L’an dernier, j’ai tapé une petite crise à propos du fait que les médias généralistes n’accordaient pas beaucoup d’importance au ski alpin. Peut-être mes voeux ont-ils été entendus et exaucés, car cette année, force est d’admettre que le ski alpin fait partie des sujets bien exploités dans la plupart des médias (radio, télé, journaux). Comme j’ai l’habitude de faire la râleuse, voici un édito positif, histoire de vous faire mentir un peu 😉
D’abord, un superbe cahier tout entier a été consacré au ski alpin dans LaPresse+. Le contenu a été diffusé plus graduellement sur le web et dans les versions papier, mais tout y est: nouvelles tendances, conseils, destinations… vraiment, du joli. Pour la plupart des convertis, c’était bien peu de nouveau, mais pour tout un pan du lectorat de LaPresse+, le contenu a probablement été fort intéressant.
Ensuite, l’ouverture de saison de plusieurs stations a été davantage médiatisée que par le passé. Alors qu’on avait l’habitude de voir une seule station visitée par un média de météo, plusieurs stations de télé ont effectué des sorties pour couvrir les ouvertures, des Laurentides en passant par Québec et l’Estrie.
Plusieurs stations sont actives dans leurs promotions auprès des médias locaux, mais l’industrie du ski étant englobée dans la vaste offre du tourisme hivernal, il est parfois difficile de parvenir à tirer son épingle du jeu en terme de visibilité médiatique, entre les balades en traineau à chien, les tours guidés en motoneige et la multitude de festivals d’hiver. Quoi qu’il en soit, Tourisme Québec avait déjà entamé de jolies promotions l’an dernier, dont plusieurs comportaient des extraits vidéo de ski alpin. On en aurait pris plus… mais cette année, je n’ai pas à râler, on voit et on entend parler de ski, youpi!
Et enfin, le ski alpin est finalement matraqué par des publicités aux heures de grande écoute, entre autres grâce à une chaine de magasins de sport qui n’a pourtant pas la meilleure réputation pour le ski alpin: Sports Experts. Personnellement, je ne peux que me réjouir de voir les pubs télé qui roulent (le cocooning, la soirée cinéma), et je dois absolument saluer ce travail dans le message: l’hiver, c’est fait pour skier!
Sur son site internet, Sports Experts offre de très belles capsules informatives sur l’équipement et donne même des conseils d’entrainement. Plus aucune raison de ne pas vouloir s’y mettre! Et je reviendrai toujours à mon discours sur l’importance de l’effet d’entrainement: parlez-en autour de vous, amenez des amis, de la famille… ne vous fiez pas qu’aux initiatives des autres, soyez de ceux qui en auront!
Je profite de ce texte pour vous souhaiter à tous (oui, vous, lecteurs, que j’espère au pluriel), un très joyeux temps des Fêtes, plein de sorties en ski, de la santé et la résolution de parrainer un non-skieur d’ici la fin de la saison, qui est à peine entamée 🙂
Sans surprise, je préfère toujours réaliser un portrait à titre non-posthume… JP Auclair figurait sur ma liste, j’attendais “le bon moment”. Le bon moment pour l’approcher, un moment qui puisse bien se caser à travers toutes ses obligations et son emploi du temps. C’est donc avec la stupeur partagée par l’entière communauté de skieurs que j’ai appris l’accident qui l’a emporté au Chili. Toujours tragique, jamais prévisible. Toujours regrettable, jamais imaginable. On se prépare pour le pire, même si on espère le meilleur… JP était de ceux qui ne prennent aucune décision à la légère, aucun risque non-calculé, aucun choix sans soupeser longuement. Sage, averti, avisé, conscient, allumé, les superlatifs ne manquent pas pour illustrer la personnalité de ce pionnier du freeski. Ce portrait s’inscrit donc, bien malgré moi, dans la longue lignée des textes qui lui rendent hommage et qui retracent les faits marquants qui ont jalonné la trop courte vie de ce passionné de la glisse.
Les débuts
Mordu de ski dès son plus jeune âge, Jean-Philippe Auclair était bien plus attiré par les pistes enneigées que par l’école, ce qui n’a pas manqué d’inquiéter un tantinet ses parents -qui ne l’aurait pas été? Sa fougue sur les skis lui aura valu bien des remontrances de la part des patrouilleurs des différentes stations de ski où il a évolué. Après avoir débuté sur les pistes de la “butte Myrand”, JP a passé son adolescence à Stoneham, pour ensuite intégrer le club de ski du Mont-Sainte-Anne. Talentueux, il fait même partie des espoirs de sélection pour l’équipe du Canada en vue des J.O. de Salt Lake City, en 2002. Avant d’avoir atteint la vingtaine, le jeune Auclair sait qu’il est définitivement plus attiré par l’aspect “freestyle” que par toutes les autres structures plus rigides et officielles; il délaisse donc les compétitions pour s’adonner pleinement à ses projets de tournage, et au développement d’un tout nouveau type de ski.
Le pionnier discret
Membre en règle de la New Canadian Air Force, JP Auclair a agi à titre de pionnier pour le freeski: éclatement des sentiers battus, création de nouvelles figures, et même conception du tout premier ski à double spatule (“twin tip”), le fameux Salomon Teneighty (1080). Ce type de design révolutionnera le freestyle skiing et plusieurs autres skieurs émérites l’adopteront. En 2002, JP Auclair co-fonde, en compagnie de Tanner Hall, la compagnie de ski Armada, à la tête de laquelle il se trouvait jusqu’à son décès. L’entourage de JP est unanime: qu’il soit question de photographie ou de tournage, de développement de produits alpins, de faire du ski ou de s’impliquer dans sa communauté, le qualificatif qui est sur toutes les lèvres est le même: passionné. Les éloges qui ont suivi son décès le rendent d’autant plus navrant.
Il y a quelques mois, JP a été déclaré “Aventurier de l’année” du National Geographic par un vote populaire tenu en ligne. Il a succédé à Felix Baumgartner, qui a été découvert par le public avec son projet de Red Bull Stratos. Lorsque le National Geographic a annoncé à JP Auclair qu’il avait remporté le titre, il a déclaré s’être senti comme un imposteur, alors qu’il était assis plusieurs heures par jour devant son ordinateur. Dans un article reprenant les faits marquants de sa carrière, la prestigieuse société NG vante son approche des sports en général et le définit comme un aventurier pour l’ensemble de son oeuvre, tant du côté artistique que du côté sportif. Les exploits de JP ont d’ailleurs fait l’objet de plusieurs films; nombreux sont les skieurs qui carburent aux séquences mémorables tournées aux quatre coins du globe, tant en nature reculée qu’en pleine ville. L’un des segments les plus admirables, le “street segment” de All. I. Can. (Sherpas Cinema), servira probablement d’inspiration à quelques générations de freeskieurs.
