PLUS

    Mont Grand-Fonds: les détails de l’ambitieux plan

    #image_title

    En octobre dernier, l’annonce d’un contrat de gestion de la station charlevoisienne avait été faite, conjointement avec la Ville de La Malbaie, la station de ski et le gestionnaire, la Compagnie de Montagnes de Ski du Québec (CMSQ). Cette annonce indiquait que le plan plus détaillé sur les investissements à venir serait faite un peu avant l’ouverture de la saison à la station. (Lisez notre article sur l’annonce d’octobre).

    Les nouveautés pour la saison 2023-24

    Alors qu’on nous promettait d’emblée que le personnel demeurerait en place et que la station serait toujours accessible à la population locale, les gestionnaires souhaitaient déjà entamer la première phase d’investissements pour que les impacts concrets soient ressentis à la montagne le plus tôt possible. C’est donc avec l’arrivée de la technologie RFID et l’ajout de nouveaux canons à neige que la clientèle verra les premiers changements. La station a également ajouté une dameuse à sa flotte et augmenté son offre alimentaire. De plus, le Mont Grand-Fonds souhaite effectuer des changements qui s’inscriront dans un virage vert afin de maximiser le développement durable en montagne.

    Installation d’un télésiège 6 places

    Dès le printemps prochain, un immense chantier prendra place sur la montagne: un nouveau télésiège débrayable sera installé dans la ligne actuellement occupée par le t-bar. Ce télésiège sera en opération dès le 1er décembre 2024 et l’administration souhaite l’utiliser afin de garantir l’accès au sommet de la montagne en opérations 4 saisons.

    Le montant total des investissements qui seront effectués durant les trois prochaines années avoisine les 55M$. De ce chiffre, environ 33M$ sont alloués aux investissements directement reliés aux opérations; le reste sera voué au développement de l’offre d’hébergement. Parmi les projets notables:

    • Construction d’un belvédère au sommet de la station
    • Création d’une piste de luge sur rail
    • Sentiers de vélo de montagne et de randonnée
    • Acquisition de nouveaux équipements et bâtiments afin de supporter les opérations sur quatre saisons

    L’offre d’hébergement quant à elle prendra la forme de 30 chalets ski in/ski out et d’une auberge de montagne de 50 chambres. L’installation de ces lieux d’hébergement se fera entre les sentiers de vélo et de randonnée (à droite sur la carte).

    À noter que la CMSQ a également été retenue comme entreprise pour la gestion du Mont Lac-Vert à Hébertville. Lisez notre article à ce sujet.

    En images: Mont Orford, 3 décembre 2023

    #image_title
    Maxime en action sur la seule et unique piste disponible sur le Mont Giroux nord soit la piste la Familiale.
    Journée brumeuse aujourd’hui sur le Mont Orford. La neige tombait mais la température supérieure au point de congélation a rendu celle-ci humide et à la fin de la journée, nous étions quelque peu détrempés. Orford nous offrait quatre pistes sur deux versants (Giroux nord et Alfred-Desrochers) avec deux remontées mécaniques quadruples. Aucune attente aux remontées malgré un certain achalandage. Les conditions de ski furent aujourd’hui les meilleures à date pour moi depuis le début de la saison. Le meilleur reste à venir!
    Une bonne idée de ce que nous avions comme visibilité dans la remontée du mont-Giroux nord. On constate ici que l’enneigement n’a pas encore débuté dans la fameuse piste Magnum mais ce n’est qu’une question de temps car toutes les tours d’enneigement sont en position pour attaquer cette piste.
    Moi-même dans le bas de la piste Familiale, où les conditions de ski était des plus agréable avec une excellente couverture de neige et aucune glace. Malgré une neige humide en montagne, les skieurs et planchistes étaient au rendez-vous pour le weekend d’ouverture. À noter qu’il y avait énormément d’amateurs de ski de randonnée alpine qui montaient via également la piste Familiale les 260 mètres de dénivelé du Giroux nord.
    Prise de vue à partir du télésiège du mont Alfred Desrochers où une piste était disponible à partir du sommet de ce sommet, soit la Grande Allée.
    Deux skieurs heureux mais mouillé en cette fin d’après-midi à skier le Mont-Giroux nord ainsi que le mont Alfred Desrochers. En attendant la vraie saison pour y skier le long dénivelé du Mont Orford avec ses nombreux sous-bois.
    Le bas de la piste la Familiale sur le versant du Giroux nord où passablement d’amateurs de glisse y étaient pour pratiquer leur sport de prédilection.

