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    Made in Québec: entrevue avec le réalisateur LC Pilon

    Dans une industrie qui est en train de complètement muter, le ski de freeride plus particulièrement le street skiing vit des moments difficiles tout particulièrement depuis l’annonce que le IF3 n’aura pas d’édition montréalaise cette année. Tout comme les irréductibles gaulois, des bandes de skieurs amateurs arpentent tout de même les rues des villes et villages au Québec, à la recherche des meilleurs spots où faire des tricks parfois complètement déraisonnables mais toujours pour les mêmes raison : le plaisir de skier et avoir les  meilleures shots possibles. J’ai rencontré Louis-Charles Pilon, bon ami et fondateur de Not So Local, une petite boîte de production amateure avec de grandes ambitions, qui a notamment remporté un prix prestigieux l’an dernier lors du IF3 pour son film Dead End.

    Jeune réalisateur de film de ski et cinéaste à temps plein, Louis-Charles Pilon nous présente son tout dernier opus intitulé Badlands. Sa boîte de production Not So Local est une des rares productions amateures québécoises de calibre professionnel à encore faire des films de ski 100% québécois, ayant comme seul moteur la pure passion du ski (sous toutes ses formes). Couronné l’an dernier lors du prestigieux gala IF3 l’an dernier pour Dead End, son nouveau bébé saura assurément impressionner tous les skieurs de par la qualité de la production et du ski qu’on y retrouve. Son nom est à retenir, on n’a pas fini d’en entendre parler! Voici le contenu de notre entretien!

    1. Depuis combien de temps t’es tu mis à shooter et comment tout a commencé?

    «J’ai commencé à shooter il y a pas mal longtemps, ça fait 8 ans de ça je te dirais en fait et c’était à Sutton avec le vieux cellulaire de mon père. On filmait du ski, des petits 360 sur des jumps, des niaiseries et puis finalement j’ai décidé d’acheter une caméra au Canadian Tire, pas rien de bien excitant, une caméra de m**de en fait et on a commencé à faire des vidéos un peu plus développés. Je faisais ça avec mon frère et mon cousin et on s’appelait le X-treme Team. C’était vraiment juste pour le fun, sans se soucier vraiment des angles ou de si ça allait bien sortir ou non. On se cassait pas la tête mais on faisait ça pour les mêmes raisons qu’aujourd’hui; c’est vraiment strictement pour la passion du sport. Faut jamais oublier d’où on vient.”

    2. Travailles-tu dans le domaine du cinéma en dehors du ski?

    “Oui j’en fais beaucoup, du corpo, des projets de connaissances ou vraiment n’importe quoi, n’importe qui qui est intéressé à faire un projet ça m’intéresse aussi. Je me suis lancé là-dedans temps plein l’été passé et jusqu’à présent tout va vraiment très bien! Pas mal de jobs de montage cours et malgré que j’essaie de me départager du ski un peu pour faire autre chose c’est dure parce que j’aime tout simplement trop ça (rire)”

    3. Quels sont les principaux défis qu’un réalisateur de film de ski québécois se voit faire face et comment es-tu parvenu à les surmonter?

    “C’est vraiment la neige j’te dirais. On a connu des hivers de m**de dans les dernières années et on peut rien vraiment faire contre ça mais c’est aussi au niveau de la motivation que c’est pas toujours facile. Tout le monde de l’équipe va à l’école, ont d’autres obligations et un travail, c’est dur à gérer mais quand ça marche et que tout le monde peut se synchroniser c’est vraiment là que la magie se produit. Autrement, ça peut vraiment tout foutre en l’air nos plans. Un autre point ça serait le financement j’te dirais, mais honnêtement suffit d’être un minimum créatif pour tirer le maximum de ses ressources et on mise vraiment là-dessus.”

    4. Ton tournage le plus difficile? (Conditions météo, bris mécanique, actes de dieu, etc.)

    “J’te dirais que mon tournage le plus difficile était probablement pas en ski, je t’apprendrai rien en te disant que chaque tournage a ses difficultés et ses défis; l’important c’est de savoir s’adapter. Une fois que tu connais ton équipement et ton équipe c’est super facile, suffit de savoir garder son sang froid et de pouvoir regarder la situation du dessus pour s’adapter en conséquence. J’ai fait partie de tournages de 4-5 jours à filmer 18-20 heures par jour sans arrêt, mais bien que ça soit très éprouvant physiquement et mentalement c’est tellement l’fun et gratifiant que c’est la passion qui l’emporte. Je changerais ça pour rien au monde.”

    5. Avec le festival IF3 qui a décidé de se repositionner et de ne pas avoir d’événement unique cet année, quel avenir entrevois-tu pour l’industrie du film de ski au Québec et même au Canada? Est-ce quelque chose qui t’a affecté?

    “C’est sure que sans le IF3, ça limite le potentiel pour des productions amateures qui étaient uniquement motivées à filmer pour avoir la chance d’y gagner un prix. Pour le futur j’ai l’impression qu’on va voir moins de films amateurs qui vont sortir, peut-être 2-3 grosses productions professionnelles qui vont se partager l’argent restant des commanditaires dans l’industrie mais j’ai vraiment le feeling qu’on va voir de plus en plus de mini-séries sur internet, des plus petites productions. Pas le genre de films qui sortent habituellement en novembre-décembre et que le monde achetaient en VHS pour les écouter 10 000 millions de fois. On est loin de ce temps là. Donc oui c’est sur que la fin du IF3 a eu un impact sur le freeski. De notre côté on va plus miser sur de petites productions que de longs films cette année. Les grosses productions représentent énormément de travail pour lequel on ne reçoit juste pas assez de reconnaissance et les cotes d’écoute ne cessent de baisser. On a appris dernièrement que le IF3 sera de retour l’an prochain et c’est certain que Not So Local y sera présent, j’peux juste pas te confirmer que ce sera sous la forme d’un film.”

    6. D’ailleurs tu avais gagné un prix au IF3 l’an dernier!

    “Oui! On a gagné le prix Best Editing (Meilleur montage). Ce fut vraiment très gratifiant pour moi étant donné que j’ai passé la majeure partie de mon été à monter tout ça, d’autant plus que c’était un énorme projet que j’aurais peut-être fait différemment avec du recul mais je regrette absolument rien. Le trophée est encore accroché dans mon salon et je compte bien le garder toute ma vie car j’en suis extrêmement fier. Ça a été un bel effort de groupe pour un projet monumental mais tout le temps en a valu la peine parce que c’est nous qui sommes partis gagnants! On a aussi été nominés dans la catégorie Meilleur film amateur mais on n’a pas gagné.”

    7. Cette récompense t’a-t-elle ouvert des portes ou facilité le tournage de ton dernier film? (Tu peux dire aussi : «Elle m’a confirmé que ce que je faisais était bon et crinqué à faire mon dernier film!»)

    “Pour Badlands, je crois que oui le prix qu’on a gagné au IF3 pour Dead End nous a vraiment donné la motivation de continuer. Sans cette reconnaissance notre plus récent film n’aurait jamais existé. On avait comme objectif de remporter les 3 prix dans la catégorie “amateur” cette année et j’te mentirai pas on a vraiment manqué de pas finir le film à cause de ça (manque de motivation) mais on a tout de même persévéré et j’en suis vraiment fier. Ça a été un travail d’équipe et c’est à force de persévérer qu’on a pu mener le projet à bout.”

    Bonus : D’où vient le nom Not so Local?

    “C’était justement l’hiver que j’étais à Whistler, peu longtemps après m’être détruit le genou. J’étais chez nous, à veille de virer fou et j’ai commencé à mettre ensemble les séquences filmées plus tôt cette saison, pour faire la promotion d’une nouvelle “production” de ski et c’est comme ça qu’une gang de québécois partis à Whistler a tenté de devenir des locals à Whistler mais que finalement ça n’a pas marché. Avec du recul je trouve ça quand même très comique que c’est une blessure qui m’a mené à faire ce que je fais aujourd’hui et à vivre ma passion.”

    10 raisons de recommencer le ski (ou la planche!)

    Photos G. Larivière, C. Deschamps, J. Labrie ET C. Tessier

    Plusieurs parmi vos connaissances -ou peut-être vous-même!- sont des skieurs du passé. Vous savez, ceux qui ont appris quand ils étaient jeunes, qui ont continué pendant quelques années au secondaire, et qui ont pris une espèce de retraite hâtive, faute de temps, d’argent, et d’effet d’entrainement. Ce petit palmarès s’adresse à vous! Ou alors vous êtes la conjointe, le père, la soeur qui tentez de convaincre quelqu’un de s’y remettre… voici de quoi vous aider à convaincre un futur-ex-ancien-skieur!

    1. Avoir hâte au retour de l’hiver

    Dès les premières annonces de gel au sol, alors que vous rentrez vos plants de tomates, que vous cordez votre bois et que vous sortez le balai à neige de la voiture, vous appréhendez le froid, vous magasinez des voyages dans le sud en rêvassant, et même après avoir admiré candidement les premiers flocons, vous râlez sur l’hiver? Ce temps est révolu! Un retour au ski alpin vous fera avoir trépigner de hâte à l’arrivée de la saison neigeuse, vous serez tout sourire votre pelle à la main, et votre dépression saisonnière sera chose du passé! Apprenez à vous réapproprier votre nordicité, que diable!

