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    Whaleback Mountain NH, Le printemps à +12C – 19 février 2017

    La station Whaleback Mountain est située tout près de l’autoroute 89, à 10 minutes de Lebanon, NH. Aujourd’hui, la station appartient à un organisme sans but lucratif et son existence est assurée grâce à la contribution de nombreux volontaires. Elle a un dénivelé de 213 mètres avec 28 pistes, dont un bon nombre sont éclairés. De la route, on ne peut voir que quelques pistes de la station.

    J’ai eu le plaisir de skier en compagnie de Paul Giddings, qui est venu me rejoindre de Sherbrooke pour découvrir la station.

    Nous avons eu droit à 3 heures de ski sous le soleil, et en fin d’avant-midi à du vrai ski de printemps, avec une température de +12 C. Lorsque nous avons arrêté de skier, la neige à certains endroits commençait à être passablement collante. Nous n’avions pas les bons vêtements pour une telle température et nous ne pouvions qu’envier ce planchiste qui était seulement en T-shirt à manches courtes. 

    La station n’ouvrant normalement qu’à 9 h, je pensais avoir une bonne place de stationnement à 8 h 15. Ma surprise a été grande de voir la station qui bourdonnait d’activité et de constater que le stationnement était presque complet. C’est qu’il y avait une grosse compétition régionale pour les jeunes skieurs de bosses, avec des jeunes de Killington, Mount Sunapee, Sunday River, etc. Il y avait aussi beaucoup de parents et une ambiance de fête régnait.

    Avec tout ce monde, je pensais que la chaise double ne pourrait suffire, et que la ligne d’attente serait longue. Dans les faits, il n’y a eu une ligne d’attente que très rarement, car presque tout le monde était ici pour participer ou regarder la compétition, et non pour skier comme tel.

    La station a quelques pistes vertes, qui le matin n’étaient pas en parfaite condition, car il avait fait au-dessus du point de congélation la veille.

    Ce commentaire était aussi vrai le matin pour les pistes bleues, mais l’augmentation de la température a rapidement rendu ces pistes très agréables à skier. Il y avait une bonne quantité de neige et aucun endroit durci ou glacé.

    En plus de la piste à bosses utilisée pour la compétition, il y en avait une autre, mais personne ne la skiait aujourd’hui.

    Il y a plusieurs sous-bois, mais un seul que je peux qualifier de facile, les autres sous-bois étant difficiles et laissés passablement à l’état naturel.

    Le petit parc à neige est intéressant, mais aujourd’hui l’action se passait dans les bosses.

    Pour ceux qui commencent à skier, on a aménagé un endroit près de la chaise.

    Whaleback Mountain n’est pas une station qui attire beaucoup les touristes, mais pour les skieurs de la région, c’est une station importante. Je ne pensais pas y faire mon premier vrai ski de printemps cet hiver.

    En théorie, demain la chance sera avec moi, car il fera encore soleil. Pour la dernière journée de ce petit voyage, je vais skier, à seulement 15 minutes de route, une autre station que je ne connais pas.

    Dartmouth Skyway, NH Une belle découverte – 18 février 2017

    Bien peu au Québec connaissent la station Dartmouth Skyway, malgré le fait qu’un grand nombre de très bons skieurs y ont été formés depuis plus de 50 ans. L’équipe de ski alpin du collège Dartmouth vient s’y entraîner.

    La station a un dénivelé de 295 mètres et 31 pistes réparties sur deux montagnes, Winslow et Holt’s Ledge. On y retrouve des pistes pour tous les niveaux de skieurs. La station offre l’un des meilleurs rapports qualité / prix que je connaisse, et en bonus il y a rarement de l’attente aux remontées mécaniques. Il y avait beaucoup de monde aujourd’hui, et malgré cela, si attente il y a eu, elle a été minime. Le chalet est grand et peut facilement accueillir les skieurs qui viennent à la station.

    J’étais dans la première chaise de la montagne Winslow et j’ai eu droit aux premières traces dans la piste Howard Chivers. La neige était d’une douceur incroyable. Avec le soleil et l’augmentation de la température, la neige est devenue un peu inégale et demandait un peu plus d’énergie pour la skier, mais sans plus. Je n’ai jamais vu de glace.

    Howard Chivers haut
    Howard Chivers bas

    J’aime beaucoup les pistes avec des ondulations, ce qui est le cas pour plusieurs pistes, comme la piste Herman’s Highway.

    Pour marquer le début de la semaine du congé scolaire, il y avait un slalom géant en parallèle par équipe dans la piste Lower Thomas. Cette compétition était loin d’être sérieuse, si j’en juge par les costumes portés par les participants.

    Au bas de ce versant, il y a la pente école.

    Après une heure de ski sur cette montagne, je suis allé skier sur la montagne Holt’s Ledge, qui offre des pistes plus difficiles. Malheureusement pour moi, la piste damée la plus difficile de la station était réservée à un entraînement.

    La portion du bas de la piste sous la chaise est très difficile, alors que celle du haut est beaucoup invitante

    Il y a un bon choix de pistes pas trop difficiles, ainsi qu’un sous-bois bien dégagé.

    Plusieurs des pistes aboutissent sur une large piste avec un bon angle, que l’on peut descendre soit facilement, soit en se compliquant un peu la vie.

    Je suis certainement l’un des rares skieurs, qui en ce très beau samedi, a fait du ski sans avoir à attendre aux remontées mécaniques.

    Ragged Mountain Resort, NH Très belles conditions – 17 février 2017

    Ragged Mountain resort est située à Danbury, dans le sud du New Hampshire. Même si la station a un dénivelé de 381 mètres, 56 pistes, et 2 chaises débrayables dont une chaise pour 6 personnes, on y retrouve principalement une clientèle d’habitués. Cette situation s’explique par le fait qu’aucune autoroute ne passe près de la station.

    Il faisait un temps magnifique aujourd’hui, et comme la température était agréable, le vent de 30 km en après-midi ne causait aucun problème. Les chaises sont plus basses que les arbres et donc bien protégées du vent.

    Il n’y avait aucune vraie attente et on m’a dit que même les fins de semaine, l’attente n’est jamais de plus de 5 minutes. Grâce à toute la neige reçue ces dernières semaines, les pistes étaient en parfaite condition et sans aucune glace.

    La station comporte 3 sommets, soit Ragged Mountain, Spear Mountain, et Pinnacle Peak, un sommet avec des pistes tracées, mais actuellement aucune remontée mécanique.

    Le sommet principal est Ragged Mountain, qui donne accès à un bon nombre de pistes. Les pistes damées ne sont pas très difficiles, et c’est vrai même pour la piste sous la chaise, l’Exhibition, ou la piste Headwall.

    Les seules pistes difficiles sont les pistes parfois assez étroites et non damées comme cette piste.

    Ce que l’on retrouve le plus, ce sont des pistes larges qui sont idéales pour faire du carving ou du ski en ligne de pente.

    Dans le bas de ce sommet, il y a le parc à neige principal de la station. Personne ne l’utilisait aujourd’hui, sauf quelques skieurs qui évitaient les obstacles.

