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    Du nouveau sous le soleil et sur neige !

    Après quelques saisons tranquilles, marquées par des investissements concentrés sur Ski Bromont, la saison 2010 nous a donné une explosion de télésièges quadruples dans l’est du Québec. Suite à cet hiver peu enneigé qui a fait mal à plusieurs centres, bien des skieurs se demandaient si les stations seraient proactives en investissant ou si elles tenteraient de se refaire une santé financière en dépensant le moins possible. Jusqu’au début septembre, cette deuxième option semblait celle préconisée par les stations, mais au moment d’écrire ces lignes, chaque semaine amène des nouveautés et des surprises !

    Les investissements majeurs:

    Le Massif de Charlevoix met en œuvre cette année ses investissements les plus importants depuis la métamorphose de la station en 2001. Le Massif Express, télécabine à huit passagers, sera inaugurée en décembre, de même que quatre nouvelles pistes. Deux d’entre elles seront situées dans un secteur pour les débutants aménagé au sommet de la station, avec deux remontées de surface dédiées. L’entonnoir du bas de la montagne n’est plus, la jonction entre la Combe et l’Anguille ayant été grandement élargie, ce qui va favoriser les conditions de neige dans ce secteur. De plus, une bonne nouvelle attend les amateurs de sensations fortes ! En effet, le secteur hors piste du mont à Liguori est agrandi et va maintenant se terminer à la base de la station, permettant des descentes hors piste de près de 750 mètres de dénivelé !

    De son côté, le Mont Adstock a 50 ans cette année et la direction a décidé de célébrer en grand ! Le télésiège quadruple a subi une cure de jeunesse et va pouvoir fonctionner plus efficacement grâce à un tapis d’embarquement. Une nouvelle pente-école a été créée, desservie par un nouveau tapis magique, alors que les fils neige seront transférés dans de nouvelles glissades sur tubes. Notons également le nivellement des pistes principales de la station afin d’optimiser la fabrication de neige artificielle. En tout, c’est un investissement de 1,5 million de dollars dans la montagne.

    Des investissements ont aussi été mis en branle en Mauricie. À La Tuque, le centre de ski municipal a acquis un BR-400 tout neuf pour cet hiver, en plus d’installer un tapis magique dans la nouvelle pente école et d’aménager des glissades sur tubes. Le chalet fait également peau neuve et la capacité du système d’enneigement artificiel est doublée. Pour la totalité de ces travaux, la station latuquoise a investi 2 millions de dollars. Du côté de Vallée du Parc, suite à l’installation d’une chaise quadriplace l’an dernier, la station a toujours le vent dans les voiles. Cette année, c’est le système d’enneigement artificiel qui est modernisé, de même que l’arbalète du côté des pistes expertes. Le chalet n’est pas demeuré en reste, la cafétéria ayant été agrandie et l’expérience du ski sous les étoiles a été bonifiée avec l’amélioration du système d’éclairage.

    En Outaouais, MSSI investit du côté d’Edelweiss, avec l’ajout d’un nouveau télésiège quadriplace qui donne accès à tout le domaine skiable. Deux nouvelles pistes ont été défrichées dans le secteur et la station a amélioré son système d’enneigement artificiel. De ce côté également, on parle d’un investissement de 2 millions de dollars.

    De nouveaux terrains de jeu:

    Au Bas St-Laurent, le mont Saint-Mathieu continue sur sa lancée, après l’installation d’un télésiège quadruple l’an dernier. Cette année, un nouveau secteur de ski hors piste sera inauguré, accessible via le sommet et avec retour en motoneige. Peu d’informations  circulent jusqu’à présent sur ce développement, mais compte tenu de la popularité actuelle de la station auprès des skieurs extrêmes et de poudreuse, plusieurs seront ravis ! À noter également l’inauguration d’un tapis magique dans une pente école ainsi que des glissades sur tubes.

    Avec 145 pistes versus une vingtaine il y a dix ans, quelques nouvelles pistes cette année ne sont presque pas considérées comme des nouveautés à Ski Bromont. Par contre, la station a acquis deux télésièges quadruples cet été. L’un d’eux devrait être installé en vue de l’hiver 2012 sur le versant des épinettes, le seul versant dépourvu de télésiège direct jusqu’à maintenant. L’autre télésiège devrait être installé l’hiver suivant mais l’endroit définitif n’est pas encore déterminé… Néanmoins, peut-être pouvons-nous rêver d’un autre nouveau versant !

    Une des stations les plus dynamiques du Québec récidive encore cette année ! Le mont Gleason dans les Bois-Francs inaugure le côté droit de la montagne, avec une longue piste débutante qui devrait permettre le développement de plusieurs autres pistes de ce côté de la montagne au cours des prochaines saisons.

    Du recyclage:

    Après l’achat en 2009 de Montjoye par la famille Couture du Mont Saint-Bruno, l’avenir de la station semblait prometteur. Pourtant, dès le début de l’hiver 2010, le spectre d’une fermeture à la fin de la saison s’est mis à hanter les habitués de la station et la triste nouvelle s’est concrétisée au cours de l’été 2010, ce qui a amené une grande opération de recyclage. Le télésiège quadruple de la station ainsi qu’un télésiège qui avait été acquis de Gray Rocks pour doubler la capacité d’accueil de la station ont été acquis par Ski Bromont; le t-bar a été vendu au Mont Carmel (Mauricie) et le tapis d’embarquement tout neuf du télésiège quadruple a été vendu au Mont Adstock. Enfin, le système d’enneigement artificiel a été vendu au Mont Gleason.

    Quelques nouveautés en vrac:

    Plusieurs surprises vont certainement se greffer à cette liste non exhaustive, c’est à suivre au cours des prochaines semaines !

    Mont Blanc – Nouveau parc à neige sur le mont Faustin, entre la Suisse et la Panda.

