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    Take me to Timberline (Oregon)!

    Après avoir passé une semaine en été sur le volcan du Mont Hood, nous avons décidé de retourner à Timberline afin de voir ce que la station avait à offrir en hiver. Nul doute que nous allions avoir un choc étant donné la transformation du domaine skiable… bizarrement, nous étions nostalgiques de l’été, sentiment assez étrange lorsque l’on parle d’un centre de ski !

    En effet, le domaine skiable descend en altitude pour vous donner une montagne où l’on skie beaucoup plus dans les arbres que sur les glaciers. Le plus haut télésiège de la montagne (Palmer) est fermé pour l’hiver, celui d’en dessous est ouvert lorsque la météo le permet (Magic Mile), ce qui n’arrive pas très souvent avec les forts vents et la visibilité réduite qu’offre la météo au sommet du volcan. Une visite au sommet en hiver vous demande un équipement de pointe de positionnent en continu, que vous partiez escalader un rocher aussi bien qu’y skier en hors piste. Il faut dire que la météo est réputée pour changer rapidement et devenir très extrême avec ses vents et sa neige.

    Revenons donc à notre expérience de ski elle même :

    La montagne s’étend sur 41 pistes et 10 remontés mécaniques (dont le SnowCat qui remplace le télésiège quadruple Palmer fermé pour l’hiver). Vous pouvez aussi skier sur le volcan de soir, Timberline éclaire un tiers de son domaine skiable pour allonger sa journée. Le cumul de neige lors de notre visite début janvier en était déjà à 320 pouces de neige, soit une accumulation plus importante qu’au Utah, que l’on vante sans arrêt pour sa qualité et quantité de neige. Avec une moyenne de neige de 500 pouces par année, Timberline est une des places les plus neigeuse en Amérique du nord !

    Les sous-bois sont nombreux sur la montagne et les pistes expertes sont très abruptes, mais aussi très courtes. Le terrain enneigé naturellement est rarement de mauvaise qualité car l’achalandage y est souvent moins important que ce que l’on connait au Québec. Le ski y est donc très beau et l’absence de neige artificielle y est pour beaucoup !

    Le station se démarque essentiellement pour son caractère familial avec la majorité du terrain, classé débutant et intermédiaire. La présence du grand Lodge au sommet offre du ski directement au pied des pentes, mais en quantité très limitée ! Beaucoup de visiteurs préfèreront rester à Government Camp pour une question économique et pour son sympathique village de l’ouest.

    Après une bonne bordée, vous pouvez monter au sommet du Palmer avec le SnowCat pour des descentes en dehors de la limite des arbres sous un soleil radieux. L’expérience y est unique sur le volcan car le terrain est si vaste en largeur qu’il est difficile à tracer en intégralité dans la même journée !

    À la fin d’une journée de ski, un retour au village Gouvernement Camp est possible par des chemins hors piste, sous un coucher de soleil à couper le souffle et une vue sur le Mt. Hood Skibowl. La dernière descente se déroulera dans le calme, hors des grandes foules et dans un cadre exceptionnel.

    Timberline: un peu d’histoire !
    L’histoire de cette station est captivante. En effet, depuis la construction du grand Lodge inauguré par le président Franklin Rossevelt en 1936, Timberline se démarque comme destination principale de l’état de l’Oregon pour les sports d’hiver. Le premier moyen de parvenir au sommet des pentes est une remontée portative de style fil à neige, puis en 1939, on installa le premier télésiège sur le Mont Hood (le Magic Mile) qui fut le plus long au monde et le quatrième aux US.

    Le 3 février 1951, pour faciliter l’accessibilité aux skieurs, on installa un autobus aérien appelé le SkyWay. Concept fort joli en photo et réalisé avec de vrais autobus routiers suspendus, néanmoins le projet s’avéra un désastre financier. Ayant comme gros défaut de fonctionner difficilement à cause de la glace, le SkyWay fut fermé en 1956 puis démonté en 1961. Il s’agissait du plus long autobus par câble au monde (FILM À VOIR !) avec ses 3 miles de distance. L’ouverture de la nouvelle route pour monter à Timberline Lodge permis aux autobus d’être plus rentable sur terre que par les airs.