    En images: Le Relais, 3 décembre 2023

    #image_title

    Le Relais, situé au nord de la ville de Québec, débute sa saison doucement. La Familiale est la piste principale sur un total de quatre (4) pistes ouvertes. Belles conditions, mais la piste est fréquentée par plusieurs skieurs et planchistes débutants. Les skieurs plus expérimentés doivent descendre avec prudence et beaucoup d’attention.

    Toujours charmant de voir les parents partager leur passion pour la glisse à leurs enfants. Ils étaient nombreux aujourd’hui !

    Des adultes aussi profitent de ce début de saison pour réapprivoiser la planche après 15 ans…! Bravo à mon conjoint ! Les réflexes ne sont pas trop loin !

    Le parc est 100% ouvert. Sûrement très apprécié tant par les jeunes que les parents… avec les grèves des enseignants….!

    Le Relais a adopté la technologie RFID. Avant votre première visite, créez votre compte sur le site web de la station, puis présentez-vous à l’intérieur pour aller chercher votre carte. Pour vos prochaines visites, vous pourrez acheter votre billet sur le site web ou aux bornes à l’extérieur (à gauche de la photo). Par ailleurs, les supports à ski sont désormais tous en bas du chalet, plus aucun près des bornes et la porte pour entrer au chalet. Mauvaise idée, plusieurs déposent leurs skis sur le garde-corps.

    Et… tenez-vous le pour dit. Vous perdez votre carte? 20$ pour en avoir une autre !

    En images: Ski Mont Rigaud, 2 décembre 2023

    #image_title

    Ah, le retour à la maison après une longue absence! Le feu de foyer, les petits recoins qu’on retrouve, les sourires et les bras grands ouverts; la première journée de ski à Mont Rigaud est simple et chaleureuse.

    C’est d’abord et avant tout pour la neige que je viens. Elle est au rendez-vous grâce à l’enneigement fabriqué. Pour le moment, il n’y a pas de salut en dehors des pistes. Par contre cela changera dès ce dimanche, car une quantité abondante de neige est prévue.

    La remontée ouvre dans 30 minutes. Des adeptes de la station sont déjà au rendez-vous afin d’avoir le premier siège. Seuls les patrouilleurs sont montés avant nous. Leurs sourires en disait long!

    Seulement deux pistes sont ouvertes (dont le tapis magique), mais l’enneigement y est suffisant et de bonne qualité.

    Le patron et son équipe ont bien pris soin d’installer deux structures afin de permettre aux aspirants olympiens de commencer à pratiquer leurs figures dès l’ouverture. Ils n’ont pas boudé l’installation temporaire.

    Quel meilleur endroit pour les résidents de la Rive-Sud et de la Montérégie ouest pour venir skier et faire prendre des leçons aux petits! Considérant l’obstacle majeur qu’est devenu le pont de l’Île aux Tourtes avec ses fermetures de voies, Mont Rigaud est une destination de choix. Avec plus de 160 instructeurs à l’école de glisse, l’offre de leçons va des plus jeunes aux plus vieux.

    Une deuxième remontée quadruple est en construction. Une fois en opération, elle fera une grande différence pour les nombreux visiteurs de fin de semaine.

    En images: Mont Ste-Anne, 2 décembre 2023

    #image_title

    La première journée de ski de la saison, c’est aussi les retrouvailles après plusieurs mois avec nos amitiés hivernales. « Hey ! Pis tes vacances cet été ? Et les enfants à l’école, ils vont bien ? » et plusieurs autres questions du genre. C’est le moment de s’identifier les uns et les autres avec notre nouvel ensemble de ski… ou pas ! Nos nouveaux skis.. ou pas ! La sortie du télésiège du versant nord était un lieu de rassemblement très populaire aujourd’hui !

