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    Mont Orford, 6 février: Bouche bée

    Près du sommet les conifères sont à l'échelle de l'environnement alpin exposé aux éléments.

    Alors que j’ai passé mon dimanche dans une station des Laurentides où il avait pourtant neigé durant la nuit précédente, j’étais revenu à la maison déçu. Aucune sensation particulière n’était ressortie de ma journée. Peut-être était-ce la grisaille (encore elle). Cependant, ce lundi éclatant à Orford me ramène au cœur de ma passion d’hiver, le ski.

    Un terrain de jeu sérieux

    Avec ses trois sommets, la station culmine à 850 mètres alors que le dénivelé est de 590 mètres. Répartis sur trois sommets, les 44 pistes et les 11 sentiers d’ascension ont de quoi vous laisser bouche bée. Il y a ici des sous-bois et des à-pics à couper le souffle, n’en doutez pas. Je n’étais pas venu à Orford depuis l’hiver dernier et j’avais oublié combien la station peut nous ébranler. Je débute ma journée avec une succession de deux montées en randonnée alpine sur le mont Alfred-Desrochers par le sentier L’Hermine. Que de neige! Comme plusieurs autres skieurs et planchistes avant moi, je ne peux résister à l’envie de redescendre sous la falaise qui domine le flanc gauche du sentier sur son dernier tiers. Dans un dévers parfois prononcé, j’essaie tant bien que mal de rester debout parmi les obstacles. J’ai aussi chaud en descendant qu’en montant! Par ailleurs, la station est victime de la popularité toujours croissante du ski de randonnée. Le sentier dans lequel je monte est entrecoupé d’une multitude de raccourcis et de passages alternatifs qui ne peuvent qu’altérer la forêt et augmenter l’empreinte du passage des skieurs. On peut faire mieux, je crois.

    Enfin sous la neige

    Comme les autres stations des Cantons de l’Est, Orford peut enfin clamer être sous la neige. Malgré cela, plusieurs pistes sont encore fermées et attendent d’être enneigées par les opérateurs. Tout ça est en route. Dans les pistes les plus pentues, on se retrouve rapidement sur des surfaces très fermes, voire glacées. Mère Nature a encore du travail à faire. Soyons juste, cependant, plusieurs pistes gardent mal la nouvelle neige dû à leur inclinaison et non pas tant à cause du manque de neige naturelle. C’est le cas de quelques passages de sous-bois particulièrement audacieux et accidentés. D’ailleurs, c’est de loin que j’observe les Petit Canyon et Porc-Épic… Je suis trop chicken pour m’y aventurer! Les pistes marquées double diamant noir d’Orford méritent tout à fait leur niveau indiqué.

    Plaisir retrouvé

    Hier, dans les Laurentides, j’ai skié machinalement malgré la nouvelle neige. Mais aujourd’hui, sous le soleil et dans un domaine skiable impressionnant, je retrouve plaisir et satisfaction. Je ne me « tanne » pas de skier. Tout au plus ai-je parfois, comme hier, une petite déception. C’est de courte durée; rien de tel qu’Orford pour me redonner mon entrain. Et je ne suis pas seul en ce lundi. La journée débute calmement, mais les visiteurs continuent d’affluer tout au long de la journée. Il y beaucoup d’adolescents en journée pédagogique dans le coin. Ils sont ici. Chanceux, va! Des trois sommets que j’explore, mon préféré est définitivement le mont Orford à proprement parler. Entre des pistes marquées diamant noir et la verte 4 km (pas si verte que ça au départ!), j’ai beaucoup de plaisir à travailler ma technique. En effet, au delà des défis techniques qu’offre la station, le vent est une constante ici. Le sommet Orford est particulièrement balayé et poli par les vents parfois très forts qui produisent donc des surfaces très dures. C’est pour cette raison qu’on retrouve à son sommet des pare-vents de plus de deux mètres de haut. Quoi qu’il en soit, passer une journée ici, en rando alpine ou en pure glisse, est une belle occasion de repousser ses limites. Ou d’y rester confortablement lové! Vous aimeriez alors le sommet Alfred-Desrochers, mieux protégé du vent et avec de belles pistes marquées bleues et vertes. À bientôt, Orford!

    Mont-Alta: Un quinquennat de huit ans

    Si on lui avait dit qu’un jour il serait responsable d’un domaine skiable dédié à la randonnée alpine, Jason Hodkin aurait franchement éclaté de rire: mais pourquoi diable se lancerait-il dans cette aventure? Aujourd’hui, près de huit ans après avoir mis le doigt dans l’engrenage, il n’a toujours pas la réponse complète. Chose certaine, savoir qu’il contribue à la nouvelle vie d’une ancienne station de ski opérée en modèle classique jusqu’en 2014 fait partie des éléments qui le rendent fier. Après avoir fait table rase sur les infrastructures en place, la station désormais vouée aux activités « hors-piste » a accueilli ses premiers membres en 2015-2016. Portrait de l’évolution de l’endroit.

    Après le flottement, les multiples chantiers

    Ce n’était pas une petite tâche qui attendait M. Hodkin alors qu’il a repris les rennes de l’endroit. Bien conscient du potentiel de la montagne, le nouveau directeur général n’était toutefois pas au bout des découvertes et apprentissages que la gestion d’un tel projet allait lui offrir. Il fallait tout d’abord faire un nettoyage en profondeur, coordonner les corvées d’entretien des pistes et des boisés, planifier les investissements et les divers chantiers de destruction, puis de construction… on aurait le vertige pour moins que ça! (Lisez l’article publié en 2016 qui retrace les diverses étapes parcourues lors de la première saison d’opération.)

