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    Mont Orford, ouvert à son plein potentiel, 8 février 2020

    Enfin, les prières de certains skieurs ont été écoutées et une tempête de taille pointait le bout de son nez un peu partout au Québec, surtout en Estrie. Les quelques 30 cm reçus vendredi ont permis à Orford d’ouvrir toutes ses pistes ainsi que tous ses sous-bois à notre plus grand bonheur, et ce n’est pas le -27 °C annoncé qui allait nous arrêter. C’est donc avec plusieurs épaisseurs  que nous sommes allés dans tous les versants du Mont Orford.
    Voici les conditions en fonctions des différents monts.

    Le sous-bois Porc-Épic

    Le mont Alfred-DesRochers

    En arrivant, nous avons décidé de commencer à dégourdir nos jambes dans la section Est de la montagne. Nous pouvions y retrouver une belle quantité de neige, le vent, bien que présent, se faisait sentir seulement dans les remonte-pentes et il n’y avait presque personne. De mon point de vue, c’est clairement dans cette section que j’ai retrouvé les plus belles conditions de la journée, et ce, peu importe la piste.

    Ouin il ne manque pas de neige

    Mont Giroux

    Après quelques descentes, nous avons tenté d’aller faire un tour dans la section du Mont Giroux. Une fois arrivé, j’avais l’impression d’être sur une autre montagne. Le vent était glacial, la surface des pistes était extrêmement dure et les endroits de poudreuses étaient plus difficile à trouver. Toutefois, j’ai bien apprécié pouvoir regarder la compétition de ski de vitesse qui se déroulait juste en dessus des remontes pentes.  Nous avons donc rapidement décidé d’aller continuer la journée dans la section Orford.

    -30°C avec le vent

    La section Orford et ses sous-bois

    Pour ma part, les sous-bois d’Orford ont toujours été parmi mes préférés. J’adore leur niveau de difficulté et les immenses sapins bordés de neige qu’on peut y retrouver. De plus, ils nous permettent de nous cacher du froid et du vent sibérien de cette journée. Dans la grande majorité des sous-bois, nous pouvons retrouver une bonne couche de neige, mais il faut faire attention puisque certaines roches sont encore présentes. La prochaine tempête réglera sûrement ce problème.

    Quoi de plus beau que des sapins enneigés

    La section Orford et ses pistes

    Les pistes étaient bien couvertes de neige et je n’ai rencontré pratiquement aucune surface glacée. Au contraire, à plusieurs endroits, il y avait de grosses surfaces de poudreuse, notamment sur les côtés de pistes.

    La grande coulée

    Ma piste coup de cœur

    Pour ce qui est des sous-bois, j’ai toujours eu un faible pour l’Écureuil qui se retrouve dans la section Orford. Je ne sais pas si c’est sa position géographique ou le fait qu’elle soit un peu cachée des skieurs, mais je trouve toujours que c’est dans cette piste que nous pouvons retrouver les plus belles conditions.

    L’Écureuil

    Parmi les autres descentes, j’ai bien aimé faire la 4 km qui se retrouve aussi dans la section Orford. Dans cette longues piste habituellement bien travaillée, de la belle poudreuse s’accumule sur les bords et on peut la terminer dans un snow-park  pour pratiquer quelques sauts.

    Le grand V

    Les investissements

    Pour ma part, c’était la première fois que j’allais à Orford cette année et je dois avouer avoir été agréablement surpris par les nombreux investissements réalisés par la montagne.  Que ce soit le nouveau chalet dans lequel nous pouvons laisser nos skis, les télévisions qui permettent de suivre en direct les conditions dans plusieurs secteurs de la montagne, une immense billetterie ultra rapide ou la nouvelle bulle fermée pour le tapis dans la pente école, il faut avouer qu’Orford n’a pas eu peur d’investir pour notre plus grand plaisir.