    C’est en 1956 que le ski d’été commença officiellement mais c’est seulement en 1978 qu’on construisit le télésiège Palmer fixe à deux places qui permit à la station d’ouvrir 12 mois par année. En 1996, le Palmer fut remplacé par un télésiège quadruple débrayable. La construction, qui a du duré moins de 6 mois, fut très complexe à cause de la météo. Le nouveau lift (1996) ayant des pylônes à 3 pieds permet maintenant au Palmer de pouvoir affronter des vents de 160km/h et de supporter une charge de neige de plus de 200 pouces …

    Timberline, par son logo métallique intriguant vous fera vivre des expériences hors du commun. Après tout, skier sur un volcan en activité est déjà quelque chose de très excitant. Enfin, comme ils le disent si bien, Take me to Timberline… pour ma part, n’importe quand, surtout en été !

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    Les infos utiles:

    – Timberline Lodge
    – Carte des pistes
    – Collins Lake Resort
    – Photos historiques du Mt Hood
    – Article Wikipedia Timberline ski area
    – Un site complet sur l’histoire de Timberline

    Mt Hood Ski Bowl (Oregon): ski de soirée unique !

    En voyage, il n’est pas rare de voir des panneaux publicitaires qui piquent notre curiosité, pour diverses raisons. Dès que nous (Geneviève, Christophe et moi) avons quitté la région métropolitaine de Portland (Oregon), nous avons aperçu une publicité de la station Hood Ski Bowl, mentionnant qu’elle était la plus vaste station de ski de soirée en Amérique du Nord. Pour des québécois habitant à une heure de Ski Bromont, la tentation de l’essayer en vue d’une comparaison était très forte !

    En terme d’accessibilité, les deux stations ont un point en commun, elles sont à environ 1h de route d’une métropole et c’est la station d’importance la plus proche de celle-ci. Avec un dénivelé de 457 mètres, 65 pistes, 4 télésièges doubles et quelques remontées terrestres datant d’une autre époque, la station ne peut pas vraiment concurrencer l’immensité de la station Hood Meadows située à quelques kilomètres plus loin ni à l’engouement historique et quasi-légendaire de Timberline Lodge, également tout près. Néanmoins, la station nous a beaucoup étonné par sa diversité et par son domaine de ski de soirée qui nous a littéralement fait craquer !

    Pour débuter, la station n’ouvre en début de semaine que pour le ski de soirée, soit à 15h. Nous avons donc dû faire vite pour profiter des Outback, soit la partie la plus extrême de la station, complètement à droite. Nous y avons découvert un domaine avec peu de végétation dans la portion supérieure et où se mêlent sous-bois, bols, pistes étroites et sinueuses. Toutes ces belles possibilités convergent vers un flanc de montagne d’une inclinaison vertigineuse et ne laissant place qu’à très peu d’erreur. Par la suite, un amusant parcours près d’un ruisseau nous ramène vers la base avec seulement une légère marche de moins d’une minute.

    Après avoir skié quelques pistes de ce côté et avoir admiré le coucher de soleil, nous avons pu nous concentrer sur notre premier objectif : la découverte de ce fameux domaine nocturne ! Les 4 télésièges sont ouverts pour le ski de soirée, desservant chacun un domaine skiable fort différent. Le télésiège Cascade complètement à l’est dessert principalement du terrain expert et de compétition, avec une inclinaison d’une trentaine de degrés, mais avec un petit dénivelé d’environ 130 mètres. Le télésiège Multorpor offre de longues pistes damées plus étroites et sinueuses sur environ 225 mètres de dénivelé et permet de lier le côté est de la station avec le côté ouest. Le bas du côté ouest comprend de très larges pistes intermédiaires et débutantes sur un dénivelé comparable au Multorpor, alors que le télésiège du haut dessert en particulier un très joli bol partiellement boisé et d’une inclinaison montant jusqu’à 45 degrés par endroits ! Le bol étant entièrement éclairé, sous-bois inclus, nous avons commencé à douter de la suprématie de Ski Bromont en terme d’étendue de ski de soirée.

    C’est dans le Upper Canyon que nous nous sommes le plus attardés, grâce aux belles conditions de damage à 45 degrés (la station utilise un treuil pour damer la Pizzazz complètement en haut) et en raison des pistes à bosses incluses dans le bol et sur ses côtés. À ce titre, la piste Calamity fut un coup de cœur pour l’auteur, avec de belles bosses dans une cuvette d’une inclinaison très rare au Québec et inexistante en ski de soirée ! La vue depuis ce versant est également très agréable avec le versant sud-ouest du Mont Hood et Timberline Lodge juste en face.

    On remarque rapidement que la station existe depuis très longtemps, avec ses vieilles chaises doubles, mais surtout avec son refuge historique à mi-montagne et avec ses remontées de type rope tow de première génération, soit une grosse corde sans point pour se tenir et où tous les usagers tombent les uns après les autres en raison de la grande vitesse de ces remontées. Il faut dire que le ski a débuté sur le Mont Hood en 1927 (avant l’invention des remontées mécaniques) avec l’ouverture  de Summit Ski Area, une toute petite station toujours en opération aujourd’hui et qui se situe juste à côté du stationnement du côté Est de Hood Ski Bowl.