    L’endroit est particulièrement prisé lors des lendemains de tempête: la « snow belt » des Laurentides ne déçoit que très rarement! Photo M-A Brissette

    Dans les cinq premières années de sa nouvelle vie, le Mont-Alta a subi un rafraichissement de plus de 250 000$. Aménagement forestier, construction de la pergola, installation du refuge et du local du patrouilleur, drainage stratégique pour favoriser l’écoulement de l’eau, nivelage du stationnement, signalisation des pistes… tout a été revu et amélioré pour combler les abonnés et visiteurs journaliers de la montagne. Cela peut sembler énorme comme montant, mais en comparaison avec les coûts d’exploitation d’une station au modèle classique avec remontée mécanique, les dépenses sont minimes. Il faut toutefois parvenir à les financer! M. Hodkin y arrivait en partie en louant la montagne à des événements sportifs, ce qui, ajouté aux montants de la vente des abonnements, permettait des petites améliorations d’année en année.

    La pergola et le départ d’un sentier d’ascension. Photo P. Teasdale
    L’intérieur chaleureux de la pergola. Photo G. Larivière

    Les défis du maintien des lieux

    Contrairement à la croyance populaire, il ne faut pas simplement que la neige tombe pour que la montagne vive et que les skieurs s’y amusent. En saison, chaque bordée demande évidemment la visite d’un déneigeur pour rendre le stationnement utilisable; les sentiers d’ascension, pistes et boisés sont fréquemment inspectés pour s’assurer que les arbres tombés ou branches cassées ne créent pas des risques supplémentaires. De plus, le Mont-Alta a à coeur le confort de ses membres et tient à s’assurer que la pergola offre un feu accueillant et que les toilettes chimiques ainsi que le refuge soient entretenus régulièrement.

    Si vous avez déjà été abordé par un grand gaillard au large sourire lors de votre visite au Mont-Alta, vous avez sans doute rencontré le patrouilleur en service, François-Xavier (Ef Fix pour les intimes!). Jusqu’à tout récemment, il était le seul employé à temps plein de l’endroit. « Toutes autres tâches connexes » est la meilleure description de son rôle: assurer la sécurité des pistes, ouvrir et fermer les barrières du stationnement, veiller à ce que les visiteurs soient bien titulaires d’un abonnement de saison ou d’un billet invité, et répondre à toutes sortes de questions tout au long de la journée. Oui, vous pouvez venir avec votre chien, mais gardez-le en laisse! Oui, le refuge est chauffé. Non, vous ne pouvez pas rester après 16h00.

    François-Xavier, toujours fidèle au poste. Photo G. Larivière

    Sans François-Xavier, la montagne ne pourrait pas accueillir ses abonnés, assurances obligent. Dans les dernières semaines, au tout début de 2023, Jason Hodkin a réussi à agrandir l’équipe sur place, ce qui donne un peu de répit à François-Xavier. Hors saison, seul le directeur général s’occupe de la gestion de la vente des abonnements de saison, des communications en tout genre avec la clientèle et les divers intervenants ainsi que les bénévoles, ce qui demande de quelques heures par semaine à plusieurs dizaines d’heures de travail par mois pour M. Hodkin, qui assume ces tâches bénévolement…

    Jason Hodkin prend quelques minutes pour répondre à mes questions tout en entretenant le feu. Photo G. Larivière

    La pression financière et humaine

    Alors que je recueillais ses propos en novembre 2020, Jason Hodkin abordait sa sixième saison avec un optimisme frileux: malgré la bonne réponse et le vaste soutien de la communauté qui est maintenant habituée aux bonnes pratiques en vigueur au Mont-Alta, la pandémie a jeté une chape de plomb sur les états financiers de la montagne. En effet, depuis son relancement en formule randonnée alpine, la montagne allait être rentable pour la première fois en 2019-2020, lors de sa cinquième année d’existence. Le confinement et l’annulation forcée des événements prévus au printemps 2020 ont donc créé un trou qui allait être difficile à combler… en plus des reports ou remboursements des ventes effectuées pour les abonnements de saison. Heureusement, en regardant la saison 2022-23, le directeur général peut affirmer avec fierté que la montagne est officiellement rentable.

    Tous les détenteurs d’abonnements de saison signent des conditions d’utilisation à l’achat de leur droit de passage. Un rappel est toutefois pertinent… Photo G. Larivière

    Dans l’ensemble, les utilisateurs qui fréquentent le Mont-Alta en prennent grand soin des lieux et donnent un coup de main au « contrôle »: si un abonné présent constate qu’un visiteur ne dispose pas d’un abonnement de saison ou d’un billet clairement affiché, il s’efforce de le conscientiser sur l’importance d’acquérir son droit de passage. Malgré quelques épisodes de vandalisme ou de vol rapportés dans les dernières années, les infrastructures sont bien maintenues et la santé de la montagne est bonne. Au cours des sept dernières saisons complètes d’opération, aucun incident n’a été rapporté aux services d’urgence. Somme toute, le portrait est positif! Sauf pour la facture annuelle des fameux frais « fixes » qui, ironiquement, augmentent. Ces frais incluent entre autres les assurances, le déneigement du stationnement, et le fauchage des pistes. Vous devinerez que la hausse des prix du carburant se répercute sur ces sommes: pour la saison en cours, c’est environ la moitié des revenus des ventes d’abonnements qui est allouée aux factures récurrentes; les assurances ont quant à elles grimpé en moyenne de 8% par année depuis le début. Ça en laisse bien peu pour payer la modeste équipe du Mont-Alta!

    Pour combien de temps encore?

    Cette question, Jason Hodkin se la pose chaque printemps, avant de lancer la pré-vente des abonnements de saison. Les différents défis qui se présentent à lui, notamment les aléas météos, l’aspect financier, et la crainte d’un jour perdre sa petite équipe agrémentent la réflexion annuelle. Heureusement, il peut aussi compter sur une équipe de bénévoles principalement affectée à l’entretien des lieux, ce qui donne une bonne dose d’optimisme à Jason dans ses réflexions. Ainsi, malgré les changements climatiques, le ski au Mont-Alta est encore et toujours possible, et tous les acteurs impliqués souhaitent continuer à améliorer les lieux, accueillir les skieurs et assurer la pérennité des lieux, pour le plus grand plaisir des amateurs de randonnée alpine!

