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    Régression des glaciers: un indicateur indéniable du réchauffement

    En 2009, les Boliviens ont perdu le seul centre de ski de leur pays, qui se trouvait sur le glacier de Chacaltaya près de la capitale La Paz. En 2014, ce sont les Péruviens qui ont perdu leur lieu de prédilection pour pratiquer les sports de glisse, soit le glacier de Pasturori. La disparition de ces deux glaciers dans les Andes boliviennes et péruviennes est un signe indéniable du changement climatique, avec la conséquence de priver les populations de lieux accessibles pour pratiquer le ski ou la planche à neige.

    Si les Andes souffrent d’un réchauffement, le phénomène n’est pas concentré uniquement là-bas : plus près de nous, les glaciers de l’Ouest canadien régressent également. C’est ce qu’observe sur le terrain le chercheur Christophe Kinnard, glaciologue et professeur au Département des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

    La masse des glaciers comme indice du réchauffement

    « L’étude des glaciers est capitale pour comprendre les changements du climat. Ils sont les premiers à témoigner d’un réchauffement », lance le chercheur. Et ce «témoignage» se transmet par la mesure du bilan de masse annuel, qui permet aux scientifiques de constater l’équilibre entre les gains (accumulation de neige en hiver) et les pertes (fonte de la neige et de glace au printemps et en été) que subit un glacier au cours d’une année.

    S’intéressant plus particulièrement aux glaciers de montagne, notamment dans les Rocheuses canadiennes et dans les Andes du nord du Chili, Christophe Kinnard et son équipe récoltent des données sur le terrain ainsi qu’en se référant à des images satellites et à des photos aériennes. Ils produisent également des relevés topographiques des surfaces glaciaires à l’aide d’instruments à la fine pointe de la technologie (drones, caméras, lasers, etc.), qui permettent la collecte de nombreux renseignements (couvert neigeux, température, humidité, végétation, type de sol, etc.) liés à l’état des glaciers.

    « De cette façon, nous pouvons concrètement voir et analyser les changements dans l’étendue et le volume des glaciers. Les modèles de bilans de masse que nous développons nous permettent d’estimer combien d’eau un glacier peut accumuler et perdre au cours d’une année en réponses aux changements du climat », précise-t-il.

    L’isotherme zéro degré

    La régression des glaciers est attribuable à plusieurs facteurs climatiques, mais un phénomène nous intéresse particulièrement puisque son impact se fait sentir sur le manteau neigeux, peu importe le type de terrain montagneux. Il s’agit de «l’isotherme zéro degré», une mesure qui représente l’altitude minimale à laquelle la température atteint la valeur de zéro degré Celsius dans l’atmosphère au sein d’une région spécifique et durant un intervalle de temps donné.

    Il s’agit en quelque sorte d’une frontière fictive entre deux masses d’air, de la ligne au-dessus de laquelle les précipitations vont tomber sous forme de neige. Avec les changements climatiques, on remarque que l’isotherme moyen prend de l’altitude, ce qui génère évidemment un impact sur la fonte d’un glacier, mais également sur le type de précipitations que reçoit une région.

    La perte des glaciers de Chacaltaya en Bolivie et de Pasturori au Pérou, où les gens pratiquaient les sports de glisse, serait donc en partie attribuable au fait que l’isotherme zéro aurait remonté en altitude. Comme il s’agit de deux glaciers «de plateau» (peu de dénivelé entre la base et le sommet), une remontée en altitude, même minime, de l’isotherme zéro a comme conséquence que ceux-ci ne peuvent compenser la perte de leur masse lors de la fonte, puisqu’ils se retrouvent en dessous de la zone d’accumulation de neige.

    « Les glaciers se retrouvent donc avec un bilan de masse négatif entre les pertes dues à la fonte normale et la capacité à pallier à cette fonte grâce à ce qui est gagné en précipitations neigeuses. L’équilibre est donc rompu avec comme conséquence, à terme, que le glacier ne se renouvellera pas », résume Christophe Kinnard, ajoutant au passage qu’il ne faut pas oublier que les glaciers sont des réservoirs d’eau douce pour les populations et qu’ils contribuent au cycle hydrologique de la planète.

    L’Ouest canadien

    Le même pattern s’observe dans les Rocheuses canadiennes, évidemment avec certaines nuances compte tenu des différences entre les climats sud-américains et canadiens. « Et, comme partout ailleurs, on remarque dans l’Ouest canadien une tendance au rétrécissement des glaciers, avec une prédominance plus forte dans les chaînes intérieures et dans les massifs des rocheuses », mentionne-t-il.

    Une partie de ses recherches s’effectue sur le glacier Saskatchewan, le plus grand exutoire débouchant du champ de glace Columbia dans les massifs des Rocheuses, du côté de l’Alberta. « On observe une décroissance continue du glacier depuis les années 1980. Et si l’on extrapole cette tendance à la déglaciation, on peut dire que d’ici 2100, les glaciers de cette région auront perdu 70 % de la superficie qu’ils avaient en 2005. On peut donc penser qu’il y restera très peu de superficie glaciaire au tournant du XXIIe siècle », prévoit le glaciologue.

    Parlant des Rocheuses, lorsqu’on lui demande si le projet du Jumbo Glacier Resort, près d’Invermere en Colombie-Britannique, est viable dans ce contexte, M. Kinnard répond ceci après avoir consulté les modèles : « Même avec le scénario le plus optimiste, le domaine skiable sera réduit d’ici 2050 et encore plus d’ici 2100. Et dans le scénario le plus pessimiste, on peut se demander s’il y aura encore du ski là-bas. »

    Et pour le Québec?