    2. Se remémorer des bons souvenirs… et en créer de nouveaux!

    C’est inévitable, quand on vous pose des questions sur vos années de jeune skieur, vous êtes envahi d’une petite nostalgie qui sent bon le chocolat chaud que vous savouriez en rentrant du ski, les joues rosies par le froid, bien assis devant le feu du foyer. C’est à votre portée! Il n’y a qu’à vous y remettre, et ces souvenirs redeviendront votre quotidien. Bonus: c’est le moment de fabriquer des souvenirs pour ceux qui vous entourent!

    3. Rencontrer des passionnés

    Que ce soit au détour d’une table dans le chalet, en partageant une montée en télésiège ou dans une petite pause entre les virages, vous serez toujours en contact avec des skieurs et planchistes passionnés. Ils sont là, beau temps, mauvais temps, avec la ferme intention de profiter de ce que les conditions ont de mieux à leur offrir. Ils vous donnent des trucs, des conseils, des suggestions pour passer une encore meilleure journée! Qui sait, c’est peut-être le début d’une nouvelle amitié entre skieurs?

    4. Vivre la sensation de plénitude à la fin de la journée

    Oui, votre journée sera complète! Vous aurez bougé, pris l’air, découvert des choses, pratiqué des mouvements, profité de la fantastique mémoire de vos muscles -qui se souviennent pas mal mieux que votre mémoire mentale!- et vous vous assoirez devant votre souper avec une saine fatigue, celle qui vous fera vous endormir en souriant et rêver à vos prochains virages.

    5. Avoir un esprit sain dans un corps sain

    C’est maintenant ancré dans notre mentalité: il faut pratiquer une activité physique sur une base régulière pour soigner son corps et son esprit! Puisque vous êtes un ancien skieur, il y a fort à parier que vous êtes demeuré relativement actif et que vous pratiquez d’autres sports durant les saisons plus chaudes. Pourquoi hiberner? Le ski alpin est un sport qui convient à tous les individus: que vous cherchiez la performance, la remise en forme, le maintien ou la découverte de nouvelles sensations, cette discipline vous permettra de prendre soin de vous, tout en ayant du plaisir, et surtout, de s’acheter une deuxième assiette de fondue au fromage!

    6. Admirer la beauté des paysages

    Le plaisir d’admirer un panorama sublime vous est offert à vous, privilégiés, au sommet de chaque station de ski. C’est un cadeau que vous pouvez vous faire tous les jours! Et que dire des sous-bois aux arbres chargés de neige, des couleurs des manteaux des skieurs qui sillonnent les pentes, et de la vue prenante sur les étendues d’eau environnantes? Sortez vos appareils photo si vous le voulez… mais laissez votre esprit capter ces images magiques!

    7. Pratiquer une activité rassembleuse, pour tous

    Bien peu de sports sont accessibles à une aussi large frange de la population! Homme, femme, jeune, vieux, c’est l’activité par excellence à pratiquer en famille, entre amis, et même entre collègues de travail! En effectuant un retour sur vos planches, vous serez peut-être le petit élément déclencheur qui motivera d’autres ex-skieurs à faire comme vous… et vous aurez le plaisir de partager cette activité avec des gens de tous horizons.

    8. Trouver de nouvelles excuses pour des petits (ou grands) voyages

    S’évader une fois de temps en temps, c’est bon pour le moral! Que vous pensiez à une simple escapade de fin de semaine ou à un voyage de 10 jours, le ski alpin deviendra une motivation dans la planification de votre périple. Et bien entendu, un voyage de ski est toujours un prétexte pour d’autres découvertes: alimentaires, historiques, amicales, géographiques, oenologiques… éveillez l’épicurien en vous!

    9. Le plaisir de surmonter des défis

    La meilleure façon de progresser est de travailler sa confiance en soi. Les stations de ski offrent des pistes pour les skieurs de tous les calibres et vous aurez tout le loisir de solliciter votre courbe d’apprentissage, à votre rythme! La dose d’adrénaline qui envahira votre corps après une belle descente, que ce soit dans les bosses, les sous-bois ou dans une piste à l’inclinaison forte, vous donnera le petit élan dont vous aviez besoin pour sortir de votre zone de confort et repousser vos limites. Amenez-en, des défis!

    10. Profiter pleinement de l’après-ski

    L’ambiance festive qui règne dans un chalet à l’après-ski est unique: les skieurs se retrouvent après une bonne journée dehors, et les anecdotes fusent de toute part, entre les chocolats chauds, les verres de bière, les soupers fondue et les plats de nachos. Si vous êtes un skieur de chalet qui assistez, un peu médusé, aux effusions de plaisir des skieurs de montagne, vous vous êtes sûrement déjà senti un peu « à part »… n’attendez plus! Vous aussi, vous méritez de partager vos anecdotes et de savourer votre après-ski!

    Le dilemme du skieur: quelques pistes pour choisir le bon ski

    Pour avoir moi-même travaillé sur le plancher d’un magasin d’articles de sport, je sais que la variété de marques et modèles auxquels la clientèle a accès semble parfois à la limite du « trop vaste ». Et pourtant, chaque skieur trouve son ski, si on lui pose les bonnes questions! Le travail des employés en magasin n’est pas que de vendre… en fait, c’est la dernière de leurs tâches! Un bon conseiller saura cerner avec exactitude les besoins de sa clientèle et sera en mesure d’indiquer les choix s’offrant aux skieurs qui s’interrogent. D’expérience, plusieurs de mes clients tentaient de passer GO en réclamant 200$, tout en m’indiquant leur préférence, désireux de gagner du temps.

    Mes années de vente étant derrière moi, j’ai demandé à Daniel L’Ecuyer, Vice-président d’Oberson, quelle était l’approche recommandée auprès de ses conseillers. Si vous êtes indécis quant au choix de vos futurs skis ou de votre planche, faites l’exercice: ces questions vous aideront sans doute! Lorsque vous vous déplacerez en boutique, prévoyez au moins une heure de votre temps pour vous assurer un bon service sans stress. Faites confiance au conseiller en lui donnant les informations qu’il vous demande, et ne tentez pas de sauter d’étapes!

    Une visite en boutique se déroulera selon le scénario suivant:

    1) Les questions de l’entonnoir

    Avant d’aborder les sujets plus techniques, un bon conseiller s’intéressera d’abord au type de skieur qu’il a devant lui.

    • Êtes-vous un skieur occasionnel, ou un habitué des pistes? Détenez-vous un abonnement de saison, ou vous êtes plutôt du genre à skier ça et là en hiver, quand les astres s’alignent? Votre réponse lui donnera plusieurs indices quant à vos priorités, votre niveau de ski et vos habitudes.
    • Que recherchez-vous en skiant? Faites-vous de la vitesse? Du ski tranquille? Des sous-bois à toute allure? Aimez-vous l’adrénaline ou la contemplation d’un paysage? Ces questions déterminent votre profil et votre personnalité de skieur. Indiquez également votre station ou piste préférée: très utile!
    • Qu’aimez-vous des skis que vous avez en ce moment? Les aimez-vous? Pourquoi voulez-vous en acheter une autre paire? Ce que vous exposerez au conseiller lui permettra de cerner si vous désirez un ski complémentaire à ce que vous avez déjà, identique, ou à l’opposé.

    2) C’est à votre tour de poser les questions!

    Les réponses que vous avez donné aux trois premières questions sont généralement suffisantes pour qu’un conseiller ait en tête au moins trois paires de ski à vous proposer. C’est le moment de comparer! On évalue le poids, la rigidité, le terrain de prédilection, les qualités et défauts de chacun des modèles… C’est à votre tour de poser des questions au conseiller! Demandez les avantages et inconvénients des différents matériaux, des constructions; informez-vous des différences sur les lignes de cote, sur les technologies utilisées par les fabricants… et n’oubliez pas d’inclure les fixations dans vos questions! Celles-ci jouent un rôle souvent sous-estimé lorsque vient le temps de choisir son équipement.

    3) Réfléchissez à vos préoccupations

    Craignez-vous de ne pas rentabiliser votre équipement? Est-ce que l’aspect esthétique du ski est important pour vous? Êtes-vous inquiet de faire un mauvais choix et de le regretter? Ces préoccupations sont importantes pour votre conseiller. Un bon conseiller vous rassurera sur les points importants et ne mettra pas de pression pour que vous preniez une décision rapide. Assurez-vous d’être bien informé sur les politiques de la boutique en lien avec votre satisfaction après l’achat. Peut-être pouvez-vous louer l’équipement avant de l’acheter? Est-ce que le ski que vous avez choisi est adapté à votre taille et à votre poids? Quelle est votre marge de manoeuvre en cas d’insatisfaction?

    4) En dernier: le budget.

    Oui, le budget est le dernier point abordé dans le processus décisionnel de l’achat d’une paire de skis. Mieux vaut dépenser 100$ de plus sur de l’équipement qui nous satisfera entièrement plutôt que de perdre la valeur de l’équipement suite au constat d’un mauvais choix. De plus, sachez qu’un ski vendu 1000$ n’est pas forcément meilleur pour vous qu’un ski à 600$! Daniel L’Ecuyer a d’ailleurs une citation fétiche: « L’objectif, c’est de créer des skieurs, pas des endettés insatisfaits! » Et si vraiment vous n’êtes pas en mesure de débourser les 100$ supplémentaires, vous avez le choix d’attendre que les skis soient en vente en fin de saison, les chercher sur un site de petites annonces, prendre un modèle similaire mais de la saison précédente… rares sont les clients qui repartiront sans skis, bredouilles, faute d’avoir pu trouver un compromis acceptable!