L’homme qu’il restera
Aux yeux de tous, JP Auclair a une image riche et plus que flatteuse: l’homme, l’ami, le nouveau père, l’humaniste, le skieur passionné, le créateur, l’artiste. Ceux qui ont eu la chance de le côtoyer se souviendront toujours du plaisir qui l’animait lorsqu’il parlait de ses différents projets. Parmi l’un deux, la fondation Alpine Initiavites, qu’il a mise sur pied et dont l’objectif est de créer des projets de coopération internationale en lien avec les différentes communautés et entreprises de l’industrie du ski. Né du désir de s’impliquer davantage pour “donner au suivant”, cet organisme à but non-lucratif a vu une branche pousser dernièrement, le Auclair Fund, dont le but plus simple est d’aider la famille directe de JP à traverser les moments plus difficiles; le nouveau venu Auclair, Léo, aura un an en mai prochain. Rien ne ramènera jamais le disparu à la vie, et le seul prix de consolation qui soit est celui de savoir que JP a contribué, à sa manière, à rendre le monde du ski meilleur.
Sélectionner une destination pour un voyage inaugural dans les Alpes françaises n’est pas forcément une tâche facile pour un skieur américain. On cherche tous des choses qui sont hors du commun chez nous: des montagnes dramatiques avec des dénivelés étourdissants, des espaces grandioses où on peut skier une semaine entière sans devoir descendre la même pente deux fois, des villages charmants que l’on peut visiter un après l’autre sans déchausser tout en mangeant des repas somptueux. Cependant, puisqu’il y a pas mal de stations qui offrent ces attributs, on se rend compte vite que parfois la seule chose plus ardue que de ne pas avoir assez de choix est d’en avoir trop.
Afin de réduire les options, j’ai ajouté un autre critère qui est très désirable pour quelqu’un qui ne veut pas passer des heures dans les transports après un vol transatlantique pendant la nuit: l’accessibilité. J’ai donc fini par choisir les Portes du Soleil, le domaine franco-suisse situé seulement à une heure de route de l’aéroport de Genève. Même avec un retard la veille en décollant de Newark, j’étais assis à 10h30 le lendemain dans la télécabine Chavannes Express. On n’est donc pas obligé de gaspiller la première journée du séjour en transit. Bien sûr, à cause du décalage horaire, on risque un peu la fatigue, mais au diable le jet lag – le but de ce voyage est de skier!
830 mètres verticaux plus tard, le panorama du sommet de Chamoissière donne le premier aperçu de l’immense étendue des Portes du Soleil. Même les gens qui ont visité les fameuses stations de l’ouest de notre continent seront bouleversés par l’échelle: un circuit énorme qu’on peut entreprendre dans les deux sens: 425 kilomètres de pistes (le deuxième plus grand domaine du ski du monde après Les 3 Vallées). Bien que j’aie parcouru des douzaines de kilomètres chaque jour, au bout d’une semaine c’était évident que je n’ai skié qu’une petite partie du domaine.
Ceci dit, les Portes du Soleil ne se démarquent pas seulement par la grandeur et la hauteur, mais également par la variété impressionnante du terrain. Il y a vraiment tout – à basse altitude, toutes sortes de pentes larges, ondoyantes, bien damées, et bordées d’arbres qui se prêtent bien aux journées orageuses ainsi que des champs gigantesques au-dessus de la limite des arbres, des prés vastes avec des inclinations douces où des skieurs de niveau moyen peuvent tranquillement pratiquer leur technique dans la poudreuse, des couloirs étroits et des ravins raides, etc.
Quoique les pistes balisées en général ne soient pas très abruptes, il suffit de regarder autour de soi pour identifier de nombreux défis hors-piste. Si on a envie du ski ensoleillé, on se dirige vers les versants suisses qui sont exposés au sud, tandis que la plupart des pentes françaises donnent plutôt sur le nord, ce qui préserve mieux la neige évidemment.
De plus, comme trois des douze stations ne sont pas reliées au grand domaine par les remontées, mais plutôt par des trajets brefs en bus, on a l’occasion de s’échapper facilement des foules pendant les périodes chargées. J’ai passé une journée sur une de ces montagnes satellites, Mont Chéry, qui se trouve d’ailleurs au centre du village Les Gets. Avec à peine une cinquantaine d’autres skieurs, c’était comme une station privée: des pentes vides, de très bonnes conditions sur le versant orienté nord par rapport au circuit principal, et une vue imprenable sur le Mont Blanc.
Et voilà ma motivation principale pour faire un séjour de ski dans un domaine géant comme les Portes du Soleil: l’extraordinaire quantité de neige vierge ou au pire légèrement tracée. On pourrait prétendre que ceci est le résultat de trois éléments: du hors-piste apparemment inépuisable, un bon enneigement record, et (une différence perceptible par rapport aux centres de ski nord-américains) une grande majorité de visiteurs qui ne quitte pas le damé. Même plusieurs jours après la dernière tempête, on arrive à trouver de la neige fraîche avec très peu d’exploration. Du coup, on n’a jamais l’impression de participer dans une cavalcade pour la poudreuse. Bien entendu, l’inverse – que les pistes balisées sont normalement plus peuplées que chez nous – est aussi vrai, mais pour les mordus du hors-piste, le jeu en vaut la chandelle.
Puisque c’est la France, il faut tôt ou tard parler de la cuisine et avec 90 (!) restaurants offrant des plats français et savoyards – préparés souvent avec des produits du terroir, y compris beaucoup de reblochon, naturellement – et là les Portes du Soleil ne déçoivent pas. Même les restos plus modestes offrent typiquement un niveau de cuisine qui n’est disponible chez nous qu’aux quelques stations haut de gamme. Pour des gens qui ont l’habitude de déjeuner sur le pouce avec le fast-food dans une cafeteria quelconque, c’est un vrai plaisir de pouvoir se détendre un peu, de pratiquer la gourmandise en pleine montagne, et tant pis pour le portefeuille!
En ce qui concerne le logement près des remontées, on a des tas d’options attirantes et variées. À mi-montagne il y a Avoriaz, conçue pendant les années 60 spécialement pour accéder facilement à l’immensité des Portes du Soleil incluant toutes les stations suisses. En plus, grâce à sa position en haut du domaine à la périphérie de l’ouest des Alpes, Avoriaz reçoit plus de neige naturelle (8 mètres en moyenne annuellement) que n’importe quelle autre station en France.
Bien entendu, il y a un prix pour le bel emplacement et ça c’est l’ambiance. Quoiqu’Avoriaz ne fasse pas HLM alpin comme les Arcs ou les Ménuires, l’agglomération n’est pas exactement chargée d’ambiance hivernale que l’on attend dans les Alpes non plus. Personnellement, je préfère sacrifier un peu de commodité pour un endroit traditionnel avec une atmosphère plus chaleureuse, donc j’ai décidé de me baser dans deux villages mignons nichés au pied des montagnes.