    Val Saint-Côme – Nouvelle piste d’entraînement pour le ski acrobatique et relocalisation du parc à neige dans le Serpentin (retour aux années 90), celui-ci étant élargi pour respecter les nouveaux standards des parcs à neige. Aussi à noter 2 nouvelles pistes éclairées, soient la Ruelle et le Boulevard.

    Mont Sainte-Anne – Remise à neuf des télécabines, nouveau tapis magique et nouveau parcours « boardercross ».

    Stoneham – Nouveau tapis magique et nouveau parcours « boardercross ».

    Rossignol: l’art unique du ski de course

    Le proverbe ne ment pas: « Petit à petit, l’oiseau fait son nid. » De l’idée et du besoin d’un coureur jusqu’à la réalisation complète d’un ski de haute performance et la glisse de l’athlète, le drôle d’oiseau ne laisse aucune étape au hasard. Invité dans l’antre du Rossignol, le Mag a récolté pour vous les oeufs d’or de l’Atelier Prototypage et Course à proximité de Grenoble, France. Petite histoire d’un volatile au grand plumage…

    Toute création part d’une idée. Toute idée génère réflexion, planification, puis exécution. C’est, grosso modo, le parcours d’un ski de course fabriqué dans l’atelier de Rossignol. L’expertise des employés de l’atelier, jumelée à l’expérience et aux requêtes des coureurs, permet la production de skis « personnalisés » pour chaque athlète de haut niveau portant les couleurs de Rossignol. Voyons plus en détail le processus de fabrication des skis alpins et de fond parmi les plus performants au monde.

    1° D’abord, il faut une idée, un besoin. C’est généralement le coureur qui transmet dans ses mots au technicien ce qu’il voudrait que son ski lui permette de faire. Le technicien relaye l’information sans tarder à l’atelier.

    2° Dessin technique en CAO (conception assistée par ordinateur). Il faudra environ 3 jours pour produire une maquette des futurs skis, avec toutes les composantes et spécificités requises à sa fabrication, directement liées à la performance sur neige.

    3° L’outillage. Étape cruciale de la production du ski, c’est par là que tout commence véritablement, concrètement. Lors de cette opération, on fabrique entre autres les moules et toutes les autres pièces d’outillage qui doivent être créées sur mesure pour le ski qui a été dessiné en CAO. En moyenne, 5 jours sont nécessaires à l’élaboration des différents éléments qui serviront plus tard à la production de toutes les paires de ski de la même série.

    4° Moulage. C’est la fabrication pure et simple du ski. Carres, semelle, noyau (bois ou nid d’abeille), caoutchoucs, renforts en aluminium et en fibre, chants, décor… place au théâtre ! Une trentaine d’artisans s’activent à tour de rôle pour assembler les différents « ingrédients » du ski et s’assurer de la perfection du produit fini. La conclusion du moulage se produit dans une presse qui réunit tous les éléments du ski sous serre, à une température bien précise: le ski est littéralement « cuit » dans la machine à moulage, qui donnera aux différentes composantes leur propriétés définitives. Souplesse et rigidité, tout sera fixé une fois le ski amalgamé.

    5° Finition. Dessert de la production, la finition permet de donner sa vie et son âme au ski. Meulage et structuration affinent les carres et la semelle aux exigences précises associées à la discipline et aux différentes conditions de vie: vitesse, qualité de la neige, météo, profil des pistes… car bien évidemment, à chaque continent son ski ! Ainsi, les coureurs disposent d’un éventail d’une quinzaine de paires de ski pour garantir les meilleurs résultats. En tout, moulage et finition des skis prendront 5 jours complets.

    6° Contrôle final en atelier. La totalité des skis fabriqués dans l’atelier passent une série de tests rigoureux avant l’épreuve ultime de la glisse. Les normes de qualité étant très élevées pour la course, il arrive parfois que certaines séries de skis ne voient jamais la neige… mais il s’agit de rares exceptions. Dans le volet commercial, les skis subissent également des tests très poussés: frappe à plat sur marbre dans une chambre froide, déformation de l’avant, casse arrière, torsion, souplesse, usure, résistance, alouette ! Rien n’est négligé car les normes internationales en matière de sécurité sont -contrairement aux skis – inflexibles.

    7° Les essais sur neige. Les skis sont enfin prêts à être testés aux pieds des athlètes, qui rendront illico leur verdict sur la performance des planches. Du côté commercial, toutes les gammes de skis sont également soumises au test sur neige, effectué par d’anciens coureurs et toute une batterie d’experts en glisse alpine ou nordique.

    Calcul final: de l’idée au test de glisse, il aura fallu de 10 à 15 jours pour manufacturer une paire de skis. Heureusement, une fois l’outillage réalisé, tous les éléments peuvent servir à fabriquer le reste de la série, ce qui raccourcit sensiblement le délai de production. Pour une année, l’Atelier Prototypage et Course produit en moyenne entre 6500 et 7000 paires de ski (dont 1500 paires de skis de fond). À titre comparatif, la production annuelle de skis de gamme commerciale s’élève à environ 750 000 paires de ski.

    Lors de la visite de l’atelier, une chose nous a marqué : chaque « homme de l’ombre » porte fièrement le « R »; il se dégage un véritable sentiment d’appartenance d’un bout à l’autre de la grande salle de machineries. On reconnait les passionnés à leur vision du travail : personne n’est plus ou moins important dans cet atelier, car s’il manque un maillon à la chaîne, personne ne peut travailler. Agent de maîtrise, technicien, opérateur de production, tous les collaborateurs sont formels : « On est une équipe, c’est en équipe qu’on célèbre les succès, et c’est en équipe qu’on travaille fort pour garder nos bons résultats. »

    Au sortir des bureaux de Rossignol, difficile de ne pas rêver d’avoir des skis conçus sur mesure… Verrons-nous un jour des skis spéciaux ZoneSki ? Chose certaine, le Rossignol chante déjà pour nous…

    Zermatt (Suisse): Wie, Bitte ?*

    Dans la foulée de notre tournée du monde du ski estival, un arrêt était prévu à Zermatt. « Zer…Quoi ? Où ça ? Oui oui, Zermatt, en Suisse. » Ne soyez pas étonné si vous ne connaissez pas car comme beaucoup d’entre vous, je savais qu’il y avait du ski d’été en Oregon (USA), en Amérique du Sud (Chili et Argentine), et dans les Alpes françaises, mais j’ignorais tout de Zermatt!