    Vous êtes un « magasineux en ligne »?

    Les questions de l’entonnoir s’appliquent aussi dans votre cas! Dans les dernières années, les plateformes de vente en ligne se sont multipliées et le choix qui s’offre aux skieurs est presque infini. Certains fabricants permettent même aux utilisateurs d’indiquer leurs commentaires et de coter un produit. Ce type d’information peut être très utile pour vous aider dans votre sélection… mais attention, ne vous fiez pas à tout ce que vous lirez. Certains internautes sont plutôt virulents dans leurs commentaires et rien ne prouve que vous avez le même profil de skieur qu’eux! Les achats sur internet sont à double tranchant: certes, le prix peut être alléchant; mais vous aurez à payer des frais de livraison, parfois de dédouanage, en plus de ne pas toujours pouvoir bénéficier d’une garantie ou d’un service après-vente… soyez vraiment plus que convaincu de votre choix avant de cliquer sur « buy now »! Et… vous devrez quand même vous rendre en boutique pour essayer les bottes, ou faire installer les fixations!

    Quelques repères pour choisir les skis selon vos critères

    Pour le bien de cet exercice, les skis sont considérés selon le terrain pour lequel ils ont été conçus. Des skis de piste pour femme ou homme doivent avoir les mêmes caractéristiques… évitons donc de tomber dans le sexisme! Certains fabricants développent des gammes de ski exclusivement dédiés à la gent féminine. Parfois, le ski est identique à son pendant masculin, exception faite de l’aspect cosmétique (par exemple, la gamme Experience et Temptation de Rossignol). Dans d’autres cas, le ski est conçu différemment pour offrir des longueurs ou poids correspondant davantage aux besoins des femmes. En tout temps, il faut comparer et se renseigner!

    Un bon ski de piste, c’est:

    • Rigide en torsion (meilleur contrôle, surtout dans des conditions durcies)
    • Étroit au patin: entre 70 et 76mm, pour permettre un passage carre à carre plus rapide
    • Choisi un peu plus court qu’un ski tout-terrain ou freeride: posé debout, la spatule du ski doit arriver à la hauteur du nez du skieur (entre les yeux et la bouche)
    • Doté de fixations sur rail (system), qui procurent une meilleure répartition des forces sur le ski

    Un bon ski tout-terrain, c’est:

    • Plus souple qu’un ski de piste, mais pas trop mou
    • Pas parfait dans tout, mais procurera du plaisir au skieur partout
    • D’une largeur moyenne au patin: de 78 à 90mm, pour permettre une meilleure flottaison les jours de poudreuse
    • Un 4X4 qui réagit bien partout: bord de pistes, pistes, bosses, sous-bois
    • Un ski idéal pour un skieur qui ne veut qu’une seule paire de skis et ne pas avoir à choisir
    • Choisi un peu plus long qu’un ski de piste: la spatule du ski doit arriver entre le nez et le front. Ne laissez pas la longueur vous déstabiliser; la grande majorité des skis tout-terrain ont une cambrure inversée (rocker) à la spatule et au talon, ce qui raccourcit la surface de contact en piste.
    • Vendu autant avec fixations sur rail (system) que à nu (flat). L’avantage des skis vendus à nu est le plus grand choix de fixations

    Un bon ski de freeride, c’est:

    • Idéal pour le skieur qui se tient ailleurs que dans le milieu de piste, avec une propension pour les secteurs non-travaillés mécaniquement
    • Choisi encore plus long qu’un ski tout-terrain: on privilégiera un ski de la même longueur que notre taille
    • Large au patin: 90mm-100mm et plus
    • Vendu flat pour un meilleur choix de fixations et la possibilité de positionner les fixations ailleurs qu’au centre du ski lors de l’installation en atelier

    Daniel L’Ecuyer est vice-président d’Oberson, à l’emploi de l’entreprise depuis plus d’un quart de siècle. Ce skieur régulier effectue plus de 30 jours de ski par saison en plus de voyager avec ses skis au moins une fois chaque hiver. Sa passion pour le ski est une histoire de famille: il a été initié dès son plus jeune âge par ses parents et a répété le scénario avec ses propres enfants. Pour lui, le ski est le plus beau sport qui soit puisqu’il permet de se réapproprier l’hiver en partageant un bon moment avec tous les membres de la famille. Selon lui, le secret d’une bonne journée de ski est le bon équipement, autant pour les skis que pour les vêtements. Daniel se dit attristé chaque fois qu’il entend qu’un skieur abdique à cause de la météo et déplore qu’encore aujourd’hui, trop peu d’importance est accordé à certaines pièces d’équipement cruciales, comme les bottes. Vous aurez peut-être l’occasion de croiser son manteau rouge dans une des stations de la vallée de Saint-Sauveur… mais le mieux est de passer le saluer en magasin à Laval!

    La Haute-Savoie en 8 jours, deuxième partie

    À la suite de ma visite réussie dans la région autrichienne de Vorarlberg l’hiver dernier, j’avais envie d’explorer une région francophone pendant la saison 2015-16, mais laquelle? Il y en a tellement! Si vous vous rappelez, en 2014 j’ai fait mon premier voyage dans les Alpes françaises, aux Portes du Soleil – un circuit immense qui m’avait complètement emballé. Par contre, il est tellement grand qu’au bout d’une semaine j’avais l’impression d’avoir à peine effleuré la surface. De plus, en regardant la carte, on voit bien d’autres régions de ski intrigantes et gigantesques à proximité. 

    Au lieu de rester dans un endroit et de rayonner autour (une très bonne stratégie d’ailleurs), j’ai décidé cette fois-ci de faire une grande virée en voiture à travers les régions de ski de la Haute-Savoie en effectuant des arrêts de deux jours dans quatre régions différentes: la Vallée d’Abondance, le Massif des Aravis, l’Évasion Mont Blanc, et l’Espace Diamant. Ce qu’elles avaient en commun à part de fournir des grandes étendues de terrainc’est de contenir des petits villages tranquilles, charmants, et traditionnels comme je les aime!

    Bien sûr, il y a toujours des avantages et des inconvénientsavec ce genre de visite. L’atout principal, c’est de pouvoir faire la connaissance de pas mal de stations de ski dans l’espace de huit jours: un menu dégustation! L’inconvénient, c’est qu’on est obligé de changer de quartier général tous deux jours, ce qui est évidemment moins reposant. Enfin, on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs, alors Haute-Savoie nous voilà!

    JOURS 5 & 6: Évasion Mont Blanc (QG: Megève)

    Notre prochain arrêt était Megève, destination de renommée internationale juste au sud-est du Massif des Aravis. Bâtie autour d’une petite municipalité médiévale datant du XIVème siècle, Megève s’est développée en tant que station de ski entre les deux guerres mondiales car l’épouse du baron Rothschild était “choquée de fréquenter les Allemands dans les stations suisses” comme St-Moritz. La famille s’est donc engagée à trouver un lieu en France pouvant accueillir l’aristocratie européenne “sans avoir à fréquenter les ennemis d’hier.” Voilà comment est née la première station française, conçue sur mesure pour les sports d’hiver: un mélange alléchant, comme la pub le prétend, de nature, confort, style et gastronomie.

    Bien sûr, les 3 Vallées sont depuis longtemps le domaine de ski le plus connu en France, mais nul ne contestera que Megève est toujours la destination par excellence pour le skieur “old money”, qui y retrouvera des skieurs de son âge, partageant ses valeurs. Touchant trois territoires principaux, le domaine de ski est grand: 320km de pistes majoritairement verdoyantes. Grâce au forfait Portes du Mont Blanc, on à 100km de pistes supplémentaires dans les secteurs Combloux, Jaillet, Cordon, et la Giettaz juste à côté. S’ils arrivent un jour à connecter le secteur Mont Joly avec la station avoisinante Les Contamines/Montjoie (120km de pistes), Megève sera encore plus attirante pour les experts.

    Enfin, après quatre jours sans précipitation, nous y sommes arrivés en pleine tempête: déjà 15cm par terre et il a continué à neiger tout l’après-midi, ce qui nous a bien remonté le moral. Bien que la région ne soit pas éloignée des plus hautes montagnes de France, la plupart du domaine skiable se trouve à une altitude relativement basse. Puisque le terrain se trouve en plein milieu de la forêt, c’était parfait pour un jour de tempête avec faible visibilité.

    Le soir, nous avons flâné dans le village piéton très mignon, rempli à craquer de boutiques, restos, et galeries haut de gamme. On a fini par souper dans une excellente crêperie juste en face de la remontée principale. Bien sûr, il est possible de dépenser une véritable fortune sur les repas mais ce n’est pas une obligation – ma femme et moi avons aussi trouvé plusieurs restos abordables, mais tout de même très bons!

