Il n’est pas rare pour les skieurs-trotteurs de se retrouver dans un environnement montagneux hors de notre zone de confort physique et linguistique! Grâce à une collaboration avec Babbel, ZoneSki met à la disposition de ses lecteurs quelques lexiques rapides pour apprendre un certain nombre d’expressions utiles… ou pour se dépatouiller en temps réel! Le même lexique est également disponible en anglais et en italien. Bon voyage!
Sur les pistes
Quelle est la façon la plus facile de descendre?
Wie ist der kürzeste Weg ins Tal?
Où est le restaurant le plus proche?
Wo finde ich das nächste Restaurant?
Mon ami a besoin d’un docteur.
Mein Freund / Meine Freundin braucht einen Arzt.
J’ai raté le dernier télésiège. Comment je fais pour rentrer à la maison?
Ich habe den letzten Lift verpasst. Wie komme ich nach Hause?
Je n’arrive pas à ralentir!
Ich kann nicht bremsen!
Au secours!
Hilfe!
Attention!
Achtung!
J’ai besoin d’un médecin.
Ich brauche einen Arzt.
Dans les remontées mécaniques
Vous êtes sur mes skis.
Sie stehen auf meinen Skiern.
J’étais ici avant vous.
Ich war zuerst hier.
C’est à mon tour maintenant.
Jetzt bin ich an der Reihe.
Ne poussez pas!
Bitte nicht drängeln!
Ne me dépassez pas!
Nicht überholen!
Est-ce qu’on pourrait descendre la barre de sécurité?
Können wir bitte den Sicherheitsbügel runter machen?
Ça va?
Na, wie geht’s?
Après le ski
Quel est le meilleur bar en ville?
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Welche ist die beste Bar hier?
Où sont mes skis?
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Wo sind meine Ski?
Où est le bar?
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Wo ist die Bar?
Une bière, s’il vous plaît!
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Ein Bier, bitte.
J’ai passé toute la journée sur les pistes noires.
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Ich habe den ganzen Nachmittag auf den schwarzen Pisten verbracht.
Location d’équipement
Où puis-je louer un équipement de ski?
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Wo kann ich eine Skiausrüstung mieten?
Je pratique le ski depuis plus de 10 ans, j’aimerais avoir un équipement pour expert.
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Ich fahre seit mehr als 10 Jahren Ski und hätte gerne eine professionelle Ausrüstung.
Je suis novice, j’aimerais louer un équipement de base, s’il vous plaît.
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Ich bin ein Anfänger, ich möchte bitte eine Grundausstattung mieten
Je mesure 173 cm et je pèse 68 kg.
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Ich bin 1m 73 groß und wiege 68kg.
Pour ce qui est des bottes, je chausse du 37.
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Ich habe Schuhgröße 37. Haben Sie passende Stiefel?
À quelle heure dois-je revenir porter l’équipement?
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Wann muss ich die Ausrüstung zurückgeben?
À propos de Babbel: pionnière dans l’apprentissage des langues en ligne
Fondée en 2007, c’est la toute première application d’apprentissage des langues au monde. Avec plus d’un million d’utilisateurs actifs, Babbel connaît un succès international. Leader dans le domaine de l’apprentissage des langues en ligne, l’entreprise a été classée la plus innovante en matière d’éducation dans le monde.
Les cours sont conçus pour donner des compétences linguistiques à utiliser immédiatement. Babbel est la méthode la plus efficace pour parler une nouvelle langue rapidement : 73 % des utilisateurs interrogés affirment qu’ils pourraient tenir une petite conversation après seulement cinq heures d’utilisation!
La demeure du hibou a définitivement changé depuis la saison précédente. Les nouveautés n’en finissent plus : chalet complètement rénové, offre culinaire actualisée, système d’enneigement dernier cri, gestion automatisée du service de billetterie, et j’en passe ! Bref, tout a été mis en place pour favoriser la fameuse « expérience client ».
Beaucoup de place au premier étage pour ranger les sacs
Borne automatisée
Qu’en est-il des pistes ? Même là, on s’est éclaté le budget ! La Lilly’s Leap a été drôlement bonifiée. Elle est complètement ouverte sur la partie du haut. Le regard est de plus en plus concentré sur le paysage, au détriment du premier virage ! La chaise verte, ce vestige historique servant de portrait aux photos du sommet, n’existe plus. Les pièces souvenirs ont déjà été liquidées. Sous cette ancienne remontée, l’inclinaison du passage de la Colorado à travers Memphré a été diminuée. Peak n’existe plus, fusionné avec Centennial (photo de couverture).
Option Lilly’s Leap
Bas de la Colorado
Chouette
Pour le reste, ça demeure une bête à apprivoiser au fil de la saison. 28 pistes sur 52 étaient ouvertes aujourd’hui. Avec 39 cm dans les 7 derniers jours, le haut est intéressant et la plupart des options sont offertes avec des belles conditions damées. Il y a aussi eu de l’investissement du côté de l’entretien mécanique. La qualité de la neige m’a agréablement surpris. Ce n’était pas du tout glacé même après avoir été skié plusieurs heures.
Magog
Haut de Lilly’s Leap
Centennial
Les sous-bois demeurent fermés. Le télésiège du lac est également hors d’usage pour l’instant, on m’assure qu’on y travaille. Le bas de la montagne est donc un peu hypothéqué, car pour faire Upward Trail et Lake View, il faudra être créatif ! En ce dimanche de compétition, ça n’a eu aucun impact sur l’achalandage, on a fait du « monte / descend » à chaque coup via le main quad ou la chaise noire.