    Comme mentionné, l’isotherme zéro degré n’est pas fixe : il varie en fonction des conditions climatiques et des différentes régions. Le Québec ne comporte pas de glaciers de montagne, mais un constat souligné dans cet article nous intéresse particulièrement puisqu’il démontre un impact sur les précipitations neigeuses : il s’agit du lien entre les changements climatiques et la remontée en altitude de l’isotherme zéro degré. Toutefois, Christophe Kinnard est clair : « Un degré de réchauffement, cela fait une grosse différence au Québec pour la saison de ski : il n’y a pas de hautes altitudes et, de plus, on remarque que l’isotherme remonte en latitude, vers le nord. » 

    Protect Our Winters: s’engager dans la lutte contre les changements climatiques

    Fondée aux États-Unis en 2007 par le planchiste professionnel Jeremy Jones, l’organisation Protect Our Winters (POW) se donne comme mandat de rassembler, sensibiliser et mobiliser des passionnés, des athlètes, des marques et des stations pour limiter le réchauffement climatique qui affecte la planète et plus particulièrement les montagnes. Au fil des ans, des initiatives nationales de POW ont éclos un peu partout sur le globe, par exemple en Nouvelle-Zélande, en Norvège, dans différents pays européens dont la France et, tout récemment au Canada. Tous sont mobilisés autour du même slogan : «On a tous besoin de l’hiver» (We all need winter).

    Zone.Ski s’est entretenu avec Antoine Pin de POW France, qui répond à nos questions sur différents thèmes liés à la lutte contre les changements climatiques, ainsi qu’au rôle des skieurs et de l’industrie du ski dans ce combat.

    Propos recueillis par Pierre Pinsonnault

    1. Quels sont les enjeux reliés aux changements climatiques qui devraient préoccuper davantage les skieurs?

    Les impacts des changements climatiques ont tendance à être exacerbés en montagne dû au réchauffement plus rapide qui s’y opère. De manière très basique, et pour les stations de plus basse altitude, c’est la disparition complète du manteau neigeux qui est à envisager dans plusieurs points chauds du globe, notamment en Europe de l’Ouest, en Amérique du Sud et, pour l’instant, dans certains points de l’Amérique du Nord.

    La disparition de la ressource en neige et des activités touristiques qui l’accompagnent n’est malheureusement qu’une des nombreuses facettes des problèmes posés par les changements climatiques en montagne et dans le monde : c’est tout le cycle hydrologique d’approvisionnement en eau douce de la planète qui sera chamboulé.

    2. Quelles sont les actions menées par POW pour, d’une part, faire prendre conscience aux skieurs de ces enjeux et, d’autre part, agir sur ces enjeux?

    POW s’est donné deux axes majeurs d’intervention afin d’engager sa communauté à relever le défi climatique.

    Le premier englobe toutes nos actions qui visent à transmettre la science actuelle au plus grand nombre de personnes issues de la communauté outdoor et des sports de glisse. Ainsi, à travers notamment notre websérie Climate Lines, nous nous évertuons à documenter les impacts actuels des changements climatiques sur nos montagnes. Cette websérie, comme d’autre contenus produits par notre organisation, est diffusée auprès des jeunes dans les écoles et au grand public lors de festivals de films de montagne.

    Le deuxième axe vise à mettre dans les mains de nos communautés des occasions de rendre concret leur engagement, que ce soit sur le plan individuel ou à un niveau plus systémique/politique. Ainsi notre programme des «7 conversions pour le climat» présente chaque semaine, par l’entremise de nos réseaux sociaux, un de nos 7 thèmes d’action et les outils, personnes, partenaires, initiatives qui permettent d’agir dans ces domaines particuliers.

    Au niveau systémique, nous mettons également en place des initiatives permettant à notre communauté en France de se sentir investie dans le processus politique et de solliciter ses représentants pour exiger de mettre l’accent sur la priorité environnementale. Au cours de l’élection présidentielle, la campagne «Drop In and Vote» invitait à voter pour le climat et non pour un parti ou pour un candidat. Un de nos projets principaux pour le début de cette année s’articule d’ailleurs autour des élections européennes de 2019, et de la nécessité d’exercer notre pouvoir citoyen pour forcer les institutions à suivre les engagements que les personnes prennent déjà sur le plan individuel.

    3. Que peut-on faire, comme individu appartenant à la grande communauté des skieurs, pour contribuer à la lutte contre les changements climatiques?

    En tant que skieurs et skieuses, notre impact se trouve essentiellement en deux points : le transport vers les stations de skis et la consommation outrancière d’équipement.

    On se rend compte, une fois que les stations (pour celles qui le font) ont pu accéder à une source renouvelable d’énergie pour leurs infrastructures, que la majeure partie des émissions de ces territoires provient du transport individuel des usagers. En ce sens, nous sommes notamment partenaires de l’initiative Mountain Go, une communauté de covoiturage dédiée aux activités outdoor et de glisse, mais travaillons également avec les stations pour les encourager à créer des espaces de stationnement réservés au covoiturage, offrir des navettes de transport en commun aux usagers, etc.

    Pour ce qui est de l’équipement, il s’agit encore une fois de consommation. L’industrie du ski, comme celles de l’automobile ou des téléphones cellulaires, s’évertue à vouloir nous vendre de nouveaux modèles, aux améliorations discutables, année après année. Il est bien sûr important d’avoir du matériel fiable pour pratiquer nos activités, mais une nouvelle paire de skis chaque année est tout bonnement inutile pour la grande majorité des rideurs et rideuses. Pour s’engager contre cette réalité, nous utilisons plusieurs leviers, comme le soutien à des initiatives issues des compagnies d’équipements elles-mêmes (Worn Wear Tour de Patagonia, programme ZAGreen de ZAG skis), et nous nous associons également à des marques pour qui la durabilité et/ou la circularité sont au cœur du modèle d’affaires (Lagoped et ses vêtements en fibres recyclées, Freegliss qui récupère et répare les skis de location pour les vendre à bas prix).

    Ainsi, en tant que skieur, faire attention à la façon dont on se rend en montagne, et limiter la consommation spécifique à notre activité restent des leviers forts. Ceci dit, mettre aux pouvoir des élu(e)s qui ont à cœur de créer un modèle de société respectueux de notre environnement et de ses membres parait être une bonne idée également!

    4. Est-ce que POW est un «statement» politique?

    POW est un appel à la lucidité avant tout. Si «statement» il doit y avoir, ce serait celui d’être en mesure de se confronter à nos limites, à nos peurs, à nos erreurs passées, comme on le ferait pour aborder une sortie en montagne. Le but n’est pas d’être dans le blâme : personne n’est parfait sur cette planète, et c’est la somme de nos imperfections et de nos envies de les surmonter qui nous permettront de créer une société plus juste et plus durable.

    5. Nous avons parlé beaucoup des individus, mais qu’en est-il de l’industrie du ski et au premier chef des stations de ski? Quelle est leur place dans la lutte contre les changements climatiques et que peuvent-elles faire pour y participer?

