Si on se fiait uniquement à ce qu’on voit au sol, tant à Montréal que dans l’Estrie, on serait bien dépité. En effet, côté neige naturelle c’est chiche. Cependant, Bromont Montagne d’Expérience se moque de cette disette; toute l’artillerie lourde est déployée et crache son or blanc aux quatre vents. L’enneigement est abondant et il fait vite oublier la retenue des nuages depuis un mois. Tout le monde se régale des pistes nombreuses et variées. Notons toutefois que la montagne n’est pas encore en pleine opération. De jour, on peut se chauffer les quadriceps sur quatre versants et 61 pistes. La station offre aussi du ski de soirée.
Skier de manière stratégique
Comme c’est presque toujours le cas à ce temps-ci de l’année, ou durant les périodes pendant lesquelles la neige naturelle n’est pas au rendez-vous, grand nombre de skieurs et planchistes optent pour une glisse stratégique. Il faut bien choisir ses heures de visite, adapter sa position pour optimiser la prise de carres, débusquer les meilleures pistes pour son calibre et, finalement, s’assurer d’avoir des carres affûtées. Comme le dit si bien un de mes nombreux compagnons de remontée aujourd’hui: « Maudit, mes skis sont pas aiguisés! »… Après le lunch, je découvre avec bonheur que plusieurs pistes ont été damées à nouveau. C’est presqu’une marque de commerce, ici. C’est délectable de tracer du corduroy fraîchement déroulé à midi, ou même plus tard!
Essayer des skis sans frais
Pour le plus grand bonheur des skieurs curieux, c’est jour de démo. De nombreuses marques sont offertes avec un vaste éventail de skis. Il y en a pour tous les goûts. Et comme toujours, c’est gratuit. Pour connaître les dates, les stations et les fabricants qui offriront des journées démos cet hiver, consultez https://zone.ski/journees-demos-saison-2019-2020/ Je confirme que les quatre paires de skis que je possède déjà ne sont pas suffisantes pour combler mes aspirations… Me semble que deux ou trois autres compléteraient parfaitement mon carquois (le fameux ski quiver des anglophones). Je me garde quand même une petite gêne. De ma visite je retiens ceci: même si la météo ne prévoit pas de précipitations miraculeuses pour les prochains jours, le ski à Bromont Montagne d’Expérience est superbe!
Cela doit faire 25 ans que je n’ai mis les skis au Mont Blanc, dans les Laurentides. Pourtant, mes souvenirs de jeune adolescent de cet endroit sont bons: belle configuration de la montagne, diversité des pistes, bon pitch, système de remontées mécaniques efficace, ambiance chaleureuse… Bref, tous des attributs qui ont refait surface lors de ma visite du 21 décembre 2019.
En ce début de saison plutôt difficile, je cherchais un endroit dans les Laurentides avec un bon choix de pistes. Après avoir fait le tour des sites web des stations du coin, mon choix s’est arrêté sur le Mont Blanc, avec ses 21 pistes sur 43 d’ouvertes et un saupoudrage d’une dizaine de centimètres de neige durant la dernière semaine.
Arrivé dès l’ouverture, je me retrouve devant des conditions de glisse parfaites dans les circonstances. Le mix de neige fabriquée-naturelle est bien damé sur base ferme: les carres mordent dans ce tapis de velours côtelés. Je peux donc me laisser aller en redécouvrant toutes les courbes de la montagne que j’ai jadis skiée et chérie.
Sur le Versant Mont Blanc, presque toutes les pistes sont ouvertes; seulement les deux sous-bois et l’Exhibition sont fermés. Je m’amuse donc dans les sentiers damés étroits et inclinés qui caractérisent ce versant, pouvant même aller faire quelques virages dans la neige molle de l’Éléphant, une piste à bosses en formation.
Après quelques descentes, les conditions sont toujours aussi belles dans la Slalom Géant.
Je me dirige ensuite sur le Versant Faustin où, là encore, le choix de pistes est impressionnant dans le contexte. Seulement quelques pistes à neige naturelle sont fermées, comme La Cougar et Le Tigre.
Il faut souligner ici l’impressionnant travail de l’équipe du Mont Blanc pour avoir réussi à offrir une expérience de ski aussi complète et de qualité en ce début de saison.
D’ailleurs, l’enneigement va bon train sur le Versant Mont Blanc Nord, et la station prévoit y ouvrir la remontée mécanique et plusieurs pistes dès le 26 décembre.
La seule chose que je trouve triste, c’est le peu de skieurs venus profiter de cette magnifique journée hivernale. De fait, l’achalandage est minimal, même en plein milieu d’avant-midi.
Lorsque le soleil s’est pointé vers midi, toute la beauté hivernale du Mont Blanc s’est révélée, avec les arbres enneigés illuminant la montagne d’une blancheur presque irréelle.
Au cours des dernières années, plusieurs fois je suis passé devant le Mont Blanc. Je le regardais toujours du coin de l’œil, en me disant qu’il fallait bien que j’y retourne. Souvent, lorsque nous sommes jeunes, nous avons une perception extrêmement positive d’un endroit qui nous fascine, et je me rappelle avoir personnellement adoré le Mont Blanc. Lorsqu’on vieillit, parfois cette perception est trahie et le fait de revivre la même expérience que lorsqu’on était jeune s’avère décevante.
Aujourd’hui, ce fut tout le contraire: mes souvenirs du Mont Blanc se sont plutôt amplifiés. J’ai eu autant de plaisir à skier cette montagne que j’en ai eu il y a 25 ans. Très certainement, la prochaine fois que je vais passer devant la station de Saint-Faustin, je vais m’y arrêter plutôt que de continuer.
Lorsque l’on pense au Mont Saint-Hilaire, on pense à la Réserve naturelle Gault de l’Université McGill, au Centre de la Nature du mont Saint-Hilaire ou à la carrière Mont St-Hilaire, un endroit mondialement connu, car plus de 400 minéraux différents y ont été trouvés. Mais bien peu vont penser au ski alpin ou au saut à ski. Pourtant ces deux sports ont déjà été pratiqués à cet endroit.
Ski alpin
Le ski alpin se pratiquait au bout du chemin Ozias-Leduc. Des lettres patentes ont été émises le 25 novembre 1948 au nom de : Mont St-Hilaire Ski Club Inc. On parle de 6 actionnaires et d’un capital de 40 000 $. On voulait ‘conduire des opérations de sport récréatif en plein air’ et ‘exercer le commerce d’hôtel’. Le document suivant est probablement aussi de 1948, et on y parle pour la première fois de la possibilité d’avoir un ‘skitow’ au Mont Saint-Hilaire. M. Edmond Auclair, qui a signé ce document, était l’un des 6 actionnaires.
Le terrain où était située la pente de ski était loué du Brigadier Andrew Hamilton Gault. Comme un bail notarié a été signé seulement le 15 février 1950, le ski n’a possiblement commencé qu’à l’hiver 1950-1951. La photo principale montre le bas de la piste qui était accessible en utilisant un fil neige situé juste à droite de la piste. Sur la photo, on peut voir M. et Mme Reynolds, M. et Mme Auclair, ainsi que M. et Mme Eaman. Le crédit pour cette photo est : Photo SHGBMSH 123-074.
Ci-dessous, on peut voir la piste sous un autre angle. Celle-ci était étroite au sommet, et beaucoup plus large dans le bas.