On va se le dire, depuis quelques années, on se présentait à cette montagne comme on rendait visite à notre grand-mère réconfortante. C’était toujours un plaisir de la revoir, mais on avait un petit pincement au coeur. On voyait littéralement vieillir sous nos yeux un endroit avec beaucoup de potentiel, dont l’âme s’éteignait lentement. Le changement de garde arrive à un juste moment, où l’industrie du ski demande d’être créative plus que jamais.
Chose certaine, les nouveaux proprios n’ont pas eu peur de brasser la cabane. Dévaler le sommet avec ces petits ajustements est encore plus intéressant. À maturité, les changements majeurs présents et futurs indiquent à mon petit doigt qu’on va avoir pas mal de fun. Bientôt, on ne parlera plus d’Owl’s Head comme étant le secret le mieux gardé de l’Estrie. Ce sera plutôt une destination qui n’aura rien à envier aux autres.
Depuis quelques jours, mes fils de nouvelles Facebook et Instagram sont inondés de photos de poudreuse, d’alerte de neige. D’emblée, la décision d’aller à Sutton ne s’était pas prise la veille. C’était écrit dans le ciel depuis lundi. Nous sommes loin d’avoir épuisé les « congés ski ». Ne connaissant pas l’avenir, en ce jeudi qui s’annonçait très bien sans appréhender un spectacle aussi grandiose, nous nous sommes lancé en piste.
Parlant d’avenir, ne dit-on pas qu’il appartient à ceux qui se lèvent tôt ? Ceci aurait pu être pour vous ce matin :
Photo David Maurer
Photo David Maurer
Photo David Maurer
À 6h28, le rapport de Mont SUTTON indiquait 15-19 cm de neige reçue dans les dernières 24h pour 49 pistes ouvertes. Résultat ? Les conditions étaient magnifiques, et à mon goût personnel, tout à fait parfaites. Si j’avais à demander un terrain de jeu à chaque matin, j’exigerais exactement une copie conforme comme le 10 janvier 2019 dans ce merveilleux parc d’amusement boisé. En prime, l’attente était nulle aux chaises. Nos cuisses auraient préféré autrement.
Les sous-bois étaient d’une beauté nous donnant larme à l’œil… ah non, c’était plutôt toute la neige sur nos visages qui fondait !
Vous pensez que j’en beurre épais en parlant des conditions ? Il a tellement neigé durant LA journée de l’année à Sutton qu’on s’est ravisé à 15h30 sur le rapport officiel. C’était maintenant 30-37 cm de poudreuse légère en 24h, et 60 pistes sur 60 d’ouvertes.
Ce qui nous amène à 16h, moment où nous avons pris la dernière chaise disponible pour en profiter encore. C’était le jour de la marmotte. Chaque descente me semblait comme la deuxième ou troisième de la matinée. Vous savez, celle après la première trace, qui demande seulement d’enfoncer des petites bosses ? Le coup de pinceau blanc rafraîchissait chaque virage aux 10 minutes. Il n’y avait aucune question à se poser, simplement choisir un des 60 tableaux blancs et en profiter. Preuve à l’appui, la photo de couverture a été prise à 15h !
La beauté est qu’il en reste beaucoup pour la fin de semaine. Avec le froid annoncé, vous aurez peut-être la chance d’avoir une journée aussi tranquille que nous.
Ce matin, le Massif de Charlevoix annonçait avoir reçu plus de 50cm de neige depuis lundi, on est donc aller se tremper les pieds!
Avec le retour à l’horaire régulier, on arrive à la station bien avant l’ouverture et on se retrouve à l’une des banderoles avec une trentaine d’autres glisseurs enthousiastes. Quelques locaux jasent des conditions de la veille et les autres salivent en les écoutant. Première descente dans la Gagnon dans un 15 cm tapé par le vent, le soleil sort, c’est « smooth » à souhait, mais on en veut plus! Virage à gauche vers le mur, piste non damée qui nous donne une bonne idée du potentiel de rider de la poudreuse en piste aujourd’hui. « First track »! Le vent a renfloué une bonne partie des traces de la veille, on ride dans un bon 25cm et on peut goûter au 50cm là où personne n’est passé hier! Un peu de carving à haute vitesse sur le damé (surprenamment pas trop mou) et on remonte pour aller explorer le secteur Maillard.
La 42 puis Lartimon offrent de belles lignes! La neige est là, le choix des lignes de poudreuse est facile avec le peu d’achalandage, mais l’effort est intense pour naviguer au travers des bosses qui n’ont pas disparu sous la tempête. Déjà le temps de passer aux choses sérieuses, direction Mont à Liguori!
Après l’approche qui est quand même très cool à rider, une marche d’une quinzaine de minutes, on se retrouve en haut avec passablement beaucoup de monde, c’est le party! On va monter et descendre le secteur à trois reprises tellement les conditions sont belles, dans la piste #1, 3 et 4 ainsi qu’un détour par le secteur 550 un peu plus bas. Les pentes n’ont pas beaucoup été fréquentées hier, le fond est loin, très loin. On trippe et on va s’y brûler les jambons!
L’heure du lunch servira à changer de planche et on repart, un peu mou, « slasher » la poudreuse des bords de piste. L’enchaînement de la Gagné, la Combe et de la Marée est trop le « fun ». J’adore cette « run » et c’est la raison pourquoi le Massif est pratiquement toujours trippant ; on peut faire des bords de piste d’en haut jusqu’en bas, carver du damé à pleine vitesse pendant 5 minutes sans arrêt ou trouver de la poudreuse dans les sous-bois. Le territoire est vaste!
C’est le temps de la dernière remontée et les jambes n’en peuvent plus! Demain est un autre jour!