    * Pardon ?

    Dès que j’ai su que nous allions visiter cette station, le surnom de « mystérieuse » m’est venu en tête puisque, même sur le web, bien que les renseignements se trouvent facilement au sujet de la ville du même nom et du Cervin qui la surplombe (un pic de roche époustouflant et impressionnant), on retrouve très peu d’infos ou encore moins de photos sur le centre de ski estival comme tel (le petit Cervin).

    D’abord, s’y rendre est déjà une aventure en soi et ajoute au mythe de cette station : succession de petites routes sinueuses, parsemées de rond points, le tout culminant par un arrêt obligatoire à la gare. Il faut savoir que les voitures à essence sont interdites dans la ville de Zermatt… ainsi, la seule façon de s’y rendre est de parcourir les derniers kilomètres du périple en train (avec tous nos bagages bien sûr !). Des petits taxis électriques nous attendent alors à la gare afin de nous mener à notre hôtel. D’ailleurs, la ville fourmille de ces petits véhicules électriques. Très dépaysant !

    Sur place, la langue parlée (ou plutôt « les langues », car ils en parlent souvent 4 : suisse-allemand, italien, anglais et un peu de français) ne fait qu’accentuer cet esprit de mystère. De plus, la ville étant bien installée tout au fond d’une creuse vallée, nous peinons à bien voir le glacier sur lequel nous devons skier au petit matin. Nous avons vue sur une multitude de remontées mécaniques qui nous semblent d’une complexité déconcertante mais nous nageons toujours en plein mystère…

    Le moment est venu d’attaquer les pistes : nous allons finalement obtenir certaines réponses… En premier lieu, le transit du village vers le glacier emprunte 2 types de remontées très spectaculaires. Il faut savoir que nous devons gravir 2280 mètres afin de passer d’une température de 20°C à -1°C ! La majeure partie de la remontée s’effectue dans une télécabine, qui, tenez-vous bien, traverse 4 inter-stations (et change de câble) avant de nous débarquer au pied du téléphérique Trockener Steg (le plus haut d’Europe, devant celui de l’Aiguille du Midi).

    Arrivée des plus époustouflantes ! Nous devons traverser un rocher avant d’atteindre le sommet du domaine skiable. À la sortie du rocher, nous sommes frappés de plein fouet : « Wow, c’est l’hiver ici ! Et le domaine skiable est immense !! » Mais attention ! À près de 4000m d’altitude, le moindre effort vous tombe dans les jambes et poumons, et vous fait tourner la tête. Nous apprenons rapidement – et à nos dépens- à doser nos mouvements, et à mieux respirer.

    Outre le décor tout simplement féérique, laissez-moi vous dire que le ski à Zermatt est d’une très grande qualité. La neige d’hiver, qui tient facilement jusqu’à 11h30 environ, laisse place à une neige un peu plus lourde mais jamais collante pour terminer la journée (la station ferme à 13h00). Le ski de carving y est délicieux, il y a vraiment moyen de se laisser aller car les pistes sont larges, avec un bon dénivelé. Il y a foule, mais l’aménagement fait en sorte que jamais vous ne vous sentez coincé; de plus, il y a peu d’attente aux remontées de sol qui desservent le glacier. Tôt le matin, la station est toujours prise d’assaut pas plusieurs équipes olympiques nationales (Suisse, France, Italie et autres).

    Donc, Zermatt, c’est surtout pour le ski ! Il y a bien un peu de « night life » au village, mais même le samedi soir, tout ferme vers minuit. Aussi, le caractère un peu froid des habitants de la Suisse germanique ne se prête pas vraiment à faire de Zermatt une ville de party. Mais en bout de ligne, il s’agit d’un endroit tout à fait spécial, d’un autre monde… Et une fois sur le sommet du petit Cervin, nous y retrouvons enfin un trésor caché.

    Le mystère est résolu… C’est le paradis du ski d’été !

    Quelques adresses utiles:

    – Ski: Zermatt
    – Tourisme: MySwitzerland

    Tignes (France): l’expérience glacier!

    Ceux qui ont déjà skié dans les Alpes françaises en hiver connaissent déjà les destinations majeures: le Grand Massif, les Portes du Soleil, Chamonix, Val d’Isère… sans compter les innombrables stations « moyennes » -qui font quand même généralement plus du double des grandes stations québécoises. Bien sûr, tout est question de montagne, à chaque versant sa neige ! Pendant l’été, les Alpes ne font pas exception et offrent du ski de glacier de grande qualité: de l’autre côté de Val d’Isère, vous trouverez Tignes, capitale (auto-proclamée) du ski d’été !

    Tout d’abord, une précision s’impose: si on élude la taille des montagnes, l’immensité des domaines skiables français est explicable par le modèle de gestion qu’on y voit. En effet, la tendance est au regroupement des stations qui se «voisinent». Plusieurs raisons expliquent ce genre de décisions: facilité de gestion et d’administration du personnel, plus grand pouvoir d’achat pour les infrastructures et le matériel, plus grande accessibilité du domaine skiable à la clientèle, meilleure expérience-client, augmentation de l’offre pour l’hébergement… sans oublier les parcs de remontées mécaniques !