Les trois premiers jours du séjour, mon QG était Les Gets, une belle station à l’extrémité sud-ouest du domaine qui est particulièrement bien adaptée aux familles avec beaucoup de terrain intermédiaire, pleins d’activités pour les enfants, et un joli centre-ville détendu avec pas mal de restaurants, hôtels, et bars. Les trois derniers jours, j’étais basé à Morzine, littéralement à deux pas de la télécabine principale. Pour ceux qui ont envie de découvrir tout ce que les Portes du Soleil offrent au niveau de terrain, Morzine est un point de départ plus pratique que Les Gets et de ce que j’ai vu, c’est sans question le village le plus animé dans les Portes du Soleil.
Typique pour les Alpes, Les Gets et Morzine fournissent un grand choix d’options en plus du ski: la luge nocturne (fortement recommandé et plus difficile que l’on avait prévu!), des tours en raquette ou en Segway, le patinage, des visites de fromageries, le musée de la Musique Mécanique (très intéressant), et à la fin de mars un grand festival de musique en plein air, “Rock The Pistes,” pour n’en citer que quelques-unes.
En mai dernier, la station albertaine Nakiska a mis en vente son abonnement de saison à un prix ahurissant: 199$ pour le « Early Bird », ce qui représente un rabais de 620$ par rapport au prix régulier de 819$. Ahurissant, je vous le dis. Cette promotion avait fait l’objet d’un très grand nombre de partage sur les réseaux sociaux, mais n’a eu que bien peu d’écho dans l’industrie du ski du Québec.
Avant d’aller plus loin dans les histoires de prix, parlons de Nakiska. C’est une station située à environ une heure de route à l’ouest de Calgary, juste au sud de Canmore. La montagne offre un dénivelé total de 735 mètres (pour référence: le Massif de Charlevoix, lorsque la piste du même nom est ouverte de haut en bas, offre 770 mètres), comporte 71 pistes de niveau principalement débutant et intermédiaire, mais avec quand même près d’une quarantaine de pistes de niveau expert. La station fabrique de la neige sur la très grande majorité de son domaine skiable car elle ne reçoit que 250cm de neige annuellement. En comparaison, les voisines Big 3 (Lake Louise, Sunshine Village et Norquay) reçoivent plus de 9 mètres. L’altitude est bien entendu le principal facteur; Nakiska culmine à 2 260 mètres, soit 500 de moins que Sunshine Village par exemple. Pour boucler le portrait, on peut faire un parallèle avec un Bromont, un Saint-Sauveur ou un Stoneham pour la proximité avec les centres urbains et le type de ski qu’on y pratique.
Dans un article du Calgary Herald, daté du 27 mai 2014, le point de vue de la station est exprimé, ainsi que les paroles d’un sceptique. L’article cite Matt Mosteller (ventes et marketing pour RCR, qui possède Nakiska), qui relate que la décision de la station de couper le prix de l’abonnement est de faire sa part pour augmenter le nombre de skieurs actifs sur les pistes. Personne ne peut être contre ça! L’idée peut cependant rappeler un peu les diverses promotions de Bromont mais la comparaison demeure faible car Bromont mise davantage sur l’aspect social et sur la variété presque infinie de produits d’abonnements; Nakiska offre à peu de choses près le même éventail d’abonnements qu’on retrouve partout ailleurs.
Les sceptiques ont tout de suite vu l’opportunité pour les habitués, qui se sont effectivement rués sur l’abonnement: à ce prix, la réflexion n’a pas duré longtemps. La station a bien entendu enregistré des ventes record et les mauvaises langues prétendent que ce tarif alléchant n’aura aucunement servi à ramener davantage de skieurs sur les pistes… Je me permets d’avoir une opinion différente, puisque j’ai la chance de connaitre une planchiste « occasionnelle » qui a acquis l’abonnement, avec la ferme intention de s’y mettre plus sérieusement. Ce n’est qu’une personne, me direz-vous, mais soyons optimistes: je pense que la tactique Nakiska aura payé davantage qu’on le pense. Je me répète souvent à propos de l’effet d’entrainement, mais ce prix aura sans doute servi à convaincre plus d’un skieur dont l’entourage est déjà converti!
Pourrait-on voir ce type de promotion au Québec? Je jongle avec cette interrogation depuis que j’ai lu l’article du Calgary Herald cet été. Je me questionne car d’une part, la démographie me semble proportionnellement « comparable »: Calgary est à l’Alberta ce que Montréal est au Québec, Edmonton et la Ville de Québec sont toutes deux moins populeuses que les métropoles bien qu’elles soient capitales provinciales. Bien entendu, l’état économique de l’Alberta ne se compare pas à celui du Québec, et la proximité avec des stations de ski de haut calibre n’est pas non plus comparable. Ceci dit, Calgary est un cas de figure fort intéressant à étudier à cause de son haut niveau de croissance, ainsi que de la forte proportion de population issue de l’immigration. Je me questionne aussi sur les moyens de marketing et communication mis en place pour effectuer la promotion de l’abonnement en mai dernier: j’ai vu le partage sur les réseaux sociaux, la réponse m’a paru virale mais qu’en est-il réellement sur le terrain? Comment l’information a-t-elle été véhiculée? De quelle ampleur était la campagne?
L’Alberta compte 29 stations de ski en opération sur son territoire. Oui, « que » 29… dont quatre directement dans les Rocheuses: la proximité avec la Colombie-Britannique fausse l’image qu’on a de l’Alberta. (Pour les curieux, visitez Go Ski Alberta, le site de l’équivalent de l’ASSQ. Jetez un oeil à la répartition géographique des stations de ski…) Au Québec, environ 75 stations de ski se partagent la pointe de tarte de la population de skieurs. Est-ce que l’offre « trop grande » fait en sorte qu’il est impossible de voir un prix réduit de la même manière qu’à Nakiska?
L’an dernier, j’ai rédigé une série de trois textes sur la vraie valeur d’un billet de ski au Québec. Le véritable questionnement qui se pose quand on réfléchit au prix de l’oiseau du matin à Nakiska, au-delà du concept de l’économie d’échelle, c’est plutôt de savoir quelle est la valeur réelle d’un billet de ski en Alberta. Et pour répondre à cette question, j’aimerais d’abord en savoir davantage sur l’implication des différents paliers gouvernementaux, et connaitre l’apport du financement privé dans l’exploitation d’une station de ski. Le prix de l’énergie fait bien sûr partie des enjeux; le gouvernement provincial albertain aborde-t-il l’industrie du tourisme hivernal de la même manière que le nôtre? Chose certaine, le pari de Nakiska est porteur de bonnes intentions et me laisse croire qu’on peut oser faire les choses différemment, pour obtenir des résultats différents.
Votre manteau de ski commence à être défraîchi? Il est encore dans la mode fluo? Vous ne pouvez skier par temps plus froid, car il n’est plus assez chaud? Il est venu le temps d’investir dans un nouveau manteau! Le début de saison est le temps idéal pour repartir en neuf. Aidée d’une conseillère chez Avalanche, un fabricant de vêtements de ski québécois, je vous propose donc un guide pour choisir votre prochain manteau avec les principaux éléments à regarder dans l’achat de cet essentiel du ski.