Cette photo a été utilisée dans le calendrier de 1991 de la ville de Mont-Saint-Hilaire. Elle montre le fil neige et sur la gauche la piste de ski. Le fil neige se terminait juste un peu plus haut que ne le montre la photo, et une évaluation raisonnable du dénivelé serait de 50 mètres. Un vieux moteur de camion était utilisé pour faire fonctionner la remontée. La poulie au sommet du fil neige était attachée à un gros arbre. Encore aujourd’hui, on peut voir ce gros arbre avec des marques de câble sur son écorce. En 1959, le Club avait songé à élargir la piste de ski, mais y a renoncé, l’endroit n’étant pas idéal pour le ski alpin. La piste était orientée vers l’ouest et la neige fondant trop rapidement au printemps, cela diminuait la rentabilité de la station.
Un feu probablement d’origine criminelle a détruit le remonte-pente durant l’été 1963, et la station a cessé ses opérations. (Référence : Histoire du Mont-Saint-Hilaire 2012, par Pierre Lambert). Dans les années suivantes et avant que la végétation repousse, un ami et d’autres jeunes de la région en ont profité pour faire de la traîne sauvage dans le bas de la piste. Aujourd’hui, la piste de ski a disparu, mais on peut encore voir le tracé du remonte-pente.
Je remercie M. Pierre St-Germain et la Société d’histoire de Beloeil/Mont-Saint-Hilaire qui m’ont grandement aidé à trouver l’information nécessaire pour écrire cet historique du ski alpin au Mont Saint-Hilaire.
Saut à ski
Trouver de l’information sur le tremplin du Mont Saint-Hilaire a été beaucoup plus difficile que pour trouver de l’information sur le ski alpin. Il faut dire que le tremplin n’existe plus depuis près de 50 ans. Sur Internet, il existe une très petite photo de ce tremplin, et un écrit d’histoire confirme la brève existence du tremplin. C’est tout ce que j’avais pour point de départ.
Il est bon de savoir que le Brigadier Andrew Hamilton Gault avait acheté en 1913 une propriété de 890 acres au Mont Saint-Hilaire. Il est décédé le 28 novembre 1958, et par testament, il légua toute cette propriété à l’Université McGill. Il était un grand amoureux de la nature, et il voulait préserver pour les générations futures son coin de paradis.
J’ai fait de longues recherches dans la banque de données numériques de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Le plus vieil article de journal trouvé parle d’une compétition de ski nordique (incluant l’usage du tremplin) en janvier 1965. Le plus récent article mentionnant une compétition de saut au Mont Saint-Hilaire date du 31 janvier 1970. On indique que c’est un tremplin de 30 mètres, et le plus long saut mentionné est un saut de 114 pieds (35 mètres). Aucun article parle de la construction ou de la démolition de ce tremplin. Comme celui-ci était situé en montagne, il n’était pas si facile que cela d’accès. J’ai contacté de nombreuses personnes pouvant avoir de l’information sur ce tremplin, et par chance, une de ces personnes détenait la clef du mystère.
Le tremplin a été construit en 1964 et exploité par la division du Québec de l’Association de ski. Il a donc été utilisé de l’hiver 1964-1965 à l’hiver 1969-1970. En 1969, on a étudié la possibilité d’installer deux remonte-pentes, mais c’était incompatible avec la nouvelle vocation de la montagne. Sur la photo ci-dessous, on peut voir un plan de la montagne, avec l’emplacement du fil neige, du tremplin et des deux remontées proposées. Je trouve la marge d’erreur bien petite, car la piste d’atterrissage est assez étroite et les arbres ne sont pas loin. Le tremplin a été démoli au début des années 1970.
Je remercie M. Martin Duval, Responsable des services et de la sécurité à la Réserve naturelle Gault de l’université McGill, pour la photo du tremplin. Mais je le remercie encore plus d’avoir retrouvé une affiche d’une ancienne exposition au pavillon, et de m’en avoir envoyé des photos.
Suite à la publication de cet article, j’ai obtenu les photos suivantes. Elles sont d’une très grande rareté et qualité. C’est M. Maurice Martel, le père de M. Denis Martel que l’on peut voir sur ces photos, qui les a faites. Celui-ci a commencé à sauter à 12 ans sur le tremplin du Mont Carmel. Il avait même été sélectionné sur l’Équipe du Canada en 1972, mais à l’époque, il n’y avait pas ou peu de soutien financier pour faire ce sport.
Sur la dernière photo, on peut voir le jeune Denis Martel avec ses lunettes blanches, et à sa droite, M. Claude Trahan du Mont Carmel. C’est M. Trahan qui a initié M. Martel au saut. Puis, un peu en retrait avec un gilet bleu pâle, on retrouve M. Yves Carbonneau de l’Université de Montréal et organisateur de cette compétition. Finalement, en gilet rouge, il y a M. Daniel Touchette.
Cet article fait partie de la section sur les stations de ski du Québec qui sont aujourd’hui fermées. Comme la grande difficulté d’un tel travail est de trouver des photos et de l’information sur ces stations, si vous détenez des perles concernant une station oubliée ou fermée et que vous souhaitez les partager avec l’auteur, vous êtes invité à communiquer avec lui par courriel afin de lui permettre d’ajouter de l’information à un dossier existant, ou d’inclure une autre station à cette section à l’adresse suivante: stations.fermees.qc@gmail.com
Certains noms s’imposent comme des institutions dans un contexte donné. Les noms de famille marquants sont nombreux au Québec, qu’ils soient de souche ou non. Fondateurs, bâtisseurs, investisseurs, créateurs et fonceurs, tous ont contribué à façonner le paysage de leur région, à plus ou moins grande échelle. La famille Setlakwe n’y fait pas exception! Bien campée sur la rue Notre-Dame Ouest à Thetford Mines, l’enseigne verticale est aussi emblématique que la boutique et la famille. Une rencontre avec Richard Setlakwe, c’est une occasion unique de parler à un enraciné du Québec, qui a sa région et le ski tatoués sur le coeur.
Pas besoin d’avoir un certificat en langues étrangères pour comprendre que le nom Setlakwe n’est pas d’origine québécoise. Richard est de descendance arménienne, mais le nom que sa famille porte n’est pas celui que les ancêtres portaient en Arménie; il est une traduction de l’arabe, signifiant « six frères ». Fuyant le climat toxique précédant le génocide arménien perpétré par les Turcs, le grand-père s’est installé à Disraeli et a changé son nom de Sarafian à Setlakwe. Richard a donc grandi dans une famille d’immigrants entrepreneurs: rapidement après l’arrivée de la famille au Québec, son père et son grand-père ont fondé le magasin qui porte encore fièrement leur nom. Un bel article du Journal de Québec retrace d’ailleurs les exploits de ce commerce.
Richard Setlakwe dans les pentes du Mont Adstock. Photo Jacques Boissinot
Rapprochons-nous du ski: la famille Setlakwe n’étant pas familière avec cette discipline, c’est Richard qui a fait office de découvreur dans ce domaine. À l’âge de 20 ans, il s’est frotté aux pistes de Tremblant avec des amis… après une descente qui lui a pris l’avant-midi, il a décrété qu’on ne l’aurait pas aussi facilement! Il s’est donc inscrit pour des cours au Mont Adstock, la station qui verra le nom Setlakwe skier pendant plusieurs décennies. De virage en virage, il a entrainé toute sa famille à découvrir les joies de la glisse et aujourd’hui, c’est la tête et le coeur remplis de fierté qu’il indique que toute sa descendance skie.
