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    Météo : dans le secret des Dieux (ou presque)

    En juin dernier, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Brett Anderson, météorologue en chef à Accuweather. D’entrée de jeu, disons-le : je ne suis pas férue de la météo, je ne connais rien aux nuages et aux modèles météo, je sais lire un baromètre, je connais les vents dominants… et je ne suis pas une exception ! Bien que je puisse nommer des gens qui confirment ma règle, je n’ai pas de connaissances exceptionnelles et je redoutais un peu cette entrevue, de crainte de me retrouver coincée, sans questions pertinentes à poser à cet homme. J’ai heureusement eu la chance d’assister à une conférence qu’il a donnée lors du dernier congrès regroupant les stations de ski de l’est du pays, de l’Ontario aux Maritimes. Soulagement : Brett Anderson s’exprime avec un vocabulaire compréhensible et est un excellent vulgarisateur ! Voici donc le compte-rendu de mon entrevue, en français. L’entrevue est quant à elle disponible ci-bas, en version intégrale, en anglais, sans sous-titre.

    Brett Anderson a été invité par les associations des stations de ski à s’exprimer à propos du dernier hiver qui, comme on le sait, a été plus que laborieux pour l’ensemble des stations de l’est du Canada et des États-Unis. Températures au-dessus de la moyenne, fenêtres de production de neige limitées, faibles précipitations neigeuses, pluies : tout ce cocktail a donné un vilain rhume à l’industrie du ski, qui cherche encore à comprendre comment tout ça a pu se passer. Les statistiques ont démontré que l’hiver 2011-2012 est le 3e plus chaud jamais enregistré, et le 2e plus pauvre en précipitations. Brett Anderson l’a surnommé « Perplexing winter »… c’est tout dire.

    D’abord, notre spécialiste météo nous le dit : même la meilleure boule de cristal n’aurait pu prédire avec une certitude inébranlable ce qui s’est réellement produit. Lorsque les météorologues ont émis leurs premières prévisions en octobre 2011, ils se sont basés sur une série d’outils, comme à leur habitude. Parmi leurs outils : les années analogues, utilisées en comparaison afin d’avoir une idée partielle de la future saison hivernale ; l’état des courants atlantique et pacifique, la température de la surface des eaux des océans et des Grands Lacs ; et finalement, la présence de la Niña, avec une influence faible à modérée. Ajoutons une longue série de modèles météo (Brett Anderson préfère le modèle européen) et l’expérience des scientifiques. Une fois toutes ces données colligées, la conclusion fut : nous aurons un hiver plus rude qu’à la normale, mais plus neigeux. 

    Autopsie d’une prévision ratée : voyons maintenant ce qui s’est réellement produit ! Les années analogues n’ont été d’aucune utilité : pas une seule des 5 années analogues utilisées en comparaison n’a eu un hiver comme celui que nous venons d’avoir. Les courants atlantiques quant à eux ont eu une influence supérieure à la moyenne, annulant l’effet de la Niña et empêchant les tempêtes de s’attarder sur la terre et d’y laisser des traces; et les vents de surface provenant des Grands Lacs ont été inconstants, faisant en sorte que les tempêtes étaient brèves et peu chargées en précipitations neigeuses. Rajoutons en cerise sur le gâteau que l’air humide provenant du Pacifique augmentait sérieusement l’humidité ambiante, donnant des nuits plus « chaudes », réduisant ainsi les fenêtres de possibilité de fabrication de neige…

    Aura-t-on d’autres hivers de ce genre ? Brett Anderson est d’avis que oui, mais pas de manière récurrente. Il est flagrant que nous vivons un réchauffement climatique : les températures moyennes hivernales ont grimpé de 3 degrés Celcius dans les 65 dernières années, et la tendance n’ira pas à reculons. La plupart des météorologues s’accordent pour dire que l’impact ne se sentira pas directement ici quant à l’accumulation de neige, mais se vivra plus directement par la diminution de capacité d’enneigement mécanique –un impact direct sur nos saisons de ski.  Les effets s’accentueront avec les années, mais d’après Anderson, les skieurs n’ont pas à craindre pour leur sport préféré pour les 20 prochaines années.

    À quoi peut-on s’attendre pour l’hiver prochain ? La question est sur toutes les lèvres, et ce, depuis les premiers rayons du soleil en Mars… Brett Anderson nous donne quelques indices, mais il faut absolument garder en tête qu’il est encore trop tôt pour prédire de manière fiable ! Les prédictions les plus fidèles sont toujours disponibles à partir de la fin du mois d’octobre, et plus le mois de novembre progresse, meilleures sont les informations que les météorologues nous transmettent. Pour l’instant, ce que nous pouvons dire de l’hiver prochain : l’année analogue utilisée sera l’année 2006-2007 ; les eaux de la côte ouest seront plus froides que la normale ; et nous verrons peut-être un retour de El Niño, avec une influence faible à modérée. En se fiant à ces indices, on peut imaginer un hiver plus chaud au nord, plus sec à l’ouest (Colombie-Britannique), avec des températures dans la moyenne à l’est, mais une plus forte probabilité de tempêtes dans les Maritimes.

    En conclusion : bien malin qui peut s’avancer, encore une fois ! De notre côté, nous ferons bien sûr tout dans notre pouvoir pour vous indiquer où se trouvera le meilleur ski, entre autres grâce à notre Horoscope du Skieur… mais d’ici là, qui vivra verra !

    Brett Anderson tient un blogue sur la météo canadienne et sur les changements climatiques, ses deux passions de météorologue. Vous pouvez le lire sur accuweather.com.

    Visionnez l’entrevue intégrale (en anglais) :

    Visite au Musée du ski des Laurentides

    Plusieurs savent que la région des Laurentides est surnommée « le berceau du ski au Canada ». En effet, il est difficile de nier l’importance de ce sport au sein de cette région. La pratique du ski alpin, combinée au ski de fond, aura eu une importance capitale pour le développement touristique de la région. Ainsi, voir un musée du ski s’y installer ne surprendra personne: situé en plein centre de l’action dans la ville de St-Sauveur, le Musée du ski des Laurentides commémore les éléments majeurs qui ont marqué l’évolution de cette activité dans la région, de ses premiers balbutiements jusqu’à nos jours. Afin d’en apprendre davantage sur le musée, nous avons rencontré deux employées de l’établissement: Sylvie Lebeau, coordonnatrice à l’accueil et aux communications, ainsi que Marie-Ève Auclair, conservatrice et coordonnatrice aux expositions.