    Les stations de ski se retrouvent dans une position délicate et qu’on peut qualifier à la limite de la schizophrénie. D’une part, ces acteurs sont aux premières loges du changement qui se produit dans nos montagnes. Que ce soit le niveau du manteau neigeux, les éboulements ou les sécheresses en altitude, les gestionnaires de domaine skiable ne peuvent que constater la tendance qui s’annonce.

    Et pourtant, pour un grand nombre d’entre elles, les stations semblent ne pas prendre la mesure complète de ce qui les attend, et semblent paralysées autour de l’idée que leurs communautés ne peuvent survivre qu’à travers l’exploitation de la saison hivernale pour les sports d’hiver.

    Ainsi, dans le combat contre les changements climatiques, nous pensons que les stations de ski ont plusieurs rôles à jouer. Tout d’abord, elles doivent prendre à cœur leur rôle de témoins et sentinelles des changements en montagne et être les premières à communiquer sur la réalité à laquelle elles font face.

    Ensuite, elles ont également un rôle de sensibilisation à jouer auprès de leurs usagers. En effet, la clientèle qui vient skier est de fait attachée à la neige et doit se sentir concernée et engagée dans le combat contre le réchauffement, et l’intermédiaire privilégiée pour cela doit être la station qui les accueille. Puis, les stations doivent se doter d’infrastructures et de processus qui permettent de limiter, réduire ou compenser leurs impacts principaux, avec en premier lieu, dans plusieurs cas, la quasi impossibilité de se rendre en station efficacement avec les transports en commun.

    Enfin, comme l’a montré le rapport publié par POW aux États Unis, les stations de ski doivent prendre la mesure de leur poids sur l’économie nationale, et faire peser ce poids sur les décideurs, législateurs et industriels pour garantir la mise en place de politiques de lutte contre les changements climatiques, qui permettront de garantir une certaine pérennité à leur activité hivernale et un développement de leur économie sur les quatre saisons.

    6. Si une personne veut s’engager auprès de POW, quelles sont les options qui s’offrent à elle?

    Ce ne sont pas les occasions qui manquent. Il est possible de simplement nous suivre sur les réseaux sociaux et s’informer au travers de nos actions de communication. Il y a également la possibilité d’adhérer à POW dans le pays de son choix et, ainsi, nous soutenir financièrement pour la mise en place de nos actions. Cette adhésion donne accès notamment à un «kit adhérent» (stickers, dépliants, etc.) pour afficher son appartenance à notre communauté et ainsi créer la conversation dans sa propre sphère.

    Mais le meilleur moyen de s’engager auprès de POW est de répandre la bonne parole autour de soi. Les valeurs dont nous faisons la promotion ne sont pas cantonnées au monde de la glisse et de l’outdoor, mais sont partagées par l’ensemble du milieu de l’environnement, de la justice sociale, de l’entraide internationale. Nous aurons accompli notre mission si les personnes qui nous suivent se sentent accompagnées, soutenues et motivées à faire ce qui leur semble être nécessaire pour faire changer notre société.

    WE ALL NEED WINTER, que l’on ride ou non, c’est le message à transmettre partout autour de soi !

    Pour plus d’information:

    POW Canada : https://protectourwinters.ca/
    POW France : http://www.protectourwinters.fr/
    POW international : https://protectourwinters.org/

    Mont Adstock, journée Spéciale ! 3 février 2019

    Nous sommes un dimanche, mais nous savions que cette journée ne serait pas une ballade du dimanche.  Les pistes sont pentues au Mont Adstock !  Le site Internet de la station indiquait 100% des pistes ouvertes.  Avec toute la neige tombée cette semaine, nous avions la ferme intention de profiter au maximum de toutes les pistes noires disponibles.  Nous avons été servis !

    Nous arrivons à la station vers 9h00, il y a déjà beaucoup de monde.  Rien de trop surprenant puisque c’était la journée spéciale Desjardins avec le billet journalier offert à 10$ pour tous (toutes taxes incluses). Du ski très abordable !

    Malgré la foule, l’attente au remonte-pente n’a jamais dépassé 3-4 minutes.  Un placier s’affairait à bien remplir les chaises.  Le tapis d’embarquement est efficace et l’ascension au sommet se fait rapidement.

    Le Défi Adstock (piste 24), probablement la descente la plus difficile de la station avec son classement double losanges, était ouverte de haut en bas.  Justement, le principal défi se trouvait dans son premier tiers avec sa couverture neigeuse minimale.  Il fallait zigzaguer avec précautions entre les bosses, les roches et les bébés épinettes.  Mais il n’y a pas de plaisir sans défi, donc nous avons arpenté ce secteur plusieurs fois.

    De leur côté, les enfants ont rapidement trouvé le sentier caché qui sert d’entrée secondaire au Défi Adstock.  Il permet de contourner les principaux obstacles à découvert du haut de la piste.

    La deuxième moitié était toute en bosses molles, avec de la neige encore bien poudreuse.  Une récompense pour ceux qui osaient s’aventurer jusqu’ici !

    Des sous-bois superbes et remplis de neige :

    Le coup de cœur de la journée fut sans conteste La Spéciale (piste 14) qui a subi un réaménagement notoire.  Deux modules ont été judicieusement disposés dans la piste.  Une rampe (photo à la une) et un « box » (photo ci-dessous), avec tous deux des remblais adjacents permettant de faire des sauts impressionnants.  Tout juste avant le dernier « pitch » de la piste, la cassure a été accentuée afin de permettre à ceux qui arrivent rapidement de prendre leur envol !  Les enfants et ados s’en donnaient à cœur joie.  Même les plus vieux se laissaient tenter !

    Bien franchement, cette sortie fut l’une de nos plus belles de la saison.  Une journée sans vent avec un mercure très confortable de -7°C en après-midi.  Des pistes enneigées et une ambiance chaleureuse.  Nous avons skié jusqu’à la toute fin avec une dernière remontée bonus à 16h00.  Le Mont Adstock à son meilleur.  Nous serons de retour très bientôt !

    Massif du Sud, classique « powder day », 1 février 2019

    Les bordées de neige se succèdent cette saison et ainsi vont les « powder day »! Aujourd’hui, le classique vendredi au Massif du Sud nous a permis de profiter des quelques 40 cm de neige tombés depuis dimanche dernier (55 cm dans les 7 derniers jours).