Élément: chaleur
Le premier élément à considérer dans le choix d’un bon manteau de ski est la chaleur que le vêtement procure. Nul besoin de dire que puisque le ski et la planche à neige sont pratiqués dans des températures froides et au grand vent, il est important de bien se protéger! D’ailleurs, les besoins diffèrent selon le type de ski pratiqué. Selon la conseillère Véronique Dufour, « la personne qui fait du freestyle n’aura pas les mêmes besoins en terme de chaleur que le skieur du dimanche. » Bien entendu, les adeptes du freestyle qui dépensent une foule d’énergie dans les parcs à neige ont besoin d’un peu moins de chaleur et de plus d’aération, tandis que le skieur du dimanche aimera un peu plus de chaleur. De même, la tolérance au froid diffère selon le poids de la personne et sa préférence personnelle. « En moyenne, les gens préfèrent le 150 grammes d’isolation », explique Mme Dufour. Pour ce qui est des pantalons, ils sont souvent moins isolés, car nous perdons moins de chaleur par les jambes. Le degré d’isolation varie donc entre 60 et 70 grammes. Selon Mme Dufour, les besoins diffèrent peu selon les régions du Québec.
Cependant, pour quelqu’un qui aime voyager dans l’Ouest canadien ou américain, les besoins différeront légèrement. Souvent, il y fait un peu plus chaud, ou plus humide. Mme Dufour recommande donc les 3 en 1, ce qui permet d’ajuster le niveau de chaleur et qui crée en même temps un manteau 4 saisons pour le Québec. Le rêve, pour les plus frileux d’entre nous, est le manteau que Rossignol a mis en marché il y a quelques années : un manteau chauffant. Malheureusement, dû au fait que c’était peu connu, il a été discontinué en 2011.
Élément: confort et liberté de mouvement
Le confort du manteau et la liberté de mouvement sont deux autres points essentiels à considérer. L’ajustement est primordial, puisqu’un manteau trop petit offrira moins de chaleur et de confort; un manteau trop grand laissera passer l’air et la neige par en dessous puisque la petite jupette à neige ne fera pas son travail adéquatement. Pour vérifier si le manteau est bien ajusté, il faut vérifier les épaules et le mouvement. Il ne faut pas que vous sentiez que ça tire de nulle part. Il est aussi important de vérifier la grandeur de la manche. « Quand je fais essayer un manteau, je demande à mes clients d’étirer les bras en avant. Il ne faut pas qu’il y ait de plis dans le dos », explique Mme Dufour. Elle recommande d’ailleurs de demander l’aide d’un professionnel dans l’ajustement, considérant que c’est un point essentiel au confort du manteau.
Un autre point à regarder est l’aération. Le manteau devrait posséder de petites trappes (généralement sous les bras) qui peuvent se refermer pour les journées plus froides et s’ouvrir pour les journées plus chaudes du printemps.
Élément: durabilité
Dans l’achat d’un bon manteau de ski, il ne faut pas oublier de vérifier la durabilité dans le grain du tissu. Sachant qu’il est un peu dommage d’investir dans un manteau qui ne durera pas plus d’une saison, on misera sur des fibres durables et solides. Bien entretenu, Mme Dufour affirme avoir vu un manteau qui avait 15 ans encore en bon état. Voilà pourquoi il est important de bien l’entretenir après l’achat! Contrairement à la croyance populaire, laver souvent un manteau de ski est une bonne chose. La conseillère précise même « on devrait laver au moins à quelques reprises dans l’hiver », ce qui aide à réactiver l’isolation dans le manteau et à enlever toute trace de graisse et de sueur laissée par la peau dans le manteau. Il est très important de ne pas le laver à sec, puisque les produits chimiques viennent au contraire briser le manteau. Il vaut mieux choisir un bon nettoyant à lessive spécialisé : Mme Dufour recommande le produit Granger qui est vendu dans les boutiques Avalanche. Elle déconseille les produits plus commerciaux comme Tide, ceux-ci laissent une pellicule qui empêche le manteau de respirer.
Élément: look
Finalement, le dernier et non le moindre, un critère important dans le choix d’un manteau est son look. En investissant dans un bon manteau, il est important de le trouver beau. Bien que cela semble aller de soi pour la plupart d’entre vous, certains feront l’erreur de payer cher pour un manteau d’une grande qualité, mais qu’ils ne porteront à peu près jamais… Pour ceux qui aiment rester à la mode, les couleurs cette saison sont : les couleurs pâles et les teintes pastel; les couleurs plus flash comme le rouge, le bleu et le jaune; de même que les couleurs naturelles comme le beige, le kaki et l’ocre.
Pour un manteau que l’on trouvera beau longtemps et qui restera à la mode, le noir est un incontournable indémodable. Le rouge et le bleu royal sont aussi des valeurs sures qui seront longtemps vues sur les pentes de ski du Québec. Afin de maximiser l’investissement lors de l’achat, Mme Dufour suggère aux débutants de choisir un manteau qui soit uni et sobre, doté des composantes d’un manteau de ski comme les trappes d’aération et la jupette pare-neige, mais qui pourra passer partout, de la pente de ski à la ville. Bon magasinage!
Une fois de plus, l’hiver est à nos portes. Du côté luge, ce sera déjà la quatrième saison au Québec. Voici donc, en quelques lignes, un bref historique de cette nouvelle venue dans les activités de glisse hivernales.
En 2012, le Massif de Charlevoix devient la première station à offrir l’activité au grand public, avec une piste de 7.5 kilomètres. Ce fut un grand succès et, malgré une augmentation annuelle des places disponibles sur réservation seulement, il faut s’y prendre généralement des semaines d’avance pour assurer sa place. Deux ans après le Massif, le Domaine du Radar, situé à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Sainte-Marie-de-Beauce, inaugure sa propre piste de 2.4 kilomètres. Signe de sa popularité croissante, la capacité du véhicule de remontée a été récemment doublée. Finalement, pour l’hiver 2015, la station de ski mauricienne Vallée-du-Parc inaugurera une nouvelle piste de 2.2 kilomètres, accessible également sur réservation obligatoire.
Pour pouvoir se faire une meilleure idée de ce qui s’offre aux futurs lugeurs, voici des informations plus détaillées ainsi que quelques conseils personnels et ce, une station à la fois.
Arrivez 30 minutes d’avance et familiarisez-vous avec votre luge, fournie par le Massif.
Vous aurez à effectuer 15 minutes de transport assuré par la station, en dameuse, l’arrière de celle-ci est chauffé mais pas la remorque.
À vos marques, partez! Aucune limite de vitesse pour les quatre prochains kilomètres. Les sorties de piste sont souvent inévitables mais les remparts de neige et les filets (appelés filets à poissons par les moniteurs) remettent rapidement les acrobates sur le droit chemin.
Après ces quatre premiers kilomètres, une petite marche de dix minutes vous permet d’accéder à un relais chauffé pour une petite pause.