    Quid des remontées mécaniques ? À l’instar de nos montagnes, fières propriétaires indépendantes de leur parc de remontées, nos cousins outre-atlantique ont adopté une tactique différente: la montagne ne gère aucun centimètre de câble, pas un seul pylône, et surtout pas de sièges ! Les sociétés qui gèrent les parcs de remontées sont indépendantes de la montagne où les remontées sont installées. Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas là de sous-contractance: la station n’est pas propriétaire des remontées qui la desservent -tout est à la charge du gestionnaire des remontées. Les avantages ? Des normes strictes, une formation uniforme du personnel, des standards élevés, du matériel toujours récent, pas de casse-tête pour les stations, et surtout… une sécurité optimale des utilisateurs !

    Revenons à nos alpâges… Tignes est la station « jumelle » de Val d’Isère, toutes deux forment l’Espace Killy (Jean-Claude, vous connaissez ?). L’Espace Killy se déploie sur deux glaciers (le Pisaillas et la Grande Motte) sis dans le Parc National de la Vanoise, en Savoie. Le ski d’été est donc encore une fois rendu possible à cet endroit par la présence des glaciers alpins; à Tignes, le glacier de la Grande Motte culmine à 3653m d’altitude et les remontées mécaniques qui le desservent s’arrêtent à 200m du sommet.

    Le domaine skiable estival de Tignes s’étend sur un dénivelé d’environ 700m, selon la période de l’été, la météo et l’état du glacier. Pour se rendre tout en haut du domaine skiable, il faut d’abord emprunter le funiculaire Perce-Neige, circulant du Val Claret jusqu’à la base du glacier -une ascension de 3km en 7 minutes ! Un téléphérique assure la liaison de la base au sommet du glacier (3456m), d’où vous aurez accès à une dizaine de pistes, desservies par 5 remontées mécaniques.

    À la sortie du funiculaire, la vue est saisissante: la blancheur aveuglante du glacier contraste avec les autres montagnes du Parc de la Vanoise, exemptes de neige -c’est bel et bien l’été, là-bas ! Température à la base du glacier: 4°C, à 10h00 le matin. C’est le moment de profiter des dernières descentes sur une neige damée, avant que le soleil ne transforme le tout en neige de printemps.

    Comme le veut la religion du ski, les meilleures conditions appartiennent à ceux qui se lèvent tôt, les heures d’ouverture du glacier de la Grande Motte en témoignent: le ski d’été est possible de 7h15 à 13h00… après cette heure, le passage des skieurs, couplé à la force du soleil et à la températeure ambiante nuirait grandement à la conservation du glacier. Ça tombe bien, il est l’heure de manger ! De plus, l’horaire matinal permet de pratiquer d’autres activités en après-midi… et c’est bien ce qu’espère la station.

    Peu importe votre objectif de vacances, vous trouverez de quoi vous occuper à Tignes. Dans un souci d’améliorer l’expérience-client, tous les efforts sont déployés afin d’offrir des activités variées et accessibles à tous. Vélo de montagne, tir à l’arc, randonnée, golf, via ferrata, kayak, spa… vous manquerez de temps avant de manquer de choix ! Ayez cependant en tête que l’altitude peut influencer votre état physique… si vous avez skié toute la matinée, il sera peut-être préférable d’opter pour le spa et de remettre le vélo de montagne au lendemain !

    À ce propos, s’il existe un conseil universel à donner aux skieurs d’été, c’est bien celui de respecter les limites du corps humain. Les voyages en avion -surtout outre-atlantique- et l’altitude élevée demandent une grande dose d’énergie et d’adaptation; il faut prévoir des jours de pause essentiels au corps pour lui permettre de rester reposé et fonctionnel. Il en va du succès de votre voyage ! C’est ce qui fera la différence entre des vacances dont vous reviendrez souriant, ou un marathon touristique qui vous fera revenir sur les rotules.

    Voyez notre film:

    Voyez une entrevue avec Guillaume Riguet:

    Quelques adresses utiles:

    – Ski: Tignes (Espace Killy)
    – Tourisme: Tourisme Savoie

    Argentina: viva el esquí!

    Tout comme en Amérique du Nord, le ski est de plus en plus un sport « d’élite » où la mode de l’habillement et de l’équipement semble être prioritaire et ce en, passant des vêtements fluo amples, aux marques internationalement connues. Par contre, les stations sont pour la plupart beaucoup moins faciles d’accès qu’au Canada: les routes ne sont pas toutes bien entretenues en plus d’être très souvent sinueuses… mais la glisse vaut le détour !

    L’Argentine compte elle aussi des stations de prestige. Parmi celles-ci se trouve Las Leñas (3430 mètres). Elle est la plus grande et la plus dispendieuse station dans la région de Mendoza.  Cette station se situe à 455 km au sud de la ville de Mendoza, en plein cœur des Andes. Dans cette station, il y en a pour tous les goûts: le domaine skiable offre 35 pistes balisées ainsi qu’un territoire de ski « hors-terrain » de 4000 hectares. Pour les « freeskiers » du nord, sachez que cette station possède le plus gros parc à neige de l’Amérique du Sud. À Las Leñas, une attention particulière doit être portée à la météo car les tempêtes de neiges peuvent durer de deux à trois jours dans cette région andine.

    Bariloche – Cerro Catedral: Le « Whistler/Blackcomb» de l’Argentine

    Comme nous avions décidé de glisser qu’une seule fois, nous avons visé gros: Cerro Catedral, éloignée d’à peine 19 kilomètres de la ville de Bariloche. Cette station se situant à 1050 mètres au niveau de la mer offre un terrain varié allant jusqu’à 2180 mètres. Par chance, le 10 juillet il y avait un soleil rayonnant et un temps doux alors qu’au sommet se trouvait une neige fraîchement tombée. Donc, durant toute la journée il nous fut possible de retrouver des sections encore intactes en raison de l’énorme surface skiable qu’offre cette magnifique montagne. Malgré le fait qu’il soit obligatoire de valider notre billet à toutes les remontées, l’attente à celles-ci n’a généralement pas dépassé les quinze minutes et cela même si nous étions un samedi en plein cœur du congé scolaire argentin. En plus, la station veut installer un nouveau procédé « main-libre » qui permettra de lire les billets dans la poche ou le sac des amateurs de glisse pour en augmenter l’efficacité.

