos d’une «petite station en région» sur Facebook, mon cerveau s’est mis à tourner. Ce commentaire, dénué de sympathie, s’éloigne particulièrement du discours que je m’apprête à tenir. Je vous en prie, assoyez-vous bien confortablement: aujourd’hui, je prends la défense des stations de ski qu’on appelle affectueusement «petites», «familiales», «de région», «modestes»… passons les termes moins pittoresques.
**Définissons grossièrement le terme «station régionale»: éloignée du giron d’une grande agglomération urbaine, présentant moins de 20 pistes, ainsi qu’un dénivelé inférieur à 250m.**
Souvenez-vous un instant: où avez-vous appris à skier? Rappelez-vous: où vos parents allaient-ils skier? Plusieurs d’entre vous penseront à des stations qui sont aujourd’hui fermées… nostalgie, souvenirs et autres sentiments du passé vous envahiront brièvement (sans plus, hein, vous êtes pressés). Laissez-moi vous aider un peu:
«Ah, c’était tout petit, parfait pour apprendre!» «J’aimais beaucoup ça, tout le monde se connaissait, c’était facile!» «Mes parents me laissaient y aller tout seul, c’était génial!»
Maintenant, vous êtes un skieur adulte, aguerri, vous avez déménagé, accompli vos études avec brio, vous avez un emploi, un salaire, des goûts de luxe, voire peut-être les moyens de vous payer le sus-mentionné luxe, alors vous ne skiez qu’avec des grandes marques, chez des grands noms. Vos enfants apprennent aussi à skier, comme vous… à grands coups de cours encadrés, de frais de moniteurs et d’investissements sur les équipements. (Je caricature à peine.)
Malgré toute votre bonne volonté, votre progéniture ne skie que 4 fois par saison -à moins que vous ne comptiez parmi vos luxes le condo en montagne… étrangement, chaque sortie de votre enfant est couronnée de grands frais, et d’une expérience mitigée pour Junior: trop de monde, trop vite, trop bruyant, trop grosses chaises, trop grosse montagne… trop tout.
Là, vous me voyez venir, avec mes gros sabots?
Pourquoi renier les stations régionales, pourquoi les minimiser ou les ridiculiser? Pensez un peu que sans ces stations, il y aurait moins de relève chez les skieurs, moins d’emplois, moins de loisirs, moins de socialisation et ce, à l’échelle provinciale! Pour les gens de la ville, l’impact socio-économique d’une station régionale est ignoré; la population citadine se bornant à rire d’un faible dénivelé ou d’un maigre décompte de pistes. Or, les stations régionales, certes de moins grande envergure que les «resorts» de ce monde, n’ont pas pour autant moins de gloire -j’irais même jusqu’à croire le contraire pour certaines d’entre elles.
Fruit de passion et d’acharnement, fierté locale et régionale, centre collectif et communautaire de loisirs et d’activités de plein air, ces stations «tout en un» font souvent office de pivot central pour la population locale. Pourtant, leur survie économique est toujours dans un équilibre précaire. Pour la plupart de ces montagnes, une saison avare de neige est synonyme de questionnement: aura-t-on les moyens d’opérer la station un an de plus? Avez-vous déjà pris la peine de vous interroger sur la véritable réalité des gestionnaires et directeurs de ces centres? Ai-je besoin de vous ramener à la liste des stations qui ont mis la clé sous le paillasson dans les dernières années? Loin de moi l’idée de prendre les stations régionales en pitié. Mon objectif est simple: vous faire réfléchir sur le respect qu’elles méritent vraiment. Car elles n’ont pas besoin de pitié… elles ont simplement besoin qu’on reconnaisse ce qu’elles sont véritablement: un moteur d’activité socio-économique régional crucial pour la santé physique et mentale de sa clientèle. L’objectif de ces stations est tout aussi simple: elles contribuent à rendre un sport coûteux accessible à une clientèle éloignée des centres urbains, et souvent moins fortunée.