Jusqu’à ce jour, Richard Setlakwe enfile ses skis en moyenne trois jours par semaine, pour un total frôlant les 50 jours de ski par saison. Ajoutons un voyage en Europe par année -son coup de coeur: Les Trois Vallées- et une tournée des stations de la région immédiate, et vous avez des statistiques que plusieurs skieurs trentenaires envient! Soufflant fièrement ses 85 bougies, le skieur vibre toujours autant lorsqu’il regarde ses Rossignol Hero Master. Sa boutique est d’ailleurs le plus vieux revendeur de la marque au coq français dans toute l’Amérique du Nord!
Son implication dans le monde du ski s’est également traduite par un passage en tant que membre du CA du Mont Adstock dans les années 1970. De ses propres dires, Richard Setlakwe mange du ski à l’année longue: il s’implique encore auprès de la station en s’occupant du bazar; il a également mis sur pied un service de location saisonnière d’équipement junior en boutique: tout pour la relève! Il considère d’ailleurs qu’il faut en faire davantage pour amener les écoles à la montagne: même si de tels programmes existent déjà, ils sont à son avis sous-développés et mériteraient bien plus de considération sociale et politique.
En accord avec son temps, « Pépère » Setlakwe voit les avancées technologiques dans le monde du ski d’un bon oeil. Celui qui a vu passer à peu près toutes les sortes de ski se réjouit de la possibilité d’avoir une paire de skis appropriée pour chaque type de conditions. L’arrivée du snowboard a selon lui poussé les fabricants de matériel alpin à se dépasser et à innover pour sortir d’un contexte répétitif. Malgré l’offre touristique plus variée, la « compétition » entre les différentes sphères et les changements climatiques, Richard est optimiste: on ne déracinera pas le ski de si tôt, parole de Setlakwe!
M. Setlakwe nous a quitté le 22 juillet 2021 à l’âge de 87 ans. Il demeurait toujours à Thetford Mines, Québec, où il est né le 13 janvier 1934.
Comment expliquer le feeling de sa première remontée en chaise de la saison… C’est le moment de l’année où on peut commencer à se donner ses objectifs pour les mois à venir et voir un peu si son entraînement de l’été a porté fruit non? Fini de compter les dodos avant l’ouverture, c’est là. C’est maintenant et c’est beau en plus. Du moins, ce n’est pas encore au point partout au Québec, mais laissez-moi vous dire que pour les stations des Cantons de l’Est, l’hiver est commencé et il commence sur une excellente note.
Avec une température très clémente et la neige tombée dans les derniers jours, ma première journée officielle en station fut un franc succès côté conditions! Je dis première journée “officielle en station”, car fidèle à la tradition, la tempête de neige de novembre était venue gorger Sutton et les environs d’une belle couche blanche que j’étais venu skier à la fin novembre avant que chaises ouvrent au public. L’équipe d’enneigement, dotée de nouveaux équipements d’enneigement plus performants, a pu travailler le fond pour consolider le tout et offrir des conditions en piste exceptionnelles pour du ski si tôt en saison.
La montagne a investi massivement dans les dernières années pour l’enneigement mécanique et ça paraît déjà ; les pistes ouvertes étaient bien travaillées et couvertes et on pouvait voir dans les pistes principales fermées les énormes amas de neige laissés par le système d’enneigement, prêts à se faire aplanir sur la piste au grand complet. Presque pas de glace aujourd’hui, de la neige “sucre en poudre” sur les pistes et sur les bords de pistes et le meilleur, aucune attente au télésiège.
Ah là vraiment ça vient me chercher.
Ce qui fait la beauté de Sutton, sans révéler aucun secret à personne, demeure toutefois ses sous-bois et ses pistes non-travaillées mécaniquement. Ça lui donne un charme qu’on retrouve à peu d’autres montagnes de ski au Québec. C’est aussi là qu’on peut se faire le mieux récompenser si on sait où chercher, afin de trouver les dernières pochettes de neige naturelle saupoudrée sur la montagne. En effet, un peu plus à l’est, si on savait où chercher, les sous-bois sont absolument SU-PER-BES, mais attention! Le fond et les roches et souches ne sont pas loin encore à ce temps-ci de l’année
Pour ceux qui comme moi demeurent dans la région métropolitaine ou au nord du fleuve, nous n’avons que peu ou pas vu de neige tomber cette semaine mais les cantons et le nord-est des États-Unis ont bénéficiés d’une plutôt bonne tempête de neige qui provenait du sud-ouest Américain, apportant même jusqu’à plus de 60cm de neige sur certains secteurs du Vermont et du Maine.
Avec de telles quantités de neige, un peu de pluie en ce début de semaine ne devrait pas faire de tort irréparable aux stations pour le temps des fêtes ; on vient encore renforcer cette fameuse “base” c’est tout (hehe)… ou on peut aussi faire de beaux tours de magie avec les conditions de ski actuelles.
Entre vous et moi, est-ce qu’aujourd’hui était une journée de poudreuse à écrire dans son livre ? Pas tout à fait, mais plutôt un bon présage pour les prochaines semaines et les prochains mois à venir (on l’espère), pour faire en sorte que la saison 2019-20 soit encore plus enneigée et stable que celle de l’an dernier. On se revoit bientôt sur les pentes!
C’est samedi le 30 novembre qu’a eu lieu l’inauguration de la nouvelle remontée mécanique « Le Sommet Express » au Sommet Saint Sauveur. La nouvelle chaise 6 places remplace désormais l’Atomic Express vieille de 35 ans et de plus de 40 000 heures d’utilisation. Pour l’occasion, un événement d’envergure avait lieu avec des cracheurs de feu, un DJ et un band. La station était comble vers 17h, les stationnement pleins à craquer.
Comme l’a mentionné Mr Louis Dufour, président du CA Les Sommets: « Cette nouvelle remontée est le coeur de la station et nous sommes heureux de vous l’offrir ce soir ». Long projet qui aura duré deux années, la chaise a même été livrée avant l’heure. Elle est en effet à la disposition du public depuis le 20 novembre dernier.
À propos de la nouvelle remontée:
Cette nouvelle remontée, du fabricant Doppelmayr, est un modèle à 6 passagers. Les bancs des chariots sont aussi chauffants, pour offrir le plus grand confort possible à la clientèle. La capacité horaire de cette nouvelle chaise est de 3000 skieurs par heure, soit une augmentation de 600 skieurs par rapport à la chaise Atomic. Le temps de remontée diminue aussi de 4 minutes 10 secondes à 3 minutes 30 secondes. Les chaises sont également équipées d’appuie-skis.
Pourquoi choisir une chaise avec option «chauffante» ?
Cette technologie, commune en Europe depuis plus de 5 ans déjà, fait son apparition depuis peu dans les stations de ski de l’Amérique du Nord. En date du 30 novembre 2019 la station de ski Banff Sunshine possède une chaise chauffante de 4 passagers depuis 2014. La nouvelle chaise 6 places chauffantes de Sommet Saint-Sauveur est alors la toute première de ce genre au Canada. Rappelons-nous que vers les années 90, les fabricants ont introduit aux marchés du ski des télésièges rembourrés. Les chariots équipés de lattes de bois et de plastique ont donc été remplacés par cette nouvelle option « confort ». Près de 20 ans plus tard, les sièges chauffants font leur apparition. Et bien certainement, Sommet Saint-Sauveur se devait d’offrir les meilleurs équipements disponibles à sa clientèle.
Comment cela fonctionne ?