    Conditions splendides pour ne pas dire parfaites pour ouvrir la saison 2023-2024. Le Mont Ste-Anne ayant retardé son ouverture d’une semaine, peut-être que ces quelques jours supplémentaires ont permis d’éliminer les fameuses balles de golf du début de saison. Elles étaient inexistantes ! La Quanik offrait une belle neige juste assez lourde pour bien tenir.

    Le versant nord était généreux. Tant la Printanière que la Quanik étaient ouvertes. Même la Sydney Dawes était accessible, mais avec les skis de piste aux pieds, il était préférable de laisser le petit sous-bois à ceux qui avaient les bons skis. Les ruisseaux étaient sûrement très visibles.

    La Paradeuse porte toujours aussi bien son nom… Certains en profitent pour faire du carving sous le télésiège!

    La Mélanie Turgeon était aussi très bien enneigée. Au début de l’après-midi, des plaques durcies sont apparues dans la section plus pentue, mais pour un début de saison on ne s’en fait pas trop avec ça. Le nombre limité de pistes disponibles, soit 16 pistes sur 71, provoque une concentration de skieurs sur certaines de celles-ci.

    La Bélanger est en enneigement. Seulement quatre (4) pistes sont en enneigement sur la montagne. Aucune piste experte sur le Versant Sud n’est occupée par les canons à neige. La Pichard est en enneigement et permettra, une fois prête, de revenir en ski au chalet de la base plutôt que par les télécabines, comme c’était le cas aujourd’hui.

    En images: Mont Orford, 2 décembre 2023

    #image_title
    Certains sont moins rouillés que d’autres!

    Deuxième journée d’ouverture en ce samedi pour le Mont-Orford, pour nous, première sortie de l’année. Ça fait du bien de renouer avec notre sport d’hiver.

    Des conditions idéales

    Malgré la pluie de ce matin, les conditions sont superbes. La neige est de type glaçage à gâteau et se laisse skier sans trop d’effort. C’était parfait comme première sortie!  

    Un skieur en action dans la Grande-Allée

    Il faut être passionné pour être au rendez-vous lors de l’ouverture des chaises à la pluie. Cela ne semble en rien freiner le bonheur des skieurs et planchistes, il semblerait qu’eux aussi leurs skis grattaient à la porte pour sortir!

    À l’entrée de la Familliale

    La station nous offrait quatre pistes aujourd’hui, dont trois sur le versant du Mont Giroux Nord. La Familiale, le bas de la Gagnon ainsi que la pente-école la Mitaine. Sur le versant Alfred-Desrochers, nous y trouvions la Grande-Allée, nous avons répété les descentes dans celle-ci!

    La danse du télémarkeur!

    Trois modules ont été installés dans le bas de la Familiale afin de permettre à tous d’y trouver leur compte.

    La remontée du versant Alfred-Desrochers

    Avec le 1 degré Celsius annoncé demain, il sera tout indiqué de vous reprendre si vous avez manqué cette journée, les conditions devraient être aussi belles. La montagne fermera du 4 au 7 décembre pour revenir en continu à partir du vendredi 8 décembre. Bon ski!

    Retour au ski après la grossesse: mon expérience personnelle

    #image_title

    Non, ce texte ne parlera pas aux hommes… ou alors oui, il vous fera peut-être voir les défis et questionnements vécus par votre conjointe! Je vous raconte ici mon histoire très personnelle, mais qui peut aussi être très universelle: un retour au sport, plus précisément à la planche à neige, après la grossesse et l’accouchement. Pour vous situer un peu plus: je suis maintenant dans la jeune quarantaine, et j’ai accueilli mes trois enfants avant la trentaine, en commençant par une grossesse gémellaire. Tout ce beau monde a bien grandi, mais les premières années étaient chaotiques! Voici donc mon parcours de fille active à maman sédentaire, pour redevenir femme sportive!