    Lectures complémentaires:

    • De nos archives:

      Le Massif de Charlevoix, 4 février: bonheur frisquet!

      Aujourd’hui, j’ai pris la meilleure décision depuis longtemps: celle de découvrir le Massif de Charlevoix par un samedi frisquet! Le mot est faible, puisqu’à mon arrivée à la station vers 9h45, le mercure indiquait -26°C. En raison des conditions météo dignes du pôle nord, la station était fermée la veille. En ouverture progressive, les télécabines étaient accessibles à partir de 10h00 puis les télésièges à partir d’environ 11h00. La luge était ouverte et le secteur hors-piste fermé.

      Le froid en aura éloigné plusieurs puisque le stationnement était très peu garni, ce qui m’a permis de garer ma voiture à seulement quelques pas de la télécabine. Il va sans dire que l’attente aux remontées mécaniques a été nulle ou très courte tout au long de la journée. Étant bien habillé, la météo ne m’a pas incommodé outre mesure.

      Accompagné de Julie, une skieuse occasionnelle, j’allais enfin parcourir cette réputée montagne pour la première fois (super!) sur une neige damée de qualité extra-moelleuse (absolument génial!) avec un beau ciel dégagé laissant découvrir un paysage à couper le souffle (I-N-C-R-O-Y-A-B-L-E!).

      La vie est bonne, c’est mon anniversaire, et il n’y a qu’un mot pour décrire mon sentiment : bonheur!

      J’ai bien ri en voyant mon ombre quelque peu brouillée sur cette photo…
      Voici Julie qui m’accompagne, dans la piste l’Échouage, en fin d’après-midi.

      Bonheur bleu

      Je le savais, j’ai vu beaucoup de photos au fil du temps et on me l’a tellement dit… Il n’en demeure pas moins que je n’avais pas pu m’imaginer à quel point la vue du ciel bleu et du fleuve pouvait y être pittoresque! Le Massif de Charlevoix n’a certes pas l’exclusivité des beaux paysages au Québec, mais il se démarque assurément de par sa grande proximité du fleuve Sainte-Laurent. Ce qui étonne le plus, c’est que la vue soit aussi belle, sinon davantage, rendu presqu’au bas des pistes.

      J’ai remarqué que les bâtisses du sommet, de la base ainsi que le Club Med étaient de couleur et d’architecture plutôt sobre. C’est comme si on avait voulu que les installations se fondent à la nature et au décor sans trop vouloir la déranger. Moi qui m’attendais à y voir des infrastructures d’un grand chic moderne qui rappelle des hôtels dernier cri, je fus agréablement surpris d’y découvrir un cachet un peu plus naturel, voire traditionnel, bien en phase avec la région.

      Par moment, on ressent une impression de vertige à la vue de ce spectaculaire paysage!

      Bonheur blanc

      Mère-nature a l’habitude d’être généreuse dans les parages, et cette année n’y fait pas exception puisque déjà 335 cm de neige sont tombées sur la montagne depuis le début de l’hiver. Avec toute cette neige ainsi que les précipitations des derniers jours, on ne pouvait s’attendre qu’à des conditions optimales, et ce fut le cas! Les pistes damées étaient moelleuses et les pistes en bosse et les sous-bois étaient pleins de neige encore fraîche. Pour bien en profiter, des guides d’une gentillesse et d’une générosité exceptionnelle conseillent les skieurs au sommet quant aux meilleures itinéraires de pistes à emprunter en plus de répondre aux questions des gens.

      Puisque le grand air donne faim, nous avons dîné à la cafétéria située au chalet du sommet. D’abord, elle est jolie, spacieuse et bien aménagée, mais surtout, on y sert autre chose que des pogos, de la poutine et des hamburgers. J’ai choisi ce qui est, parait-il, un classique de la place: le spaghetti bolognese, accompagné d’un excellent potage. Julie a choisi des cannellonis au fromage et épinards. C’est peut-être le prix d’un repas dans un restaurant moyen de gamme, mais c’est absolument succulent! Le Massif semble avoir initié une tendance il y a quelques années en étant parmi les premières stations de ski à offrir autre chose que du fast food ou des menus du jour plus ou moins convaincants.

      Bonheur vert

      Étant accompagné par une skieuse débutante ayant moins de 10 sorties à son actif, je ne vous cacherai pas mon appréhension à l’amener sur une si grosse montagne. Si nous avions précédemment visité le Mont Sainte-Anne pour se préparer au Massif de Charlevoix, je réalise aujourd’hui que nous nous somme trompé, n’ayant pas fait les choses dans le bon ordre!

      Le constat est le suivant : la station possède plusieurs pistes faciles très accessibles. Bref, on ne les a pas coloré en vert sur la carte des pistes pour rien, pour le plus grand bonheur de Julie qui a adoré parcourir ces longues descentes douces de plus de 5 km. De mon côté, je me suis également gâté en skiant quelques pistes intermédiaires, dont la Desjardins dans laquelle je me suis laissé aller à des virages rapides.

      Voici l’itinéraire vert (dans le sens de facile) que nous a conseillé un guide et qui est, selon nous, le plus approprié pour les enfants et les débutants : La Jean-Noël – La Gagné – La Combe – l’Ancienne.

      Notre coup de coeur vert : l’Échouage.

      J’ai déjà hâte de revenir au Massif de Charlevoix, d’autant plus que je n’en ai découvert aujourd’hui qu’une toute petite partie d’un endroit qui en a tant à offrir! Je le répète : que du bonheur!

      La FQME: joueur d’importance dans le ski hors-piste au Québec

      Qu’on l’appelle randonnée alpine, ski hors-piste, backcountry, ski dans l’arrière-pays, ski de haute-route, ski de randonnée ou ski de montagne, le désir de pratiquer ce sport adapté au terrain québécois est en constante évolution et connait depuis quelques années un essor qui n’est pas près de s’essouffler. Comme chaque hiver, beaucoup de curieux s’adonneront à la découverte de cette pratique de ski mais peu d’entre eux connaissent la Fédération qui régit et encadre ce sport au Québec. ZoneSki a eu l’occasion de réaliser une entrevue avec Maxime Bolduc, directeur ski de montagne à la FQME.