Vous poursuivrez avec un kilomètre et demi très rapide, du genre montagnes russes, suivi d’un virage à 180 degrés, que les mêmes moniteurs appellent en cachette « virage de la mort »: 2 rangées de filets, que j’ai moi-même testé, pour ceux qui arrivent « un peu » vite.
Puis, vous effectuerez une brève marche par le pont des soupirs car la dernière section est devant nous. C’est la plus rapide avec un bon ‘’S’’ et encore plus de montagnes russes. Plusieurs vont dépasser les 50 km/h.
Pour terminer, rassemblement aux pieds des télécabines, avec des visages souriants, souvent même ébahis. Mais aussi déçus… oui c’est déjà fini.
En guise de consolation, il y a peut-être eu des annulations de dernière minute…
Aucune restauration sur place mais un refuge chauffé.
La remontée s’effectue en autobus scolaire également chauffé.
Les lugeurs partent un à la fois sur une piste d’environ trois mètres de large, ce qui rend les dépassements un peu plus difficiles mais qui ajoute du piquant à la descente.
La piste, située sur une ancienne route militaire, est de configuration facile mais la proximité des bords, jumelée à une vitesse pouvant aussi atteindre les 50 km/h, rend la descente très enivrante.
Plusieurs soirées de descentes aux flambeaux sont prévues.
Les luges, semblables à celles du Massif, sont fournies.
L’ouverture d’une seconde piste un peu plus corsée aura probablement lieu plus tard cet hiver. À suivre…
Une attente pour le grand départ bien au chaud dans le grand chalet.
Agrippez votre luge et c’est le télésiège qui vous transporte jusqu’au sommet
Les consignes d’usage et une descente avec moniteurs, ponctuée de brefs arrêts.
Une piste de quatre mètres de large avec des bouts droits, des virages, des sections rapides, des sections plus lentes, et assurément beaucoup de plaisir.
Une petite marche de cinq minutes, une autre remontée suivi d’une descente encore plus grisante car vous êtes beaucoup plus à l’aise sur votre engin.
Comme toute bonne chose a une fin… il faut rapporter les luges au chalet et profiter d’un bon breuvage chaud pour se remémorer, entre amis, les dernières aventures.
J’espère que ces informations contribueront à vous faire passer un bon moment. Les sites internet de ces trois stations sont également une bonne source de renseignements. Notez que les stations utilisent toutes le même type de luge, très approprié pour le public en général. Pour finir, voici une série de vidéos, histoire de vous donner encore plus envie!
Comme je le disais dans mon premier texte, j’ai découvert les stations de ski écossaises dans le cadre de mon travail de consultant/conférencier et de mes études. Ce fut une découverte totale car cette partie de la culture de l’Écosse n’avait pas traversé l’océan jusqu’à mes oreilles. Voici donc le second et dernier texte sur le sujet, en espérant que ça vous inspirera pour le choix de votre prochaine destination de voyage!
Nevis Range est la seule station que je n’ai pas skié, ce n’est pas parce qu’il ne faisait pas beau, mais parce que… il y avait trop de vent! Ce qui m’amène à un autre constat : pourquoi si peu de télésièges ou de télécabines? D’une part, le vent de l’Atlantique Nord et les vallées des Highland créent des corridors de vent qui atteignent jusqu’à 90 km/h et d’autre part, l’absence d’arbres feraient en sorte que les télésièges et les télécabines seraient toujours arrêtés!
En effet la télécabine qui nous amène de la vallée (à environ 100 m au-dessus du niveau de la mer) à la base du domaine skiable (à 655 m d’altitude) état immobilisée ce matin-là, pour cause de forts vents. Seul des militaires et quelques membres du personnel ont été capables de se rendre tôt le matin. Je n’ai pas su comment ils étaient redescendus… En été, la montagne est reconnue pour ses nombreux parcours de vélo de montagne.
Comme vous l’avez vu précédemment, le brouillard est un élément commun des résidents du Royaume-Uni. Sur la photo (altitude 305m), le brouillard cache la base du domaine skiable à 650m et le sommet à 1108m. Tout comme à Nevis range, lorsque vous êtes au chalet au pied de la montagne, vous n’êtes pas encore près des pistes. Un télésiège double vous amène au domaine skiable et de là, des remontées terrestres desservent les différentes pistes. Je peux vous dire que skier dans le brouillard et un peu de vent est toute une expérience! Aucun repère visuel sauf le bout de vos skis. Le seul repère est le son des autres skieurs et planchistes qui sont à proximité. Comme je n’ai skié que des bouts de piste, il n’est difficile d’avoir une opinion sur la station. Par contre, je ne peux qu’imaginer skieur du sommet à la base lors que les conditions sont réunis (plus de 800m).
Pour beaucoup de skieurs et de planchistes et moi le premier en tant que nord-américain, l’idée de skier à l’intérieur est un «concept» bizarre. Du ski ou de la planche, cela se fait à l’extérieur, point à la ligne. Mais, quand on vous offre la possibilité d’en faire à Glasgow, cela ne se refuse pas. La première impression lorsque l’on arrive près des installations, on se croirait dans ou près d’un centre commercial sur le boulevard Tascherau (Brossard) ou le boulevard Saint-Martin (Laval). Dans ce cas-ci, on y trouve un cinéma, des arcades de jeux, des restaurants, des allées de quilles et autres et, évidemment, la piste de ski intérieur. Une fois dans la «station» proprement dite, on retrouve tous les services d’une station de ski traditionnelle incluant, en plus, la location de vêtement de ski et des douches. Avec une température journalière maximale moyenne de +12 C, je doute que plusieurs aient des vêtements d’hiver appropriés.
Les statistiques : 40 m de vertical, 200 m de long, système de neige fabriquée, deux pistes, quatre remontées. Snow factor est ouvert 364 jours par année de 10 h à 22 h.
Deuxième impression, une fois sur le bord de la piste, on se croirait dans un aréna en termes de température (-4 C) et d’«atmosphère». Au pied de LA piste principale, aucune comparaison possible avec une piste extérieure. Allez, hop! L’arbalète jusqu’au sommet.
Au sommet, sans surprise, rien pour écrire à sa mère! Une piste droite, sans obstacle majeur, quelques sauts et quelques rails. Une descente, deux descentes, trois descentes, de courtes descentes agréables sur une surface de neige fabriquée de qualité et bien damée. Dans ce contexte, il en faut pas s’étonner que la billetterie offre des forfaits à l’heure. Il faut également mentionner qu’avec un environnement contrôlé, la fabrication de la neige (des canons dans le plafond) et le damage (un PistenBully 100) sont relativement simples.
Snow Factor
Snow Factor
Je me permets un encart à propos du scotch!
Difficile d’être en Écosse et de ne pas goûter à un des nombreux scotchs disponibles. «Single malt», «blend», 5 ans, 10 15 ans, le choix est vaste! Vous trouverez dans toutes les régions des distilleries offrant des dégustations. Cela vous permettra de mieux choisir celui que vous préférez. Évidemment, tous les pubs ont leur propre sélection de scotchs qui sont les meilleurs, selon le patron, dans la région. N’hésitez pas à demander conseil au patron!