    La différence importante à noter concernant le ski de soirée québécois est l’illumination des pistes. En Oregon, ce sont des lumières très puissantes qui éclairent les pistes mais elles sont beaucoup moins nombreuses qu’ici, donc à quelques endroits, il fait noir dans les pistes ouvertes et pour éclairer tout le bol du haut de la montagne, il n’y a qu’une demi-douzaine de lumières ! Une autre différence importance versus le ski au Québec est le fait que les télésièges ne disposent pas de barres de sécurité, ce qui semble impensable au Québec.

    En conclusion, relativement à notre quête originale, il est très difficile d’obtenir une assurance absolue à savoir quelle station a le plus grand domaine de ski de soirée, en raison de la grande superficie skiable du bol, mais si Ski Bromont est un peu plus vaste pour le ski de soirée, Hood Ski Bowl n’a certainement pas à pâlir. Nous avons aussi conclu que nous ferions du ski de soirée beaucoup plus souvent si nous avions un tel terrain de jeu illuminé à proximité de Montréal !

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    Les infos utiles:

    – Mt. Hood Skibowl
    – Carte des pistes
    – Collins Lake Resort

    Mt Hood Meadows (Oregon), le polyvalent

    Lors de notre passage estival sur le Mont Hood à Timberline Lodge, nous avions jeté un oeil au domaine skiable de la voisine, Mt. Hood Meadows. Les gares d’arrivées des deux lifts supérieurs étaient visibles de là où on skiait et la station nous intriguait… mais il fallait y aller en hiver pour la visiter vraiment!

    Au tout premier regard sur la carte des pistes de la station, une chose frappe: des bols double-losange voisinent des pistes vertes. Comment est-ce possible ? La configuration de la montagne ne laisse aucun doute quand au potentiel de celle-ci; on serait même tentés de reprendre un vieux slogan « de tout, pour tous les goûts » !

    En débarquant dans le stationnement de la montagne, je regarde autour de moi, et j’écoute: deux gars parlent d’aller dans le Heather Canyon, un papa et sa petite fille ont hâte de tester le tapis magique recouvert, un couple vante les mérites des pistes toujours bien damées… Comment ? Une station parfaite ? Polyvalente ? J’ai bien hâte de voir…

    Après avoir récupéré les billets de ski, je me dirige vers la base du Mt Hood Express, un  quadruple débrayable qui donne accès à la grande majorité du domaine skiable damé, ainsi qu’à la partie inférieure des bols (Heather Canyon entre autres). Une fois au sommet, j’hésite sur la direction à prendre: je ne sais même pas ce que je suis le plus pressée de découvrir ! J’ai finalement choisi une piste intermédiaire (Ridge Run) qui pourrait me donner une vision d’ensemble du terrain pour le secteur ouest de la station. J’ai donc constaté que la carte des pistes était fidèle ! Le contraire aurait été un peu problématique, d’ailleurs…

    En deuxième descente, je n’ai pas résisté à l’appel du Heather Canyon: c’est parmi les pentes les plus accentuées que j’ai eu à descendre dans ma (relativement courte) vie de skieuse ! Beaucoup de plaisir à dévaler le canyon en petits virages serrés: l’inclinaison n’est pas paniquante car elle est constante et ne cache aucune falaise… tout le secteur est pareil: des bols, de l’inclinaison, du sous-bois double-losange, mais pas de mauvaises surprises ! Je ne suis pas craintive mais je trouve bien agréable de descendre en confiance, sans toujours se demander sur quoi je vais tomber au prochain virage !

    J’ai exploré le reste du domaine skiable accessible avec un seul regret: pour des raisons météorologiques, les deux lifts (Vista et Cascade) donnant accès au domaine supérieur de la montagne étaient fermés lors de ma première visite. Lors de la deuxième journée à Mt. Hood Meadows, le Vista Express était en opération, j’ai donc pu découvrir une petite partie des pistes… sous un vent atomique !

    Les facéties climatiques du Mont Hood sont bien connues des habitués: entre les forts vents, les gigantesques chutes de neige, les redoux pluvieux et le soleil de plomb, difficile de se faire une idée juste de la météo sans avoir à mettre les pieds sur place ! Qui plus est, cette météo change très rapidement, tant dans le temps que dans l’espace. À titre d’exemple, du côté est de la station (secteur Hood River), le ciel était dégagé et nous avons eu chaud pendant la descente… et à ce même moment, la tête du Mt Hood Express était dans le brouillard, tandis que le Vista Express était fermé. Conclusion: il faut suivre le soleil quand il se pointe !