    À notre avis, les seules petites anicroches de la journée furent au niveau culturel. C’est-à-dire que les gens sont terriblement pressés et sont presque prêts à vous passer sur le corps pour prendre la remontée, une presse généralisée si l’on se fie à la conduite automobile en vogue dans le pays… De plus, sachez que le chalet principal (Las Terrazas) est fumeur et que la qualité de la nourriture est encore loin des normes de la « bouffe » santé de certaines stations québécoises: là-bas, on y mange d’énormes assiettes de grillades et de friture. D’autre part, la quantité de neige entre la base de la montagne et les 200 premiers mètres de dénivelé n’était pas suffisante (voire absente à plusieurs endroits) pour permettre de se rendre au village en ski. Donc, comme c’est le cas depuis quelques années (selon un habitué de la station rencontré lors d’une montée), il faut descendre par une remontée mécanique afin de retrouver le village.

    Pour revenir au ski, ce fut une expérience magnifique que de pouvoir skier entre deux parois rocheuses dans près de 30 centimètres de neige en plein milieu du mois de juillet. En plus, la vue sur les Andes était tout simplement fantastique !

    Ushuaïa : Le bout du monde et ses « deux » stations

    Le Glacier Martial Mountain Centre est probablement la station de ski la plus australe du monde. Cette station est située au pied du glacier du même nom, à 7 kilomètres de la ville d’Ushuaia (la ville la plus australe du monde), à 385 mètres au-dessus du niveau de la mer. En vérité, ce centre de montagne n’offre qu’une seule piste avec quasiment aucune inclinaison, sur un petit dénivelé de 200 mètres. Tout comme la ville d’Ushuaia, on est tenté d’y aller uniquement pour dire que nous avons skié jusqu’au « bout du monde ». Cependant, lorsqu’on descend de la remontée, il est possible de voir un territoire de ski très intéressant. D’ailleurs, lorsque nous y sommes aventurés en « mode piéton », nous avons pu apercevoir de vieilles traces laissés par des amateurs de ski et de planche à neige d’arrière-pays.

    La deuxième station, Cerro Castor, est « LA »  station du « bout du monde » quant à moi car elle offre un terrain qui semble beaucoup plus agréable et pouvant plaire à tous les styles de skieurs bien qu’elle se retrouve à 26km au Nord-est de la ville d’Ushuaïa. De plus, pour économiser quelque peu, on peut louer le matériel en ville en plus de prendre un transport collectif pour une dizaine de dollars pour l’aller-retour.

    En conclusion, l’Argentine offre probablement le domaine skiable “d’été” le plus exotique, de par l’inversion des saisons au sud de l’équateur. Pour du ski à la fois familier et dépaysant, le continent sud-américain est une destination incontournable !

    Quelques adresses utiles:

    – Ski: Las Leñas
    – Ski: Cerro Catedral
    – Ski: Cerro Castor
    – Tourisme: Tourism Argentina

    Chili: Las Araucarias de nos amigos!

    Dans l’hémisphère sud, les saisons sont inversées aux nôtres et la saison de ski sud-américaine s’étend en général de la mi-juin à la mi-septembre, voire jusqu’à la fin octobre pour certaines stations. Ceci évoque alors la possibilité de skier dans de la neige fraîche presque 12 mois par année si l’on se réfugie au sud lors de nos étés !

    Portrait du pays skiable

    Parmi les 16 stations de ski que compte le Chili, les plus réputées selon leur étendue skiable et la qualité de leurs infrastructures se trouvent dans un rayon de 2h de route de Santiago, la plus grande ville chilienne. Quelques stations semblent se distinguer d’avantage; El Colorado (à 39km), La Parva(38km) et Valle Nevado (44km). Selon Le guide du routard, ces stations formeraient un ensemble de montagnes semblable aux « Trois Vallées » de la France.  El Colorado se retrouve au milieu, offrant des services similaires aux deux stations qui l’entourent. Cependant, il semble être plus adapté pour les familles et les jeunes. Près de la moitié (8/17) des remontées mécaniques sont pour les débutants alors que seulement deux sont pour les experts, ce qui laisse la moitié des pistes (11/22) aux débutants.

    Pour les skieurs désireux de se rendre jusqu’à Valle Nevado, plus grande étendue skiable de l’Amérique du Sud, il faut faire attention à l’horaire d’accessibilité à la route. Il y aurait des heures en week-end où la circulation serait à sens unique seulement. Je vous conseille d’aller voir sur le site Internet de la station avant de prévoir une balade à la montagne.

    Las Araucarias : Le volcan et les « arbres parapluies »

    Le 28 juin, il faisait assez chaud et la neige semblait se transformer en sel. Le sourire des petits et des grands qui descendaient en disait long. Que c’est plaisant et souffrant de visiter une station de ski en plein été. Je me retrouvais alors dans mon élément et cela sans trop de différences avec les stations du Québec; manteaux amples et fluo pour les jeunes avec des skis « twin tips » et tête dénudée pour les moniteurs. Bien que ce soit une belle petite station, elle est un peu loin pour ceux qui n’aiment pas faire de la route, surtout qu’une grande partie n’est pas pavée, ni entretenue. Cependant, les quelques « sous-bois » d’araucarias valent un détour si le temps le permet.