Si les stations de ski écrivaient au Père Noël, la première demande serait de la neige… et une absence de pluie! Cependant, même à cette date, une autre requête ferait surface pour régler un problème qui donne autant de fil à retordre qu’une pluie qui ruine toute la production de neige. Plus insidieux et aussi difficilement chiffrable qu’un centimètre de flocons au vent, il n’est pas associé à des facteurs naturels, mais bien humains: le manque de main d’oeuvre dans les stations de ski de notre province. L’envers de la médaille du faible taux de chômage qui fait la fierté de nos gouvernements est une situation bien réelle, relativement inconnue grand public.
Généralisé dans l’industrie
« Nous avons près d’une quarantaine de postes à combler! » s’exclamait la directrice marketing du Mont SUTTON, Nadya Baron. C’était au début du mois de novembre. Le portrait aujourd’hui est à peine plus encourageant: après avoir réussi à embaucher une dizaine de nouveaux employés et pris quelques décisions stratégiques, c’est tout de même encore près d’une vingtaine de postes vacants. Même son de cloche chez les stations des Sommets, à Ski Saint-Bruno, au Mont Sainte-Anne et Stoneham, à Gleason, à Tremblant, bref, le message est clair: il est minuit moins une et les stations de ski, qui peinent déjà à produire la neige pour satisfaire les skieurs pour la période des Fêtes, font face à une pénurie de personnel qui donne des maux de têtes à tous les directeurs.
La situation est critique chez les plus grandes stations et même si leurs consoeurs de taille moyenne et petite semblent moins affectées par la pénurie, le défi d’embaucher demeure présent. Alors que traditionnellement, les postes étaient comblés dans les dernières semaines d’octobre, plusieurs sont encore vacants à l’approche des Fêtes. À la mi-décembre, Pierre Dussault, directeur général nouvellement en poste au Mont Grand-Fonds, indiquait que le recrutement se passait bien, mais lentement: « Présentement, on a encore deux postes à combler pour la cuisine, et autant pour les remontées mécaniques. L’embauche devrait être complétée bientôt mais c’est plus difficile du côté des remontées mécaniques… »
Un technicien du Mont Sainte-Anne s’affaire à la mise au point des skis.
Les équipes d’entretien des remontées mécanique travaillent en hauteur au Massif de Charlevoix.
Un opérateur de dameuse répand la neige fraichement soufflée sur les pentes du Sommet Saint-Sauveur.
Si l’embauche dans les stations plus éloignées des grands centres urbains semble plus problématique que près des villes, c’est surtout à cause de la grande offre d’emplois disponibles. Les stations de ski se voient en compétition avec d’autres employeurs du secteur de la restauration, de l’hôtellerie et du tourisme en général, ce qui fait que le bassin de travailleurs disponibles a le beau jeu de choisir un emploi à sa convenance.
Pour l’Association des Stations de Ski du Québec, cette situation, bien que déjà connue, a atteint un seuil critique cette année. À lui seul, un chiffre révélé par le président-directeur général, Yves Juneau, indique le manque criant: l’organisme a dénombré 4259 postes de moniteurs niveau 1 à pourvoir. Dans un mot adressé aux stations membres de l’Association, M. Juneau se veut rassurant malgré la situation préoccupante; l’organisme travaille depuis plus d’un an de concert avec le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme pour trouver des solutions.
Des emplois méconnus
Lorsqu’on questionne un skieur sur les emplois générés par sa station de ski préférée, il pense immédiatement au personnel qu’il rencontre tout au long de sa journée: dans le stationnement, à la billetterie ou au service à la clientèle, à la cafétéria, aux remontées mécaniques, au bar… puis, en y pensant bien et en regardant davantage autour de lui, il verra les moniteurs, les patrouilleurs, les opérateurs de dameuse… Ces employés, évidemment nécessaires à l’opération d’une montagne, représentent environ la moitié des postes qui existent au sein d’une station de ski. Ajoutez tout le personnel de la direction, côté administratif et opérationnel, la comptabilité, la boutique, l’atelier, les cuisines, la mécanique, la maintenance… et il manque encore une chose: la neige!
Un patrouilleur sécurise les secteurs achalandés en prévision de l’ouverture au Sommet Saint-Sauveur.
Une préposée aux remontées mécaniques valide le billet d’un skieur à Tremblant.
Une partie de l’équipe de patrouille établit un plan d’ouverture d’un secteur au Mont SUTTON.
Un moniteur donne un cours de groupe au Mont SUTTON.
Un préposé aux remontées mécaniques veille au bon embarquement de la clientèle à la télécabine du Massif de Charlevoix.
Les responsables de l’alimentation prévoient les commandes à venir pour les cuisines de Vallée Bleue.
L’entretien des pistes s’effectue plusieurs fois par jour à Bromont.
Pour Réal Lapointe, conseiller en ressources humaines et santé-sécurité pour le compte de l’ASSQ, le métier le plus méconnu de tous est celui de neigiste. « Ils travaillent de nuit, dans l’ombre, pour produire l’objet numéro un nécessaire aux plaisirs de la glisse: la neige! Ils sont là, mais personne ne les voit puisqu’ils s’activent lorsque les skieurs se reposent. Et ce n’est pas évident comme métier! C’est physique, c’est dans des conditions pas toujours agréables, et ça devrait tellement être plus valorisé! »
Ces canons n’ont pas besoin d’être déplacés mais la neige doit tout de même être travaillée mécaniquement.
La manipulation des canons mobiles est une tâche qui demande beaucoup de minutie.