    Courir après le temps: l’essoufflement complet

    Les parents parmi vous le savent, lorsqu’on a un nouveau-né à la maison, il est inconcevable de penser à soi, même si on en aurait bien besoin… Imaginez avec deux nouveaux-nés en même temps! S’occuper de deux enfants me prenait tout le temps que j’avais dans une journée. Il était impossible pour moi de trouver deux minutes pour souffler… je suis donc passée d’active (je faisais du snowboard à quelques reprises durant l’hiver) à sédentaire, en arrêt forcé à cause de ma grossesse gémellaire. Après l’accouchement, le problème n’était pas seulement le temps qui me manquait: j’étais aux prises avec une séparation de mes abdominaux (diastase des grands droits) et d’énormes problèmes au dos, parce que mes vertèbres lombaires étaient restées paralysées durant au moins 15 jours après l’accouchement.

    Comme ma famille n’était pas encore complète, j’ai fait l’erreur d’attendre après la troisième naissance (deuxième grossesse) avant de m’occuper de moi. Pendant les premières années, je n’ai rien fait d’autre que de m’occuper de mes bébés. Donc, durant au moins sept ans, j’avais abandonné l’idée de pouvoir faire de la planche à neige. Prise dans le tourbillon, j’ai aussi vécu une dépression post-partum qui a duré trois bonnes années, ce qui m’enlevait le peu d’énergie que j’aurais eu pour bouger ou m’occuper de moi. De plus, beaucoup de femmes qui deviennent mères vivent un grand défi face à l’acceptation des changements du corps et je n’y ai pas fait exception, à mon plus grand désespoir. C’est tout de même devant mon incapacité à bouger, ma fatigue et mon image que j’ai décidé de me retrousser les manches et de me redonner du temps pour moi.

    Retrouver la motivation

    Après l’accouchement de ma fille, j’ai attendu un mois avant de tenter toute activité, question de m’assurer que tout soit bien guéri. (Note importante: assurez-vous d’avoir l’approbation de votre médecin pour reprendre les activités physiques! Les risques de blessure sont très grands si vous ne reprenez pas graduellement, ou trop tôt…) D’abord, j’ai commencé à entraîner mes abdominaux à la maison. Je partais de loin! Je n’arrivais même pas à me relever une fois allongée au sol: mes muscles étaient devenus trop faibles pour mon propre poids… on est donc loin de l’idée de retourner faire de la planche à neige! Devant cette difficulté, je me suis dit qu’il valait mieux que je m’inscrive dans un gym pour être un peu plus encadrée afin d’entreprendre ma remise en forme… Mais ça n’a pas très bien fonctionné non plus: mes entrainements étaient des corvées, et je trouvais vite des excuses pour sauter mes séances, j’étais démotivée de la lenteur de mes progrès, et je me sentais seule dans mon univers. Après plusieurs échecs au gym, faute de motivation, et encore très épuisée par mon rôle de mère, j’ai décidé de trouver une activité qui, à mes yeux, ne serait pas qu’un simple entraînement, mais aussi une sortie avec des amis: cet équilibre était plus important que je ne le pensais pour ma santé mentale! 

    Je me suis donc plongée tête première dans les cours de Zumba, et je m’y suis rapidement fait des amis, dont des jeunes mamans dans ma situation. Ça m’a redonné beaucoup de motivation et je ne manquais aucun cours même malgré toute la gestion des horaires que ça demandait. Petit à petit, tout en m’amusant, mes muscles ont commencé à reprendre du tonus et j’ai même intégré de la musculation dans ma routine. Je suis passée de ZÉRO redressements assis à une trentaine en quelques mois de travail! Je commençais à sentir que mon corps était de plus en plus capable d’en prendre et j’avais beaucoup plus d’espoir de reprendre mon sport.