    Le domaine skiable de Mt. Hood Meadows est donc très riche et attirant: 11 lifts desservent 85 pistes étendues sur 2150 acres (plus de 3 fois la superficie du Mont Tremblant). Le dénivelé total de la station frôle les 850m, soit 80m de plus que le Massif de Charlevoix. Un conseil pour profiter de votre journée ? Faites au moins deux descentes dans les pistes intermédiaires avant de vous jeter dans les bols et les sous-bois… car vous ne voudrez plus en sortir et la montagne gagne à être découverte dans son intégralité !

    Fait à noter: des trois stations que nous avons visitées au cours de notre voyage, Mt. Hood Meadows était la plus «éloignée» de notre condo de location: un peu plus de 20 minutes de route nous séparaient de la station… Timberline Lodge est accessible en 15 minutes et le Hood Ski Bowl à… 2 minutes. Nous avons choisi de rester au même endroit que l’été dernier, au Collins Lake Resort, qui est situé en plein coeur de Government Camp. Nous avions vu ce village en pleine effervescence estivale et nous avons été à même de constater que la haute saison n’est pas l’hiver ! La place était beaucoup plus tranquille… mais tous les services étaient quand même ouverts ! De plus, le Collins Lake Resort offre un service de navette gratuit «Porche to Powder», qui vous emmène au Hood Ski Bowl et vous ramène au condo, quand vous voulez… idéal pour les skieurs qui veulent profiter de la station, de l’ouverture à la fermeture !

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    Les infos utiles:

    – Mt. Hood Meadows
    – Carte des pistes
    – Collins Lake Resort

    L’art des conditions de neige

    Si comme moi, en visitant le site internet d’une station de ski du Québec, vous vous êtes déjà demandé «Mais… comment s’y prennent-ils pour évaluer l’enneigement et les précipitations sur la montagne ?» vous avez sûrement entendu plusieurs réponses, certaines plus farfelues, d’autres plus réalistes… Fatigué d’entendre des histoires à dresser les cheveux sur la tête, j’ai cherché à avoir des réponses -des vraies. 

    Ces temps-ci particulièrement, lorsque les précipitations sont rares, la comptabilisation des chutes de neige devient cruciale pour l’industrie du ski. Certains chiffres sont contestés, d’autres soufflés… bref, entre les ragots, les légendes urbaines et les faussetés, il faut savoir départager le réel de l’imaginaire. Par exemple, à ma dernière visite au Mont-Sainte-Anne, alors que les conditions étaient à leur meilleur après une chute de neige mineure, j’ai entendu des commentaires sur les précipitations de la veille à chacune des remontées. Le weekend en question, la station du Mont-Sainte-Anne affichait un beau 7cm tombé pendant la nuit et la neige continuait de tomber.  La même nuit, le Massif de Charlevoix recevait un 20cm de neige et là aussi la neige continuait de tomber. Les deux stations sont proches géographiquement mais affectées de différente façon par la météo tant par la proximité du fleuve pour l’une et l’alignement nordique des pistes de l’autre… c’est ce qui explique la différence de chutes de neige entre ces deux montagnes !

    Ainsi, pour contribuer à stopper l’hémorragie de mauvais commentaires, j’ai décidé de faire la lumière sur la méthode et le sérieux du calcul des précipitations. D’emblée, je disposais de quelques informations quant aux méthodes car dans le passé on m’avait fait visiter la station de prélèvement du Massif de Charlevoix, alors située tout près de l’arrivée du télésiège de la Grande Pointe. Depuis le temps, celle-ci a déménagé mais les techniques demeurent et sont très similaires d’une station à l’autre.

    Du côté du Mont Sainte-Anne/Stoneham, la coordonnatrice aux communications et conditions de neige, Karine Larochelle, m’indique que « Tout d’abord, il est important de savoir que nos données recueillies sont envoyées quotidiennement à Environnement Canada, donc ce sont bien des données scientifiques et celles-ci se retrouvent dans leurs bases de données. Nous répondons bien sûr à leurs exigences. Les données sont recueillies à un endroit plat et qui n’est pas exposé au vents, donc bien sûr pas directement dans les pistes. » Karine ajoute ensuite que c’est la patrouille de la station qui effectue ces tâches, mesurant principalement trois choses :
    – La neige tombée durant les 24 dernières heures (en hauteur)
    – La quantité d’eau correspondante à cette tombée de neige. Cette quantité d’eau permet de mesurer la densité de cette neige.
    – La neige au sol à l’endroit correspondant aux exigences d’Environnement Canada.
    Bien évidemment, cette mesure ne correspond pas au total accumulé depuis le début de la saison car elle serait trop variable à cause de la fonte ou de l’écrasement.