    Vers midi le lendemain, nous sommes arrivés au secteur de ski le plus intéressant, Mont Joly, qui est au-dessus de la limite des arbres et où il y avait beaucoup de neige non-tracée restant de la tempête de la veille. Si seulement on avait eu plus de temps pour visiter les Contamines sur l’autre côté! À noter que la station de ski Megève a été récemment rachetée par la Compagnie du Mont-Blanc, l’opérateur de Chamonix; donc, de nombreuses améliorations sur le domaine skiable sont prévues dans les prochaines années, surtout la modernisation des télésièges et autres équipements.

    JOURS 7 & 8: Espace Diamant (QG: Crest Voland)

    Nous voilà à la dernière étape de notre visite: le domaine skiable très ensoleillé appelé l’Espace Diamant. À vol d’oiseau, il n’est qu’à quelques kilomètres de Megève, mais pour s’y rendre en voiture on est obligé de conduire à travers des gorges et plusieurs villages, donc 30 minutes de route. En garant notre voiture devant l’église à Crest-Voland, le village où on séjournait les deux jours suivants, nous avons vu quelque chose pour la première fois depuis le début de ce voyage: beaucoup d’enfants en train de se rendre aux leçons deski “Piou-Piou.” On a vite appris que l’Espace Diamant est très axé sur les enfants; il est reconnu commeunedestination idéale pour des vacances de ski en famille.

    Constitué de six territoires comprenant 192km de pistes, ce domaine, créé à l’hiver 2005-06, se distingue par des itinéraires variés pour tous niveaux parmi les dix sommets différents. Il nous a rappelé The Canyons dans l’Utah, en plus étendu et avec une plus grande diversité de paysages, sans oublier la proximité du Mont Blanc. De plus, on peut faire le tour dans les deux sens en alternant entre les pistes forestières et des alpages tout en goûtant aux saveurs locales dans les villages authentiquement savoyards, de petite taille, et sans frime. Puisque le domaine est très sinueux, on a l’impression d’être toujours en train de tomber surdes recoins cachés.Malgré sa faible altitude pour une station française (entre 1 050 et 2 060 mètres), les conditions de neige étaient très bonnes.

    Bien sûr, tous les logements au long de ce voyage nous ont plu, mais notre préféré était de loin le ski-in/ski-out Hôtel Mont Charvin à Crest Voland, amoureusement restauré pour préserver un charme d’antan et entretenu par une famille d’une gentillesse exemplaire qui était ravie d’accueillir leurs premiers visiteurs américains depuis longtemps.

    Bref, une très belle découverte, cet Espace Diamant, dont on entend très peu parler de ce côté-ci de l’Atlantique. Finalement, selon les rumeurs, au cours des prochaines années, on a l’intention de lier l’Espace Diamant à l’Évasion Mont Blanc et vraisemblablementLes Contamines. L’ensemble dépasserait les 3 Vallées pour mériter le titre du “plus grand domaine skiable du monde.”

    La Haute-Savoie en 8 jours, première partie

    À la suite de ma visite réussie dans la région autrichienne de Vorarlberg l’hiver dernier, j’avais envie d’explorer une région francophone pendant la saison 2015-16, mais laquelle? Il y en a tellement! Si vous vous rappelez, en 2014 j’ai fait mon premier voyage dans les Alpes françaises, aux Portes du Soleil – un circuit immense qui m’avait complètement emballé. Par contre, il est tellement grand qu’au bout d’une semaine j’avais l’impression d’avoir à peine effleuré la surface. De plus, en regardant la carte, on voit bien d’autres régions de ski intrigantes et gigantesques à proximité. 

    Au lieu de rester dans un endroit et de rayonner autour (une très bonne stratégie d’ailleurs), j’ai décidé cette fois-ci de faire une grande virée en voiture à travers les régions de ski de la Haute-Savoie en effectuant des arrêts de deux jours dans quatre régions différentes: la Vallée d’Abondance, le Massif des Aravis, l’Évasion Mont Blanc, et l’Espace Diamant. Ce qu’elles avaient en commun à part de fournir des grandes étendues de terrainc’est de contenir des petits villages tranquilles, charmants, et traditionnels comme je les aime!

    Bien sûr, il y a toujours des avantages et des inconvénientsavec ce genre de visite. L’atout principal, c’est de pouvoir faire la connaissance de pas mal de stations de ski dans l’espace de huit jours: un menu dégustation! L’inconvénient, c’est qu’on est obligé de changer de quartier général tous deux jours, ce qui est évidemment moins reposant. Enfin, on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs, alors Haute-Savoie nous voilà!

     JOURS 1 & 2: Vallée d’Abondance (QG: Châtel)
    Comme je l’avais appris il y a deux ans, avec des vols de nuit directs depuis New York,  Boston, ou Montréal, il est possible pour les habitants du nord-est de notre continent d’établir un itinéraire à destination de Genève ou de Zurich comprenant moins de défis logistiques que pour aller à l’ouest du Canada. L’aéroport de Genève Cointrin est pratique et parfaitement équipé pour accueillir des centaines de touristes du ski en même temps. Aussi, c’est incroyable de constater le nombre de grands domaines de ski qui existent à proximité!

    Après avoir récupéré mes bagages et loué une voiture (une Peugeot, avec boîte manuelleil va sans dire), je suis arrivé à Châtel en milieu de matinée. Avec environ 1 200 habitants, Châtel est peut-être petit mais il est le village le plus animé de toutes les Portes du Soleil avec un centre-ville charmant bourré de restos, de bars et de magasins, de même qu’un cinéma et un grand parc aquatique. Plus important pour les skieurs, Châtel est mieux connecté au circuit intégral – c’est-à-dire les secteurs Avoriaz, Barbassone, et les très belles pentes suisses orientées au sud avec une vue imprenable des Dents du Midi – que l’autre bout du circuit, Les Gets et Morzine, où j’avais logé il y a deux ans.

    À propos, si vous voulez savoir la taille exacte des Portes du Soleil, essayez cette interface développée par une agence de marketing britannique, French Ski Area Over My Town, ce qui vous permet de comparer les plus grandes régions de ski françaises avec une région qu’on connait déjà bien.

    Après un repas délicieux en plein air au pied du secteur Pré-la-Joux au resto La Perdrix Blanche, j’ai passé tout l’après-midi à dévaler les pentes locales avec un gars du coin qui est instructeur de l’ESF en hiver et guide de parapente le reste de l’année. Belle vie, non ? Bien que les conditions ce jour-là n’étaient pas très bonnes à cause d’un cycle de dégel-gel qui avait rendu la neige plutôt durcie, c’était tout de même amusant de traverser de grandes distances en ski, d’admirer le paysage impressionnant, et de boire un café dans un refuge charmant en haut des pistes. Ah, les Alpes!

    Outre le fait qu’il est un village très sympa avec l’architecture traditionnelle, le grand avantage deChâtel est qu’il fait partie de la Vallée d’Abondance dont l’agriculture joue un rôle important: plus de 30 fermes en exploitation avec pas mal de vaches! Elles sont omniprésentes dans la culture alors j’en ai profité pour visiter une fromagerie où j’ai appris comment on fabrique le fromage local célèbre et j’ai fait la connaissance des bovins travailleurs, tous avec l’empreinte “lunettes” autour des yeux.

    Autre fait à noter: presque tout de suite après mon arrivée j’ai beaucoup entendu l’accent québécois dans le village. La raison, c’est que les détenteurs de passe de ski de Tremblant peuvent skier gratis le secteur local de Châtel (49 pistes d’une longueur totale d’environ 83km) grâce à une entente qui existe depuis 2012. Les étudiants tremblantois peuvent aussi y faire un stage d’été en tourisme ou en loisirs. Une belle occasion!

    JOURS 3 & 4: Le Massif Des Aravis (QG: Grand Bornand)

    Très tôt lundi matin, j’ai dû retourner à Genève pour aller chercher ma femme à l’aéroport. Cela n’a pris qu’une petite heure de voiture vers le sud pour nous rendre au Massif d’Aravis à 25 kilomètres du lac d’Annecy, qui abrite la station de ski renommée La Clusaz ainsi que le Grand Bornand: notre station cible ce jour-là. Situé autour d’une belle place avec une église du XVIIIe siècle, le charmant village classique ne donne pas l’impression d’avoir été colonisé par les anglais, russes, ou hollandais comme pas mal d’autres complexes touristiques dans les Alpes francophones. Il garde fièrement ses racines françaises et sa vie agricole (avec un super marché fermier tous les mercredis matins).

    Lors de notre arrivée, le temps était plutôt moche, mais au pied de la station de ski, les nuages se sont dissipés et le soleil s’est enfin montré: parfait timing! Là, nous avons fait la connaissance d’un moniteur qui a offert de nous faire découvrir la montagne avant sa prochaine leçon. Bien que le Massif des Aravis avait reçu beaucoup de pluie le jour précédent, toute cette précipitation a transformé la neige du Grand Bornand en sucre léger comme aux premiers jours du printemps: aucune plaque glacée, aucune croûte de neige. Nous avons eu l’impression d’être transportés au début d’avril!

    Avec ses 90km de pistes, Grand Bo s’est révélée être une belle station de taille moyenne pour les Alpes mais tout de même impressionnante pour nous nord-américains! La grande majorité du terrain autour du Mont Lachat est classée de calibre intermédiaire – très plaisant pour ma femme qui n’était pas prête pour un gros défi à cause du décalage horaire – et surtout bien adaptée pour l’enseignement du ski. Avec un peu d’exploration nous avons tout de même trouvé plusieurs descentes plus raides. Bien que La Clusaz, à dix minutes en voiture de là, soit plus connue mondialement pour de bonnes raisons, nous avons conclu que l’ambiance familiale décontractée, le très beau panorama au sommet, aussi bien que les pistes vallonnées de Grand Bornand méritent au moins un jour de visite.