    L’achalandage était moins intense qu’à l’habitude aujourd’hui, peut-être en raison du froid intense (ressenti de -37 selon météo média) ou peut-être en raison de la banque de congés qui s’épuise, mais la poudreuse s’est fait tracer ici à un rythme plus lent qu’à l’habitude. 8h20, on attend le départ des chaises, le soleil est sur le point de sortir des nuages et le vent souffle. Il fait vraiment très froid.

    Fidèles à leur style, les pistes 11, 14 et 15 n’ont pas été damées et les bords de pistes sont larges pour conserver la poudreuse, mais on commencera notre journée par le sous-bois #7 qui nous rappelle trop de bons souvenirs. Pour traverser le plat et se rendre à l’entrée, la glisse n’est pas excellente, mais une fois dans le « pitch », c’est parfait ! On carve entre les gros arbres, laissant un profond sillon derrière. La poudreuse est profonde, simplement en enchaînant les virages, la vitesse se contrôle toute seule! Le fond est inexistant, aucun risque de piège. Avec le froid et le vent, la neige s’est compactée et on peut la surfer rapidement en surface ou creuser tranquillement chaque virage.

    Ce secteur est vraiment beau; les arbres sont clairsemés, la pente est abrupte et plusieurs petits caps permettent de « jumper ». Les sous-bois à l’est de la remontée sont les plus courus et nous y feront plusieurs descentes. Il faudra vraiment travailler fort toute la journée pour avancer sur le plat qui nous ramène aux chaises mais malgré tout, le « flat to flat » en vaut vraiment la peine.

    Entre temps, un petit tour dans la 14, là où le vent a d’avantage compacté la poudreuse. Les virages sont plus difficiles à faire et le vent est glacial, alors on coupe vers le sous-bois # 13B. Encore une fois, même si la pente est moins forte et que la vitesse est moins là, le terrain et la neige nous font tripper!

    Un peu plus tard, le haut des pentes deviendra glacé avec le vent, ce qui améliorera un peu la glisse. Une dizaine de descentes de poudreuse plus tard, entrecoupées de quelques pauses pour se réchauffer, on tire notre révérence et on retourne se décongeler à l’intérieur. La journée est satisfaisante et il en reste pour demain!

    Thollon les Mémises: sublime panorama sur le Lac Léman

    De tous les sentiments merveilleux que j’éprouve en tant que skieur, l’un de mes préférés est de glisser dans la neige au-dessus d’une étendue d’eau à proximité. Cela s’explique peut-être en partie par le fait que je suis du signe du poisson et que je suis instinctivement attiré par les espaces aquatiques. Et si je peux pratiquer mon sport favori en même temps, c’est encore mieux!

    Au cours des années, j’ai visité plusieurs stations de ski qui avaient pour toile de fond de magnifiques lacs. Dans l’ouest américain où je pense avant tout aux stations autour du pittoresque Lac Tahoe (particulièrement Heavenly); en Idaho où j’ai passé trois jours formidables à Schweizer Mountain située à quelques kilomètres du très beau Lac Pend Oreille. Au Québec où j’ai savouré des panoramas grandioses sur lac Memphrémagog d’Orford et d’Owls Head et il va sans dire que je ne me lasse jamais de la reine de toutes les stations de ski au bord de l’eau: Le Massif de Charlevoix.

    De l’autre côté de l’Atlantique, il y a deux ans, je me suis régalé dans le canton suisse de Schwyz à une heure au sud de Zürich où il y a plusieurs montagnes skiables autour du magnifique Lac de Lucerne. L’hiver dernier, j’en ai trouvé une en France qui est également impressionnante de beauté: Thollon les Mémises. J’ai trébuché sur cette petite station, côté sud du lac Léman, en planifiant mes deux dernières visites dans les Alpes en provenance de Genève. À une heure seulement de l’aéroport, j’avais l’intention d’y passer mon jour d’arrivée après un vol de nuit en provenance de New York, mais le temps n’a pas coopéré. Heureusement, en mars dernier, en retournant à Genève depuis Valais, une étonnante région à l’extrême ouest de la Suisse, j’étais enfin chanceux – une journée de printemps idéale et un ciel absolument bleu – alors je n’ai pas hésité une seconde pour m’y rendre.

    Parfait pour une visite d’une journée

    L’aventure a commencé lorsque j’ai quitté l’autoroute 9 à l’extrémité Est du lac Léman pour rouler plein ouest sur une route à deux voies au bord du lac, avant de monter à Thollon les Mémises. Bien que la station ne soit pas énorme selon les normes des Alpes (on y rapporte 50 kilomètres de pistes balisées); elle est suffisamment grande au standard américain pour s’occuper une journée. Après avoir pris le tram pour arriver en moyenne montagne, on constate à quel point son slogan (« Entre ciel et lac ») est parfait pour décrire son panorama époustouflant.

    À une altitude relativement basse, Thollon les Mémises était déjà en pleine saison printanière. En milieu de la matinée la neige était toujours très dure alors je me suis contenté de faire un petit tour pour prendre des photos jusqu’à ce que la surface fonde un peu. Toutefois, j’ai été étonné de voir des enfants âgés d’à peine six ans aussi bien quedes adolescents en train de skier ces conditions guère idéales comme Jean-Claude Killy, sans aucune plainte. Il était évident que la clientèle y était presque exclusivement composée de familles locales ; de toute la journée je n’ai vu personne d’autre aussi enthousiasmé que moi.

    Vers 12h30, après avoir skié la plupart des pistes (la majorité porte des noms de fleurs très évocateurs), il était temps de retourner au sommet pour descendre la piste la plus intéressante de la station: Les Vielles Cases. Quel plaisir de glisser à travers les bois qui longent des falaises dramatiques avec des vues imprenables sur le lac à chaque virage ainsi que les villes de Lausanne et de Montreux – célèbre pour son festival de jazz de renommée mondiale et pour son rôle dans la chanson classique de Deep Purple, « Smoke On The Water » – en arrière-plan (video, pas la mienne). La piste m’a tellement plu que je l’ai refaite deux fois!