    Autant les pistes damées ne sont pas très difficiles, autant il n’y a pas de sous-bois faciles. Au mieux, ceux-ci sont de niveau intermédiaire, comme sur la photo, ou vraiment difficile.

    En retrait mais facile d’accès, il y a une pente école avec une chaise triple.

    Le sommet Spear Mountain est à l’image de Ragged Mountain. La piste sous la chaise est très amusante à skier, mais elle n’est pas particulièrement difficile. Il y a cependant des sous-bois très difficiles, mais qui n’étaient pas populaires aujourd’hui.

    Showboat
    Showoff

    Les pistes du sommet Pinnacle Peak sont tracées, et il est possible d’en skier une partie, mais c’est uniquement sur neige naturelle, et si la neige est le moindrement lente, le retour vers le chalet se transforme parfois en une ballade de ski de fond. Il ne faut pas non plus y aller seul.

    Demain est le début d’une fin de semaine de 3 jours et en plus, le début du congé scolaire pour de nombreux étudiants. Je vais donc skier une station très locale en espérant qu’il n’y aura pas plus de skieurs qu’une fin de semaine normale.  

    Skimo: vivre une course de l’intérieur

    Aujourd’hui est venu le temps de mettre en pratique les heures d’entraînement que vous avez allouées au ski de montagne depuis le début de l’hiver! Et quoi de mieux que de venir participer à l’une des étapes du SkimoEast proposés aux 4 coins de la province ou à la frontière américaine dans le Vermont? Cet article propose un court descriptif des épreuves ainsi que mon expérience personnelle dans ces courses!

    Différents formats d’épreuves

    Le skimo est régi par la Fédération Internationale de Ski de Montagne  (ISMF), qui assure le cadre règlementaire dans lequel les courses sous son label doivent se tenir. Quant à la Fédération française de la montagne et de l’escalade (FFME), dont l’objectif est d’assurer la promotion et le développement du ski-alpinisme (entre autres), elle définit les différents épreuves de course comme suit:

    – Le sprint, un parcours très court, avec plusieurs changements de mode de progression ; il s’agit d’un format de course très technique et intense.
    – La verticale race, qui privilégie la vitesse d’ascension pure (dénivelé intermédiaire), sans effectuer la descente.
    – L’épreuve individuelle ne comporte pas de passages particulièrement difficiles et est composée de plusieurs montées et descentes; c’est le « format classique » où la polyvalence est une qualité essentielle.
    – L’épreuve par équipe met en avant l’esprit de cordée sur des parcours longs qui présente de nombreux passages techniques (cordes fixe, arêtes, glaciers…)
    – Le relais est un format court et technique où l’esprit d’équipe permettra de se surpasser.

    Mais « au Québec, le sport est encore bien trop jeune pour faire cela », m’explique Jeff Rivest, instigateur du SkimoEast; « il faut faire découvrir le sport en premier lieu et surtout avoir du plaisir à le pratiquer et éviter les controverses psychorigides car cela n’aide pas à populariser la discipline, à l’inverse du freeride qui se développe à grande vitesse… ».

    Le tour SkimoEast

    Pour se développer localement, un sport doit permettre à ses adeptes de se rassembler pour les fédérer. Depuis maintenant deux ans, quatre amis passionnés, Lyne Bessette, Jeff Rivest, Tim Johnson et Richard Ferron, ont créé l’association SkimoEast avec pour ambition de partager leur passion pour le ski de montagne. C’est ainsi qu’en 2016, un premier Championnat de course skimo a eu lieu au Québec et au Vermont, réparti sur une dizaine de courses de janvier à avril, dont le classement reposait sur les cinq meilleurs résultats. Plusieurs types d’épreuves ont ainsi eu lieu: courses individuelles, course sur deux jours et course par équipe et par étapes dans les Chic-Chocs.

    Mon retour d’expérience

    Cette année, j’ai déjà eu l’occasion de participer à deux épreuves, au moment où j’écris cet article ; le Trail de Nuit à Stoneham et le Défi des Montagnes au Massif de Charlevoix. Deux épreuves différentes qui sollicitent des qualités différentes.

    À Stoneham, l’objectif était de faire un maximum de montées dans un laps de temps d’une heure, comme en cyclocross: « Si tu passes l’arche à 59 minutes, tu continues, alors que si tu arrives à 61 minutes, c’est terminé », m’explique Richard Ferron lors d’une de nos sorties d’entrainement-repérage du tracé.
    Avec une boucle de 2,8km de long, une montée de 1,2km (350mD+ – 30%) et la descente dans une piste « facile » (mais de nuit), les plus rapides feront quatre boucles en un peu plus d’une heure quand en moyenne le reste des participants en fera trois. Cette épreuve s’apparente en tout point à un sprint: explosif, rapide et intense!

    Pour cette première course, je ne me suis pas posé beaucoup de questions, et je suis parti à fond: oubliez la technique ou la gestion de l’effort! Je me suis fait dire par des concurrents et ma blonde que je courrais littéralement avec mes skis ! Pas esthétique, très éprouvant, j’en ai payé le prix rapidement, à la fin de la première montée, lorsque j’étais en surrégime et que j’éprouvais des difficultés à respirer. À ma première transition, je tente de bloquer mes bottes pour la descente, mais je ressens une résistance… je force plusieurs fois, jusqu’à me rendre compte que j’avais tourné une lanière, sans faire la vérification initiale. Me voilà obligé d’ouvrir ma botte au complet avant de remettre ma fixation correctement! Les secondes filent…

    Je suis également confronté à un deuxième problème: la gestion des peaux. Malgré des lectures préconisant d’avoir toujours deux paires en course, j’ai pris le départ confiant avec une seule paire, en me disant que j’ai déjà fait huit montées en une matinée ici – 3000mD+ – sans problème… Malheureusement, au cours de la seconde montée, l’une de mes peaux s’est décollée et j’ai glissé. Pas d’autre choix que de porter mes skis dans le dos pour finir la montée à pied! Et comme mes peaux ne collaient plus, j’ai effectué ma troisième montée à la course au complet, en bottes. Depuis, je me suis acheté une seconde paire de peaux que je traine avec moi en course !

    Lors du Défi des Montagnes, la tâche s’avère plus costaude: un parcours de 19km, 1800mD+, du ski dans les pistes à bosses, des sections en bootpack…Bref, tous les ingrédients de l’épreuve individuelle par excellence.

    J’ai pris le départ de cette course après trois jours de maux ventre, autant dire que je n’avais pas de jambes, et ça été très très long! Les sections à faible dénivelé qui requièrent un peu de technique de ski de fond ont été interminables. C’est mon point faible et je vais devoir emmagasiner du volume de distance et non uniquement du dénivelé.

    La descente dans le premier sous-bois était très technique: des bosses, des arbres, et de la poudreuse, tous les ingrédients sont réunis pour nous couper les jambes avant de rejoindre une longue piste de 4 roues dans laquelle il fallait rependre du terrain tout en économisant les jambes en vue de la prochaine difficulté. C’est finalement dans la montée sèche de 700mD+ que j’ai été le plus à l’aise, rattrapant et doublant cinq concurrents: c’est dans ce type d’effort que je tire le mieux mon épingle du jeu.