      L’historique de la Fédération

      La Fédération québécoise de montagne et d’escalade (FQME) est née en 1969, avec l’objectif de rassembler les gens passionnés de montagne, de ski et d’alpinisme du Québec et de représenter ces adeptes devant les instances de tous les paliers gouvernementaux. La Fédération se concentre depuis toujours sur l’escalade au Québec et on leur doit entre autres l’encadrement de plus de 90 sites de grimpe extérieurs (69 en été et 21 en hiver pour l’escalade de glace). En revanche, ce n’est que depuis 2015 que la FQME encadre et développe activement le ski de montagne, bien que ce mandat figurait dans la charte de la Fédération depuis sa création. La pratique de plus en plus fréquente du backcountry au Québec a mené à un enthousiasme grandissant qui s’est décuplé au cours des dernière années et le besoin s’est fait sentir de devoir aller de l’avant avec le ski dans les bureaux de la FQME.

      La structure classique de la FQME, dotée d’un conseil d’administration, d’un conseil exécutif et de commissions (sport, sites, ski, formation, clubs régionaux) permet à la Fédération d’agir sur tous les terrains qui la concernent. L’équipe permanente de direction chapeaute le tout, sans oublier les bénévoles sans lesquels il serait beaucoup plus ardu de développer les nombreux sites.

      Ses actions

      La Fédération opère sous plusieurs angles, qu’il s’agisse du ski de montagne ou de l’escalade:  développement de l’accessibilité du territoire, communication avec les instances concernées, demandes de droits d’accès et permis de coupe, etc. Elle s’occupe de créer des ententes avec les propriétaires terriens, les organismes et comités locaux ou encore des entreprises. Le travail accompli comporte également beaucoup de prospection, de planification, de réflexion et de recherche pour élaborer les plans d’aménagement, l’encadrement et la promotion.

      Consciente que le développement des nouveaux sites passe par la communauté locale, la FQME invite la population à communiquer avec elle pour soumettre des sites potentiels. La popularité grandissante de la discipline fait qu’il est de moins en moins rare aujourd’hui que l’on contacte la FQME pour faire part d’un endroit, d’une montagne, bref d’un secret qui gagnerait à être développé. Il va de soi que l’équipe doit aller mesurer cet enthousiasme sur place afin de voir si le potentiel est bel et bien réalisable en fonction des ressources et si le site en question vaut l’investissement.

      L’importance et les avantages de l’adhésion

      L’adhésion annuelle à la FQME procure à ses membres plusieurs avantages pour seulement 65$. L’intérêt principal d’une adhésion constitue une assurance partagée, couvrant le skieur (en montagne hors des stations de ski) quant à la responsabilité civile partout dans le monde ainsi qu’une protection accident invalidité partout au Canada. L’adhésion n’est pas seulement une assurance: chaque inscription contribue à donner de l’importance à la Fédération et lui permet d’avoir plus de poids quant aux communications et ententes avec les ministères de même qu’à l’obtention de financement. Une bonne partie du montant de l’inscription sert également à l’aménagement et l’encadrement de sites plus sécuritaires.

      On peut compter au Québec sur 17 sites accrédités par la FQME pour le ski de montagne et chaque année s’ajoute du nouveau terrain. Pour ce faire, les travaux d’aménagements sont évalués et élaborés avec des consultants et ingénieurs forestiers afin de minimiser les impacts sur l’environnement. L’accent est mis sur les bonnes pratiques afin d’établir une planification qui permet de créer des sites de ski de montagne écologiques respectant l’aménagement durable et la diversification forestière. En résumé, plus la FQME compte de membres, plus il y a de voix pour être entendu et plus il y aura de sites encadrés pour pratiquer ce sport en toute sécurité.

      Entouré de neige au Mont Hereford. Photo Julien Guay

      Sécurité avant tout

      Clairement affichée sur le site web de la FQME, l’approche présentée est celle de l’éducation, de la responsabilisation et de l’acquisition d’expérience. L’expansion des domaines de ski de montagne et la démocratisation du sport mènent invariablement à une augmentation des risques; chose que la FQME aborde avec une approche préventive et ouverte à la communication et à l’éducation.

      Owl’s Head, 29 janvier, jouer comme des enfants

      Aaaaah les Cantons-de-l’Est ! On adore ses campagnes vallonnées à perte de vue, ses boisés feuillus dégarnis l’hiver laissant espace aux skieurs aguerris… et son lac gargantuesque ! Oubliez le drone pollueur sonore, le meilleur endroit pour apercevoir le Memphrémagog est au sommet du Mont Owl’s Head. Encore faut-il y aller par temps clair, à prévoir selon vos goûts ! Pssst, lorsque le ciel est nuageux, c’est pour la neige peu skiée qu’on s’y dirige.

      Piste #26 Lake View
      Piste #29 Kandahar

      Est-ce que Owl’s Head est encore le secret le mieux gardé de l’Estrie ? C’est difficile à dire. Certains l’affirment toujours, d’autres essaient plutôt de préserver le plus possible la destination autrefois oubliée. La réponse est variable. On peut tomber sur une journée tranquille, mais les fins de semaines occupées existent également. Lors de notre passage un dimanche en pleine bordée, c’était très tranquille. Chose certaine, les nouveaux propriétaires (depuis 2018) ne cessent de faire évoluer la station afin de la rendre la plus efficace pour ses clients, et ça marche. On peut prendre le temps de s’y amuser.

      La remontée Sommet, un dimanche à 14h alors que 10 cm nous tombent dessus en peu de temps.