    Pucón : cette petite ville, aménagée pour plaire aux touristes, fait plutôt parler d’elle pour les nombreuses stations thermales qui l’entourent et de son volcan; le Villarica dont on peut apercevoir un cerne rouge feu dans le ciel de la nuit; très impressionnant ! Quant à la station de ski, à 20 minutes de la ville, elle semble offrir un ski de qualité sur l’un des versants du volcan. Pour les plus braves, il est possible de se rendre au sommet du volcan pour ainsi prolonger le plaisir de descendre. À ce moment-ci, je vous conseille fortement d’aller finir votre journée dans un bon bain d’eau thermale. J’ai eu un faible pour la station thermale Las termas Los Pozones qui est un peu plus éloignée mais qui offre la chance de se baigner jusqu’à 3h du matin dans des bains creusés à même la roche.

    Ski Portillo : Incroyable mais vrai !

    À environ 160 kilomètres de Santiago, dans une énorme montée en courbes on pouvait voir des traces de skis dans la montagne. Même une remontée mécanique passe par-dessus le chemin à quelques reprises, tout comme une piste de ski. Quelle surprise de voir une station de ski à cet endroit ! La station de ski Portillo a même été hôte des Jeux Olympiques de 1958. Lors de notre passage, les conditions semblaient être très belles et outre les « firsts tracks » dans les parties plus abruptes, on pouvait apercevoir que les skieurs soulevaient la neige sur les pentes damées.

    Los Penitentes : Limites Argentine/Chili

    De l’autre côté de la frontière, une fois traversé en Argentine, la neige se faisait beaucoup plus rare. Tellement que les gens qui prenaient la remontée mécanique à la station de ski Los Penitentes étaient chaussés de bottes d’hiver et non de skis et de planche à neige…

    En résumé, bien que le ski ne fût pas la majeure raison de notre aventure, nous avons tout de même profité des nombreux petits détours au Chili pour amasser de l’information qui sera sûrement utile aux rêveurs de la glisse !

    Quelques adresses utiles:

    – Ski: La Parva
    – Ski: El Colorado
    – Ski: Las Araucarias
    – Ski: Pucon
    – Ski: Portillo
    – Ski: Los Penitentes
    – Tourisme: Chile and ski

    Timberline (Oregon): la face cachée du volcan

    Timberline ski area, malgré son grand domaine skiable en comparaison avec les stations québécoises, n’est qu’une toute petite partie du Mont Hood, située sur versant sud-ouest de la montagne. Il est toutefois possible durant une partie de l’été de s’éloigner sensiblement des pistes balisées pour apprécier une expérience loin de l’ordinaire. 

    En haut !

    La chaise Palmer culmine à 2600 mètres d’altitude. C’est donc dire que plus de 800 mètres supplémentaires sont accessibles en montant à pied. En montant vis-à-vis la chaise Palmer, le risque de rencontrer des crevasses est faible, puisque cette zone fond entièrement durant l’été. Les crevasses sont plutôt vis-à-vis l’extrémité droite du Palmer, en lien avec la présence du White River Glacier, lequel ne fond jamais complètement en période estivale. Les crevasses sont toutefois bien visibles et le champ de neige attenant est vaste,  il peut donc être skié malgré la proximité des crevasses.

    Dans la section centrale, il est possible de monter jusqu’à Crater Rock en relative sécurité. Des émanations toxiques de soufre sont toutefois relâchées par ce gros rocher en plein centre du cratère… il ne faut pas trop s’y attarder. De là, une descente de plus de 400 mètres de dénivelé nous ramène vers le Palmer, encastré entre les falaises du cratère. Ceux qui ne sont pas pressés de rentrer peuvent bifurquer vers le backcountry du côté ouest.

    Skier encore plus haut est possible, avec le Coalman Glacier derrière Crater Rock, mais c’est davantage réservé aux amateurs d’aventures extrêmes (i.e. l’auteur ne s’y est pas aventuré).

    Côté Ouest !

    En sortant du télésiège Palmer, une petite traverse nous permet de passer sous la ligne des chaises. Une partie du côté ouest est balisée en été mais un gigantesque champ de neige est accessible lorsqu’on quitte le domaine balisé de la station. Le champ de neige n’est pas très raide sur les premiers 500m, mais ensuite, il se sépare en diverses options. Complètement à l’ouest, le glacier ZigZag permet de skier des corniches et bols, le seul terrain véritablement extrême accessible via les chaises -évitez de vous attarder dans le glacier pour ne pas avoir à remonter à pied!

    En revenant vers l’est, un sublime champ de neige un peu plus incliné est accessible, alors qu’en allant encore un peu plus vers l’est, un domaine skiable entre les rochers semble s’étendre à l’infini. Il est possible de longer la zone balisée pour y revenir facilement jusqu’au milieu de la chaise Palmer. Sinon, d’autres points de retour sont accessibles près de la base du Palmer et plus bas pour revenir vers la chaise Magic Mile.

    L’expérience en vaut définitivement la peine, mais attention, la politique de backcountry est claire: on peut faire tout ce qu’on veut, mais on est responsable de nos actes et si on doit être secouru, il n’est pas certain que les secouristes puissent se rendre; de plus, tout coût de secours d’urgence devra être assumé par les aventuriers fautifs.

    En conclusion,  la fonte graduelle de la neige modifie l’étendue et les possibilités de backcountry, tout au long de l’été. La montagne reste dangereuse, comme en témoignent plus de 130 décès depuis 1896, la plupart étant liés à l’ascension de la montagne. C’est pourquoi chacun peut bâtir son expérience backcountry selon son expérience et ses limites… le Mont Hood n’attend que ça !

    Quelques adresses utiles:

    – Ski: Timberline
    – Hébergement: Collins Lake Resort
    – Tourisme: Travel Oregon
    – Tourisme: Travel Portland

    Timberline (Oregon): ski volcanique!