À savoir avant de partir
Apportez votre équipement, si possible, cela rendra votre expérience plus agréable, même si toutes stations offrent un service location d’équipement. Une suggestion, faites aiguiser vos skis avant votre départ. On se sait pas quel type de surface vous allez rencontrer.
Vos points de chute pour ce voyage de ski seront Édimbourg ou Glasgow. Il n’y a pas de vols directs vers l’Écosse. Vous devrez transiter via Amsterdam, Londres ou Paris selon le transporteur que vous choisirez. À titre d’information, le billet (aller/retour) se vend à partir de 859 $ TTI (en date du 7 décembre pour le début février); moins cher qu’un billet, sans escale, vers Genève (Alpes) mais plus cher que vers Vancouver (Whistler Blackcomb) ou Denver (Vail).
Compte tenu que la première station se trouve à 90 minutes au nord d’Édinbourg ou de Glasgow, la location de voiture est nécessaire. À l’aéroport vous trouverez toutes les grande bannières de compagnie de location, à vous de choisir votre voiture. Magasinez, cela vaut à peine. Je vous suggère de louer une voiture automatique car la conduite à droite vous demandera toute votre attention.
Le concept de ski-in/ski out n’existe pas dans les stations écossaises. La majorité d’entre-elles sont situées dans les parcs nationaux. Les grandes bannières hôtelières y sont également absentes. Par contre, il y a une multitude d’établissements d’hébergement indépendants de très grande qualité et de toutes tailles. Ma préférence va aux B&B (bed and breakfast) qui sont situés dans une des municipalités environnantes (à quelques kilomètres des stations), ne serait-ce que pour rencontrer les «locaux», d’autres skieurs ou se faire indiquer les restaurants, les pubs et les endroits à visiter hors des circuits touristiques. Pour profiter au maximum de votre expérience, choisissez de préférence un pub. La bouffe n’est pas compliquée mais elle est bonne surtout avec une bonne bière locale!
Bon à savoir: comme chez nous, la relâche scolaire existe en Écosse, elle se situe en février et elle dure deux semaines! Deux sites sont incontournables dans la préparation de votre voyage de ski soit : http://international.visitscotland.com/fr/ et ski.visitscotland.com
Est-ce que je vais retourner faire du ski? OUI, pas dans un cadre du travail mais pour le plaisir de skier… de manger et boire du scotch (après le ski, on s’entend)!
L’expérience de ski est très différente qui nous est offerte par les stations qui nous sollicitent ici. De grands domaines skiables, une atmosphère sympathique, relaxe, sans stress. Trouver un équivalent dans le nord-est américain, je n’en connais pas. Peut-être Sutton pour son ambiance. En terminant, pour Lonely Planet, l’Écosse fait partie des trois premières destinations à visiter en 2014, mais le ski demeure un secret bien gardé!
Le Mont Plante renaît ! Oui, mais est-ce bien une renaissance ? Est-ce que la station fermée au début des années 80 était vraiment inaccessible durant toute cette période ? Pas du tout. Depuis la fin des années 80, je m’intéresse aux stations de ski du Québec. J’ai entendu parler du Mont Plante pour la première fois au milieu des années 90, même s’il était fermé à cette époque depuis 10 ans. Du temps de son opération, la station était redoutée par bien des skieurs, en raison de son inclinaison impressionnante. Des pistes mythiques y étaient présentes, telles que l’International. La station bénéficiait également d’un bon enneigement naturel, étant située dans la ceinture de neige des Laurentides.
Au tournant des années 2000, en consultant le blogue d’un membre du McGill Outdoor Club, j’ai aperçu des photos d’une expédition de ski à la station, le tout mentionnant que quelques pistes étaient entretenues depuis 15 ans par des bénévoles afin de pouvoir continuer de skier la montagne. Une fois mon permis de conduire en poche, j’ai visité la montagne pour la première fois durant l’automne 2002 et je suis resté bouche bée ! Les pistes, étroites, étaient entretenues à la perfection.
C’est finalement en janvier 2004, en compagnie de Christophe Deschamps (Président et fondateur de ZoneSki) que mes skis ont foulé pour la première fois les pistes de l’ancienne station. C’est là que nous avons fait la connaissance de Mike, à l’époque le responsable officieux du club de télémark (souvent appelé « les amis du Mont Plante »), qui nous a indiqué par où monter, puisque nous n’avions pas de peaux de phoques. Il a aussi insisté sur la nécessité de rester discret sur l’existence de ces pistes de ski, surtout qu’un promoteur avait débuté un projet domiciliaire juste au pied de la montagne et qu’il appréhendait des difficultés au niveau de la cohabitation entre les futurs résidents et les skieurs.
Devenu accro à l’ancienne station en quelques semaines, j’ai rapidement découvert les huit magnifiques pistes entretenues, incluant un sous-bois. J’ai aussi commencé à m’impliquer dans le défrichage et l’entretien des pistes et à l’automne 2004, nous avons défriché un sentier étroit permettant de monter à pied la montagne tout près du t-bar. Notre but était d’éviter que des promeneurs marchent à pied dans les pistes de ski, ce qui affectait énormément les conditions. Il faut dire que le développement résidentiel avait rendu l’accès à la montagne beaucoup plus facile qu’autrefois. Aussi, durant l’été 2004, une piste de ski de fond a été ouverte, ce qui a eu pour effet de couper les pistes de ski en deux, près de la base de la station, et d’amener encore plus de clientèle. Les fondeurs pouvaient ainsi rejoindre l’ancienne piste Césaire, qui était déjà la piste utilisée par les Amis du Mont Plante pour monter en peaux de phoques.
Bien que le quartier résidentiel n’ait jamais été entièrement terminé, bon nombre de maisons ont été construites aux abords de la base. Plusieurs résidents étaient des accros de longue date du Mont Plante. D’autres ne connaissaient qu’à peine l’existence de la mythique station. Les relations avec le promoteur étaient assez bonnes, les amis du mont Plante se cotisaient chaque année pour payer le déneigement d’un petit stationnement près de l’ancien chalet et pour payer la location de débroussailleuses.
Toutefois, suite à la faillite du projet immobilier, les relations se sont corsées avec les créanciers et après quelques années, le stationnement dans le développement immobilier est devenu interdit. Au même moment, des tractations avaient lieu entre la ville, des membres des Amis du Mont Plante et les créanciers, afin que la montagne soit annexée au parc régional Val-David/Val-Morin. C’est finalement devenu le cas durant l’été 2014, ce qui devrait garantir l’accessibilité de la montagne pour les années à venir ! Il ne sera toutefois plus permis de se stationner dans le quartier résidentiel au pied de la station. Il faudra se stationner à Val-David près du parc linéaire et un sentier de ski de fond (1,8km de long) permettra aux skieurs de se rendre au pied des pistes. Une tarification devrait également être en vigueur pour entrer sur le site, lequel sera patrouillé.