    Une heure plus tard, j’ai décidé de retourner au restaurant pour prendre un délicieux lunch, boire quelques bières, et tranquillement me faire bronzer le visage sur la terrasse. J’ai terminé l’après-midi avec une magnifique descente, Les Lanches, une piste classée noire qui mène jusqu’à la base.

    Avec autant de grands domaines de ski à proximité, Thollon les Mémises pourrait être considéré comme une nouveauté pour un visiteur de passage comme moi. Cela dit, c’est une façon inoubliable de passer une journée et on ne peut pas battre le prix du billet de journée à 21€ (un peu plus d’une trentaine de dollars canadiens): c’est le tarif normal et non pas un spécial de fin de saison! De plus, j’ai remarqué que les prix de la nourriture et des boissons étaient très abordables.

    En conclusion, la prochaine fois que l’aéroport de Genève vous sert comme point d’accès pour un séjour de ski, il faut absolument vous accorder une journée ensoleillée pour cette belle station!

    Les Alpes-Maritimes: Espace Lumière

    Il y a quelques années en lisant le site germanophone Alpinforum – d’où je pique toutes mes idées sur des domaines de ski outre-Atlantique hors des sentiers battus – j’ai remarqué pas mal de textes alléchants en provenance du département des Alpes-Maritimes, une heure au nord de Nice. Bien que je ne connecte pas instinctivement la Côte d’Azur avec le ski alpin, ces informations m’ont fait comprendre que la région offre des stations fortes intéressantes: plus qu’assez pour remplir une semaine.

    J’attendais ce voyage avec beaucoup d’impatience non seulement en tant que skieur (et il faut le dire; la possibilité d’apercevoirde loinla Méditerranée par temps clair était déjà une motivation suffisanteen soi), mais aussi parce qu’il y a plus de 20 ans, j’avais étudié un semestre à l’Université de Nice pour apprendre le français et je n’y étais pas retourné depuis. Une sorte de retrouvailles!

    Début février 2018: à la suite d’une escale courte à Zurich, mon avion a atterri à Nice en début de matinée. Débarquer dans cet aéroport – qui donne directement sur la mer, décoré avec des plantes de la région – était un sentiment étrange: un peu comme arriver dans le sud de la Floride afin de commencer un voyage de ski. J’ai pris ma voiture de location et me suis dirigé vers le nord sur l’Autoroute 8, la Route de Grenoble. Sous peu, la 8 devient une route étroite à deux voies qui zigzague à travers des grands canyons. Je me croyais un peu dans la Californie du Sud!

    Les textes suivants sont donc un récit de mon périple d’une semaine, séparé en jours.

    • Jours 1 et 2: Isola 2000
    • Jour 3: Auron
    • Jour 4: Roubion/Les Suisses
    • Jour 5: Valberg
    • Jours 6 et 7: Espace Lumière

    Par les récits ainsi que par les photos, j’espère pouvoir communiquer à quel point mon séjour dans les Alpes-Maritimes était unique et agréable. La seule déception: à cause d’un manque de neige, je n’ai pas pu skier une station à proximité de Cannes avec des vues splendides sur la mer: Gréolières. De plus, je n’avais pas assez de temps pour visiter l’arrière pays niçois et ses villages médiévaux: dommage!

    De toute façon, le mélange de stations de ski grandes, moyennes, et petites, les villages bourrés d’histoire, combinés avec la culture et les paysages du sud de la France m’ont tout à fait emballé – je le recommande sans hésitation! 

    Enfin, la dernière étape de mon itinéraire, de loin le plus grand domaine de ski de ce voyage aussi bien que dans les Alpes du Sud: l’Espace Lumière qui comprend Val d’Allos (180 km de pistes) et le Seignus (50 km). En provenance de Valberg, il n’y a qu’une vingtaine de kilomètres à vol d’oiseau qui les séparent, pourtant le trajet en voiture dure deux heures à travers des ravins magnifiques, des petits villages historiques au bord des falaises, et surtout la gorge pittoresque de Daluis. J’ai vite constaté que la topographie de canyons rouges et un climat sec rappellent rapidement le sud de l’Utah.

    À ma grande surprise plusieurs fois en voiture j’ai croisé des loups et des sangliers en train de flâner paisiblement dans la campagne. Ça, c’est quelque chose qu’on ne voit absolument pas au nord des Alpes; c’est-à-dire qu’on voit bien comment cette région qui a gardé un peu ses racines sauvages. Selon les habitants, les loups s’occupent généralement de leurs affaires; par contre, ils se méfient des sangliers (et ce sont des bêtes énormes!) car ils creusent de grands trous dans les jardins!

    Ayant l’Hôtel du Hameau à la Foux d’Allos comme QG (petit déjeuner buffet extraordinaire!), j’ai commencé ma visite avec Le Seignus, qui pourrait facilement être connecté au circuit principal du Val d’Allos, mais ils l’ont gardé séparé en tant que station plutôt locale et familiale. Toutefois, elle mérite un jour complet de visite à cause de sa tranquillité et ses longues descentes.

    Le lendemain, j’ai fait un tour dans le domaine Val d’Allos, situé entre les sommets de la Grande Séolane et des Trois Evêchés, et divisé en deux secteurs principaux, La Foux et Pra Loup. Bien que je n’aie vu qu’une partie de l’ensemble, il m’a beaucoup impressionné par sa grande diversité du terrain, son étendue, son dénivelé de 1200m, et ses panoramas magnifiques sans parler de la gentillesse des gens et le soleil omniprésent.

    Il faut aussi mentionner le village avoisinant de Barcelonnette, au bas de Pra Loup. On dit qu’à la fin du XIXe siècle, bon nombre de ses habitant sont partis pour le Mexique, où ils sont devenus des entrepreneurs prospères. Plusieurs années plus tard ils ont fini par rentrer chez eux avec de nombreuses influences culturelles latino-américaines; ce serait l’origine de son fameux festival mexicain qui se produit tous les mois d’août.

    Les Alpes-Maritimes: Valberg

    Il y a quelques années en lisant le site germanophone Alpinforum – d’où je pique toutes mes idées sur des domaines de ski outre-Atlantique hors des sentiers battus – j’ai remarqué pas mal de textes alléchants en provenance du département des Alpes-Maritimes, une heure au nord de Nice. Bien que je ne connecte pas instinctivement la Côte d’Azur avec le ski alpin, ces informations m’ont fait comprendre que la région offre des stations fortes intéressantes: plus qu’assez pour remplir une semaine.