Le mépris des petits est si facile; la connaissance et l’appréciation le sont moins. Quand on juge un livre par sa couverture, on commet l’erreur la plus sotte qui soit: émettre une opinion sans connaître les faits pour la justifier. Evitez donc la loi du moindre effort…
La station de ski a ouvert ses portes au début des années 1960. L’objectif de la station est depuis de desservir les skieurs de cette municipalité et de ses environs. Il s’agit d’un centre municipal qui vise principalement une clientèle familiale et débutante. Un premier versant moins abrupt a été aménagé pour leurs besoins. On y retrouve un télésiège quadruple Poma, un téléski simple, un petit parc à neige et de la glissade sur tubes. Le programme de l’école de ski y occupe une bonne part des activités offertes à la station. Un second versant plus abrupt desservi par une arbalète permet de satisfaire les skieurs plus expérimentés.
Nous avons rencontré monsieur Christian Boudreau Superviseur au mont Ti-Basse. Il nous a expliqué que le nom de la montagne est désigné en l’honneur de Ti-Basse Saint-Onge, qui avait sauvé la vie de Robert McCormick, fondateur de la ville de Baie-Comeau.
La gestion de ce centre de ski permet de relever certains défis au quotidien. Bien qu’il n’y ait jamais eu de menace de cesser les opérations, il a été nécessaire de les rationaliser afin de maintenir une saine gestion. La clientèle ayant baissé depuis le sommet démographique des années 1980 où l’on comptait jusqu’à 3000 membres, il était nécessaire de couper quelque part. La station opère donc maintenant deux versants sur trois, le troisième étant plus difficile à enneiger. Le projet de la piste 16 au sommet a été mis de côté et il a été inévitable de couper les heures d’ouverture de jour en semaine. Par contre, il ne faut pas oublier les travailleurs de nuit des trois grandes usines de Baie-Comeau, qui apprécient bien faire un peu de ski le matin en semaine après leur quart de travail. De plus, la fabrication de neige qui est toujours aussi dispendieuse reste un incontournable dans cette région qui vit peu de redoux hivernaux, mais où il y a aussi peu de précipitations en toute saison.
Puisque cette station appartient à la municipalité de Baie-Comeau et qu’elle est financée via la collecte des comptes de taxes municipales, il faut démontrer de la rigueur dans cette gestion. En contrepartie, le fait qu’elle appartienne à la municipalité permet de disposer d’une plus grande diversité de ressources afin de procéder à un entretien rigoureux des équipements. Les gens de l’extérieur sont souvent surpris de l’excellent état des infrastructures et du genre d’équipement disponibles.
Malgré ses 115 mètres et ses 13 pistes, le mont Ti-Basse a été en mesure de faire de grandes réussites au fil des ans. Premièrement, elle compte 1800 membres (environ 10 % de la population locale) ce qui représente un taux de fréquentation plafond à une échelle provinciale. Ces chiffres ne comprennent pas les billets journaliers qui viennent s’y ajouter. Il y a de plus en plus de nouvelles familles qui la fréquentent. Le carnaval des neiges qui s’y tient est aussi un succès, qui ne pourrait pas avoir lieu sans une armée de bénévoles. Il y a aussi l’aquaski qui pourrait éventuellement revenir à la vie; cet événement nécessite cependant beaucoup de gestion mais la base de la station devient noire de monde lors de son déroulement.
Certains éléments sont présents sur le domaine skiable et font la fierté du mont Ti-Basse. Il y a premièrement le petit parc à neige aménagé dans l’ancienne pente-école et accessible par le téléski simple. Afin de le configurer, la personne qui est en charge s’inspire ne nombreux parcs présents dans de grandes stations américaines. Il y a aussi les trois sous-bois, offrant chacun leurs particularités. Ces pistes s’adressent à une clientèle plus expérimentée et ont été aménagées par des passionnés dont un menuisier qui voit à son fini. Les sous-bois sont régulièrement nettoyés afin d’optimiser le plaisir de s’y faufiler. Il y a aussi l’équipe de compétition le Ti-Basse qui se promène un peu partout et donne de la visibilité à la station. Les différentes écoles de la région situées entre Forestville et Baie-Trinité profitent de forfaits spéciaux et viennent aussi en journée classe-neige, le temps d’une journée de ski, ce qui permet de faire la promotion des sports de glisse et de faire profiter de l’hiver.