    Juchée sur le Mont Hood (3426m), la station de Timberline Ski Area est unique en son genre: c’est la seule station permettant le ski durant la totalité de la saison estivale en Amérique du Nord. Plus haut sommet de l’Oregon, la montagne est également un stratovolcan, appartenant à la chaîne des Cascades. Le Mont Hood, recouvert par 11 glaciers, compte parmi ses voisins les célèbres Monts Rainier et Sainte-Hélène.

    Un terrain de jeu sur un volcan

    Bien que des fumeroles s’échappent encore du cratère du volcan, la dernière activité volcanique recensée pour la montagne date du début du 19e siècle, ce qui en fait un volcan potentiellement actif mais à faible risque. Timberline Ski Area est l’une des deux stations de ski situées sur le Mont Hood -l’autre étant Hood Meadows.

    En période hivernale, Timberline offre un domaine skiable balisé de plus de 1400 âcres, accessible par 9 télésièges dont 5 à haute vitesse, le tout sur 1125 mètres de dénivelé. En été, c’est toutefois sur 800 mètres de dénivelé que se déploie le domaine skiable, lequel est majoritairement constitué de pentes intermédiaires. Deux télésièges à haute vitesse donnent accès aux pentes : le Palmer draine la partie supérieure du domaine skiable, tandis que le Magic Mile offre l’accès au domaine inférieur et à l’embarcadère du Palmer. Le domaine skiable estival est majoritairement situé à la hauteur du Palmer.
    Annuellement, la station au relief volcanique reçoit une moyenne de 10m de neige qui s’accumule profondément dans les différents canyons de la montagne et sur les glaciers qui la recouvrent. C’est cet enneigement, conservé par le pergélisol -un vestige de la dernière glaciation- qui permet à la station d’offrir du ski d’été 7/7 jusqu’à la fin de semaine de la fête du travail; par la suite, la station est en opération durant les jours de fin de semaine et ce, jusqu’au retour de la neige. L’entretien des remontées mécaniques en opération estivale s’effectue avant la reprise de l’hiver.
    “… du sel ? Vous avez dit sel ?”

    Plusieurs mythes circulent à propos de l’utilisation de sel de glacier sur les pentes de Timberline Ski Area. Sachez que le sel répandu par la machinerie n’absorbe pas l’eau de fonte de la neige, pas plus qu’il ne réduit l’indice d’Albedo qui accélère la fonte par rayonnement. Mais à quoi sert donc ce sel, semé de 1 à 2 fois par jour sur le domaine damé de la station ?

    Intrigués par cette pratique, nous avons posé la question à John Tullis, directeur des affaires publiques pour Timberline. Cette pratique vise à atteindre deux objectifs précis: faciliter la glisse, puis faciliter le travail de la neige par la machinerie. Tullis nous explique la science: “Le puissant soleil d’été a tendance à rendre la glisse moins agréable en faisant coller les skis sur la surface trop mouillée. Le sel a pour effet de faire fondre rapidement une petite couche de neige, et une petite quantité de chaleur est libérée très rapidement lors de ce processus. La neige restante, libre de cette chaleur, regèle instantanément et redevient ainsi des plus plaisantes à skier.” De plus, les pentes de la station étant orientées vers le sud-ouest, les conditions oscillent de « neige damée durcie » en matinée à « gros sel mouillé » lors de la fermeture, autour de 14h00. Ainsi, l’épandage de sel n’épargne pas la fonte -au contraire, la base neigeuse de la montagne perd quotidiennement plus de 1cm avec l’application du sel de glacier. Celui-ci a cependant le majeur avantage de garder la neige dans un état malléable, ce qui facilite grandement le travail de la machinerie qui s’active sur les pentes dès la fermeture des remontées.

    Une clientèle très diversifiée

    Skier à Timberline est une occasion unique en Amérique du Nord. En effet,  après la fermeture tardive de Whistler -généralement au début du mois de juillet- Timberline Ski Area devient la seule station de ski nord-américaine en opération. Dans les pentes, vous retrouverez des inconditionnels du ski, des curieux, des incrédules, ainsi qu’un très grand nombre d’équipes de compétition profitent de l’ouverture estivale de la station pour s’y entraîner car c’est la saison des camps d’été… de ski !

    En effet, la montagne se recouvre d’athlètes skieurs et planchistes qui louent/réservent une portion de piste ou de parc à neige pour leurs entrainements privés. La très grande majorité de la clientèle estivale de la station est donc composée d’écoles de ski, d’équipes de compétition et de skieurs et planchistes inscrits à des voyages organisés de camps d’été. C’est ce qui explique le très grand nombre de parcs à neige privés (plus d’une dizaine) et les pans complets de pistes occupés par des tracés de compétition. Ces portions sont donc fermées au public, mais qu’à cela ne tienne, tout le backcountry nous appartient !

    La somme de toutes les parties:

    La possibilité skier en plein été dans un décor à couper le souffle à l’intérieur du continent nord-américain est sans contredit le plus grand avantage de Timberline Ski Area. Le domaine damé est très accessible (niveau intermédiaire), le backcountry offre de très beaux défis avec ses coulées et corniches, la météo de haute montagne assure des conditions de ski uniques; bref, tous les éléments sont réunis pour tenir les promesses d’une expérience inoubliable.

    Quelques adresses utiles:

    – Ski: Timberline
    – Hébergement: Collins Lake Resort
    – Tourisme: Travel Oregon
    – Tourisme: Travel Portland

    Doppelmayr CTEC, magicien de l’ombre

    Fermetures de stations, crise d’identité, récession, climat capricieux, il ne faut pas se le cacher : l’industrie québécoise du ski est en grande difficulté. Conséquence imparable, plusieurs organismes gravitant autour de l’industrie écopent: faillites, restructurations, ventes de feu; la survie a un prix ! C’est en ayant à l’esprit ces difficultés que nous avons visité l’usine de Doppelmayr et, détrompez-vous, ce n’est pas le travail qui y manque.