    J’attendais ce voyage avec beaucoup d’impatience non seulement en tant que skieur (et il faut le dire; la possibilité d’apercevoirde loinla Méditerranée par temps clair était déjà une motivation suffisanteen soi), mais aussi parce qu’il y a plus de 20 ans, j’avais étudié un semestre à l’Université de Nice pour apprendre le français et je n’y étais pas retourné depuis. Une sorte de retrouvailles!

    Début février 2018: à la suite d’une escale courte à Zurich, mon avion a atterri à Nice en début de matinée. Débarquer dans cet aéroport – qui donne directement sur la mer, décoré avec des plantes de la région – était un sentiment étrange: un peu comme arriver dans le sud de la Floride afin de commencer un voyage de ski. J’ai pris ma voiture de location et me suis dirigé vers le nord sur l’Autoroute 8, la Route de Grenoble. Sous peu, la 8 devient une route étroite à deux voies qui zigzague à travers des grands canyons. Je me croyais un peu dans la Californie du Sud!

    Les textes suivants sont donc un récit de mon périple d’une semaine, séparé en jours.

    • Jours 1 et 2: Isola 2000
    • Jour 3: Auron
    • Jour 4: Roubion/Les Suisses
    • Jour 5: Valberg
    • Jours 6 et 7: Espace Lumière

    Par les récits ainsi que par les photos, j’espère pouvoir communiquer à quel point mon séjour dans les Alpes-Maritimes était unique et agréable. La seule déception: à cause d’un manque de neige, je n’ai pas pu skier une station à proximité de Cannes avec des vues splendides sur la mer: Gréolières. De plus, je n’avais pas assez de temps pour visiter l’arrière pays niçois et ses villages médiévaux: dommage!

    De toute façon, le mélange de stations de ski grandes, moyennes, et petites, les villages bourrés d’histoire, combinés avec la culture et les paysages du sud de la France m’ont tout à fait emballé – je le recommande sans hésitation! 

    Au cours de la première moitié de ma semaine dans les Alpes-Maritimes, j’ai visité quatre stations de ski très différentes et la cinquième était tout aussi variée par rapport aux autres. Après 30 minutes de route en provenance de Roubion, je suis arrivé dans le village animé et charmant de Valberg qui compte en moyenne plus de 300 jours de soleil par an.

    Ce soir-là au restaurant, j’ai demandé naïvement à la serveuse pourquoi un village au sud de la France portait un nom de lieu germanique. Elle m’a rapidement corrigé que Valberg est une contraction pour «Vallon des Bergers.» La station a été fondée en 1936: à la fois le plus ancien domaine skiable des Alpes-Maritimes et le village de ski à service complet le plus proche de la Côte d’Azur avec toutes sortes d’activités. Par exemple, cette semaine-là il y avait un grand Festival du Rire en Montagne. Très instructif de regarder les français pratiquer la comédie stand-up!

    Le lendemain, ayant eu tellement de plaisir lors de ma soirée de motoneige à Auron, j’ai participé à une excursion semblable à Valberg, mais à l’aube. La qualité de lumière au lever du soleil était magnifique et à mi-chemin on a pris un petit-déjeuner entouré par un panorama imprenable et personne d’autre en vue. Comme à Roubion, j’ai eu de nouveau l’impression de profiter d’une station de ski privée.

    Sous un ciel clair, j’ai trouvé le domaine de ski très agréable: assez grand mais à une échelle humaine. Il m’a beaucoup rappelé la station The Canyons à Park City, Utah: une série de sommets arrondis avec 90 km de pistes et 550m de dénivelé. Bien que les pistes soient majoritairement de niveau intermédiaire, il y avait un beau domaine hors-piste appétissant. En début d’après-midi, j’ai mangé un délicieux repas avec deux habitants du coin à côté d’un bassin d’enneigement appelé Lake Wapiti. Ensuite, j’ai visité le sentier planétaire où on a reproduit le système solaire en version miniature entre des paysages variés, des œuvres monolithiques, et des panneaux pédagogiques: très intéressant!

    En fin d’après-midi, j’ai essayél’autopartage « Twizy » — une flotte de 10 véhicules électriques à deux places fabriquées par Renault. On place les skis à l’arrière et on navigue doucement en ville au lieu de se trimbaler dans les rues en chaussure de ski. En somme: une journée de ski très réussie et un village montagnard sympa.

    Les Alpes-Maritimes: Roubion/Les Buisses

    Il y a quelques années en lisant le site germanophone Alpinforum – d’où je pique toutes mes idées sur des domaines de ski outre-Atlantique hors des sentiers battus – j’ai remarqué pas mal de textes alléchants en provenance du département des Alpes-Maritimes, une heure au nord de Nice. Bien que je ne connecte pas instinctivement la Côte d’Azur avec le ski alpin, ces informations m’ont fait comprendre que la région offre des stations fortes intéressantes: plus qu’assez pour remplir une semaine.

    J’attendais ce voyage avec beaucoup d’impatience non seulement en tant que skieur (et il faut le dire; la possibilité d’apercevoirde loinla Méditerranée par temps clair était déjà une motivation suffisanteen soi), mais aussi parce qu’il y a plus de 20 ans, j’avais étudié un semestre à l’Université de Nice pour apprendre le français et je n’y étais pas retourné depuis. Une sorte de retrouvailles!

    Début février 2018: à la suite d’une escale courte à Zurich, mon avion a atterri à Nice en début de matinée. Débarquer dans cet aéroport – qui donne directement sur la mer, décoré avec des plantes de la région – était un sentiment étrange: un peu comme arriver dans le sud de la Floride afin de commencer un voyage de ski. J’ai pris ma voiture de location et me suis dirigé vers le nord sur l’Autoroute 8, la Route de Grenoble. Sous peu, la 8 devient une route étroite à deux voies qui zigzague à travers des grands canyons. Je me croyais un peu dans la Californie du Sud!

    Les textes suivants sont donc un récit de mon périple d’une semaine, séparé en jours.