    Une bulle parfaite pour nous protéger du froid

    À tous les lecteurs de Zone Ski, bonne glisse 🙂

    Mont Adstock, 40 cm qui changent tout, 8 février 2020

    Le Mont Adstock est une montagne escarpée et difficile à enneiger. Le fond des pistes caillouteux et inégal requiert une bonne quantité de neige pour tout couvrir et rendre la glisse possible. Depuis le début de la saison, beaucoup de pistes restaient fermées (ou présentaient des conditions minimales). Aucunement la faute de la station, qui compte sur plusieurs nouveaux canons à neige dernier cri. C’est que les flocons se sont faits rares cette année, ou du moins jusqu’à cette semaine. Mais voilà que la quarantaine de centimètres tombés jeudi et vendredi derniers ont tout changé. En fait, c’est près de quatre-vingts centimètres de neige qui se sont abattus sur la montagne au cours des 7 derniers jours (source : maneige.ski). La montagne est méconnaissable,  au grand plaisir de tous !

    À notre arrivée à la station, le stationnement était déjà plein. Il aura fallu stationner la voiture en bordure de la route du Mont Adstock et faire une bonne marche jusqu’au chalet. Le vent frisquet et la température de -16°C n’auront fait peur à personne en ce lendemain de tempête. Coûte que coûte, plusieurs voulaient profiter de la manne blanche tant attendue. Et à notre plus grande satisfaction, la « Défi Adstock » et la « Caisse des Hauts-Reliefs » étaient ouvertes (pourtant indiquées fermées sur le site Internet de la station).  Tous ont donc eu droit à un domaine skiable ouvert à 99,9%. Le  0,1 % fermé étant un petit bout de piste surnommé le « mur » ! D’ailleurs, sa piste jumelle en haut de la « Géante »  était tout à fait skiable :

    La « Défi Adstock » ouvrait officiellement pour la première fois de la saison aujourd’hui.  Cette piste triple losanges, évidemment laissée au naturel (car aucune dameuse n’oserait s’y aventurer), nous offrait des conditions de neige alléchantes dans sa portion du haut moins pentue :

    Mais attachez vos tuques dans le « pitch » central.  Ou plutôt gare à vos skis.  Les conditions sont minimales, donc le défi consiste surtout à éviter de toucher le fond rocheux et à contourner les fardoches.  À nos risques et périls, nous l’aurons tracé trois fois, sans rencontrer personne.  Traces qui auront laissé quelques cicatrices sous mes skis !  Mais bon, pas de plaisir sans casser des œufs !

    La « Caisse des Hauts-Reliefs » était beaucoup plus populaire, avec une couverture de neige cette fois très bonne :

    Plusieurs pistes étaient laissées en neige naturelle afin que tous puissent profiter au maximum de la tempête.  La « Spéciale », normalement damée à ce temps-ci de l’année, n’a reçu aucune neige fabriquée depuis le début de la saison.  Sa configuration accidentée combinée à l’épaisse couche de nouvelle neige fut le coup de cœur de notre journée (photo à la une).  Même la « Bossue » était  à moitié laissée au naturel :

    Les pistes naturelles étaient si belles que nous avons presque oublié les sous-bois.  C’est rare en ce qui nous concerne.  La couverture était aussi au rendez-vous :

    La Bénévole :

    L’Érablière :

    Fait cocasse de la journée, nous avons croisé plusieurs personnes bizarrement habillées sur les pistes.  Et non, ce n’était pas une mode locale.  Il s’agissait plutôt de la journée thématique « vintage » du Mont Adstock.  Wow !  Ça valait une photo souvenir :

    Bon ski !

    Owl’s Head, Tout inclus, 8 février 2020

    L’expression « tout inclus » peut faire référence à des vacances où tous dont on a besoin est comblé. Pour le skieur aujourd’hui skiant à Owl’s Head, l’expression s’applique tout autant. Le skieur a eu évidemment la neige, mais aussi la visibilité, l’accès, le choix et en prime, la bonne compagnie de sa fille!

    La Kormans Dive est damée

    La neige
    Le chiffre est 38 cm depuis jeudi. De la belle poudreuse froide que le vent un peu mordant ramène sur la piste lorsqu’elle s’égare. Quelque part sous la couche duveteuse, vers les 10 cm je dirais, se trouve une croûte plus cassante. Le témoignage d’un épisode de verglas jeudi, on le voit d’ailleurs sur les arbres. Cette strate croustillante n’affecte pas vraiment la glisse, mais on l’entend à mesure que les cristaux sont projetés aux passages des planches. C’est un peu étrange, mais ça reste une journée de poudreuse. Certaines pistes n’ont pas été damées, telle la Colorado et la partie experte de la Standard. C’est tracé assez rapidement, mais il a été possible de trouver des passages vierges toute la journée, particulièrement dans les sous-bois.