    Le lendemain, nous avons eu enfin l’occasion de visiter La Clusaz, destination prestigieuse qui m’intéressait depuis longtemps en partie grâce au video notoire de Candide Thovex, originaire d’Annecy: One Of Those Days. Selon la sagesse populaire, l’intérêt de skier à La Clusaz est que le domaine est composé de cinq stations différentesreliées, chacune avec son propre créneau pour tous les niveaux. Malheureusement, nous n’avons eu qu’un jour pour visiter l’ensemble, ce qui ne nous a pas permis de faire plus qu’un rapide survol de ses 132km de pistes très variées où depuis 1984, 18 coupes du monde et un championnat du monde se sont déroulés.

    Pour commencer, on s’est échauffé avec plusieurs belles descentes ensoleillées bordées d’arbres sur le plateau de Beauregard, juste au-dessus du centre de La Clusaz, avant de rejoindre la station voisine de Manigod qui se prête bien aux familles et aux débutants. Ensuite, on a continué vers le Massif de l’Etale, isolé à l’arrière de la station où malheureusement les nuages élevés ont produit l’effet “flat light” en effaçant les reliefs, ce qui était dommage étant donné le paysage merveilleux autour de nous. Le secteur Massif de l’Aiguille, situé au-dessus du centre du village avec 1 100 mètres de dénivelé jusqu’à la station, nous a impressionné avec ses grands espaces.

    Enfin, nous sommes arrivés à mon nouveau coup de coeur, le Massif de Balme, à l’autre extrémité du domaine, aussi bien au niveau du terrain que géographiquement. C’est là que Candide a perfectionné sa technique et où il a tourné “One of Those Days” (maintenant une série de trois volets). Le sommet desservi par le téléskiculmine à 2 500m d’altitude et dispose de 1 400m de dénivelé sans faux plats: incroyable! Les conditions de neige ce jour-là n’étaient pas optimales pour s’aventurer loin des pentes damées mais nous pouvions tout de même envisager les possibilités de ski hors-piste illimitées. Nous avons bien compris pourquoi ce secteur est devenu au fil des années un lieu de pèlerinagepour les experts.

    Il faut aussi mentionner les superbes repas qu’on a savourés ce jour-là. En début d’après-midi, nous avons diné au Télémark Café sur une terrasse de bois qui donne sur le bas de la station. Notre escapade clusazienne s’est terminée dans le village agréable et dépaysant avec un souper incontournable à La Scierie – un restaurant parfait pour les couples avec son ambiance rustique et sa cuisine formidable.

    5 choses à savoir sur l’essai des bottes de ski

    Photos David Lachance

    Suite à l’article que j’ai publié sur les pointures des bottes de skis, plusieurs personnes m’ont dit avoir fait l’exercice et avoir réalisé qu’ils utilisaient des bottes trop grandes. Pourquoi acheter des bottes trop grandes? Simplement par manque d’expérience et parce que nous avons d’avantage l’habitude d’acheter des chaussures… Vous rappelez-vous avoir déjà entendu votre mère vous dire : “Prends-les un peu plus grands, ça va faire plus longtemps”. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, des bottes trop grandes ont tendance à générer plus de douleurs et d’inconfort qu’autre chose. Voici donc 5 points pour vous y retrouver lors de l’essai des bottes. 

    1 – Les préliminaires.

    Avant même de penser à chausser des bottes, il faut sélectionner une chaussette adéquate.

    Les gros bas, c’est non ! Il faut prioriser les chaussettes minces et qui montent en haut des mollets. Mon choix de prédilection est fait de laine de mérino. Ce type de laine fait un boulot incroyable pour maintenir la température du corps et il possède des propriétés antibactériennes naturelles. Certaines personnes préfèrent les fibres synthétiques. Cette matière est souvent moins onéreuse et son efficacité n’est pas négligeable. C’est une question de goût. Les chaussettes doivent être sèches avant d’aller skier. N’utilisez pas les mêmes chaussettes pour vous rendre à la station que pour skier. Les chaussettes de ski ne devraient être enfilées qu’au moment de mettre vos bottes.

    Il faut aussi être honnête quant à son calibre de skieur. Le modèle expert est peut-être plus esthétique mais il peut ne pas répondre à vos besoins. À l’opposé, la botte d’entrée de gamme est beaucoup moins onéreuse mais le skieur intermédiaire n’y trouvera pas son compte.

    2 – Enfiler les bottes: la bonne méthode!

    Le type de botte “portefeuille” est le plus répandu. Lors de l’essai, évitez de pousser la langue vers l’avant. Ce mouvement empêche le pied de bien y glisser. La meilleure manière d’enfiler une botte de ski est de l’ouvrir comme un livre. Vos orteils iront toucher directement dans la pointe de la botte. Certaines personnes vont même devoir plier leurs orteils pour réussir à y insérer le pied. Pour relâcher l’excès de pression sur les doigts de pied, on doit reculer le pied afin de bien placer le talon au fond de la botte. Pour ce faire, on peut frapper le sol avec le talon de la botte. Une autre technique simple : d’abord, attachez les boucles du haut de la botte au premier crochet. Debout, placez la semelle de la botte à plat sur le sol avant d’appuyer fortement sur le devant de la botte. Le mouvement permet au pied de se déplacer vers l’arrière de la botte et libérer les orteils qui, jusque-là, étaient encore recroquevillés. Lors de ce même mouvement, la partie la plus large du pied s’alignera aussi avec la partie la plus large de la botte. Lorsque l’on utilise la bonne longueur, on devrait quand même sentir le chausson nous chatouiller le bout des orteils. Avec la bonne largeur, votre pied ne devrait pas bouger latéralement, mais, vous devez être capable de lever vos doigts de pied. Les points de pression excessifs devront être corrigés par un spécialiste.

    3 – Des bottes des skis, c’est “tight“!

    Il est certain que lorsqu’on les enfile, on s’y sent à l’étroit. La raison est simple: ce n’est pas fait pour marcher, mais bien pour skier! Lorsque le pied est bien à sa place, on devrait ressentir un contact ferme et uniforme sur l’ensemble du pied. On devrait aussi sentir que le pied est soutenu sur toute sa longueur. Les semelles d’origine fournies avec les bottes n’offrent aucun support. Il est recommandé de les remplacer par une semelle dite “trois dimensions”. Il est primordial de sélectionner une botte qui sera adaptée à votre morphologie. Le choix est vaste et l’aide d’un spécialiste est nécessaire pour s’y retrouver. Si d’emblée, le niveau de confort n’est pas satisfaisant, c’est probablement parce que le modèle que vous avez aux pieds ne vous convient pas. Les engourdissements sont un signe évident qu’il y a quelque chose qui cloche. Certains manufacturiers offrent des chaussons partiellement thermo-moulables, d’autre entièrement, pour s’adapter aux subtilités de chacun et libérér un peu d’espace. Il n’est pas toujours nécessaire de modifier la coque de la chaussure de ski pour obtenir le confort désiré. 

    4 – Bouclez les boucles.

    Dans un premier temps, serrez les boucles du haut. Ces boucles créent le lien entre l’endroit où la pression est appliquée en skiant (le devant de la botte) et la colonne de la botte (située derrière, aussi appelée “spine“). La première boucle sert à maintenir la jambe à sa place et à empêcher le collier de la botte d’ouvrir lors de la flexion des genoux. La seconde boucle vient verrouiller le talon bien en place, au fond de la botte. À ce moment, on devrait ressentir un contact uniforme sur la cheville. Il ne devrait pas y avoir de pression excessive sur les malléoles (la partie bombée de part et d’autre de la cheville). On vient ensuite coller la sangle velcro pour qu’il y ait seulement une légère tension. Pas trop serré, ni trop lâche. Les boucles qui se retrouvent sur le dessus du pied devraient pouvoir s’attacher avec la force d’un seul doigt. Au final, vous devriez ressentir un contact uniforme et ferme. Comme une bonne poignée de main… Mais, aux pieds! 

    5 – Question de chaleur.

    Une botte chaude est, d’abord et avant tout, une botte dans laquelle votre flux sanguin est efficace. Comme mentionné un peu plus tôt, le contact entre vos pieds et la botte doit être ferme et exempt de point de pression. Le chausson vous fournira l’isolation nécessaire à la pratique du sport. Devoir écraser vos pieds et chevilles pour avoir suffisamment de support pour skier est à proscrire. Vous allez bloquer partiellement, voire complètement, votre circulation sanguine. Des bottes trop lâches auront aussi des effets négatifs. En plus d’augmenter le risque de blessure, si la neige se fraie un chemin jusque dans les coquilles, vous aurez tôt ou tard les pieds dans l’eau. Dans de telles circonstances, même les semelles chauffantes n’arriveront pas à vous réchauffer.