    • Jours 1 et 2: Isola 2000
    • Jour 3: Auron
    • Jour 4: Roubion/Les Suisses
    • Jour 5: Valberg
    • Jours 6 et 7: Espace Lumière

    Par les récits ainsi que par les photos, j’espère pouvoir communiquer à quel point mon séjour dans les Alpes-Maritimes était unique et agréable. La seule déception: à cause d’un manque de neige, je n’ai pas pu skier une station à proximité de Cannes avec des vues splendides sur la mer: Gréolières. De plus, je n’avais pas assez de temps pour visiter l’arrière pays niçois et ses villages médiévaux: dommage!

    De toute façon, le mélange de stations de ski grandes, moyennes, et petites, les villages bourrés d’histoire, combinés avec la culture et les paysages du sud de la France m’ont tout à fait emballé – je le recommande sans hésitation! 

    Encore plus que les autres rapports d’Alpinforum qui m’ont convaincu de visiter les Alpes Maritimes en hiver, celui-ci publié en 2014 à propos de la station Roubion/Les Buisses m’a peut-être davantage frappé. Bien que le domaine soit relativement petit quand on compare avec les plus grandes Alpes, son dénivelé de 500m, ses grandes collines arrondies aux lieu des pics pointus, et ses 30km de pistes balisées qui serpentent à travers la forêt sont fort agréables. Pour les amateurs de stations intimes, décontractées, et familiales, Roubion est exactement ce que le docteur recommande.

    Immédiatement après la sortie de la Route de Grenoble à Saint-Sauveur sur Tinée, on monte sur une route sinueuse entourée de rochers rougeâtres donnant un effet très Nouveau-Mexique. En 15 minutes, on rejoint le village montagnard de Roubion, qui existe depuis 1067 et est accroché à une falaise au-dessus d’un profond vallon (le nom vient du mot “robione” qui veut dire “roche à pic”), qui apparait à droite.

    Tandis que la station, à quelques kilomètres du village, fait plutôt old-school avec des remontées vielles et une infrastructure minimale, elle est ironiquement le domaine skiable le plus récent des Alpes Maritimes: sa première saison date de 1975! Elle est fière de servir d’alternative au ski industriel sans files d’attente ou pistes encombrées et d’offrir du ski de fond et de la raquette en complément au ski alpin. La station remplacera prochainement son télésiège principal par un télésiège quadruple racheté de Val Thorens. Un projet est également en cours pour restaurer progressivement des vieilles maisons en pierre au pied de la montagne pour loger les skieurs.

    La journée fut nuageuse et grise, donc malheureusement aucune photo en couleur avec la Corse au loin. Pourtant, il était génial de profiter d’une station d’ambiance quasi privée, en plus des 15cm de neige supplémentaire qui était tombés pendant la nuit. Vers 13h00, je suis retourné à Roubion où j’ai essayé pour la première fois un vélo de montagne électrique – parfait pour visiter un site chargé d’histoire avec des superbes vues, des vestiges de remparts et de portes du XIIe siècle, une vieille chapelle, et des trottoirs étroits et sinueux. Le genre de village qui n’existe pas en Amérique du Nord!

    Les Alpes-Maritimes: Auron

    Il y a quelques années en lisant le site germanophone Alpinforum – d’où je pique toutes mes idées sur des domaines de ski outre-Atlantique hors des sentiers battus – j’ai remarqué pas mal de textes alléchants en provenance du département des Alpes-Maritimes, une heure au nord de Nice. Bien que je ne connecte pas instinctivement la Côte d’Azur avec le ski alpin, ces informations m’ont fait comprendre que la région offre des stations fortes intéressantes: plus qu’assez pour remplir une semaine.

    J’attendais ce voyage avec beaucoup d’impatience non seulement en tant que skieur (et il faut le dire; la possibilité d’apercevoirde loinla Méditerranée par temps clair était déjà une motivation suffisanteen soi), mais aussi parce qu’il y a plus de 20 ans, j’avais étudié un semestre à l’Université de Nice pour apprendre le français et je n’y étais pas retourné depuis. Une sorte de retrouvailles!

    Début février 2018: à la suite d’une escale courte à Zurich, mon avion a atterri à Nice en début de matinée. Débarquer dans cet aéroport – qui donne directement sur la mer, décoré avec des plantes de la région – était un sentiment étrange: un peu comme arriver dans le sud de la Floride afin de commencer un voyage de ski. J’ai pris ma voiture de location et me suis dirigé vers le nord sur l’Autoroute 8, la Route de Grenoble. Sous peu, la 8 devient une route étroite à deux voies qui zigzague à travers des grands canyons. Je me croyais un peu dans la Californie du Sud!

    Les textes suivants sont donc un récit de mon périple d’une semaine, séparé en jours.

    • Jours 1 et 2: Isola 2000
    • Jour 3: Auron
    • Jour 4: Roubion/Les Suisses
    • Jour 5: Valberg
    • Jours 6 et 7: Espace Lumière

    Par les récits ainsi que par les photos, j’espère pouvoir communiquer à quel point mon séjour dans les Alpes-Maritimes était unique et agréable. La seule déception: à cause d’un manque de neige, je n’ai pas pu skier une station à proximité de Cannes avec des vues splendides sur la mer: Gréolières. De plus, je n’avais pas assez de temps pour visiter l’arrière pays niçois et ses villages médiévaux: dommage!

    De toute façon, le mélange de stations de ski grandes, moyennes, et petites, les villages bourrés d’histoire, combinés avec la culture et les paysages du sud de la France m’ont tout à fait emballé – je le recommande sans hésitation! 

    Dimanche à la fin de l’après-midi, j’ai conduit dans la lumière déclinante à travers la vallée de la Tinée vers Auron, une station de ski plus tranquille et traditionnelle. En arrivant, il était amusant de voir des panneaux en plein hiver qui indiquent que la région de Nice est à proximité (ce qui s’est répété plusieurs fois au cours de ce voyage). Culturellement, c’était un peu comme changer de Snowbird à Alta dans le Utah. Le charmant petit village conserve beaucoup d’anciennes fonctionnalités intéressantes, y compris une église du XIIIè siècle qui vaut la peine de visiter. Mon logement était le très mignon Hôtel Écureuil avec un super restaurant et un chien gigantesque mais affectueux.