Vous l’aurez deviné, sans ces valeureux magiciens du flocon, aucun canon ne produirait l’or blanc tant nécessaire à la glisse: exception faite des canons positionnés en permanence en bordure des pistes, tous les canons à neige doivent être déplacés, installés, branchés au système de pompage d’eau, orientés et activés pour maximiser la production de neige. La science a permis de perfectionner les machines mais l’humain est quand même encore au coeur de l’enneigement puisqu’il appartient à chaque équipe de déterminer l’ordre d’enneigement des pistes afin de profiter au maximum des fenêtres de froid nécessaires à la formation des flocons.
Des emplois stimulants
La nature saisonnière des emplois en station de ski est souvent considérée comme un défaut; l’emploi traditionnel étant permanent dans l’esprit des travailleurs. Or, bon nombre d’employés des stations bénéficient de ce statut: ouvriers de la construction, en agriculture ou dans le domaine forestier profitent des changements de saison pour changer de métier. Le type d’emploi disponible dans les stations de ski correspond également facilement aux jeunes retraités qui cherchent à demeurer actifs, sans s’impliquer à nouveau dans un emploi à temps plein!
Pour Suzanne Gagnon, présidente du comité de concertation emploi et milieu de vie au travail pour l’Association de villégiature de Tremblant, les différents acteurs et employeurs ont tout intérêt à s’asseoir et dialoguer afin d’offrir aux travailleurs des possibilités de développement au sein de plusieurs entreprises plutôt qu’un seul et même employeur. Par le partage d’employés et de talents, plusieurs employeurs qui n’auraient pas la possibilité d’offrir un poste à temps plein peuvent permettre à un employé de cumuler des heures en plusieurs postes. Une solution parmi tant d’autres!
Malgré l’aspect « travail hivernal », les avantages de travailler dans une station de ski sont nombreux et les employeurs rivalisent d’originalité et de bonnes idées pour augmenter leur pouvoir d’attraction: qu’il s’agisse d’horaires flexibles, de rabais ou avantages sur les services offerts en station, de facilitation des transports ou de l’hébergement, tout est sur la table pour attirer les futurs employés… et les conserver! En plus de miser sur le développement de l’esprit d’équipe, la convivialité, l’écoute des besoins des employés est au coeur des préoccupations des dirigeants de stations de ski. Ceux-ci, bien conscients de l’importance de la satisfaction de leurs employés, jonglent également avec la satisfaction de la clientèle…
La pénurie de main d’oeuvre dans les stations de ski provoque des conséquences faciles à détecter pour le client: un service plus lent, moins de pentes accessibles, une offre moins variée à la cafétéria, diminution des plages de cours de glisse disponibles, etc. Les conséquences sont encore plus dramatiques pour les stations: des employés surchargés, épuisés, des clients frustrés, et inévitablement, une grande perte de revenus, puisque la clientèle est la première à envoyer un message financier. Malgré tous les efforts mis dans les campagnes de recrutement, journées portes ouvertes, foires aux emplois, affichages de postes et autres tactiques pour attirer des futurs employés, les milliers de postes à combler sont le reflet d’une situation répandue dans toute l’industrie touristique.
Les stations de ski du Québec ont un message pour vous: vous cherchez un emploi différent? Vous désirez vous impliquer au sein de l’économie locale de votre région? Vous aimez voir le bonheur des gens durant vos heures de travail? Que vous soyez étudiant, retraité, comptable, graphiste, rédacteur, enseignant, électricien, avocat, mécanicien, gestionnaire ou cuisinier, les stations de ski du Québec ont besoin de vous. L’ASSQ répertorie certains postes à combler, et les stations le font elles aussi par le biais de leur site web et de leurs réseaux sociaux. Et si vous n’êtes pas intéressé… passez tout de même le mot autour de vous: qui sait, peut-être réussirez-vous à faire des heureux en comblant des postes!
Je sais que tu sais que je sais (!) que tu n’es pas tout à fait celui qu’on laisse croire aux tout-petits. Mais comme les prières peuvent être envoyées à toutes les divinités auxquelles on choisit de croire, je me permets de t’adresser cette missive, à quelques heures de ton passage chez nous. Ne t’en fais pas, je ne te demanderai rien qui nécessitera un chargement supplémentaire, tu n’as pas à faire de détour pour moi! Tu vas comprendre en me lisant…
Père Noël, cette année, je t’écris pour te parler de deux petites choses qui me préoccupent. Comme tu le sais déjà, je suis une skieuse très sage. Je n’ai pas besoin de t’énumérer tout ce que je fais (ou ne fais pas) pour m’auto-proclamer sage, mais je dois t’avouer que je perds parfois un peu de cette sagesse quand je constate les tracas quotidiens qui minent le moral des skieurs et des employés des stations de ski. J’espère que tu ne m’en voudras pas de parler en mon nom, mais également au nom de tous ceux qui travaillent très fort pour nous donner l’occasion de skier. Ils sont très sages eux aussi! J’ai vérifié, tu peux me croire.
La première chose qui me chicote, c’est que depuis plusieurs années, il est de plus en plus difficile pour les stations d’ouvrir à temps pour la période festive durant laquelle tu nous visites. Il tombe moins de neige, et même si, grâce à la magie, on réussit à en fabriquer, on la perd très souvent à cause de la pluie. Je ne sais pas exactement l’état de ta relation avec Dame Nature, mais si tu pouvais lui glisser un petit mot en notre faveur, ça ferait beaucoup d’heureux. Je sais, tu vas me parler du réchauffement climatique… tu dois d’ailleurs être un témoin privilégié malgré toi de la régression des glaciers et du changement de température. J’espère que ça ne te pose pas trop de problèmes pour tes déplacements!