    Se fixer des objectifs: la clé de la motivation pour moi

    Lors de ma remise en forme, je me suis fixé plusieurs objectifs sportifs pour me garder motivée. Je suis devenue instructrice de cours en groupe et je participais à des courses à obstacles. L’hiver, j’avais recommencé tranquillement à faire quelques sorties de planche à neige ici et là lorsque le temps me le permettait, mais ça me manquait toujours autant de ne pas pouvoir en faire plus souvent… Ma première sortie était vraiment très stressante: je n’avais plus confiance en mes capacités de planchiste, j’étais très craintive et j’avais peur de me blesser. Il faut dire que depuis ma dernière sortie en planche, il s’était écoulé sept longues années, où j’en ai arraché physiquement, sans mettre les pieds dans un centre de ski. Imaginez, je pensais retrouver un univers familier… mais à mon retour en piste, j’ai eu la grande surprise de constater que tout le monde portait un casque! C’est là que j’ai pris conscience du temps qui avait passé. J’ai encore une fois retroussé mes manches, et progressé tranquillement. Mes petites victoires: ne pas tomber pendant une descente, même si c’était juste une piste familiale! Puis, j’ai attaqué quelques intermédiaires que je savais moins à pic que les autres…

    Au bout d’un moment, j’étais bien enthousiaste devant mes progrès, et j’ai joué à la fille téméraire alors que j’étais en sortie du club social avec un collègue. Ça m’a coûté une commotion cérébrale… parce que je n’avais pas les jambes aussi fortes que je pensais, je maitrisais moins bien ma planche, et après une petite manoeuvre amusante en bordure de pente, j’ai fait un atterrissage sur la tête. C’est là que je vous donne un conseil très important: il faut prendre tout le temps nécessaire pour s’habituer avec notre « nouveau » corps. Je pensais que j’y allais graduellement, mais les étapes étaient déjà trop grosses pour ma capacité. Je ne voulais pas revenir « en arrière »… mais ma commotion s’en est chargé!

    Atteindre l’équilibre et le maintenir

    J’ai toujours été travaillante -dans ma région, on dit « vaillante »! C’est donc grâce à ce trait de caractère que j’ai réussi à atteindre les objectifs que je me fixais. Je ne peux pas entreprendre les choses « sans but »… Mon objectif était de retrouver le niveau où j’avais laissé tous mes sports favoris. La planche à neige me manquait beaucoup avant que je reprenne le sport, et même une fois de retour sur les pentes, j’en faisais beaucoup moins qu’avant d’être maman. J’ai mis les bouchées doubles et maintenant, malgré le fait que je suis beaucoup moins téméraire qu’avant, je suis en mesure de faire ce qui me plaît sur les pentes! Et en toute honnêteté, j’avoue que le fait d’être membre de l’équipe ZoneSki a été d’une très grande aide pour pratiquer mon sport préféré, car en plus j’adore parler de sport!

    Un autre conseil que je peux vous donner, qui aurait fait une différence pour moi: si vous le pouvez, faites participer vos enfants dès leur plus jeune âge pour qu’ils puissent vous suivre dans vos activités sportives! Je pense sincèrement que le fait de ne pas avoir intégré mes enfants plus tôt dans ma pratique sportive a rendu le retour plus difficile, surtout pour la planche à neige. J’étais toute seule en piste, et même si c’était du temps pour moi, je me sentais coupable de partir en laissant les enfants à la maison. J’ai finalement réussi à emmener ma fille et maintenant, elle grandit et commence à apprécier de plus en plus les sorties partagées en planche à neige avec moi: j’en suis ravie!

    Ma grande conclusion non-scientifique à toute cette histoire, c’est qu’en chacune de nous, il y a une personne désireuse de reprendre le ski ou la planche, et que oui, c’est possible de retrouver le même niveau de performance et de satisfaction que « avant », même si cela prend parfois plusieurs années de travail. Avoir des objectifs fixés, des plans de match, ne pas lésiner sur la remise en forme, impliquer tous les membres de la famille (même si ça demande une planification à tout casser!), rien n’est impossible!

    Titane, antidouleurs et ténacité: remonter sur ses skis après un accident

    #image_title

    En ski et en planche à neige, les gros accidents sont relativement rares. Foulures, entorses à l’orgueil et ecchymoses font partie des sports de glisse et nous les acceptons. Cependant, il arrive qu’un accident dépasse ce qui est considéré comme « acceptable » pour le skieur ordinaire. Voici le récit d’un de ces accidents et de ce qu’a été la route vers le retour en piste.