    Au bootpack, l’un des bénévoles me donne l’espoir que mon calvaire s’achève lorsqu’il nous crie : « Lâchez pas, c’est la dernière montée… », alors qu’il restait en réalité une descente avant la dernière bosse de 450mD+! Lors de la dernière transition, l’attache de mes peaux saute, m’obligeant à improviser un bricolage après avoir enlevé mes gants, dragonnes et m’être fait dépasser par un concurrent que j’avais précédemment doublé. Dans cette dernière demi-heure, je me suis littéralement écroulé tandis que je prévoyais compléter la course en 2h30, il m’aura fallu 3h00 pour enfin m’asseoir sur une chaise et reposer mes jambes. La demi-heure de trop…

    Une mécanique qui roule

    Vous l’aurez compris, le jour de l’épreuve, tous les voyants doivent être au vert, et il n’y a pas de place pour des imprévus. La forme physique, le matériel, les transitions… tous ces « détails » doivent être parfaitement exécutés et coordonnés le jour de l’épreuve, car ils constituent en substance des secondes et minutes à perdre du terrain sur les autres concurrents. Bien souvent, à l’arrivée, le podium d’une course se joue sur ces détails et sur la capacité de les enchaîner sans accrocs par rapport à ses poursuivants!

    Plus qu’une compétition, un rassemblement de passionnés

    Que l’on aime ou que l’on déteste « la compétition », les évènements proposés par SkimoEast sont incontournables pour tout amateur de skimo au Québec !

    Ouvert aux pratiquants en espadrilles, en raquettes, en ski de freeride (équipement lourd), avec des parcours longs et court, il y en a pour tous les goûts et chacun peut y aller à son rythme (pas de temps limite pour terminer le parcours). De plus, l’organisation offre un cadre légal et sécuritaire tout en regroupant des passionnés: rien que pour ces arguments, ces évènements sont une aubaine!

    Le XCD sans être excédé

    Ceux et celles qui s’intéressent au télémark ou aux débuts du ski hors-piste en ont probablement déjà entendu parler. Le XCD — abréviation de Cross Country Downhill — remonte aux origines de cette renaissance qui a fait du talon levé plus qu’un simple mode d’accès au backcountry, à l’orée des glorieuses années 70. Techniquement, il s’agit d’une hybridation entre ski de fond et alpin, deux disciplines hermétiques et éloignées a priori.

    Il semble que l’histoire du XCD possède une prémisse (ou un légende): une bande de patrouilleurs en station qui en ont marre de la lourdeur et du manque d’ergonomie de l’équipement alpin, spécialement lorsqu’ils ont à travailler, à marcher en piste ou à patrouiller des endroits difficiles d’accès. Ils se seraient dit: Hé, ça serait-y super si on était en ski de fond! Gages-tu qu’on pourrait même se lancer dans les pentes! Il ne restait qu’à passer à l’acte… D’autres se sont sentis appelés en voyant ces vieilles illustrations de skieurs effectuant un virage télémark durant les années 20-30… Et pour plus d’un, c’était une façon de s’initier au ski mountaineering.Dans un contexte de popularité grandissante du ski de fond, l’équation skinny skis + descente a fait voir des flammèches à plus d’un skieurs en quête de nouveauté!

    Ce sont surtout les skieurs américains qui se sont distingués dans cette discipline: à l’Ouest (trois secteurs distincts : Californie, Rocheuses & Pacific Noth West) nous avons Allen Bard, Steve Barnett, Eric Burr, Rick Borkovec, Tom Carter, Craig Dostie, Nils Larsen, Paul Parker et Don Portman, notamment… À l’Est, il s’agit de Winslow Ayer, Chip Chase, John Dostal, Ned Gillette, Dickie Hall & John Tidd, entre autres.

    Au départ, et paradoxalement, les pionniers n’ont pas cette fixation monomaniaque sur la technique du télémark; ils possèdent plutôt une panoplie de virages différents, en fonction des conditions — certaines techniques ayant été dépoussiérées pour ajouter de la polyvalence dans la boîte à outils du skieurs de backcountry.

    Au tout début, plusieurs ont commencé à explorer les possibilités de ce nouvel art à l’aide d’équipements de ski de fond: long skis sans carres et bottes molles. Puis, par souci d’efficacité, ils ont jeté leur dévolu sur les skis à carres métalliques, étroits, combinés aux bottes de cuir et aux fixations 3 pin. Il faut ajouter qu’il n’était pas aisé de skier sur ces planches effilées aux doubles cambrures énergiques. Un des incontournables de l’époque: le Karhu XCD GT, aux cotes très sobres: 62-54-59… tout à fait dans l’esprit de la discipline.

    Mais qui sont les principaux instigateurs de cette révolution? Voici quelques portraits succincts de véritables figures de proue qui ont été les premiers avocats du XCD dans les années 70!

    Steve Barnett

    Ce skieur autodidacte a perfectionné son art par le biais de livres anciens (publications de Fridtjof Nansen, entre autres) et de beaucoup de pratique; il est aussi celui par qui le vocable XCD va se « démocratiser ». En 1978, il publie Cross Country Dowhnhill and other stories, livre qui va instiller une véritable révolution. L’auteur aborde le ski hors-piste dans sa globalité; avec son esprit scientifique de biologiste, il expérimente, sonde, et teste toutes sortes de techniques en vue de les adapter au fjellski. Il fait sortir de l’ombre la technique du télémark et nombreux autres virages peu communs mais efficaces avec ce type d’équipement: stemabstemstem christiana, télémark, open turn, virage parallèleet autres. Barnett fut LE catalyseur de cette révolution. Sa rencontre avec Anti Titola, l’un des fondateurs de Karhu ski en Finlande, sera déterminante pour ce dernier et entraînera la création de la collection de skis XCD. Il reste encore aujourd’hui acquis aux équipements légers de type 3 pin, fixations système SNS BC, bottes de cuir ou de plastique légères.

    Steve Barnett. Photo Nils Larsen

    Rick Borkovec

    Ex-coureur et patrouilleur de Crested Butte au Colorado, Rick Borkovec s’initie au ski de fond en 1971 en soignant une vilaine fracture infligée lors d’une descente en ski. Selon toute vraisemblance, il serait définitivement le premier à explorer les virages sur ce type d’équipement léger. Il aurait d’ailleurs été motivé par des photos du père de Stein Eriksen (une légende du ski alpin) en pleine pratique du virage télémark. Il a fait connaître sa passion par les biais des multiples magazines de ski américains qui ont publié des articles par et sur lui-même. Homme réservé, il fut paradoxalement discret malgré l’importance de ses legs et la façon dont il a disséminé le germe du virage télémark aux États-Unis.