L’élément chauffant est intégré sur la partie horizontale du siège et fonctionne comme un fauteuil chauffant de voiture. Quand la chaise arrive à la station inférieure (gare), la phase de chauffage s’active et dure environ 16 secondes. La phase de chauffage se termine quand la chaise quitte la gare. Celle-ci est suffisamment chauffée pour rester confortable pendant la durée de la remontée.
Quels autres avantages offre ce modèle de chaise ?
Les conditions climatiques au Québec comportent leurs lots de variations : froid, neige, pluie verglaçante, vent, etc. Il était important de choisir un modèle adapté à cette réalité nord-américaine. Or, ce nouveau modèle de chaise permettra d’entreposer en gare les chariots lorsque ceux-ci ne seront pas utilisés (ex. pendant la nuit). Ceci permettra donc des opérations plus efficaces, sécuritaires et surtout d’offrir à la clientèle des chariots déneigés et déglacés dès l’ouverture.
De plus, ce modèle offrira une capacité de «download» de 50%. Ce que nous appelons communément «download» en jargon interne s’explique par l’action de pouvoir transporter des passagers en chaise, du sommet, vers la base de la montagne, ce que la chaise Atomic n’était pas en mesure d’offrir. Ainsi, les clients piétonniers pourront accéder au sommet de la montagne et en redescendre facilement, offrant une activité supplémentaire à l’éventail d’offres actuelles de la station.
Nous avons profité de l’inauguration pour essayer cette remontée. Le verdict: elle est très confortable, rapide et permet de mieux drainer la file d’attente à la base.
L’option chauffante a fait beaucoup jaser après l’annonce du projet. Certes, le focus était peut être un peu trop mis de l’avant sur le côté BBQ. Avant toute chose, c’est un télésiège et la montagne est très capable de prendre une plus grande capacité pour drainer les skieurs sur les autres versant.
Après les remontés hybrides qui comprennent des chaises et des télécabines sur le même câble, nous risquons dans les prochaines années de voir d’autres chaises chauffantes apparaitre. À conditions que le concept fasse ses preuve! Durant notre essai à -11°C, il était impossible de sentir la moindre chaleur lors de nos quatre remontées. Est-ce que le BBQ tant vanté aurait déjà manqué de gaz?
Alors que les pistes du Mont Soleil étaient déjà accessibles depuis la semaine dernière, certains considèreront que la réelle ouverture de Bromont, montagne d’expériences, s’est déroulée aujourd’hui. Après un travail acharné des équipes d’enneigement et d’entretien, trois descentes étaient possibles sur le versant du Village: les pistes Bedford, Bromont (et ses variantes municipales) et Brome. Ma visite coïncidait également avec l’inauguration du nouveau chalet du Sommet, qui ouvrait ses portes au public à midi. La météo du moment était un peu étrange: alors que j’ai eu du soleil sur toute la route, un peu avant d’arriver à Granby, les nuages ont pris possession du ciel et les flocons tombaient à la station!
Dans la Bromont: les portions moins abruptes étaient en très bon état
Dans la Bromont: le dernier “pitch”, toujours un peu gratté!
Si vous êtes curieux d’en apprendre davantage sur le nouveau chalet, sautez les deux prochains paragraphes! Je tiens à parler de la glisse d’abord puisque bien souvent, on redoute les conditions des pistes lors des journées d’ouverture. Ce n’était pas mon cas: en allant à Bromont, je savais que j’allais trouver de la neige fabriquée en abondance et un travail des pistes exemplaire. Bien sûr, au fil des descentes, les signes de l’achalandage (très modéré!) se faisaient sentir: quelques plaques grattées sont apparues ici et là dans les portions les plus abruptes. J’avais même osé sortir en planche à neige, c’est dire le niveau de confiance que j’avais envers l’état des pistes… et je ne l’ai pas regretté!
Cette photo est trompeuse: il y a en réalité 4 chaises pour 1 télécabine, pour un total de 72 chaises et 18 cabines.
L’entonnoir de la Bedford, vue plongeante sur la remontée hybride.
Évidemment, des conditions d’ouverture, ça veut dire: quelques pistes un peu plus étroites qu’à la normale, des possibilités de neige agglutinée dans certains virages, une consistance plus ou moins égale des flocons cristallisés… rien de scandaleux sachant la courte fenêtre d’enneigement et le redoux de la semaine dernière! L’attente à la remontée hybride était très respectable. Comme j’étais en planche, j’ai fait la princesse et attendu légèrement plus longtemps pour profiter des télécabines. Forcément, avec un ratio de 4:1, il est bien logique que la file des chaises se draine plus rapidement.
Le Mont Soleil était bien populaire aussi, malgré l’absence de l’astre!
Le Chalet du Sommet
Si vous faites partie des habitués de l’endroit qui peinaient à trouver une place confortable pour vous assoir aux heures des repas ou simplement pour prendre une pause entre deux descentes, vous voilà comblés: c’est l’endroit tout désigné et il désengorgera assurément les chalets du Lac et du Village! La conception de l’endroit allie classe, confort et utilité. Les espaces sont grands mais bien occupés, on s’y sent à l’aise en marchant avec les bottes, manteaux et casque, plusieurs crochets sont disponibles pour y suspendre nos choses… pas de doute, les habitudes des skieurs ont fait partie des priorités!
La fenestration rend l’endroit super lumineux: ici, on est à même d’admirer le paysage peu importe où on se trouve dans le chalet!
Les architectes à qui Bromont a confié le mandat de l’élaboration du chalet avaient un défi de taille: créer un espace à échelle humaine, près de la nature, sans défigurer le sommet de la montagne. La vaste (omniprésente!) fenestration donne un point de vue à 360 degrés sur les environs, les couleurs boisées et sobres du chalet permettent une intégration en douceur dans le décor, et les différents comptoirs et services sont positionnés de manière à ne pas bloquer la circulation et le mouvement des skieurs qui entrent et sortent du chalet.
Pour les caméras: Charles Désourdy, président de Bromont, montagne d’expériences, reçoit la clé symbolique du Chalet du Sommet, des mains d’Éric Pelletier de la firme d’architectes Lemay.
Le comptoir du Daffy, un des trois points de vente de l’offre alimentaire du Chalet du Sommet.
Un tout petit détail freine un peu les gens pour l’instant: les seuls supports à skis installés au sommet dotés du système Ski Key sont conçus sur le nouveau modèle du fameux cadenas. Si, comme moi, vous avez encore votre bon vieux Ski Key d’il y a plus de 10 ans… il ne tiendra pas dans l’encombrement prévu et la tige métallique qu’on doit insérer dans le cadenas n’arrive plus vis à vis l’ouverture: les plus anciens modèles Ski Key sont légèrement plus longs à cause du bout arrondi. La station a été informée de cette petite contrariété et a indiqué avoir l’intention d’installer un plus grand nombre de supports, dont ceux du « vieux » modèle. Si votre Ski Key est récent, pas d’inquiétude, votre équipement sera en sécurité!
Sur une note alimentaire, j’ai découvert avec bonheur les menus des trois points de vente: le Daffy, l’Escale et le Comptoir offrent des repas aux saveurs locales, raffinés mais somme toute abordables (allez saliver devant les menus disponibles en ligne, je me promets une flammekueche à la truite à ma prochaine visite!). Comme de plus en plus de gens, je skie avec un sac à dos contenant une gourde pour le liquide vital et j’ai été ravie de trouver non pas une mais deux stations de remplissage de bouteilles d’eau. Finies les simagrées de remplissage à même une buvette anémique dont le débit fluctue au rythme des chasses d’eau des toilettes!