    Sylvie Lebeau nous raconte que l’idée de ce musée est née de la motivation d’un groupe de passionnés de ski et d’histoire, désireux de créer un projet concernant les Laurentides. À cette époque, une grande partie des efforts étaient mis du côté de la collecte de matériel ancien et de sa mise en valeur par des expositions itinérantes. Bernard Brazeau, un des co-fondateurs, a fait la tournée de nombreux sous-sols afin de dénicher tout ce qui aurait un lien avec la pratique du ski tandis qu’un appel à tous fut lancé via les médias.

    Dans la même foulée, un temple de la renommée honorant les efforts d’individus et d’organisations s’étant impliqués dans le milieu du ski laurentien fut créé. Dès le départ, cette activité permettait de collecter des artéfacts provenant de plusieurs sources, parmi lesquelles Lucile Wheeler, Jackrabbit, Émile Cochand et Arthur Gravel. À nos jours, Jean-Luc Brassard et Alexandre Bilodeau ont également déposé des objets qu’ils ont utilisés lors des Olympiques.

    Le Musée du ski des Laurentides voit officiellement le jour en 1982. Ses fondateurs s’attardent d’abord à amasser et à développer ses collections. Dès 1984, ils sont en mesure de présenter celles-ci au grand public dans le cadre d’expositions itinérantes et temporaires présentées un peu partout dans la province. En 1992, le musée fusionne avec le Musée Jackrabbit, fondé en l’honneur d’Herman Smith-Johannsen dit « Jackrabbit » par Alice Johannsen. Fille du célèbre fondeur, elle est directrice-conservatrice au Musée Redpath de l’Université McGill de laquelle elle est également diplômée en histoire. Cette fusion procure au musée un apport important d’objets documentés et bien conservés concernant le skieur centenaire; artéfacts qui constituent encore aujourd’hui la pierre angulaire des collections de l’institution.

    Dès 1998, le conseil d’administration était en quête d’un endroit fixe afin d’exposer en permanence ses collections. Diverses péripéties les ont conduits vers le local actuel en 2007. De fil en aiguille, la ville a été en mesure de leur offrir l’ancienne caserne de pompiers de la municipalité et la première exposition temporaire s’y est tenue en 2008. La première exposition permanente « L’histoire du ski dans les Laurentides ; Vivre en hiver, de l’hiver et avec l’hiver » y a ouvert ses portes le 25 mai dernier. Le mandat du musée comporte plusieurs volets: la préservation des artéfacts, la diffusion, la documentation (recherche),  la conservation de l’histoire du ski dans les Laurentides ainsi que le développement d’un service éducatif propre à répondre aux besoins de ses différents publics.

    Le profil du visiteur-type du musée est plutôt varié. Skieurs alpins, fondeurs, amateurs de musées, touristes locaux, américains, asiatiques et européens, tous y trouvent leur compte. L’entrée au musée est libre, l’objectif étant d’amener le maximum de gens à le fréquenter afin de leur permettre d’en connaître plus sur le mode de vie d’une région où les sports de glisse occupent une place importante. Il est également possible de devenir membre du musée, moyennant une contribution monétaire modeste de 20$ par année. Devenir membre du musée est une action facile et directe que tous peuvent faire pour soutenir le musée et ses activités.

    Afin d’en savoir plus sur la collection du Musée du ski des Laurentides, nous avons rencontré Marie-Ève Auclair, la conservatrice et coordonnatrice aux expositions. Dès le début de la rencontre, elle s’est empressée de nous montrer les deux réserves du musée où sont entreposés les divers artéfacts, classés par matériau. La petite réserve contient tout ce qui concerne les textiles, les métaux, les papiers, ainsi que les bâtons de ski. En d’autres mots, les vêtements, les trophées, les livres, les magazines, ainsi que les brochures y sont déposés. Ces éléments étant les plus sensibles à la détérioration, cette pièce a été choisie pour la stabilité relative de sa température. De plus, tout doit être déposé sur des supports neutres en plastique et enveloppé dans des contenants qui ne contiennent pas d’acide afin d’assurer la plus grande pérennité possible aux collections. De son côté, la grande réserve contient le bois et les huiles sur toile, c’est-à-dire la collection de skis et d’œuvres d’art ; l’humidité de cette pièce est surveillée de près et les fluctuations brusques sont amoindries autant que possible. L’objectif de toutes ces mesures est d’optimiser la conservation de tous ces artéfacts.

    Les dons d’objets au musée sont acceptés selon des critères précis. Seuls les originaux sont conservés ; de plus, les artéfacts doivent obligatoirement avoir un lien direct avec le ski (ou les sports d’hiver) et l’histoire des Laurentides. Aussi, chaque artéfact se doit d’être documenté: il faut être en mesure d’exposer quelque chose dont ont connaît le passé et la signification. Il est important de noter la différence entre un musée et un centre d’interprétation: le musée se distingue par la présence d’une collection en son sein. C’est la raison pour laquelle tout ce qui est admis et archivé fait l’objet d’une attention rigoureuse. Dans le milieu muséal, de manière générale, ce qui est présenté en salle d’exposition reflète 3 % de l’ensemble de la collection. Cette méthode de fonctionnement permet de présenter des expositions variées au fil du temps et ainsi conserver l’intérêt auprès de la population.

    Un musée, peu importe son mandat, est un lieu qui ouvre l’esprit, en nous permettant de porter un regard sur les événements qui nous ont précédés. Connaître le passé nous permet de mieux comprendre notre présent et d’avoir une idée du futur qui nous attend!

    Visionnez nos films:

    Une visite vous intéresse?

    Musée du ski des Laurentides
    30 rue Filion, Saint-Sauveur

    info@museeduski.com
    450 227.2564 poste 222

    Le musée est ouvert du mercredi au dimanche, entre 11h et 18h.
    L’entrée est libre, les contributions volontaires sont appréciées

    Ces phrases qui m’agacent…

    … surtout venant des météorologues et autres détenteurs d’une tribune populaire.

    Par un hasard pas-si-providentiel, j’ai entendu des centaines de bulletins météo au cours de la saison de ski 11/12. Télé, radio, web, plusieurs chaines, des monsieurs trop sérieux, des bons présentateurs de tous genres, des madames un peu nounounes… Malheureusement pour tous ces Mr/Miss Météo, qu’ils fussent proférés par de réels météorologues (les vrais, qui ont appris cette science) ou des teneurs-de-micro-et-liseurs-de-télésouffleur, bon nombre des bulletins météo qui ont parcouru le colimaçon de mon oreille en a profité pour hérisser le poil de ma susceptibilité hivernale.