    Auron est bien entendu un autre cas de « la carte des pistes ne raconte pas toute l’histoire. » La station comprend 135km de pistes balisées, 850m de dénivelé, beaucoup de hors-piste, de même qu’une grande quantité de terrain de calibre extrême. Son orientation nord/nord-ouest permet d’y pratiquer du ski jusqu’au mois de mai – stupéfiant si l’on considère la courte distance par rapport à la mer! Tandis que le paysage environnant est peut-être moins spectaculaire que celui d’Isola, les habitants affirment qu’elle offre une expérience de ski formidable. Le domaine a reçu son premier téléphérique en 1937, donc on a célébré l’année dernière son 80è anniversaire. De plus, au fil des années, Auron a attiré de nombreuses célébrités, incluant des présidents Pompidou, D’Estaing, et Chirac!

    La météo prévoyait une chute de neige d’environ 25cm la nuit de mon arrivé et il s’est produit exactement comme annoncé, jusqu’aux 40cm au sommet. Toute la journée, on s’est régalé dans une neige légère jusqu’aux genoux. Il va sans dire que j’aurais aimé vivre Auron sous un ciel ensoleillé; cela dit, une journée de poudreuse si proche de la Méditerranée a aussi ses avantages!

    Mais la journée n’a pas pris fin à la fermeture des remontées! Ce soir-là, je suis sorti en motoneige avec une bande d’habitants pour une soirée dans un chalet de montagne mignon où on a dégusté, quoi d’autre, une tartiflette délicieuse accompagnée de beaucoup de vin et des liqueurs régionales. Une expérience inoubliable!

    Les Alpes-Maritimes: Isola 2000

    Il y a quelques années en lisant le site germanophone Alpinforum – d’où je pique toutes mes idées sur des domaines de ski outre-Atlantique hors des sentiers battus – j’ai remarqué pas mal de textes alléchants en provenance du département des Alpes-Maritimes, une heure au nord de Nice. Bien que je ne connecte pas instinctivement la Côte d’Azur avec le ski alpin, ces informations m’ont fait comprendre que la région offre des stations fortes intéressantes: plus qu’assez pour remplir une semaine.

    J’attendais ce voyage avec beaucoup d’impatience non seulement en tant que skieur (et il faut le dire; la possibilité d’apercevoirde loinla Méditerranée par temps clair était déjà une motivation suffisanteen soi), mais aussi parce qu’il y a plus de 20 ans, j’avais étudié un semestre à l’Université de Nice pour apprendre le français et je n’y étais pas retourné depuis. Une sorte de retrouvailles!

    Début février 2018: à la suite d’une escale courte à Zurich, mon avion a atterri à Nice en début de matinée. Débarquer dans cet aéroport – qui donne directement sur la mer, décoré avec des plantes de la région – était un sentiment étrange: un peu comme arriver dans le sud de la Floride afin de commencer un voyage de ski. J’ai pris ma voiture de location et me suis dirigé vers le nord sur l’Autoroute 8, la Route de Grenoble. Sous peu, la 8 devient une route étroite à deux voies qui zigzague à travers des grands canyons. Je me croyais un peu dans la Californie du Sud!

    Les textes suivants sont donc un récit de mon périple d’une semaine, séparé en jours.

    • Jours 1 et 2: Isola 2000
    • Jour 3: Auron
    • Jour 4: Roubion/Les Suisses
    • Jour 5: Valberg
    • Jours 6 et 7: Espace Lumière

    Par les récits ainsi que par les photos, j’espère pouvoir communiquer à quel point mon séjour dans les Alpes-Maritimes était unique et agréable. La seule déception: à cause d’un manque de neige, je n’ai pas pu skier une station à proximité de Cannes avec des vues splendides sur la mer: Gréolières. De plus, je n’avais pas assez de temps pour visiter l’arrière pays niçois et ses villages médiévaux: dommage!

    De toute façon, le mélange de stations de ski grandes, moyennes, et petites, les villages bourrés d’histoire, combinés avec la culture et les paysages du sud de la France m’ont tout à fait emballé – je le recommande sans hésitation! 

    Située dans le massif du Mercantour, directement sur la frontière italienne à seulement 32 km à vol d’oiseau de la mer (90 minutes en voiture), la station s’appelle officiellement Isola 2000, en référence à l’altitude où se trouve le front de neige (le village actuel d’Isola est beaucoup plus bas). Les week-ends et les vacances scolaires, Isola est bourrée d’habitants de la Côte d’Azur et propose toutes sortes d’activités aux familles, y compris ceux qui ne pratiquent pas les sports de glisse.

    Comme beaucoup de stations françaises construites pendant les années 60 et 70, il y a un certain nombre de bâtiments en béton à la base qui seraient sans doute construits différemment aujourd’hui. Heureusement qu’on est récompensé par un paysage alpin spectaculaire, des vues à couper le souffle, des descentes longues et satisfaisantes (800m de dénivelé), de vastes sous-bois, et un record de neige impressionnant: en moyenne 4,5 m à la base et environ 7 m au sommet. Par ailleurs, Isola est l’une des rares stations de ski en France qui n’est pas soumise aux systèmes météorologiques de l’Atlantique – le résultat: aucune pluie en hiver, un peu comme au Colorado.

    Typique pour les Alpes, la carte des pistes n’illustre pas la vraie taille du domaine skiable. En observant le domaine de gauche à droite, mon objectif a été déterminé simplement: le secteur du terrain le plus intéressant: Saint Sauveur. Comme on peut voir dans les photos, le secteur ne ressemble pas à la station québécoise du même nom! Dispersées à travers le domaine, plusieurs charmantes huttes de montagne en bois. On m’a dit que le propriétaire est un français qui a vécu au Canada pendant deux décennies et y est devenu citoyen canadien, ce qui explique les deux drapeaux visibles dans les photos!

    Il est également fascinant de voir le long de la frontière italienne des fortifications militaires qui datent de la deuxième guerre mondiale. J’ai appris que la station se trouve sur les terres cédées par l’Italie en 1947. Ce soir-là, grâce à un transport effectué en dameuse, dans l’obscurité, j’ai mangé dans Le Refuge, un chalet en altitude, où on se décontracte autour d’une cheminée dans une d’atmosphère reposante et conviviale avec beaucoup de vin et une cuisine excellente.

    En somme: bien qu’Isola ait quelques aspects d’une station de ski qui attire le grand publique (du genre Tremblant ou Bromont), cette station était une belle surprise et j’aimerais bien y retourner, surtouten semaine!

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