    Aussi la Colorado
    La Colorado
    Nouveau canon en fonction aujourd’hui dans la Kamikazee

    La vue
    Le ciel plus nuageux le matin, mais dégagé l’après-midi offre une bonne visibilité du relief. Mais aussi, les éclaircies montrent ce qui fait la renommée de cette station des Canton-de-l’Est : la vue du lac Memphrémagog. L’expérience devient complète à Owl’s Head quand on a la chance de s’arrêter dans la piste, respirer et admirer ce spectacle.

    La Couloir à partir de la Lake View
    Sommet de la Colorado

    L’achalandage
    Comme on pouvait le prévoir, nous n’étions pas les seuls à vouloir profiter de la tempête. Le stationnement n’était pourtant rempli qu’à moitié à l’heure de l’ouverture (8h30 le week-end), mais s’est bien rempli durant la journée. Comme toutes les remontées sont en fonction, l’attente aux chaises était généralement nulle ou faible. Surtout du côté de la chaise Panorama (chaise noire) ou Du Lac.

    Base

    Le choix
    Toutes les 50 pistes sont ouvertes. Ce qu’il y a de bien à Owl’s Head, c’est la quantité de combinaisons à faire. Quelques suggestions (allez voir le plan des pistes):
    – Kandahar, Centennial, Allée, Grande Allée.
    – Kormans Dive, Kamikazee, Centennial, Bas de la Colorado.
    – L’Urubu, Lilly’s Leap, Upward Trail.
    Aussi, la station compte plusieurs pistes refuge. Soit un refuge de calme, comme la Panorama ou la Chouette ; soit un refuge de neige, qui conserve des poches de poudreuses plus tard dans la journée telle l’Outside Edge ou la Couloir.

    Upward Trail
    Grande Allée
    Outside Egde

    La famille
    Owl’s Head est pour moi un bon souvenir de jeunesse, et apparemment, c’est vrai pour la génération qui me suit. Ma fille n’a pas hésité à m’accompagner aujourd’hui en partie à cause du choix de destination. C’est que la station, maintenant encore plus avec ses installations renouvelées, rend l’expérience familiale encore plus agréable; pour la fonctionnalité du chalet, la zone d’accès/débarcadère, l’espace divans et le coût raisonnable du billet. 

    Tout inclus donc, particulièrement le plaisir brut de la glisse en douceur pour cette journée d’après-tempête. La bonne nouvelle, c’est que demain sera pareil; la neige sera bien conservée avec une nuit en dessous de -20 °C et du soleil mur à mur pendant la journée ! Bon ski !

    10 pistes à bosses à dévaler au naturel

    Ce petit palmarès va réveiller la chèvre de montagne en vous! Bien sûr, quand on pense au ski de bosses, il se forme dans notre esprit l’image des descentes aux obstacles parfaits, où les plus habiles alignent les sauts tandis que le reste des mortels tente tant bien que mal de survivre sans débouler jusqu’en bas. Mais au-delà des bosses parfaites sculptées par l’homme, certaines pistes se transforment en champ de bosses et en obstacles naturels dès que la neige se pointe. On vous propose un palmarès des dix pistes à bosses ou à l’état naturel qui font partie de mes coups cœurs au Québec. Ce ne sont pas nécessairement les pistes les plus grosses ou les plus techniques, ce sont des pistes qui nous font vibrer et qu’on aime refaire à chaque visite en station. Suivez-nous!

    10. La Jean-Luc Brassard au Mont Olympia. Lorsque cette piste est laissée à l’état naturel, elle devient un véritable terrain jeu avec son dénivelé accidenté !

    9. La Dufour au Massif de Charlevoix. Voilà une belle piste à bosses d’une bonne longueur qui vient solliciter notre endurance tout en nous récompensant d’un panorama à couper le souffle !

    8. La Trottoir au Mont Garceau. Étroite, accidentée et bien en bosses, cette piste nous permet amplement de nous dépasser !

    7. La Tourmente au Mont Ste-Anne. Ce n’est pas la plus longue, la plus grosse ou la plus pentue, mais c’est l’un des endroits où je me suis le plus amusé dans cette station. La piste lorsqu’ouverte, offre un terrain des plus irréguliers nous permettant d’affronter quelques obstacles naturels.