En bref, malgré les deux derniers hivers moins neigeux qu’à l’habitude, la station du mont Ti-Basse est là pour continuer à servir la population de la région de Baie-Comeau. Elle réussit à maintenir une stabilité de la fréquentation de sa clientèle et c’est sans compter l’offre d’une excellente qualité de neige sur l’ensemble de son domaine skiable.
La Station Récréotouristique Gallix dessert la région de Port-Cartier et de Sept-Îles. Dès la fin des années 1950, deux premières pentes de ski ainsi qu’un téléski avaient été aménagés en bordure de la route 15, maintenant connue sous le numéro de 138. Rapidement, vu la faiblesse du dénivelé les activités de ski ont été déménagées de ce centre de ski temporaire vers l’actuel site, celui-ci situé plus en amont dans les terres.
Au départ, la station avait été aménagée en deux paliers: celui du bas où l’on retrouvait les pentes expertes desservi par un télésiège double et celui du haut avec des pentes intermédiaires desservies par un téléski. Sur une autre colline on retrouvait les pistes pour débutants aussi desservies par un téléski simple. Plus tard, le versant arrière a été développé dans une perspective de pouvoir dévaler l’intégralité des 185 mètres de dénivellation de la station et de skier un versant sans arbres, le tout desservi par une arbalète à enrouleur. Finalement, le télésiège double a été déplacé et reconstruit sur une ligne qui permettait de desservir l’intégralité du dénivelé du versant principal.
Afin d’en savoir un peu plus sur les enjeux actuels auxquels la station doit faire face, nous avons rencontré monsieur Patrick Girard, qui était directeur des opérations au moment de l’entretien. Ils nous ont expliqué que tous ces aménagements précédents avaient été financés par les compagnies minières locales, jusqu’au moment où elles ont décidé de s’en départir dans une perspective de rationalisation des coûts. Par la suite, ce sont des promoteurs qui se sont succédés et ont pris en charge la station. Ceci a eu pour effet qu’un entretien minimal était effectué, sans qu’il y ait de mises à niveau.
En 1998, quand est venu le temps de procéder à la relance du mont Gallix après une saison d’inactivité, tout était à refaire. Le plus grand défi était de rendre le tout fonctionnel et la tâche était colossale. Cette même année, un nouveau télésiège quadruple Doppelmayr a pris la place du télésiège double Samson et un peu plus tard un fil neige a été installé sur une nouvelles pente école. Des pistes ont été dynamitées afin d’être élargies et de permettre une meilleure circulation des skieurs aux endroits critiques. Il a aussi fallu rationnaliser les activités, une baisse démographique notable après les années 1980 se faisait sentir sur les pentes.
Dans une perspective à court terme, le versant arrière ainsi que le versant familial ont été fermés afin de se concentrer sur le versant principal. Pour compenser la diminution du terrain, de nouvelles pistes (dont des sous-bois) ont été aménagés à ce moment. Les années ont passé et les clients réclamaient le retour des anciens versants dont la station disposait. Leur patience a été récompensée: l’administration les a écoutés. Dans un premier lieu, la pente école est revenue sur le versant familial avec un fil-neige. Dans un second lieu, ce qui fut très apprécié, a été le retour du versant arrière, en formule «back country». Les gens peuvent le gravir avec des peaux d’ascension ou s’y rendre par un sentier de transit à partir du sommet du télésiège et y revenir par le sentier de retour via la superbe coulée qui sépare les deux versants. Ce nouveau type de terrain attire une nouvelle clientèle avec la montée à popularité du ski hors-piste.