    Franchement, est-ce qu’un météorologue ou animateur DOIT afficher sa préférence pour l’été, lorsqu’il présente une météo d’hiver!? Pour moi, cela relève du non-sens. Au-delà du rôle de journaliste, qui dans le cas présent est de retransmettre les faits (parfois après analyse), le rôle social du météorologue m’apparait plutôt celui de rester neutre… On vit dans un pays de l’hémisphère nord, on clame à tout va qu’il faut assumer notre nordicité, l’industrie des sports d’hiver (toute discipline confondue) se tord de douleur; et on l’achève à coups de mots assassins!?

    Voici 15 phrases qui auraient dû être dites autrement… ou sur un ton différent.

    Septembre :

    1) Pour cette nuit, risque gel au sol, on s’ennuie déjà de l’été!
    (Oui, mais pas pour les mêmes raisons que toi…)

    Octobre :

    2) Aujourd’hui, averses de pluie mêlée de flocons de neige, les températures resteront stables à 1 degré donc on a peut-être des chances de s’en tirer!
    (Non, c’est le cycle des saisons. L’hiver suit l’automne. C’est comme la Lune, les marées, le 29 février… c’est cyclique. Habitue-toi. Ou change de continent.)

    Novembre :
    3) On aura un beau weekend très doux, avec des températures nettement au-dessus des normales saisonnières, mais on ne s’en plaindra pas!
    (Ce n’est qu’un sursis… ta déprime de Novembre, tu l’auras en Janvier…)

    4) Quelques flocons ici et là mais le mercure restera autour de zéro et il n’y aura aucune accumulation significative… pas besoin de courir pour vos pneus d’hiver!
    (Profitez-en donc pour faire du vélo…)

    Décembre :

    5) Toujours pas de neige à l’horizon! La pluie des dernières heures a fait fondre les quelques centimètres accumulés et le weekend sera ensoleillé, c’est le temps d’en profiter et de prendre l’air avant l’arrivée des températures moins clémentes!
    (Y’a qu’à t’habiller plus…)

    6) Hé oui, ça devait arriver, on aura bel et bien une tempête de Noël! Mais rassurez-vous, rien de trop énorme, ce sera juste parfait pour avoir un Noël blanc!
    (“Ça devait arriver”… tu as relu ton cours sur les cycles?)

    7) On attend plusieurs centimètres dans les prochaines heures, attention sur les routes, si vous n’avez pas vraiment besoin de sortir, restez chez vous, c’est l’hiver pour vrai!
    (Détectai-je une pointe de déception et de frayeur à peine masquée dans ce commentaire?)

    Janvier :
    8) La grosse bordée qu’on attendait n’aura pas été si grosse que ça, finalement! Heureusement, car en plus un redoux surviendra dans les prochains jours, avec des températures frôlant le zéro. On est loin des -40 habituels de janvier!
    (Détectai-je une pointe de soulagement et de contentement à peine masqué dans ce commentaire?)

    9) Oh làlà! Ce sera un weekend très froid, on a été gâtés jusqu’à maintenant, c’était plutôt doux…
    (Gâtés?! Euh…)

    10) Deux tempêtes coup sur coup! Le premier système n’aura pas fait trop de dommages mais l’avertissement de tempête hivernale tient toujours pour la nuit prochaine, on attend plus de 15 centimètres, jusqu’à 30 dans certains endroits…
    (Tiens, qu’est-ce que je disais à propos de la déprime de Janvier…)

    Février :

    11) Dieu merci, il y a une des marmottes qui n’a pas vu son ombre! L’hiver va donc être bientôt fini!
    (Oui quand on connait l’efficacité de ces prévisions, y’a de quoi s’y fier…)

    12) La tempête qu’on prévoyait en début de semaine est en train de dévier vers les provinces maritimes alors on va s’en sortir sans trop de pépins, l’est du Québec devrait être le plus touché avec une dizaine de centimètres mais ici (Montréal, ND moi) on ne verra que quelques traces.
    (C’est comme le Yéti? On en entend parler, on l’attend, et finalement on ne voit que des traces? L’hiver serait donc un monstre mythologique?)

    13) Et bien voilà, juste à temps pour la relâche, on aura des bonnes chutes de neige à travers la province. La région métropolitaine n’y échappera pas, il va falloir s’armer de patience sur les routes!
    (Oui, pour fuir les abrutis qui conduisent encore comme en été…)

    Mars :

    14) La relâche se passe sous le signe du beau temps! Aucun nuage prévu pour la fin de semaine, donc on a un petit répit côté précipitations! Un peu partout au Québec, les températures sont un peu au-dessus des moyennes habituelles, ça sent le printemps!
    (ça sent surtout l’hiver passé en un clin d’œil, oui…)

    15) Toute la semaine, des températures très douces, un peu de pluie d’ici la fin de la semaine. On se situe en moyenne de 5 à 10 degrés au-dessus des normales saisonnières; le temps des sucres bat son plein et on peut sortir les vélos!
    (Le temps des nids-de-poule aussi, et moi je ne veux pas ranger mes skis…)

    Notez bien que je ne nomme ni ne pointe personne du doigt… mais vous pourrez très bien, tous autant que vous êtes, penser à au moins une personne que vous aurez entendue tenir des propos négatifs à propos de l’hiver. Et après, on s’étonne qu’il faille dépenser des milliers de dollars pour convaincre le public de dépenser des sous pour profiter de la neige.

    Et si on commençait par l’accueillir avec positivisme, cette saison!? Avec un ton pareil, pas surprenant que Mère Nature nous boude…

    Owl’s Head: pour en voir de toutes les couleurs!

    La station de ski Owl’s Head est réputée pour faire la promotion de la tête de chouette, de sa vue imprenable sur le lac Memphrémagog, de ses abrupts soutenus et de son achalandage modéré; sans bien sûr oublier que la station offre des possibilités de remontées des plus colorées avec ses télésièges les plus anciens. 

    En effet, jusqu’à une époque pas si lointaine, on identifiait les télésièges par leur couleur. Or, depuis le remplacement de certains télésièges, cette habitude tend à se perdre.  Notre objectif sera justement de faire un clin d’œil à cette époque en vous présentant chacun de ces remontées. Un merci tout spécial à Paul Giddings et David Maurer, dont la collaboration a augmenté le contenu textuel et imagé de ce reportage!

    Les télésièges vintage

    Pour débuter voici le télésiège double bleu, de marque Poma. Il a été installé en remplacement de l’ancien T-Bar qui permettait d’accéder à ce secteur de la station. Il survole la piste Shady Lady et est principalement utilisé par le club de compétition. Il permet aussi de skier un secteur intermédiaire sans être obligé de monter jusqu’au sommet. En effet, avec sa longueur de  670 mètres et sa dénivellation de 190 mètres il est localisé sur le flanc ouest de la station. Il est plutôt rapide et comporte des tapis de sièges récents. 