Comme tu le verras en arrivant au Québec, c’est franchement décourageant par ici! C’était si bien parti cette année… on a eu droit à des ouvertures spectaculaires, des conditions de janvier en novembre… mais on ne s’ennuyait pas des conditions d’octobre! J’espère que tu n’as quand même pas prévu nous offrir une tondeuse, ce serait légèrement vexant!
L’autre truc qui m’agace, c’est l’humeur des skieurs. On dirait qu’il n’y a jamais rien à leur goût! Jamais assez de neige, jamais assez de pistes ouvertes, jamais assez d’employés à la cafétéria, jamais assez de remontées mécaniques en opération, jamais assez de rabais… Partout, quand je me promène sur les réseaux sociaux (que je commence à franchement délaisser, les dictionnaires et grammaires que tu as donnés aux pires rédacteurs ne servent pas!), tout ce que je lis, c’est du mécontentement. Que ça couine, que ça chiale, que ça grogne… C’est comme si tous les efforts faits par tous les employés ne comptaient pas!
Père Noël, pour cette année, je ne veux pas de cadeaux. Même si c’est agréable d’en donner et d’en recevoir, je pense qu’on aurait tous besoin de quelque chose qui ne s’offre pas: de la sérénité. Ça nous permettrait de prendre du recul, de changer notre vision d’une situation, de voir ce qu’on peut y changer (ou non!), et de l’aborder avec positivisme.
Oui, c’est ça, de la sérénité.
De la sérénité, pour voir ce qu’on doit changer en nous, dans nos comportements, nos attentes et nos habitudes, afin de rendre le tout plus facile à vivre, pour tous.
De la sérénité, pour réaliser la chance qu’on a d’avoir des milliers d’employés dévoués qui s’acharnent, heure après heure, semaine après semaine, saison après saison, pour nous donner du plaisir à glisser sur les pentes d’une montagne.
De la sérénité, pour communiquer la gratitude qu’on ressent face à tous ces membres d’une équipe qui travaille sans répit, pendant que les skieurs dorment ou festoient, pour offrir le meilleur d’un sport d’hiver qui fait vivre des communautés entières.
De la sérénité, pour accepter le froid mordant qui permet aux équipes de neigistes de produire l’or blanc, pour effacer les traces de pluie des jours précédents.
De la sérénité, pour attendre avec patience notre tour au service à la clientèle, à la cafétéria, au bar, ou à la remontée mécanique, car malgré la pénurie de main d’oeuvre qui sévit dans l’industrie du ski, chaque station redouble d’effort pour offrir à ses clients l’occasion de partager le plaisir de la glisse et de l’après-ski.
De la sérénité, pour passer par-dessus la frustration, les dents serrées et la veine du cou sortie parce qu’on n’a pas trouvé de stationnement pour magasiner à quelques heures de la fermeture des commerces.
De la sérénité, parce que même si on n’a pas un Noël blanc partout au Québec, on a un Noël avec des gens qu’on aime, sous un toit, au chaud, avec bien plus de confort et de nourriture qu’on en a réellement besoin.
Voilà, Père Noël. Peux-tu nous envoyer de la sérénité, s’il te plait?
Nous nous sommes décidés pour rendre visite au Mont Sutton en ce beau dimanche. La température était idéale (-7 C), il a neigé une bonne couche de poudreuse fraîche et légère cette nuit, les conditions parfaites étaient réunies pour une journée de congé bien méritée.
Arrivé à la billetterie, on nous a informés qu’il y aurait des crics et ruisseaux apparent et de faire attention. Aussi, que les canons à neige étaient en opération dans la Dynamique, la piste en dessous du télésiège #4. Pour s’y rendre, ce n’était pas évident car la Youppe-Youppe était pleine de gros bancs de neige artificielle et que la dernière partie était fermée, donc il fallait passer par le sous-bois. Je vous assure que les techniciens du Mont Sutton tirent avantage de dame nature et génèrent autant de neige qu’ils peuvent en cet hiver hâtif, ça augure bien pour le temps des fêtes.
En avant-midi, avec Steve et Caroline, des skieurs de Sutton, nous avons plutôt exploré la section du télésiège #7 qui n’était pas en fonction, mais toutes les pistes étaient accessibles avec le télésiège #5. Nous avons fait des traces dans l’Émotion et l’Intrépide, la portion du bas de la Bou-Bou était tout aussi agréable. J’ai cru me retrouver en plein hiver tellement les conditions étaient agréables.
Après le lunch nous nous sommes joins à François et Mélanie, avec qui après avoir skié dans la section du télésiège #7, nous avons exploré la section du télésiège #1. Comme cette section est en plus faible altitude, les obstacles comme cours d’eau et certaines portions visiblement moins garnies étaient perceptibles. L’enneigement de la nuit précédente nous a quand même surpris puisque bon nombre de skieurs nous avaient prévenus que les conditions ne seraient pas optimales.
Il y avait 41 pistes ouvertes et 5 télésièges en opération. La station sera fermée cette semaine pour préparer l’ouverture officielle de la saison samedi prochain le 15 décembre, à compter de cette date la station sera ouverte 7 jours sur 7. Si vous vous aventurez à Sutton cette semaine, il faudra songer à y aller en ski de randonnée alpine et une bonne connaissance du terrain. Le Mont-Sutton est un endroit féerique, les arbres sont la proie de la neige, surtout au-delà de la mi-montagne. Les conditions étaient vraiment exceptionnelles. Il faut dire que l’hiver hâtif rend un fier service aux skieurs en ce début de saison. J’ose avancer que le Mont Sutton bénéficie d’une orientation et de conditions de ski très respectables pour ce début décembre.