    6. L’intrépide au Mont Orford. L’inclinaison du terrain, combinée aux obstacles en font une piste de choix pour les amateurs de pistes naturelles.

    5. La Windigo au Mont Tremblant. Longue, large, parsemée de gros sapins, cette piste devient rapidement un immense champ de bosses sculptées par le passage des nombreux skieurs et planchistes. Un incontournable des premières journées du printemps.

    4. L’Émérentienne au Mont Grand-Fonds. Une des très belles pistes à bosses au Québec. D’une longueur de plus de 1.7km elle saura rassasier les plus fervents amateurs de bosses !

    3. La Pirouette à La Réserve. Comment oublier une première descente dans cette piste mythique. Les papillons dans l’estomac sont assurés ! Sa conception accidentée est unique telle une chute étagée !

    2. La Contour au Mont Orford. Tel le cheval sauvage galopant à toute vitesse, cette piste ne se laisse pas apprivoiser facilement. Une descente dans un terrain aux mille facettes dans une pente constante. Cette piste est devenue l’une de mes favorites au fil de mes visites au Mont Orford.

    1. L’Écore au Massif de Charlevoix. Une pente à bosses qui en impose de par sa longueur et surtout de par sa dénivellation importante. De plus, la vue sur le fleuve et les montagnes nous laisse l’impression d’être plongé dans une carte postale. Même les plus aguerris ressentiront les effets de la descente envahir leur jambes !

    Mont Grand Fonds, 30 cm – 0 attente, 8 février 2020.

    Les skieurs en manque de neige vont sûrement se présenter en meute à Mont Ste-Anne et Massif… Et tracer la poudreuse en 1 h ou 2 à peine… Parfois, briser la routine et rouler 40 minutes de plus, c’est payant ! Direction Mont Grand Fonds dans Charlevoix !

    De la poudreuse, les skieurs en ont tracé toute la journée. 30 cm de poudreuse et 0 minute d’attente au télésiège ! 20 personnes à peine 5 minutes avant l’ouverture des pentes. Et personne à 9 h 40. NIET. NADA.

    9 h 40. Aucune attente.

    Lors de la première montée, 5e chaise, on découvre le tapis blanc sous le télésiège… Immaculé.

    La Chouenneuse encore vierge…

    Toute la journée, des skieurs ont descendu La Chouenneuse le sourire aux lèvres. De la première descente de la journée…

    La Chouenneuse.

    Et plusieurs heures plus tard…

    La Chouenneuse quelques heures après l’ouverture.

    On remet à plus tard les sous-bois et on se lance dans la Mary-Grace en piste à bosses pour aujourd’hui… Bon. Les bosses sont plutôt bien cachées sous le 30 cm de neige. C’est FORMIDABLE ! Une neige dense et compacte, mais pas du tout la sensation d’une neige ventée par la tempête.

    Mary-Grace.
    Conditions parfaites tout au long de la journée.

    Mont Grand Fonds annonce 100 % du secteur alpin ouvert. Cependant, le Secteur Lynx avec ses sous-bois, est très limité. Que les sous-bois Lion et Chevreux d’ouverts. Peu importe. Toute la journée, il aura été possible de tracer avec de la neige aux genoux.

    Les Chevreux.

    Tout juste aux portes du secteur Lynx, La Nagano était fabuleuse.

    La Nagano

    Le sous-bois se descendait presque sans inquiétude de rencontrer un obstacle, avec de la neige aux genoux lorsqu’on s’arrêtait près des sapins. Une roche a transpercé la neige dans la section plus pentue, mais pourquoi en parler ? Y a de la neige partout autour ! Soyez aux aguets, et voilà, tout ira bien.

    Et pour les skieurs qui apprécient les bords de pistes en poudreuse, plaisir assuré ! La Charlevoix a un bord de piste très large et bien rempli !

    La Charlevoix.
    Les bords de pistes encore généreux en après-midi !

    Les conditions des pistes damées sont restées belles toute la journée. La neige dense n’a jamais formé de bosses, mais plutôt de doux petits amoncellements moelleux.

    La Pétoche.

    Et les enfants profitent de la piste Les Bouleaux, un classique de Grand Fonds, en croyant descendre le « plus meilleur sous-bois de leur vie » !

    Les Bouleaux.