    Voici la petite double rouge, de marque Samson, anciennement nommée Baby Chair. Elle est l’une des plus anciennes de la station, on peut l’apercevoir sur le plan des pentes de 1971. Elle a longtemps été la remontée pour les skieurs débutants. En effet, elle est plutôt courte avec une longueur de 335 mètres et une faible dénivellation de 50 mètres. Les skieurs l’apprécient pour sa vitesse modérée et sa faible hauteur. Par contre, le débarcadère plutôt pentu et obligeant un virage à gauche plutôt serré déplait à plusieurs. Parmi ses traits distinctifs, le bruit de son moteur particulier et l’allure frêle de ses pylônes. Depuis l’installation d’un petit télésiège quadruple de marque Borvig dans la piste voisine, la petite rouge ne sert plus et elle a été démontée au cours de l’été 2019.

    Un petit télésiège quadruple usagé de marque Borvig a été installé en 2003 en remplacement du Baby Chair. Son installation a amené un élargissement  plutôt important de la piste Cindy’s Sleep. Parmi ses trais distinctifs, sa vitesse très très réduite, probablement l’un des télésièges les plus lents. Heureusement car il dessert le secteur pour débutants de la station.  Son débarcadère très doux plait grandement aux novices. Par contre, des tapis de sièges seraient requis, ses barres de bois rouges sont plutôt inconfortables lors de la remontée.  Sa longueur est de 375 mètres et sa dénivellation de 50 mètres.

    Le télésiège double Panorama survole la piste du même nom. Il était nommé à l’époque la Chaise Rouge à cause de la couleur de ses barres de bois. De marque Muller, il s’agit du plus ancien télésiège de la station, datant de 1966. Il a été déplacé à cet endroit en 1987, il était auparavant à la place du télésiège quadruple débrayable du sommet. De nos jours, il sert seulement lors de journée de très grande affluence, afin de desservir plus efficacement le parc à neige. Il s’agit du seul télésiège à treillis métallique. Sa longueur est de 800 mètres tandis que sa dénivellation est de 140 mètres. Cet appareil sera démonté durant l’été 2020. 

    De marque Heron, le télésiège double vert permet de de desservir le côté est de la station, partant du secteur débutant et se rendant au sommet, il est le plus long de tous. De sa base à son sommet on parcourt 1200 mètres et on grimpe 360 mètres de dénivellation. Il permet de survoler la spectaculaire piste Colorado. Même s’il n’est pas des plus rapides, il est plutôt confortable, son siège est recouvert d’une couche de styromousse. Par contre, il n’est qu’utilisé lors jours de très grande affluence durant la relâche scolaire ou lors d’un bris au télésiège quadruple débrayable du sommet. Depuis 1987, il n’a été utilisé que lors jours de très grande affluence durant la relâche scolaire ou lors d’un bris au télésiège quadruple débrayable du sommet. Cet appareil a été démonté durant l’été 2019. 

    Voici le télésiège quadruple débrayable du Lac, acheté usagé de la station américaine Breckenridge (Colorado). Datant de 1981, il s’agit du plus ancien télésiège quadruple débrayable de marque Doppelmayr. Il a été installé à Owl’s Head en 2000, en remplacement de l’ancienne chaise orange. Sa longueur est de 1070 mètres et sa dénivellation de 240 mètres. Il dessert un secteur intermédiaire au bas de la montagne.  Ce télésiège a été démonté durant l’été 2020 et a été remplacé par un télésiège fixe quatre places. 

    Les télésièges fantômes 

    Le télésiège orange, de marque Poma, jadis situé à l’extrême droite de la piste Upward Trail. Il a été en fonction de 1975 à 1999 et il a été remplacé par le télésiège quadruple débrayable le Lac. Par sa couleur,  il était visible de très très loin. Il était relativement rapide mais pas des plus confortables car nous étions assis directement sur une planche de contre-plaqué. Il avait une longueur de 1070 mètres et une dénivellation de 240 mètres. Rendu au sommet, il fallait être un bon skieur pour en descendre car une rampe plutôt longue et abrupte nous attendait. Aujourd’hui il ne reste que quelques bases en béton sur lesquelles des canons à neige ont été installés.

    Le télésiège double noir de marque Riblet desservait la piste la Chouette et a été remplacé en 2003 par le télésiège quadruple débrayable noir provenant de Blue Mountain Resort. Son dossier arrondi était très confortable et compensait le fait que nous étions assis directement sur une planche de contre-plaqué. Vers la fin de sa carrière il avait été repeint en vert foncé mais continuait à porter le nom de la chaise noire. C’était une remontée prévue pour débutants et cela tombait bien, car il n’était pas très rapide et sa rampe de descente ne terrorisait pas ceux qui apprenaient les rudiments du ski.  Fait à noter il, il s’agissait du seul télésiège à posséder sa gare motrice au sommet.  Il avait une longueur de 870 mètres et une dénivellation de 140 mètres.

    Comme vous pouvez le constater, lorsqu’il est question de remontées mécaniques au mont Owl’s Head, on en voit de toutes les couleurs, formes et marques.  C’est ce qui contribue en bonne partie au cachet particulier de cette station généralement bien paisible où l’on est surpris de faire la file pour prendre un télésiège. 

    Mt. Rose (Nevada), la rose des vents

    Deux jours après notre arrivée au Lac Tahoe, la neige se «calme enfin». Je sais, dit de cette manière, moi-même j’ai l’impression de pécher un peu par râlerie ironique… mais quand la neige bloque les routes et rend les déplacements difficiles, elle peut bien tomber cette poudreuse, personne ne peut en profiter!

    Bref, ce matin, au bord du lac Tahoe, il fait beau. En consultant les rapports d’état des routes, je constate par contre que certains cols et routes montagneuses sont encore fermés ou à passage limité… espérons que la route qui nous mène au Mt Rose sera praticable! Il s’agit de la route 431, «Mt Rose Highway»; elle est d’ailleurs la seule route (au Nevada) de cette altitude qui soit ouverte 365 jours par année, sauf lors de tempêtes vraiment magistrales. Aujourd’hui, pas de soucis, la montée se fait sans pépins et nous voilà au pied de la station. Fait à noter, sur les 15 derniers km  avant d’arriver, plusieurs traces de ski étaient visibles… back country, vous dites?

    En arrivant à la station, force est de constater que les vents sont vigoureux… la montagne est orientée face à l’ouverture de la grande plaine du Nevada. Il ne fait pas particulièrement froid mais la visibilité s’annonce laborieuse. Hier c’était la poudreuse, aujourd’hui la poudrerie!