    Il y a beaucoup à dire sur les les chaussures de ski. Sachez que vos bottes devraient être considérées comme la pièce la plus importante de votre équipement.  Peu importe votre calibre ou votre budget. Confort, performance et chaleur dépendent directement de cet élément. Pour reprendre l’analogie de ma collègue. Geneviève Larivière : “Des bottes mal adaptée, c’est comme conduire une voiture avec la direction “lousse”. Inutile de mentionner que cette pratique n’est pas tout à fait sécuritaire. Gardez aussi en tête que c’est par cette pièce d’équipement que l’énergie transige entre le skieur et le ski. Pour une seule et unique fois, vous devez accorder plus d’importances aux conseils de votre spécialiste qu’aux propos de maman…

    Cliquez ici pour connaitre les étapes d’une séance de bootfitting. 

    Le ski en Europe: de quoi faire rêver!

    Le ski en Europe n’a pas besoin de présentations: c’est de notoriété publique qu’il est le meilleur possible à travers la chaine montagneuse des Alpes. Longue de 1 200 kilomètres et étalée à travers différents pays, ses pics enneigés fournissent des zones de ski à découvrir absolument au moins une fois dans votre vie de skieur! Voici une très courte liste de destinations qui, à mon humble avis, offrent un excellent ski pour un séjour d’une semaine. Notez que j’énumère aussi certains secteurs moins « connus », dont la publicité ne traverse pas toujours l’Atlantique jusqu’à vous! J’aborderai quatre pays: l’Autriche, la France, l’Italie et la Suisse. Je propose également quelques conseils de voyage à la toute fin du texte!

    L’Autriche

    Le pays phare du ski en Europe est bien sûr l’Autriche, qui bénéficie d’un climat froid en hiver puisqu’il s’agit de la portion la plus continentale du massif montagneux. C’est là qu’on retrouve le plus grand nombre de stations de ski de haute altitude, dont l’avantage principal est d’offir de très longues saisons qui s’étendent d’octobre à juin grâce à leurs équipements sur zone glaciaire.

     L’Autriche dispose des meilleurs équipements de ski et des infrastructures les plus modernes : remontées mécaniques, chalets d’accueil, restaurants d’altitude… Les nombreux villages des vallées alpines ont entrepris de se rapprocher et de proposer des méga-domaines skiables reliés et interconnectés entre eux! De manière générale, les billets et forfaits des uns sont toujours valables chez les autres… Ainsi, choisir une vallée en Autriche permet de skier dans un nombre important de montagnes, si bien que même avec une bonne planification, 7 jours de ski, incluant les aléas météorologiques, ne suffisent pas toujours à en faire le tour! Un autre des avantages de skier en Autriche est la grande qualité des hébergements de type hôtels, trouvables autant en  en ski-in qu’en village. L’Autriche est le pays alpin où il est le plus facile de se loger très correctement dans des établissements qui proposent des pensions complètes, disposent de spas relaxants, ainsi que de chambres à la taille et au confort nord-américain.

    La France

    La France est l’autre grand pays du ski en Europe. Bien connu des francophones d’Amérique, cette destination est la favorite des skieurs québécois en Europe. L’avantage y est la langue, la gastronomie de montagne et les grands espaces des champs d’altitude.

     Pour les bons skieurs, le domaine skiable à visiter au moins une fois est L’Espace Killy ! Situé dans la partie haute de la vallée de la Tarentaise, ce domaine skiable est l’union des stations de Tignes et de Val d’Isère. A elles deux, elles comportent deux zones glacières distincts, 90 remontées mécaniques desservant 154 pistes sur un dénivelé de 1900 mètres. Il s’agit clairement du meilleur du ski de France : engagé, sportif, sur un terrain de haute montagne. (Intéressé par les remontées mécaniques? Suivez ces liens: Tignes ou Val d’Isère!)

    L’incontournable en France : le Pays du Mont-Blanc. Il s’agit du regroupement des stations de ski des villages qui entourent le massif de la plus haute montagne d’Europe. Chamonix – capitale du ski d’alpinisme – bien sûr avec les Grands Montets, qui permet de skier de 3200 mètres d’altitude au village d’Argentière, et l’excellent ski de printemps hors-pistes, autour de l’Aiguille du Midi. Si ces secteurs vous intéressent, lisez les deux excellents articles d’un autre collaborateur, Michel Gignac, qui a visité Chamonix ainsi que la Vallée Blanche.

    À quelques kilomètres de là, vous pouvez découvrir le Grand Massif qui regroupe les stations de Flaine, Samoëns et Les Carroz. Le tout est relié et interconnecté. La visite est possible dans une (très) longue journée de ski.

    Autre domaine skiable très intéressant : l’Evasion Ski ! Autour de Megève, de Saint-Gervais et des Contamines-Montjoie: cette station station isolée de la vallée dispose du meilleur enneigement régional. Il faut au minimum deux jours bien remplis pour parcourir l’ensemble des pistes des villages concernés. Le terrain est très varié entre du ski en forêt et des zones d’alpages à l’espace immense. Un ski de qualité dans la Savoie française classique et traditionnelle. (Intéressé par les remontées mécaniques des Contamines-Montjoie? Suivez ce lien!)

    L’Italie 

    L’Italie est certainement, des quatre grands pays Alpins abordés dans ce texte, la destination la plus dépaysante, exotique et la moins dispendieuse. Le meilleur du ski transalpin est dans les Dolomites, où les paysages sont les plus beaux des Alpes, vraiment hors du commun. Gros avantage également : une cuisine délicieuse et bon marché et de nombreux hôtels de pension familiale.

    Faire un voyage ski en Italie est accessible à tous niveaux : le Dolomiti SuperSki qui contient des dizaines de stations dont Cortina d’Ampezzo, Alta Badia, Val Gardena et Kronplatz. Avec un unique forfait, vous avez accès à 1200 kilomètres de pistes divisées dans 12 zones qui comportent chacune plusieurs stations de ski reliées entre elles évidemment. L’itinéraire le plus étonnant reste la « Sella Ronda » qui permet aux skieurs d’effectuer une vaste boucle autour du Piz Boé de plus de 40 kilomètres. Cette boucle est réalisable dans les deux sens ! L’idéal étant de se loger dans un hôtel de l’un des villages qui bordent l’itinéraire.

     La Suisse

    La Suisse, le plus petit pays de la région, est le cœur des Alpes. On s’y sent un peu « coupé » des autres pays: quatre langes en un pays, une monnaie différente (Franc suisse plutôt que l’Euro), cette nation n’étant pas membre de l’Union Européenne. Le meilleur du ski en Suisse est certainement à aller trouver dans la partie alémanique du pays. L’avantage est que les deux principales villes du pays sont reliées directement à Montréal. Bémol, un séjour en Suisse coûte plus cher que dans les autres pays… mais c’est vraiment une expérience à vivre!

     Zermatt et Saas Fee sont deux stations majeurs du ski suisse, situées à quelques dizaines de kilomètres l’une de l’autre. Il s’agit de deux villages montagnards très particuliers où les voitures sont interdites ! Zermatt est accessible uniquement en train. Les deux stations de ski disposent de glaciers, ce qui en garanti l’enneigement. Zermatt, au pied du célèbre Matterhorn, emblème national, est relié à Cervinia dans le Val d’Aoste italien. Dans les deux cas, le ski est très varié, passant du ski sportif de haute montagne aux longues pistes parfaitement damées jusqu’au ski à travers la forêt. Cette destination haut de gamme marie le confort à une expérience sportive unique. (Intéressé par les remontées mécaniques? Suivez ces liens: Zermatt ou Saas Fee!)

    En résumé: les points forts de chaque endroit

    Autriche: on aime les immenses domaines skiables, l’enneigement garanti, la qualité des infrastructures en station et les hébergements et restaurants tout autour. Bémol: pas de liaison directe à partir de Montréal, dépaysement linguistique. On vous parlera dans un anglais approximatif!
    France: on aime l’accueil chaleureux, les domaines skiables étendus, la gastronomie en montagne (attention, amateurs de fromages!) et surtout, la possibilité de communiquer en français!
    Italie: on aime les domaines skiables bien équipés, la gastronomie italienne, et surtout, le fait que tout y est moins cher qu’ailleurs! Bémol: la location et la conduite d’une voiture sont parfois hasardeuses, surtout en montagne. L’italien peut parfois poser problèmes… on vous répondra en anglais dès qu’on sentira que vous n’êtes pas de l’endroit.
    Suisse: on aime l’accessibilité de l’endroit (vols directs à partir de Montréal vers Zurich et Genève), ainsi que l’aspect bilingue, voire francophone, du pays. Bémol: les domaines skiables sont un peu plus petits (c’est à relativiser pour les habitués du Québec!), et le coût de séjour y est supérieur à d’autres pays européens.

    Quelques conseils pour se rendre sur place

    Zurich : Cet aéroport est idéal pour se rendre dans les stations de ski de suisse alémanique (Le Grison, Zermatt) et l’ouest de l’Autriche (le Vorarlberg). Vol direct depuis Montréal à l’année (Swiss).

    Genève : Cet aéroport donne un accès très aisé aux stations de ski françaises du département de la Haute-Savoie, c’est-à-dire Chamonix et l’ensemble du Pays du Mont-Blanc. Il est facile d’y louer une voiture (éqjuipée de bons pneus d’hier) et il y a énormément de bus direct pour les stations. Vol direct depuis Montréal (Air Canada).