    Rick Borkovec. Photo Craig Dostie

    Dickie Hall

    Flamboyant personnage, Dickie Hall sait se faire aimer/détester. Détesté de ses anciens employeurs qui l’ont pris à faire fonctionner les remontées la nuit pour se taper une dernière petite descente, son renvoi alors qu’il œuvrait comme patrouilleur à Killington a définitivement été salutaire pour sa carrière: en devenant moniteur de ski de fond (il n’y connaissait rien!), il a pu cheminer vers ce désir de polyvalence en hors-piste, en descente comme en montée, à partir d’un équipement léger. On peut dire que ça l’a bien servi puisqu’il a développé des habiletés exceptionnelles. Hall a aussi su se faire aimer de ses amis; tous un peu hippies, ils passeront leurs hivers à skier dans un contexte qui ressemble à une commune, espèce de centre de ski sans but lucratif… Farouche défenseur du XCD et du télémark tel qu’on le connaît, il fonde son école (NATO: North American Telemark Organisation) et publie de nombreux et remarquables tutoriels vidéo sur le télémark. Il a fait énormément pour la cause avec et en raison de son bagou légendaire.

    Dickie Hall

    Le XCD moderne

    On pourrait facilement penser que l’évolution du télémark actuel a supplanté le XCD; ce n’est pas tout à fait exact. Le XCD s’est toujours maintenu; il s’est plutôt créé une scission qui a permis au télémark actuel de se développer, avec la préférence pour les bottes de plastique à trois ou quatre boucles, les skis larges, les fixations à câbles, le ski en station, etc. Mais le XCD n’est pas en reste car il a su croître en accord avec ses principes de simplicité, de légèreté, de solidité, et toujours dans la modalité du talon libre. Un des axes de développement actuel du XCD se fait via la création de skis larges à écailles: Fischer, G3, Madshus, Rossignol et Voile proposent une série de skis qui représentent bien cette évolution. Ainsi, il reste toujours des irréductibles qui préfèrent l’approche extrêmement minimaliste et efficiente par sa légèreté proposée par le Cross Country Downhill d’antan… 

    Il aurait été intéressant d’aborder les pratiques qui annoncent le XCD boom des années 70: le télémark de Erling Strom au Mont Assiniboine dans les années 20, le open Christie de Eric Burr le naturaliste en fin des années 60, le ski de fond familiarisé à la descente de Ned Baldwin… Tout ça pourrait faire l’objet d’une autre chronique!

    Pour en savoir davantage sur le XCD historique: ce film est en italien mais c’est le meilleur qui existe à ce sujet… De la vraie skinny porn. Passez le début… le tout est superbe!

    XCD actuel: trois films valent le détour:

    HiyokoD ski ici avec des Fischer Silent Spider: 62-52-60

    Telehiro, avec ses Fischer SBound et fixations SNS-BC

    Un canadien avec ses Kom, bottes Excursion & fixations Voile à câbles

    Je tiens à remercier tout particulièrement Steve Barnett, Craig Dostie (earnyourturns.com) et Nils Larsen (altaiskis.com) pour leur collaboration.

    10 oublis qui gâchent la journée de ski!

    Photos G. Larivière et C. Deschamps

    C’est parfois de l’étourderie, souvent des gestes trop pressés, et voilà, on est à mi-chemin, ou carrément en train de se préparer au chalet, et on constate qu’on a oublié… cette chose importante qui va faire en sorte qu’on va passer une moins bonne journée! Cette petite liste se veut un rappel amical, histoire de vous faire vérifier votre sac avant le départ pour la station de ski!

    1) Les accessoires: casque, lunettes, gants…

    C’est bête! Ils sont là, dans l’entrée, sur le meuble, le banc, au sol… mais on ne les a pas. Impossible de faire demi-tour, donc… et pas question d’annuler la journée de ski! C’est avec l’air dépité que vous irez à la boutique de la station, espérant trouver quelque chose à prix raisonnable, dans vos coloris et votre taille. Si c’est un faux-col, attendez-vous à payer un peu trop!

    2) De l’eau

    Peu de skieurs y pensent… boire de l’eau pendant la journée est crucial mais plutôt « contre-intuitif »: on ressent rarement la chaleur ou la déshydratation mais une journée au grand air hivernal nous déshydrate presque autant qu’en été! Boire de l’eau assure une bonne forme à vos muscles et prévient les vilaines crampes et les maux de tête. Certains skieurs ont adopté le sac à dos de type « camelbak », d’autres maltraitent une petite bouteille de plastique dans leurs poches… trouvez votre tactique pour ne pas oublier de boire!

    3) Du baume à lèvres

    C’est tout petit, ça se glisse bien dans les poches, on en a toujours trois ou quatre à la maison ou dans le fond d’un sac… mais c’est en pleine remontée qu’on se rend compte qu’on aurait besoin d’en appliquer sur nos lèvres! L’inconfort grandit et les gerçures nous guettent. Le mauvais réflexe: humecter les lèvres avec la langue, ce qui bien entendu empire la situation. Facteur aggravant: le faux-col, humidifié avec votre souffle, qui ajoute à l’irritation par la friction. Pensez à un baume à lèvres doté d’un facteur de protection UV: fort pertinent dès les premières journées ensoleillées de la Relâche!

    4) Manger

    Que ce soit avec le déjeuner du skieur, le diner du champion ou les snacks légers en cours de journée, vous devez alimenter votre corps! Attention: suivez vos habitudes quotidiennes. Si vous ne mangez que très peu le matin, ne changez pas pour le déjeuner 2-oeufs-bacon-patates-saucisses-fèves-roties, vous roulerez en ski… mais n’oubliez pas de manger pendant la journée! Certains ont horreur de couper leur journée pour rentrer au chalet. Faites des réserves de barres tendres, de mélanges de noix et de fruits séchés, et profitez des remontées pour garder votre niveau d’énergie au maximum!

    5) Respecter le code de conduite en montagne

    Emporté par l’énergie du moment et l’excitation des descentes, on oublie parfois qu’on est responsable des skieurs en aval, qu’on ne doit pas s’arrêter en plein milieu d’une piste, qu’on doit rester en contrôle, qu’on ne doit pas visiter une piste fermée… Ces petits « oublis » mettent parfois fin abruptement à une journée qui a bien commencé. Mettez les chances de votre côté pour ne pas gâcher vos descentes!

    6) Les bottes dans la voiture

    Ouch! C’est raide, c’est froid, c’est humide… et c’est impossible à enfiler même après de multiples contorsions et jurons. Se battre avec des bottes de ski qui ont passé la nuit dans la voiture, c’est une frustration inutile! C’est la chose qui doit quitter la maison en même temps que vous, et qui ne doit pas aller au fond du coffre avec la pelle, le lave-glace à moitié plein et les traction aids. Si vous devez vraiment laisser vos bottes dans la voiture, pensez à vous équiper d’un petit sèche-bottes et branchez-le quelques minutes au chalet avant de les enfiler… ça réduira un peu l’inconfort!

    7) Un Ski-Key/barrer son équipement

    Au débarcadère, vous sortez tout votre équipement de la voiture, puis vous y revenez après avoir garé la voiture et vous être préparé au chalet… et zut, les bâtons ont disparu. Idem pour l’heure du diner ou un simple tour au petit coin! Vol ou confusion de la part d’un autre skieur, vous voilà bien mal pris sans bâtons! Ou sans les skis… Certaines stations à fort achalandage sont également plus susceptibles d’être la cible de gens mal intentionnés. Ne prenez pas de chance: un ski-key, c’est tellement pratique… 20$ pour ne pas se faire voler 600$, c’est quand même un bon investissement!