    En montant dans le télésiège 6 places, notre accompagnatrice Kayla Anderson attire notre attention sur une section particulièrement à pic, juste à gauche de la ligne du télésiège. «The Chutes»… avec des pentes avoisinant les 45° à certains endroits! Je suis tentée d’y aller, mais certains membres de l’équipe s’y opposent. On verra plus tard… Arrivés au sommet, Kayla nous décrit brièvement les pistes et le niveau de difficulté des différents secteurs. Pour se réchauffer, on choisit une piste large, de niveau intermédiaire… n’oublions pas que nos jambes ont été sur-sollicitées la veille, à Squaw Valley!

    Rapidement, les muscles «dérouillent» et on change de niveau dans les pistes, en se retrouvant bien évidemment dans les secteurs plus boisés: le double avantage de la réduction du vent et de la meilleure visibilité rend notre ski beaucoup plus agréable! La station culmine à près de 3000m d’altitude, il n’est donc pas surprenant de vivre de grands contrastes de vents et de température, selon l’endroit où l’on se trouve…

    La toponymie de l’endroit peut porter à confusion: les pistes de la station du Mt Rose sont en réalité sur Slide Mountain; le véritable Mt Rose est quant à lui juste en face, de l’autre côté de la route 431. C’est donc en skiant sur les pistes de Slide Mountain que l’ont peut apercevoir le Mt Rose!

    Après environ 5 descentes, Kayla nous invite à visiter la toute nouvelle construction de la station: le Winters Creek Lodge, tout juste inauguré l’été précédent. Orienté face au Nevada, la vue est plutôt prenante! D’ailleurs, la station mise beaucoup sur sa proximité avec Reno (et son aéroport) pour attirer les skieurs. La taille de la montagne et la superficie du domaine skiable en font une station où tous peuvent y trouver leur compte. Malheureusement pour mes envies d’adrénaline, lorsque nous avons voulu retourner sur le versant principal, on annonçait la fermeture imminente du télésiège sixtuple à cause des trop forts vents… obligation de prendre la navette (gratuite) pour le retour au chalet de la base. Autre bémol: la fermeture du sus-mentionné télésiège rendait inaccessible le secteur The Chutes! Zut alors. 

    N’empêche, on a bien découvert le reste du domaine accessible, avec grosses lames de neige et quelques «face shots» en prime. Une autre journée bien remplie! C’est donc sans hésiter que je recommande cette station comme «pause» entre deux journées plus éprouvantes! Il est aussi amusant de constater que lors d’un voyage de ski autour du lac Tahoe, on skie autant en Californie qu’au Nevada, ce qui n’est pas sans contraster avec l’image mentale classique que l’on peut avoir de cet état… Remarquez, Kayla nous racontait que lors d’un mariage célébré au Winters Creek Lodge, la mariée a lancé son bouquet pour le tirer au pistolet. Bienvenue au Nevada!

    Vous voulez y aller?

    Mt. Rose, site officiel
    – Carte des pistes
    – Tourisme: Official Lake Tahoe Visitor Bureau

    Squaw Valley (Californie), royaume de la neige!

    Jour 2 de notre périple Californie-Nevada: souvenez-vous de notre route laborieuse lors de notre arrivée : la neige a repris de plus belle! Nous nous sommes réveillés avec un 30cm à dégager de la voiture. Les précipitations neigeuses ont pris un petit répit en matinée mais tout autour de nous, on entend les grattes, pelles, souffleuses et autres outils de déneigement à l’œuvre. Notre destination du jour se trouve à moins de 30 minutes de route de notre hébergement, par beau temps… L’aller s’est déroulé sans pépins, un « chain control » était cependant en vigueur, applicable aux véhicules 2-roues motrices. En arrivant à Squaw Valley, la vue est saisissante. La neige a déjà repris à gros flocons, les bancs de neige sont immenses et le stationnement est un peu désordonné, on se gare où on peut!

    En sortant notre équipement et en regardant celui des autres skieurs, on réalise une chose : nos palettes font office de cure-dents! Avec nos skis « tout-terrain » (le mieux nanti de nous a 87mm sous les pieds), il semble évident qu’on ne fera pas long feu dans la poudreuse profonde. Oui, admettons-le : on s’est bien fait prendre! Évidemment, pas l’ombre d’un ski de poudreuse disponible en location, on devra skier assis sur nos skis pour éviter de jouer au sous-marin! Après avoir récupéré nos billets, on vérifie l’état d’ouverture de la montagne : visibilité nulle dans le « upper mountain », forts vents dans les endroits à découvert… allons donc se planquer dans les sous-bois, direction Snow King! J’avais de bons souvenirs de ce secteur boisé et pentu, visité lors de notre premier passage à la station.

    Déjà en montant dans le télésiège, on se remémore les bonnes descentes et on repère les secteurs à visiter… tout en écoutant le joyeux cri du Yahou d’Amérique du Nord*! Les adeptes de poudreuse sont ravis, et nous on appréhende un peu la première descente! Après moult tergiversations, la décision est prise : on fonce vers… le bois. L’avantage (ou l’inconvénient, c’est selon!) de ce secteur est qu’il n’y a pas véritablement de « pistes » séparées, délimitées. C’est donc un peu à l’aveuglette qu’on se dirige, d’autant plus qu’il neige toujours très fort. Le dilemme étrange du jour était « goggles ou pas goggles » : il faisait si chaud dans nos manteaux qu’après 50m de dénivelé, les lunettes étaient toutes embuées! Et puisqu’il neigeait encore à gros flocons, je vous laisse imaginer la visibilité et le confort sans les lunettes…

    Dès la première descente, les commentaires et constats fusent : « c’est pas du ski de tapette », « ayoye les jambons », « faut pas rester pogné icitte »… Vous l’aurez deviné, si on se laissait prendre à basse vitesse, le manque d’équilibre entrainait souvent une chute dont il était très laborieux de se relever –pas par douleur… mais maintenant, on sait qu’il n’y a pas que les sables qui sont mouvants! Croyez-le ou non, de toute cette journée, nous n’aurons fait que 5 descentes. Les plus en forme d’entre nous ont testé divers terrains boisés tandis que d’autres rêvaient déjà à l’après-ski!

    Ce jour-là, la station semblait fonctionner au ralenti : beaucoup de skieurs, mais peu d’attente aux lifts, et presque personne dans le Village au pied de la montagne. Vous devinerez que le Yahou d’Amérique du Nord ne fréquente que très peu les environnements non-boisés… Pour notre part, nous avons exploité ce qui s’offrait à nous, dans les limites de nos palettes : quand flotter devient forçant, mieux vaut s’arrêter avant qu’un accident ne le fasse! Ainsi, lorsque nos jambes ont déclaré forfait, tout le monde a voté pour un chocolat chaud… et même les non-diabétiques ont soigné leur hypoglycémie!