    On peut voir sur le groupe Facebook Zone.ski en direct * des photos du Massif du Sud avec un stationnement bien plein aujourd’hui. Briser la routine nous a bien servi et les absents ont toujours tort. Sincèrement, Mont Grand Fonds mérite beaucoup plus de skieurs. Soyez curieux !

    *Accessible à tous, mais vous devez faire une demande pour être membre du groupe.

    Sutton, 7 février 2020

    Journée de poudreuse à Sutton, 7 février 2020

    Le Massif de Charlevoix, Prières exaucées, 7 février 2020

    Après tant de rendez-vous manqués avec la météo depuis décembre, le 7 février restera dans les annales de la saison 2019-2020 de la grande région de Québec pour être «la première» véritable journée de poudreuse digne de ce nom.

    Les bordées comme celle reçue jeudi et vendredi sont rares cet hiver. Il était hors de question de la manquer. Direction Massif de Charlevoix avec tous les aléas de la route dans des conditions de neige et de vents assez difficiles. Les 27 centimètres annoncés sur le site de la station n’était qu’un prélude à ce qui attendait véritablement les skieurs et planchistes arrivés tôt, prêts à s’élancer au fil de départ.

    J’ai choisi d’entrée de jeu de me rendre au coeur même du sujet, en débutant avec la 42 du Cap-Maillard. C’était un peu gourmand pour des cuisses «à froid», mais ça donnait la mesure du reste de la journée. Les énormes bosses se révélaient sous une épaisse couche de neige qui dépassait facilement la trentaine de centimètres, et approchaient même la quarantaine. Que dire? Sinon à la fois «outch» et «wow»! Bien que la bouchée était grosse pour démarrer la journée, l’appétit vient en mangeant. Il fallait donc passer au prochain service.

    Ça s’est passé tout en douceur sous le télésiège quadruple. Une piste qui offre toujours une descente tout confort, régulière. Un détour par le sous-bois La Dérive a définitivement changé le visage de la journée. Par temps si venteux, pourquoi ne pas en profiter pour se mettre à l’abri dans les bois?

    Le plat de résistance est donc arrivé par le Camp Boule. J’ai déjà avoué mon amour pour Dominique Maltais. Pas la planchiste, mais la piste. Vendredi, elle était à son paroxysme de beauté. Sans forcer, on pouvait y descendre quasiment d’une traite, enfilant les virages et les sauts. Un pur bonheur. Si j’avais à dresser une liste de mes sous-bois préférés, elle s’y trouverait.

    Toujours au Camp Boule, sa presque voisine, La Fortin était tout aussi exceptionnelle. Entre les deux, La Tremblay était agréable, mais trop ventée pour y retirer un maximum de plaisir. La journée s’est terminée par un dessert: L’Estran. Un sous-bois dont j’ignorais l’existence, mais qui vaut le détour. Il est accessible par La Prairie.

    C’était du Massif à son meilleur, vendredi. Des conditions exceptionnelles à partager avec seulement quelques passionnés. Les conditions routières ont dû en décourager plusieurs.

    Et comme le ski sans l’après-ski, ce n’est pas du ski. Il fallait célébrer cette journée de poudreuse au bar en compagnie d’un ami rencontré au hasard d’une descente.  Cheers, mon cher Shaun!

    Mont Tremblant, Festival rando alpine 6e Édition: Wow! 7 au 9 février 2020

    Je ne cours généralement pas les festivals ou les regroupements de masse, mais celui-ci est bien différent. J’avoue n’avoir participé qu’à une seule des cinq éditions précédentes du Festival de rando alpine du Mont Tremblant, c’était il y a 3 ans et j’en conserve d’excellents souvenirs. C’est pourquoi Brigitte et moi avons réservé notre week-end tôt cet hiver; nous savions qu’on en aurait pour notre argent et notre déplacement. Le festival n’a pas manqué à son engagement d’offrir une foule d’activités de découverte, de festivités et de défis. Pour ma part, ce sont les randonnées nocturnes qui remportent la palme!

    Fortuits par la météo, nous sommes arrivés en soirée jeudi afin d’être là pour une journée de ski en station mémorable. Au réveil vendredi matin, on avait eu droit à plus de 25cm de fraîche qu’on allait tracer dans les sous-bois et quelques hors-piste une bonne partie de la journée, histoire d’attendre l’ouverture du festival en fin de journée. 