    Elle précise d’ailleurs qu’il est important de faire la distinction entre la mesure de neige au sol et la base de neige, qui n’est pas la même chose. La base de neige est une donnée qui est prise à même les pistes et qui est variable d’un endroit à l’autre, puisque certaines pistes sont enneigées artificiellement et d’autres sont recouvertes de neige naturelle. « C’est pourquoi nous calculons la base moyenne, qui se trouve à être l’épaisseur (à divers endroits) versus la superficie du domaine skiable (pistes ouvertes). En ce moment par exemple, nous avons environ 45cm de base dans nos pistes.»

    Plus au sud, au Mont Sutton dans les Cantons de l’Est, la méthode est tout aussi rigoureuse: tous les matins, à la même heure, la même personne prend la mesure de la neige tombée, au même endroit. Jocelyne Trudeau, responsable des conditions de neige pour la montagne, comptabilise les flocons depuis plusieurs décennies à l’aide d’un pied de roi (outil de mesure apparenté au mètre pliant). Les précipitations sont mesurées dans un endroit à l’abri du vent, puis les mêmes algorithmes sont utilisés pour calculer la densité de la neige et l’épaisseur du couvert neigeux. Ces chiffres se retrouvent bien évidemment sur le site internet de la station, puis sur le site de l’ASSQ (Association des Stations de Ski du Québec). «Il n’y a pas de secret ! Il faut bien mesurer, pour donner la bonne information, sans tromperie», ajoute Jocelyne.

    Fait très peu connu, plusieurs stations météorologiques d’Environnement Canada sont situées à proximité (voire sur le terrain) de stations de ski du Québec… rendant impossible les véritables mensonges de part et d’autre !

    Sous un autre angle de vue: René Godbout, Responsable des conditions de ski à l’ASSQ m’a confirmé que la responsabilité des mesures de neige incombe à chaque station. Ce sont elles-mêmes qui mesurent et rapportent leurs résultats sur leur propre site et celui de l’ASSQ. « Le vrai juge, c’est le client: lorsque la station exagère dans ses mesures, c’est elle la première perdante» commente M. Godbout.

    Toujours à l’ASSQ, le Directeur des affaires publiques Alexis Boyer-Lafontaine m’a expliqué que pour l’essentiel, l’ASSQ met à la disposition de ses membres (les stations) une plate-forme et différents moyens pour diffuser les conditions de neige de l’ensemble des stations. « Ce système n’est pas parfait» dit-il, «mais ils essaient sans cesse de l’améliorer et les commentaires des skieurs ou des passionnés sont toujours utiles pour eux».

    Les stations ont depuis toujours la responsabilité de diffuser leurs conditions de ski et de transmettre au public les informations les plus précises, transparentes et complètes à ce sujet. À l’occasion, l’ASSQ pourra émettre des avis ou des recommandations mais ils ne l’ont pas fait au cours des dernières années concernant les façons possibles de mesurer les précipitations. Ils tiennent pour acquis que les stations disposent des outils nécessaires pour bien faire le travail à ce niveau.

    Maintenant, si vous demandez au responsable d’une station s’il fait confiance aux résultats d’une station voisine, on vous répondra que d’emblée, on croit aux chiffres de tout le monde. Cependant, tout un chacun est bien convaincu que la compétition se fait sur le résultat réel… Pour l’avoir vécu, parfois une station va recevoir sensiblement plus de neige que l’autre et souvent les chutes de neige vont être différentes d’une piste à l’autre. Le versant-nord du Mont-Sainte-Anne reçoit souvent plus de neige que le reste de la montagne ! Imaginez alors comment différentes les précipitations peuvent êtres à une vingtaine de kilomètres à la ronde, entre la ville de Québec et le Massif de Charlevoix…

    Le sérieux des réponses des stations de ski témoigne du sérieux avec lequel celles-ci agissent afin d’informer le plus justement les utilisateurs. Comme les deux responsables de l’ASSQ le mentionnaient, les stations auraient tout à perdre. Ceci dit, advenant le cas où vous ne seriez pas d’accord avec les résultats affichés par la station, il est important de le signaler ! Une critique constructive aide tout le monde à évoluer…

    Mise au point des skis: à ne pas négliger!