    La conclusion de cette journée est facile: pour notre prochaine visite, prévoir des skis plus larges! Squaw Valley est une station mythique, dont la réputation est associée à la variété de son terrain et surtout au niveau de difficulté des pistes: ne va pas dans une double losange qui le veut! Mon conseil est de planifier un séjour plus long qu’une seule journée dans cette montagne car le terrain change d’un jour à l’autre et la météo offre souvent de très belles surprises. Bien que cette année, la région du Lac Tahoe soit un peu moins favorisée que l’an dernier, Squaw Valley est mon coup de coeur pour la Californie…

    Vous voulez y aller?

    Squaw Valley, site officiel
    Carte des pistes
    – Hébergement au pied des pentes: The Village at Squaw
    – Tourisme: Official Lake Tahoe Visitor Bureau

    *Le Yahou d’Amérique du Nord, facilement reconnaissable à son pelage coloré et ses grandes spatules, privilégie les milieux de vie montagneux, accidentés, où la neige tombe en abondance.

    La luge du Massif: retour en enfance!

    J‘ai essayé la nouvelle piste de luge de 7,5 km au Massif de Charlevoix. Je pourrais résumer en un seul mot: OUF! Je vais quand même vous en parler un peu plus en détails, le temps de reprendre mon souffle! 

    Nous sommes transportés en chenillette du chalet jusqu’à l’entrée de la piste de luge. Le jour ou j’ai fait le trajet, le décor était magnifique. Arrivés au sommet du Mont-Liguori, les guides accompagnateurs nous expliquent les deux différentes luges qu’on peut utiliser et nous donnent une brève leçon de conduite. La journée ou j’y suis allé, le traçé était damé durci et l’utilisation d’un seul modèle était possible, la luge traditionnelle. Celle-ci est utilisée en position assise et la conduite est assez facile. Le modèle en bois rappelle nos traineaux utilisés dans ma jeunesse.

    L’autre modèle, une luge de type « Hammerhead » utilisée en position couchée , tête première, munie d’un système de direction facile à opérer offre plus de vitesse et des émotions plus intenses. Toutefois les conditions de neige durcie très rapide nous ont empêché de l’utiliser. J’étais déçu lorsque j’ai appris la chose mais à l’utilisation de la luge traditionnelle j’ai été comblé.

    L’activité de luge est réservée aux adultes et aux enfants de 10 ans et plus. Vous devez aussi remplir et signer un formulaire sur votre état de santé. Ça pourrait faire peur à certains mais je crois qu’il s’agit simplement d’une formalité en raison des assurances. À mon avis, les « ptits vieux » de 40 ans devraient s’abstenir mais les jeunes de 75 ans y trouveront bien du plaisir. 

    Une fois les formalités remplies, la description du traçé et la brève leçon donnée par les guides, je suis prêt à y aller. Rapidement, je sens que je peux diriger cette luge. La vitesse est aussi facilement contrôlable. Les plus frileux pourront y aller à leur rythme. Les départs se font un à un et les dangers de faire des « caramboluges » sont faibles.  Merci à mon guide Mathieu qui m’a appris ce nouveau terme!

    Pendant la descente, il y a un guide devant et un qui ferme la marche. Tout est bien indiqué et les courbes plus serrées sont passées un à un. La piste a des sections ou on doit marcher pour remonter. Rassurez-vous, c’est assez facile à marcher. À mi-parcours il y a un refuge chauffé où on vous sert un jus. Je n’y suis pas entré, je n’étais pas le seul dehors! Nous avions tous hâte de continuer notre descente. 

    D’ailleurs pour le temps d’une photo, j’ai triché en faisant un départ de groupe, où cinq participants sont partis du refuge le temps de faire une centaine de pieds. Jean-Luc Brassard était des nôtres et visiblement il n’en était pas à ses premières armes. Il enfilait des 360° et des cabrioles, armé de son plus large sourire. Je dois vous dire que le mien, mon sourire, était aussi très large tout au long du périple.

    Le temps de la descente nous sommes tous retombés en enfance. J’ai bien l’intention d’y amener mon épouse et mes deux filles. Vérifiez les dates d’opération mais on me dit que si des groupes de 10 et plus désirent faire de la luge, on débloque une journée entière pour les autres qui voudront y aller à plus petits groupes.

    Deux formules sont offertes :

    La formule Classique, qui inclut le transport en chenillette, du chalet du sommet à l’entrée de la piste de luge. La descente de 7,5 km, le jus mi-parcours et la remontée en télécabine jusqu’au chalet du sommet.

    La durée de l’expérience est d’environ 2 heures.

    Les tarifs : 
    Adultes @ 29,95 $
    Étudiants de 10 à 25 ans @ 24,95 $

    La formule Authentique, qui inclut une randonnée en raquette d’une durée d’une heure, du chalet du sommet à l’entrée de la piste de luge. La descente de 7,5 km , une soupe en refuge et la remontée en télécabine jusqu’au sommet.

    La durée de l’expérience est d’environ 3 heures.

    Les tarifs:
    Adultes @ 34,95 $
    Étudiants de 10 à 25 ans @ 29,95 $

    Je vous invite à visiter leur site : www.lemassif.com

    Vidéo sur la journée Train/Luge de Jacques Boissinot. Magnifique nouvelle activité au Massif de Charlevoix.

    Des remontées mécaniques “Made in Québec” !

    Les plus férus le savent, la majorité l’ignore: une petite compagnie entièrement québécoise fabricant des remontées mécaniques a su faire sa place au travers ce marché qui s’est largement mondialisé. Il n’y a qu’à penser aux plus grands constructeurs de télésiège qui sont présent au Québec: Doppelmayr-Garaventa, Leitner-Poma, Muëller, Hall Lifts… mais qui connait les Industries Samson?

    Établie depuis toujours sur la rue Saint-Laurent à Lévis, cette industrie est spécialisée dans la production de pièces de machinerie. Elle a déjà recouvert les montagnes de la Belle Province de remontées en tout genre; du début des années 1960 jusqu’à la fin des années 1980. Rare à cette époque était la station qui ne possédait pas son téléski ou son télésiège de marque Samson! 