    8) Des mouchoirs

    C’est tout de même un classique hivernal: la goutte au nez dès qu’on sort dehors ou qu’on produit un léger effort… et rien sous la main pour se moucher, on utilise le côté de l’index du gant ou un coin de manche pour s’essuyer. Pas très chic, en plus de ne pas être hygiénique ni confortable pour le nez! Et de grâce, évitez la tactique « soufflerie vers le côté en pinçant une narine », c’est dans le top-5 des gestes « pas-classe »! Des mouchoirs vous éviteront tout ça… mais pensez à vider vos poches avant la prochaine lessive!

    9) Écouter votre corps

    Les cuisses qui brûlent, un « derrière de genou » qui tire, des orteils qui font mal, des joues un peu moins sensibles, un mal de tête… tous ces signes que votre corps vous envoie passent un message: il faut ralentir, prendre une pause, voire mettre fin à la journée! La plus grande cause d’incidents en station de ski est la fatigue, qui fausse le jugement, ralentit les réflexes et nous fait perdre en contrôle. De plus, les parties du corps plus sujettes aux engelures doivent être protégées, et surveillées de près… Ne repoussez pas les limites de la douleur, vous ne terminerez pas votre journée sur une bonne note, et la prochaine pourrait être « dans longtemps »!

    10) Faire sécher ses bottes/gants avant la sortie suivante

    L’après-ski, la route du retour, la fatigue… tout le matériel reste empilé dans un sac, ou en vrac dans le coffre de la voiture… et se transforme en pain de glace. Oups! Pensez à étendre les vêtements qui n’ont pas besoin d’être lavés pour en chasser l’humidité, à faire sécher les bottes et les gants, de même qu’à essuyer les carres des skis ou de la planche pour éviter la formation de rouille et les coulisses désagréables sur le tapis de la voiture ou dans le rangement des skis.

    Vous êtes-vous reconnus dans un ou plusieurs de ces oublis? Faites-vous une petite liste… et ça deviendra votre routine de préparation et de retour! Si vous avez d’autres oublis ou conseils à partager, n’hésitez pas à le faire dans les commentaires ci-bas… et bon ski sans oubli!

    10 trucs pour réussir vos photos en ski

    Si vous avez déjà été frustré par le résultat des photos de votre journée de ski alors que vous les regardiez, plein d’espoir, après les avoir transféré sur votre ordinateur, rassurez-vous: ce n’est rien de dramatique… et vous êtes loin d’être le seul à vous attrister de voir tout ce bleu! La prise de photo en contexte hivernal est relativement difficile car les appareils ne sont pas conçus pour ces environnements « extrêmes », qu’il s’agisse de température ou de lumière. Les conseils suivants vous aideront peut-être à améliorer la qualité de vos souvenirs de ski!

    Avant d’aborder les trucs plus précis, sachez ce conseil général: il n’y a pas de « mauvais » appareil photo. Ne soyez pas complexé par un chiffre (megapixels ou valeur monétaire), ce n’est pas une assurance de qualité: c’est vous qui appuyez sur le déclencheur! Certains appareils peuvent vous faciliter davantage la tâche mais ils ont tous un capteur, une lentille et un déclencheur. Ne cherchez pas à changer votre appareil pour un « meilleur », cherchez plutôt à maitriser l’appareil que vous avez déjà. Si vous connaissez les menus, les faiblesses et forces de votre appareil, alors vous êtes prêt à aller un peu plus loin!

    Un peu de technique sur votre matériel:

    1. Sortez du mode complètement automatique. Même les appareils photo intégrés dans les téléphones intelligents offrent de plus en plus de réglages manuels ou semi-automatiques. Explorez-les! Vous aurez accès à davantage de réglages et vous serez à même de compenser selon l’environnement et la lumière, par exemple en jouant avec la braquette d’exposition. Généralement représentée par une ligne pointillée séparée en son centre par un 0 et graduée de -3 à +3, identifiée EV (exposure value), l’exposition est un réglage de base qui vous permet de « tricher » un peu en jouant sur la quantité de lumière que votre appareil enregistrera. C’est gris dehors? Surexposez à +1 ou +2. Il fait un soleil aveuglant? Votre appareil photo ne porte pas de lunettes de soleil… vous, oui: sous-exposez à -1. Testez vos réglages! Chaque situation étant légèrement différente, vos réglages auront à changer au fil des descentes.

    2. La fameuse neige bleue: l’ennemi juré! Le capteur des appareils photo numériques est une merveille technologique… encore arriérée par rapport à notre oeil. Nous ne voyons jamais la neige bleue pour la simple et bonne raison que nos yeux font eux-même ce qu’on appelle la « balance des blancs ». La quantité de blanc à laquelle le capteur de l’appareil photo est exposé en hiver est simplement trop grande pour que l’appareil arrive à calculer rapidement (n’oubliez pas qu’il fait froid!) la compensation appropriée. Certains appareils ont des modes de prise de vue « Nuageux », « Éclairage au tungstène », « À la plage »… Peut-être le vôtre a-t-il une option « Sports d’hiver »? Blague à part, il est impossible d’éliminer complètement le bleu d’une photo prise en hiver mais certains réglages de l’appareil permettent de compenser. Si vous pouvez régler la « température » (en degrés Kelvin), c’est la meilleure solution: réglez la température au chiffre le plus élevé (exemple: 6500). Sinon, forcez le déclenchement du flash intégré de l’appareil, ce qui pourra également se révéler efficace, selon les conditions. Et dans tous les cas, il est possible de récupérer la photo en traitement sur l’ordinateur: plusieurs logiciels de retouche gratuits offrent cette correction de base.

    3. Il neige des pizzas: ne sortez pas votre flash! Ceux qui ont déjà laissé leur appareil en mode complètement automatique ont déjà eu la surprise d’une photo affichant des boules de ouate surexposées ici et là dans l’image. Impossible à corriger! Une tache surexposée est une information inexistante dans le fichier de l’image il est impossible de traiter l’image pour inventer l’information qui n’existe pas.

    4. Traitez votre appareil comme vos mains: protégez-le du froid! Selon le format de la pile de votre appareil photo, il est possible que celle-ci ne tienne pas toute une journée, surtout si l’appareil n’est pas isolé (dans une poche intérieure de votre manteau, par exemple). Gardez votre appareil un peu plus au chaud, ou apportez une pile de rechange si le format le permet. Attention lorsque vous rentrez dans le chalet: l’électronique de l’appareil ainsi que les lentilles peuvent s’embuer… Si vous avez un appareil semi-professionnel doté de lentilles interchangeables (DSLR/reflex), l’option de la poche intérieure du manteau est à oublier: pensez à investir dans un bon sac de transport coussiné! Ça le protègera des chocs… et de la neige! Truc bonus: ayez dans vos poches un petit linge micro-fibre pour nettoyer la lentille… ça marche pour vos lunettes de ski, ça marche pour les appareils photo! Et ça éliminera la petite tache qu’on pensait « invisible » qui apparait sur toutes les photos!