Compte tenu du contexte actuel du ski alpin au Québec et de l’engouement pour le ski hors piste, la montagne va sûrement être bien garnie de skieurs et planchistes cet hiver, lorsque la neige sera au rendez-vous !
Nous avons d’abord visité Portillo et Los Penitentes. Après avoir fait le voyage en autobus entre Los Penitentes et Mendoza, la voiture s’avère l’option la plus rentable en temps pour rejoindre Las Lenas, et ensuite pour circuler entre la station de ski et les endroits où nous logeons (d’abord Malague, ensuite Los Molles).
Le voyage à travers la pampa est d’une beauté aride. Sur la route 40, dont un long segment reste encore à paver, les Andes ne quittent jamais nos yeux. Et en même temps que nous roulons, nous pouvons apercevoir une perturbation neigeuse envahir le ciel andin, préparant la montagne pour les prochains jours…
Las Lenas, Argentine
À notre arrivée à Las Lenas le 22 août au matin, nous constatons avec bonheur les centimètres de neige légère tombée la nuit précédente, qui rafraîchissent le terrain de cette station de 1230 mètres de dénivelé dont la réputation n’est plus à faire. Située davantage dans les Andes Centrales malgré son altitude élevée (3500 mètres au sommet), Las Lenas offre un des terrains les plus challengeant au monde à l’intérieur d’un domaine skiable, en plus d’un bon nombre d’itinéraires en ski de randonnée dans les parages.
Le beau terrain de jeu de la station de ski, fait de couloirs et de champs de neige très inclinés, est seulement accessible à partir d’un seul et unique télésiège nommé Marte, et ce dernier est très rarement ouvert la journée après une importante chute de neige. De fait, ce terrain très prompt aux avalanches doit être sécurisé.
Même si notre première journée se passe dans la partie inférieure du centre de ski – un 600 mètres de dénivelé pour skieurs débutants et intermédiaires – les options ne manquent pas. Nous skions un large champ de neige, où s’imprègnent nos traces dans 50 centimètres de poudreuse légère. Nous trouvons aussi un secteur hors-piste intéressant à droite du télésiège Vulcano; il s’agit d’un long et profond canyon dont les parois sont skiables. Après une petite traverse, nous nous élançons pour une descente sur l’une de ces parois inclinées qui, sous l’effet du vent, s’est remplie de poudreuse. Aveuglés par la neige qui nous vole au visage, nous enfonçons jusqu’à la taille dans le creux de nos virages. Une autre journée parfaite dans les Andes!
En après-midi, un fort vent se lève, obligeant la fermeture des télésièges. Cependant, loin de nous l’idée d’arrêter; nous décidons alors d’enfiler les peaux d’ascension et de nous faire plaisir avec une autre descente. Après une bonne montée contre un vent intense, dont les rafales atteignent plus de 80 km/h, nous trouvons refuge derrière une grosse roche pour enlever les peaux et s’éclater avec une belle descente dans la poudreuse, terminant ainsi la journée au son des détonations qui proviennent du secteur Marte.
Pour ouvrir le télésiège Marte, il doit y avoir beaucoup de neige et peu de vent. C’est donc à la fois un coup de chance et un privilège pour quiconque de pouvoir skier ce terrain dans de bonnes conditions. Et mine de rien, le seul télésiège Marte augmente le dénivelé skiable de Las Lenas de près de 700 mètres. C’est énorme!
Étant seul aujourd’hui, ma première descente s’effectue dans le bol sous le télésiège. Après plusieurs virages, le bol se divise ensuite en deux couloirs; je choisis celui de droite où je suis – comble du bonheur – le premier à m’élancer. La surface présente une croûte windpack soyeuse qui ne défonce pas, recouverte de quelques millimètres de poudreuse fine. C’est, selon moi, la condition hivernale idéale pour descendre ce couloir de 40-45 degrés sur 400 mètres de dénivelé; ce n’est pas durci, la surface est douce et les carres répondent bien, permettant un contrôle optimal des skis. Descente sublime que je répète, cette fois, dans le couloir de gauche!
Au sommet du Marte, on peut aussi choisir de skier la partie supérieure de la montagne qui s’élève au-delà des pistes principales. Les options sont multiples, que ce soit des couloirs ou des champs de neige parsemés de grosses roches. Trois types de conditions simultanées caractérisent mes descentes sur cette face: surface windpack soyeuse en haut, poudreuse légère d’une vingtaine de centimètres dans la partie médiane, et neige humide de printemps un peu croûtée vers le bas. Et 1200 mètres plus bas, on se retourne, impressionné, pour regarder l’ampleur de la descente!
Las Lenas nous a bien choyés pendant trois jours, mais malheureusement le voyage tire à sa fin. Nous devons tranquillement revenir sur nos pas, laisser l’auto à Mendoza et reprendre l’autobus pour le Chili…
Valle Nevado, Chili
De retour en terre chilienne, après une journée de déplacement en autobus teintée par de multiples péripéties typiques de l’Amérique latine, nous décidons de découvrir une des trois grosses stations situées près de Santiago. Nous choisissons de visiter Valle Nevado, surtout pour le plaisir de profiter d’une onzième journée de ski la veille de notre départ, prévu le 27 août. De notre expérience, il y a peu à raconter sur cette station prisée par les touristes et les voyagistes pour sa proximité avec Santiago.
Contrairement à Las Lenas, il n’est pas tombé de neige ici depuis plus de deux semaines. Le soleil et le vent, tous les deux bien présents dans cette partie des Andes, ont opéré un bon travail de durcissement de la neige. Les pistes damées sont dures et le terrain entre celles-ci, quoique recouvert d’une légère couche de poudrerie, ne se présente pas sous son meilleur jour.
Cela ne nous empêche pas de faire des virages en profitant de l’air pur des montagnes et du paysage à couper le souffle, en plus de constater l’étendue du terrain de cette station qui, par ailleurs, s’adresse davantage à un public de skieurs intermédiaires. Il reste qu’après une bonne tempête, il est facile d’imaginer Valle Nevado se transformer en un immense champ de poudreuse, ce qui, ma foi, ne doit pas être désagréable du tout.
L’itinéraire des Hautes Andes, tel que présenté ici, n’est à convoiter que par les bonnes années de neige afin d’en profiter pleinement. L’hiver austral 2015 a été généreux pour ces destinations, ce qui n’a pas été le cas les quelques années précédentes. Lors d’une année sèche dans cette région, il vaut mieux se rabattre sur les destinations du sud du Chili (par exemple, Nevados de Chillan, Corralco et Las Araucarias), qui bénéficient d’un enneigement plus stable d’un hiver à l’autre.
Cependant, lorsque tous les éléments sont regroupés comme en 2015, les Hautes Andes deviennent un paradis hivernal, particulièrement pour la qualité de la neige – le meilleur ski s’effectue entre 2500 et 4000 mètres – et les longues périodes de beau temps. Vous aurez alors la chance, comme nous, de skier dans les meilleures conditions que l’Amérique du Sud peut offrir!