Le Chalet du Sommet s’inscrit dans le fameux projet Altitude, s’étalant de 2018 à 2026. Des investissements de plus de 100M$ déjà entrepris avec la mise en place d’un système RFID et l’installation de l’Express du Village se poursuivront encore pour sept ans, période au cours de laquelle les skieurs verront plusieurs améliorations être réalisées. L’ordre exact des chantiers et travaux demeure à l’étude mais chose certaine, une revitalisation des espaces de restauration, d’accueil des skieurs ainsi que des stationnements figure sur la longue liste du projet Altitude. La direction de la station prend des décisions parfois audacieuses mais l’idée de base demeure toujours la même: améliorer l’expérience de sa clientèle. Mission accomplie!
Porte d’entrée des Back Bowls, au sommet près de Henry’s Hut.
En ce mercredi du début du mois de mars 2019, nous quittons la station de Telluride, et avec notre voiture nous remontons vers le nord du Colorado en mettant le cap vers la région de Vail. Nous nous allouons une journée complète pour faire tranquillement un trajet panoramique d’environ 350 km. Nous passons entre autres devant les coke oven historiques de la petite localité de Redstone, ainsi qu’à côté de la source d’eau chaude de Penny Hot Springs, située le long de Crystal River. N’eût été de la neige et de la pluie qui tombait cette journée là, nous aurions fait assurément un arrêt à chacun de ces endroits.
Pour nos deux journées de ski à Vail, nous logeons dans la petite ville d’Eagle. Même s’il ne faut que 25-30 minutes à chaque matin pour nous rendre à la station de Vail par l’autoroute 70, les conditions météo sont définitivement aux antipodes d’un endroit à l’autre. À Eagle, il n’y a pratiquement aucune neige au sol, tandis qu’à Vail Village, la neige s’accumule amplement sur l’autoroute 70. D’ailleurs ce matin, juste à l’est de la station, à Vail Pass, l’autoroute 70 est complètement fermée à la circulation… heureusement que nous arrivons par l’ouest plutôt que par l’est (Denver).
Entrée du village piétonnier de Lionshead, avec vue partielle du secteur du Front Side.
L’autoroute 70 passe au fond de la vallée, juste au pied de la station. Les villages piétonniers de Lionshead et de Vail Village occupent un espace restreint entre l’autoroute et les pistes.
Il est tombé 25 cm de neige pendant la nuit à la station de Vail. Pour aider ses visiteurs à bien planifier leurs descentes, la station publie à chaque matin sur son site web une carte des pistes qui ont été damées pendant la nuit. C’est une excellente façon de repérer les pistes à privilégier pour les premières descentes de la journée, selon vos préférences.
Pendant la journée, je remarque que la majorité des skieurs skient le Front Side. C’est le secteur où l’on retrouve la majorité des pistes damées. Le style de pistes de ce secteur se compare aux versants Sud de Tremblant et du Mont Ste-Anne, mais avec le double de dénivelé. Avec toute cette nouvelle neige reçue, les pistes principales deviennent rapidement bosselées… les skieurs doivent constamment adapter leur style de ski.
Autre caractéristique du Front Side, c’est la largeur du domaine skiable. On y retrouve plus d’une dizaine de télésièges et deux télécabines uniquement pour desservir cet immense secteur faisant face à l’autoroute 70. Heureusement, il y a aussi beaucoup de traverses (catwalk) qui permettent de se déplacer latéralement, mais dans bien des cas, il est presqu’impossible de passer complètement d’un côté du versant à l’autre… cette opération nécessitera au moins une remontée à partir de la mi-montagne vers le sommet pour vous aider à vous repositionner.
Le Front Side offre les plus forts dénivelés de la station avec des descentes continues de haut en bas.
Sur le Front Side, nous nous dirigeons vers le point névralgique de Mid-Vail pour remonter et atteindre le vrai sommet de la station.
Situé à mi-montagne, Mid-Vail est le point central du secteur du Front Side. En plus d’offrir une terrasse et quelques restaurants, il permet de se diriger rapidement vers n’importe quelle zone du secteur du Front Side.
Nous sommes venus skier à Vail surtout pour découvrir les deux autres grands secteurs skiables de la station, soit les Back Bowls et Blue Sky Basin.
À l’arrière du secteur du Front Side, on retrouve les Back Bowls. C’est un secteur orienté vers le sud qui est constitué d’une série de cuvettes (bowls) adjacentes les unes aux autres, chacune presque complètement dégarnie d’arbre. Si le Front Side ne nous a pas tellement dépaysé, dans les Back Bowls le dépaysement est instantané : une mer de neige poudreuse avec des lignes de descentes quasi infinies.
Pour atteindre les Back Bowls depuis la base de Lionshead, la montée s’effectue à bord des télécabines Eaglebahn. Du débarcadère, nous chaussons les skis et nous versons facilement vers le Game Creek Bowl. À mi-chemin entre le Front Side et les Back Bowls, c’est un petit bowl boisé qui nous sert uniquement de transit, question de remonter le télésiège Game Creek Express pour aboutir aux véritables Back Bowls, plus particulièrement aux portes du Sun Down Bowl.
À partir d’ici, le terrain change complètement et je dois faire une parenthèse et préciser que lorsque je parle de piste, en réalité, je devrais parler de vastes zones skiables. Il y a carrément absence de délimitation entre les pistes, tout est ouvert, tout est large, tout est skiable.
Peu de skieurs sont passés avant nous, mais il y a quand même une trace le long de la piste Ptarmigan Ridge que nous suivons, pour finalement choisir notre propre ligne de descente jusque vers l’exutoire du bowl, vers le télésiège High Noon Express.
Le Sun Down Bowl est l’un des bowls les plus difficiles à descendre à répétition. Il faut comprendre qu’à l’exutoire du bowl , le télésiège High Noon Express dirige naturellement les skieurs vers le prochain bowl, soit le Sun Up Bowl. Bref, le meilleur moyen d’atteindre et de skier le Sun Down Bowl, c’est en passant à chaque fois par le télésiège du Game Creek Bowl, comme nous l’avons fait.
Descente dans les Back Bowls, toutes pistes confondues.
De par leur immensité, les Back Bowls donnent cette impression d’être seul au monde.
Porte d’entrée des Back Bowls, au sommet près de Henry’s Hut.
Depuis les Back Bowls, le secteur de Blue Sky Basin est toujours visible au loin. La base des deux secteurs partage le même fond de vallée.
Le sommet du télésiège High Noon Express est un point névralgique de la station. De cet endroit, il est facile de retourner skier sur le Font Side ou de continuer l’exploration des Back Bowls. C’est aussi l’endroit où les chiens qui travaillent avec l’équipe de secours en cas d’avalanche sont basés (Henry’s Hut). De ce point, nous entamons une courte descente dans le Sun Up Bowl dans la piste The Slot, l’une des trois seules pistes damées aujourd’hui dans les Back Bowls. On se sert de cette piste pour des incursions dans la neige poudreuse de chaque côté. On s’arrête à mi-parcours pour vérifier l’épaisseur de la neige… en poussant un peu sur l’un de nos bâtons de ski, nous réussissons à l’enfouir complètement sous la neige, sans même toucher le fond.
Le télésiège Sun Up Express nous remonte au sommet. Chaque remontée nous amène toujours un peu plus à l’est sur le sommet, que la remontée précédente. Le sommet étant très allongé et plat, nous décidons de pousser un peu avec les bâtons pour nous positionner juste en haut de la piste Poppyfields West. C’est ici que nous descendrons dans le territoire du China Bowl.