    5. Évitez de prendre des photos lorsque le soleil est à son zénith. Les photos prises entre 11h30 et 13h30 sont surexposées, les visages des sujets toujours noirs et l’effet dynamique des ombres environnantes (skieurs ou arbres) est presque nul. Les meilleurs moments pour prendre des photos sont tôt le matin, ou dès que le ciel change de couleur avant le coucher du soleil -qui arrive relativement tôt en hiver! Truc bonus: si vous devez prendre des portraits rapprochés au diner, sortez votre flash! Il débouchera les ombres, éclaircira les regards et vous évitera d’avoir à mettre tous vos sujets face aux soleil… pour prendre des portraits de grimaces aveuglées.

    En action:

    6. En piste, tentez au maximum d’anticiper le mouvement de votre sujet.Cet exercice vous permettra d’éviter d’abuser du mode « rafale », qui est un réflexe très fréquent. Bien que la prise de photos en rafale soit une bonne porte de sortie lorsqu’on doit photographier une action rapide, il faut éviter de l’utiliser comme une béquille. En anticipant les virages de votre sujet-skieur, vous pourrez réduire le nombre de photos que votre appareil aura à stocker sur votre carte mémoire: moins dur sur la carte, moins dur sur les piles!

    7. Effectuez une « pré-mise au point »: c’est la meilleure manière de réussir cette super photo d’action où le sujet n’est pas flou… parce que vous étiez prêt! Presque tous les appareils photo font une mise au point lorsqu’on appuie à mi-course sur le déclencheur. Testez-le sur votre appareil! Visez, appuyez sur le déclencheur mais ne vous rendez pas jusqu’au bout pour prendre la photo. Vous verrez peut-être sur votre écran apparaitre des zones ou carrés colorés indiquant à quel endroit la lentille a fait sa mise au point. Plusieurs méthodes peuvent fonctionner pour le « pré-focus »: trouver un objet à une distance similaire à celle de votre futur sujet, utiliser un autre skieur qui passe juste avant au bon endroit, demander à quelqu’un de se placer là où vous voulez… trouvez votre tactique! Et quand vous êtes prêt… clic!

    8. Choisissez votre environnement selon la lumière ambiante: vous ne pouvez pas contrôler les nuages et le soleil… mais vous pouvez contrôler où vous prenez vos photos! Si c’est tout gris dehors, les photos prises dans des pistes ouvertes vous donneront une impression de « plat »: le skieur semblera inerte, le relief sera moins évident, les couleurs seront mornes et la photo n’aura pas l’air vivante. Allez dans les sous-bois! La lumière sera différente et les sujets se démarqueront. Au contraire, s’il fait un temps très ensoleillé, privilégiez les grands espaces ouverts pour inclure votre sujet dans le décor de son action. Et si vous devez absolument prendre des photos de skieurs en piste par temps gris…

    9. … Utilisez les gros plans! Ce type de cadrage donnera de bonnes photos même par temps gris. Tant que votre sécurité le permet, suivez le skieur de proche, ou demandez-lui de passer près de vous en plein virage! C’est le moment d’utiliser votre mode « rafale » (avec modération)! Si la résolution des fichiers enregistrés par votre appareil est suffisante, vous pouvez aussi effectuer un recadrage de l’image une fois transférée sur votre ordinateur. Ce petit détail de composition peut faire toute la différence entre une photo vivante et une photo statique. Attention toutefois: l’abus de gros plan rend souvent la photo « anonyme » et difficile à placer dans un contexte précis.

    10. Sollicitez la collaboration de vos amis/sujets: après tout, ils profiteront des souvenirs en photo que vous aurez pris, eux aussi! Suggérez-leur des virages ou des lignes où passer, demandez-leur de vous attendre le temps que vous évaluez un endroit pour trouver le meilleur angle ou pendant que vous rangez votre appareil, entendez-vous sur des codes de communication pour leur indiquer le moment pour descendre, recommandez-leur de porter des vêtements aux couleurs voyantes… ces petits détails donnent un sérieux coup de main au photographe, qu’il soit amateur ou professionnel!

    Voilà! Avec ces conseils en tête et un peu de pratique, vos souvenirs en ski seront encore meilleurs… qui sait, peut-être irez-vous dorénavant à la chasse aux fonds d’écrans enneigés en  ski?

    Cet article a été initialement rédigé pour Maneige.ski, publié dans l’infolettre de novembre 2016.

    J’ai découvert le Mont Apic ! – 4 février 2017


    Et voilà… une nouvelle station que je viens de découvrir ! Le centre de plein air se dresse devant nous à quelques kilomètres avant notre arrivée. Je n’avais jamais été skier au Mont Apic…

    Ce centre de plein air familial est situé dans la région du centre du Québec, à Saint-Pierre Baptiste près de Plessisville.  Dès mon arrivée au centre, première remarque : une effervescence à la billetterie et à l’entrée du chalet. Aujourd’hui, c’est la compétition optimiste en partenariat avec le club optimiste de Plessisville.

    Ma seconde remarque arrive très rapidement : la courtoisie et la gentillesse des jeunes filles à la billetterie. J’ai eu des informations sur la montagne, les services, etc. Quel accueil !

    Après quelques pas dans le chalet, on peut discerner l’ambiance familiale qui y règne. Tous semblent avoir un désir commun à combler… le plaisir de glisser. Que ce soit en ski, en planche ou en tubes, tous y trouveront leur compte grâce aux glissades sur tubes avec remontée mécanique et aux sentiers de raquettes.

    En cette belle journée, la montagne est ouverte au complet sur neige naturelle. Elle compte 10 pistes, 5 sous-bois, 2 parcs à neige avec des modules, 2 T-bars, une pente-école et 1 tapis magique.

    Pour une montagne avec 95 mètres de dénivelée, elle nous offre des pistes très intéressantes et de différents niveaux. J’ai particulièrement apprécié skier les pistes 5 (La Brisson), 6 (La Huot) et 8 (La Lafond) au centre de la montagne. J’ai skié presque toute les pistes du centre avec quelques incursions dans les sous-bois. Je me suis même permis (comme les participants avant le départ) de faire le parcours de slalom pour la compétition dans la 4 ! J’ai bien aimé l’organisation de l’évènement, indications au départ, musique au bas des pentes…

    Un arrêt pour le dîner nous permet de prendre mieux connaissance du chalet, de toutes les commodités et des services offerts comme la boutique de location, l’école de glisse, le bar pour l’après-ski ! La cafétéria offre un menu complet à des prix très accessibles. Un service de traiteur est offert pour le repas du soir.

    Cette station régionale sans prétention, de type familial répond adéquatement aux besoins des municipalités de la région de l’érable. La relève y est présente !

    Pour les municipalités environnantes, le Mont Apic offre en partenariat, les dimanches à 50% de rabais ! Une belle découverte. Allez faire un tour !