    Texte alternatif
    Photos Geneviève Larivière

    Vos skis dérapent à chaque virage, ne semblent plus vous donner le meilleur de leur capacité ?  Cette diminution de performance est un signe que le temps est venu d’effectuer une mise au point. Votre première pensée sera sans doute de vous diriger vers votre boutique préférée pour régler le tout… mais vous pouvez aussi faire une partie du travail vous-même ! Le présent article se veut un guide de la mise au point «manuelle» et un comparatif entre la maison et la boutique.

    Sachez d’abord que ces deux méthodes sont complémentaires et non-exclusives ! En effet, le tuning à la main permet de conserver les skis à leur meilleur entre les mises au point en boutique, celles-ci devraient être normalement effectuées toutes les 10 ou 12 sorties. Quant à lui, le tuning à la main devrait être idéalement effectué entre chaque sortie. La différence majeure entre les deux types de mise au point est, outre le prix, la précision de l’angle de la carre tout au long du ski ainsi que le nivelage de la base: ces deux opérations sont effectuées de manière plus «régulière» par une machine, c’est la raison pour laquelle une mise au point en atelier est recommandée à quelques reprises en saison.

    En boutique: grosses machines, petits gestes !

    Même si l’entretien des skis semble quelque chose de laborieux à première vue, il en est tout autrement une fois qu’on se retrouve dans l’atelier. Les différentes machines ont toutes une utilité bien précise pour chaque étape. Dans le cas des ateliers qui possèdent les plus grosses machines «tout en un», celles-ci sont généralement en mesure de gober le ski à travailler à un bout, et de le rendre à l’état presque neuf à la sortie de la «chaine». Ces machines peuvent paraître impersonnelles mais elles sont totalement programmables selon le type de ski et le profil du skieur.

    En atelier:

    L’aiguisage: on s’occupe d’abord de la carre latérale en passant le ski sur un papier sablé qui tourne à haute vitesse et enlève les rognures et l’ourlet. Les passages multiples du ski sur le papier sablé assurent un aiguisage égal et complet de la carre. Puis, on change de machine et on baisse la base: c’est l’étape qui permet d’accéder à toute la carre au même niveau que la base du ski. Cette opération permet de rejoindre l’aiguisage latéral et de donner l’angle pointu parfait pour la morsure dans la neige. Le cirage: on retire d’abord les poils et les imperfections dans la base du ski. La machine modèle des micro-sillons dans la base, un peu à la manière des pneus neige qui chassent celle-ci vers les côtés. Les sillons de la base du ski jouent un rôle dans la glisse en favorisant la friction. Puis on passe les skis sur un rouleau chauffé par un élément sur lequel on a au préalable frotté un bâton de cire.

    À la maison:

    Le diaporama ci-bas contient un guide par étapes pour réaliser la mise au point vous-même… à utiliser avec jugement ! Portez une attention particulière aux titrages de chaque image. Si vous n’avez pas tous les outils, ou si vous n’êtes pas certains de votre capacité à réaliser le tout vous-même, nous vous recommandons de laisser faire les experts ! Pour les plus aventureux d’entre vous, nous vous conseillons de commencer par les opérations les plus simples: enlever l’ourlet et les rognures des carres et appliquer la cire. Temps total d’exécution ? Lorsqu’on prend l’habitude, une vingtaine de minutes suffisent… mais ne bâclez pas votre mise au point !

    Le bilan:

    Le coût d’un entretien manuel régulier est relativement faible: les outils sont facilement trouvables -gageons que vous en possédez déjà quelques uns ! Rajoutons le bloc de cire (20-30$ en moyenne, selon la qualité évidemment), un bloc tient habituellement 2 saisons. Pour l’aiguisage, sachez qu’il existe certains outils plus spécialisés pour effectuer l’aiguisage des carres (par exemple le Demon Edge Tuner), le prix varie entre 20$ et 50$ selon la technicité du gadget. Au final, c’est la garantie d’un ski toujours affûté, à faible prix ! La mise au point en magasin quant à elle varie aussi en coût et en temps. La plupart des ateliers offrent le service en moins d’une heure, pour une moyenne de 40$.

    — Remerciements —

    Merci à Jacques Boissinot pour les photos et le guide d’entretien à la maison.
    Merci à Pascal Cauchon de Ski Michel Mont-Sainte-Anne pour les explications en atelier.

    Alta (Utah): la mythique

    Le Utah est, depuis plusieurs années, une destination de choix pour les skieurs avides de poudreuse. L’impression d’être au paradis du ski est bien présente dans la capitale de cet état, Salt Lake City: il suffit de lever les yeux pour constater que la ville est entourée de montagnes toutes aussi impressionnantes les unes que les autres.