    Profil d’entreprise

    De manière amusante, l’élément du hall d’entrée qui fait office de banc d’attente est en fait un siège de remontée mécanique: prometteur. Comme introduction à notre visite, nous rencontrons monsieur André Lamoureux, président de Doppelmayr CTEC. Il nous apprend entre autres que les origines de Doppelmayr remontent à la fin du 19e siècle, plus précisément en 1892, en Autriche. À l’époque, il n’était pas question de fabrication de remontées mécaniques mais plutôt de machine à presser des poires… Aujourd’hui, avec plus de 7 000 employés œuvrant à travers le monde, Doppelmayr est le plus grand fabricant de transport par câble. Parmi ses installations, réparties sur 33 pays, l’usine de St-Jérôme n’est rien de moins que la deuxième plus importante du groupe. À l’inverse de la croyance populaire, Doppelmayr n’est pas seulement un fabriquant de télésiège : le constructeur est le spécialiste du transport par câbles et manufacture aussi bien des télésièges que des funiculaires, des ascenseurs ou des navettes aériennes. D’ailleurs, l’entreprise compte plus de 14 000 réalisations réparties dans 88 pays.

    Adaptation et développement

    Chaque télésiège est unique, que ce soit de part son type, sa capacité d’embarquement, le terrain ou sa longueur. Ainsi, chaque installation en devenir pose ses défis. C’est pourquoi Doppelmayr offre un service de personnification de ses produits, dit clef en main.

    Certes, il y a des modèles de base : une télécabine restera une télécabine, tout comme un double fixe restera un double fixe. Par exemple, une station d’élévation moyenne présentant un profil de terrain typique de station régionale (ex : Mont-Avalanche, Val-d’Irène, etc.) n’aura que très peu de défis technologiques à franchir. Un peu comme une voiture de production, plus abordable tout en demeurant très performante. À l’inverse, la nouvelle télécabine du Massif de Charlevoix à elle seule comporte un impressionnant nombre de caractéristiques qui ont été développées par les ingénieurs de l’usine de St-Jérôme, ce qui implique des mois, voire des années de travail. C’est l’équivalent d’une voiture « custom ». Du même coup, ces technologies acquises pourront être ré-appliquées lors de nouveaux projets, permettant de toujours repousser les limites du possible.

    L’aventure jéromienne

    À l’époque de la construction de l’usine (1976), la demande en télésièges au Québec était criante, d’où le choix pour l’entreprise de s’établir dans les Laurentides, en lien direct avec la concentration de stations de ski dans les environs de la ville. De plus, monsieur Doppelmayr lui-même a toujours eu un faible pour le Québec -il possède d’ailleurs des actifs dans la station de Val St-Côme…

    Spécialisée dans la confection de télésièges débrayables, l’usine jérômienne exporte ses produits partout en Amérique, de l’Alaska à la Terre de Feu. Elle partage ce territoire avec l’autre usine de la compagnie située à Salt Lake City; on y fabrique les télésièges fixes.

    Au cœur de l’usine

    Avant de sortir de l’usine en tant que pièce d’une future installation de Doppelmayr, la plaque de métal brut, venue tout droit d’Europe, doit passer par sept étapes essentielles.
    1. Sablage
    La plaque de métal est passée sous un très puissant jet de sable dans le but d’enlever toute impureté de la surface, telle la rouille, pour donner un fini parfait.

    2. Découpe
    Au chalumeau ou au plasma (selon l’épaisseur du métal) on taille la plaque pour obtenir des morceaux de la dimension désirée.

    3. Assemblage
    Les pièces sont ensuite assemblées les une aux autres pour s’assurer qu’elles ont la bonne forme avant le soudage définitif.

    4. Soudage
    C’est l’étape pendant laquelle les morceaux clés de la remontée prennent forme. Le rythme de production effréné de l’usine est maintenu grâce à la très grande équipe de soudeurs-monteurs.

    5. Peinture-polissage-galvanisage
    Étape finale de la chaîne: on affine la pièce selon son rôle visé – à titre d’exemple, une pièce destinée à subir de la friction sera polie et non peinte.

    6. Usinage
    Il est primordial de s’assurer d’une grande précision, domaine où l’équipe d’usinage de Doppelmayr est experte, ainsi que leur machine automatisée. Toutes les pièces assemblées passent une série de tests afin d’en contrôler la qualité.

    7. Montage
    Tels des blocs Lego, les différentes pièces sont finalement montées pour s’assurer de leur parfaite compatibilité. Ensuite, elles seront envoyées telles quelles en station ou, si l’élément est trop volumineux, démonté et expédiés par multiples chargements.

    À noter également la présence de deux autres départements qui, bien qu’ils soient tout aussi essentiels, n’appartiennent pas directement à la ligne de production des pièces. Tout d’abord, l’ingénierie est en charge de la conception du télésiège, ce qui implique entre autres la création des plans techniques de chacune des quelques milliers de pièces qui composent une installation. Enfin, le contrôle de la qualité inspecte une pièce produite de chaque lot pour s’assurer de sa conformité du produit selon les normes et les plans établis par le service d’ingénierie par des essais non destructifs et par une inspection visuelle à l’aide de la lumière dite ”blacklight”.

    Mot de la fin
    Il est impressionnant de penser que Doppelmayr cumule plus de 100 années d’ingénierie et que toute cette science est mise à profit pour l’industrie du ski. Remonter des pentes rapidement et en toute sécurité est la première préoccupation du skieur et Doppelmayr en fait un point d’honneur. Chaque billet de ski acheté justifie un peu les heures de soudure et de montage… sans quoi, Doppelmayr presserait peut-être encore des poires !

    Voir notre documentaire:

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