    Venise : Un bon aéroport pour se rendre sur l’est des Alpes italienne (Cortina d’Ampezzo), et permet une escale variée au séjour. Attention, pas de voiture avec pneus d’hiver disponibles en location, et peu de navettes.

    Munich : L’aéroport de Munich est idéal pour se rendre dans le Tyrol autrichien. Toutes les voitures sont équipées de pneus d’hiver et il y a de nombreuses navettes vers les stations de ski. Vol direct de Montréal (Lufthansa).

    À considérer: Lyon et Nice. Pour des régions françaises différentes des Alpes : la Savoie et les Alpes du sud. Turin, pour le Val d’Aoste, région autonome et  francophone entre la Suisse et la France.

    Si vous êtes nomade à travers un voyage itinérant, généralement les Alpes sont une zone difficile à voyager en transport en commun. Louer une voiture vous offrira une liberté optimale. Attention toutefois : en Europe les pneus d’hiver ne sont pas toujours garantis (hormis en Suisse, en Allemagne et en Autriche), et il est parfois difficile de trouver une voiture dotée d’une transmission automatique.

    Chamonix-Mont-Blanc en cinq temps

    Skieur depuis l’âge de dix ans, j’ai toujours rêvé de skier dans les Alpes en regardant les films de Warren Miller. « When I’m 64 » comme disent les Beatles, j’ai décidé de concrétiser mon rêve en 2015 et je suis allé à Chamonix-Mont-Blanc. Ce texte est un résumé de mon expérience et de mes découvertes!

    La préparation

    Une fois la décision prise, en voyageur aguerri,  je me suis documenté sur Chamonix et ses environs. Je me suis mis à la recherche d’un appartement à louer sur des sites comme RB&B ou Homelidays pour l’opportunité de voyager à moindre coûts. Puis je me suis occupé des réservations d’avion (un conseil: si possible, transigez avec une compagnie qui n’exige pas de frais supplémentaires pour le transport des skis!). Ensuite, je me suis renseigné sur le transport entre Genève, mon point d’arrivée, et Chamonix, de même que le transport local dans la Vallée de Chamonix. Heureusement, la Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc offre une passe de transport en commun gratuite aux locataires de la Vallée. La passe de transport en commun nous permet de nous déplacer, en train ou en autobus, entre les différentes stations de ski de la vallée de Chamonix.

    Arrivé à Genève par Swiss, nous prenons l’AlpyBus, notre transporteur qui nous amène à notre résidence à Chamonix. Nous avons choisi un appartement juste à côté de la Place du Mont-Blanc, un endroit stratégique, puisque c’est le point de départ des autobus vers toutes les directions. À noter que tout au long du voyage, j’ai énormément utilisé l’application “Chamonix”, développée par la région. Très complète, un incontournable dans votre téléphone lors de votre séjour!

    Première station de ski visitée: les Grand Montets

    Pour se rendre aux Grands Montets, on se dirige vers le magnifique village d’Argentière. Lors de mon passage, il n’a pas neigé depuis quatre ou cinq semaines, donc le Québécois que je suis n’a pas été dépaysé par du ski sur surfaces durcies. Les pistes damées sont larges et très bien entretenues. Il est aussi possible de skier hors-piste sur des surfaces durcies et en bosse. J’ai particulièrement apprécié la Bochard, son dénivelé est deux fois supérieur à celui du Mont Tremblant et ce, sans faux plat…. des heures de bonheur. Les pistes aux Grands Montets sont orientées vers le nord alors le soleil se pointe derrière nous vers 11 heures et la température à la mi-mars oscillait de -5° à 5° Celsius. Un téléphérique et une télécabine nous amènent en haut de la ligne des arbres. De là, un autre téléphérique nous amène ensuite au sommet des Grands Montets. Il y a également une télécabine et cinq télésièges qui nous donnent accès à de nombreuses pistes et un immense domaine skiable hors-piste.

    Deuxième station de ski: la Flégère

    Pour se rendre à la Flégère on emprunte le bus vers Les Praz, on descend au pied du téléphérique de la Flégère. Celui-ci nous amène en haut de la ligne des arbres d’où on peut atteindre trois autres télésièges. Cette station est située de l’autre côté de la Vallée de Chamonix, elle est donc orientée franc sud. En mars, avec une température de 5° à 10° Celsius, nous avions des conditions  de ski de printemps. Chandail et crème solaire étaient au rendez-vous. Malgré tout, le gros sel était assez sec, les conditions de ski étaient excellentes. J’y ai skié des pistes telles l’Index, la Lachenal, la Pylône. De là on peut aussi prendre un téléphérique horizontal qui nous mène au Brévent, la station voisine.

    Troisième station de ski: le Brévent

    Juste à côté de la Flégère, le Brévent est le site de rendez-vous des parapentistes. On peut y voir décoller des parapentistes toute la journée. Les pistes y sont également nombreuses et le dénivelé important. On y compte cinq télésièges et deux téléphériques.  C’est aussi là que se tient la compétition annuelle de ski hors-piste le Swatch Freeride World Tour près de la chaise du Cornu.

    Quatrième station de ski: les Houches

    Les Houches (prononcez « les zouches »!) est une station semblable à nos stations de ski du Québec. Les pistes sillonnent la montagne entre les arbres. On s’y sent comme à la maison. Une télécabine, un téléphérique et une dizaine d’autres remontées mécaniques donnent accès aux pistes de chaque côté de la montagne. L’atmosphère y est plus familiale. Du sommet on y a une très belle vue sur le Mont-Blanc et au ski de printemps on peut s’y prélasser doucement. Il est à noter que dans toutes les stations il y a de magnifiques restos-terrasses où il fait bon de casser la croute sous un chaud soleil.

    Cinquième station de ski: les Balmes

    À noter que nous avons fait le choix, lors de notre voyage, de ne pas skier aux Balmes. Le nombre de stations de ski nous a forcé à sélectionner les endroits voulus et nous avons préféré retourner skier aux Grands Montets, au Brévent et à la Flégère, les stations que nous avons préférées. Cette décision a surtout été motivée par le fait que lors d’une randonnée aux Balmes l’été précédent, j’avais apprécié le magnifique paysage vallonné mais l’endroit ne m’avait pas inspiré pour le ski. Mais je n’ai pas le monopole du choix! La montagne mérite certainement d’être skiée!

    Un peu de raquette avec ça?

    Ma conjointe ne fait pas de ski. Nous nous sommes donc mis à la recherche d’activités pour elle. Nous avons découvert que les stations de ski disposent de sentiers de raquette en haut de la ligne des arbres. Il a donc été possible pour elle de faire deux à trois heures de raquette par jour et ce dans un décor à couper le souffle! Elle est prête à retourner à Chamonix n’importe quand. (Si ça peut vous aider à convaincre votre tendre moitié…)

    L’après-ski

    Chamonix est un magnifique village alpin où il fait bon vivre. Tout est à proximité: les bars, les restos, les boutiques de toutes sortes, et ce à distance de marche. Comme la température de la mi-mars était clémente, environ 20° Celsius en fin de journée dans la vallée, nous avons ajouté à notre routine une petite visite à notre terrasse préférée pour prendre une bonne bière. Assis là au milieu de la place, nous avons une vue magnifique sur les Alpes, ses couchers de soleil et un magnifique panorama en compagnie d’autres skieurs de tous les coins d’Europe. Que du bonheur! Je vous souhaite de découvrir (ou redécouvrir!) cet endroit magique.

    Chamonix en hors-piste: mythique Vallée Blanche

    Deux semaines de ski à Chamonix c’est extraordinaire! Mais on ne peut se rendre aussi loin pour skier sans descendre la Vallée Blanche. Il s’agit de la vallée qui englobe les glaciers du massif du Mont Blanc. On y accède à partir de l’Aiguille du Midi, située à 3842 mètres d’altitude.

    La Vallée Blanche est sans aucun doute la descente mythique d’Europe. C’est le seul endroit où on a accès à un domaine skiable hors-piste aussi vaste à partir d’une remontée mécanique. La Vallée représente une descente de plus de 20 kilomètres, dont 18 km sur les glaciers du Géant, du Tacul et de la Mer de Glace. Pour s’y rendre, il vaut mieux utiliser les services d’un guide: n’oubliez pas que vous êtes sur des glaciers… en mouvance! La veille du jour où nous avions prévu effectuer la descente, nous nous sommes rendus au bureau des guides, situé dans la Maison de la montagne. Il en coûte environ 80 € pour faire partie d’un groupe de 4 à 8 personnes, il faut également payer le coût de la remontée qui nous amènera à l’Aiguille du Midi, 48,50 €.

    On a donc rendez-vous le lendemain matin à 9h avec notre guide. Il nous distribue notre matériel, baudrier et mousquetons et nous voilà en route pour le téléphérique. Il faut être bien habillé pour descendre la Vallée: au départ à l’Aiguille du Midi, il fait froid, environ -15° Celsius sans compter le facteur vent -et du vent, il y en a beaucoup! On doit également avoir un sac à dos avec les sangles appropriées pour y attacher nos skis. Le sac sera bien sûr  très utile pour transporter de l’eau, une collation et y mettre nos vêtements parce qu’au fur et à mesure de la descente, la température se réchauffera. Pour partir, on descend un sentier, en cordée, afin d’atteindre le plateau de départ. Il y a plusieurs tracés pour la descendre, nous avons emprunté celui de la descente classique.