    Alors que la région bénéficiait d’un très bon début de saison, nous avons eu la chance de diriger nos skis vers Alta, la mythique montagne du Utah. Ce qui rend cette station si mythique, c’est son attitude quelque peu rétrograde. Tout d’abord, Alta est une montagne de skieurs, les planchistes y sont interdits de glisse; ça ne semble pas être à la veille de changer (au grand plaisir de certains). Ensuite, à l’exception du télésiège pour débutants, aucune chaise de la station n’a de barre de sécurité. Cette situation cause bien peu de problèmes pour la plupart des skieurs mais peut toutefois être un obstacle majeur pour certains. Et du côté de la station, on pousse même l’audace jusqu’à affirmer que l’absence de barres sur les chaises est pour notre sécurité… Les chalets de ski  de la station lui donnent aussi un air vieillot et traditionnel. Mais toute cette attitude rétrograde et ce cachet vieillot sont quelque peu annulés par la présence d’un fort arsenal de dameuses à la fin pointe de la technologie et du système de scan de billets très avancé à chaque remontée.

    Côté statistiques et infrastructures, la station compte 116 pistes réparties grosso modo en quatre grands secteurs. On compte 5 « bowls » sur cette montagne. La répartition des pistes se veut comme suit: 25% de terrain débutant, 40% de terrain intermédiaire et 35% de terrain avancé. 11 remontées de tous types permettent de desservir ces pistes, dont 3 chaises débrayables (2 quadruples et 1 triple). La dénivellation de cette montagne est de 2020 pieds (617 mètres) et la saison s’étire normalement de la mi-novembre à la mi-avril. Le fait le plus intéressant sur Alta demeure ses accumulations de neige: la station reçoit en moyenne 540 pouces (13,7m) de neige par année.

    Lors de notre arrivée à la montagne, la dernière chute de neige remontait à l’avant veille pour une quantité de 8 pouces de neige. Le terrain était presque ouvert à 100% ce qui allait nous permettre d’explorer tout les secteurs de la montagne. Les guides de montagne nous ont amenés dans les secteurs des remontées Collins, Sugarloaf et Supreme. La remontée Collins nous permettait de contempler le secteur « West Rustler » et ses magnifiques sous-bois pentus. Les descentes dans ce coin de montagne sont d’un bon challenge sans pour autant vous pousser à la limite de vos skis. Le secteur de la chaise Sugarloaf est quant à lui le secteur plus familial, avec moins de challenge et plus de pistes damées. La chaise « Supreme » donne accès directement au « Supreme bowl » qui était, lors de notre visite, le plus beau secteur de la montagne. De bonnes pistes pentues avec d’un côté le « bowl » et de l’autre des sous-bois remplis de défi.

    Une fois que les guides nous ont laissés, nous sommes allés explorer le secteur de la petite chaise double « Wildcat ». À la fin de la montée, nous nous pensons tout simplement dans un autre monde avec la vue sur le « Ballroom », le plus gros « bowl » d’Alta. À notre arrivée au sommet, des coups de canons se faisaient entendre… Outre le « bowl », vous y trouvez la « Wildcat Face » qui est un sous-bois à en faire rêver plus d’un. Malgré ce beau secteur, notre cœur avait été conquis par le secteur « Supreme », c’est d’ailleurs sur cette partie de la montagne que nous avons passés le reste de notre journée en alignant les descentes entre le « Supreme bowl » et les pistes comme la « Challenger », la « White Squaw » et la « Piney Glade ».

    La journée s’est finalement terminée vers 15h au bar Goldminer’s Daughter avec une bonne broue ! Pour ma part, je ne garde que de bons souvenirs de cette mythique station et je me promet d’y retourner avant longtemps en plein mois de janvier ou février pour pouvoir en profiter de nouveau de cette station quand elle est à son summum. Alta est définitivement un incontournable à mettre sur votre liste si vous allez un jour skier au Utah !

    Quelques adresses utiles:

    – Alta
    – Carte des pistes de la station

    **Ce voyage a été rendu possible grâce à l’implication de Voyages Gendron**

    Park City Mountain Resort (Utah): bien rempli !

    De toutes les stations du Utah que j’ai visitées, Park City Mountain Resort est sans contredit celle que j’ai découvert avec le plus d’amusement. Ne vous méprenez pas: j’adore skier dans les bols à poudre, j’aime les pentes inclinées, les défis, les sous-bois… mais l’ambiance de Park City est unique ! C’est ce qui explique que j’y ai franchement eu beaucoup de plaisir.