Dans une perspective de diversifier les activités et attirer une nouvelle clientèle des pistes de glissades sur tubes ont été aménagées sur l’ancien versant familial, ainsi qu’un réseau de sentiers de raquette. Le chalet de ski a maintenant un salon qui permet d’accueillir les motoneigistes; on a également construit un belvédère au sommet. Le dernier grand chantier a été la démolition du chalet d’origine, ce dernier était devenu exigu et défraîchi. Le nouveau chalet a été construit sur le site de l’ancien; il est lumineux, fonctionnel, moderne et très apprécié de la clientèle. Ce dernier a été financé, d’une part, par une subvention gouvernementale visant la modernisation des infrastructures des centres de ski, et, d’autre part, par une imposante campagne de financement. Les entreprises et les particuliers avaient la possibilité d’acheter une brique gravée à leur nom qui allait être affichée sur un mur du chalet.
Par contre, les finances de la station demeurent très serrées en lien avec tous les investissements qui ont été nécessaires. N’eut été de la volonté des gens du milieu de maintenir un centre de ski local en opération, cette station aurait pu fermer ses portes à quelques reprises. La conclusion est fort simple: les gens ont besoin de ce loisir en hiver pour se divertir et prendre l’air. Le taux plutôt élevé de gens fréquentant la station par rapport à la population totale de la région en fait foi. À cet effet, malgré un contexte budgétaire difficile, il fut nécessaire d’acheter de nouveaux équipements comme une dameuse et des canons à neige, sans oublier la remise à niveau du système de pompage et d’éclairage des pentes.
Malgré certaines difficultés, la population reste fière de la station Récréotouristique Gallix. Parmi les plus grandes réussites, celle-ci a déjà été la première station à pouvoir ouvrir en intégralité son domaine skiable en saison. De plus, l’offre de la diversité de pistes est plutôt grande pour une petite station locale, sans compter qu’on y trouve des pistes au calibre plutôt élevé, dont un sous-bois extrême. Le vieux dicton dit : «quelqu’un qui skie partout à Gallix peut skier partout». La qualité de la neige offerte est aussi une très grande fierté car il est plutôt rare de voir de la glace sur les pistes. À tout cela peut s’ajouter le nombre d’activités spéciales offertes au cours de la saison, ces événements festifs sont prisés et mettent de l’ambiance sur place. Il y a aussi des forfaits offerts aux groupes scolaires qui désirent venir passer une journée en plein-air qu’il s’agisse de ski, de la glissade sur tubes ou de la raquette.
En bref, il est possible de noter que la direction de la station Récréotouristique Gallix fait preuve de ténacité et n’hésite pas à foncer même si parfois la situation n’est pas des plus faciles.
Charles Désourdy, Président-directeur général de Bromont, nous a confirmé que la neige fabriquée est arrivée en 1968 sur le Mont Soleil, un versant sud-ouest exposé au vent; puis en 1980 sur le Mont Brome. un versant Nord où il était moins criant d’en produire. Depuis l’époque où seules trois pistes étaient enneigées, l’équipement et la situation de la station ont bien évolué. Aujourd’hui, l’objectif est de recouvrir les pistes de 60 cm à 1 mètre de neige dès le début de la saison. Pourquoi cette épaisseur? Afin de s’assurer de traverser les redoux en minimisant leur impact. La fabrication de neige assure des conditions de ski optimales et permet de conserver plusieurs pistes ouvertes.
Pour les skieurs qui connaissent la station, une piste plus abrupte comme la Coupe du Monde va nécessiter 50% plus d’épaisseur qu’une piste plus douce comme la Brome. Depuis les débuts de l’enneigement mécanique, la texture de la neige fabriquée s’est beaucoup améliorée grâce au fait qu’on la produit en faible densité. Cette procédure rend sa composition plus légère et douce à skier, contrairement à l’époque où tous utilisaient une neige de forte densité beaucoup plus compacte. De plus, on tente de rendre sa production moins énergivore en utilisant moins d’air comprimé afin de la pulvériser et le projeter dans les airs.