    De là, on chausse les skis et nous voilà partis pour une première descente de 1h30. Il faut se rappeler qu’en tant que Québécois, nous avons l’habitude des descentes durant 5 à 10 minutes, espacées par des remontées assises où on peut se reposer. Dans la Vallée Blanche, pas de remontée, pas d’endroit où s’assoir, on skie durant tout le temps de la descente! De plus, on est souvent à flanc de montagne, et comme la vallée est immense, on skie toujours sur le même flanc, donc notre poids est souvent sur le même ski, le ski droit. Je gagerais que les guides de Chamonix ont tous une très grosse jambe droite! Bien entendu, on fait des pauses régulièrement. Notre guide nous donne toutes sortes d’informations plus intéressantes les unes que les autres sur la Vallée, le Mont-Blanc, le réchauffement de la planète et son impact sur les divers glaciers qui alimentent la vallée.

    Il n’est pas obligatoire d’avoir un guide pour accéder à la vallée Blanche. Mais, comme je le disais précédemment, nous skions sur des glaciers, qui sont continuellement en mouvement, où il y a des crevasses, des séracs, des ponts de neige et possiblement des avalanches il est plus que recommandé de retenir les services d’un guide de la Compagnie des Guides de Chamonix.

    Après environ 1h30 de descente, on arrive au refuge du Requin qui nous servira de halte-repas. On peut y manger sa collation ou encore en acheter une sur place. Cette pause d’environ 45 minutes est la bienvenue, mes jambes sont bien heureuses de se reposer! Après cette pause, c’est la descente finale vers le bas de la Vallée. Durant 1h15 environ nous descendons un long tracé pas très pentu. Avis aux planchistes, il peut être désagréable de se pousser avec son pied sur des kilomètres pour se rendre au fond de la vallée!

    Un bon skieur intermédiaire peut entreprendre de descendre la Vallée Blanche. Le niveau de ski requis n’est pas très élevé. Il faut cependant avoir de bonnes jambes puisque rendu en bas, s’il n’y a pas assez de neige pour vous rendre jusqu’à Chamonix, vous devrez prendre le train du Montenvers. Pour se rendre à la gare, il faut grimper un escalier de 480 marches avec les skis au dos et les bottines aux pieds! Ça c’est tout un défi après une journée de travail!

    Lors de ma descente les conditions de neige étaient favorables. La surface durcie m’a permis de skier comme à l’habitude. Si la vallée avait été recouverte d’un épais manteau de neige, moi qui ne suis pas un skieur de poudreuse, j’aurais certainement trouvé la descente beaucoup plus difficile et fatigante. Les conditions de neige, notre condition physique de même que notre niveau d’habileté sont à considérer avant d’entreprendre la descente. Cette descente de rêve restera certainement un de mes plus beaux souvenirs de skieur à vie!

    L’éveil des sens à la manière d’Expérience Mont-Alta

    C’est sens dessus-dessous que l’aventure d’Expérience Mont-Alta a commencé. On se souviendra des innombrables embûches et efforts vains qui ont caractérisé les dernières saisons d’opérations de la station de Val-David, dans sa version « avec » remontée mécanique. Suite à l’incendie qui a détruit la cabane d’opérateur ainsi que la boutique en janvier 2014, les pentes de la belle valdavidoise ont bien failli demeurer interdites d’accès, n’eut été d’un entêté passionné qui croyait que la montagne avait encore à offrir! La saison 2015-2016 a donc été la première saison d’activités hors-piste du Mont-Alta, dont le bilan est positif… et le futur semble aller dans le même sens!

    Depuis décembre 2015, les pentes du Mont-Alta sont accessibles aux skieurs qui veulent pratiquer le hors-piste, moyennant l’achat d’un laisser-passer saisonnier au coût minime. L’an dernier, 191 laisser-passer de ce type ont été vendus et ce, malgré l’hiver plus ou moins favorable que nous avons connu. À trois reprises dans l’année, des événements spéciaux ont permis aux visiteurs de sillonner la montagne à l’aide d’un laisser-passer journalier, dont les ventes ont totalisé plus de 150 « billets ». Conclusion? Les skieurs l’aiment sans bon sang, cette montagne!

    Les règles d’accès sont simples: à l’achat du laisser-passer saisonnier, le skieur hors-piste obtient une vignette de stationnement et un guide de bonnes pratiques du visiteur. Il a beau jeu de s’y rendre autant de fois qu’il le veut, dès que la neige le permet, et ce, du lever au coucher du soleil. La sécurité étant la responsabilité de chaque visiteur, quelques règles de base s’appliquent lors des visites mais aucun incident n’a été rapporté pour les mois d’hiver de 2015-2016. Vive le gros bon sens!

    L’élan pour 2016-2017

    Devant le succès de la saison dernière, le directeur général d’Expérience Mont-Alta, Jason Hodkin, est maintenant rempli d’espoir et d’énergie. À plusieurs moments il a douté, au fil des mois, de la faisabilité de son projet. Difficile de le blâmer, avec les difficultés administratives, les lourdes tâches de nettoyage, de défrichage et d’assainissement des lieux, sans compter les aléas de la météo qui ont ponctué ses travaux! C’est donc avec soulagement et fierté qu’il s’apprête à lancer la deuxième saison de hors-piste au Mont-Alta. Les projets sont nombreux!

    Jason Hodkin. Photo Gracieuseté TC Media – René-Pierre Beaudry

    Au cours de l’été 2016, les skieurs nostalgiques ont eu l’occasion d’acheter des chaises du défunt télésiège double du Mont-Alta. La somme amassée grâce à cette vente a directement été investie dans le développement d’un sentier d’ascension, l’entretien des pentes et l’amélioration générale des lieux… les skieurs qui fréquenteront le Mont-Alta la saison prochaine seront aux premières loges pour constater les changements! En tout, c’est plus de 75 000$ qui ont été investis en nettoyage, entretien et menus travaux sur l’ensemble du territoire skiable. Ceux qui ont visité la station dans les dernières années pourront témoigner des efforts colossaux mis en place!

    Des alliés stratégiques

    Étant « un p’tit nouveau » dans le monde du ski, Jason Hodkin a eu la bonne idée de bien s’entourer et il sait qu’il peut compter sur plusieurs alliés déjà bien établis, dont Claude Lévesque de la Boutique Roc N Ride de Val-David, Philippe-André Turp-Blair d’Alpagas Aventures, et bien entendu, les membres passionnés de l’équipe ZoneSki. Parmi ceux-ci, les plus mordus du hors-piste donnent temps, sueur et énergie à se dévouer pour une montagne qui leur est chère et Jason témoigne quotidiennement sa reconnaissance… pour lui, l’alliance entre Expérience Mont-Alta et ZoneSki est pleine de sens!

    Lorsqu’on lui parle de ses accomplissements, Mr. Hodkin refuse modestement de prendre tout le crédit. Sans les bénévoles, assure-t-il, rien de tout ça n’existerait! C’est effectivement beaucoup pour un seul homme, mais la réalisation du projet tient d’abord à son sens de la persistance: lui seul a gardé la tête froide et attaqué les problèmes un à un lorsqu’ils se présentaient. En coordonnant les activités des bénévoles de même que les diverses journées de corvée, événements spéciaux et vente des laisser-passer, le directeur général a réussi alors que bien des sceptiques ne donnaient pas cher pour ses nerfs!

    La palme de l’implication revient toutefois à Michel Bisaillon, l’homme derrière le rachat des terrains du Mont Alta. Grand philanthrope, amant de la nature et ancien skieur de la station, il ne pouvait se résoudre à voir la montagne privée de skieurs, ni l’inverse. Son soutien financier a permis à la jeune entreprise d’Expérience Mont-Alta de faire face aux plus grosses dépenses et ce, bien avant l’ouverture officielle en hors-piste. Jason Hodkin s’estime choyé de pouvoir bénéficier de l’aide de Mr Bisaillon, qui a lui-même travaillé plusieurs heures à la réfection du débarcadère du sommet afin de le transformer en un invitant belvédère. L’homme derrière les investissements désirait auparavant demeurer discret sur son nom, mais devant le succès de l’entreprise et le bonheur témoigné par les skieurs, le plaisir de s’y impliquer prend tout son sens!

    Depuis déjà quelques semaines, les laisser-passer saisonniers pour la saison 2016-2017 sont en vente sur le site d’Expérience Mont-Alta. Jason Hodkin et son équipe invitent les skieurs hors-piste à découvrir ou redécouvrir le Mont-Alta dans tous ses sens: par en haut, par en bas, par le toucher, par la vue, par l’ouïe… tout le monde a le goût de la neige! L’entreprise souhaite également éveiller les sens des skieurs moins familiers avec le hors-piste: parmi les nouveautés développées en collaboration entre ZoneSki et le Mont-Alta, citons notamment un cours de météo orienté sur le hors-piste pour mieux chasser la neige fraiche, des cours d’initiation au ski hors-piste, des cours de secourisme en milieu hors-piste… Expérience Mont-Alta indique clairement sa voie: devenir une école de ski hors-piste à proximité des skieurs! Quant à Jason Hodkin, il attaque la pré-saison de pied ferme, avec un sourire en coin: on lui a déjà dit que son projet n’avait aucun sens… il lui en a donné un.

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