Lorsque l’on parle de l’Écosse, on pense naturellement au scotch, au monstre du Loch Ness, aux kilts (et à la tradition…), aux moutons, aux pubs, aux châteaux et plus récemment au dernier James Bond – Skyfall. On peut faire du ski en Écosse? Oui! Même mon ami et grand connaisseur du ski Roger Laroche l’ignorait. Je dois l’admettre, moi aussi. J’ai découvert l’existence de ces stations dans le cadre de mon travail de consultant/conférencier et de mes études. J’ai pu visiter ces stations tant à l’automne (2012) qu’en hiver (2013). J’ai donc regroupé pour vous en deux articles mes divers commentaires, et vous présente ici le premier texte. Bonne découverte!
La Ville d’Édimbourg
Ma première découverte est la ville d’Édimbourg avec sa vieille ville et sa nouvelle ville. Il faut s’entendre que la notion de vieille et nouvelle ville n’est pas la même qu’ici. La nouvelle ville a été construite entre 1767 et 1890 et la vieille ville date de bien avant!
Je sais qu’il est question de voyage de ski, mais en activité parallèle, prenez juste le temps pour faire à pied le «Royal Mile» qui part du Château d’Édimbourg au «Palace of Holyroodhouse» (la résidence de la Reine lors de ses passages en Écosse) et la montée au sommet «Arthur’s Seat» (aucun lien avec le Roi Arthur ou les Chevaliers de la table ronde). Cela vaut la peine de découvrir l’histoire de cette ville qui a beaucoup de liens avec la culture française. On dit que quand les Écossais avaient des problèmes avec les Anglais, ils appelaient les Français en renfort et vis-versa.
Fait cocasse: même en Écosse le bilinguisme dans l’affichage existe – anglais et… gaélique (écossais).
Parlons ski, maintenant!
À ma grande surprise, j’ai découvert en Écosse l’existence de cinq stations de ski, de plusieurs facilités de ski sur surface artificielle (« dry slope ») et d’un centre de ski intérieur (« ski dome »). Pour en savoir plus sur les sites de ski en Écosse et en Angleterre. À l’exception de Snow Factor, situé à Glasgow, les cinq autres stations se trouvent au nord tant d’Edimbourg que de Glasgow, dans les «Highlands» à plus de 120 km au nord. La boucle que j’ai faite en février/mars 2013 compte 605 km. On m’a dit que j’ai été chanceux de pouvoir visiter les six endroits, en huit jours, sans être pris dans une tempête de neige, donc sans aucune route fermée.
Premier constat, à ma sortie d’avion à Edinburgh, parti des Cantons-de-l’Est dans la neige, il fait près de 10°C, on se croirait au printemps. Comme je suis à plus de 100 km de la première station, je me dis que cela risque de changer puisqu’elles sont, en moyenne, à plus 400 m d’altitude et je suis au 55ième parallèle. Comme de fait, à mi-chemin, les sommets des montagnes sont enneigées.
La première station, mon premier arrêt, est la station Glenshee. Deuxième constat, pas d’arbre! Cela fait plusieurs kilomètres que je roule et que je suis au-dessus de la ligne des arbres. Elle se situe à environ 400 m d’altitude. La base de la station de Glenshee se situe à 650 m au-dessus du niveau de la mer. Bien au-dessus du sommet de la majorité des stations québécoises… et dire que l’on est seulement au pied du domaine skiable! En effet, la station offre un dénivelé skiable de plus de 400m, 40 km de pistes, 2 000 âcres skiables, le tout réparti sur cinq sommets – si bien qu’on surnomme cette station « La 3 vallées d’Écosse ». Le meilleur endroit pour apprécier la station est d’être au sommet de Carn Aosda duquel on peut voir les quatre autres sommets dont le Glas Maos à plus de cinq kilomètres (on m’a dit).
Tant pour Glenshee que pour les autres stations écossaises, le domaine skiable des desservi par presqu’exclusivement par des remontée terrestres. Ici, pas de super quadruple débrayable haute vitesse.
Je n’ai pas été chanceux, la région connaissait un redoux important et la dernière chute de neige importante datait de plusieurs jours. Cela s’approchait nos conditions de ski de ski de printemps, dur le matin et mou en après-midi. De très belles descentes dans toutes les pistes que j’ai faites. De belles surfaces, bien travaillées mécaniquement. On m’a dit que quelques jours après mon départ d’Écosse, ils avaient eu d’importantes chutes de neige… Par contre, les points de vue au sommet de chacune des montagnes sur la région étaient superbes.
On y retrouve à la station tous les services auxquels les skieurs peuvent avoir besoin – boutique, cafétérias, école et location.
Situé dans le Parc national de Cairngorm, The Lech est la plus petite des stations écossaises en terme de dénivellation (188 m). La route qui nous y mène culmine à plus de 775 m d’altitude. On dit même qu’à une certaine époque, la route était fermée huit mois par année.
Elle se compare avantageusement à bien des stations familiales de l’est du Canada, avec ses deux versants, ses nombreuses remontées et une grande offre de services aux skieurs et planchistes. Elle est la seule à offrir des glissades sur tube pour les non-skieurs.
Malgré l’absence de chute de neige récente, le ski était très agréable de même que l’ambiance du chalet très familial. Pour compléter le portrait, dites-vous que j’y ai rencontré un écossais qui initiait deux sud-africains au ski alpin!
Ce qui m’amène à un autre constat (le troisième) : Rappelez-vous que vous êtes en Angleterre et que le brouillard fait partie de leur quotidien même en montagne. Au Canada, on ferme les stations par grand froid; les stations de ski se voient obligées de fermer à cause de la visibilité nulle. Comme vous le constatez, sur la photo, il manque le sommet de l’autre versant.
Situé dans le parc national du même nom, CairnGorm est une des plus importante stations écossaises compte tenu de ses installations et de son domaine skiable. Une particularité de cette station est son funiculaire qui nous mène au sommet de la station, en plus de ses nombreuses remontées terrestres. Ce qui est le plus intéressant de cette montagne est la longueur et la variété de ses pistes.
En tant que nord-américain, la présence de la zone d’apprentissage au sommet de la montagne est une surprise, mais cela se comprend, c’est le seul endroit possible pour cette activité. Comme dans les autres stations, les conditions de ski sont belles et les pistes bien entretenues malgré un manque de neige et un redoux. Pour ce qui en est des services – boutique, cafétérias, école et location, on les retrouve dans deux immenses chalets, un à la base et l’autre au sommet. Si vous êtes dans la région en saison ou hors-saison, il est possible de prendre le funiculaire et d’observer la région du chalet. De plus, en saison estivale, de nombreuses pistes de randonnée s’offrent à vous.
Dans le prochain article, je vous parlerai des stations de Nevis Range, de Glencoe et de Snow Factor; je vous donnerai également quelques conseils pour mieux planifier votre déplacement!