    La randonnée au crépuscule est pour moi la raison principale de participer au festival. Une vingtaine d’adeptes et d’initiés prenaient le départ, tous bien encadrés par une équipe de guide bien rodée et organisée. Notre guide Patrick Boucher a rendu l’expérience bien agréable pour le petit groupe de 6 skieurs.

    L’ascension du versant Sud, par la piste de randonnée Vertigo, offre la quiétude de la forêt et la compagnie d’adeptes est bien plaisante. Le tout devient l’attrait secondaire une fois arrivés à la transition. La descente à la frontale de la Beauvallon, qu’ont prit soin de damer les équipes d’entretient, est une expérience vraiment unique à condition d’être équipé d’une lampe frontale assez puissante (je suggère plus de 250 lumens) et bien fixée au casque.

    Le samedi, une nouveauté a fait son apparition en cette sixième édition du festival. Le Défi hors-piste de 15km allait en tester plus d’un(e), mais tout est possible lorsqu’on est si bien encadré et supporté. Notre guide Patrick Lussier, accompagné d’une poignée d’assistant(e)s, a tenu le rythme pendant près de 2 heures pour nous amener aux abords d’une crête en aval du Pic Johannsen. Nous nous sommes alors mérité la récompense au terme de l’approche de près de 10km: une descente dans la neige vierge, sur un flanc bien à pic pour satisfaire les plus aventuriers. Cette épreuve était destinée aux mordus de randonnée, mais aussi à ceux de descentes à couper le souffle. Le retour vers le versant Sud n’a duré qu’une petite heure au plus.

    S’il avait fallu laisser choisir nos muscles une fois revenus au camp de base, nous serions allés nous reposer en début d’après-midi. Mais le clou du week-end était à venir. La traversée nocturne, au départ du versant Sud, avec un magnifique coucher de soleil en prime allait nous faire oublier la bonne fatigue accumulée. Malgré la frigidité du mercure aux alentours de -20 C, l’expérience était sublime. Toujours en petits groupes accompagnés d’une guide nommée Michelle, on aura mis 2 heures à gravir le Mont Tremblant jusqu’au Grand Manitou. 

    Sur place, nous attendaient thé, barres énergétiques et la grande salle bien à l’abri des éléments, pour se préparer à la mythique descente de nuit vers le versant Nord en passant par la Beauchemin. Le clair de lune exceptionnel allait couronner l’expérience. Au départ, près de 200 skieurs partaient en succession de petits groupes d’une vingtaine, afin d’assurer une descente sécuritaire sur une surface fraichement travaillée, comme du glaçage de gâteau!

    Arrivés à la Fourchette du Diable, l’ambiance festive, l’animation agrémentaient le début d’un succulent souper à la fondue au fromage, l’événement signature du festival selon moi. La soirée est superbement organisée avec animation, tirages, la présence du ‘Band des patrouilleurs’ et un service de navette pour raccompagner les skieurs au versant Sud.

    POW est un fier partenaire du festival, omniprésent tout le week-end durant. D’ailleurs, le festival se félicite de limiter son empreinte environnementale en assurant un enviable 99% de retour des matière recyclables et en s’assurant de n’employer aucun item à usage unique lors de ses activités. Saviez-vous aussi que le Mont Tremblant est une des premières stations de ski au Québec à formellement s’associer avec l’Organisation POW (Protect Our Winters)? L’organisation fait de sa mission la lutte contre les changements climatiques qui ne mettent pas que nos sports préférés en péril. Quelle bonne façon d’aligner la démographie distincte et influente des aimants de sports de glisse à une cause tellement actuelle! L’intention est de transformer la connexion et l’amour du plein air en actions concrètes et ainsi muter notre passion en un but commun.

    L’attrait définitif de la pratique du ski de randonnée alpine est de fouler des flancs de neige vierge et de vivre une expérience autrement inaccessible. Le festival 2020 a certainement permis à plus de 300 adeptes de jouir de tous ces bénéfices réunis. Mais il aura aussi stimulé plusieurs novices à en découvrir la magie. Si les activités que j’ai choisi de mettre en lumière semblent intimidantes, sachez que le festival offre tout aussi bien la location d’équipement tel que split-boards et ski de randonnée alpine, que l’encadrement pour en démystifier l’usage sur des distances raisonnables. Mettez ça à votre agenda l’an prochain, on s’y retrouve!