    Flotter au dessus de la douleur

    Fernie, Colombie-Britannique, 1er mars 2020. Couché sur le dos et bien sanglé dans le fond du traîneau, je regarde les nuages qui défilent au dessus de moi. Le masque à Entonox (la magie du protoxyde d’azote est sublime!) bloque un peu ma vue. Devant, la patrouilleuse me parle d’une voix forte. Le bruit causé par le frottement des patins du traîneau sur la neige durcie est monotone et me fait l’effet d’une berceuse. Parfois, de la neige m’atteint au visage. Bof! La balade est très étrange, la sensation est floue et onctueuse. De plus, les endorphines font merveille. Je ne ressens aucune douleur. Cependant, la réalité est moins psychédélique.

    Les patrouilleuses. Photo Fernie Alpine Resort Ski Patrol.

    Un os, ça casse

    La très douloureuse gymnastique qu’exécute le personnel médical pour enlever ma botte révèle une double fracture ouverte. Première dose de Fentanyl. Ma blessure est sévère, c’est un cas classique de « tib-fib » (tibia et fibula, le péroné). Par contre, le segment osseux détaché d’environ 10 centimètres de long qui transperce ma jambe droite rend mon cas « un peu » plus pressant. L’hémorragie qui résulte de mes fractures requiert une intervention immédiate. Ma fixation n’a pas joué son rôle protecteur. Et hop, une heure d’ambulance vers Cranbrook dans les ombres oniriques du Fentanyl. Merci pour la deuxième dose, Doc.

    Avant la chirurgie.

    Une belle soirée en vue 

    Coeurs sensibles, passez au paragraphe suivant. « On va passer la soirée ensemble ». Le chirurgien orthopédiste m’explique la procédure qu’il s’apprête à exécuter. Dans mon esprit embrumé, ça sonne comme un poème de Claude Gauvreau: on ne comprend rien, mais ça fait une sacrée impression. L’enclouage médullaire se fait grâce à une technique appelée « Réduction ouverte avec fixation interne », et sous anesthésie générale. Un jeu de Meccano pour chirurgiens. Il faut d’abord débrider la plaie perforante (enlever les tissus morts et les fragments d’os). L’os est toujours sorti et il faut s’assurer de réduire les risques d’infection. L’assistante-chirurgienne procède alors au réalignement des os, les repousse dans la plaie (10 centimètres) et les maintient en place. Rien que ça. Pendant ce temps, le chirurgien principal effectue un alésage au coeur du canal médullaire tibial; il perce un trou dans le tibia sur toute sa longueur avec une perceuse. C’est dans ce canal que le clou médullaire (une longue tige) en titane est inséré. Après s’être assuré du bon alignement des trois segments du tibia, le chirurgien fixe la barre avec des vis. Dans mon cas, il en faut trois près de la cheville et deux juste sous le genou. Le péroné, quant à lui, épouse la position du tibia nouvellement repositionné permettant à la fracture de former son propre cal osseux jusqu’à l’union complète des deux extrémités. « Ça guérit tout seul! » La jambe est ensuite plâtrée. Commence alors la guérison et rapidement, la réadaptation. Le tout « agrémenté » de comprimés de Dilaudid pour contrôler la douleur. Au final, le diagnostic est favorable: je skierai l’hiver prochain, mais…

    Après la chirurgie.
    Le sourire est rendu possible grâce aux antidouleurs!