Nous avons terminé notre journée par le traditionnel arrêt au Bar le Tucker où nous avons rencontré notre ami Jean-Michel Gendron et son ami Mathieu.
C’était un secret plus ou moins gardé depuis quelques années: la station préférée des familles de Val-David était à vendre de manière informelle. Propriétaires de Vallée Bleue depuis sa création en 1963, Manfred et Karen Lingat ont trouvé l’âme soeur à qui passer le flambeau et depuis la saison 2017-18, la relève est déjà en place pour permettre un transfert des connaissances et une familiarisation en douceur avec l’équipe d’employés. Les nouveaux propriétaires et gestionnaires de l’endroit sont un couple déjà bien connu de l’industrie du ski: Isabelle Emond et Luc Beaujean. Débordant de dynamisme et d’enthousiasme, les plans sont nombreux pour le duo d’acquéreurs qui souhaite orienter davantage les opérations vers une station 4 saisons.
Une page d’histoire
Pour les skieurs habitués de l’endroit, le changement de mains représente un nouveau chapitre dans un même livre d’histoire: la station de taille modeste demeurera une destination privilégiée pour les familles et débutants cherchant un environnement sans stress pour s’adonner aux plaisirs de la glisse en toute sécurité. Les projets de développement que le duo Emond-Beaujean a en tête sont alignés avec le désir maintenir l’endroit tel qu’il est et de préserver son identité.
La transaction, officialisée le 15 novembre selon le communiqué, semble avoir été menée rondement. Les deux parties, déjà en contact depuis plusieurs mois, ont réglé le tout en un laps de temps relativement court, faisant de ce changement de propriétaires une passation assez unique dans le monde du ski: depuis le rachat du Mont SUTTON par un groupe d’investisseurs en 2016, 2017 a vu Tremblant changer de propriétaire (rachat de la station d’Intrawest par Alterra Mountain Company) et Owl’s Head a également fait l’objet d’un rachat par un groupe d’investisseurs plus tôt en 2018*.
Le rachat de Vallée Bleue par un couple dans la quarantaine est donc particulier de par la nature de la transaction: la compagnie familiale, fondée en 1963 et n’ayant eu aucun autre propriétaire, devient maintenant possession d’une autre famille amoureuse de l’endroit. Pour les Lingat, il allait de soi que la vente de leur bijou devait se faire à quelqu’un qui partagerait leurs valeurs et intérêts. « Nous avons totalement confiance. Ils sauront préserver l’authenticité, le charme et l’ADN de la montagne et la feront grandir en ayant à cœur l’intérêt de la communauté, employés et clients », a confié Manfred Lingat lors de l’émission du communiqué de presse.
Isabelle et Luc: qui sont-ils?
Couple professionnel et dans la vie, Isabelle et Luc sont les parents d’un garçon de quatre ans, déjà à l’aise sur des spatules. Connaissant bien l’environnement de Vallée Bleue, Isabelle Emond peut se vanter d’avoir fait ses premières marques professionnelles dans la modeste station à la fin des années 1980, à l’ère où les stations de ski étaient encore bien plus nombreuses au Québec. Jouissant d’une réputation impeccable concernant les programmes de la relève, l’enseignement du ski, la gestion et la direction d’une école de glisse, d’une boutique, d’un atelier et d’un centre de location, Isabelle a acquis son expérience au fil des années à Bromont, au Mont SUTTON, mais aussi en Nouvelle-Zélande, où elle a habité près de dix ans.
De son côté, Luc Beaujean occupait lui aussi un poste de directeur au Mont SUTTON avant de décider de se lancer dans l’aventure de l’achat de Vallée Bleue: il était responsable de toute la restauration de la station, incluant les restaurants de montagne. Son profil de gestionnaire s’est également développé grâce à son séjour dans les stations de l’ouest canadien, ainsi qu’en tant que propriétaire du Tartinizza, une restaurant fort apprécié de la faune locale à Sutton qu’il a revendu depuis.
Vision du futur
Pour Isabelle et Luc, pas question de balayer le passé de la station du revers de la main: l’histoire de la montagne est partie prenante de son identité et les projets de développement que les nouveaux acquéreurs ont en tête représentent une augmentation de l’offre de produits et services s’inscrivant dans une suite logique complétant l’offre actuelle. « Ayant à cœur notre clientèle actuelle, le développement d’un nouveau noyau de clients autant que de répondre aux besoins des familles des générations à venir, l’ouverture vers le futur est incontournable pour nous » précise Isabelle.
La transaction, dont le montant n’a pas été révélé, fait partie des changements majeurs à survenir dans l’industrie du ski du Québec pour la saison 2018-19. Les annonces habituelles de nouvelles remontées mécaniques, d’ajout de pistes et de rénovation de chalets se faisant plutôt en septembre et octobre, l’annonce de cette transaction survient donc à un moment où les premiers flocons ont déjà recouvert bon nombre de pistes à travers la province… à ce sujet, Isabelle et Luc prévoient accueillir les premiers skieurs de la saison sur leurs pentes à partir du 25 novembre. C’est un rendez-vous!
*Modification après publication de l’article pour corriger un oubli de l’auteur
Chaque virage imprime mes traces dans la neige molle alors qu’une fine poudreuse s’élève dans les airs à mon passage. La pente est large, abrupte, constante. Personne n’y est encore passé et je peux prendre toute l’amplitude nécessaire pour skier cette blancheur immaculée.
Notre chroniqueur Pierre Pinsonnault profite de la poudreuse à Antillanca. Crédit photo Antonio Kauak.