    Massif du Sud, ennnfffinnnn la neige ! 7 février 2020

    Depuis le début de la semaine qu’une tempête est annoncée et, cette fois, c’est bien réel, enfin ! Très fébrile, avec quelques papillons dans les jambons,  j’ai décidé depuis quelques jours d’aller soigner ma «skinusite» au Massif du Sud, situé à Saint-Philémon dans la région de Bellechasse.

    Pour plusieurs, cette montagne n’a plus besoin de présentation. Pour les autres qui ne la connaissent pas, c’est lors d’un journée comme celle-ci que je vous souhaite de la découvrir ! Le Massif du Sud est connu et reconnu pour sa neige abondante et son secteur extrême. Les sous-bois y sont très pentus, et avec un dénivelé de 400 mètres, il est fort possible que vous preniez une ou deux et même trois pauses lors de vos descentes. La station est fermée en semaine et l’ouverture se fait le vendredi, avis aux chasseurs de poudre !

    Arrivés très tôt à la station, qui débute ses opérations à 8h30, le plan est de profiter au maximum des premières traces disponibles. Un vieux dicton dit « il n’y a pas d’ami les jours de poudreuse » a été modifié pour aujourd’hui. Comme nous sommes un groupe d’amis s’étant déplacés pour la journée, le thème est plutôt « je partage ma poudre» 😉

    On partage !

    D’entrée en piste, je me dirige rapidement vers la piste La Merveille. Elle porte très bien son nom ce matin, je suis le premier à y laisser des traces et c’est la raison de ma présence ici! Les «first track» comme celles-là sont épiques comme descente. Dame nature ne m’avait pas très gâté cette année mais maintenant, c’est sans rancune, Dame.

    La Merveille au petit matin

    Lors de journée comme celle-ci, tous les skieurs sont souriants, ça transpire la bonne humeur. La preuve s’entendait un peu partout dans la montagne : Yahouuu, Wouhhhouuu, Oh Yeahhh et autres cris de joie sont ce que j’ai le plus entendu aujourd’hui. Plus la journée avançait et plus les conditions s’amélioraient. En milieu d’après-midi, nos traces se recouvraient presqu’à mesure. Ceux et celles qui y seront samedi matin auront droit à des conditions exceptionnelles !

    Outre la qualité de la montagne, l’après-ski y est très souvent fort agréable. L’ambiance chaleureuse du Bar le Sous-Bois nous permet de terminer cette superbe journée en nous racontant les faits saillants de la journée tout en dégustant une bonne bière bien méritée. Samedi le 8 février, l’ambiance devrait être survoltée puisque le Massif du Sud fête son trentième anniversaire. Bonne Fête et bonne continuité !

    Massif du sud – 7 février 202

    En pleine tempête aujourd’hui au Massif du Sud !

    Publiée par Zone.Ski sur Vendredi 7 février 2020

    Allez vite en profiter et bon ski!

    Jamais trop tard pour skier!

    On dit souvent du ski alpin qu’il est le sport multi-génération par excellence: enfants, parents, grands-parents peuvent s’y adonner tous ensemble et partager le bonheur de la glisse. C’est d’autant plus vrai lorsque les enfants « tombent dedans » à un tout jeune âge grâce à leurs parents! Mais qu’en est-il lorsqu’un adulte désire s’y mettre? Bien souvent, les doutes, hésitations et inquiétudes sont un frein au projet. « Je suis trop vieux pour ça ! » L’est-on vraiment? Qu’est-ce qui fait qu’on devient trop vieux pour une activité physique? En réalité, bien peu de choses, au-delà des simples barrières psychologiques. Discussion avec un moniteur autour de la grande réflexion suivante: « Il n’est jamais trop tard pour skier! »

    Les embûches

    Les excuses et les « défaites », Jean Cherrier les a entendues jusqu’à plus soif. Trop vieux, pas assez forte, peur d’aller vite, trop ceci, peur des blessures, pas assez cela… « Foutaises! » lance-t-il. Celui qui a commencé sa carrière de moniteur à Avila à 55 ans éprouve une grande affection pour toute sa clientèle, peu importe l’âge, mais il admet volontiers avoir un faible pour les « grands enfants ». Autant l’idée de travailler avec des jeunes pour forger et construire la relève lui plait, autant la clientèle adulte le stimule et sollicite sa force: sa grande écoute. Aujourd’hui à l’aube de la soixantaine, il a développé toute une série de trucs pour abattre les craintes des skieurs réticents. Sa tactique? Mettre en confiance, avant toute chose.