    Quelque peu intrigués par la discrétion de cette compagnie depuis le début des années 1990 et sachant qu’elle était toujours active dans la production de pièce de machinerie, nous nous sommes rendus à leurs locaux afin de prendre de leurs nouvelles. Préalablement, nous avions pris contact avec monsieur Luc Fagnan, président de l’entreprise, un ingénieur qui a pris en charge la destinée de la compagnie en 1985.

    Arrivés sur place, nous avons constaté de visu que les Industries Samson appartiennent à la catégorie des petites entreprise: les registres nous confirment qu’au total 15 employés y travaillent. Leurs bureaux et ateliers sont présents sous forme d’une série de bâtiments qui occupent de part et d’autre les abords de la rue Saint-Laurent et donnent une impression de manufacture à l’ancienne… juste une impression? 

    Une fois dans l’immeuble, nous sommes accueillis par monsieur Fagnan qui nous a invités à passer à son bureau. Dès ce moment, il nous confirme qu’il s’agit des locaux originaux où l’entreprise est établie depuis les années 1880. Au départ, elle était connue sous la désignation de la Compagnie de Machinerie Mercier. Il faut spécifier qu’il ne s’agit pas à priori d’une industrie de construction de télésiège, mais plutôt de fabrication de pièces de machinerie. À cette époque, ils fabriquaient des pièces qui étaient destinés aux moulins à scie et aux différentes industries de la région. Ajoutons à cela la production de bandes d’acier destinées aux roues de carrioles. 

    Ce n’est qu’en 1946 que la compagnie est enregistrée sous la désignation d’Industries Samson, alors achetée par la famille du même nom. À ce moment, la production a pris de l’ampleur et la fabrication de chaudières de chauffage au mazout occupait une très grande partie de leurs activités. C’est sans compter qu’ils façonnaient des pièces de bateau pour chalutier de pêche et qu’ils pouvaient agir à titre de sous-traitant pour des chantiers maritimes. 

    De fil en aiguille, ils en sont venus au début des années 1960 à se convertir à la construction de remontées mécaniques. Les causes de cette conversion restant plutôt obscures, on peut supposer que l’augmentation de la popularité du ski alpin a pu y jouer un rôle. Et justement, ils ont pu profiter de cette manne car au cours de ces années, la production d’une remontée n’attendait pas l’autre!

    Le premier télésiège entièrement fabriqué par les Industries Samson était destiné au mont Adstock, qui en a fait l’acquisition en 1960. Par la suite, Samson a fabriqué 30 télésièges doubles, jusqu’en 1980. Ceux-ci étaient destinés aux quatre coins du Québec : Chaudière-Appalaches, Québec, Bas-Saint-Laurent, Cantons de l’Est, Abitibi-Témiscamingue, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Mauricie, Laurentides, Côte-Nord, Outaouais, Charlevoix et la Gaspésie. Il ne faut pas oublier que certaines productions étaient aussi destinées hors du Québec; Ontario et Nouveau-Brunswick entre autres, sans oublier les remontées qui ont été vendues au Maine et dans l’État de New York. Cette percée aux États-Unis a permis à Samson de devenir internationaux, comme le disait en riant M. Fagnan. 

    Afin de répondre aux besoins du marché, les Industries Samson ont graduellement fabriqué des télésièges pouvant prendre plus de passagers. Leur premier télésiège triple a été livré au Mont-Sainte-Anne en 1983; celui-ci est doté d’un design qui leur est propre et qui en fait le seul télésiège au monde dont les chaises épousent cette forme. Autre fait intéressant, tous les descriptifs et les plans des remontées fabriquées chez Samson sont soigneusement consignés sous format papier dans divers cartables et chemises.

    Devant manœuvrer dans une industrie toujours plus complexe au niveau des avancées technologiques, Samson a signé une licence avec le constructeur français de télésièges Montaz-Mautino, afin d’importer des éléments de leur technologie au Québec. Les télésièges construits après cette entente, incluant un télésiège triple et huit télésièges quadruples ont donc été construits en y intégrant des pièces et applications de Montaz-Mautino.  Ces nouveaux produits ont aussi été installés aux quatre coins de la province et ont permis une percée de Samson jusqu’à Terre-Neuve!

    Au fil des ans, bien que la morphologie des chaises ait peu changé, les pylônes ont quant à eux subi quelques modifications. Au départ, ce sont des pylônes en forme conique qui étaient manufacturés. Ce procédé permettait d’utiliser une épaisseur de feuilles de métal moindre, ce qui s’avérait plus économique en matériaux tout en étant aussi solide. Par contre, cette procédure était plus complexe lors de la confection et les fabricants en sont venus à en construire sous forme tubulaire.

    C’est en 1988 que les Industries Samson ont livré les dernières remontées. Il s’agissait d’un télésiège quadruple destiné à Marble Mountain et d’un téléski commandé par le mont Béchervaise. Par la suite, devant faire face à un marché toujours plus concurrentiel et à des avancées technologiques toujours plus poussées, au moment où les plus grandes compagnies de télésiège se regroupaient, les Industries Samson ont préféré se retirer de ce marché. De plus, depuis quelques années, l’industrie du ski préférait les télésièges débrayables dont la popularité était en forte hausse au cours des années 1990. Pour arriver à suivre la vague, Samson aurait dû réaliser de très importants investissements qui auraient probablement mené la compagnie en situation précaire. Depuis, ils sont retournés à leurs anciennes amours de l’époque où ils réparaient et réusinaient  diverses pièces de machinerie. Ils offrent un service de réparation en atelier de même qu’un service d’atelier mobile.

    Bien qu’ils se soient retirés du marché de production des remontées mécaniques, Samson a conservé certaines activités qui y sont reliées. Ils continuent de fournir un service de suivi et un plan d’entretien sur les remontées dont ils sont le constructeur. Il réusinent et fabriquent de nouvelles pièces en atelier. Les Industries peuvent également procéder au déplacement d’une remontée sur demande d’une station. Comme le mentionnait monsieur Fagnan, une remontée peut avoir une longue durée de vie, il s’agit d’assurer un entretien rigoureux et de changer les pièces qui posent problème sans hésiter. Tout se change sur un télésiège, qu’il s’agisse d’une roulette, d’une chaise, d’un moteur et même d’un pylône s’il le faut!

    En finale, on peut conclure que les Industries Samson ont laissé leur marque dans l’univers des remontées mécaniques au Québec et dans ses environs. En plus des 40 télésièges énumérés plus tôt, ils ont fabriqué 171 téléskis doubles, la plupart à tiges rigides, 15 téléskis simples dont quelques-uns débrayables. Et bien que l’on puisse penser que cette compagnie n’ait jamais touché au domaine des télésièges débrayables, il ne faut pas oublier qu’ils ont conçu un télésiège double débrayable destiné pour le mont Sainte-Anne, en 1971. Sa rapidité ne se comparait pas à ce que l’on peut connaître, aujourd’hui, mais il fallait quand même y songer treize ans avant la venue du premier télésiège quadruple débrayable au Québec. En synthèse, on peut retenir que cette petite compagnie de Lévis a su s’adapter aux besoins du marché à chaque époque, ce qui peut expliquer sa pérennité depuis les années 1880.