    Ma physiothérapeute devient ma meilleure amie

    Coeurs sensibles, vous pouvez reprendre votre lecture ici. Au réveil, je ne ressens aucune douleur. Je me dis: « C’est tout? Juste ça? » L’ignorance est une bénédiction. La guérison osseuse est rapide. Cependant, les muscles et les tissus déchirés par l’os auront besoin de beaucoup de temps avant de guérir et de ne plus occasionner de douleur. Il faudra plus de trois ans pour obtenir une guérison complète et pouvoir skier sans douleur. Je ne marcherai pas sur mon pied droit avant 8 semaines remplies de maladresses et de prouesses en béquilles. Cependant, je recommence à skier, maladroitement et avec beaucoup de douleur, 8 mois après l’accident. Très satisfaisant! Le rôle de ma physiothérapeute est crucial. Je la vois à chaque semaine pendant une heure, durant 4 mois. Sans la réadaptation guidée par cette experte, je sais que je resterais partiellement handicapé. Il y trop de lésions pour que tout redevienne normal sans un maximum de travail de ma part et une grande complicité avec ma physio. Elle me pousse; juste ce qu’il faut d’inconfort, et parfois, de douleur. 

    Trois des 25 feuillets d’exercices préparés par ma physiothérapeute. Je les suis à la lettre.
    En revenant de chez la physiothérapeute. Je planifie mes premières sorties en kayak. Elles seront brèves.

    Le retour sur les pistes

    Quatre mois après l’accident, je maintiens quotidiennement une discipline de réadaptation rigoureuse. Je commence à faire de courtes randonnées pédestres, du vélo stationnaire, des exercices au sol. J’en augmente progressivement la longueur et le degré de difficulté. J’ai toujours mal à toute la jambe. Parfois, c’est intenable. Durant les trois années qui suivent, j’alterne entre Ibuprofène et Naproxen. Je limite la prise de ces médicaments, que je n’aime pas, mais ils sont nécessaires à la guérison; rester trop longtemps avec la douleur m’empêche de repousser les limites. De plus, je découvre les propriétés analgésiques et anti-inflammatoires d’un onguent à base de CBD, une des molécules qui constituent le cannabis. J’augmente progressivement les charges que je transporte. Des petites boîtes au début, puis mon kayak. 

    Nous sommes fin avril, en plein COVID. Je fais du vélo dans le salon. Ma jambe fait mal, mais je suis déterminé. Je vis, dors et travaille dans le salon; mon univers est très petit.

    Mes progrès sont encourageants, mais ils sont entrecoupés de nombreux plateaux et même de creux. Globalement, ma jambe va de mieux en mieux. Le premier hiver après l’accident, skier est très douloureux. Faire du télémark est tout simplement impossible: la douleur est insupportable. Ma seconde saison de ski est plus facile et agréable, mais malgré tout douloureuse, surtout en télémark. Je vois quand même la lumière au bout du tunnel. Malgré cela, j’éprouve toujours un doute qui limite ma prise de risques. Cependant, c’est à la troisième saison de ski que je peux enfin affirmer que c’est presque comme avant. Je skie tout ce que je veux, mais avec un peu de retenue. Je crois qu’elle ne me quittera jamais. Faire du télémark est à nouveau un plaisir. Je sens que je sors du tunnel. Une genouillère et une chevillère élastiques font partie de mon arsenal thérapeutique après une journée de ski. En outre, quelques séances d’acupuncture ont joué un rôle positif dans la réduction de la douleur en fin de guérison.

    Très lentement, le télémark redevient supportable. Puis, lentement encore, agréable.
    Mars 2022, 24 mois après l’accident. Formation avancée de “rock gardening” à Baja, Mexique. La jambe va « assez » bien. De toute façon, je suis trop concentré pour y penser!
    Juillet 2022, 28 mois après l’accident, expédition de 14 jours en kayak au Groenland. Le transport terrestre des kayaks chargés est très pénible pour ma jambe.

    Méchante patente!

    Mon accident aura été un événement majeur et formateur dans ma vie, une « méchante patente » en quelque sorte. Je n’avais jamais eu d’accident qui vaille la peine d’en parler. Ça a souvent passé proche en kayak, en escalade, en voilier, en hors-piste. Cependant, cette fois-ci, j’ai entrevu le fond de ce que je croyais être une vie d’aventures (somme toute modestes) sans fin. Je me rappelle à l’ordre régulièrement: je n’ai plus 20 ans. Je refuse toutefois d’en faire une limite. Mes pendules ont été remises à l’heure. Je skie (télémark inclus) encore et je fais toutes les activités que je faisais auparavant. Cependant, je m’impose une perspective davantage réaliste. Je préfère jouer à 80% de mes capacités longtemps encore que de me défoncer à 120%, mais une seule fois. Je sais maintenant que se fracturer des os, aussi mauvaise soit la blessure, n’est pas la fin du monde. Non, la fin du monde serait de ne plus pouvoir skier!