Parlons des canons à neige: les plus anciens sont les canons bi-fluides. Ils fonctionnent en y faisant converger à la fois de l’eau et une bonne quantité d’air comprimé. Ils sont plutôt courts et énergivores. Leur présence est de plus en plus rare car ils sont remplacés par d’autres types de canons efficaces. Afin d’optimiser cette efficacité, il faut augmenter ce que l’on appelle le «Hang Time» ou le temps de suspension des gouttelettes d’eau dans les airs. Plus le contact avec l’air froid sera long, mieux elles pourront cristalliser avant de retomber et avoir pour résultat une neige sèche et légère, avec le moins d’air comprimé possible. Le canon avec ventilateur intégré permet d’y arriver. C’est la force des hélices qui va projeter les fines particules d’eau et permettre d’allonger ce temps de suspension, sans compter que les divers petits jets répartis sur le pourtour du canon permettent de réduire au minimum leur taille. Par contre, ce type de canon est plus coûteux et amène la formation de gros tas de neige qui sont plus long à étendre afin d’avoir une surface de glisse agréable.
Il y a aussi le canon HKD ou sur perche. Les lettres HKD viennent du nom de son inventeur, Herman K. Dupré. Ce dernier opérait une station de ski de taille moyenne en Pennsylvanie et comme il disposait de très peu de nuits afin d’enneiger, il a été dans l’obligation de créer un canon qui lui permettait de souffler de la neige dans des conditions qui sont limites. Le canon sur perche est alors né: c’est sa hauteur qui permet d’allonger le «Hang-Time», les particules d’eau retombant de la perche ont le temps de cristalliser avant de toucher le sol. La température de production va varier selon le taux d’humidité présent dans l’air: plus celui-ci est bas, plus la température de production pourra être élevée. Par exemple, il est possible de produire de la neige jusqu’à -5°C avec 80% d’humidité et jusqu’à -3°C avec 40% d’humidité. Passé outre cette limite, la neige produire sera trop humide.
En matière d’équipement, afin de répondre aux besoins de la clientèle et de couvrir rapidement un vaste domaine skiable, Bromont possède 900 canons fixes secondés de 150 canons portatifs. Une telle quantité de canons permet de le confirmer comme un géant de la production de neige. En ce qui concerne la période de test, la station est sur le qui-vive dès le 1er novembre et va produire de la neige au moment où il y a une fenêtre de froid de 3 heures minimum. Cette période est importante afin de procéder au rodage et faire certains ajustements. La période de production intensive va débuter à la mi-décembre; ce premier «shoot» va permettre de couvrir rapidement l’ensemble du domaine skiable. Au cours des mois de janvier et février, la station va procéder au second «shoot» qui va permettre d’accumuler des réserves jusqu’au ski de printemps. Il va sans dire que ce ne sont pas toutes les stations qui ont les moyens financiers de procéder à une seconde période de production.
Au fil des ans, Bromont aura eu l’occasion de développer des technologies plus poussées, afin d’optimiser la fabrication de neige. Dans un premier temps, une eau plus froide va geler plus rapidement: c’est la raison pour laquelle un système de refroidissement d’eau a été prévu. Une partie de l’eau est pompée dans le fond de la rivière Yamaska, où elle est plus froide. Quant à l’eau des deux réservoirs, elle sera brassée, afin de faire remonter l’eau plus froide se trouvant au fond. De plus, des compresseurs sont localisés un peu partout sur la station, ces derniers permettant un refroidissement de l’eau immédiatement à la sortie aux canons. De plus, pour des raisons pratiques et esthétiques, l’ensemble du réseau de tuyaux est sous terrain. Avec de telles dispositions, il suffit de 48 heures afin de recouvrir une piste et de l’ouvrir aux skieurs… À noter que 90 % du vaste domaine skiable de Bromont est enneigé mécaniquement! Faites le calcul…