    Raconter
    D’abord, il faut connaître un peu l’histoire de la station pour l’apprécier encore plus. Sachez que tous les guides de la montagne peuvent vous raconter les événements majeurs qui ont marqué la station; et qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.

    À l’origine, la montagne était une mine, exploitée pour ses gisements d’argent. Les opérations minières ont débuté sur Treasure Mountain vers la fin du 19e siècle, pour se poursuivre jusque dans les années 1950. Bien évidemment, la ville de Park City a poussé comme un champignon, dès le début de l’exploitation. Rien de laissait présager que cette montagne deviendrait un centre de ski… et les premiers skieurs à dévaler les pentes de la montagne l’ont fait bien avant la fermeture de la mine, vers 1920, bien qu’aucune infrastructure n’existait pour le ski à l’époque.

    Revivre
    En 1963, après essoufflement des gisements et le ralentissement économique de Park City, la compagnie minière qui possédait alors la montagne a reçu un prêt  du gouvernement dans le but de donner un nouveau souffle à la montagne: quelques remontées mécaniques plus tard, Treasure Mountain Resort est né. Les plus vieux skieurs de la place peuvent encore vous raconter qu’ils skiaient à travers les infrastructures minières et remontaient au sommet avec le Skier’s Subway, un ancien petit train minier serpentant dans les galeries de la défunte mine.

    Encore aujourd’hui, une multitude de détails témoignent de l’ancienne activité minière de la montagne. Si vous portez attention lors de vos descentes, vous observerez des entrées de puits, de tunnels, et différents bâtiments gardés intacts.

    Réutiliser
    Bien avant l’invention du terme politique «développement durable», les propriétaires de ce qui est devenu Park City Mountain Resort avaient déjà l’état d’esprit associé à ce concept maintenant actuel. La station a su mettre en valeur l’histoire qui l’a fabriquée, de même qu’elle a réutilisé plusieurs éléments de l’infrastructure minière -jusqu’au tunnels, utilisés pour ramener les conduits d’eau pour l’enneigement ! Rassurez-vous, le Skier’s Subway n’est plus en opération… il n’a fonctionné que 4 ans, les skieurs qui l’empruntaient le trouvant abominablement lent et parfois un peu épeurant !

    Renouveler
    Avec les années, la station s’est évidemment développée et offre maintenant un vaste terrain de 3 300 âcres, répartis sur 8 sommets, incluant 9 bols, le tout desservi par 16 lifts. Chaque secteur de la montagne porte un signe (physique ou nominatif) du passé minier de l’endroit. Les montagnes environnantes comptent également des stations d’envergure: Park City Mountain Resort est voisine de Deer Valley (1981) et The Canyons (1968), chacune de ses stations ayant joué un rôle important lors des Jeux Olympiques de 2002.

    Rider
    Il serait tentant de comparer les qualités du domaine skiable de Park City avec certaines stations familiales du Québec: un grand pourcentage des pistes est un terrain débutant-intermédiaire, de plus, l’accent mis sur la famille y est plus que flagrant. Que les tenants de «champagne powder» se rassurent: avec les bols inclus dans le terrain, il y a de quoi faire ! Certes, on est loin de l’aspect sauvage et du ski «à l’ancienne» d’autres stations du Utah mais la neige demeure l’outil ultime de la glisse et Park City n’en manque jamais.

    Park City donne l’envie d’être catégorisée «passe-partout»: les skieurs en quête d’adrénaline peuvent faire une courte randonnée pour accéder aux bols de la Jupiter Peak, les skieurs plus «tranquilles» ont un vaste territoire damé à perfection, les enfants peuvent être totalement pris en charge par la station, incluant garderie et cours de ski… C’est la raison pour laquelle on cote cette station «familiale». Il y a de tout, pour tous les goûts ! Park City peut parfaitement servir d’entre-deux, pour un repos des jambes entre deux stations plus exigeantes, entre deux jours de poudre, entre deux découvertes… et personne ne sortira de cette station frustré, faute de n’avoir pas trouvé de défi à sa taille !

    Rouler
    Depuis son ouverture officielle jusqu’aux JO de 2002, la station n’a pas perdu son envie d’innnover et de surprendre. Consciente des besoins grandissants d’une clientèle toujours plus exigeante, Park City est déjà une station 4 saisons accomplie, avec sa luge de montagne, sa tyrolienne, ses sentiers de vélo et une foule d’autres activités estivales accessibles à toute la famille.

    Quelques adresses utiles:

    – Park City Mountain Resort
    – Carte des pistes de la station

    **Ce voyage a été rendu possible grâce à l’implication de Voyages Gendron**

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