      Les remontées, toutes en opération

      La volonté de la direction est claire : s’assurer d’utiliser le plus souvent et rapidement possible chacune des remontées. Les 5 télésièges quadruples offrent l’accès à des secteurs différents. Cette répartition permet de mieux gérer les fameuses pointes d’achalandage de 10h30 à midi. L’enneigement avait été prévu en fonction d’offrir des options et c’est réussi. Au total, c’est 90% du domaine skiable qui est maintenant enneigé annuellement. C’est assez incroyable quand on y pense: une armée de 300 canons à neige munie d’une nouvelle station de pompage canarde le domaine, pour notre plus grand plaisir.

      Quelques canons de l’arsenal à gauche

      Les sous-bois, ouverts plus rapidement

      L’équipe d’entretien ne travaille pas seulement fort à la fabrication, mais également à la remise à niveau des sous-bois. On part de loin de ce côté. Une généreuse couche de neige était nécessaire à chaque année. Du nettoyage a été fait en ce sens et notre envie de les explorer est comblée. Il y en a de plus en plus d’accessible sans avoir besoin de 3 mètres de neige.

      Piste #32 Ponsoon
      Piste #43 Les Falaises

      Grande nouveauté 2023 : Ski de fond

      L’annonce en a surpris plus d’un et la réaction a été immédiate. Provenue de nulle part, une piste de 4.5km pour les fondeurs a été aménagée sur le golf et sera tracée régulièrement.

      La hausse des skieurs de cardio se poursuit. Owl’s Head a très bien compris la nécessité d’encadrer la pratique du ski de fond.

      Voilà une belle offre complémentaire si on veut y passer plus d’une journée… ou diversifier une grosse sortie pour ceux désirant brûler ce qu’il reste dans le réservoir.

      Owl’s Head est une destination familiale, avec des défis, de la variété et des paysages. En prime, plus souvent qu’autrement, votre retour sur l’investissement monétaire d’une journée sera assurément garanti en effectuant beaucoup de descentes. Vous atteindrez fort probablement aussi la capacité physique maximale de votre corps avec une grande satisfaction. Vive les endorphines!

      Piste #37 Rodeo
      Piste #6 Centennial

      Mont Orford, 29 janvier: Enfin la neige!!

      Suite à ma première visite de la saison dimanche dernier (le 22 janvier), j’étais resté sur mon appétit, car la région des Cantons de l’Est manquait littéralement de neige. Étant un habitué, je sais que le Mont Orford pratiquement sans neige n’est pas le vrai Mont Orford que je connais avec tout son potentiel!

      Une semaine plus tard, jour pour jour, je retourne à cette grosse montagne des Cantons-de-l’Est pour y skier sur 52 centimètres de nouvelle neige fraichement tombée lors des derniers jours. Orford en mode pistes damée et Orford en mode sous-bois sont deux mondes différents. La semaine dernière, je devais me contenter de skier sur les pistes régulières de la station en passant d’une verte à une bleue et si je m’aventurais dans une piste noire, je devais skier très prudemment, car les pistes abruptes étaient glacées et désagréables à skier. Il n’y avait que deux pistes accessibles à partir du sommet la semaine dernière et la remontée principale de la station, l’Hybride, était pratiquement déserte, car peu de skieurs téméraires osaient affronter la glace de la piste Trois-Ruisseaux ainsi que la piste Maxi.

      Max en plein contrôle dans la partie centrale de la Contour

      Max à la recherche du maximum de poudreuse encore une fois dans la Contour

      Les bienfaits de la tempête

      Une semaine plus tard, c’est tout le contraire qu’on vit en montagne: la remontée hybride est pleine de skieurs et planchistes, et la station a pu ouvrir des pistes populaires comme la 4 kilomètres ainsi que la Grande Coulée, ce qui permet de diluer les skieurs. La Maxi ainsi que la Trois-Ruisseaux se retrouvent en bien meilleures conditions et surtout, on assiste enfin à l’ouverture de quelques sous-bois à partir du sommet d’Orford, afin de nous permettre de nous épanouir au maximum: on va se le dire, les sous-bois de cette montagne sont des plus rock n roll au Québec! Si vous êtes à la recherche de bonnes doses d’adrénaline, je vous suggère fortement de venir y faire un tour. Les sous-bois les plus relevés sont, à mon avis, ceux de la montagne principale. À noter que le secteur des Légendes (sur le Giroux) étaient fermés lors de mon passage. Il fallait tout de même être vigilant à certains endroits abrupts et plus serrés, car quelques obstacles naturels étaient au rendez-vous malgré la cinquantaine de centimètres de nouvelle neige. Je ne suis pas le seul à apprécier les nombreux sous-bois de cette montagne, bon lot de skieurs et planchistes avait déjà pris l’assaut de ceux-ci depuis jeudi dernier. Par chance, une douzaine de nouveaux centimètres nous sont tombés dessus durant la journée.

      Moi-même dans le bas de la Passe de l’ours
      Ce qui arrive parfois lorsque nous sommes trop téméraire

      Retenez ces noms: la Passe de l’Ours, la Chevreuil, la Porc-Épic, l’Orignal et l’Écureuil! Si ce sont des noms qui vous disent quelque chose, c’est que vous êtes un habitué de la station… et non, ce ne sont pas des animaux, ce sont des sous-bois double losange du Mont Orford, qui vont vous en donner pour votre argent! Laissez-moi vous dire qu’après une bonne journée sur cette grosse montagne à rendre visite à la faune locale, vous en aurez pour quelques jours à ressentir physiquement tous les caps rocheux que vous avez sauté ainsi que toutes les bosses que vous avez affrontées dans les nombreux et long sous-bois du versant Orford!

      La remontée l’Hybride au sommet d’Orford en pleine tempête

      Paysage féérique dans le bas de la passe de l’Ours

      Si vous n’êtes jamais allé à Orford, demandez à un habitué des lieux (un local, comme on dit!) de vous faire découvrir les endroits les plus agréables à skier hormis les pistes damées, vous allez découvrir de nombreux sous-bois à couper le souffle ainsi que des décors féeriques tout en vous amusant et en faisant travailler vos cuisses.