    Mise à jour 2020: Monsieur Luc Fagnan a pris sa retraite depuis la rédaction de ce reportage; l’entreprise est maintenant dirigée par monsieur Claude Fradette. En contrepartie, la dernière réalisation de M. Fagnan aura été de trouver un nouveau local pour les Industries Samson en 2013, suite à l’expropriation de l’entreprise par la ville de Lévis, afin de réaménager les berges du fleuve Saint-Laurent. Maintenant l’entreprise a pignon sur rue dans le parc industriel de Lévis.

    Fierté régionale: le Mont Kanasuta (Abitibi-Témiscamingue)

    Située à Arntfield, cette station est celle qui est située le plus à l’ouest dans la province de Québec, à mi-chemin entre l’ouest de l’Abitibi, le Témiscamingue et le nord-est de l’Ontario. C’est justement ces régions qu’elle va desservir; l’agglomération la plus importante située à proximité est la ville de Rouyn-Noranda, ainsi que la ville de La Sarre. 

    Nous avons discuté avec Daniel Desjardins, directeur général de la station, et dès le départ il nous a brossé un portrait général de la région où est situé le mont Kanasuta. Afin de comprendre la dynamique qui l’anime, il faut être en mesure de prendre le pouls de la région dans laquelle elle baigne. 

    La gestion d’une station en région demeure toujours un défi à tout instant: il faut savoir travailler avec des budgets serrés, devoir parfois faire face à une clientèle qui peut diminuer selon les saisons ou être en mesure de prendre des décisions importantes très rapidement face à un aléa.

    Par exemple, une petite station locale dispose souvent de revenus limités et cela peut devenir un obstacle à son exploitation. Il faut donc savoir faire preuve d’ingéniosité et de leadership afin de trouver des partenaires (comme la municipalité de Rouyn-Noranda) ou des commanditaires afin de pallier à cette problématique.

    Deuxièmement, c’est au cours des années 1980 que la station a connu les affluences les plus importantes. Depuis cet âge d’or, pour des raisons démographiques, cette affluence a sensiblement fléchi. Une baisse d’affluence est toujours synonyme de baisse de profits, il devient donc nécessaire de savoir réduire les coûts d’opération sans réduire la qualité des services ou de trouver des solutions pour aller chercher de nouvelles clientèles. À cet effet, une des deux arbalètes montant au sommet a été désinstallée. Ainsi, de nos jours, une arbalète et un télésiège quadruple Samson nous permettent d’accéder au sommet de la montagne. En ce qui a trait à la recherche de nouveaux skieurs, les différentes écoles des environs viennent profiter d’une journée en plein air au mont Kanasuta. Une excellente occasion de faire connaître cette activité et d’intégrer la pratique du sport à l’école. 

    Parmi les grands défis à relever, la station a, comme sa voisine le mont Vidéo, traveresé l’épreuve de l’incendie de son chalet en 2005, suite à du vandalisme. Cet événement n’a heureusement pas compromis la viabilité de son exploitation. Un chapiteau de toile avait même été loué en toute urgence afin de servir de chalet temporaire.

    Malgré ces difficultés rencontrées, cela n’a pas empêché de réaliser divers projets au cours des dernières années. La construction d’un nouveau chalet était inévitable. L’aménagement de deux parcs à neige, dont un très grand faisant presque toute la dénivellation de la montagne, contribue à la vie de la station. Bien sûr, ces parcs à neige sont modifiés à chaque saison, afin de toujours offrir du nouveau aux jeunes skieurs et planchistes qui les fréquentent. Plusieurs nouveaux sous-bois ont été défrichés, dont un extrême au sommet de la montagne. Cette extension du domaine skiable a permis d’augmenter le nombre de pistes jusqu’à 20.

    Une bonne diversité de difficultés de pistes est offerte, tant pour le skieur débutant, intermédiaire ou expert. Le sommet qui est plutôt abrupt permet d’y offrir de pistes classées doubles noires. Le bas des pentes offre aussi une finale plutôt pentue. Les infrastructures et les remontées mécaniques sont bien entretenues, ce qui permet d’en garantir leur bon état de marche. Les hivers de la région sont ponctués de peu ou pas de dégels, de qui permet d’y conserver une excellente qualité de glisse et c’est sans compter la fabrication de neige en début de saison afin de constituer un bon fond neigeux.

    Combiné à une conjoncture économique prospère en Abitibi, ces éléments font en sorte que l’affluence à la station est stable, tout comme le nombre d’abonnements. Le mont Kanasuta célèbre cette année ses 50 ans d’opération et est prêt à continuer pour plusieurs autres saisons avec d’autres projets à venir.

    Fierté régionale: pente de ski Val-d’Or (Abitibi-Témiscamingue)

    La ville Val-d’Or possède une petite station locale, située au sud de la ville. Luc Lavoie, du service du Loisirs et des sports de cette municipalité, nous a brossé un portait de la petite station urbaine. D’une dénivellation de 32 mètres, comportant trois pistes faciles et relativement courtes, elle est destinée à une clientèle débutante ou pour les jeunes enfants qui veulent s’initier au ski. La population de la ville (plus de 30 000 habitants) a donc accès à une piste de ski, dans sa cour arrière! 

    Cette station offre bien sûr le service de location d’équipement à prix modique. En ce qui a trait à la disponibilité des équipements, la priorité est mise sur les enfants. L’objectif premier de ce centre est d’initier les enfants de la région à la pratique des sports de glisse.

    Dans une perspective d’offrir des services et activités à caractère familial, on y retrouve aussi une patinoire ainsi que des glissades sur tubes. Des groupes scolaires ont aussi l’opportunité de fréquenter la station, sur réservation. Les adolescents ne sont pas en reste non plus pour ceux qui désirent s’exercer sur des modules inclus dans un petit parc à neige (notre photo). 

    La pente de ski de Val-d’Or est donc idéale pour une initiation aux sports de glisse. Pour les skieurs et planchistes en quête d’un plus grand défi, il suffit de parcourir les 45km qui séparent la ville du Mont Vidéo. Le Mont Kanasuta, quant à lui, est plus à proximité de Rouyn-Noranda. Ainsi, chaque station dessert une population qui lui est spécifique, avec des besoins précis!

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