L’exutoire du China Bowl nous permet de rejoindre la base du troisième grand secteur à explorer, soit le Blue Sky Basin. Nous entrons dans le secteur par le télésiège Skyline Express. Du sommet, à Belle’s Camp, des BBQ sont mis gratuitement à la disposition des skieurs pour ceux et celles qui décident d’apporter hamburgers ou hot dogs dans leurs sacs à dos. Lors de notre passage, il neigeait et ventait au sommet, mais nous pouvions très bien imaginer l’ambiance de tailgateparty qu’il peut y avoir ici lors des belles journées de printemps.
Blue Sky Basin, c’est un mélange de bowls et de sous-bois clairsemés, donc probablement le meilleur des deux mondes, réuni sur un seul territoire. Une piste bien représentative de cette double identité est la piste In the Wuides. Définitivement, le genre de piste dans laquelle nous aurions pu passer tout l’après-midi, tellement c’est un terrain de jeu que nous avons adoré. La piste est très large, au point que je perds le contact visuel avec mon compagnon de ski, mais nous nous retrouvons sans problème à la base du télésiège Earl’s Express.
La piste In the Wuides est un immense terrain de jeu qu’on ne se lasse pas de faire et refaire.
Dans la piste In the Wuides, un immense champ de neige parsemé de quelques arbres.
Pause bien méritée au Dawg Haus, le long de la piste Cloud 9.
Nous pensions avoir tout vu après avoir skié à Telluride, mais nos deux journées d’exploration à la station de Vail ont été marquées par la découverte d’un immense domaine skiable totalement différent. Les distances parcourues à ski et dans les remontées mécaniques sont étonnamment grandes. Plusieurs kilomètres séparent les extrémités est-ouest et nord-sud de la station. Les dénivelés sont impressionnants, mais l’étendue « horizontale » et la diversité de chaque secteur du domaine skiable le sont davantage. Bien malgré nous, nous nous sommes gardé plusieurs recoins inexplorés de la station que nous découvrirons lors d’un prochain voyage!
Quelques conseils pratiques:
Simplifiez-vous la vie et prenez un vol qui vous mènera au petit aéroport régional d’Eagle County. Il est situé à seulement 30 minutes de route à l’ouest de la station et lors de tempêtes de neige, il vous permet d’éviter d’être confronté à une fermeture de l’autoroute 70 à Vail Pass (si vous arriviez de Denver, par exemple).
Les villages piétonniers de Lionshead et de Vail Village offrent beaucoup d’hébergement au bas des pentes (pensez au village piétonnier de Tremblant), mais si vous cherchez de bons prix, logez vous dans la petite localité d’Eagle, à 25 minutes de route de la station. Vous y trouverez de nombreuses chaînes hôtelières abordables et même un Costco!
La station compte de nombreux restaurants dans la montagne. Si vous skiez principalement dans les Back Bowls ou dans Blue Sky Basin, profitez de ces restaurants plutôt que d’effectuer le long retour vers les bases de Lionshead et de Vail Village uniquement pour luncher.
Votre billet de ski vous donne également le droit de skier à la station voisine de Beaver Creek. Moins de 10 minutes de route séparent les deux stations.
Utilisez les journées de fin de semaine pour le transport entre le Québec et Vail et skiez les journées de la semaine. Par beau temps, Vail est relativement facile d’accès à partir de Denver, donc évitez la cohue de la fin de semaine.
Revelation Bowl, perché au dessus de la vallée de Telluride.
La station de ski de Telluride est située dans le petit village historique qui porte le même nom, dans le sud-ouest du Colorado. À l’origine, vers la fin du XIXe siècle, les gens venaient à Telluride pour travailler dans les mines. De nos jours, Telluride est officiellement reconnu comme étant un village historique qui a su conserver ses allures et son caractère tout droit sortis d’une autre époque. Mariez ce charme d’antan à un enviable domaine skiable comportant près de 150 pistes officielles, plus de 2000 acres skiables, un dénivelé de 1 155 mètres desservi par 19 remontées mécaniques, et vous obtiendrez une destination à ne pas rater pour vos prochaines vacances de ski.
Nous avons découvert Telluride au début du mois de mars 2019. À notre premier matin, nous nous réveillons dans le petit village de Placerville à environ 25 minutes de la station de Telluride. La station indique avoir reçu 20 pieds de neige depuis le début de cette saison… et la veille de notre arrivée, 25 cm de nouvelle neige est tombée. Le site web de la station indique que toutes les pistes sont ouvertes.
La rue principale, du village historique de Telluride.
Nous sautons dans notre voiture et parcourons les 14 miles qui séparent notre petit hôtel du secteur Mountain Village de Telluride. Il faut savoir qu’il y a deux portes d’entrée pour accéder au domaine skiable: le village historique de Telluride (dans la vallée) et le Mountain Village (sur un plateau, environ 300 mètres plus haut que le village historique).
Pour un accès plus rapide aux pentes, je recommande d’utiliser le stationnement (gratuit) dans le secteur Market Plaza de Mountain Village. Un vaste stationnement à étages muni d’un ascenseur vous permettra de rapidement monter à bord des télécabines qui elles vous mèneront directement au cœur du village piétonnier de Mountain Village. C’est là que vous trouverez la billetterie et tous les autres services pour les skieurs.
Lendemain de tempête!
À notre première journée de ski, c’était un lendemain de grosse tempête. Pendant toute la journée, nous avons entendu de fortes détonations (explosifs) utilisées pour déclencher mécaniquement des avalanches dans les zones à risques comme Prospect Bowl, Revelation Bowl et Black Iron Bowl. Pour cette raison, ces deux derniers secteurs étaient demeurés complètement fermés, mais en ce deuxième matin, ensoleillé celui-ci, ce sera notre chance de les découvrir pour la première fois.
Les télésièges ouvrent un peu tardivement, soit seulement à partir de 9h. Quinze minutes avant leur ouverture, déjà bon nombre de skieurs font la file à la base du télésiège Village Express. Pour éviter la foule, nous allons stratégiquement nous déplacer (1 minute de marche) pour rejoindre le secteur du débarcadère de la remontée Chondola. On met nos skis et on descend immédiatement une large pente école sous la Chondola pour atteindre la base du télésiège Sunshine Express. Quelque peu oublié des skieurs, ce télésiège s’avère être une excellente option pour atteindre rapidement les secteurs supérieurs de la station. Nous serons les premiers en ligne pour prendre cette remontée.
Du haut du Sunshine Express, nous transférons instantanément dans le télésiège Ute Park, un court télésiège qui nous mène quelques mètres plus haut, juste assez pour entrer directement dans le secteur de Prospect Bowl.
Nous montons à bord du télésiège Prospect Express et constatons que le terrain change complètement dans ce secteur, comparativement aux autres secteurs de moindre altitude de la station. Les pistes ne sillonnent plus les forêts, au contraire, c’est la montagne qui devient LA piste: une piste ouverte dans tous les sens avec seulement quelques îlots d’arbres ici et là.
Nous faisons quelques descentes dans ce secteur, dont les pistes Magnolia et Sandia, qui s’avèrent être de belles pistes fraîchement damées qui nous permettent d’entrevoir tous les petits détours possibles et autres connections qui sont laissées en neige poudreuse.
En remontant à bord du télésiège Prospect Express.
Début d’une descente dans la piste Magnolia, secteur du télésiège Prospect Express.
La piste See Forever débute au sommet de l’arête, à 3815 m.
Revelation Bowl… une mer de neige!