      Poudreuse à profusion dans la partie du bas de la Contour

      À venir prochainement

      Le 11 février prochain, la Coupe des 3 Sommets attend les plus courageux avec une version hivernale: cette course offre trois parcours pour tous les niveaux de défis, que ce soit en raquettes, en randonnée avec crampons, ou en randonnée alpine. L’objectif est de parcourir les sentiers qui sillonnent les trois sommets de la station pour découvrir le paysage hivernal autrement!

      Un autre évènement spécial à ne pas manquer est la 2e édition de l’évènement (de style 24 heures) Ski ta vie qui aura lieu les 11 et le 12 mars prochain, où vous pouvez relever le défi en équipe d’y faire 60 descentes ou 16 en randonnée alpine afin de ramasser le plus de dons possibles pour des organismes bénéficiaires.

      Moi-même ici dans une partie de la Super

      Avec toute cette nouvelle neige reçue depuis 72 heures, la région des Cantons de l’Est et le Mont Orford vous attendent en grand nombre afin de profiter des meilleures conditions de neige disponible depuis le début de la saison! Maintenant, ça vaut vraiment la peine d’aller sur la rive sud de Montréal, car les Cantons ONT DE LA NEIGE !!

      Station plein-air Val-Mauricie, 28 janvier: Découverte familiale à l’ancienne

      Voici une station de ski que je n’ai jamais visitée. Suite à une invitation de ma soeur pour aller glisser en famille à la Station plein-air Val-Mauricie située à Shawinigan-Sud, je fus heureux de constater que le billet de glissade sur tubes donnait également accès aux pistes de ski (et vice-versa). Cela permet de varier les plaisirs à bon prix, ce qui me convient parfaitement! On y offre également un service de location d’équipement à prix raisonnable et des cours de ski et de planche à neige. Ma fille Rose, 8 ans, a accepté de m’y accompagner le temps de quelques descentes. Si l’achalandage était fort dans les pistes de glissades, le secteur du ski alpin était plus tranquille.

      La station, d’un dénivelé de 75 m, compte 8 pistes de ski alpin et de planche à neige bien adaptées aux débutants et aux familles. Elle est ouverte les samedi et dimanche, ainsi que durant la semaine de relâche. Avec la météo douce et les conditions de neige exceptionnelles, rien n’aurait pu nous faire penser que les pistes de ski venaient tout juste d’ouvrir, la station ne disposant pas d’un système d’enneigement. Doté de trois remontées mécaniques terrestres, l’endroit nous charme par son cachet rustique quelque peu « à l’ancienne »!

      Le spacieux chalet n’a rien d’ancien puisqu’il fut entièrement reconstruit suite à un incendie ayant eu lieu en 2018.

      Une équipe attentionnée et un terrain varié

      Pour ma fille et pour plusieurs autres jeunes skieurs, c’était la première expérience quant à l’utilisation d’un téléski. Heureusement, les employés étaient patients et bienveillants, même après qu’un petit garçon ait chuté trois fois de suite. L’équipe de patrouille, bien présente et active, disposait d’une motoneige à laquelle est attachée une remorque adaptée pour transporter les blessés ou, comme j’ai pu le voir, ramener plus rapidement au sommet un enfant qui ne se sent pas bien.

      Les pistes, bien qu’elles ne soient pas très longues, offrent une variété appréciable et ludique : secteurs dégagés, secteurs boisés, pistes pistes larges, pistes étroites, sections pentues, faux plats, des devers variés ainsi que des espaces non-damés en bordure de piste ou à leur intersection. On y retrouve des pistes faciles ainsi qu’une piste intermédiaire. Un parc à neige est aménagé en février ou lorsque les conditions le permettent dans la piste la Bambino.

      Un grand parc multi-activités

      La station plein-air n’est qu’une petite partie du Parc de l’Île Melville situé aux abords de la rivière Sainte-Maurice. Appartenant à la ville de Shawinigan, ce grand centre multi-activités quatre saisons au long historique est géré par un organisme à but non-lucratif du même nom.

      Outre les activités citées plus haut, on y retrouve des pistes de ski de fond tracées et entretenues (15 km) et de raquette (12 km). Le reste de l’année, on y propose une piscine (hors d’usage actuellement), des sentiers pédestres, des parcours d’hébertisme aérien Arbaska, une marina, un réseau cyclable, ainsi qu’une offre d’hébergement incluant un terrain de camping avec un dépanneur, des installations prêt-à-camper, la location de chalets ainsi qu’une auberge. Mentionnons également la superbe vue sur la rivière et sur la région!


      Voici la magnifique vue estivale de l’autre partie du parc que l’on retrouve en couverture du site web de l’organisme.

      En conclusion

      Les habitants de Shawinigan et des alentours sont choyés d’avoir accès à une aussi charmante station de ski qui nous fait un peu voyager dans le temps, et ce, en plein coeur de la ville. Et ce grand parc, dont j’avais peu entendu parler jusqu’ici, a piqué ma curiosité puisque je compte y retourner pour le ski fond et pour les activités estivales. Longue vie à la Station de plein-air Val-Mauricie ainsi qu’au Parc de l’Île Melville!

      La Réserve, 28 janvier: Jour de tout

      Une autre journée où la route est interminable. Les conditions routières, et la charrue-escargot, ont presque eu raison de ma patience. Cette journée aura été témoin de tout. Si quelqu’un doute de l’engagement du chroniqueur, gardez ça pour vous.