Je me pince pour être certain que je ne rêve pas. La date est bien le 19 août 2018 et l’endroit se nomme Antillanca, une station de ski du Chili située à près de 1000 kilomètres au sud de Santiago, dans le parc national Puyehue. Autour de moi, le paysage est irréel: les montagnes peuplées par une dense et luxuriante forêt laissent place à des environnements alpins et au volcan Casablanca, au pied duquel se trouve la station. Plus loin, les volcans Puntiagado et Osorno percent l’horizon avec leur long cône enneigé.
Une voix me réveille de ma transe. «C’est bon, hein!», me lance Antonio Kauak dans un français parfait. Ce Chilien, qui occupe le poste de directeur de l’école de ski d’Antillanca, a passé sa vie à skier entre le Chili et les Alpes. Et aujourd’hui, il est bien heureux de m’accompagner à travers le domaine skiable de la station, de surcroît la journée suivant une tempête de plusieurs jours ayant bien rempli les montagnes.
Antonio Kauak, directeur de l’école de ski d’Antillanca, avec en arrière-plan les volcans Puntiagado et Osorno.
Une station «familiale» avec du défi
De l’aveu même d’Antonio, Antillanca est une station familiale. De fait, le terrain que l’on y retrouve est d’abord et avant tout de niveaux débutant et intermédiaire. Il y a toutefois le secteur Haique, où les experts trouvent leur compte avec du terrain double-losange laissé au naturel, outre une piste damée certifiée FIS.
Vue sur le secteur Haique.
L’équipe de compétition, l’une des meilleures du Chili aux dires d’Antonio, confirme le caractère familial d’Antillanca. On voit de très bons jeunes skieurs démontrer leur talent en ski de course dans les pistes damées, alors que d’autres progressent visiblement bien grâce à des entraîneurs chevronnés.
Antonio descend la piste El Coipo du secteur Haique, avec à l’arrière-plan le volcan Casablanca.
La station, dont le bas des pistes se trouve dans la forêt, offre un dénivelé d’environ 500 mètres. Elle compte un télésiège, quatre arbalètes et 23 pistes officielles. Au-delà du domaine skiable, il y a plusieurs options pour le backcountry, dont l’ascension du volcan Casablanca (voir mon autre texte).
La station dispose d’un hôtel au pied des pistes ainsi que d’un superbe chalet rustique et bien entretenu. Très éloigné de la route principale, l’endroit est paisible et relaxant. La météo peut l’être un peu moins, dans cette partie du Chili où les tempêtes se succèdent à un rythme effréné. Mais cela, c’est une autre histoire…
Chose rare au Chili, la base de la station Antillanca se trouve dans la forêt.
Une journée de poudreuse
L’histoire d’aujourd’hui en est une de poudreuse. Le vaste domaine skiable nous offre, à Antonio et à moi, la possibilité d’aligner les descentes dans la neige molle de l’ouverture à la fermeture de la station. Nous avons skié partout, mais en ciblant particulièrement les secteurs Don Pedro et Haique.
Pierre laisse ses traces dans le secteur Don Pedro.
Plus l’après-midi avance, plus nous faisons de la traverse pour découvrir chaque fois davantage de poudreuse. Les pistes El Araucano, El Lobo et La Taza ont régalé notre faim insatiable de neige intouchée.
Antonio dans la piste El Araucano, avec vue sur le chalet-hôtel au bas des pistes.
C’est une de ces journées dont on voudrait qu’elle ne se termine pas, où la fatigue n’arrive jamais à éteindre ce désir pulsionnel de skier. Est-ce l’énergie des montagnes? Le mysticisme du ski dans la poudreuse? Ou tout simplement le fait d’être ici, à Antillanca, dans ce paradis à l’autre bout de monde? Qui sait…
Alors que les dernières descentes de la saison 2017-2018 n’avaient pas encore eu lieu au Québec, Tremblant entamait déjà un chantier majeur: le remplacement de la remontée triple du Lowell-Thomas. En avril dernier, les premières étapes du démantèlement de l’ancienne remontée étaient déjà effectuées, laissant les nostalgiques tristes devant la fin d’une ère et les optimistes excités à l’idée de se laisser transporter au sommet par une nouvelle remontée. Les investissements n’allaient toutefois pas s’arrêter à un télésiège quadruple: en tout, c’est plus de 17 millions de dollars qui auront été investis dans la station de ski tremblantoise, gracieuseté du nouveau propriétaire, Alterra Mountain Company. Les opérations, fort bien documentées en images sur le blogue de la station, ne sont pas une mince affaire. Le 24 octobre, les médias ont été conviés à une visite des multiples chantiers. Voici notre compte-rendu!
Le Grand Manitou: revu et corrigé
Si vous avez déjà fréquenté le chalet du sommet de la station, vous avez sans doute constaté quelques lacunes, exacerbées par l’achalandage grandissant -à son paroxysme les samedis. Impossible d’y trouver une table libre à l’heure de pointe, circulation plus que difficile dans l’aire de commande et paiement des repas, courants d’air désagréables à proximité des portes d’entrée, toilettes accessibles par un parcours clair-obscur, luminosité réduite même à quelques mètres des fenêtres panoramiques… Érigé en 1993, modifié en 1999, le Grand Manitou avait les défauts de ses qualités: le chalet, qui se voulait chaleureux et convivial, souffrait d’un manque d’espace. Ces ennuis seront chose du passé dès l’ouverture du 22 novembre!
La façade sud du Grand Manitou, avant le grand chantier d’agrandissement
La nouvelle façade sud du Grand Manitou: encore plus de vue sur le paysage environnant!
L’image 3D proposée par la firme d’architectes: la neige arrivera bientôt!