    Histoires de patrouille: le refus de traitement

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    PHOTO RENÉE MARCEAU

    Ce récit s’ajoute à la collection de la série « Histoires de patrouille ». Ces histoires, rédigées ou racontées par des patrouilleurs de partout au Québec, qu’ils soient retraités ou encore actifs, ont pour but d’humaniser le titre qui fait souvent frémir les skieurs et planchistes en station. Être patrouilleur, c’est bien plus que porter un uniforme, une radio et une trousse de premiers soins… c’est une histoire de dévouement, de passion pour le ski, l’entraide, l’esprit d’équipe et le don de soi. Nous espérons qu’à travers ces récits, votre perception de ceux qui sillonnent les pistes pour assurer la sécurité des skieurs changera pour le mieux!

    Patrouilleur: Pierre-Sylvain Maillet
    Stations: Ski Saint-Bruno, La Réserve, Ski Garceau
    Années d’activité: 1989-…

    Il arrive parfois que sur les lieux d’un incident, un skieur blessé refuse l’aide offerte par le patrouilleur. La responsabilité du secouriste est alors d’expliquer les conséquences du refus de traitement (risques accrus de blessure/détérioration de l’état), tout en s’assurant d’être disponible au cas où le blessé changerait d’avis. J’ai été confronté à un refus de traitement après un appel pour une planchiste blessée dans un parc à neige. Rassurez-vous, l’histoire finit bien!

    La fin de journée est une période critique pour les blessures. C’est souvent le moment où on se dit « une dernière et j’arrête »… et c’est la dernière descente qui est de trop! Nous sommes donc sur le qui-vive, une partie de l’équipe est déjà en train de remonter vers le sommet de la montagne pour se préparer au balayage de fermeture des pentes. On est à l’époque de la grande mode des parcs à neige et du « big air »: les sauts sont construits de plus en plus hauts et l’expertise en fabrication de modules et sauts est encore toute jeune, si bien que la hauteur, longueur et zone d’atterrissage des sauts ne sont pas encore optimales pour la sécurité des utilisateurs.

    L’appel entre pour un blessé dans le parc à neige: étant le plus près, je m’y rends et je trouve la victime entre deux des plus gros sauts. Elle est face contre neige, sa planche encore aux pieds. Après une évaluation du contexte, je fais fermer le saut en amont pour assurer notre sécurité, je m’approche de la demoiselle et je l’aborde. Au fil de mes questions, je comprends qu’elle est mal tombée, et que son calibre n’était pas suffisant pour maitriser le saut qu’elle a tenté d’effectuer… elle se plaint de douleurs au dos mais refuse que j’intervienne. Elle ne répond pas généreusement à mes questions et me signifie à plusieurs reprises qu’elle ne veut pas que je l’immobilise ni qu’on la transporte vers l’infirmerie. Elle n’est pas seule: son copain l’accompagne et il collabore plus qu’elle! C’est grâce à lui que j’obtiens le plus d’informations.

    Malheureusement pour la jeune fille, son état se détériore: sa douleur au dos augmente au niveau de la cage thoracique, ce qui rend sa respiration laborieuse et douloureuse. Je reviens à la charge en essayant de lui faire comprendre qu’elle ne peut pas descendre la pente seule, j’insiste sur le fait que son refus de mon aide pourrait lui provoquer davantage de lésions. Je lui offre à nouveau un transport par traineau, qu’elle refuse encore, à mon grand regret. Je suis déjà en mesure de percevoir une diminution de son énergie, je me sens impuissant et je sais que la seule solution pour sa sécurité et sa santé est de l’évacuer au plus vite… mais elle refuse obstinément. Je cherche de l’aide auprès de son copain, qui n’en mène pas vraiment plus large que moi… de mon côté, je tente de mon mieux d’informer mes coéquipiers, qui attendent au sommet avant de descendre: ce sont eux qui m’apporteront le matériel nécessaire en cas de besoin.

    Plus le temps avançait, plus il faisait noir, les patrouilleurs qui étaient en haut des pistes attendaient après moi pour fermer. Il était difficile pour moi de faire un compte-rendu, car je ne pouvais pas effectuer mon protocole d’examen sur la planchiste blessée. Ayant peu de renseignements à leur donner j’essayais de les faire patienter en attendant qu’elle accepte un transport. Le temps avançait rapidement et sa respiration devenait de plus en plus difficile… c’était plus qu’évident qu’elle devrait descendre en traîneau.

    J’ai finalement demandé le kit de planche dorsale et utilisé des phrases codées pour passer un appel qui enverrait une ambulance au pied des pentes. La jeune femme, entourée de son copain et de ses amies qui l’ont rejointe entre temps, ont servi de distraction et d’argument pour la convaincre d’accepter notre aide. Alors qu’elle constatait tout le déploiement de patrouilleurs autour d’elle, elle a recommencé à dire qu’elle ne voulait pas de soins. Ses amis et moi l’avons toutefois convaincue d’accepter nos soins et notre aide… heureusement, car on savait tous très bien que la jeune fille avait besoin d’aide médicale, bien plus qu’elle ne le pensait.

    Nous l’avons donc évacuée du parc à neige, immobilisée sur la planche dorsale. Son état avait continué à se détériorer et arrivée au pied des pentes, la planchiste était dans un état de semi-conscience avec douleurs extrêmes au dos: nous lui avons même donné de l’oxygène et le DEA était prêt, au cas où… Les ambulanciers nous ont confirmé que la décision prise de l’évacuer était la bonne: la demoiselle était très mal en point et son état nécessitait des soins urgents.

    Quelques semaines plus tard, l’équipe des patrouilleurs a reçu une carte de la mère de la jeune fille. Elle nous décrivait l’accident, comment sa fille était habillée… Nous avons tout de suite su de qui elle parlait. Elle nous a remercié grandement d’avoir pris soin de sa fille. Elle nous a appris qu’il s’en est fallu de peu pour que sa moelle épinière soit sectionnée. Elle avait deux vertèbres fracturées, cela aurait pu couper toutes sensations dans le bas du corps. Elle aurait pu être paralysée et ça aurait été sa dernière descente à vie en snowboard.

    Je me suis dit que j’avais pris une bonne décision d’avoir jugé que cette demoiselle avait vraiment besoin d’aide et d’avoir tout fait pour la convaincre de revenir sur sa décision de refuser notre aide car il aurait pu y avoir des séquelles plus sévères pour cette dernière. Grâce à la patience et aux bons soins prodigués nous avons été capable d’amener cette fille vers des soins médicaux avancés. Nous avons réussi à sauver une partie de son bonheur…

    Débuter en ski: 10 erreurs à éviter

    Photo Geneviève Larivière

    Commencer en ski n’est pas une tâche facile, surtout pour un adulte. Il y a tellement de choses à savoir et d’épreuves à surmonter. En tant qu’adultes, nous avons souvent plus peur que les enfants, et nous avons aussi des idées préconçues. Je vous dresse ici la liste de 10 erreurs de débutants qui pourraient vous faire vivre une mauvaise expérience… J’ai eu la chance d’être bien entourée à mes débuts mais j’ai quand même vécu certains de ces pièges!