      Tout comme dans le mot « neige »

      Qui l’aurait cru? Il a encore neigé la nuit dernière; entre 10 et 12 centimètres. À l’ouverture de la station, le terrain est vierge. Alors, les nouvelles traces se profilent derrière chaque skieur et planchiste. À mesure que la journée évolue, et que le nombre de visiteurs augmente (c’est beaucoup dire), l’état de la neige se modifie. De neige pure et vierge, on passe en matinée à des bosses molles et de la neige tassée. Vers midi, les jambes commencent à payer le prix des bosses grossissantes et des tas qui se creusent en vallées de plus en plus profondes. Encore bien du plaisir sous les skis. Vers 13:00, les pistes les plus achalandées (le mot est fort) deviennent ce que la plupart d’entre nous considérons comme de belles surfaces sans glace. « Juste » des conditions très favorables à du bon ski. Et le soleil qui se met de la partie en mi-journée. Il vente, il neige, ça arrête, ça recommence, la neige tourbillonne, le vent coupe le souffle, le soleil sort, disparait et ressort. Éventuellement, le soleil gagne en verve et domine. Le vent lui, augmente.

      Tout comme dans le mot « terrain »

      La montagne est finalement complètement accessible (en fait, 36 pistes sur 37). Autant en pistes, en sous-bois qu’en hors-piste. Il était temps! Partout, la glisse se fait en douceur et en silence sous les skis et les planches. Évidemment, quelques parties de pistes durcissent un peu en après-midi. Aucun souci! Il n’y a de glace nulle part. Une rareté cette saison! Je descends des sous-bois enfin sans inquiétude. Les Sous-sous-haut et Sous-sous-bas sont superbes. Et pas mal fréquentés! Le versant Nature reçoit son lot de randonneurs alpins. Les plus braves fréquentent les Chute libre haut et Pirouette. En mi-journée, il n’y a guère de nouvelle neige qui reste au sol sur ces deux pistes exhibitionnistes. Cependant, ce n’est rien pour stopper les aventuriers. La Réserve c’est globalement du terrain pour skieurs aventureux; les autres préfèrent peut-être la station voisine à l’autre extrémité du village de St-Donat.

      Tout comme dans le mot « skis »

      C’est jour de démo. Ça explique ma visite, bien que j’aime énormément La Réserve. Oberson a envoyé sur place un groupe de techniciens pas piqués des vers. Parmi eux, mon mentor du jour: Mathieu. Ils ont dans leur bagage une très vaste sélection de skis et planches à neige, pour tous les goûts et niveaux d’expertise. Bien entendu, aujourd’hui n’est pas la journée type de « carving ». Par contre, les conditions molles et évolutives nous permettent de mettre à l’essai une variété de skis au gré des changements de conditions. À l’ouverture, des skis souples et très larges permettent de savourer la nouvelle neige. À mesure que la journée progresse et que l’état des pistes se modifie, et en fonction du terrain de jeu retenu, les « techs » d’Oberson me guident vers des skis qui se révèlent être les bons à chaque descente. Mon coup de coeur, peut-être à vie, se porte sur les Stockli Stormrider 88. Soyeux et puissants, ils me font sourire et serrer des dents en même temps. De la puissance en douceur, ça se peut. Profiter d’une journée démo c’est une occasion unique d’essayer autant de skis et planches que l’on souhaite. Sans avoir à payer! Quand vient le temps de renouveler une paire de skis, je sais toujours où arrêter mon choix, car je fréquente les démos plusieurs fois par saison. Le calendrier des journées démos est ici. Pour faire changement, il neigera demain à La Réserve! Ah, si je n’étais pas si enrhumé… De toute façon, le ménage peut attendre n’est-ce pas?

      Oberson a aussi des planches à neige dans son éventail d’équipement de glisse à essayer gratuitement.

      Ski et gastronomie au Massif de Charlevoix : le paradis des épicuriens

      Bien skier, bien manger : la combinaison parfaite recherchée par tout skieur épicurien qui se respecte. Au Massif de Charlevoix, si le paradis est la descente vers l’eau, alors la ressuscitation se trouve au sommet du télésiège Camp-Boule. Le nouveau restaurant Camp Boule – Buvette de montagne ouvert en juillet 2022 remplace le vieux chalet, qui abritait anciennement une crêperie, par une expérience dans la lignée d’une gastronomie du terroir inspirée par la région d’où s’élève la célèbre montagne charlevoisienne.

      Mais avant de parler bouffe, il faut bien faire quelques descentes pour s’ouvrir l’appétit. 😉

      L’appétit vient en skiant

      C’est sur une neige fraîchement tombée que mon collègue Michel Longpré et moi faisons nos premiers virages dans La Petite-Rivière, sur un épais tapis blanc qui laisse enfoncer les carres dans une surface molle aux douces sonorités duvetées. Il faut dire que la veille de notre visite le 27 janvier 2023, une tempête a laissé près d’une trentaine de centimètres d’or blanc sur la montagne, rendant les pistes damées sublimes et les sous-bois paradisiaques.

      Dans le bas de La Pointue

      Alors que La Petite-Rivière est un classique pour se réchauffer avec cette impression de plongeon en ligne droite vers le fleuve, l’exploration de tous les recoins du domaine skiable révèle des conditions impeccables : neige molle malléable, sous-bois aux arbres ensevelis de blancheur, pistes à bosses poudreuses.

      Le haut de La Misaine

      Que ce soit La Prairie, une piste damée de neige naturelle avec son esquive boisée connue sous le nom de L’Estran, ou encore le trio Le Mur – La Chaudière – La Pioché qui se jette dans La Pointue pour ravir les plus experts, le secteur Grande-Pointe révèle à chaque descente sa diversité d’environnements skiables.

      Dans La Prairie, avec le boisé de L’Estran à droite.

      Par la suite, direction Camp-Boule, où La Simard damée, La Dominique-Maltais boisée et La Tremblay bossue nous reçoivent dans des conditions de rêve. La texture de la neige est plus fraîche dans ce secteur, signe que nous nous élevons vers le haut du paradis skiable.

      La Tremblay en belles bosses molles.

      L’appétit se creuse au rythme des descentes, et l’odeur qui émane du restaurant Camp-Boule stimule encore davantage l’imaginaire gustatif qui se cache derrière les parois de cette buvette de montagne. Il est 11h30, c’est le moment de se rassasier.