    Avril 2022, 25 mois après l’accident. Jour de fermeture à Tremblant. Pendant quelques heures, j’endure la douleur. Mon rétablissement n’est pas terminé mais c’est quand même une victoire!

    En images: Sommet Saint-Sauveur, 27 novembre

    #image_title

    À l’ouverture, nous ne sommes qu’une poignée d’irréductibles Gaulois à affronter la pluie fine. Deux heures plus tard, un bon nombre de visiteurs auront quitté sous l’emprise des vêtements détrempés et de la neige collante. Pendant ce temps, des renforts arrivent afin de les remplacer. Avec un peu de détermination, la glisse est de bonne qualité.

    La neige est lourde. Si on s’en tient aux sections de pistes les plus skiées, la surface est tapée et elle permet d’éviter de se battre avec son équilibre avant-arrière. Il faut dire qu’environ 5 centimètres de neige sont tombés après le damage. Il s’agit de maigres centimètres qui, pourtant, défient le skieur distrait. On recherche les pentes plus inclinées afin de surmonter l’inertie causée par la neige bien imbibée d’eau.

    La Nordique n’a pas été damée. Cela serait normalement un fabuleux trésor. Sauf qu’aujourd’hui, ce n’est pas « normalement »! Pour bien saisir le degré de résistance de la neige, on visualise du sucre à la crème qui n’a pas pris, et on skie DEDANS! Pas dessus… La piste reste très peu achalandée pour cause de cuisses en feu et de virages à haut degré de friction!

    Résidant à l’ouest de Montréal et désirant devancer le trafic (les éternels travaux de réparation…) du pont de l’Ile aux Tourtes, j’arrive très tôt à la station. Avant même l’employée qui allumera l’éclairage! L’organisation des Sommets est accueillante et on me laisse volontiers patienter seul en lisant La Presse sur mon appareil. P.S: On doit laisser nos sacs et bottes au sous-sol, et non dans la cafétéria.

    Le temps se résume simplement: pluie, bruine, brouillard, absence de vent, neige mouillée. Malgré tout, c’est une belle journée de glisse avec ses défis et sa dose de douceur. Et d’humidité. À ce sujet, la bavette de fesses, malgré le look si peu sexy qu’elle confère, est de rigueur. Goretex ou pas, une fois assis dans l’eau durant les remontées le derrière s’imbibe!

    La patrouille a du pain sur la planche. Les clôtures à neige sont partiellement recouvertes de nouvelle neige (naturelle!) et il faut les dégager, car le gel arrivera en soirée. Si elles sont laissées ainsi on ne pourra plus les déplacer avant le mois de mai. Une petite pensée spéciale pour les patrouilleurs, eux et elles qui affrontent froid, vent… et pluie sans rechigner et qui n’ont pas le loisir de quitter à 11h quand le temps est mauvais.

    La colle blanche. À chaque descente, je me dis que je devrais aller à l’atelier pour faire cirer mes skis. Ils adhèrent à la neige comme de l’époxy! Campé tant bien que mal sur mes télémarks, je trouve le moyen de culbuter par dessus mes skis sous l’effet de la succion de la neige. Je remonte même une partie de la Nordique sans effort, en ligne droite et sans… peaux d’ascension. Et ce, dans la ligne de pente!

    Au bout du compte, on s’amuse bien. Il faut juste accepter de travailler un peu plus fort que d’habitude à ce temps-ci de l’année. De plus, considérant qu’il n’y a pas de neige au sud de St-Jérôme on peut se compter chanceux de skier sur tant de neige.

    En images! Mont Habitant, 26 novembre 2023

    #image_title
    ×