Non seulement les aires pouvant accueillir des places assises ont été agrandies sur deux étages, mais le système de ventilation (chauffage ET climatisation) a subi une mise à jour; de même que le coin restauration: plus besoin de jouer des coudes ou de louvoyer entre les plateaux pour voir les menus disponibles -menus qui seront à redécouvrir, à l’exception de l’indémodable burger-frites. En tout, c’est plus de 400 places assises qui seront ajoutées à la capacité du chalet.
Un système de filtration et circulation de l’air créant une pression positive fait également partie des améliorations: terminé, le fichu courant d’air aux tables près des ouvertures! L’espace réservé aux boites à lunch n’a pas été sacrifié, rassurez-vous. L’hiver 2018-2019 sera l’occasion pour les skieurs de redécouvrir le coin crêpes, et le foyer qui était autrefois caché par le comptoir. À son plus fort, le chantier aura occupé au-delà de 60 travailleurs, tous corps de métiers confondus. Les délais de livraison sont tenus: les premiers banquets et réceptions sont programmés dans les prochains jours!
Agrandissement du deuxième étage, façade ouest
Pete Chauvin, chef de projet Grand Manitou
Agrandissement de la façade sud
Le Lowell-Thomas Express
Sans grande surprise, le télésiège triple figurait sur la liste des infrastructures nécessitant un bon entretien à court terme. Sachez toutefois qu’à l’exception du câble, arrivé à la fin de sa vie utile, toutes les pièces et composantes de la remontée démantelée qui étaient encore utilisables ont été conservées par l’équipe des remontées mécaniques de Tremblant: ce télésiège est en presque tout point comparable (donc compatible) avec celui de la Porte du Soleil. Le reste a été envoyé au recyclage. Si vous espérez mettre la main sur une chaise du télésiège, vous devrez patienter encore quelques années!
La gare amont et le câble de télécommunications, prêt à être installé
Le débarcadère fraichement terminé
Une vue qui sera très différente une fois les pylônes installés
Le nouveau télésiège, un quadruple débrayable, aura évidemment un débit supérieur à l’ancien, portant de 1800 à 2400 le volume potentiel de skieurs déposés au sommet chaque heure. Fabriqué par Doppelmayr, les composantes proviennent à la fois de l’usine de St-Jérôme et d’Autriche. L’équipe de l’entreprise déployée sur place a donc travaillé d’arrache-pied, conjointement avec la station, pour tenir un échéancier plus que serré. Comme on connait la capacité de réaction rapide des deux acteurs (rappelez-vous la reconstruction partielle du TGV -qui porte encore mieux son nom- après l’incendie de l’automne 2014), la date de tombée pour la livraison de la nouvelle remontée ne posera pas problème.
Bien que les pylônes et trains de galets soient encore sagement alignés dans le stationnement du versant Nord, le montage final est déjà prévu à la minute près, incluant opération héliportée. Les gares aval et amont sont déjà en place, la prochaine étape requiert le passage d’une équipe d’électriciens pour connecter l’ensemble des composantes motorisées du télésiège. Le Lowell-Thomas Express gravira les 264 mètres de dénivelé en retranchant plusieurs minutes au chrono de son prédécesseur; les paris sont déjà ouverts afin de savoir qui aura l’honneur de s’asseoir dans la chaise inaugurale!
Les trains de galets et pylônes sont prêts à être installés.
La gare aval du Lowell-Thomas Express
Un dernier coup d’oeil pour les nostalgiques!
Les nouveaux sous-bois sont prêts
Certaines zones déjà bien fréquentées des chevreuils habitués de l’endroit seront désormais accessibles au grand public! En collaboration avec le Parc National du Mont-Tremblant, le défrichage et l’élagage des nouveaux sous-bois a été confié à une équipe de bûcherons experts. Le peaufinage des derniers détails a été laissé au soin de la patrouille de la montagne et les sous-bois sont maintenant fins prêts pour les premières chutes de neige. Sur le versant Nord, les skieurs pourront profiter de la Dynagriffe (accessible par l’Expo), de la Taïga, jouxtant la déjà fort prisée C.B.C., d’une ouverture dégagée sur le côté de la Boiling Kettle, et des Vallons, une piste cotée difficile (bleue) dont l’entrée se trouve à la jonction Vanier-Duncan Haut. Le Edge n’est pas en reste avec un ajout à droite de l’Action: la Réaction (oui, avec le même « pitch » du haut de l’Action!) et l’Extension font désormais partie des sous-bois du côté de l’Escapade.
Souvenirs: vue du haut de l’Action
Souvenirs: on dévale le bas de la Réaction
Le nouveau sous-bois du Edge Réaction
Toujours sur le versant Edge: l’Extension
Améliorations supplémentaires
Alterra Mountain Company semble déterminée à rehausser la qualité du produit « Tremblant ». Les visiteurs qui avaient l’habitude du chapiteau temporaire (la Boite à Lunch) voisin de la Fourchette du Diable du versant Nord pourront désormais profiter d’un bâtiment permanent. La Fourchette a droit elle aussi à une remise à neuf, de la même manière que l’aire d’alimentation du sommet: nouveaux fourneaux, menu rafraichi, décor revampé. La somme colossale investie sur les infrastructures permet également d’agrandir la flotte de canons à neige, augmentant par le fait-même la capacité d’enneigement. Fait à noter, lors de l’ouverture prévue pour le 22 novembre prochain, la station espère enneiger de haut en bas, nord et sud, comme à son habitude. Seule la piste Nansen sera potentiellement inaccessible puisqu’elle sert de chemin de service pour acheminer tous les matériaux au sommet et que les besoins en transport seront présents jusqu’à la dernière minute. Le décompte est donc lancé, il ne manque plus que les flocons au sol!