      Le festin du midi

      Le terme de « buvette » en restauration signifie un petit restaurant ou un comptoir où l’on sert généralement des boissons et des repas légers. C’est le concept de ce nouveau lieu haut de gamme qui se trouve tout juste à la sortie du télésiège Camp-Boule, s’ajoutant à l’offre gastronomique déjà alléchante du chalet du sommet dont la cafétéria est reconnue pour son menu relevé.

      Le nouveau restaurant au sommet du Camp-Boule.
      Modernité et ambiance chaleureuse.

      L’intérieur du restaurant Camp-Boule est très moderne, chaleureux et intime. Les multiples grandes fenêtres assurent une vue imprenable sur le fleuve et, pour les journées de printemps et d’été, une terrasse extérieure surélevée met en valeur le paysage paradisiaque du Massif de Charlevoix.

      La salle à manger offre une vue impressionnante.

      Nous avons apprécié le menu distinctif, inspiré du terroir et mettant en valeur les produits locaux, pensé également pour un public de skieurs qui veut bien manger mais ne pas perdre trop de « temps ski ». Dans cette optique, le service est rapide, et les plats bien dosés entre la légèreté et la consistance. Pour un skieur pressé de skier, en 30 minutes le repas est pris et la panse est bien remplie. Mais ne vous y méprenez pas : il y est aussi possible de prendre son temps, savourer une boisson et profiter longuement du paysage.

      Le menu est simple mais diversifié. Un repas du jour à trois services est également offert, selon l’inspiration du chef.
      Le plat principal du menu du jour: un pain de smoked meat et son jus servi sur une choucroute et patates pilées.
      Le repas de raclette.

      Ce nouveau restaurant vient compléter à merveille l’offre gastronomique au Massif de Charlevoix, et permet un temps d’arrêt relax avant de repartir sur les pistes. Parce qu’une fois la nourriture ingérée, la journée de ski est loin d’être terminée. Il faut maintenant digérer…

      La digestion

      On en ressort rassasié, mais pas alourdi puisque la nourriture est de bonne qualité. Le prix est en phase avec le type de restaurants de la catégorie dans laquelle il s’inscrit. Bien manger, c’est s’offrir un luxe; bien skier l’est tout autant. L’expérience est donc complète et notre après-midi s’inscrit dans la continuité d’une journée sans faille. Nous skions allègrement partout sur la montagne avec toute l’énergie dont nous disposons.

      La Martine non damée, L’Écoutille bien damée, ou encore L’Archipel peu skiée, sont des coups de cœur d’un après-midi de ski qu’on voudrait éternel. Entre le fleuve au bas de la montagne où s’étend un ciel d’eau aux textures bleutées et glaciaires, et le firmament d’un bleu irréel découpé par les figures blanches des sapins enneigés, s’élève définitivement un domaine skiable parmi les plus esthétiques du continent. Et de surcroit, qui sait plaire aux nouveaux épicuriens du ski, pour qui le mantra est désormais : bien skier, bien manger.

      Massif du Sud, 27 janvier, Aïeee ! Cardio, jambes !

      J’avoue m’être fait convaincre d’aller au Massif du Sud en voyant leur publication Facebook la veille ! Quoi !? 42 centimètres de neige pas encore skiée ??? Qui ne voudrait pas être carrément téléporté vers cette bordée incroyable ? En ce vendredi matin, j’ai décidé de me lever à 4h30 et partir vers 5h de Saguenay pour arriver là-bas à l’ouverture. Il faut croire que la vidéo virale « Gab-Phonique – Faites sonner pour avoir plus de neige » que j’ai vu circuler dans les dernières semaines a porté fruit !

      Pistes non-damées

      Un avantage qui me parle beaucoup en tant que planchiste, c’est que la plupart des pistes, après une bordée, sont laissées au naturel. En plus, on peut se dire le secret: la station n’étant pas ouverte la semaine, la neige s’y accumule pour que le vendredi les locaux et les crinqués explosent littéralement toute cette poudreuse.

      Le paysage féerique

      En entrant dans le premier sous-bois, je suis restée là, bouche pendue et abasourdie… Figée sur place, je ne faisais que contempler autour de moi. La dernière bordée a transformé les arbres en fantômes des neiges. C’est incroyable de voir des sapins entièrement écrasés et allongés. La neige collée sur le tronc nous fait comprendre à quel point la tempête à laisser sa trace.

      Cardio, jambes pour planchistes aguerris

      Oui, oui, planchistes locaux, vous semblez tous passer le faux-plat du retour vers le télésiège : « Comme un pet » ; Ouf ! C’était moi la fille en planche qui bloquait le chemin et qui était d’une lenteur qui faisait peur. Probablement que vous aviez le temps de faire 2 descentes avant que je ne sois de retour au télésiège. Mes pulsations cardiaques à la hausse et les muscles avant de ma cuisse étaient en souffrance à la fin de la journée. C’est en partie dû au fait que je devais me pousser avec le pied, mais aussi parce que ma position est « Regular » donc sur le faux-plat, j’étais toujours en train de tirer les orteils vers le haut. Je vous lève mon chapeau de prendre ce chemin comme-ci de rien n’était ! J’aurais donné tout l’or du monde pour avoir des bâtons de ski.

      Mon coup de cœur « La Cathédrale »

      Dans les sous-bois, le plaisir, la gaieté et le bonheur sonnaient de tous les côtés. Des « Wahou, Wow, Wah » résonnaient au travers les arbres. On pouvait les entendre au loin, sans même y voir un seul humain visible ! La Cathédrale m’a complètement rendu « GAGA » avec sa pente parfaite et le ruisseau tout en bas de la partie plus pentue. Et surtout, c’est là que j’ai vu les arbres fantômes gigantesques !

      La station touristique du Massif du Sud est un splendide terrain de jeux à voir absolument après une bordée de poudreuse ! Bon ski à ceux qui iront en fin de semaine, car les pistes seront encore bondées de neige.

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