    1. Commencer avec de la famille ou des amis

    Une des pires erreurs selon moi est de commencer avec de la famille ou des amis. C’est trop facile de dire « pas capable » à son proche. C’était comme ça avec mon père. Il arrivait souvent que je bloque à certains endroits sur la piste familiale. Je trouvais ça trop incliné et je ne me sentais pas capable. Par contre, lorsque j’y retournais avec le moniteur qui m’assurait que j’en étais capable, je m’essayais et je me rendais bien vite compte que c’était faisable! Maintenant, je fais cette piste du haut en bas sans m’arrêter. Comme la plupart des stations offrent le programme Iniski et Inisnow à un prix compétitif, ça ne vaut pas la peine de se passer d’un professeur.

    2. Ne pas écouter son moniteur/professeur improvisé

    Ça peut sembler « enfantin », mais il est important d’écouter son moniteur. Si je ne l’avais pas fait, je serais encore dans la familiale à attendre d’avoir le courage de descendre! Si je n’avais pas suivi ses trucs pour savoir comment tourner et comment « beurrer mon beurre de peanut égal », je serais encore en chasse-neige dans la pente-école. C’est grâce à ses conseils que j’ai évolué au point où j’en suis.

    3. Vouloir aller trop vite

    Dans le même ordre d’idée, il est à la fois sage et difficile de ne pas vouloir aller trop vite. Au début, c’est normal de rester sur des pistes faciles. Il est important de bien savoir tourner et arrêter avant d’augmenter le niveau de difficulté… et pour cette partie, fiez-vous à votre moniteur, il saura à quel moment vous êtes prêt! J’ai fait cette erreur avec mon copain lors de son premier essai en ski. Après son Iniski dans la pente-école, il trouvait le tout trop facile et même ennuyant. Il se disait prêt pour plus. Je l’ai emmené dans une pente légèrement plus pentue (la pente familiale), mais c’était trop pour lui. Il a figé et est tombé en se blessant.

    4. Acheter du matériel trop tôt

    Le risque d’acheter du matériel trop tôt, c’est bien entendu le fait que vous serez pris avec du matériel inutilisé si vous réalisez que vous n’aimez pas le ski. Un bon habit de neige, un casque, des lunettes, tous ces items peuvent être réutilisés dans d’autres activités hivernales. J’utilise d’ailleurs le tout pour aller faire de la glissade ou pour des promenades hivernales en tout confort. Par contre, les skis, bottes et bâtons sont plus difficiles à réutiliser. Pour ma part, j’ai acheté tranquillement, après plusieurs sorties, des bottes, puis des bâtons et enfin des skis. J’ai d’ailleurs commencé par acheter du matériel usagé avant de passer à du neuf. C’est un investissement sage: la valeur de revente chute moins lorsqu’on achète déjà usagé!

    5. Acheter du matériel trop fort/pas de notre niveau

    Un débutant n’a pas les mêmes besoins qu’un skieur olympique. Il lui faudra des skis plus faciles à manoeuvrer. J’ai commencé avec des skis à double spatule (twin tip). C’était super facile et je me sentais en confiance. Quand mon niveau a augmenté, j’ai acheté des skis d’un calibre un peu plus fort. Si vous prenez des skis trop forts, les dangers sont nombreux: mauvais contrôle, inconfort… sans parler de la dépense! Une de mes connaissances qui débutait en ski n’a pas écouté le vendeur et s’est acheté la crème de la crème en pensant que ce serait mieux. À la première sortie avec ses nouveaux skis, il a fait une mauvaise chute et s’est blessé. C’était peut-être les meilleurs skis sur le marché, mais ce n’était pas les meilleurs skis pour lui.

    6. S’habiller trop chaudement

    Quand on ne connait pas l’effort qu’on déploiera dans une nouvelle activité hivernale, on a le réflexe de trop s’habiller, de peur de geler. Le réflexe n’est pas mauvais mais si l’habillement est mal adapté, on a vite chaud dans les descentes et on gèle dans la remontée. J’ai commencé à skier avec un manteau de ville, celui qui a de la fourrure sur le capuchon. On était au mois de mars et j’étais nerveuse. J’ai eu beaucoup trop chaud. Depuis, je me suis acheté un bon manteau qui respire et des couches supplémentaires. Je mets des caleçons longs et un gilet à manches longues. Avec ça, j’ai une autre petite veste un peu plus chaude que je porte les journées plus froides. Par-dessus le tout, j’ai mon manteau. Au printemps, j’ai de petites trappes sous les bras qui s’ouvrent pour plus de confort.

    7. Ne pas se lancer de défis/rester sur ses acquis

    Une fois les bases du ski apprises, il est important de se lancer quelques défis et de sortir de sa zone de confort un peu. Après avoir atteint un niveau de confiance respectable dans la pente familiale, je suis passée à une piste bleue. Ma première expérience n’a pas été de tout repos, mais à la longue, elle est devenue une de mes pistes favorites! J’essaie à chaque sortie de prendre au moins une piste plus difficile. Par la suite, je peux retourner dans mes vieilles pantoufles.

    8. Abandonner trop rapidement

    Tous les skieurs sont déjà tombés. Je n’y fais pas exception. Ma deuxième expérience en ski se résume d’ailleurs par le mot « tomber ». Plusieurs mois après mon premier cours en Iniski, j’ai décidé de reprendre le même cours. C’était une journée de poudreuse. Pour un avancé, de la poudreuse est un cadeau du ciel, mais pour un débutant, c’est un cadeau de grec. J’ai dû tomber plus de 20 fois. Heureusement, la poudreuse a absorbé mes chutes. À une reprise même, mes deux skis ont décidé d’aller chacun dans une direction opposée, comme s’ils avaient leur propre opinion de la direction à prendre. À chaque fois, je me suis relevée et je suis repartie. J’ai beaucoup appris de mes chutes.

    9. Penser qu’on est trop vieux pour apprendre

    Il n’y a pas d’âge pour apprendre à skier. Ce n’est pas que les enfants qui peuvent le faire! J’ai appris à skier à 16 ans. Cela m’a donné un avantage, celui d’avoir pu pratiquer d’autres sports qui m’ont appris l’équilibre. Je suis donc partie avec un net avantage sur les enfants, qui ne maitrisent pas encore tous ce principe! Il suffit simplement d’y aller à son rythme.

    10. Ne pas s’écouter

    Finalement, ce conseil va de soi, mais j’insiste: il est très important de s’écouter. Quand je suis fatiguée, j’ai davantage tendance à faire des erreurs et je tombe, ce qui augmente les chances que je me blesse. J’essaie de résister à l’envie de la phrase « une dernière descente! »: je préfère rester sur ma faim et revenir en pleine forme une autre journée!

    J’espère qu’avec ces quelques conseils vous serez en mesure de commencer du bon pied. Si vous avez d’autres interrogations en lien avec l’apprentissage du ski, voici quelques recommandations de lecture:

    – 10 raisons d’inscrire votre enfant à un cours de glisse
    – L’Iniski: quand toutes les peurs s’envolent!
    – On a testé pour vous: l’Expérience Maneige

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