À la base du Prospect Express, la remontée voisine est le télésiège Gold Hill Express. Nous l’empruntons, car c’est l’unique façon d’accéder au prochain secteur que nous explorerons : Revelation Bowl. Immédiatement au sommet du Gold Hill Express, l’immensité du Revelation Bowl se « révèle » à nous, c’est le cas de le dire. D’un seul coup d’œil, nous pouvons voir tout le secteur et nous distinguons un grand nombre de skieurs éparpillés un peu partout savourant des descentes selon toutes les lignes de pente imaginables dans ce bowl. Les lignes de pente convergent toutes vers la base de l’unique remontée appelée Revelation Lift. Tout le bowl est laissé à l’état naturel, sauf une seule piste (Majestic) au milieu qui est damée. C’est LE secteur le plus spectaculaire de la station, hors de tout doute. Les skieurs qui font la file à la remontée Revelation Lift profitent aussi d’un spectacle donné par les skieurs experts qui sautent certaines falaises situées juste à la limite du bowl. À chaque saut, le groupe de skieurs au bas réagit par des cris de joie. Tout un spectacle!
Après avoir remonté avec le Revelation Lift, nous nous trouvons à l’altitude maximale de toute la station (excluant les secteurs skiables non desservis par une remontée), soit 3815 mètres. De ce point, nous allons attaquer la plus longue descente et aussi le plus grand dénivelé de la station. La piste panoramique See Forever suit la crête de la montagne, passe à côté de deux petits restaurants (Alpino Vino et Giuseppe’s) et connecte avec la piste Telluride Trail qui elle serpente vers le fond de la vallée, jusqu’au village historique de Telluride, à une altitude de 2667 mètres.
Revelation Bowl, perché au dessus de la vallée de Telluride.
Descente dans la piste See Forever, première épine dorsale du domaine skiable.
Au cours de la descente, les vues sur le village sont plongeantes et étourdissantes. On croirait avoir le village sous nos skis tellement l’inclinaison de ce versant est forte. La piste de ski se termine littéralement à l’endroit ou les trottoirs du village commencent… une étrange confluence qui donne un charme particulier à cette station et à ce village. Nous enlevons les skis, et marchons quelques pâtés de maisons pour finalement nous arrêter et dîner à la boulangerie Baked in Telluride. Nous sommes les seuls skieurs à la boulangerie. Attablés à la terrasse extérieure, nous nous imprégnons de l’atmosphère d’un vrai village, animé par de vrais résidents, et pourtant, nous ne sommes qu’à deux pâtés de maisons des télécabines et d’un monde de skieurs.
Une fois le lunch terminé, il suffit d’un petit cinq minutes de marche et nous regagnons la base des télécabines. On y monte jusqu’à la station San Sophia à partir de laquelle nous retrouvons de nouvelles pistes à dévaler. Étrangement notre billet de ski est vérifié au sommet en sortant des télécabines et non pas à la base. Il faut comprendre que les télécabines sont gratuites pour les piétons, car c’est un système de transport essentiel entre les deux villages. Seuls les skieurs doivent s’assurer d’avoir leurs billets, s’ils désirent sortir à la station San Sophia, comme nous l’avons fait.
Pour terminer la journée, nous allons nous diriger vers le dernier secteur qu’il nous reste à explorer : Black Iron Bowl.
Pour s’y rendre, nous retournons au sommet du télésiège Prospect Express. C’est à partir de ce point qu’il est possible de continuer à monter à pieds en longeant l’arête de la montagne vers Palmyra Peak. Toutes les pistes accessibles à partir de l’arête constituent le Black Iron Bowl et elles ont la particularité de reconnecter naturellement en suivant le fond de la vallée vers deux remontées mécaniques.
Nous anticipons que notre descente sera chèrement gagnée, car rendus à cette altitude, l’effort que nous devrons fournir sera vraiment plus difficile, d’autant plus que nous transporterons nos skis à l’épaule. Nous enlevons donc les skis et débutons la marche le long de la crête jusqu’à ce que l’effort physique devienne trop ardu. Notre objectif était de rejoindre la piste Mountain Quail, mais finalement nous nous sommes arrêtés probablement qu’à mi-chemin. Le long de l’arête, il n’y a pas de porte spécifique à respecter pour entrer dans chacune des pistes. Tout est ouvert presqu’en continu. Le résultat semble donc être le même à nos yeux peu importe l’endroit où nous engagerons la descente. Il y a tellement de neige que tout se descend, sans avoir d’obstacle ou de falaise à sauter (c’était les seules limites que nous nous étions imposées). L’inclinaison de la descente est très forte dans la partie supérieure, et s’estompe graduellement. Nous avons l’impression de nous infiltrer dans un secteur sauvage, mais avec toute la sécurité que procure une descente à l’intérieur des limites patrouillées de la station.
On ne peut pas descendre plus bas, c’est ici que les pistes de ski rencontrent les trottoirs du village historique de Telluride.
Deuxième épine dorsale de la station, l’arête qui donne accès à Black Iron Bowl.
Champs de neige laissés à l’état naturel dans le secteur Black Iron Bowl. Point de départ de notre descente.
Pour quitter le secteur de Black Iron Bowl, il faut tout de même reprendre le télésiège Prospect Express, car il n’y a pas de descente continue possible jusqu’au village. Du sommet, nous attaquons notre dernière longue descente sinueuse en forêt qui nous mènera directement à notre voiture. Nous devons suivre les pistes faciles Galloping Goose et Double Cabin pour finalement enlever les skis juste en face de la petite épicerie, située à côté de notre stationnement (Market Plaza).
À notre départ de la station, nous jetons un dernier regard vers la chaîne des montagnes San Juan culminant à plus de 4000 mètres d’altitude. Nous nous rappelons aussi ce petit village comme nul autre, encaissé au fond de la vallée en « U ». À bien y penser, c’est dans les Alpes qu’on se serait cru. Seuls les gros pins Ponderosa et les roches rouges visibles dans les parois rocheuses de la vallée, trahissent qu’on était véritablement dans le sud-ouest du Colorado. C’est cette forme d’ambivalence omniprésente qui donne tout son charme à Telluride. Notre prochaine destination: Vail!
Quelques conseils pratiques:
Prenez un vol jusqu’à l’aéroport de Montrose au Colorado. Il est situé à moins de 90 minutes de route de la station. L’aéroport de Denver est situé à plus de 6 heures de route… donc oubliez cette option. Bien que l’’aéroport régional de Telluride soit situé à seulement 5 minutes la station, il s’agit plutôt d’un aéroport privé qui n’est à peu près pas desservi par les grandes compagnies aériennes.
Il n’y a aucune chaîne de restaurants à Telluride. La seule exception est un Starbucks à Mountain Village. Il est donc impossible de se rabattre sur un McDonald’s ou un Subway pour économiser. La seule façon d’économiser sur les repas est de faire vos achats à l’avance à l’épicerie du village historique (ou au Walmart de Montrose, à votre arrivée).
Les hôtels dans le village historique de Telluride et à Mountain Village sont très dispendieux. Je ne mâche pas mes mots. Une nuit à Zermatt en Suisse parait une aubaine en comparaison! Le seul autre hôtel relativement près de la station est The Angler Inn, situé dans le minuscule village de Placerville. Les prix sont abordables et les chambres modernes. Seul inconfort… le restaurant de l’hôtel semble être définitivement fermé. Je recommande tout de même sans hésiter ce petit hôtel (seulement 14 chambres), qui vous placera à seulement 20 minutes des pentes de ski.