    Mais comment expliquer l’éventail d’arguments « contre »? D’emblée, le moniteur pointe du doigt le manque de connaissances: « Les fausses perceptions que les adultes peuvent avoir du sport sont souvent alimentées par la représentation dans les médias et les récits d’histoires traumatisantes ». Il est bien vrai qu’on médiatise rarement le petit bonheur bien simple d’une famille en pleine descente dans une piste verte… et bien qu’on puisse se réjouir de voir un Éric Guay, une Marie-Michèle Gagnon ou une des sœurs Dufour-Lapointe triompher à la télé, le patriotisme est très loin lorsqu’on doit se motiver à chausser des skis!

    M. Cherrier poursuit sa réflexion: « La plupart des adultes, au début du cours, voient ça très gros et très compliqué. Mon travail est de faire tomber la barrière des craintes et de bâtir la confiance. Mon but avoué est de démolir le mythe de la difficulté! » Et, petit à petit, de victoire en victoire, le moniteur amène son élève au niveau suivant. Jamais trop vite, toujours lorsque l’élève est prêt. Il a même ses phrases préparées, pour chaque inquiétude et chaque scénario. Sa préférée est la réponse au classique « Je suis trop vieux pour ça! »: « Trop vieux pour quoi exactement? Vous y avez pensé, vous en avez envie, et vous êtes ici… vous n’êtes pas à l’abri d’une bonne expérience! »

    La piste du succès

    Les dernières avancées dans le monde de l’apprentissage de la glisse donnent d’ailleurs un sérieux coup de main aux moniteurs: l’apprentissage basé sur le terrain, cette méthode que les stations privilégient de plus en plus pour les débutants, sert en effet de terrain de jeu idéal pour explorer les nouvelles sensations. Par des côtes, buttes, virages et reliefs sculptés, le skieur peut glisser à sa guise dans un environnement contrôlé et conçu sur mesure pour faciliter la progression. Résultat? Des skieurs moins stressés, le sourire accroché aux lèvres, qui en redemandent! « Quand est-ce que je peux revenir? » Ça aussi, Jean Cherrier l’entend souvent. Mais la phrase qui le réjouit le plus est celle-ci: « Je ne peux pas croire que je me suis privé de ce plaisir aussi longtemps! » Une fois les premières craintes tombées et les premières sueurs froides oubliées, l’adulte ébahi constate: « Je ne pensais pas que c’était aussi facile! » est donc dans le palmarès des phrases prononcées en piste.

    Il ne faut pas se leurrer: oui, les chutes sont possibles. Oui, les risques sont présents. Mais bien souvent, les blessures atteignent davantage l’orgueil, et les chutes sont génératrices de rires. Quand tombe-t-on? Dans la découverte et l’apprentissage des sports de glisse, la prise de vitesse est associée à la perte de contrôle, donc aux chutes. Logiquement, c’est le premier combat de tous les moniteurs et grâce à l’apprentissage basé sur le terrain, l’environnement contrôlé diminue grandement les risques de chutes en permettant au débutant de se familiariser graduellement avec les sensations associées à la vitesse. La conclusion est donc facile: en retirant le facteur « stress », on ne garde que le plaisir!

    L’allié assuré: un moniteur

    En vieillissant, on devient plus facilement conscient de nos « incapacités », et notre logique d’adulte nous pousse à faire appel à des spécialistes, peu importe le domaine concerné. Pour les mêmes raisons qu’on confie notre voiture au mécanicien, notre sourire au dentiste et nos athlètes à des entraineurs, on devrait confier notre apprentissage à un moniteur! Ils sont les plus qualifiés pour nous permettre de chasser les appréhensions et chausser les skis. Ils sont passionnés et partagent quotidiennement avec leurs élèves les joies de l’accomplissement et de la réussite, peu importe la taille de la victoire! Jean Cherrier résume le tout avec une phrase magique: « Rendez-vous service et donnez-vous l’occasion d’apprendre de la bonne façon. Il n’est jamais trop tard pour skier! »

    Ce texte a été rédigé pour l’infolettre de Maneige, édition février 2017

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