En mettant en pratique les trois conseils précédents, vous aurez forcément besoin de votre propre véhicule pour vos déplacements… donc louez et prenez en charge une voiture de location à l’aéroport de Montrose. Dans notre cas, la voiture de location s’est avérée indispensable, car après notre séjour à Telluride, nous avons poursuivi notre voyage en voiture vers Vail, avant de la remettre finalement la voiture à l’aéroport d’Eagle County/Vail.
Si le prix n’est pas un problème pour vous, et que vous optez plutôt pour un hébergement dans le village historique de Telluride ou à Mountain Village, vous n’avez pas besoin de voiture, car il existe un bon service de navette entre l’aéroport de Montrose et la station. Une fois sur place à la station, les télécabines sont gratuites et sont en opération jusqu’à très tard le soir, pour vous permettre de vous déplacer à souhait entre le village historique de Telluride et Mountain Village.
Le ski avec un fil-neige a commencé sur le mont Shefford au tout début des années 1940, et après une pause à cause de la guerre, il a recommencé. J’ai trouvé des articles de journaux indiquant que du ski avec un fil-neige était encore disponible sur le mont Shefford de 1955 à 1961. Il m’a cependant été impossible de trouver à quel endroit était situé ce fil-neige.
En juin 1962, on a parlé pour la première fois de la possibilité qu’une station de ski ouvre sur le mont Shefford. La station Ski Shefford Valley a effectivement ouvert pour la première fois le 9 janvier 1963. Elle était située le long de la route 112, dans la région de Granby. Le dénivelé mentionné dans une autre publicité était de 500 pieds (152 mètres).
Comme le montre la publicité ci-dessous, dès le début, la station offrait du ski de nuit. Il y a eu du ski de nuit durant les vingt années suivantes, mais l’horaire a souvent changé. Le ski de nuit s’est terminé après l’hiver 1982-1983.
Le téléski était à 2 places, alors que le fil-neige avec agrès court, était beaucoup moins long. On peut le voir sur cette photo de 1966. Dans les années suivantes, le téléski sera allongé pour se rendre au nouveau sommet de la montagne. Des sources différentes mentionnent divers dénivelés, mais une estimation raisonnable donne un nouveau dénivelé de l’ordre de 750 pieds (229 mètres). Pour ce qui est du fil-neige, il sera remplacé par un téléski se rendant seulement à mi-montagne. Puis une deuxième arbalète se rendant au sommet sera ajoutée.
Sur la première photo, on voit le chalet à l’ouverture de la station. Quelques années plus tard, il avait été agrandi comme le montre la deuxième photo.
Les photos suivantes sont de 1966. On avait organisé une fête avec les enfants déguisés, et un repas barbecue sur la montagne. Cela demandait beaucoup de travail, car il fallait tout monter et tout redescendre. Mais le plaisir valait l’effort.
Comme le montrent ces 2 photos de 1975, quand la météo collaborait, cette station était populaire. Les skieurs venaient principalement de la grande région de Granby, mais plusieurs clubs de ski de la région de Montréal y venaient en autobus.
Ces deux photos datent de 1978. On peut y voir de bons skieurs de la station. Dans les années 70, pour les hommes, des skis de 200 à 210 cm de longueur, c’était la norme. Les skieurs d’aujourd’hui auraient besoin d’une sérieuse adaptation à leur style pour pouvoir skier avec de tels skis. Le comportement de ces skis était très différent des skis d’aujourd’hui.
Quand la station a ouvert ses portes en 1963, elle portait le nom de Ski Shefford Valley. Vers la fin des années 1970, le nom a été changé pour Mont Shefford. Voici 2 épinglettes de la station, et une épinglette utilisée par les moniteurs de l’école de ski.
En 1963, la station avait seulement 3 pistes, mais rapidement ce nombre a augmenté. Le nombre de pistes a continué d’augmenter pour finalement être de 44. De très nombreuses cartes des pistes ont existé, mais il est difficile de connaître l’année de leur publication. En voici deux qui sont représentatives des pistes de cette station.
Une station de ski est très tributaire de la météo, encore plus si la station ne fabrique pas de neige. On avait fait l’estimé que sans neige fabriquée, la station serait ouverte en moyenne une cinquantaine de jours par année. Avec de la neige fabriquée, le nombre de jours augmenterait à de 100 à 110 jours par année. La pire année de l’histoire de la station, celle-ci a été ouverte seulement 5 jours. Cette photo date de février 1981, et illustre bien la nécessité d’avoir de la neige fabriquée.
Ces photos sont de mars 1980, alors que les conditions pour le ski étaient très bonnes.
Les photos suivantes sont de 1985. Sur une photo, on peut voir les 3 arbalètes de la station. Sur une autre, on retrouve la piste entre les 2 arbalètes allant au sommet. Cette piste était nommée L’Astérisque, puis a porté le nom de La Centrale. On remarquera que le sommet est en bosses, ce qui était souvent le cas. Sur une autre photo, on peut voir les rouleaux qui servaient à travailler les pistes.
Durant toutes les années de son existence, la station a eu plusieurs propriétaires. Durant une période dans les années 1970 et 1980, il y avait des co-propriétaires. Parmi ceux-ci, il y avait Mme Claudette Fortin et M. Yvon Trottier. M. Trottier était aussi en charge de l’école de ski. On peut voir sur ces photos Mme Fortin, puis M. Trottier, et finalement Mme Lilianne Trottier, l’épouse de M. Trottier.
Les divers propriétaires de la station savaient depuis longtemps qu’il fallait de la neige artificielle et une remontée mécanique aérienne. Mais ils n’ont jamais réussi à obtenir de l’aide du gouvernement, contrairement à beaucoup d’autres stations de ski. À la fin des années 80, Mme Claudette Fortin était la propriétaire de la station, et elle a fait de gros effort pour avoir de l’aide gouvernementale, malheureusement toujours sans succès. Pour des raisons de santé, elle a mis en vente la station au début de 2001. N’ayant pas trouvé d’acheteur, elle a gardé la station fermée pour l’hiver 2001-2002.
La station a finalement été vendue et opérée par le nouveau propriétaire pour quelques années. La dernière année d’opération a été l’hiver 2006-2007. Voici quelques photos datant des années 2000, et qui montrent pourquoi la station était très appréciée par les skieurs qui préfèrent skier des pistes pas ou peu travaillées.
Suite à une inspection et à la surprise du nouveau propriétaire, le Ministère de l’Environnement a exigé l’installation d’un champ d’épuration. Comme son installation était compliquée, le coût était très élevé, et il devenait impossible de rentabiliser la station. Ce qui est triste, c’est qu’on était sur le point d’installer une chaise double.
Pour quelques années par la suite, le ski libre a été toléré, puis interdit, pour des raisons d’assurance. Sur Google, on peut encore très bien voir les pistes de cette station de ski.
Je remercie M. Bernard Trottier pour la photo aérienne du Mont Shefford, M. Yvon Trottier ainsi que son épouse Lilianne pour les photos des années 1966 à 1985, et M. François Massicotte pour les photos des années 2000.
Cet article fait partie de la section sur les stations de ski du Québec qui sont aujourd’hui fermées. Comme la grande difficulté d’un tel travail est de trouver des photos et de l’information sur ces stations, si vous détenez des perles concernant une station oubliée ou fermée et que vous souhaitez les partager avec l’auteur, vous êtes invité à communiquer avec lui par courriel afin de lui permettre d’ajouter de l’information à un dossier existant, ou d’inclure une autre station à cette section à l’adresse suivante: stations.fermees.qc@gmail.com